BAC - Pap Ndiaye est l'invité de Yves Calvi

  • l’année dernière
Écoutez l'interview du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.
Regardez L'invité de RTL du 04 juillet 2023 avec Yves Calvi.
Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h45, bienvenue monsieur le ministre de l'éducation nationale. Bonjour. Bonjour Papendiae.
00:12 Nous allons revenir dans quelques instants sur le résultat du bac puisque vous les aurez en exclusivité sur l'antenne d'RTL, mais j'aurais
00:18 revenir tout d'abord avec vous sur les
00:20 épouvantables
00:22 difficultés qu'ont connues nos établissements. Est-ce que vous avez un bilan clair au moment où nous parlons sur les déprédations
00:28 qu'a connues notre pays ? En ce qui concerne les écoles et les établissements, nous en comptons
00:34 243 qui ont subi des dégradations,
00:37 parmi lesquelles une soixantaine ont subi des dégâts
00:42 importants, relativement importants, avec par exemple des débuts d'incendie. Et sur ces 60 établissements, une dizaine
00:49 ont été détruits ou partiellement détruits, ce qui évidemment
00:54 compromet l'accueil des élèves pour cette semaine et pose des questions pour la rentrée scolaire. Donc, 10
00:59 établissements ont été partiellement ou complètement détruits, je vous ai bien compris. Oui, c'est cela, par exemple, deux écoles à la verrière
01:05 qui devront être complètement reconstruites. Nous y étions hier avec, dans les Yvelines, nous y étions hier avec nos reporters.
01:12 La France a-t-elle perdu d'une certaine façon une richesse ?
01:20 Avec les écoles, bien sûr, lorsque l'on s'attaque
01:24 aux écoles, on s'attaque au symbole le plus vivant de la République. Et donc, il y a évidemment
01:32 quelque chose là qui est profondément déplorable et profondément condamnable. Vous avez d'ailleurs vu,
01:38 d'une part, la mobilisation des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers
01:42 qui ont limité les dégâts, si je puis dire. Par exemple, à Beson, un début d'incendie qui a été bloqué alors que l'école
01:50 aurait pu flamber entièrement. Et puis aussi, la mobilisation
01:54 des habitants. On a pu voir des mères de famille
01:57 essayant de protéger l'école. L'école, c'est le trésor de ceux qui n'en ont pas.
02:03 Et de ce point de vue là, il faut aussi voir l'attachement. Il va falloir leur réexpliquer.
02:08 L'école, c'est le trésor de ceux qui n'en ont pas.
02:11 Visiblement, ce n'est pas ce qui concernait les jeunes gens qui ont attaqué nos
02:14 établissements, non ? Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ce matin sur RTL ?
02:18 Ce que j'ai envie de leur dire, c'est que
02:20 la seule
02:22 possibilité de s'en sortir, c'est l'école, ce sont les études. Mais il faut reconnaître aussi que dans les quartiers en question, on a des difficultés
02:30 spécifiques. On a des phénomènes de discrimination, des phénomènes
02:34 de relégation. Le taux de chômage a baissé ces dernières années, mais il est encore de 18%.
02:40 Donc, on a cette question de l'accès à l'emploi, la question de la formation
02:45 professionnelle également. Et puis, bien sûr, la question des relations difficiles avec la police.
02:50 Alors, à propos de trésor, quelle est la facture ?
02:52 La facture, elle est celle, bien sûr, que les collectivités, avec l'aide
03:00 de l'État, vont devoir assumer. La première ministre s'est exprimée en ce sens.
03:06 Les collectivités sont en charge... On parle de combien ? Parce qu'on a quand même besoin de chiffrer ces choses-là.
03:11 Même si c'est une approximation au moment où nous parlons. On parle de dizaines de millions d'euros en ce qui concerne les écoles.
03:18 Le bâti scolaire, comme vous le savez, est à la charge des collectivités. Mais l'État va bien entendu
03:25 contribuer à porter son soutien. D'une part, pour qu'à la rentrée, il y ait des solutions
03:31 pour les élèves qui ont perdu leur école. Ils vont être répartis dans d'autres écoles, d'autres établissements.
03:37 Et puis d'autres... Là, vous nous parlez des dix établissements qui sont totalement détruits. Voilà, la dizaine d'établissements qui sont
03:42 détruits. La reconstruction va prendre du temps. Et pour les autres, il va falloir faire des réparations de manière à ce qu'à la rentrée,
03:51 les élèves puissent être accueillis dans des conditions satisfaisantes.
03:54 Donc, nous serons en travaux dans un certain nombre de nos établissements pendant l'été, nous sommes bien compris. Exactement.
03:59 Combien d'établissements ? Est-ce que vous avez une évaluation ? Donc, je parlais d'une soixantaine d'établissements
04:04 touchés de manière un peu plus lourde.
04:07 Il va falloir faire un décompte exact. Il y a des bris de vitres,
04:11 par exemple, ça c'est facile à remplacer.
04:14 Mais le travail l'été, lorsque les entreprises de travaux publics sont elles-mêmes en
04:20 vacances partielles, évidemment, ça prend plus de temps. Vos services ont-ils chiffré le nombre
04:25 d'élèves qui pourraient être impactés par cette rentrée difficile ?
04:29 Non, nous sommes en train de faire une évaluation.
04:33 Et puis, de nous assurer en effet de cette priorité absolue, c'est que tous les élèves seront accueillis à la rentrée.
04:41 Il est hors de question que des élèves ne puissent pas trouver de solutions scolaires à la rentrée, que ce soit du côté des écoles
04:48 ou bien des collèges et des lycées. Alors, des élèves, il faut parler aussi de leurs parents.
04:54 On s'interroge beaucoup en ce moment sur la capacité qu'ont ses parents à les tenir, si je puis dire, d'une certaine façon. Qu'est-ce que
05:00 ça vous inspire comme commentaire ?
05:02 Je pense qu'il est légitime de demander aux parents
05:05 de s'occuper des enfants tout en tenant compte, évidemment, des difficultés spécifiques
05:11 de certains parents, des familles monoparentales,
05:13 des familles qui travaillent la nuit, c'est le cas souvent dans ces quartiers. Il ne s'agit donc pas d'accabler les parents.
05:20 Mais il y a quand même des exigences minimales, qui sont d'ailleurs garanties par la loi,
05:26 des exigences en matière de santé, de sécurité,
05:31 et puis de scolarisation des enfants. Ça c'est tout à fait important et les parents s'exposent à des sanctions si ça n'est pas le cas.
05:39 Je voudrais vous faire réagir à la prise de parole de Gmoutou, qui est le préfet de l'Hérault.
05:44 "Quand on a des enfants, on s'en occupe dès la naissance.
05:47 Si effectivement, ces enfants sont élevés comme des herbes folles, il ne faut pas s'étonner qu'à 12-13 ans, on les voit caillasser des véhicules de police.
05:55 Si demain vous attrapez votre gamin qui descend dans la rue pour brûler des véhicules de police ou piller des magasins,
06:01 la méthode c'est quoi ? C'est deux claques et au lit."
06:04 C'est le préfet de l'Hérault qui prend la parole sur le chêne aux confrères de France Bleu Hérault. Quelle est votre réaction et que
06:09 pensez-vous de ce qu'il vient de nous dire ?
06:10 Alors je partage
06:12 le fait qu'il faille
06:14 responsabiliser les parents. Les parents ont une responsabilité. Moi-même j'en ai parlé par exemple à propos du cyber harcèlement. Vous savez que les parents ne
06:22 s'occupent pas de ce que font les enfants sur les réseaux sociaux. Par exemple le soir, ce n'est pas l'école.
06:26 Deux claques et au lit, qu'est-ce que ça vous inspire comme commentaire ?
06:29 C'est une formule
06:31 un peu rapide
06:33 sans doute et encore une fois il faut tenir compte des difficultés spécifiques
06:37 de certaines familles. Lorsqu'une mère travaille la nuit, par exemple, c'est quand même plus compliqué pour
06:44 les enfants. Mais ce que je pense aussi, c'est que
06:47 toutes les mères, tous les pères aiment leurs enfants.
06:52 Qu'ils ont tous et toutes des difficultés et c'est vrai par exemple en ce qui concerne les réseaux sociaux dans toutes les couches sociales
06:59 de notre pays.
07:02 Mais nous avons aussi un appel à la responsabilisation. La responsabilisation ça veut pas dire punir les familles, ça veut dire les aider
07:10 pour faire de telle sorte qu'elles puissent s'occuper de leurs enfants et nous-mêmes du côté de l'éducation nationale, nous allons faire des efforts
07:16 dès la rentrée en matière de parentalité, c'est à dire d'accompagnement
07:21 des parents pour suivre ce que font leurs enfants à la fois d'un point de vue scolaire,
07:26 à la fois sur les réseaux sociaux et puis au-delà.
07:28 - C'est-à-dire, j'ai l'impression que c'est une annonce importante que vous êtes en train de nous faire, comment l'éducation nationale peut-elle aujourd'hui
07:35 accompagner les parents ? C'est intéressant comme démarche. - Alors nous pouvons le faire et je me suis exprimé là-dessus
07:40 notamment à propos de cyber harcèlement.
07:43 D'une part avec les fédérations de parents d'élèves, lorsque des parents parlent à d'autres parents, il y a une
07:48 horizontalité qui est... - Les parents parlent aux parents. - Voilà, les paroles, donc les
07:52 cafés parents, il faut réactiver aussi tous ces réseaux de parents qui sont très utiles et puis aussi
07:59 à partir de la rentrée,
08:02 recevoir les parents, nous le faisons déjà mais avec à la fois un discours qui est un discours d'accompagnement
08:07 mais qui peut être aussi un discours de fermeté. Il faut rappeler les parents aussi à un certain nombre de devoirs
08:14 parce que quand on est parent d'élèves, on peut être parent d'élèves harcelé mais on peut aussi être parent d'élèves
08:20 harceleurs. - À propos de parents, il y en a qui doivent
08:22 se ronger les ongles au moment où nous parlons puisqu'on attend les résultats du bac. Avez-vous les chiffres monsieur le ministre ?
08:27 - Oui ce sont des chiffres que nous avons calculés qui viennent, qui sont tout frais puisqu'ils ont environ
08:33 un quart d'heure, ils seront affinés d'ici à leur publication officielle à 10 heures
08:39 mais je peux vous dire d'ores et déjà qu'on est à 84,9%
08:46 d'admis au bac, toute série confondue contre 86,1% l'année dernière. C'est donc un léger tassement.
08:55 Les épreuves de rattrapage vont évidemment hausser ce pourcentage. - C'est inédit non ? Un tassement de ce type ?
09:02 - L'année dernière on avait déjà un petit tassement, ce qui indique quelque chose. - Ça veut dire quoi ?
09:08 - Ça veut dire que la sélectivité du bac, vous savez on dit on donne le bac à tout le monde, ça n'est pas
09:15 si vrai que cela, le bac retrouve finalement une sélectivité qu'il avait pu perdre ces dernières années.
09:21 - Le bac retrouve une sélectivité nous dites vous, donc vous défendez ce diplôme.
09:26 Chiffre définitif quand ? - À 10 heures ce matin. - Merci infiniment monsieur le ministre.
09:31 de la France.
09:32 Merci.
09:32 [SILENCE]

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