• il y a 17 heures

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h, 14h, Europe 1 13h. Céline Giraud vous informe sur Europe 1 et pour continuer le débat, Céline,
00:06vos deux chroniqueurs du jour, l'écrivain et philosophe Nathan Devers et le journaliste politique au journal du dimanche, Jules Therès.
00:12Et on continue évidemment à parler de ce qui se joue cet après-midi à l'Assemblée nationale.
00:16Le RN va donc voter une motion de censure portée par le nouveau Front populaire qui insulte le parti de Marine Le Pen.
00:23Une alliance contre nature qui interpelle et dérange une partie de son électorat.
00:28Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, dénonce une mélanchonisation de Marine Le Pen. Écoutez.
00:34Cette curieuse alliance de la carpe et du lapin entre les Insoumis, l'extrême gauche et le RN.
00:41C'est finalement une mélanchonisation du RN.
00:45Et le RN, écoutez-moi bien, c'est terrible parce qu'il y a deux motions de censure.
00:50Il y a la motion de censure du RN et la motion de censure de LFI et de la gauche.
00:55Eh bien, c'est le RN qui va voter la motion de censure de LFI.
00:59Ça veut dire qu'ils apportent du crédit une victoire à M. Mélenchon.
01:03Oui, c'est la mélanchonisation de Mme Marine Le Pen.
01:07Et Marine Le Pen accepte donc finalement la domination politique et idéologique des Insoumis en apportant les voix de son groupe.
01:16Vous voulez dire que Marine Le Pen est soumise aux Insoumis ?
01:19Bien sûr. Il y a deux motions encore une fois.
01:21Celle qui est rédigée par le RN et l'autre qui est rédigée par les Insoumis, par M. Mélenchon.
01:26Et Mme Le Pen apporte son crédit à la motion de censure.
01:30Ce n'est pas LFI qui va voter la motion de censure déposée par Marine Le Pen, par le RN.
01:36C'est l'inverse. C'est donc bien une victoire qu'elle va donner ce soir.
01:40Et j'invite les électeurs du RN et les Français, si cette motion de censure est votée.
01:45Ils écouteront les commentaires de Mme Pannot et des autres ce soir.
01:50Et ils verront, ils vont plastronner, ils vont crier leur victoire.
01:53Cette victoire aura été possible par ce fait que Marine Le Pen et son groupe auront mêlé leur voix à celle des Insoumis qui veulent le chaos.
02:02C'est un principe politique. On passe de la respectabilisation à la mélenchonisation.
02:07C'est un moment que je déplore. Je pense que c'est une faute politique.
02:11La pire des fautes politiques, j'y reviens, c'est quand on n'est pas sincère.
02:14Je veux dire que pourquoi est-ce que les Français sont dégoûtés ?
02:17Pourquoi est-ce que la politique désespère les Français ?
02:19C'est parce qu'ils sentent que quelque chose sonne faux.
02:22Eh bien quand un vote, on apporte son vote à d'autres convictions que celles que l'on porte,
02:27alors on participe à la dévalorisation, à la dévaluation de la parole et des actes politiques.
02:33Voilà, Bruno Retailleau ce matin à 8h10 sur Europe 1 et CNews.
02:37Marine Le Pen soumise aux Insoumis ?
02:40C'est assez drôle comme formule, sachant que ces derniers mois,
02:45ce qui a été reproché à Jean-Luc Mélenchon, c'était une sorte de Jean-Marie Le Penisation.
02:49Certains ont dit que c'était devenu l'équivalent d'un Jean-Marie Le Pen de la vie politique française.
02:53Donc on s'y perd complètement. Entre la mélenchonisation de Marine Le Pen
02:57et la Jean-Marie Le Penisation de Jean-Luc Mélenchon, on s'y perd.
03:00Ce que je remarque dans les propos de Bruno Retailleau et qui est intéressant,
03:03c'est qu'ils sont en décalage par rapport à la réalité électorale des dernières législatives.
03:07Ce qui s'est passé dans les législatives, c'est qu'alors que le Rassemblement national
03:11était en position vraiment de favori, que M. Bardella pensait qu'il allait vraiment arriver à Matignon
03:15et que tout le monde le pensait, les Français ont décidé de faire un front républicain,
03:19et on est en désaccord sur cette question, contre le Rassemblement national.
03:23Ça n'empêche pas de critiquer la France insoumise, ça n'empêche pas d'avoir tous les reproches sur le rôle
03:27qu'elle est en train de jouer, qui est extrêmement dangereux et nuisible dans la vie républicaine française.
03:31En tout cas, c'était ça, si vous voulez, le refus massif de la part des électeurs français.
03:37Et là, dans la bouche de M. Retailleau, on a l'impression que Jean-Luc Mélenchon
03:41est le diable exclusif, en quelque sorte, de la République.
03:45J'observe qu'il y a ce décalage.
03:47Deuxièmement, Marine Le Pen, je crois qu'aujourd'hui,
03:51elle est dans une stratégie qui est assez difficile à décrypter.
03:55Est-ce qu'elle a envie de provoquer des élections présidentielles anticipées,
03:59ce qui n'arrivera manifestement pas ?
04:01Est-ce qu'elle a envie de séduire un certain électorat, notamment chez les retraités ?
04:05Est-ce qu'elle a tout simplement envie de semer une forme de chaos politique dans le contexte de son procès ?
04:11Peut-être un peu tout ça.
04:13Peut-être un petit peu des trois.
04:15Mais si vous voulez, chaque fois qu'on a un élément à critiquer dans un parti politique,
04:19venir toujours ramener à Jean-Luc Mélenchon, un peu comme on parle de réduction ad hitlerum,
04:23il y aurait une réduction ad mélenchonum, c'est quelque chose d'assez pauvre dans la rhétorique politique.
04:29On peut tout à fait critiquer Jean-Luc Mélenchon sans, si vous voulez,
04:33en faire le centre de gravité de tout ce qui pose problème dans la vie politique française.
04:37Jules Thorez, sur cette alliance un peu décontraire.
04:39C'est vrai que c'est intéressant.
04:41Cette mélenchonisation, d'autant que Jean-Luc Mélenchon n'est plus à l'Assemblée nationale,
04:45n'est plus élu, n'a plus aucun rôle, n'a plus aucun mandat électoral.
04:49Il est le patron des Insoumis, il n'est même pas le coordinateur de la France Insoumise.
04:53Donc on voit très bien, aujourd'hui, ce que veut faire le Bloc central, le socle commun,
04:57c'est créer non pas un, mais deux diables.
04:59Le diable populiste-nationaliste et le diable populiste-gauchiste.
05:03On voit très bien, je ne sais pas si ça marchera,
05:05moi je pense que les Français ne comprennent pas très bien tous ces débats
05:09sur oui, ils ont voté la motion de censure des Insoumis, mais les Insoumis ne voteront pas la leur.
05:13On voit très bien, ça c'est de la politique politicienne, vraiment de la poloche
05:17et ce n'est vraiment pas ce qui intéresse les Français.
05:19En revanche, ce qu'on peut aussi dire...
05:21Ils ne sont pas saoulés les Français, justement, parce qu'il se passe actuellement ?
05:23Ils sont évidemment saoulés.
05:25On repart pour un tour de manège ?
05:27Les Français sont aussi un petit peu responsables de ce qu'ils ont fait au second tour des élections législatives.
05:33C'est les Français, via les urnes, qui ont décidé d'offrir à la France une assemblée parlementaire
05:39où il y a trois blocs et où il n'y a aucune majorité.
05:42Encore une fois, il faut le répéter, c'est la première fois depuis 1958 qu'on est dans cette situation-là.
05:47Ça nous rappelle la 4ème République et tous les blocages.
05:49Donc c'est aussi les Français qui ont cette responsabilité-là.
05:52Ensuite, sur Marine Le Pen, on ne peut pas lui reprocher de se mélenchoniser
05:56dans le sens où ses électeurs, semaine après semaine, étaient de plus en plus favorables à cette censure.
06:01C'est-à-dire qu'il y a quatre semaines, ils étaient à peine 40%.
06:05Il y a deux semaines, c'était 50%.
06:07Aujourd'hui, on est entre 60 et 65%.
06:09Donc on voit que ce n'est pas une majorité écrasante de l'électorat de Marine Le Pen qui souhaite cette censure.
06:13En revanche, on voit bien que de semaine en semaine, au fur et à mesure que Michel Barnier ne traitait pas le Rassemble national,
06:18la colère au sein de l'électorat du RN commençait à monter de plus en plus.
06:24Alors après, il y a évidemment des sujets.
06:26Est-ce que ça nous étonne aujourd'hui que Marine Le Pen vote avec les Insoumis ?
06:30Ils l'ont fait à de maintes reprises lors de la niche parlementaire de la France Insoumise.
06:35Ils avaient voté avec eux pour l'abrogation de la loi sur la réforme des retraites.
06:39Ils ont voté un certain nombre d'lois.
06:41Là, ce qui choque, c'est parce qu'en fait, ils sont insultés dans ce texte.
06:45La France Insoumise écrit dans la motion de censure que les Français au législatif ont voté contre les plus viles obsessions de l'extrême droite.
06:53Ce sont leurs mots.
06:54Donc évidemment, ça, ça peut paraître un petit peu baroque de voter un tel texte.
06:58Mais franchement, je ne pense pas que l'électorat de Marine Le Pen lui en veuille.
07:01Et j'ajoute une dernière chose.
07:03Ça ne dérangeait pas les Républicains en 2018 de faire voter une motion de censure qui a été portée par les Républicains
07:10avec les voix des communistes, des écologistes et des socialistes et de quelques Insoumis
07:14pour démettre Édouard Philippe après l'affaire Benalla.
07:17Je veux juste, à un moment donné, il faut aussi un petit peu de contexte historique pour rappeler d'où parle chacun.
07:23Et Jean-Luc Mélenchon est arrivé à l'Assemblée.
07:25Il n'a plus de mandat de député.
07:27Il a été accueilli par Éric Coquerel.
07:29Qu'est-ce que vous en pensez ?
07:30C'est ça, c'est le tribun insoumis.
07:32C'est lui, aujourd'hui, le chef de file de la France Insoumise,
07:36quand bien même il n'a pas de mandat électoral et qu'il n'est pas le patron du parti.
07:39On voit bien que derrière ce climat politique, il y a cette question de la démission du président de la République
07:44et potentiellement d'une présidentielle anticipée.
07:46Et les Insoumis, qu'est-ce qu'ils veulent faire ?
07:48C'est qu'ils veulent couper l'herbe sous le pied à toute candidature qui ne serait pas celle de Jean-Luc Mélenchon.
07:53On sait qu'à gauche, les socialistes voient plutôt d'un bon oeil Raphaël Gluckspan, Bernard Cazeneuve.
07:58Chez les écologistes, bon, ils n'ont personne.
08:00Donc ça, ça ne pose pas de problème.
08:01En revanche, les Insoumis, ils veulent imposer, dès maintenant, une candidature unique à gauche.
08:05Et cette candidature unique, c'est celle de Jean-Luc Mélenchon.
08:07Et avec Jean-Luc Mélenchon qui est donc à l'Assemblée.
08:09On vous le redit, sur repas, alors qu'il n'est plus député.
08:12Il a le droit en tant que ça.
08:14On sent qu'il vient quand même pour voir la bête à terre.
08:17Bien sûr, et c'est là qu'il se joue quand même quelque chose, je pense, de très important dans ce vote.
08:21Il y a, objectivement, une convergence d'intérêts entre la France Insoumise et le Rassemblement National.
08:26Peut-être une convergence de méthodes, sur un point central.
08:28C'est que les uns comme les autres veulent s'affronter entre eux.
08:31Jean-Luc Mélenchon l'a souvent dit, et il a peut-être raison là-dessus,
08:34de dire, à la fin, ce sera eux contre nous.
08:37Ce sera les fachos contre les fâchés.
08:39Le Bloc Central... Non mais je reprends ces formules.
08:41Mais le Bloc Central aura disparu.
08:43Ce sera le Rassemblement National contre la France Insoumise.
08:46Jean-Luc Mélenchon a tout intérêt à cette situation,
08:48parce que c'est la seule possibilité pour lui d'accéder au second tour.
08:51Et peut-être, il a un petit espoir, je n'y crois pas trop,
08:54de se dire, peut-être qu'il y aura un front républicain et que je gagnerai.
08:57Je ne pense pas, parce que je pense que la chose s'est inversée.
08:59Marine Le Pen pense l'inverse.
09:01Évidemment, elle sait exactement ce qu'elle souhaite,
09:03parce que là, elle se dit qu'il y aura un front anti-Jean-Luc Mélenchon.
09:06Une grande partie de la bourgeoisie sera tentée de voter pour elle,
09:09même à 19h59, en se pinçant le nez, mais le fera.
09:12Et donc, dans les deux cas, il y a cette convergence-là.
09:15Et tout le drame du Bloc central,
09:17c'est qu'il n'a pas aujourd'hui la capacité, le courage,
09:20de se réinventer et de construire quelque chose.
09:22Et quand je dis cela, je vise à la fois la gauche,
09:26qui n'est pas celle de la France Insoumise,
09:28qui est extrêmement timide quand il s'agit de faire émerger
09:31des personnalités, des ruptures, des idées,
09:34et qui est évidemment intimidée, magnétisée
09:36par le centre de gravité qu'est la France Insoumise,
09:38et aussi la droite républicaine, celle des LR,
09:41qui aujourd'hui, je trouve, est en crise intellectuelle profonde,
09:44et qui peine à proposer autre chose que,
09:46si vous voulez, de reprendre des idées du RN,
09:49en les adoucissant un tout petit peu.
09:51Si la gauche républicaine et la droite républicaine
09:53ne font que reprendre les idées des extrêmes
09:55avec des petites différences de degrés,
09:57les Français préféreront toujours voter pour l'original
10:00plutôt que pour la copie.
10:01Et donc, il reste 2-3 ans pour faire ce vrai travail
10:03intellectuel des deux côtés, sinon c'est en effet
10:05la dissolution du Bloc central.
10:06En tout cas, on fait de la politique-fiction,
10:07mais on se régale la démission d'Emmanuel Macron.
10:10Est-ce que c'est de la fiction ?
10:11En tout cas, ça revient au cœur du débat.
10:13On va continuer, évidemment, à parler de cette
10:15mélanchonisation de Marine Le Pen,
10:17décrétée par Bruno Retailleau ce matin sur Europe 1.
10:20On entendra Sébastien Chenu, puis Christophe,
10:22un électeur du RN, qui est choqué par le fait
10:25que le RN signe cette motion portée par la gauche.
10:28A tout de suite.
10:29De 13h à 14h, vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.
10:3213h, 14h...
10:33Europe 1, 13h.
10:3413h47 sur Europe 1, Europe 1, 13h, dernière partie.
10:36Avec vous, Céline Giraud et vos deux chroniqueurs,
10:38Jules Therese et Nathan Devers.
10:40Et on a beaucoup à dire jusqu'à 14h sur qui se joue
10:42cet après-midi à l'Assemblée nationale.
10:44Ces motions de censure, ce gouvernement,
10:46qui, sauf rebondissement de dernière minute,
10:48devrait donc être renversé.
10:50Ce matin, sur notre antenne, Bruno Retailleau
10:53annonçait, parlait de la mélanchonisation
10:56de Marine Le Pen.
10:57Eh bien, écoutez la réponse de Sébastien Chenu,
11:00le député RN du Nord.
11:02Que M. Retailleau relaie ça est assez indigne, sincèrement.
11:06Il sait très bien que ce qu'il dit, c'est n'importe quoi.
11:08Et il sait très bien que notre Constitution
11:10nous donne un outil.
11:12La motion de censure.
11:13Ne vote que les gens qui sont en faveur de la censure.
11:16Donc, les députés de tous les bancs
11:18peuvent voter, se saisir de cet outil.
11:20Ça ne veut pas dire, le lendemain, qu'il y a une alliance.
11:22Ça ne veut pas dire que les gens qui votent la censure
11:25ont envie de faire des choses ensemble.
11:26Ils sont d'accord pour censurer ce budget.
11:29Mais, on peut être d'accord sur un consat,
11:31mais on ne sera pas d'accord sur les solutions,
11:32puisqu'on n'a pas du tout envie de gouverner avec le NFP.
11:34Mieux, on censurerait tout Premier ministre
11:36issu des rangs de la gauche.
11:38Sébastien Chenu, on vote un texte,
11:40on vote pas un texte, on vote une censure.
11:42Oui, c'est ce que je disais tout à l'heure.
11:44Ils le font depuis maintenant deux ans,
11:46voire même avant.
11:47Ils votent ensemble des textes
11:49qu'ils justifient qu'ils ne soient pas bons pour le pays.
11:54En tout cas, par rapport à eux, leur ligne politique.
11:57Moi, c'est vrai que cet argument-là de Sébastien Chenu,
12:01il n'est pas complètement mauvais.
12:03C'est-à-dire que c'est à cause de la gauche
12:05qu'on a ce débat-là.
12:06C'est la gauche, par son sectarisme,
12:08on a l'impression que quand les autres
12:10ne sont pas aussi sectaires que la gauche,
12:12c'est quelque chose de grave.
12:14Si la gauche avait voulu voter
12:16l'abrogation de la réforme des retraites
12:18pendant la niche parlementaire du RN,
12:20je ne suis pas sûr que leurs électeurs
12:22en auraient voulu.
12:23Ça n'aurait pas été la victoire du RN,
12:25ça aurait été la victoire de ceux
12:27qui étaient contre cette réforme des retraites.
12:29C'est vrai qu'on a perdu l'essence
12:31de ce qu'est le parlementarisme.
12:33On a 577 députés,
12:35ils votent un texte.
12:37Et si à gauche on veut le voter,
12:39et si à droite on veut le voter,
12:40ils ont le droit.
12:41Personne ne va leur en vouloir
12:42de voter conjointement des textes.
12:43Il y en a qui sont perdus aujourd'hui aussi,
12:45ce sont les électeurs du RN.
12:47On va écouter Christophe,
12:49c'était ce matin sur Europe 1,
12:51dans l'émission de Pascal Praud,
12:53et il a partagé son désaccord
12:55avec le choix du RN de voter
12:57la motion de censure déposée par LFI.
12:59Je dois avouer que je suis très déçu
13:01par la décision,
13:03pour une raison très simple,
13:05la façon dont est écrite cette motion de censure,
13:07en traînant le RN dans la boue,
13:09je ne comprends pas
13:11que les députés du RN
13:13vont valider
13:15cette motion de censure.
13:17Il y avait vraiment autre chose à faire,
13:19donc qu'est-ce qu'on va devenir à cause de cette motion ?
13:21Et là je vous en veux un peu,
13:23et à tel point que je n'ai même plus envie
13:25de voter RN la prochaine fois.
13:27Voilà, Christophe, un auditeur d'Europe 1,
13:29un électeur du RN,
13:31est-ce que ce sont des accords à temps de verre ?
13:33Je crois que les électeurs
13:35sont toujours lucides,
13:37et je crois que les électeurs du RN,
13:39même si une partie importante d'entre eux
13:41est favorable à une censure,
13:43ils ont quand même vu que pour la première fois
13:45de toute l'histoire de la Ve République,
13:47on n'avait jamais vu un gouvernement
13:49obéir autant au RN.
13:51S'inspirer
13:53à ce point de ses idées,
13:55le respecter
13:57dans une telle mesure.
13:59Le point de scission, ça a été le coup
14:01où on pense que je bluffe, je ne suis pas traité
14:03comme je devrais l'être, Marine Le Pen...
14:05Ça c'est vraiment du bluff, parce que Marine Le Pen
14:07elle a gagné quelque chose d'unique
14:09depuis que Michel Barnier est à Matignon.
14:11C'est que d'abord elle a exigé
14:13de la part du président de la République,
14:15avant même que Michel Barnier n'arrive,
14:17d'écarter un certain nombre de noms qui lui déplaisaient,
14:19notamment M. Bertrand, parce que eux étaient
14:21dans la logique, comme celle des électeurs d'ailleurs,
14:23du Front Républicain.
14:25C'est pour ça que ça surprend une partie de son électorat
14:27qui vomit les idées du RN.
14:29Christophe, je trouve qu'il a tout compris
14:31à la situation politique. En tant qu'électeur
14:33du RN, il se dit que c'est la première fois
14:35qu'il y avait un gouvernement qui reprend
14:37une très grande partie de nos idées,
14:39qui refuse de nous qualifier comme un parti
14:41d'extrême droite, qui refuse de dire
14:43qu'il faut faire un Front Républicain contre nous,
14:45qui refuse en quelque sorte de nous mettre de côté,
14:47qui respecte, non seulement
14:49évidemment il faut toujours respecter tous les électeurs,
14:51mais qui respecte totalement notre parti,
14:53et qui reprend ses idées et qui se couche devant lui
14:55parce que notre parti fait des ultimatums.
14:57Et donc je crois qu'il y a une partie importante
14:59de l'électorat de Marine Le Pen qui se dit
15:01mais que vient faire cette censure ?
15:03Alors évidemment, elle a aussi un autre
15:05intérêt, on n'en a pas parlé quand on a dit les trois hypothèses,
15:07je pense qu'on a une quatrième,
15:09c'est qu'à supposer que Michel Barnier
15:11ait pu continuer son gouvernement,
15:13il aurait été, du point de vue
15:15des électeurs du RN,
15:17assez convaincant, notamment tout ce que
15:19fait M. Retailleau au ministère de l'Intérieur,
15:21je crois que ça plaît pas mal à l'électorat du RN.
15:23Donc là, il y aurait eu un danger,
15:25un peu comme en 2007 avec la méthode Buisson,
15:27d'aspirer les voix du RN.
15:29Et peut-être aussi que l'intérêt
15:31de Marine Le Pen, c'est d'écarter
15:33ce baiser de la mort
15:35qui est fait avec des gens qui finalement
15:37reprennent ses idées, reprennent son lexique,
15:39reprennent un peu ses méthodes,
15:41et allaient faire renaître
15:43une droite
15:45qui avait été, si vous voulez,
15:47aspirée par le RN.

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