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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.

Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h-14h, l'Europe 1 13h. Avec Céline Giraud sur Europe 1 et Céline à 13h20, c'est l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour,
00:07le journaliste politique au journal du dimanche Jules Torres et l'écrivain et philosophe Nathan Devers.
00:11Bienvenue à bord les garçons, ravis de vous retrouver. Bonjour mesdames, bonjour messieurs.
00:16Et comme chaque jour on va décrypter l'actualité et cette hypothèse qui était envisagée et qui faisait polémique,
00:22Emmanuel Macron ne parlera finalement pas dans la cathédrale Notre-Dame de Paris lors de la cérémonie de réouverture
00:29le 7 décembre prochain puisque l'Elysée annonce que sa prise de parole se fera sur le parvis de la cathédrale, Arthur Delaborde.
00:36Effectivement, la parole présidentielle ne résonnera pas sous les voûtes de Notre-Dame.
00:41Emmanuel Macron prononcera bien un court discours mais à l'extérieur de l'édifice sur le parvis.
00:47On a veillé à ce que le principe de séparation de l'Église et de l'État soit respecté par les uns et les autres
00:52et cela s'est fait en parfaite concorde, souligne l'Elysée.
00:55Il faut dire que la perspective d'une prise de parole dans la cathédrale, un temps envisagé,
01:00faisait grincer des dents, notamment au sein de l'Église.
01:03S'il est fréquent qu'un président assiste à un office ou se rende dans un lieu de culte,
01:08prononcer un discours à l'intérieur de l'édifice aurait été une initiative inédite de la part d'un chef d'État français.
01:15Emmanuel Macron écarte donc le risque de confusion entre le domaine religieux et le domaine politique.
01:20Dans son intervention sur le parvis, donc, le 7 décembre prochain,
01:24le président remerciera en particulier tous ceux qui ont contribué à sauver Notre-Dame
01:29et à la restaurer, fait savoir son entourage.
01:32À la fin de la polémique, Nathan Devers, il a perdu son bras de fer, Emmanuel Macron.
01:37Écoutez, je trouve surtout qu'il y a une dimension symbolique à la chose.
01:40On se souvient tous que le soir où il y a eu l'incendie de Notre-Dame de Paris,
01:44Emmanuel Macron avait pris la parole sur le parvis.
01:47Il pouvait logiquement pas être à l'intérieur puisque la cathédrale était en proie aux flammes.
01:52Et donc, je trouve qu'il y a une portée vraiment symbolique à voir le président
01:57revenir à l'endroit où il avait fait cette promesse lors de cet événement dramatique qui était l'incendie.
02:02Mais ce n'était pas ce que souhaitait l'Elysée au départ.
02:05Bien sûr.
02:06Ils avaient mis le souhait de faire ce discours à l'intérieur de la cathédrale.
02:09Mais je trouve, un, que ça a une portée symbolique.
02:11Deux, en effet, que cette séparation du politique et du religieux est centrale.
02:16Centrale, évidemment, dans la compréhension française de la laïcité,
02:19mais centrale même d'un point de vue plus ancien, d'un point de vue biblique.
02:22Vous savez, dans la Bible, il y a toujours cette distinction entre les rois et les prêtres.
02:26Et même dans l'inauguration du temple de Jérusalem,
02:28telle qu'elle est racontée dans les chroniques dans la Bible,
02:30le roi Salomon inaugure le temple depuis l'extérieur.
02:33Il prononce son discours à l'extérieur du temple.
02:35Et d'ailleurs, la volonté chez les rois d'entrer à l'intérieur du temple,
02:39ça a toujours été considéré, même dans la Bible, je veux dire,
02:41même d'un point de vue religieux, comme quelque chose d'extrêmement suspect.
02:44Donc je trouve ça plus sain, plus symbolique, plus fort, mieux,
02:47qu'Emmanuel Macron fasse son discours dehors.
02:49– Jules Thorez. – Oui, je suis tout à fait d'accord.
02:50Surtout, ça évite qu'Emmanuel Macron,
02:53au-delà de la séparation du politique et du religieux,
02:55ça permet qu'Emmanuel Macron ne tire pas la couverture sur lui,
02:58sur ce moment qui... – C'était sa volonté, selon vous ?
03:01– Je ne sais pas si c'était sa volonté, mais en tout cas,
03:04on commence à connaître Emmanuel Macron, on sait comment il fonctionne,
03:07et il a parfois, souvent, tendance à parler de lui pour tirer la couverture à lui.
03:14– Et laisser une trace, aussi, quelque part.
03:16– Pour laisser, évidemment, une trace.
03:17Et là, pour le coup, ce qu'on peut dire, c'est quand même,
03:19la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame,
03:22c'est sans doute l'une des seules, ou si ce n'est la réussite,
03:26du passage d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
03:28C'est qu'en 2019, le 19 avril, quand la cathédrale,
03:32quand tous les Français sont émus par cet incendie,
03:35eh bien lui, il dit, dans cinq ans, elle sera reconstruite.
03:37Tout le monde nous dit, c'est quand même osé,
03:40il est un petit peu présomptueux, le président de la République.
03:42Eh bien, pour le coup, moi, je suis très critique du président de la République
03:44sur les sujets politiques, sur les sujets économiques, sur les sujets migratoires.
03:47En revanche, sur ce sujet-là, je crois qu'on peut dire tous,
03:52de la manière la plus claire qui soit,
03:54c'est qu'Emmanuel Macron, il a réussi son pari.
03:56J'espère qu'il profitera de ce discours
03:59pour rendre un bel hommage au général Georges Leun,
04:01pour rendre hommage à toutes les personnes
04:03qui ont disparu tragiquement en août 2023,
04:06et qui était celui qui chapeautait cette reconstruction,
04:09qui rendra hommage à toutes les personnes qui ont contribué,
04:11qu'ils soient de près ou de loin, à la reconstruction de Notre-Dame,
04:14parce que c'était un chantier massif.
04:16Et surtout, qu'est-ce qu'il nous dira de l'enveloppe
04:18parce qu'il reste 140 millions ?
04:20On sait que Mme Rachida Letti a proposé l'idée
04:23que maintenant on paye 5 euros pour accéder à Notre-Dame.
04:30Que peut-on faire avec ces 140 millions d'euros ?
04:33Est-ce que ça peut aller pour les 5000 édifices religieux
04:36qui aujourd'hui en France sont en état de délabrement
04:39et en effet risquent de disparaître ?
04:41Il y aura un vrai sujet autour de ça.
04:43Mais en tout cas, c'est vrai qu'il faut se réjouir
04:45qu'Emmanuel Macron aujourd'hui ait réussi ce défi-là
04:49et ne parle pas dans Notre-Dame,
04:52car en effet, c'est quelque chose qui normalement
04:54est réservé plutôt aux monarques.
04:55Et l'entourage du président indique à Europe 1 ce matin
04:58« On a veillé à ce que le principe de séparation
05:01soit respecté par les uns et les autres,
05:03et cela s'est fait en parfaite concorde ».
05:06Voilà. En gros, tout va bien.
05:08Je n'ai jamais voulu parler à l'intérieur.
05:11On a l'impression que tout ça s'est fait dans une harmonie parfaite.
05:14Oui, mais en tout cas, il est extrêmement important
05:16de rappeler qu'il y a une telle confusion
05:18quand on parle de la laïcité dans le débat public aujourd'hui,
05:21de rappeler que le principe cardinal de la laïcité,
05:24c'est une exigence qui pèse sur les citoyens,
05:26mais c'est surtout une exigence qui pèse sur l'État.
05:29C'est le fait que les cultes n'essayent pas d'empiéter
05:32sur ce qui relève de la vie citoyenne,
05:34de la vie collective,
05:36mais que l'État essaie, tâche de ne pas s'approprier les cultes.
05:40Et il est vrai que dans un contexte
05:42où les débats sur la laïcité deviennent de plus en plus confus,
05:45où cette notion peine, si vous voulez, à être définie
05:47avec un substrat historique précis
05:49et des principes qui sont clairement délimités,
05:51qu'il puisse y avoir une tentation comme ça
05:53de la part du président,
05:56c'est-à-dire symboliquement du monarque,
05:58de remplacer le prêtre,
05:59c'est quelque chose qu'on peut comprendre
06:01dans cette logique de l'époque.
06:02Et ce sera un court discours, Jules Torres.
06:04Ce sera un court discours,
06:06mais c'est vrai qu'en plus,
06:07là où il y a une incompréhension qui propose,
06:09c'est que c'est Mgr Ulrich
06:11qui avait annoncé qu'Emmanuel Macron
06:13parlerait à l'intérieur.
06:14Donc c'est pour ça que moi je suis en incapacité
06:16de vous dire si oui ou non,
06:17Emmanuel Macron le voulait vraiment.
06:19Oui, c'était l'archevêque effectivement
06:21qui avait émis ce souhait,
06:22mais après le diocèse derrière a dit...
06:24Absolument.
06:25Donc c'est vrai qu'on a du mal à percevoir
06:28en tout cas la volonté d'Emmanuel Macron,
06:29oui ou non, d'y participer.
06:31Je vous disais, quand on a tant parlé,
06:33j'ai fait une petite recherche.
06:34Il n'y a que Philippe Lebel,
06:36Henri IV d'Angleterre,
06:37Napoléon Bonaparte et Charles X
06:39qui ont déjà prononcé des discours
06:41dans Notre-Dame.
06:42Donc ça fait plus de 200 ans,
06:44en tout cas largement plus pour Napoléon.
06:46Donc c'est sûr que ça aurait été mal perçu,
06:49surtout par rapport au tournant
06:53qu'a pris la France au début du XXe siècle
06:55entre la séparation de l'Église et de l'État.
06:58Ça aurait été, à mon avis,
07:00à un niveau pas conforme
07:02à ce que la République aujourd'hui nous promet
07:05entre la séparation de l'Église et de l'État,
07:06si Emmanuel Macron avait parlé.
07:08Merci pour ce rappel historique
07:09et cette recherche, Gilles Torres.
07:12Ne dites pas ça parce qu'Emmanuel Macron
07:13va changer d'avis.
07:14C'est ça, là c'est sûr.
07:15Allez, on reste ensemble évidemment sur Europe 1.
07:17Dans quelques instants,
07:18on va revenir sur la fin de la traque
07:21de ce potentiel tueur en série,
07:23cet OQTF interpellé dans la gare de Lyon
07:26et qui circulait librement
07:28alors qu'il était dangereux.
07:29On va en parler à tout de suite.
07:30Et vous aussi, auditeurs de repas,
07:31réagissez au 01 80 20 39 21 13h14.
07:35C'est Céline Giraud, sur Europe 1.

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