Comment Donald Trump peut-il mettre fin à la guerre en Ukraine ?

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Les Vraies Voix avec Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l'Iris.  Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a   ##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-11-06##

Transcript

00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.

00:04Voilà ce qui s'est passé aux Etats-Unis aujourd'hui.

00:06Le reste du monde, on s'en fout un peu.

00:08Donald Trump est réélu président des Etats-Unis.

00:13Je vous l'avais dit, qu'on y arriverait.

00:14On a fait mentir tous les pronostics et le sondage mensonger.

00:18Le président ukrainien a félicité déjà Donald Trump.

00:21Quelles conséquences aura cette victoire sur le front ukrainien ?

00:26On va make America great again !

00:29Je peux faire en sorte que cette guerre soit arrêtée et stoppée.

00:33Volodymyr Zelensky qui espère que cette élection aidera son pays.

00:36Je pense que je peux régler cette guerre pendant que je suis président

00:39et même avant d'entrer en fonction.

00:41D'accord, faisons comme ça.

00:43Pendant sa campagne, Donald Trump avait assuré mettre fin à la guerre en Ukraine

00:49en moins de 24 heures.

00:50Sa victoire plonge Kiev dans l'incertitude

00:52vu l'opposition des Républicains osaient d'aider à l'effort de guerre ukrainien.

00:55Volodymyr Zelensky a d'ailleurs voulu faire bonne figure ce matin

00:59félicitant Donald Trump pour son impressionnante victoire.

01:02Alors parlons vrai, est-ce que Trump risque de se surprendre en politique internationale

01:06comme lors de sa rencontre avec Kim Jong-un lors de son premier mandat ?

01:09Est-il pour vous plutôt un homme de paix ou un belliciste ?

01:12Et à cette question, comment Donald Trump peut-il mettre fin à la guerre en Ukraine,

01:15vous dites à 52% grâce à la fin de l'aide à l'Ukraine,

01:1912% par une capitulation ukrainienne,

01:2132% par une piépartition des territoires russophones

01:24et 4% par un retrait total des russes

01:27avec Jean de Glignasti, ancien ambassadeur de France en Russie,

01:30directeur de recherche à l'IRIS et auteur du livre « France, une diplomatie déboussolée »

01:34tout lié aux éditions inventaires, un tour de table rapide des vrais voix.

01:38Philippe Bilger, vous en pensez quoi de la guerre en Ukraine en 24 heures ?

01:41J'ai une première certitude, c'est que Donald Trump, le président Trump,

01:47fera évidemment quelque chose pour l'Ukraine.

01:53Et dans sa relation avec Poutine.

01:56De la même manière qu'il a en permanence invoqué ses bonnes relations avec Poutine,

02:03j'imagine mal la mise en œuvre d'un rapport de force où il chercherait à dominer Poutine.

02:10Et je crois plutôt dans le fait, et ça m'inquiète un petit peu,

02:15que pour régler le problème, non pas en 24 heures, c'est évident,

02:19mais assez rapidement, il aura tendance à lâcher du lest au détriment de l'Ukraine.

02:25François Asselineau.

02:26Oui, ça parait évident que le désengagement est en marche, et c'est un secret pour personne.

02:29Après, il y a aussi une marge entre ce que déclare Donald Trump et ce qu'il va faire dans le réel.

02:37On verra bien, il y a aussi un problème sur l'OTAN.

02:39Mais là, sur la question de l'Ukraine,

02:41moi je pense que ce que je vois de la réaction des Européens, des élus français,

02:45mais même des élus d'autres pays depuis qu'on sait que Donald Trump est représentant,

02:50il y a quand même l'idée que maintenant l'Europe doit prendre les devants

02:53et s'engager pour tenter de compenser ce que les Américains ne donneront plus.

02:56Ça va être ça le vrai sujet.

02:57Est-ce que l'Europe peut compenser l'aide à l'Ukraine que donnaient les Etats-Unis ?

03:01François Osillo.

03:01Il a fait beaucoup campagne sur le fait que ça coûtait de l'argent.

03:04Et les gens qui votent pour lui, ça les rendait un peu malades,

03:06tout cet argent qu'on envoyait en Ukraine.

03:09Je pense qu'il est malin sur le sujet, c'est un homme d'affaires, donc il va faire des deals.

03:14C'est pour ça qu'il s'entendait bien avec Macron, d'ailleurs, lors du premier mandat.

03:16Lui, banquier, entre hommes qui savent faire des deals, ça matchait plutôt bien,

03:21même si la relation s'est assombrie derrière, effectivement.

03:24Mais je pense qu'il va ouvrir et refermer le robinet des aides

03:28en fonction de la capacité de Zelensky et de Poutine à se parler.

03:31J'ai bien dit se parler, pas se mettre d'accord.

03:33Et donc il va les obliger à se mettre au-dessous d'une table,

03:35à sans doute relancer des négociations et voir quel territoire, peut-être, certains vont lâcher.

03:40— Jean de Glignasti, vous êtes l'ancien ambassadeur de France en Russie.

03:44À votre avis, quel type de relation pourraient avoir Trump et Poutine ?

03:49Parce qu'il faudra évidemment parler avec Poutine pour la guerre en Ukraine.

03:51Est-ce qu'il va faire ça au-dessus de Zelensky ou d'abord rencontrer Zelensky ?

03:56Est-ce qu'il faudra parler au-dessus de Zelensky ?

04:05— Je ne sais pas.

04:13Je crois en tout cas à ce qui a été dit, et c'est tout à fait exact.

04:18Je pense qu'effectivement, il va chercher à prendre contact avec Poutine.

04:23La différence des dirigeants présidentaux précédents, si j'ose dire,

04:28c'est que lui n'aura pas peur de parler à Poutine.

04:30Donc c'est déjà important.

04:32Ensuite, une fois qu'il aura parlé, c'est difficile de dire ce qui va sortir de là,

04:38parce qu'il faut se souvenir que c'est sous Trump

04:43qu'on a pris le maximum de sanctions contre la Russie.

04:46Donc on a beau se comprendre, mais on a quand même des intérêts qu'on défend.

04:50Et Trump a parfaitement joué le jeu en fait du soutien à l'Israël,

04:55parce qu'il a trouvé sans doute que les Russes n'étaient pas assez souples.

04:58Or, je ne suis pas sûr du tout que ses contacts avec Poutine soient fructueux.

05:04Poutine, actuellement, il a un objectif,

05:07c'est de gagner le maximum de terrain dans le cadre des annexions qu'il a commises,

05:13si j'ose dire, pour Zaporizhia et pour Carson, et pour finir le Donets.

05:19Et donc, lui, sa ligne rouge, en tout cas, c'est ce qu'il a édicté,

05:24c'est l'annexion des quatre oblastes et de la Crimée,

05:30et la neutralité de l'Ukraine en plus par rapport à l'OTAN.

05:34Donc, c'est ça la position de départ russe,

05:37et on voit, disons, les conséquences sont difficiles pour la Russie à partir de ce niveau-là.

05:42Du côté ukrainien, c'est le point faible, évidemment,

05:47parce que l'Ukraine, comme aucune idée n'a été dite par un de vos interlocuteurs,

05:53l'Ukraine est sensible à l'aide, et l'aide, c'est un levier,

05:56et même se rend mesure de faire pression sur l'Ukraine.

06:02Mais il ne faut pas oublier qu'il y a aussi un enjeu pour l'Amérique,

06:05c'est un enjeu de France.

06:07Après avoir investi pratiquement 200 milliards de dollars,

06:11on voudra un retour.

06:13Et ce retour, je ne sais pas ce que ça peut être,

06:16est-ce que ça peut être des investissements en Ukraine,

06:21est-ce que ça peut être peut-être du gaz, du pétrole, je ne sais pas,

06:28mais il voudra un retour.

06:30Donc c'est une négociation, comme vous l'avez dit,

06:32c'est un négociateur.

06:33C'est un négociateur de contrats civils.

06:36Donc, je vous en prie.

06:39– Jean de Grignaci, Philippe Billiger, vous me posez une question.

06:41– Monsieur l'ambassadeur, en allant au bout du pire,

06:45est-ce que vous imaginez possible que Donald Trump,

06:49pour remplir cet engagement sur sa possibilité de régler

06:54les affaires ukrainiennes en 24 heures, puisse tout concéder à Poutine,

07:00même au détriment total de l'Ukraine ?

07:04– Je crois que c'est difficile.

07:06Je crois que c'est difficile parce que…

07:09Alors on ne sait jamais, Trump est effectivement imprévisible,

07:15mais ce serait quand même une décrète en race campagne des Etats-Unis.

07:20Donc la clientèle même républicaine n'est pas désireuse de ça.

07:25Elle veut qu'on paie moins, elle veut faire des économies.

07:29L'Ukraine n'est pas un dossier fondamental

07:32par rapport au Moyen-Orient ou la rivalité avec la Chine,

07:35mais quand même, de la capituler en race campagne

07:38après avoir investi tellement d'argent, j'ai des doutes.

07:44– Monsieur l'ambassadeur, oui, une confirmation,

07:47je suis assez d'accord en fait avec votre analyse.

07:49Et encore une fois, on en revient à la façon de faire de Donald Trump,

07:53qui peut être extrêmement déclaratif et extrêmement même bousculant,

07:59et qui dans les faits finalement…

08:00J'ai le souvenir avec le dirigeant nord-coréen, vous vous souvenez,

08:04Kim Jong-un s'était allé très très loin,

08:07et en réalité à la fin, on avait passé un accord.

08:10Donc je suis d'accord avec vous,

08:11je ne partage pas l'angoisse des gens qui pensent

08:14que ça va être un retrait en race campagne.

08:16On a eu des résultats, je ne partage pas l'angoisse

08:21des gens qui pensent que ça va être un retrait en race campagne.

08:24On n'est pas à l'étranger, on n'est pas aux Etats-Unis,

08:28nous sommes les derniers gendarmes du monde.

08:32Ce qui m'inquiète le plus, à mon avis,

08:34moi c'est la question de l'OTAN derrière.

08:35C'est ça que vous voulez poser comme question,

08:37c'est peut-être ça le dossier le plus important.

08:39– Jean-Luc Mignaci.

08:41– Alors, par rapport à l'OTAN,

08:44Trump est moins catégorique qu'il ne l'avait été dans le passé.

08:49Il a été débriefé, comme on dit,

08:52donc en fait il va insister,

08:54c'est la politique constante des Etats-Unis,

08:57pour que la contribution des pays européens à l'OTAN

09:00soit plus importante, pour qu'ils assument une part plus grande,

09:04et pour qu'ils achètent du matériel américain.

09:06Ça c'est du concret.

09:08S'il se retire de l'OTAN, il va assébir de toute façon l'OTAN,

09:11parce que son engagement n'est pas le même

09:13que celui qu'aurait été Kamel Harri,

09:17mais je ne pense pas qu'il s'en retire.

09:22Il va faire, paradoxalement, de l'OTAN une inserte plus européenne.

09:27– Un mot en 30 secondes, François Ziaud.

09:30– Le désengagement total, je n'y crois pas un seul instant.

09:33Il n'a aucun intérêt à faire ça.

09:35Il vient de gagner de manière assez large,

09:37il est dans une posture de rassembleur,

09:39et donc il va jouer le négociateur,

09:41il va vouloir jouer entre guillemets le prénombre de la paix,

09:43à la Donald Trump, je dis ça en plaisantant.

09:45– Il est foutu de l'avoir quand même un jour,

09:47on en a vu des pires que lui.

09:48– Barack Obama l'a eu, comme président américain.

09:50– Mais on a quand même eu Rabin et Arafat,

09:52qui étaient deux grands guerriers.

09:53– Mais je pense qu'il va s'occuper quand même du sujet,

09:56et que ça va faire bouger les lignes,

09:57sans faire de mauvais jeu de mots,

09:59et qu'il va être en capacité quand même de faire en sorte

10:01que les deux se parlent, Zelensky et Poutine.

10:03– Merci à tous, merci Jean de Glignasti,

10:07lecteur de Le Cherche à l'Iris,

10:08et auteur du livre France,

10:10une diplomatie déboussolée,

10:12publiée aux éditions de l'Inventaire.

10:13Merci beaucoup Philippe Bilger, Françoise Devoy,

10:15François Osillo pour qu'on tente votre première.

10:17– Et moi je reviens avec plaisir.

10:18– Et bien avec grand plaisir.

10:20– On l'a bien aimé, il a été bien bijouté,

10:22on a été cool quand même sur le bijoutage.

10:23– On a été cool, alors tout de suite,

10:24vous avez droit à une double ration de Cécile de Bénibus,

10:27en direct depuis le studio Sud Radio,

10:29au salon Rent Hall 6,

10:31au parc des Expos de la Porte de Versailles,

10:33c'est tout de suite,

10:33en attendant les incontournables de la gestion de patrimoine.

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