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[#LeCanapéRouge] Me Anges Kevin Nzigou, Avocat et Secrétaire exécutif du Parti Pour le changement (PLC)

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00:00♪ Générique de fin ♪
00:16Madame, mademoiselle, monsieur, bonsoir.
00:19Nous recevons, ce lundi 4 novembre 2024,
00:24Maître Ange Kevindigou, qui n'est plus à présenter.
00:28Maître, bonsoir.
00:30Comme il est de coutume sur le canapé rouge de Gabon Media Time,
00:34la première question que je vais vous poser
00:36est celle de savoir comment vous vous portez
00:38dans ces temps de transition politique ?
00:41Je suis en transition, je veux dire.
00:44Je pense que notre pays traverse une période exceptionnelle,
00:50une période compliquée, une période de réflexion.
00:54Donc je suis dans la même position, si vous voulez,
00:57que notre pays en ce moment.
01:01Très bien, Maître.
01:03Nous allons rentrer dans le vif du sujet.
01:06Il y a maintenant un an,
01:08les forces de sécurité et de défense prenaient le pouvoir
01:10à la faveur du coup d'État du 30 août 2023.
01:14Ainsi, il s'était donné pour principale mission
01:18la restauration des institutions et de la dignité des Gabonais.
01:21Un an après, quelle appréciation faites-vous
01:24de la mise en œuvre de cet engagement
01:26et surtout de la gestion du pays par le CTRI ?
01:31J'ai eu l'occasion de m'exprimer dessus.
01:35Je regrette profondément qu'il n'y ait pas eu de grands travaux
01:39sur la restauration des institutions.
01:43Le premier travail que nous avons reçu,
01:46sur lequel nous sommes en train de discuter,
01:50c'est le projet de constitution.
01:54Dans le projet de constitution, vous l'avez noté,
01:57il y a plusieurs chantiers qui sont annoncés,
01:59qui participeront à la restauration des institutions,
02:02notamment l'institution la plus importante dans notre pays,
02:05qui a été le réceptacle des anomalies d'Ali Bongo
02:11et de son système, la Cour constitutionnelle.
02:14Dans la nouvelle constitution qui est proposée,
02:17vous voyez par exemple qu'on n'aura plus un président à vie,
02:21on n'aura plus un président imposé par le président de la République,
02:25on n'aura plus un président qui pourrait faire tout et n'importe quoi,
02:31puisque le cadre dans lequel il exerce désormais est encadré.
02:36Et donc, si cette constitution est adoptée,
02:39vous verrez que les textes qui viendront par la suite
02:41vont être des textes novateurs aussi.
02:44Je regrette juste qu'on n'ait pas eu un débat plus long sur les sujets,
02:49qu'on n'ait pas eu le temps de dire ce qu'il y avait beaucoup à dire
02:53sur un ensemble d'institutions qui participent
02:55de la vitalité démocratique de notre pays.
02:57Est-ce que vous croyez que le fait pour les juges constitutionnels
03:02de désigner par eux-mêmes leur président
03:07est une garantie d'indépendance de cette institution ?
03:11Est-ce que vous pensez qu'ils auront un devoir d'ingratitude
03:13vis-à-vis de l'autorité de nomination ?
03:15Non, c'est un premier pas.
03:17Sur la forme déjà, on a une évolution.
03:20Il y a un autre élément que j'ai oublié de noter.
03:24Il y a que les juges constitutionnels...
03:25Non, ceux qui participent à la nomination des juges ont évolué.
03:30Il n'y a plus que le président, l'Assemblée et le Sénat.
03:32Il y a aujourd'hui aussi le CSM, le Conseil supérieur d'administration,
03:35ce qui est une bonne chose.
03:37J'entends des gens mal intentionnés dire
03:39« Oui, ça veut dire que le président pourra nommer cinq personnes. »
03:42Je veux dire encore une fois, ça ce n'est plus le texte.
03:45Quand on parle du texte, le texte, est-ce qu'il est bon ? Oui, il est bon.
03:48Désormais, il faudrait aussi adapter ce texte à des personnes indépendantes,
03:54à des personnes capables de se mettre au-dessus de la meulet
03:59et en capacité de responsabilité.
04:01Donc des gens qui sont capables d'être ingrats vis-à-vis de celui qui les nomme.
04:05Nous devons trouver ce genre de gabonais.
04:08Ce genre de gabonais ne se trouve pas dans l'espèce rare
04:13et dangereuse qu'on appelle le PDG.
04:15Il faudra sortir de ce carcan-là, trouver des gabonais dignes
04:19et leur faire confiance et ils pourront peut-être être à la hauteur
04:21des nouveaux textes que nous aurons.
04:24Très bien.
04:24Outre la restauration des institutions, l'opinion publique a pu constater
04:29le lancement tout azimut de multiples projets à caractère socio-économique.
04:34Vous êtes d'avis, comme plusieurs autres acteurs politiques,
04:37certains sont d'ailleurs passés sur le canapé rouge,
04:40que le chemin emprunté par le CTRI s'éloigne gravement
04:43de leur mission principale.
04:47Ce que je veux dire, c'est que le comité de transition
04:50pour la restauration des institutions
04:52était un comité de transition pour la restauration des institutions.
04:56Leur mission principale était de restaurer nos institutions
04:59en donnant au pays un cadre légal différent,
05:03un cadre légal plutôt rassurant,
05:05qui permettrait de nous préserver de certains égarements.
05:11Il faut aussi reconnaître que notre pays est dans une situation
05:14socio-politique un peu catastrophique.
05:19Je ne peux pas reprocher au CTRI de faire des routes,
05:22je ne peux pas reprocher au CTRI de construire des écoles.
05:25Ce que je veux dire, c'est qu'il fallait sortir rapidement
05:28de la situation exceptionnelle que nous nous trouvons
05:31pour qu'ensemble, dans un cadre normal,
05:33on décide de construire nos écoles, de construire nos routes.
05:36Les gens n'entendent pas quand on explique que l'essentiel du CTRI,
05:40c'était la restauration des institutions.
05:42Vous venez faire des routes, vous venez construire des écoles,
05:47en respectant quelles procédures ?
05:49On ne peut pas poser cette question-là parce que nous ne sommes pas dans un cadre normal.
05:53Elles coûtent combien ?
05:54On rend des comptes acquis ?
05:58C'est toutes ces questions-là qui sont éludées dans la période de transition
06:02pour laquelle j'estime que si on s'était fait atelier à l'essentiel,
06:06on aurait à un moment donné de notre pays
06:12à se poser des questions sur l'utilité, la dépense
06:16et la méthode employée pour dépenser cet argent-là.
06:21Donc je veux dire, je le répète encore, l'essentiel pour nous,
06:24dans cette période-là, c'était de restaurer les institutions.
06:27Pas de renvoyer parce que, excusez-moi,
06:29il y a un programme politique qui justifie qu'on construise une école là,
06:33qu'on mette un hôpital ici et là.
06:37Mais quel est le programme pour lequel ils ont été mis là ?
06:40Donc la dépense publique, c'est amusant parce qu'elle est adossée
06:46au rôle de l'Assemblée nationale qui consomme l'impôt,
06:50mais qui autorise le CETRE à dépenser l'argent public.
06:55C'est le peuple en réalité.
06:57Ce n'est pas le peuple qui a mis le CETRE en pouvoir.
06:59Donc du coup, ces dépenses énormes, on aurait pu s'en faire l'économie
07:03et sortir de la transition pour permettre que,
07:08un, les Gabonais acceptent le projet que vous avez proposé,
07:12deux, qu'ils consentent aux dépenses que vous allez réaliser
07:18parce que c'est leur volonté.
07:19Donc le gouvernement de transition devait s'atteler à assurer les affaires courantes
07:24et à précipiter du moins la sortie de la transition.
07:28C'est mon avis profond et je vous le dis de manière totalement formelle,
07:33je crois même que le gouvernement n'aurait pas dû proposer
07:36une loi de finances rectificative ou tout ce que vous voulez.
07:40Ils auraient dû faire avec ce qu'ils ont trouvé
07:44et renouveler ce qu'ils ont trouvé si tant est qu'il fallait renouveler les dépenses.
07:47Je vous dis pourquoi.
07:49Il y a une convention du droit de l'homme
07:56qui prévoit que le peuple consent à l'impôt.
08:02C'est le peuple qui décide qu'on peut vous prélever de l'argent
08:07et qu'on peut dépenser cet argent.
08:09Dans le cas de la transition,
08:12qui donne le pouvoir au gouvernement de prélever et de dépenser ?
08:19Personne.
08:20Donc j'estime qu'en respect,
08:23et si on fait écho aux éléments positifs du coup d'État,
08:28on doit pouvoir dire que c'est le peuple qui est au centre
08:32et comme le peuple ne nous a pas autorisé à le faire,
08:34on ne dépense pas.
08:36Donc le gouvernement n'aurait pas dû, à mon sens,
08:39et ça je le pense profondément,
08:40engager la loi de finances telle qu'il en fait
08:44et augmenter les frais,
08:48aussi bien dans les dépenses qu'en perception.
08:51Très bien, revenons sur le projet de constitution
08:54qui a été divulgué le 21 octobre dernier.
08:59Le texte, depuis sa sortie,
09:02suscite un vif débat au sein de l'opinion.
09:05En votre qualité d'homme politique et aussi de juriste,
09:10au-delà des aspects que nous avons déjà évoqués,
09:12quel regard vous portez de manière globale sur le projet de constitution ?
09:17Vous m'avez entendu lorsque l'avant-projet est sorti.
09:21J'ai été assez critique sur ce projet qui était présenté.
09:26Pas l'ensemble du projet, il y a eu un certain nombre de dispositions
09:29qui me paraissaient graves et dangereuses pour notre pays.
09:33Aujourd'hui, le projet qui est proposé
09:35et pour lequel nous avons appelé à voter oui,
09:38il est différent et sur deux éléments.
09:42Il m'inspire sur deux principaux éléments,
09:46sur la forme, c'est la première fois depuis 1990
09:53que le Gabon va inviter sa population
09:56à se prononcer sur une question référendaire,
09:59notamment sur la modification de la constitution.
10:01C'est pourquoi je m'étonne et je m'amuse quand j'entends
10:04ceux qui étaient au pouvoir hier critiquer cette constitution
10:10dans la mesure où ils ont modifié à plusieurs reprises la constitution
10:15sans s'y référer au peuple.
10:16Maintenant, quand on demande au peuple de se prononcer
10:18sur son vivre ensemble, je trouve que c'est la première chose à saluer.
10:23Dans le fond, le fait que nos critiques aient emmené le CTRI
10:28à revoir sa copie est une bonne chose et ça nous permet de se dire
10:33nous ne devons pas être des béni-oui-oui,
10:36nous ne devons pas être des cunnabélistes
10:40comme les PDG savent très bien le faire.
10:42Nous devons toujours placer l'intérêt du pays au-dessus de tout.
10:48Vous avez plusieurs dispositions dans la constitution
10:52qui mettent, je l'ai dit tout à l'heure,
10:53qui mettent le peuple au centre du jeu.
10:57Un, dans l'ancienne constitution, vous avez une disposition
11:01qui permettait la révision de la constitution
11:04soit par voie législative, soit par voie référendaire.
11:08Et on mettait le référendum et la voie législative sur un pied d'égalité.
11:12Aujourd'hui, avec la nouvelle constitution,
11:13vous avez le peuple, donc la voie référendaire qui est le principe.
11:18Et de manière exceptionnelle, cette révision se fera par voie législative.
11:21C'est une avancée qui ne peut pas nous donner le sentiment
11:24qu'on a fait un grand pas, mais ça rappelle aux Gabonais
11:28et à tout le monde que le peuple est au centre de tout.
11:32Je vous parlais de la révision de la croix constitutionnelle
11:36qui participe à l'amélioration de nos institutions
11:42puisque si la croix constitutionnelle peut respirer,
11:45ça participe aux deux choses.
11:47Et moi, il y a une disposition, et je termine par là
11:49parce que je ne veux pas égrener la nouvelle constitution,
11:52il y a une disposition qui me paraît pertinente
11:56et qui remet en cause toutes les reproches qu'on peut faire
12:01à la personnalisation du pouvoir.
12:03C'est la disposition relative à l'indépendance des députés.
12:09Avant, et le PDG l'avait inscrit, et je comprends pourquoi
12:12certains d'entre eux disent qu'ils vont être en non,
12:14parce qu'ils étaient tenants de cette disposition-là,
12:17le PDG avait inscrit dans la constitution
12:20que le mandat appartenait au parti politique.
12:23Vous êtes élu député, vous allez à l'Assemblée,
12:27vous prenez une position différente de votre parti,
12:29votre parti vous exclut, et ipso facto,
12:34vous perdez votre mandat d'élu,
12:37alors que c'est le peuple qui vous a désigné.
12:40Aujourd'hui, vous êtes élu député,
12:42par un parti politique ou non,
12:44vous êtes en désaccord avec votre parti,
12:46vous gardez votre mandat parce que c'est le peuple qui vous a...
12:49Et ça, c'est un renvoi à la souveraineté du peuple
12:54que je trouve salutaire, et qui pour moi suffit
12:57à garantir la séparation des pouvoirs
13:00et l'indépendance de chaque acteur politique.
13:02Il s'agira maintenant pour le peuple d'envoyer à l'Assemblée
13:06des acteurs politiques qui sont dignes.
13:08Donc vous avez compris que pas le PDG.
13:10D'aucun disque, le débat sur le projet constitutionnel
13:14semble biaisé, car il est focalisé sur des aspects
13:19purement politiques, toute chose qui conforterait l'idée
13:23que le mal du pays serait essentiellement causé par
13:26les politiques. Un commentaire.
13:28Oui, vous savez, le débat que j'entends depuis un moment,
13:32même les gens de la société civile qui parlent,
13:34si c'est les politiques, si c'est les politiques,
13:36excusez-moi, la société, elle est animée par les politiques.
13:40Je ne connais aucune société qui est animée par les religions.
13:45La société civile, la société étatique,
13:49elle est animée par les politiques.
13:50D'ailleurs même, lorsque vous voulez gérer une institution,
13:53vous avez un programme, et on appelle ça la politique,
13:55le projet que vous présentez au peuple.
13:57Donc, oui, le problème, c'est les politiques.
14:00Non, le problème, c'est le PDG, qui a réussi à regrouper
14:03l'ensemble de cancres, qui ne pensent qu'à eux,
14:06qui ne pensent qu'à leur poche et qui ne pensent qu'à leur famille.
14:10Nous devons trouver dans notre pays des gens qui pensent au pays,
14:12qui pensent au Gabon et qui ont des projets pour l'avenir
14:15de ce pays-là. Donc, qu'on ne redouce pas la politique au PDG.
14:20Ceux qui critiquent la politique sont ceux qui adoublent
14:24les PDG, sont ceux qui applaudissent les PDG.
14:28Je veux dire, le PDG a réussi à faire croire à une partie
14:31du peuple que sa médiocrité, c'est ça, la politique.
14:35Non, la politique, elle est noble, elle est digne.
14:37Et donc, je m'étonne de ce qu'on tape un peu sur les politiques
14:41de manière globale, alors même qu'on veut indiquer
14:45le désastre politique, le désastre intellectuel,
14:47le désastre relationnel que constitue le PDG.
14:52Donc, non, je pense que la politique, elle est noble
14:55et on doit pouvoir y mettre nos dettes et nos blesses.
14:57Je pense que la politique, elle est digne et que ce n'est pas
15:00le résumé de ce qu'a fait le PDG pendant toutes ces années
15:03dans notre pays.
15:05– Une de vos prédécesseurs sur ce canapé a qualifié le projet
15:13de révision constitutionnelle ou le projet de constitution
15:19de projet qui consacre un régime sans nom.
15:24Vous qui êtes juriste, quel qualificatif vous pouvez donner
15:27à ce régime ? Présidentiel, séné, présidentiel,
15:30parlementaire, hyper présidentiel ?
15:33– Je suis d'accord avec elle, c'est un régime sans nom,
15:36c'est un régime particulier, c'est un régime hybride.
15:38Parce qu'on y trouve des éléments qui relèvent beaucoup plus
15:42du présidentialisme, mais il y a des éléments aussi
15:45qui relèvent du parlementarisme.
15:48Au fond, vous ne trouverez peut-être que dans un ou deux États,
15:52aucun État où il y a un régime totalement présidentiel
15:55ou totalement parlementaire.
15:56La particularité de cette constitution, c'est qu'elle emprunte
15:59un peu de partout, mais de manière globale,
16:01elle est plus proche du présidentialisme
16:03que du parlementarisme.
16:06Moi, ça ne me pose pas vraiment de problème
16:07parce que nous ne sommes pas dans un exercice de qualification.
16:11La question qu'on doit se poser, c'est qu'est-ce qu'on veut ?
16:13Où est-ce qu'on veut arriver ?
16:15Si les éléments qui s'y trouvent, du point de vue
16:18du régime présidentiel, participent de la volonté des Gabonais,
16:22moi ça me va.
16:23Si il y a un élément du régime parlementaire
16:26qu'on peut prendre pour parfaire notre constitution,
16:28ça me va aussi.
16:29Je ne suis pas attaché à la qualification
16:32qu'on peut donner à un régime,
16:33je suis attaché à l'efficacité que ce régime peut avoir.
16:38Est-ce que le spécialiste du contentieux que vous êtes
16:41entrevoit à travers la mise en mouvement
16:47des différents articles du texte
16:50des possibilités peut-être de contentieux ?
16:54Nécessairement, il y aura contentieux et c'est tant mieux.
16:57Ça partait de la vitalité démocratique.
16:59La question qu'il faut se poser, c'est
17:02qui va animer un, ces contentieux ?
17:05Dans quelle intention ces contentieux sont élevés ?
17:07S'ils sont élevés juste pour provoquer ou attaquer
17:12le système en place, ça n'a aucun intérêt.
17:16Je veux dire, nous avons un premier jet de la constitution,
17:20elle sera votée, elle sera mise en œuvre
17:23et entre la lettre de la constitution et la mise en œuvre,
17:28on pourra retrouver des difficultés d'exécution.
17:31Il faudra réadapter.
17:33C'est une constitution qui inspire
17:37des innovations intéressantes pour notre pays
17:40mais elles peuvent être difficiles d'application.
17:42Et si, dans le terrain, nous nous rendons compte
17:44qu'elle pose problème, il faudra rapidement rectifier.
17:48L'intention est bonne, l'action peut être maladroite
17:50et à ce moment-là, on va appliquer.
17:52Il ne faudrait pas qu'on retrouve des gens
17:54qui, animés par leur mauvaise foi,
17:56viennent à chaque fois remettre en cause
17:59même si ce n'est pas pertinent dans l'application
18:02juste parce qu'il faut qu'on les voie
18:04et qu'ils passent pour des personnes intéressantes.
18:06Donc je pense que oui, il y aura forcément des...
18:09Il serait ce que pour l'adéquation entre les lois anciennes
18:14et la nouvelle constitution,
18:15il y aura nécessairement une contention intense
18:18ce qui fera que la cour constitutionnelle
18:21sera très sollicitée.
18:22Très bien. Est-ce que vous avez un commentaire
18:24sur le fait, par exemple, que l'amnestie
18:28des auteurs du coup d'État soit mentionnée
18:30dans la constitution ?
18:34Je pense que c'est une très bonne chose.
18:36Pour vous dire une chose simple.
18:38Je crois, en fait...
18:41Parce que l'amnestie, ce n'est pas la constitution.
18:43Il y a une loi qu'il faut prendre.
18:45La loi d'amnestie qui sera prise,
18:47elle est prise par l'Assemblée,
18:49donc pas par la constitution.
18:50Mais que le constitution le prélève,
18:53pour moi, c'est la reconnaissance
18:56de la nation à l'action politique et utile
19:01qui a été faite le 30 août 2020-2023.
19:05Il fallait enlever les bongos.
19:07Ils ont été enlevés.
19:08Il faut remercier ceux qui l'ont fait.
19:10Il ne faut pas donner l'occasion à quiconque
19:12de venir remettre son cause,
19:13donc de punir parce que c'est la loi d'amnestie.
19:15L'amnestie des faits.
19:17De punir ceux qui ont posé cet acte-là.
19:20Et donc, puisqu'on peut avoir une mémoire courte
19:23et l'oublier, on rappelle dans la constitution
19:25qu'il faut prendre une loi d'amnestie.
19:27Donc je le trouve...
19:28Ça ne me heurte en rien, en réalité.
19:30Je pense que, comme c'est une loi d'amnestie
19:32qui est prise et qu'elle est prise une bonne fois pour toutes,
19:35peut-être que ceux qui ont mis ça dans la constitution
19:37avaient à cœur de ne pas faire en sorte
19:40que d'autres la modifient
19:42parce que vous prenez une loi d'amnestie aujourd'hui,
19:44vous prenez une loi pour l'annuler demain.
19:46Mais comme la constitution, en fin de principe,
19:48on sait qu'on ne reviendra jamais dessus.
19:50Qu'en est-il de l'inscription de la date du 30 août
19:54comme fête nationale ?
19:58Ça, c'est vraiment politique.
20:00Moi, personnellement, le 30 août,
20:04c'est beaucoup de gens appelaient au gamin
20:06la fête de la libération.
20:08Pour moi, le 30 août, c'est le jour du coup d'État.
20:10Est-ce qu'il fallait le marquer dans la constitution ?
20:12C'est une appréciation personnelle.
20:14Je ne crois pas que c'était nécessaire.
20:16Est-ce qu'il fallait avoir un événement ce jour-là ?
20:18Je pense que oui.
20:20Les gens reviendraient sur le 30 août,
20:22les gens se rappelleraient.
20:24Mais est-ce que c'était nécessaire de le mettre dans la constitution ?
20:26Moi, je ne l'aurais pas fait.
20:28Mais c'est l'appréciation de ceux qui sont au pouvoir
20:30qui est mise en œuvre en ce moment.
20:32Je pense que le 30 août, c'est une date importante
20:34pour notre pays, pour notre histoire.
20:36Mais est-ce que c'est nécessaire de le mettre dans la constitution ?
20:38Je ne crois pas.
20:40La constitution, ce n'est pas un fourre-tout où on met
20:42ce qu'on trouve utile et inutile.
20:44Il faut qu'elle donne le cadre
20:46de nos fondamentaux.
20:48Je ne pense pas que le 30 août soit fondamental pour nous.
20:50Cela n'enlève en rien
20:52l'intérêt et l'importance du 30 août.
20:54Très bien.
20:56Alors,
20:58l'une des actualités
21:00marquantes de ce mois d'octobre
21:02a été la prise de position
21:04du parti démocratique gabonais,
21:06qui vous est très cher,
21:08en faveur du
21:10projet de constitution
21:12et le soutien
21:14affirmé et réaffirmé
21:16au CTRI.
21:18Quelle analyse faites-vous de cette sortie,
21:20pour le moins controversée,
21:22au sein de l'opinion nationale ?
21:24Vous savez, lorsqu'on parle du PDG,
21:26on peut avoir le sentiment que j'ai une...
21:28j'ai une...
21:30dent particulière
21:32contre ce parti.
21:34Je veux juste appeler
21:36un peu de décence.
21:38C'est une question que les PDG ne connaissent pas.
21:40Vous voyez, le coup d'état
21:42qui a été fait le 30 août
21:442023, l'a été
21:46contre un régime.
21:48Bongo PDG.
21:50Apparemment,
21:52les seuls qui n'ont pas compris, c'est le PDG.
21:54A partir du 1er septembre,
21:56ils ont commencé à applaudir.
21:58Et ça, ça doit rappeler quand même,
22:00ça doit inquiéter nos compatriotes, pour dire
22:02quel degré de schizophrénie,
22:04de folie.
22:06Donc on enlève et c'est vous qui applaudissez, celui qui vous enlevez.
22:08J'entends des PDG dire
22:10« Ah, enfin, on est libérés ».
22:12Mais c'est même des PDG qui disaient deux jours avant
22:14qu'Ali Bongo était le meilleur.
22:16Je pense deux choses.
22:18Un, le président doit s'inquiéter pour leur état mental.
22:20Je pense qu'il faut beaucoup de psychiatres dans ce pays.
22:22Deux, le peuple loua
22:24s'en méfier. C'est la preuve que
22:26ils n'ont aucun intérêt pour le peuple gabonais.
22:28J'aurais apprécié
22:30que les PDG, à un moment,
22:32se remettent en cause,
22:34qu'ils profitent de la transition
22:36comme une période de réflexion profonde
22:38pour savoir le mal qu'ils ont commis dans ce pays,
22:40pour réfléchir sur
22:42la destruction organisée de ce pays
22:44et sur
22:46la vassalité
22:48qu'ils ont été pendant cette période
22:50pour la famille Bongo.
22:52Et puis ils se disent, à un moment donné,
22:54« Bon, nous avons réfléchi,
22:56nous nous ressortons, nous demandons pardon au peuple gabonais
22:58et puis nous allons
23:00mettre en œuvre
23:02un autre logiciel de pensée
23:04qui nous permettra d'être peut-être utile pour le Gabon. »
23:06On ne peut pas en l'espace
23:08de quelques heures
23:10changer de tout au tout
23:12et puis faire croire aux gens qu'on est crédible.
23:14Quand je vois ces gens dire qu'ils veulent voter
23:16oui à la Constitution,
23:18et quand vous voyez le projet de Constitution
23:20qui regorge en réalité
23:22le contraire
23:24de tout ce qu'ils ont toujours produit,
23:26vous vous demandez, mais ces gens-là ne sont pas normaux en fait.
23:28Moi je dis,
23:30ils votent oui, ou bien c'est une stratégie
23:32pour démobiliser le peuple, en se disant
23:34« Si on sort, tu dis qu'on a voté oui,
23:36les Gabonais nous détestent tellement,
23:38nous reprouvent tellement nos actions,
23:40que peut-être qu'ils resteront chez eux. »
23:42Je pense que le but
23:44du PDG
23:46c'est d'appeler à l'abstention.
23:48Parce que quand un Gabonais voit un PDG sortir
23:50en disant oui, il se dit, bon, il fuit.
23:52C'est comme quand vous voyez le monstre dans la cité,
23:54ils se disent « Ah non,
23:56il faut qu'on reparte dans nos maisons. »
23:58Non, c'est encore dans leur
24:00stratégie
24:02de zombification de la société
24:04qu'ils agissent. Il faudrait que nous,
24:06Gabonais, comprenions que
24:08le PDG est dans l'erreur,
24:10on l'ignore totalement, et que ces
24:12constitutions-là contiennent des éléments
24:14qui sont intéressants pour nous,
24:16on va voter. Mais je suis
24:18étonné de voir,
24:20et ça rappelle le côté pacifique
24:22des Gabonais, de voir des gens
24:24qui ont été responsables de notre échec
24:26collectif venir
24:28dire qu'ils vont eux-mêmes construire la réussite du Gabon.
24:30Même par dignité,
24:32c'est-à-dire que j'ai tellement de dégoût
24:34pour une action comme celle du PDG
24:36pour dire, mais, est-ce qu'ils ont des
24:38enfants dans leur maison
24:40qui leur rappellent que papa, tu es indigne ?
24:42Est-ce qu'ils ont des femmes qui leur rappellent,
24:44bon, ceux qui ont des maris aussi,
24:46est-ce qu'on leur rappelle que ce que vous faites
24:48n'est pas à la hauteur
24:50de l'humanité ? On ne peut
24:52pas avoir travaillé avec, même la loyauté,
24:54même Ali Bongo, je pense que
24:56au-delà de ce qu'on avait essayé, s'il arrive
24:58à se retourner, il doit se retourner dans son fauteuil
25:00en se disant, mais, ces gens-là étaient avec moi.
25:02Ces gens-là me prenaient pour leur
25:04Dieu. Ces gens-là disaient tous les jours que j'étais beau
25:06et élégant. Et ce sont ces gens qui disent
25:08le contraire aujourd'hui.
25:10Et ce sont ces gens qui disent aujourd'hui
25:12que celui qui m'a enlevé a eu raison
25:14de m'enlever parce qu'on les a libérés.
25:16Mais, excusez-moi, ça pue en fait.
25:18Ça pue le déshonneur.
25:20Les Gabonais fustigent aujourd'hui
25:22justement la nomination
25:24de plusieurs hiérarches du PDG
25:26à des postes essentiels
25:28de la transition. Est-ce que
25:30votre parti, le PLC,
25:32comment il s'accommode
25:34de cette situation ? Je vais vous dire une chose.
25:36Moi, je ne savais pas
25:38au 30 août, au 4 septembre,
25:40quelle serait
25:42l'étendue des nominations
25:44dans l'administration.
25:46Je fais juste deux observations.
25:48La première, c'est que
25:50le général Oligi
25:52était en fonction
25:54dans cet état-là.
25:56Il connaissait
25:58des gens en fonction
26:00dans cet état-là.
26:02Donc, c'est l'environnement immédiat qu'il avait.
26:04Et
26:06je n'aurais jamais fait ce qu'il a fait,
26:08c'est-à-dire nommer des PDG. Je n'aurais jamais fait.
26:10Mais je peux comprendre que dans l'urgence,
26:12on a été obligé de choisir
26:14les moins mauvais ou
26:16le moins pire, j'ai envie de dire.
26:18J'espère
26:20qu'au bout d'un an,
26:22il a compris qu'il a pu
26:24connaître les Gabonais, qu'il a pu
26:26ouvrir son champ des possibles
26:28et qu'à un moment donné,
26:30il va refaire son papier
26:32et il va sortir la racaille
26:34PDG de tous les rangs de l'administration.
26:36Ça permettrait d'avoir
26:38un Dengabon neuf avec des personnes
26:40qui aiment ce pays et qui veulent vraiment travailler.
26:42OK.
26:44Il y a aujourd'hui un fait
26:46qui suscite des interrogations
26:48sur la sincérité
26:50du CETRI.
26:52C'est l'érection
26:54d'un véritable culte de la personnalité
26:56adressée au général-président
26:58Brice Clotaire-Polledinghema
27:00et les suspicions
27:02sur une probable volonté
27:04de se maintenir au pouvoir.
27:06Êtes-vous d'avis que les gesticulations
27:08des proches du président de la transition
27:10sont de nature à remettre en cause
27:12l'engagement qu'il avait pris
27:14lors de sa prestation de serment
27:16en septembre dernier ?
27:18Je veux dire une chose.
27:20Pour répondre au deuxième élément
27:22avant de venir sur le premier.
27:24Ceux qui disent que le président Léguy
27:26a la volonté de s'éterniser au pouvoir
27:28en fait
27:30expriment juste leur mauvaise foi.
27:32Je vous dis pourquoi.
27:34Dans le projet
27:36de révision constitutionnelle,
27:38il aurait suffi qu'ils mettent
27:40le président et lui sept ans
27:42d'appoint.
27:44Il a tenu à ce qu'ils soient encadrés.
27:46Deux mandats maximum.
27:48C'est quand même difficile
27:50de vouloir rester éternellement au pouvoir
27:52et de circonscrire
27:54son temps
27:56de présidence.
27:58Vous avez raison.
28:00Il y a un culte de la personnalité
28:02étouffant.
28:04Mais vous avez la raison
28:06dans ma précédente réponse.
28:08C'est à ce chose
28:10que les PDG savent faire.
28:12Ils sont partis d'Ali Bongo
28:14à Olingui Ngeba.
28:16La seule chose qu'ils savent faire, c'est
28:18necher les bottes et ne pas travailler.
28:20Et là, comme les militaires ont beaucoup de bottes,
28:22vous imaginez l'état de leur langue.
28:26Très bien.
28:28Après la divulgation du projet
28:30de constitution, la prochaine étape sera
28:32l'ouverture de la campagne
28:34référendaire le 6 novembre,
28:36suivie de l'élection
28:38elle-même le 16 novembre prochain.
28:40A ce sujet,
28:42l'opinion nationale semble diviser
28:44entre les partisans du oui
28:46et ceux du non.
28:48Quelle est
28:50votre position personnelle
28:52et celle de votre formation politique ?
28:54Nous l'avons dit hier,
28:56nous appellerons à voter oui.
29:00Non pas parce que nous voulons sortir rapidement
29:02de la transition,
29:04non pas parce que
29:06nous voulons donner un cadeau au président Oligui, non.
29:08Il y a dans cette constitution
29:10plusieurs éléments
29:12qui participent
29:14de la sacralité
29:16du souverain
29:18qu'est le peuple.
29:20Lorsque je lis cette constitution,
29:22je mets le peuple au centre.
29:24L'élément qui énerve
29:26l'ensemble de la constitution,
29:28c'est le peuple.
29:30A chaque fois, tout nous renvoie au peuple.
29:32A partir de ce moment-là,
29:34un texte qui est fondé
29:36sur la souveraineté populaire
29:38de manière profonde,
29:40ne me paraît pas être dangereux
29:42pour notre société, bien au contraire.
29:44Et j'ai envie de dire,
29:46je demande à ceux qui disent non,
29:48pourquoi ils disent non.
29:50On va vous dire, oui,
29:52vous avez les éléments
29:54de 7 ans.
29:56Je vois par exemple Bilebizé qui disait,
29:58on nous dit 7 ans,
30:00c'est pas normal, on devait revenir à 5 ans.
30:02Mais ce gars-là, il est resté
30:0414 ans au pouvoir.
30:06Ali Bongo a fait le mandat de 7 ans.
30:087 plus 7 égale à 14.
30:10Je n'ai jamais entendu dire à son dieu,
30:12M. le Président, il faut qu'on mette
30:145 ans, 7 ans, c'est pas bon.
30:16Donc, lorsqu'ils sont au pouvoir,
30:187 ans, c'est bon. Lorsque c'est le peuple
30:20qui est au pouvoir,
30:227 ans, c'est mauvais.
30:24Je cherche, moi, de manière objective,
30:26je n'ai aucune raison
30:28de faire la part belle à qui que ce soit,
30:30mais je cherche de manière objective
30:32l'argument qui viendrait
30:34à asseoir l'idée que
30:36il faut voter non
30:38à cette constitution. Je ne dis pas qu'elle est
30:40parfaite. Il y a des éléments sur lesquels
30:42on a avancé,
30:44d'autres pour lesquels on aurait encore
30:46davantage pu avancer.
30:48Malheureusement,
30:50rien n'étant parfait,
30:52sur 100%,
30:54je dirais à 90% ou 95%,
30:56cette constitution est bonne
30:58et que
31:00je ne me demande
31:02qu'à discuter de manière objective
31:04avec des gens qui pourraient
31:06faire l'appel au non.
31:08Donc, si
31:10le PLC qui a déjà appelé à voter
31:12oui, se retrouvera certainement
31:14en campagne avec le PDG
31:16pour le oui, est-ce que
31:18vous êtes prêt à adhérer ?
31:20Non, non, non, je vous le dis de manière
31:22saine, claire.
31:24Non, parce que
31:26l'idée seulement me met hors
31:28de moi. Je ne m'asserrai
31:30jamais avec des sorciers. Et mes amis,
31:32mes camarades du PLC
31:34ne vont jamais faire
31:36un chemin commun avec le PDG.
31:38Je n'y vais jamais. Pour nous, c'est
31:40une rivière
31:42à ne jamais traverser. Je vous dis pourquoi.
31:46Il faudrait faire de la politique
31:48avec clarté, avec
31:50décence, avec respect
31:52et surtout, avec responsabilité.
31:56De tout mon engagement politique,
31:58j'ai expliqué aux Gabonais,
32:00quand j'ai dit j'ai, c'est moi et mes amis,
32:02nous avons expliqué aux Gabonais que le mal de ce pays
32:04c'était le PDG.
32:06Lorsque le coup d'État a été fait,
32:08les Gabonais sont sortis dans la rue
32:10et ont crié chassons le PDG.
32:12Je serais
32:14un insulteur public
32:16si je venais en public
32:18avec les PDGistes dire aux Gabonais
32:20c'est ce que nous allons faire de ce pays.
32:22Je serais un insulteur public
32:24si je venais aux Gabonais pour dire
32:26le PDG et moi
32:28avons ensemble pensé
32:30l'avenir du Gabon.
32:32Le PDG ne peut jamais penser l'avenir.
32:34Il détruit l'avenir.
32:36Mais si le PDG dit que le ciel est bleu, je ne dirais pas qu'il est jaune.
32:40Mais comme disait Coluche, vous voyez, on peut rire de tout
32:42mais on ne peut pas rire avec tout le monde.
32:44Je ne peux pas, moi,
32:46m'asseoir
32:48sur un même banc que le PDG
32:50pour dire une même chose.
32:52Ils feront leur campagne, c'est leur problème.
32:54Ils diront ce qu'ils veulent, c'est leur problème.
32:56Moi je sais pourquoi j'ai fait campagne pour le 8.
32:58Parce que j'estime que cette constitution
33:00est bonne pour moi.
33:02Je ne peux pas avoir dit hier
33:04que ces éléments-là qui sont proposés à la constitution aujourd'hui
33:06ils sont sur le
33:08terrain politique depuis longtemps.
33:10Pourquoi ils ne l'ont pas dit hier ?
33:12Hier c'était mauvais, aujourd'hui comme le Président a dit,
33:14c'est bon. Je dis non.
33:16Je ne ferai jamais campagne avec le PDG, je vous le dis.
33:18Nous avons sur le terrain.
33:20Vous ne verrez jamais une photo
33:22d'un membre du PLC avec un pédégiste
33:24main dans la main, riant.
33:26Non. On n'est pas dans l'hypocrisie politique.
33:28Et si on le fait un jour,
33:30ça veut dire qu'on a été atteint
33:32d'une maladie que seul
33:34le PDG peut transmettre et ce sera mortel
33:36pour nous.
33:38Qu'est-ce que vous a fait par exemple que la constituante soit présidée
33:40par un pédégiste ?
33:42Puisque quelques jours après
33:44la divulgation du projet
33:46de constitution, il s'est rendu
33:48à Mouïla pour ne pas le citer, le Président
33:50de l'Assemblée Nationale, pour la rentrée politique
33:52du PDG.
33:54Jean-François N'Dongo,
33:56vous savez d'abord que ce n'est pas une constituante,
33:58c'est un leurre.
34:00Parce que c'est une consultante, si vous voulez.
34:02Et pour ce leurre-là,
34:04il fallait un Président leurre.
34:06Et on a trouvé
34:08un Président de Parcouty,
34:10et il était là durant le leurre. Moi, j'aurais été Président de l'Assemblée Nationale,
34:12j'aurais expliqué au Président
34:14et au membre de cette théorie
34:16qu'une constituante écrit
34:18le texte qu'on propose
34:20au référendum.
34:22Or, si vous ne me donnez pas la possibilité de le faire,
34:24je ne m'appelle pas constituante.
34:26Il n'y a qu'un pédégiste pour accepter de faire semblant
34:28comme il l'a fait. Et donc, ils ont trouvé
34:30le bon candidat pour le faire.
34:32Mais on ne peut pas reconstruire ce pays avec des gens
34:34qui l'ont détruit, qui n'ont aucun intérêt
34:36pour le peuple.
34:38Et en acceptant de jouer le guignol
34:40de service, vous voyez qu'il a été
34:42à la hauteur des attentes que son parti
34:44prédisposait. Donc, du coup,
34:46la logique était qu'il aille aussi à Nangouinier
34:48et qu'il continue à faire ce qu'il sait très bien faire,
34:50c'est-à-dire rien.
34:52Très bien. Alors, vous avez fait
34:54votre rentrée politique ce dimanche.
34:56Qu'est-ce qui va
34:58finalement suivre à partir
35:00du 6? Est-ce qu'il y a des
35:02programmes ou des meetings qui sont prévus?
35:04Par où allez-vous commencer?
35:06Quel est votre cheval de bataille
35:08pour cette campagne référendaire?
35:10Oui, comme vous l'avez dit,
35:12nous avons fait notre rentrée.
35:14La rentrée, c'est le début des activités.
35:16On a été en vacances.
35:18On a passé une année à réfléchir,
35:20à se prononcer, à se demander
35:22ce qu'on pourrait faire de mieux
35:24parce qu'il faut se remettre
35:26en permanence en cause.
35:28Et aujourd'hui, nous avons lancé
35:30une politique
35:32de mobilisation
35:34de nos ressources pour
35:36inviter le maximum de gabonais
35:38à intégrer notre formation politique
35:40en pensant
35:42réfléchir pour le pays.
35:44Nous allons rentrer
35:46dans une campagne référendaire
35:48autant que nous le pourrons.
35:50Nous allons inviter les gens
35:52à aller voter,
35:54ça c'est important,
35:56et à voter pour le 8.
35:58Nous le ferons, peut-être pas dans le format
36:00qui est souhaité parce que,
36:02comme on vous l'a dit, on ne sera jamais avec le PDG.
36:04Nous allons aussi
36:06en profiter pour
36:08retravailler notre projet de société
36:10parce qu'un parti politique doit avoir un projet.
36:12Nous allons y travailler
36:14pendant les semaines et les mois à venir
36:16parce que,
36:18vu la nouvelle constitution, il y a des positions
36:20qui étaient dans nos anciens projets qui ont évolué.
36:22Et pourquoi je vous disais
36:24que cette constitution nous la pression
36:26beaucoup ? Parce qu'il y a certains points
36:28qui étaient déjà dans nos revendications politiques
36:30dans le passé, qui s'y retrouvent.
36:32Donc, cette année
36:34qui s'ouvre, cette année politique
36:36qui s'ouvre sera une année de mobilisation,
36:38d'implantation et de réflexion.
36:40Nous ne pouvions vous avoir
36:42sur ce canapé rouge
36:44et ne pas vous poser
36:46la question de savoir ce que
36:48devient un mouvement
36:50dans lequel vous avez été très actif
36:52pendant les dernières années
36:54au pouvoir de Di Bongo au Liban.
36:56Qu'en est-il aujourd'hui ?
37:02Appel à agir.
37:04Oui.
37:06Appel à agir.
37:08Je dis souvent, en souriant aux gens,
37:10en fait,
37:12le coup d'État
37:14est la réponse
37:16à notre mouvement, en fait.
37:18Appel à agir. Nous avons
37:20eu une période dangereuse
37:22dans notre pays, dans laquelle
37:24le pouvoir n'était plus entre les mains
37:26de celui qui l'avait déjà volé.
37:28C'est grave qu'Ali Bongo, qui ne gagne pas
37:30l'élection, gère le pouvoir, donc qu'il avait
37:32un gouvernement illégitime.
37:34Et après, il est passé
37:36de cette mère à d'autres
37:38mères, et on ne savait pas qui
37:40gérait le pouvoir. Il a eu un AVC
37:42et on se demandait
37:44qui est une personne illégitime, qui dirige le Gabon.
37:46Nous avons appelé,
37:48et là c'est intéressant,
37:50chacun des responsables
37:52politiques, chacun des responsables
37:54des institutions, pour demander
37:56de prendre l'avenir de notre pays
37:58entre les mains. C'est pourquoi quand j'entends les gens dire
38:00« on a été libérés », je ne sais pas de quoi ils ont été
38:02libérés. Et je veux dire,
38:04la réponse ultime
38:06à notre appel a été le coup d'État.
38:08Maintenant, le débat n'est plus
38:10le même en réalité. Si vous voyez
38:12les fondements d'Appel à Agir,
38:14c'était par rapport à une situation
38:16précise, le débat n'est plus le même.
38:18Nous réfléchissons, nous restons ensemble, nous discutons
38:20toujours, et lorsque
38:22la question se posera, ou lorsque
38:24le besoin se fera sentir,
38:26nous prendrons des positions par rapport à la
38:28situation qui nécessitera notre action.
38:30D'accord, nous arrivons au
38:32terme de cette interview.
38:34Est-ce que vous avez un mot de fin à l'endroit
38:36des Gabonaises et des Gabonais qui
38:38nous ont suivis ? Je voudrais
38:40rappeler aux Gabonais,
38:42je vous remercie déjà de l'occasion de
38:44le faire, je voudrais rappeler aux Gabonais
38:46d'où il vient,
38:48ce qu'il a été.
38:50Je voudrais rappeler aux Gabonais
38:52ceux avec qui ils ont été,
38:54qui a été le PDG,
38:56qui a fait passer
38:58l'intérêt
39:00du Gabon,
39:04après tout,
39:06qui a été aux côtés
39:08de nos compatriotes
39:10dans le...
39:14Il me rappelle qu'il reste
39:16quelques minutes.
39:18Je voudrais donc juste rappeler aux Gabonais
39:22qu'ils n'oublient pas
39:24qui a été le PDG pour lui.
39:26Je voudrais qu'on ne reste pas dans
39:28une sorte de, vous voyez, lorsque tout
39:30va bien, tout le monde est bon.
39:32Non. Le PDG
39:34est nocif pour notre société.
39:36Je ne suis pas en train de
39:38demander la dissolution, vous voyez,
39:40comme on dit, du PDG.
39:42J'ai dit, Oligi Nguema
39:44a fait son coup d'État,
39:46il a enlevé Ali Bongo,
39:48le peuple doit faire
39:50le reste du travail,
39:52c'est le PDG. On a compris
39:54que le CTRI veut l'inclusion,
39:56il ne veut pas faire le reste du travail,
39:58mais je veux dire une chose, nous devons
40:00continuer pour totalement libérer notre pays,
40:02sortir de l'espace public les PDGistes.
40:04Nous allons commencer par le faire
40:06en votant massivement 8,
40:08parce que l'abstention, c'est à partir du PDG,
40:10le non, c'est à partir du PDG.
40:12Ensuite, nous allons aller aux élections
40:14législatives et locales.
40:16Aucun PDGiste ne doit être élu.
40:18Ils ont eu le temps de montrer
40:20de quoi ils étaient capables, c'est-à-dire rien.
40:22Donc nous devons nous reprendre
40:24en main et
40:26donner au Gabon une nouvelle chance de se renouveler
40:28parce que c'est nécessaire pour la vitalité
40:30de notre pays.
40:32Donc j'invite nos compatriotes
40:34à se mobiliser et à rester vigilants.
40:36Parce que même si
40:38les dirigeants donnent le sentiment
40:40qui est de la tolérance,
40:42nous devons montrer que la tolérance a des limites.
40:44Et je ne peux, moi,
40:46marcher avec des gens qui ont
40:48fait couler le sang dans notre pays,
40:50des gens qui ont donné
40:52du chômage dans notre pays,
40:54des gens qui ont détruit des vies
40:56sur le plan social, politique, religieux,
40:58dans tous les domaines.
41:00Ils ne méritent pas le regard
41:02de la société. Ils méritent
41:04d'être en réflexion, ils méritent d'être face
41:06au mur, et c'est grâce à le mur
41:08de l'indemnisation de leur
41:10médiocre passage
41:12dans nos institutions.
41:14L'étrange que l'indigo remercie.
41:16C'est moi qui vous remercie.

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