Quel budget pour la France en 2025 ? Alors que l'examen du projet de loi de finances 2025 se poursuit à l'Assemblée Nationale, 7 Minutes Chrono reçoit le Député de la 3è Circonscription de la Loire, Emmanuel Mandon. Petit cours d'économie avec et de fonctionnement des institutions avec l'élu ligérien, secrétaire de la commission des finances, de l'économie générale et contrôle budgétaire à l'Assemblée Nationale.
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00:15– Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono tous les jours sur TLC
00:18de la parole aux personnalités ligériennes.
00:21J'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir Emmanuel Mandon,
00:23député de la 3ème circonscription de la Loire.
00:26Nous allons parler du projet de loi de finances 2025
00:28puisque monsieur le député, vous êtes secrétaire
00:32de la commission des finances à l'Assemblée nationale,
00:34donc un sujet qui vous concerne particulièrement.
00:37Auparavant, première chose, j'aimerais vous faire réagir
00:40aux inondations, aux crues qui ont dévasté la vallée du Gier
00:44et une partie du Pilat fin octobre dernier.
00:47On s'est rendu compte qu'il fallait encore aménager et protéger
00:50la vallée du Gier, notamment Rive-de-Gier.
00:51Quelles conséquences, quelles leçons doit-on tirer
00:54d'après vous Emmanuel Mandon ?
00:56Oui, bonjour Sylvain, merci de me recevoir.
01:00C'est vrai qu'on a été frappés par cet événement climatique
01:05hors du commun, même si nous avions l'expérience
01:09déjà de crues, et même dans la mémoire des hommes,
01:12je crois que nos territoires ont toujours connu
01:15de tels épisodes, mais là, c'était d'une ampleur supérieure
01:19à ce que nous avions l'habitude de connaître ces dernières années.
01:24Et vraiment, moi ce qui m'a frappé, c'est bien sûr l'ampleur,
01:27parce que sur le secteur, je pense à la vallée du Dorlay,
01:32du Couson, et puis la vallée du Gier, avec ce qu'on a vu
01:35arriver de Gier puis Jivore, au sein de Romain-Angier,
01:39c'est extrêmement frappant.
01:41Après, ce qui est quand même réconfortant,
01:44c'est la réaction des citoyens, des habitants, des commerçants
01:49qui ont fait jouer la solidarité,
01:52qui se sont mobilisés et qui ont essayé d'effacer au plus vite
01:56tout ce qui était possible, avec l'appui des municipalités.
01:59Je crois que les élus ont été vraiment sur le pont,
02:01et on doit saluer leur action, ainsi que les secours.
02:04Donc tout ça mis bout à bout, c'est aussi un test
02:08pour la solidité, quelque part, du corps social
02:12et de ce qu'on peut faire en collectif.
02:14Malgré tout, il faudra que les gens retournent vivre,
02:16continuent d'habiter à ces endroits,
02:18et puis subissent les conditions météo et le dérèglement climatique.
02:22Quelque part, oui, c'est une adaptation au changement climatique.
02:26Moi, qui ai été président du parc du Pila, on le savait, on y travaille.
02:31Moi, je suis passionné de météorologie ou d'évolution climatique,
02:34donc je sais que c'est un grand sujet.
02:36Et pour cela, ça nous demande un peu d'anticipation.
02:40Et donc, il faut prendre des décisions.
02:42Alors, j'ai vu que le Premier ministre a annoncé
02:44un renforcement du fonds qu'il a créé lui-même, le fonds Barnier.
02:47Ça, c'est très important,
02:49qu'on puisse configurer les berges, les rivières.
02:54Le travail qui a été fait n'est pas inutile.
02:56– Il faut aller plus loin, plus vite.
02:57– Métropole, il faudra aller plus vite, c'est évident,
03:01et tirer les conséquences.
03:02Donc ça, ça va demander un travail citoyen.
03:05Ça, j'en suis convaincu.
03:07C'est un travail politique de réflexion.
03:10Et puis, il faut de l'expertise.
03:11Tout ça, mis bout à bout.
03:13– Emmanuel Mandon, deuxième sujet, le projet de loi de finances 2025
03:17est examiné à l'Assemblée nationale depuis quelques jours maintenant.
03:21Vous êtes secrétaire de la Commission des finances.
03:23L'objectif, réduire un peu le déficit de l'État,
03:26qui est complètement abyssal.
03:28Comment est-ce que l'on fait aujourd'hui,
03:30quand on est membre de la Commission des finances,
03:32pour réagir et interagir avec le projet de loi de finances ?
03:37– Je reconnais que c'est une mission, toi, difficile.
03:41Le Premier ministre l'a dit aussi, c'est une situation sérieuse,
03:45difficile, grande complexité, et il nous faut trouver des solutions.
03:50Alors, les solutions, on les connaît.
03:52Il faut, manifestement, comprimer la dépense publique sur certains secteurs,
03:57où on s'est un peu laissé aller, il faut le dire.
04:00Deuxièmement, il y a aussi un problème sur les recettes fiscales.
04:03Puisque c'est là qu'on a été alerté.
04:05On a vu sur les recettes de TVA, des recettes d'impôts sur le revenu,
04:09et d'impôts sur les sociétés, elles sont moins importantes.
04:13Donc, il faut agir sur tous les leviers à notre disposition.
04:18Je pense aussi que nous avons à réfléchir à des évolutions structurelles.
04:23Il n'est pas admissible que cette trajectoire d'endettement s'aggrave,
04:29comme c'est le cas, et même s'il est logique de répondre à des besoins criants.
04:35– Mais un dérapage comme celui-ci n'aurait pas dû être possible ?
04:40– Ça, on l'aurait espéré, c'est pour ça qu'il y a une commission d'enquête.
04:43J'étais moi-même vice-président de la commission d'enquête avant la dissolution.
04:47Et puis, j'ai approuvé complètement le processus de remise en état,
04:52en activité de la commission des finances, cette fois-ci, sur cette thématique.
04:56Donc, nous allons y travailler après le projet de loi de financement
04:59de la Sécurité sociale et le projet de loi de finances
05:02qu'on espère mener au bout d'une manière ou d'une autre,
05:05avec sans doute une intervention du 49.3.
05:09Mais on sait qu'on doit travailler sur tous les leviers.
05:12Je vous donne un exemple, raboter les dépenses à l'aveugle,
05:15c'est sans doute pas satisfaisant.
05:17C'est pour ça qu'on travaille mission par mission,
05:20pour voir où sont les points d'accord finalement
05:22entre les différentes forces politiques,
05:24puisque l'Assemblée nationale, aujourd'hui, est dans un tel émiettement,
05:27on se groupe parlementaire, pas de majorité, et c'est un peu compliqué.
05:32Puis il faut cohabiter aussi avec le Sénat, et puis le projet gouvernemental.
05:37Donc, vous voyez, c'est un gros effort d'ensemble pour maintenir une trajectoire.
05:41– En tout cas, il faut qu'au 1er janvier, le projet de loi de finances,
05:44le budget soit adopté, sinon c'est blocage.
05:47– Voilà, c'est blocage, mais en France, l'exécutif a tous les outils
05:52pour permettre de déboucher sur un budget,
05:55à condition que l'exécutif ne soit pas renversé.
05:57– Manuel Mandon, il nous reste une minute 15 pour parler de Michel Barnier,
06:01contre toute attente un élu LR Premier ministre.
06:05Alors, on ne s'est pas vu depuis sa nomination,
06:08mais est-ce que c'est la bonne personne, le bon candidat,
06:11pour assurer la fin du mandat d'Emmanuel Macron ?
06:17– Alors là, la question, je ne la poserai pas comme ça.
06:19Je dis simplement que Michel Barnier a eu le courage de prendre cette responsabilité.
06:25Et ça, je le salue.
06:27Moi, je connais Michel Barnier, déjà depuis pas mal d'années.
06:31Je ne suis pas intime, mais par contre, je sais ses capacités.
06:35Donc ça, je salue vraiment sa démarche.
06:38Après, c'est aux forces politiques de s'organiser
06:41pour essayer d'entrer en dialogue constructif avec lui.
06:44Et là, c'est là où nous avons vraiment des difficultés,
06:46parce que trop d'hommes politiques dans ce pays ne pensent qu'aux présidentielles.
06:49Et les présidentielles ne doivent pas obérer le présent.
06:52Ça, c'était une évidence.
06:53Et je crois qu'il faut que notre système institutionnel évolue à ce niveau-là.
06:57Moi, personnellement, je suis très réservé sur notre manière de fonctionner,
07:01très verticale dans cette vie politique,
07:03où on ignore la décentralisation, les corps intermédiaires
07:06et où on attend la parole du chef.
07:09– Emmanuel Macron peut-il aller au bout de son mandat, d'après vous ?
07:13– C'est très difficile, mais ce sont les circonstances internationales,
07:16le contexte international et la situation économique et sociale
07:19dans notre pays qui donneront la réponse.
07:21Et je souhaite effectivement qu'on ait le plus de stabilité,
07:23parce que nous sommes dans la difficulté.
07:25Il y a les aléas climatiques, on vient d'en parler.
07:27– Il faut de la stabilité dans ces cas-là.
07:28– Il faut de la stabilité, il faut prendre ses responsabilités,
07:31assumer et en prendre sur soi.
07:33Et je crois que c'est ce qu'on essaye de faire.
07:35Moi, j'essaye d'être un facilitateur de ce côté-là à l'Assemblée,
07:38en étant modéré et à l'écoute des propositions.
07:42Je vois des convergences qui se font et il faut les encourager.
07:44– Merci beaucoup, Emmanuel Mandon, de nous voir aujourd'hui
07:47pour un 7 minutes chrono, bien trop court, encore une fois,
07:50étant donné le nombre de sujets, mais vous reviendrez nous voir.
07:52Merci à vous de nous avoir suivis.
07:53On se retrouve demain, même heure, sur TL7.
07:55À demain.
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