Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 04/11/2024, il revient sur ces quatre personnes blessées à la hache dans le RER E et sur une généralisation de « l'ultraviolence » dans le pays.
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00:00Dans une seconde nous allons être avec Rudi Mana, qui est porte-parole du syndicat de Police Alliance, mais vous le connaissez
00:08parce qu'il intervient régulièrement sur les antennes
00:10d'Europe 1 ou de CNews et puis sur d'autres médias également et il va intervenir parce que nous voudrions des précisions après l'information que je vous donne.
00:18Une bagarre s'est déroulée dans les transports en région parisienne sur le RER E, en gare d'Auzoire-la-Farrière.
00:27Quatre personnes ont été blessées, dont deux grièvement après avoir été attaquées à la hache.
00:32Vous entendez bien.
00:34Attaque à la hache et l'une des victimes a une main tranchée.
00:39Une autre a été touchée à la tête et son cerveau est apparent. Voilà ce que je lis. La police et les pompiers sont sur place
00:46d'après le compte X du RER E.
00:49Donc Rudi Mana, d'abord est-ce que vous pouvez nous donner des précisions sur ce qui s'est passé ce matin et pourquoi il y a eu
00:55une telle altercation ?
00:57Bonjour.
00:59Oui effectivement ce matin à 7h55, 7h55 ce matin dans le RER E, vous imaginez comment ce RER est bondé.
01:10Il y a eu une rixe effectivement avec plusieurs individus avec des armes blanches
01:18et il semblerait que ce soit deux
01:22bandes rivales qui se soient affrontées, des bandes rivales qui viennent de Roissy-en-Bries et de Pont-au-Combeau.
01:29Et tout ceci s'est déroulé en gare ou à proximité de la gare d'Auzoire-la-Ferrière avant l'intervention des policiers.
01:37Donc effectivement il y a eu un individu qui apparemment aurait un doigt sectionné.
01:43Il y aurait un individu qui serait blessé assez grièvement à la tête. On nous parle maintenant de
01:49de présence de couteaux, de machettes, peut-être de katanas.
01:52Et ce sont des individus qui ont entre 15 et 20...
01:55C'est quoi un katana ?
01:58Alors un katana, vous savez, c'est ces fameux sabres japonais
02:02qui sont utilisés parfois, on le voit parfois sur des rixes de bandes, ils arrivent avec ces
02:07ces katanas, ces sabres japonais qui sont extrêmement impressionnants et
02:12il arrive qu'on interpelle des individus en possession de ces armes-là.
02:16Bon là on est on est dans la barbarie totale, il faut se dire les choses, c'est la barbarie totale avec dans un RER
02:24particulièrement emprunté à 7h55.
02:27Mais ces bandes rivales sont arrivées par hasard dans ce RER ou elles s'étaient données rendez-vous d'une certaine manière ?
02:35Alors il est fort probable qu'elles se soient données rendez-vous par des réseaux sociaux
02:40que l'on peut connaître, les telegrammes etc. Alors ça c'est l'enquête qui va le déterminer
02:45mais c'est pas possible que ça soit fait par hasard à cette heure-ci, à ce moment-là, avec des individus
02:51qui s'agressent mutuellement. Je pense que c'est un rendez-vous qui était prévu. Alors est-ce qu'on nous parle de jeunes qui vont entre
02:5814 et 17 ans ? Donc est-ce que ce sont des jeunes qui
03:01allaient en direction du collège, du lycée ou est-ce que ce sont des jeunes qui avaient décidé de se retrouver à 8h du matin
03:06pour que l'impact psychologique... parce qu'à 8h du matin on a des travailleurs, des jeunes étudiants qui prennent le RER
03:13pour se rendre soit à leur collège, leur lycée ou alors à leur travail.
03:17Peut-être que c'est ça. L'enquête va le déterminer. C'est beaucoup trop tôt pour dire
03:21les raisons de cette RICS. Ce qui est sûr c'est qu'on parle de mexicanisation pour le trafic de stups.
03:27Il est temps de parler d'orange mécanisation de la société pour ses bandes rivales.
03:31Je fais référence à ce film de Stanley Kubrick en 1972 et ce livre qu'avait écrit Laurent Oberton il y a quelques années
03:37qui laisse présager de cette nouvelle société que nous vivons et qu'on dénonce
03:42quotidiennement sur vos antennes Pascal ou ailleurs et véritablement on arrive à des points absolument...
03:48La police est intervenue ? Ces jeunes gens ont été interpellés ?
03:52Alors je crois qu'il y a eu une interpellation. Il y a des gens qui sont identifiés. Vous imaginez bien que les caméras de vidéoprotection
03:58vont particulièrement nous aider notamment dans les gares pour identifier ces individus.
04:03Je le parie que ces individus sont fortement connus des services de police,
04:07qu'on réussira à les interpeller et ensuite on les présentera à la justice et j'espère qu'à ce moment-là il y aura une nouvelle fois des sanctions
04:14exemplaires pour éviter que ça se reproduise. Merci beaucoup
04:17Rudy Mana, merci pour ces précisions et je rappelle que vous êtes porte-parole du syndicat de police Allianz.
04:27Pascal Praud et vous sur Europe 1
04:30Alors évidemment vous pouvez réagir et donner votre avis. Justine est avec nous. Vous êtes une mère de famille. Bonjour Justine.
04:37Vous habitez dans la Jardine et de mémoire je vous ai eu mais il me semble que vous vous vivez plutôt à l'écart de la ville.
04:43Vous êtes plutôt en ruralité, c'est bien ça ?
04:46Oui c'est ça, mais de toute façon maintenant qu'on habite en ruralité ou en ville
04:52on y arrive. Nous on voit qu'on y arrive aussi ici malheureusement.
04:58Oui parce qu'effectivement ce week-end et je le disais tout à l'heure, Laurent Tessier en a parlé ce matin, il y a eu beaucoup
05:05d'accidents, d'incidents, de violences. Je vous propose par exemple d'écouter Tristan Tardy qui est le co-président du club de rugby de
05:13Nicolas. Il était l'invité de ces news puisque vous le savez, le jeune Nicolas
05:19rugbyman, 22 ans, originaire de Romain Surizère a été tué d'une balle dans la tête devant une discothèque en Ardèche.
05:26On se retrouve avec des gens qui ôtent la vie, qui ne donnent aucune valeur à la vie surtout. Moi je trouve que c'est ça qui
05:31devient terrible dans notre monde aujourd'hui, c'est que la vie n'a aucune valeur pour certaines personnes.
05:33Et je vous entendais dire que c'est lié à un trafic de drogue, je pense que c'est simplement lié à quelqu'un qui a eu un refus
05:39d'entrer dans une discothèque et qui pour se venger est revenu tirer et tirer à l'aveugle sur des gens.
05:44Alors c'est des choses effectivement qu'on ne voyait pas il y a encore quelques années, mais une fois qu'on a dit ça et souvent
05:50j'ai cette réflexion le matin, que faire ? Est-ce que vous imaginez des solutions Justine ?
05:58Les solutions que moi j'envisage, je pense que c'est des solutions qu'envisagent beaucoup de gens, mais qu'à chaque fois qu'on les a envisagées, on les qualifiait
06:05forcément de partis extrémistes.
06:07Mais là je suis désolée, là où on en arrive, c'est exactement là où on devait en arriver parce qu'on a un
06:13gouvernement qui a été beaucoup trop laxiste,
06:16qui a fait ce qu'il a fallu pour
06:19ne pas
06:21mettre les pieds dans le plat, mais là malheureusement on va avoir un député
06:27Renaissance qui va heureusement, j'ai envie de dire par chance, dire qu'il va falloir peut-être
06:34faire intervenir l'armée. Et moi je suis totalement d'accord parce qu'on va en arriver à, si personne ne bouge, si personne ne fait rien,
06:41on va en arriver à ce que des parents vont protéger leurs enfants par n'importe quel moyen.
06:47Malheureusement, et on va en arriver, moi j'ai peur qu'on en arrive à une guerre civile.
06:51J'ai l'impression que les gens ne sont pas écoutés.
06:53Peu importe, tout le monde va parler, mais ça ne bouge pas, il y a des drames partout et ça ne touche pas que les banlieues,
07:00ça touche vraiment la métropole dans son intégralité, dans des drames qui sont absolument inhumains.
07:07J'en ai marre d'entendre tous les jours des parents qui vont aller pleurer sur leur cercueil de leurs gamins
07:12parce que les gamins se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Il y a un gamin de 5 ans qui a pris une balle
07:17encore la semaine dernière.
07:19Donc il y a un moment donné, je trouve qu'on ne nous protège plus et moi c'est leur sentiment que j'ai,
07:26c'est qu'on a un gouvernement qui est sous couvert de vouloir continuer à s'asseoir sur les mêmes sièges.
07:33On procédait à un laxisme judiciaire sans nom et les gens qui veulent par exemple la remise en place du service militaire
07:45ou même des maisons de correction, ce n'est pas le terme exact, mais je n'ai pas le terme que je voudrais en tête.
07:54On appelle ça des maisons de redressement jadis.
07:58Merci beaucoup.
08:00Mais c'est vrai qu'on en arrivait quoi.
08:03En tout cas merci Justine pour ce témoignage, on va marquer une pause, il y aura le flash de 12h30
08:10C'est vrai que c'est un sujet qui monte dans la société, les choses sont allées assez vite finalement.
08:15Depuis 3, 4, 5 ans, on a l'impression d'être sur une montée de la violence qui est exponentielle.
08:21A tout de suite.
08:22Et comme Justine, vous pouvez témoigner avec Pascal Praud au 01.80.20.39.21, 11h-13h, c'est Pascal Praud sur Europe 1.
08:2911h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
08:32Merci chère Émilie Desch. Je vous propose d'écouter Agnès Pannier-Runacher qui est ministre de la transition écologique.
08:37Elle était invitée hier du grand rendez-vous sur CNews et Europe 1.
08:40Je vous rappelle que la liste de ce qui s'est passé ces derniers jours est effroyable.
08:44Le week-end dernier à Rennes, un enfant de 5 ans touché par deux balles dans la tête.
08:47Dans la nuit de jeudi à vendredi, la fusillade à Poitiers.
08:51Un adolescent de 15 ans qui est tué.
08:54Nicolas, le rugbyman, 22 ans, originaire de Romans-sur-Isère, tué d'une balle dans la tête devant une discothèque.
09:00La hausse des homicides en France, c'est plus 4% l'année dernière.
09:04C'est plus 11% de tentatives de meurtre depuis le début de l'année dans le pays.
09:10Donc effectivement, ça a de quoi inquiéter.
09:12Madame Pannier-Runacher.
09:14Il faut faire preuve de fermeté, ça c'est très clair.
09:17Beaucoup des faits divers qui ont émaillé ces dernières semaines et ces derniers mois sont liés au narcotrafic.
09:24Donc ce ne sont plus des faits divers, ça s'appelle des faits de société.
09:27Quand je passe mon temps à dire que les mots ne sont pas dits.
09:30Un fait divers, c'est par définition un fait qui n'arrive qu'une fois.
09:34Un fait, il est divers.
09:36Un fait, lorsqu'un fait divers arrive tous les jours, ça devient un fait de société.
09:41Mais là aussi, tous ces hommes et ces femmes politiques rechignent à mettre les mots sur la situation.
09:48Écoutons Antoine Armand, c'est le ministre de l'économie.
09:51Il est invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews Europe.
09:55Je suis élu d'une ville qui est Annecy.
09:57Et je constate qu'y compris dans des villes où il n'y avait hier pas d'immense difficulté de sécurité, de trafic de drogue, ça augmente.
10:04Il faut le voir.
10:05Et vous savez la phrase de Clemenceau, il faut dire ce que l'on voit d'abord pour ensuite agir correctement.
10:10Il faut dire ce que l'on voit, je ne suis pas sûr que c'est Clemenceau qui dit ça.
10:13Je pense que c'est plutôt Peggy, mais peu importe.
10:15Et puis il y a Elisabeth Borne qui est ancienne première ministre.
10:18Alors écoutez ce qu'elle disait en novembre 2023, parce qu'on a l'impression d'entendre toujours le même disque rillé.
10:24Nous serons intraitables, ma main ne tremblera pas, etc.
10:27Il ne se passe jamais rien.
10:28Je veux le dire aux parents de Thomas, le dire à tous les Français.
10:32Avec mon gouvernement, nous serons intraitables.
10:34Il nous faut de nouvelles réponses.
10:36Nous devons tout faire pour qu'un tel drame ne se reproduise pas.
10:40Nous serons intraitables, ben non.
10:41Parce qu'il y a des solutions.
10:44On peut les dire ces solutions.
10:45Par exemple, quelqu'un qui chez lui a une Kalachnikov ou une arme,
10:49il pourrait y exister une sanction qui soit à ce point dissuasive
10:54que, croyez-moi, la Kalachnikov, peut-être il ne la garderait pas chez lui.
10:59Alexandre Vincendet, il est maire horizon de Rio-la-Pape,
11:03après des bus incendiés.
11:05Écoutez-le.
11:06Un conseil des droits et devoirs des familles,
11:08pour pouvoir convoquer les parents, dont les mineurs sont des délinquants,
11:11et leur proposer un contrat très simple.
11:12Soit ils nous aident à faire en sorte que leurs enfants rentrent dans le droit chemin,
11:16ils prennent conscience de ce que font leurs enfants,
11:18et à partir de là, on travaille main dans la main ensemble.
11:20Soit sinon ils refusent, et si en plus les faits sont trop graves,
11:22on suspend les aides municipales.
11:24J'entends tout ça, mais j'ai l'impression parfois qu'il n'y a même pas de parents précisément.
11:29Il y a une mère qui travaille, qui est toute seule,
11:31c'est compliqué pour elle, elle a plusieurs enfants.
11:34Je ne suis pas sûr que ce soit là aussi la bonne solution.
11:37Karl Olive, député Ensemble pour la République,
11:39donc macroniste, hier il était sur Radio J.
11:41Lui, il pense qu'il faut faire entrer l'armée.
11:43L'armée, quand elle débarque dans des quartiers,
11:46ce n'est pas pour faire de la figuration.
11:48Donc l'armée contre les trafics en drogue, on est bien d'accord.
11:50Bien sûr, l'armée contre les trafics en drogue.
11:52Pourquoi on n'essaierait pas ?
11:54Oui, pourquoi ? Parce que l'armée n'est à priori pas faite pour cela non plus.
11:58L'armée maintient de l'ordre, ce n'est pas exactement la fonction de l'armée.
12:03Alexis Corbière était sur TF1, il est député de la France Insoumise,
12:07comme vous le savez.
12:08Que dit-il de la dépénalisation du cannabis ?
12:11On peut réfléchir, c'est mon cas, à une dépénalisation,
12:14je parle bien du cannabis, pour avoir des politiques publiques plus efficaces,
12:17des produits qui sont plus efficaces et moins dangereux.
12:20Ça, c'est une chose.
12:21Là, on parle souvent après de trafic de cocaïne,
12:23héroïne qui rentre sur le marché avec d'autres moyens,
12:26avec des armes qui vont avec.
12:27Ces deux sujets me semblent-ils un peu différents.
12:29Et puis on fait un tour d'horizon des prises de position
12:32des uns et des autres ces dernières heures.
12:34On va écouter Raphaël Glucksmann.
12:36Est-ce qu'il faut attaquer le consommateur, celui qui fume ?
12:41Voilà une vraie question aussi au centre des débats.
12:44Et vous pouvez évidemment répondre à cette question.
12:46Vous avez déjà fumé un petit pétard dans votre vie ou pas ?
12:48Je vous le dis, oui, quand j'étais jeune.
12:50Parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent.
12:51Il y a 5 millions de Français.
12:54Moi, je pense qu'envoyer la police faire la chasse aux fumeurs de joint
12:59n'est pas la solution.
13:00Ça va surcharger les forces de police.
13:02Et à la fin, on ne les aura pas pour se focaliser sur les criminels,
13:06les gangs, les mafias.
13:08Bon, qu'est-ce qu'on fait ?
13:10Moi, je pense que M. Glucksmann n'a pas raison.
13:12Si tu commences à attaquer le consommateur,
13:14ça peut faire réfléchir.
13:16Il ne s'agit pas de mettre tout le monde en prison.
13:18Mais en revanche, les amendes très fortes, très puissantes
13:20peuvent exister et être dissuasives.
13:24François, bonjour.
13:26Oui, bonjour.
13:27Vous avez déjà fumé un petit pétard, François ?
13:30Pas du tout, non.
13:31Non, je suis un anti-drug.
13:33Ben oui.
13:34Je suis un anti-drug et j'ai tout fait pour que mes enfants soient pareils.
13:37Mais parfois, on fait tout.
13:38Et puis, parfois, forcément, les enfants ont une vie autonome.
13:42Ce qui est bien normal.
13:43Vous habitez où, François ?
13:44Non, vous savez.
13:45Ils n'ont pas de vie autonome, vos enfants ?
13:47Pardon ?
13:48Je dis, ils n'ont pas de vie autonome, vos enfants.
13:51Ah oui, ils sont autonomes.
13:53Ils ont tous des établissements, on travaille tous.
13:56Et on s'aperçoit de pire en pire
13:58que même devant nos établissements,
14:00pourtant on a des restaurants,
14:02on est obligé de mettre des portiers.
14:04Car à chaque fois, c'est devenu n'importe quoi.
14:07Saint-Etienne, c'est devenu du grand n'importe quoi.
14:09On a même une discothèque,
14:12on est obligé de mettre des...
14:13Alors les vigiles, quand ils refusent quelqu'un,
14:15on est obligé de faire attention
14:17parce qu'il y a au moins une fois par mois,
14:19voire deux fois par mois,
14:20on a des gens qui viennent avec des couteaux ou quoi que ce soit.
14:23À l'entrée.
14:25Vous, c'est-à-dire que vous,
14:27vous êtes gérant de boîte de nuit.
14:29Oui, on a une discothèque,
14:31on a d'autres établissements à Saint-Etienne
14:33mais dans la loi.
14:35Donc vous êtes au contact d'une violence
14:38que vous voyez plus importante.
14:40Depuis combien de temps vous êtes dans la nuit, si j'ose dire ?
14:43Il y a au moins 20-25 ans.
14:46Bon, donc vous avez pu voir les choses un peu changer.
14:49Ah mais c'est du grand n'importe quoi depuis...
14:52On va dire que...
14:54Je vais citer un nom.
14:56Depuis Taubira, c'est devenu du grand n'importe quoi.
14:58Mais c'est quoi votre exploitation ?
15:00La police a été lâchée.
15:02La police a été lâchée à Saint-Etienne.
15:04On n'a que deux brigades de police qui tournent le soir, la nuit.
15:07On n'a que deux voitures de police qui tournent
15:09pour une ville comme Saint-Etienne.
15:11Donc arrive un moment,
15:13ils ne peuvent pas être à droite et à gauche
15:15et il faut qu'ils couvrent Saint-Etienne
15:17et d'autres villes qui sont à côté.
15:20Nous, ce qu'on voit,
15:22c'est que de plus en plus on a des bandes de jeunes
15:25qui ne viennent pas pour faire la fête,
15:27ils viennent pour en découdre avec tout le monde.
15:30Ils sont remplis de gaz.
15:31Alors les trois quarts,
15:33on les voit passer d'abord avec leur voiture,
15:34avec des ballons remplis de gaz.
15:36C'est-à-dire quoi, des ballons remplis de gaz ?
15:38Pardonnez-moi, je ne comprends pas.
15:39C'est les gaz, vous savez, qu'on met normalement
15:41dans les crèmes chantilly.
15:43C'est les petites cartouches de gaz.
15:45Ça, ils le mettent dans un ballon
15:47et ils le respirent.
15:49Ça leur donne des super pouvoirs.
15:52Ils ont quel âge, ces jeunes gens ?
15:55Ils ont tout âge.
15:57Même on voit des filles.
15:59On voit des filles passer,
16:00qui ont ça dans les mains.
16:02On voit vous passer dans n'importe quelle rue
16:04à Saint-Étienne, des rues de nuit.
16:06Ça sent le shit.
16:08Vous voyez ces bandes ?
16:10Ces bandes, on les voit.
16:11De toute façon, ils sont tous habillés pareil.
16:13C'est tous en jogging, capuches noires,
16:15prête à en découdre.
16:16De toute façon, c'est tous les soirs.
16:19Jeudi, vendredi, samedi, c'est tous les soirs.
16:22C'est tous les soirs.
16:23Mais c'est beaucoup de personnes ?
16:25C'est beaucoup de personnes ?
16:27C'est des groupes.
16:28Mais c'est combien de personnes ?
16:29C'est des groupes.
16:30C'est une dizaine, une quinzaine de jeunes
16:32qui vont se réunir sur une place,
16:34la place Neuve,
16:37et qui vont attendre qu'un jeune
16:41qui est peut-être un peu éméché,
16:43ils vont lui arracher son téléphone.
16:46Mais c'est comme ça.
16:47Ils agissent en bande.
16:49Ils arrivent en bande.
16:51Une fois que le gars a été dépouillé,
16:55il se barre.
16:57Mais ils tapent même sans courir.
17:00Franchement, on assiste à des choses,
17:02on essaye d'intercepter,
17:04mais on assiste à des choses parfois qui sont...
17:07Mais quand ils viennent devant votre établissement,
17:10vous ne les laissez pas rentrer ?
17:11Non, ils se refusent direct.
17:12Ah non, ils se refusent direct.
17:14Et dans ces cas-là, comment ils acceptent ce refus ?
17:17Ils acceptent pas.
17:20Mais c'est-à-dire qu'ils arrivent à une dizaine ?
17:23C'est soit ça part en pugilat,
17:25soit ça part en insultes,
17:27alors qu'on les sert.
17:29Les insultes, on les sert.
17:30S'il arrive à un moment,
17:31ça devient du grand n'importe quoi.
17:32C'est-à-dire comme on a eu à plusieurs reprises
17:35quelqu'un qui sort une lame...
17:36On en a un même qui nous a sortis à plusieurs reprises,
17:39du reste, pas la même personne, mais d'autres,
17:42qui sont revenus avec des bouteilles de verre.
17:44Il y en a un qui est revenu en sens interdit,
17:47il nous a sorti une lame de plus de 20 cm.
17:51Et votre boîte de nuit,
17:52elle est plutôt dans Saint-Étienne ?
17:53Plutôt à l'extérieur ?
17:55C'est une boîte qui est plutôt chic,
17:58qui prend tous les publics ?
18:03Vous prenez que les plus de 30 ans ?
18:05Je suis assez connu sur Saint-Étienne,
18:08et ce qui m'ennuie, c'est que...
18:10Vous voyez, on va passer pour des fachos,
18:12on passe pour n'importe quoi,
18:13mais arrive un moment,
18:14c'est que les gens, il faut qu'ils réfléchissent.
18:17Tout le monde est...
18:18Moi, ce petit jeune qui est encore mort à Saint-Péret,
18:22il n'aurait jamais dû mourir.
18:24Les gens sortent pour faire la fête.
18:26On est tous d'accord,
18:28mais est-ce que vous décrivez qu'en France,
18:30tout le monde...
18:32Non, non, mais c'est...
18:34Les racailles, je vous dis,
18:36ils ont tous une arme blanche,
18:37ils ont tous un poing américain,
18:39ils ont tous une bombe lacrymo sur eux,
18:41des matraques,
18:42ils ont tous.
18:43Ils ont tous.
18:44Je vous le dis, la nuit,
18:46nous, on travaille la nuit,
18:47donc on connaît.
18:48Voilà.
18:49Et je ne suis pas le seul,
18:50vous vous interrogez n'importe quel patron de discothèque
18:52ou de bar de nuit.
18:53Mais que vous disent les policiers ?
18:56Qu'ils n'en peuvent plus.
18:58Ils n'en peuvent plus.
18:59Ils n'en peuvent plus.
19:01La semaine dernière, dimanche,
19:03pour un refus d'Octemperé
19:05multirécidiviste de moins de trois mois,
19:08j'ai des amis dans la police,
19:09et de moins de trois mois,
19:11la personne,
19:12ils l'ont coursée pendant plus de 25 minutes
19:15dans le centre de Saint-Étienne
19:16avec des pointes de 95 km heure,
19:18sous cannabis,
19:19pas d'assurance,
19:20pas de permis.
19:23Il a été relâché trois heures après.
19:26Trois heures après,
19:27il est convoqué que l'année prochaine.
19:29Qu'est-ce que vous voulez qu'il arrive à un moment ?
19:31Ce gars-là, il est ressorti,
19:32le policier n'a même pas fini de taper son rapport,
19:35l'encre, elle n'est même pas encore sèche,
19:36que le gars, il est déjà dehors.
19:38Mais comment c'est possible ?
19:39Qu'est-ce que vous voulez qu'il arrive à un moment ?
19:40Ces policiers, ils ont envie de faire leur boulot.
19:42Vous vous rendez compte ?
19:44Est-ce que quelqu'un est prêt à sortir pour 2000 euros
19:46et se ramasser une balle ?
19:48Maintenant, c'est ce qui se passe.
19:50C'est qu'eux n'ont plus peur de la police.
19:52Moi, j'ai peur de la police.
19:54Quand je prends ma voiture, je fais attention.
19:56Quand je prends ma moto, je fais attention.
19:58Je fais attention.
19:59Si je me fais arrêter,
20:01déjà je dis bonjour,
20:03bonjour monsieur l'agent,
20:05et il me demande mes papiers,
20:06je lui donne mes papiers.
20:08Si je suis en tort, j'accepte.
20:11C'est tout.
20:12C'est fini.
20:13Et même si je ne suis pas en tort,
20:14arrive un moment,
20:16ils sont là,
20:18ils essayent de faire régner l'or.
20:20Peut-être que j'aurais fait un grillé
20:22ou passé à l'orange.
20:24Peut-être que je ne l'aurais pas vu.
20:25Peut-être que je le prendrais mal.
20:26Mais jamais je ne vais le prendre mal
20:28par rapport à la personne qui me contrôle.
20:30Ils sont là pour nous.
20:32Ils sont là pour nous.
20:34Quand il y a eu un mois dernier...
20:36Je souscris à ce que vous dites,
20:38mais nous sommes d'une génération comparable.
20:40J'ai 55 ans monsieur.
20:42J'ai 55 ans.
20:44Rapport au travail,
20:46à l'autorité, à la police.
20:48Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
20:49Moi je suis effrayé de ce que vous dites.
20:51Effrayé comme tous les gens qui doivent vous écouter.
20:53Parce qu'en fait, je ne vois pas de solution.
20:56C'est ça qui m'inquiète.
20:58Au mois de juin dernier,
21:00on a eu les émeutes à Saint-Etienne.
21:04Mais c'était affolant.
21:06On s'est mis devant nos établissements,
21:08nous, avec des barres de fer,
21:10pour tenir nos établissements.
21:14Parce qu'autrement, on se serait fait casser.
21:16On voyait des voitures se faire charger
21:18de lunettes chères,
21:22des magasins avec un crocodile,
21:24et ainsi de suite.
21:25Les gars, ils passaient,
21:26ils allaient casser, ils chargeaient dans des voitures
21:28qui étaient prêtes à partir.
21:30On a glissé fer.
21:32On a un gouvernement qui n'en a rien à foutre de nous.
21:34C'est plus compliqué que ça,
21:36parce qu'il n'en a pas rien à faire,
21:38mais il est impuissant.
21:40C'est-à-dire que les solutions que ça réclame,
21:43François, les solutions que ça réclame,
21:45personne ne veut les prendre.
21:47Je pense que maintenant,
21:49et c'est une expression que j'emploie en permanence,
21:51il faut changer de logiciel.
21:52Vous n'y arriverez pas.
21:53Alors évidemment, vous vous heurtez à l'état de droit parfois,
21:55mais je pense qu'il y a des choses qu'il faut changer.
21:58Et il faut changer de fond en comble,
22:00parce que vous n'y arriverez plus.
22:02La personne qui ressort au bout de trois heures,
22:05c'est absolument impossible.
22:07Non, non, mais c'est honteux.
22:09C'est honteux de faire ça.
22:11C'est honteux.
22:13Ne vous inquiétez pas.
22:15Si vous, vous êtes solvable,
22:17on vous prendra jusqu'au bout.
22:19Ça, il n'y a pas de soucis.
22:21Je suis bien au courant de l'affaire.
22:23Merci vraiment, merci beaucoup.
22:27À 11h47, on va marquer une pause.
22:29Témoignage tout à fait étonnant de François.
22:31J'imagine que sur les réseaux,
22:33vous allez pouvoir retrouver ce témoignage.
22:35C'est la première fois qu'il nous appelait,
22:37Monsieur Boubouk ?
22:39Tout à fait.
22:40François, j'ai envie qu'on garde ses coordonnées,
22:43même qu'on le fasse témoigner.
22:45Pourquoi pas sur l'antenne de CNews,
22:47parce que ce qu'il nous dit,
22:49c'est toujours pareil, ce sont des gens qui savent.
22:51Il témoigne de la réalité.
22:52Il est sur le terrain, et notamment la nuit.
22:5411h47, à tout de suite.
22:56Et comme François, vous pouvez vous aussi témoigner
22:58au 01-80-20-39-21.
23:00À tout de suite avec Pascal Praud sur Europe.