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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.

Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00Vous écoutez Céline Dirault sur Europe 1, Europe 1 13h, dernière partie avec vous.
00:07Céline Dirault pour Décrypter l'actualité, l'écrivain et philosophe Nathan Devers
00:09et le journaliste politique au journal du dimanche, Jules Theresse.
00:12Et après la victoire de Donald Trump, Emmanuel Macron s'est dit prêt à retravailler avec
00:18le nouveau président américain.
00:20Mais comment le reste de la classe politique a-t-elle réagi à ce tsunami électoral ?
00:24Alexis de La Fontaine, là encore, un clivage très net se dessine entre la gauche et la droite.
00:29Félicitations à Donald Trump, lance Jordane Bardella.
00:32Meilleur vœu pour cette nouvelle présidence, ajoute Marine Le Pen, qui n'avait pas encore
00:35soutenu le candidat républicain au Rassemblement National.
00:39Pourtant, la victoire de leur allié est historique.
00:41Et pour Éric Ciotti, le président de l'Union des Droites, cette réussite doit maintenant
00:45inspirer les Français.
00:46C'est un exemple, un chemin d'espérance pour la France, c'est l'Union des Droites
00:51qui porte ses sujets, le combat contre l'immigration de masse, contre le hawkisme qui gangrène
00:57aux universités, et bien nous servira d'exemple, et je suis convaincu que ce qui s'est passé
01:04aux Etats-Unis se passera en France.
01:05La droite, elle, reste très distante, ne voulant surtout pas être associée à Donald
01:09Trump.
01:10A gauche, après avoir soutenu la candidature de Kamala Harris, la défaite est amère.
01:14L'écologiste Sandrino Russo dénonce une victoire raciste, masculiniste et climato-sceptique.
01:20Seul le discours de la France insoumise dénote avec le reste du nouveau front populaire.
01:24Selon Jean-Luc Mélenchon, Kamala Harris doit sa défaite à sa complicité avec le génocide
01:29à Gaza, fin de citation, alors l'insoumis Antoine Léaument met en garde ses partenaires.
01:33Il y a une inquiétude aussi en France que certains veuillent suivre cette voie gauche,
01:37c'est-à-dire une voie molle, une voie soupe, qui à la fin amène l'extrême droite au
01:42pouvoir, et on ne peut pas tolérer ça en France, donc il va falloir se réveiller et
01:46se réveiller dur.
01:47A gauche, cette victoire de Donald Trump est à nouveau propice à la division.
01:50De l'extrême gauche à horizon, la tendance était quand même plutôt à l'anti-Trump.
01:54Personne ne l'avait vu venir, y compris Marine Le Pen, qui n'avait pas officiellement manifesté
01:58son soutien.
01:59Non, Marine Le Pen, Donald Trump, c'est beaucoup trop outrancier pour elle.
02:03Elle l'est dans sa stratégie de normalisation et de lissage, donc évidemment elle ne va
02:06pas soutenir quelqu'un qui est dans l'outrance, dans la violence et qui est dans le populisme
02:12en permanence.
02:13Donc c'est vrai qu'en France, quand on regarde les soutiens officiels à Donald Trump, on
02:17a en effet Éric Ciotti, on l'a entendu, et Éric Zemmour, il ne reste plus que ça.
02:20Mais finalement, certes, le modèle Trump n'est pas un modèle, à mon avis, transposable
02:26en France.
02:27C'est ce qu'on disait un petit peu au début avec Nathan, c'est que je ne suis pas sûr
02:30que les Français attendent quelqu'un qui est autant dans le mensonge, dans la violence,
02:37y compris chez les adversaires politiques.
02:39Au contraire, je trouve qu'ils veulent plutôt un débat qui est apaisé.
02:42En revanche, là où je constate qu'il y a quand même une déconnexion assez folle
02:47de ces élites-là, c'est qu'ils nous ont expliqué, que ce soit les politiques et les
02:50médias, pendant six mois de campagne, que les Américains avaient envie de ça.
02:56Mais en fait, juste, on a écouté des gens qui sont incapables de nous dire pourquoi
02:59un ouvrier français vote Rassemblement National en France et ils nous ont expliqué pendant
03:03des semaines pourquoi les Latinos iraient voter pour Kamala Harris, pourquoi la population
03:08noire irait voter pour Kamala Harris.
03:09Donc on a écouté des gens qui, pendant six mois, nous ont répété les mêmes bêtises
03:12alors qu'ils ne sont même pas capables de les appliquer en France.
03:14Donc, à un moment donné, c'est une déconnexion qui est folle.
03:17Aujourd'hui, on a des élus, notamment à gauche, mais bien sûr, et surtout, les États-Unis,
03:22ce n'est pas du tout la même chose qu'en France.
03:23C'est-à-dire qu'on a les élus de la France insoumise, certains écologistes qui nous
03:28disent, ah oui, c'est horrible, la gauche molle.
03:31Mais le débat aujourd'hui, ce n'est pas, est-ce que Kamala Harris est plus proche de
03:36la France insoumise ou d'Europe écologique et libère ?
03:38On n'est pas du tout sur les mêmes choses.
03:40La gauche américaine est complètement libérale, ce qu'elle n'est pas du tout en
03:44France. On fait des comparaisons qui n'ont absolument pas lieu d'être.
03:47Et je pense que, malheureusement, cette gauche, une fois de plus, n'a pas compris
03:50les deux ressorts du vote Trump, qui sont les deux mêmes ressorts que le vote Marine
03:54Le Pen. C'est la lutte contre l'inflation et c'est la lutte contre l'immigration illégale.
03:57Et donc, ils n'ont pas compris ça en France.
03:59Donc, pourquoi il l'aurait compris aux États-Unis ?
04:01Et je ne sais pas si vous avez entendu ce matin l'édito de Vincent Tremblay de Villers
04:03sur Europe 1 qui dit, après les États-Unis, c'est en France que McDonald's a le plus
04:07de clients. Les enfants se déguisent pour Halloween.
04:09Elon Musk, pour les jeunes générations, est soit un super héros, soit un méchant de
04:12Marvel. Et nous ferions bien de méditer sur cette insurrection civique des classes
04:16moyennes que le vote Trump exprime.
04:18Plus nous refuserons de la voir chez nous, plus le réveil sera brutal.
04:22On est là-dedans, sur ce décalage
04:25entre ce qui se passe vraiment, la réalité et la fiction.
04:28Oui, je pense qu'on est dans deux choses.
04:30Peut-être que parmi les facteurs du vote Trump, il y en a aussi un troisième.
04:35C'est une forme de colère contre les élites, notamment culturelles.
04:39Plus encore que les élites économiques,
04:41parce que ça ne les dérange pas de voter pour un milliardaire.
04:43Et ça, c'est un élément qu'on retrouve, par exemple, dans les critères de vote
04:46pour le Rassemblement national en France.
04:48Les élites culturelles occidentales agacent.
04:52Et agacent même, d'ailleurs, dans le reste du monde, même dans les pays
04:56comme l'Inde, etc.
04:57On a eu des mêmes phénomènes de colère dirigée contre ces élites.
05:00C'est-à-dire, et je reviens là-dessus, sur la croyance selon laquelle on peut lutter
05:05contre l'extrême droite, contre le populisme, etc.
05:07A coût uniquement de slogans et de slogans qui se situent dans le registre
05:11de la morale, de dire nous, on est le bien et vous, vous êtes le mal.
05:14C'est très gentil de parler comme ça, mais ce n'est pas un argument.
05:16Ce n'est pas de la pensée. Ce n'est pas de la pensée politique.
05:18Et évidemment, quand on se drape dans la posture du sein, on agace.
05:22On agace terriblement, surtout si on est dans une position d'appartenir aux élites.
05:25Ce que les gens voient.
05:26Je pense que ça, c'est un facteur très important et qu'on sous-estime beaucoup
05:30en France. Et alors gauche molle, gauche pas molle, etc.
05:32Gauche morale, c'est une gauche des bons sentiments.
05:35Et donc, ce n'est pas une gauche de l'action.
05:37Et le deuxième aspect, je reviens là-dessus, mais c'est le populisme.
05:40Tous les pays qui ont pris modèle sur Donald Trump, ça a fini en catastrophe.
05:44Le Brésil, quand Bolsonaro a commencé à vouloir imiter Donald Trump,
05:47qu'il a refait le Capitole à sa sauce, ça a été une catastrophe.
05:51Je prends un autre exemple d'un pays que je connais bien, mais Israël aussi.
05:54Israël, quand Netanyahou s'est senti, si vous voulez,
05:57renforcé par son amitié avec Donald Trump, il a en quelque sorte vrillé,
06:01vrillé dans un combat contre les élites judiciaires,
06:03contre la Cour suprême, contre les médias.
06:05Il est devenu extrêmement populiste, ce qu'il n'était pas tellement avant d'ailleurs.
06:08Mais qui sont les représentants de ce politiquement correct, de ces élites-là ?
06:12Justement, le silence de la droite, les Républicains, comment vous l'interprétez ?
06:16Le silence de la droite, les Républicains ?
06:17Déjà, tout le monde s'en fiche aujourd'hui de ce que pensent les Républicains.
06:20C'est-à-dire que...
06:21C'est sévère.
06:22Non, mais pardon, ils ont combien d'électeurs ?
06:23Ils n'ont même pas 1 million d'électeurs.
06:24Non, mais ça interpelle quand même, parce que c'est vrai qu'ils ont été très discrets.
06:27Évidemment qu'ils sont les seules personnes qui auraient eu le courage,
06:31si je puis dire, de prendre position.
06:33C'est Éric Ciotti, bon, il les a quittés.
06:34Laurent Wauquiez, quand on a un débat sur les retraites, on ne l'entend pas.
06:37Donc, je ne vois pas pourquoi il commenterait Donald Trump.
06:41Voilà, Bruno Rotailleau, il est ministre de l'Intérieur.
06:43Il n'a pas vocation à prendre ce genre de sujet.
06:45Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
06:47les Républicains sont inaudibles et ils n'ont pas de chef.
06:50Donc, je ne suis pas sûr.
06:50Il n'y a, à mon avis, aucun Français qui s'est levé ce matin en disant
06:53que pensent les Républicains français de l'élection de Donald Trump.
06:57Mais encore une fois, quand on regardait un petit peu les sondages français,
06:59on voyait que les Français, dans leur globalité, étaient plutôt pour Harris.
07:03Et quand bien même, ils étaient du rassemblement national,
07:05des Républicains ou des Macronistes.
07:06Donc, je vous dis, ce n'est pas du tout quelque chose qui est transponable.
07:09Moi, la seule chose, c'est que, oui,
07:13Netanyahou, Ravier Millet,
07:16Viktor Orban, Donald Trump sont dans une critique permanente du système,
07:20de ces élites-là.
07:21Mais aujourd'hui, et pas seulement aujourd'hui,
07:23mais dans les dernières élections aux élections européennes,
07:26Jordan Bardella qui arrive en tête, c'est parce qu'il a, évidemment,
07:28un discours qui est critique des élites.
07:31Et Donald Trump, je pense, aussi,
07:32surperforme chez les actifs dans ces élections-là.
07:37Parce qu'il y a une critique de nos élites et une critique du politiquement correct.
07:41Une critique des thèses décoloniales et des thèses woke, par exemple.
07:44Merci beaucoup, Jules Torres d'Attendevers.
07:46C'était passionnant, comme j'ai à chaque fois.
07:47Et évidemment, toute la journée sur Europe,
07:49on va continuer à décrypter, d'écortiquer même,
07:51les résultats de cette élection de Donald Trump.
07:53Et ce soir, avec Pierre de Villeneuve, bien sûr, 19h21.
07:57Merci beaucoup, Céline Giraud, à demain et ce soir, de 21h à 22h.
08:01Écoutez La France Bouge, présenté par Elisabeth Assayag.
08:04Et ce mercredi 6 novembre, à la veille de la Journée nationale,
08:06le lutte contre le harcèlement scolaire.
08:08Quelle solution pour protéger nos enfants et nos ados ?
08:12Pour y répondre, Elisabeth Assayag reçoit Njente,
08:15ministre de l'Éducation nationale.
08:17La France Bouge, l'émission qui met à l'honneur les audacieux,
08:19les entrepreneurs et start-up qui osent et qui réussissent.
08:22C'est du lundi au jeudi de 21h à 22h sur Europe 1.
08:25Restez bien avec nous.
08:26La suite, c'est avec Christophe Andelatte, 14h-15h.
08:29Andelatte raconte. Excellent après-midi sur Europe 1.

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