Les Vraies Voix avec Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient
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00:00Voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.
00:03Les nouveaux dirigeants syriens ont annoncé que les groupes rebelles du pays avaient accepté de se dissoudre.
00:09Mais pas question pour eux pour autant de lâcher pour l'instant leur fusil.
00:13Nous les brigades ici, on est tous unis, mais on refuse catégoriquement de rendre les armes.
00:19Nous, on est sur le terrain et on lit la réalité avec crainte et méfiance.
00:25À l'instant, j'avais une délégation des tribus bédouines.
00:27Tous veulent un état laïque et démocratique et dans lequel tous les tissus de la société se sentent en paix dans un état de droit.
00:36Carte donc à l'international où les nouvelles autorités syriennes ont annoncé un accord avec tous les groupes armés pour les dissolutions.
00:44S'agit-il d'un réel signe de normalisation ?
00:48Alors parlons vrai, comment voyez-vous l'évolution de la situation en Syrie à cette question ?
00:52L'évolution de la situation en Syrie, c'est, vous êtes à 95% à penser que c'est de la communication et à 5% une normalisation.
01:01Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
01:05Notre invité pour en parler, Georges Malbruneau, qui est avec nous, grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient.
01:11Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:13Bonsoir, Philippe Bilger. Faut-il se méfier de l'eau qui dort ?
01:18La question de Sud Radio est très pertinente, bien sûr, et moi le premier.
01:24Je voudrais éviter le reproche qu'on fait trop souvent, mais d'une forme de naïveté, d'optimisme un petit peu irresponsable.
01:34Il n'empêche qu'il me semble, sans oublier les ombres qui peuvent apparaître, voire davantage pire durant le futur,
01:45qu'il y a peut-être deux motifs d'espoir. D'abord le fait que non seulement il y a eu le régime inouï de Bachar el-Assad sur le plan de l'horreur
01:57et ce qu'on apprend de lui depuis des années, la préparation d'un régime qui savait qu'il allait s'écrouler
02:05et qui avait pris toutes ses précautions financières, pas non pas en Russie. Deuxième élément, mais sous le contrôle de Georges Malbruneau,
02:14j'ai l'impression que depuis le départ de Bachar el-Assad, tout ce qui se déroule n'est pas fondamentalement rassurant,
02:25mais on aurait pu craindre pire. Et il y a des éléments d'espoir.
02:31— Joseph Toubenel ou François Puponi ? — Oui. Je suis très proche des Kurdes de Rojawa qui gardent pour nous 15 000 djihadistes.
02:41— Oui. — Et entre guillemets, la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, les forces démocratiques syriennes, donc les Kurdes de Rojawa,
02:46n'ont pas signé cet accord, parce que désarmer les Kurdes de là-bas, ça serait... — Compliqué.
02:50— Les condamner à mort. Un, les condamner à mort parce que les Turcs n'attendent que ça. Et deux, qui gardera les djihadistes à leur place ?
02:57Il faut savoir qu'aujourd'hui, les Kurdes sont aidés par les Américains, les Français et les Israéliens présents sur place
03:02et qui empêchent les Turcs d'arriver, parce que les Turcs ont aidé le nouveau pouvoir de Damas uniquement pour pouvoir s'occuper des Kurdes derrière
03:08et régler le problème des différents déplacés. Bon. Donc voilà. Est-ce qu'un jour, on arrivera à avoir un Kurdistan autonome
03:17comme on l'a en Irak, qui permettra aux Kurdes d'avoir un peu une stabilité politique ? Je l'espère. Parce que sinon, une grande fusion...
03:24Quand on voit ce qui s'est passé en Irak, les Kurdes ont gardé un Kurdistan autonome.
03:29— Moi, je note que les auditeurs sont moins naïfs que la plupart des commentateurs. Quand ils nous disent qu'ils craignent...
03:36C'est un empire qui se refait. Il y a l'empire ottoman. Mais du coup, de l'autre côté, l'empire perse va pas se laisser faire non plus,
03:41même si là, ils ont perdu. Mais j'ai été frappé par le petit reportage qu'on avait au début et d'entendre...
03:47Tous veulent l'État laïc et démocratique, alors que pour la plupart de ces peuples, de ces tribus, de ces populations,
03:53« laïc » ne veut strictement rien dire et « démocratie » non plus, puisque ce sont... Enfin c'est pas leur mode de fonctionnement.
03:59— Si on colle notre grille de lecture d'occidentale sur ce qui se passe dans ces pays-là, alors à chaque fois, on va se planter.
04:08Comme on s'est planté Bachar el-Assad quand il a pris le pouvoir. On nous a décrit que c'était... — Qu'il était un moderne.
04:12— C'était un moderne. C'était la démocratie. — Et que ce serait pas son père. — Voilà. Que ce serait pas son père et que lui,
04:16il prenait le pouvoir par hasard parce que son frère était mort dans un accident de voiture et que la démocratie allait avancer.
04:21Ne collons pas notre grille de lecture. Il y a les Kurdes, effectivement. Il y a les minorités chrétiennes qui, depuis des siècles,
04:29essayent de survivre. Je parle même plus des juifs parce qu'il y en a quasiment plus, alors qu'il y en avait. Donc c'est plus complexe
04:36que ce qu'on nous raconte. Moi, je voudrais bien la petite fille Espérance, mais avec traumatisme quand même.
04:41— Georges Mallebruneau est avec nous, grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient. Il faut forcément se méfier ?
04:50— Oui, il faut se méfier. Mais jusqu'à présent, les nouvelles autorités, le nouvel homme fort, Mohamed El-Djoulani, qui est quand même
04:57un ancien partisan d'Al-Qaïda, je dirais, a plutôt fait presque un sans-faute à l'égard de la population. Il a multiplié les signes d'apaisement.
05:08Il n'a pas changé fondamentalement la manière dont les chrétiens, par exemple, ont célébré Noël. Donc voilà, je pense qu'il est bien coaché
05:18par les Turcs, peut-être par les Américains. Donc sur ce plan-là, il faut être raisonnablement optimiste avec la réserve qu'il faudra le juger
05:28sur ses actes et non pas sur ses paroles. Mais jusqu'à maintenant, si on va... On interroge les Syriens, les minorités, eh bien les gens
05:36qui sont derrière Djoulani répètent qu'ils sont là pour assurer la paix civile. Simplement, il y a parmi les gens qui sont derrière Djoulani
05:45des non-syriens et des djihadistes étrangers. Et c'est ceux-là qui, aujourd'hui, font peser un danger sur la Syrie, en particulier sur les minorités,
05:54ce qui s'est passé depuis une semaine, notamment dans le pays halawite, la minorité dont est issue Bachar el-Assad, aussi à l'égard des chrétiens.
06:03Et là, il y a un risque, effectivement, de débordement par ces groupes djihadistes qui sont ouzbeks, qui sont boulgours, qui sont aussi européens,
06:15qui sont aussi arabes. Et donc là, est-ce que les nouvelles autorités auront la capacité de les contrôler ? Ça, c'est un défi qui est important.
06:25Donc il y a quand même, pour l'instant, disons qu'on n'a pas été trop déçus. On n'est pas dans un scénario comme celui que j'ai vécu en 2003 en Irak,
06:36où le nouveau régime avait fait table rase du passé et il y avait des exécutions, des pillages, des vendettas, etc.
06:44Non, on reste pour l'instant dans une transition qui est relativement contrôlée, avec quelques débordements, mais pour l'instant, c'est relativement contrôlé.
06:54Après, tout commence aujourd'hui parce qu'il va falloir payer les fonctionnaires, il va falloir apporter du pétrole, l'Iran n'est plus là pour le faire,
07:01et il faudra faire tourner un pays. Et puis surtout, ce groupe qui a pris le pouvoir, le fameux HTS, ces anciens radicaux islamistes,
07:11n'ont pas la capacité de gérer la Syrie seul. Et donc, il va falloir qu'ils se salient avec d'autres, d'où ce que vous avez annoncé tout à l'heure,
07:21l'annonce de la dissolution des groupes armés. Mais sur ce plan-là, moi j'ai l'habitude de dire que Djoulhani n'est plus un djihadiste,
07:29au sens où il ne veut pas commettre des attentats hors de son pays. C'est un islamiste conservateur qui a rasé sa barbe, qui porte la cravate,
07:38qui est bien coaché encore une fois, mais ça n'est pas encore un démocrate. Mais comme vous le disiez tout à l'heure, la démocratie dans ces régions-là,
07:45je pense que c'est un objectif à moyen ou long terme, et pas demain. Mais pour l'instant, on reste sur une note, je dirais, relativement positive,
07:54sans être béat, justement, d'optimisme.
07:58— Georges Malbruno, justement, on a entendu... Enfin, j'ai entendu des informations très contradictoires sur la politique menée à l'égard des femmes.
08:11Et notamment, j'avais cru comprendre qu'on interdisait aux femmes de faire le barreau ou autre chose. Est-ce que vous avez des informations précises là-dessus ?
08:24— Je crois qu'à l'égard des femmes, pour l'instant, il n'y a pas eu de la part du nouveau régime politique, je dirais, discriminatoire. Au contraire.
08:32Au contraire, ils sont passés dans les universités, dans les écoles, y compris chez les chrétiens, y compris chez les coiffeurs, peut-être pour dire
08:44« Voilà, vous pourrez continuer de coiffer les femmes », etc. Non. Je pense que de la part de ce nouveau régime, parce qu'encore une fois,
08:52c'est eux, par un Turc et probablement un peu américain, qui sont derrière pour lui dire « Attention », et d'autres aussi. Donc il n'y a pas eu de dérive.
09:01On n'est pas du tout chez les talibans, pour l'instant. La principale dérive, je vous le répète, c'est comment est-ce qu'il va réussir à contrôler ces radicaux
09:09qui ont brûlé l'autre jour, vous avez vu, un sapin dans un village près de Hama. Moi, j'ai fait un tapis aujourd'hui à l'Attaqué, dans le pays alaouite.
09:19Il y a aussi effectivement ces ouzbeks ou d'autres qui viennent et qui détruisent les maghrébins d'alcool. Donc voilà. Donc c'est un défi qui est là.
09:27Mais pour l'instant, non, non. Je pense qu'ils ne commettront pas l'erreur. Giuliani a un objectif en particulier, c'est de se faire retirer de la liste des organisations terroristes.
09:37C'est quand même quelqu'un qui a encore 10 millions de dollars sur la tête. Et la semaine dernière, il y a une sous-secrétaire d'État américaine, Barbara Leaf, qui est venue le rencontrer.
09:48Et donc il se passe quelque chose, je ne sais pas, à la fois du côté des Américains et du côté de ce monsieur-là. Et donc voilà, il a compris que s'il veut être enlevé de sa liste des organisations terroristes,
09:58s'il veut que la Syrie soit retirée de la liste des sanctions, il va falloir qu'il mette, j'allais dire, de l'eau dans son vin, même si on ne boit pas beaucoup.
10:08Donc voilà, je pense qu'il est dans cet épure-là. Après, il a une redoutable mission. Mais pour l'instant, je vous dirais, sans encore une fois être versé dans un optimisme B.A.,
10:21il n'y a pas eu de règlement de compte gigantesque, il n'y a pas eu d'épuration sanglante, il n'y a pas eu de pillage. Restons sur cette note-là, avec toujours une grande vigilance à son égard.
10:33Ce que lui disent d'ailleurs les diplomates, notamment les diplomates français, qui sont parmi ceux qui sont les plus, je dirais, vigilants et attentistes.
10:41Quand ils sont allés, ils ne l'ont pas vu. Dire, voilà, on le jugera sur ses actes. Et c'est vrai, il ne faudra pas le juger sur ses actes, parce qu'il y a aussi la question des djihadistes,
10:49notamment français, qui sont maintenant, je dirais, en villégiature et en liberté, en dehors d'Idleb. Il y a la nation kurde. Mais enfin, il ne faut pas se focaliser non plus sur les Kurdes.
10:58Je sais que ça intéresse beaucoup certains en France. Mais on ne peut pas lire la situation syrienne uniquement à la lueur des Kurdes.
11:04Ils sont en train de... Effectivement, les Kurdes rentreront peut-être dans le cadre d'un État fédéral avec des parcelles d'autonomie.
11:12Je ne sais pas comment Joulani va traiter ça. Mais on est dans une... Voilà, je pense qu'il faut... Pour l'instant, il vaut mieux voir le verre à moitié plein que le verre à moitié vide.
11:23– Et bien voilà, c'est une bonne façon de finir l'année, en tout cas. Merci beaucoup, Georges Malbruneau, d'avoir été avec nous, auprès de grands reporteurs au Figaro
11:30et spécialistes du Moyen-Orient. J'espère que vous reviendrez chez nous. Ce fut un plaisir de vous avoir. Merci beaucoup.