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Bagarre ultra violente à coups de hache dans le RER E, jeune homme tué devant une discothèque dans la Drôme, règlement de compte entre jeunes à coup de fusil sur fond de rivalités ou de narcotrafic : assiste-t-on a une intensification de l'ultraviolence en France ? Écoutez Frédéric Lauze, secrétaire général du syndicat des commissaires de la Police nationale.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 04 novembre 2024.

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00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon, bonsoir Frédéric Clause, bonsoir, merci de nous
00:07rejoindre sur RTL, vous êtes secrétaire générale du syndicat des commissaires de
00:10la police nationale, une bagarre extrêmement violente, un coup de hache a éclaté ce matin
00:14dans le RER E, les faits se sont déroulés en gare d'Osoir-la-Ferrière en Seine-et-Marne,
00:18le bilan est de 4 blessés dont 2 graves, tous sont des mineurs.
00:22On a pris l'habitude quand on parle d'eux de dire des jeunes et je pense que ce terme
00:25n'est pas approprié, on parle de voyous, de délinquants, enfin je ne sais pas comment
00:29il faut les qualifier.
00:30Oui ben écoutez de toute façon c'est des voyous, c'est des délinquants, il n'empêche
00:36que ce sont des mineurs, l'enquête va nous donner des précisions mais ces mineurs, l'enquête
00:41a progressé, sont identifiés, ce qui s'est passé est assez horrible, on est dans une
00:46rame de métro bondée à 8h du matin et effectivement ce qui s'est passé est inqualifiable, il
00:54ne s'agit pas simplement d'un fait divers parmi d'autres, mais encore une fois le nombre
01:00de faits d'une extrême gravité commis dans des mineurs, la gravité et l'extrême violence
01:06montrent qu'on doit prendre ce problème à bras-le-corps, il y va de la défense des
01:11victimes, de la société face à cette violence qui explose, mais aussi de ces mineurs qui
01:16de toute façon, si on ne veut pas qu'ils aient un parcours qui soit exclusivement un
01:21parcours orienté vers la délinquance et la criminalité, il faut qu'on puisse remettre
01:25en place de l'autorité, de la dissuasion et tous les cadres qu'on a battus, qu'on
01:31a détruits depuis des années.
01:32Alors on va y revenir largement avec vous, mais comment expliquez-vous cette montée
01:36de l'ultra-violence notamment chez nos adolescents ? Des mineurs avec une hache, c'est quelque
01:41chose qui est devenu fréquent ?
01:42C'est devenu de plus en plus fréquent d'avoir des problèmes entre bandes avec des balles
01:50de baseball, avec des haches, avec des couteaux.
01:53J'étais directeur départemental de la sécurité publique du Val d'Oise pendant
01:57quatre ans et demi.
01:58Malheureusement, c'était très fréquent.
02:00C'était très, très fréquent.
02:01On n'en parlait pas toujours parce qu'on s'était habitué, on s'était banalisé
02:06à ça.
02:07Il y a eu une désinhibition, désinhibition qui montre qu'il y a un certain nombre de
02:10règles qui n'ont pas été intégrées, qui montre aussi qu'on a des parents qui ne jouent
02:15pas leur rôle parce qu'on va se poser des questions, que font des mineurs parfois le
02:19soir, que font des mineurs peut-être déscolarisés à huit heures du matin.
02:23La responsabilité ne peut pas peser sur simplement la société.
02:29Ça ne veut rien dire.
02:30Les parents sont responsables, sont responsables de ces minaires, sont aussi responsables de
02:34leur comportement, sont responsables surtout de leur éducation.
02:38Et là aussi, il faudrait aussi de temps en temps qu'on aille chercher la responsabilité
02:43pénale des parents, la responsabilité financière.
02:46On ne peut pas tout laisser reposer sur la société, notamment quand il y a des défaillances
02:50majeures, comme c'est le cas, et quand il y a des victimes, et des victimes avec des
02:55blessures d'une extrême gravité.
02:57Et je ne parle pas des traumatismes pour tous ceux qui étaient blessés légers ou qui étaient
03:01dans la rame.
03:02Mais ne serait-ce que pour les voyageurs qui ont vu passer des mômes avec des haches qui
03:06secouraient après.
03:07C'est d'une violence épouvantable psychologique à ce moment-là.
03:12C'est complètement fou.
03:13Et ce qui est fou, c'est que des jeunes aujourd'hui se permettent ça.
03:17C'est pour ça que je dis que cette désinhibition, s'ils se permettent ça, c'est qu'ils ont
03:22intégré un sentiment d'impunité.
03:24Il y a un certain nombre de pays où on ne se permet pas ça parce qu'on sait qu'on va
03:29être très sévèrement puni.
03:30Il y a un certain nombre de pays, autres certainement, où on ne se permet pas ça parce que les
03:35parents vont se dire je serai responsable de ce que va faire mon enfant mineur.
03:40On a parfois l'impression qu'il s'agit de motifs totalement futiles qui peuvent aboutir
03:45à des drames.
03:46Est-ce que ça veut dire qu'on est totalement dépassé, en tout cas pour l'instant, par
03:48ce phénomène ?
03:49Alors on est face à un phénomène qui augmente depuis plusieurs années sur le temps long.
03:58Il y a une augmentation de la délinquance des mineurs et la délinquance des mineurs,
04:02on la trouve notamment dans les coups et blessures volontaires, les agressions, les agressions
04:08physiques.
04:09C'est une affaire très spectaculaire, très violente, très traumatisante à l'encontre
04:13des victimes.
04:14Parfois pour de la délinquance d'appropriation, de la délinquance gratuite, de la délinquance
04:19entre bandes.
04:20Là, il s'agirait probablement de motifs assez futiles entre deux bandes, Auzoire-la-Ferrière
04:26et je ne sais plus quelle ville, c'est Comble-la-Ville ou Ponto, ou quoi qu'il en soit.
04:30Porto-Combo-Roissy a priori.
04:32Voilà, Ponto-Roissy, c'est ce qu'on nous dit.
04:35Cette affaire, de toute façon, va sortir.
04:37Ce qui va être intéressant, c'est de voir, est-ce que ces mineurs étaient déjà connus
04:41et quelles étaient les sanctions ? Et s'il y a eu, par exemple, des dispositifs, des
04:47mesures éducatives, quel impact ils auraient eu ? Comment ont réagi les parents ? Pourquoi
04:52étaient-ils là ? Pourquoi étaient-ils armés ? Et puis surtout, à un moment donné, pour
04:57que ça s'arrête, il faut des sanctions fermes, il faut des sanctions rapides, il
05:01faut aussi des sanctions fermes.
05:03Vous nous dites qu'il faut faire évoluer le cadre judiciaire pour les violences des
05:05mineurs.
05:06Est-ce que vous iriez jusqu'à dire qu'il faut supprimer l'excuse de minorité ?
05:10En tout cas, il ne faut pas qu'elle devienne cette excuse de minorité.
05:14L'ordonnance de 1945, et puis aujourd'hui le Code de justice des mineurs, qui a évolué
05:21il y a trois ans, puisqu'on a fait un Code de la justice des mineurs, il y a toujours
05:26le primat de l'éducatif, ça dépend de l'âge, ça dépend de beaucoup de choses,
05:30et il ne faut pas tout faire exploser, évidemment.
05:33Mais en même temps, il faut prendre en compte le fait que les mineurs de 1945 ne sont pas
05:37les mineurs de 2024.
05:39Donc ce cadre, et ce qui a été fait, est très insuffisant.
05:42Je pense que Gabriel Attal, quand il était Premier ministre, en avait pris conscience,
05:47parce que quand il est arrivé, il y a eu les affaires de Viry-Châtillon et d'autres
05:51affaires, rappelez-vous, d'une extrême gravité, un homicide, tentative d'homicide,
05:55qui s'était succédé en avril.
05:57Il avait présenté un plan, on parlait de comparution immédiate, d'internat.
06:01Tu casses, tu payes, etc.
06:04Bon, aujourd'hui, il faut faire évoluer ce cadre, pas simplement pour avoir un discours
06:09gratuit, sécuritaire, mais c'est même dans l'intérêt de ces mineurs, c'est dans l'intérêt
06:14de ces mineurs.
06:15Le fait de ne pas avoir de sanctions ou d'avoir une sanction qui est trop longue dans le temps,
06:21c'est souvent le problème de la justice des mineurs, c'est pas un problème de magistrats,
06:26d'éducateurs qui font tous un travail remarquable, mais qui sont submergés de dossiers,
06:31qui sont obligés d'appliquer un certain nombre de règles.
06:33On a ce primat d'éducatif, mais aujourd'hui, il faut déplacer le curseur pour certains
06:38types de mineurs.
06:39Il faut de la répression, il faut de la répression rapide, ferme et il faut impliquer les parents.
06:44Sinon, il se commet des faits d'une extrême gravité.
06:48Merci.
06:49Moi, si c'était votre enfant, le mien, à ce moment-là, même si on était entre guillemets
06:54modérés, on le serait moins parce que c'est insupportable.
06:58Merci beaucoup Frédéric Lose, secrétaire général du syndicat des commissaires de
07:01la police nationale.
07:02Dans un instant, le journal de 18h30, bien entendu, puis direction les Etats-Unis, fin
07:06de campagne sous très haute tension.
07:08Les supporters de Donald Trump sont persuadés qu'il s'agit d'un combat entre le bien et
07:12le mal.
07:13Enfin, à 18h40, nous reviendrons sur le lien très spécial qui est lié à Quincy Jones
07:17à la France.
07:18Le producteur américain vient de mourir à l'âge de 91 ans.
07:20Nana Mouskouri, Zaz, Henri Salvador, Claude Nougarro, tous ont chanté du Quincy Jones.
07:25A tout de suite sur Inter.
07:28RTL Soir.

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