On appelait "noblesse de robe", dans la France d’Ancien Régime, les titulaires de diverses charges de gouvernement, principalement dans la Justice. Avocats de père (et mère) en fils, les Varaut ont de longue date acquis leur titre de noblesse par les services qu’ils rendent à la France dans sa conception la plus classique. Alexandre Varaut, qui, longtemps vice-président du Mouvement pour la France de Philippe de Villers, fut auprès de lui député européen entre 1999 et 2004, l’est redevenu en juin dernier auprès de Marine le Pen, qu’il défend dans l’actuel procès intenté à plusieurs élus du Rassemblement National - c’est l'affaire dite des "assistants parlementaires". Dans ce parti, il représente l’aile catholique et conservatrice, qu'on promise à un grand avenir. A plusieurs reprises, ce catholique pratiquant, dont la femme, Maïté Varaut, préside l’association des Amis du professeur Jérôme Lejeune, eut souvent l’occasion d’éprouver sa foi : occasion de réflexions très libres sur les dérives de l’eugénisme, plus installé dans notre monde qu’on ne le croit, de l’avortement, de la GPA, et d’une méditation plus générale sur l’avenir de la civilisation latine et chrétienne. Voici un représentant exemplaire d’une aristocratie éclairée, patriote, fidèle à l’une des plus précieuses traditions de la France.
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00:00:00Madame, Monsieur, la réélection de Donald Trump
00:00:02est bien plus qu'un événement politique électoral,
00:00:05c'est un véritable tournant historique pour les États-Unis et pour le monde.
00:00:10La victoire de Trump est bien plus qu'un triomphe politique,
00:00:12c'est une révolte contre l'établissement politico-médiatique
00:00:16et contre ces élites autoproclamées,
00:00:18totalement déconnectées des réalités du peuple.
00:00:21Et cette victoire envoie un signe fort.
00:00:24Le peuple américain montre qu'il est possible
00:00:27de se dresser contre l'État profond,
00:00:29de rompre avec les tendances progressistes dominantes,
00:00:32de rejeter le déclin, la déconstruction, la destruction de nos nations.
00:00:38Le vent de la liberté s'est levé et il souffle désormais vers nous.
00:00:41En France, cette soif de liberté s'exprime à travers la presse alternative,
00:00:46avec TVL en tête de fil, véritable navire amiral.
00:00:50TVL est un pilier du paysage audiovisuel français libre.
00:00:54TVL n'est ni à la botte des banques,
00:00:56ni à la botte d'un oligarque, d'un pays, d'un parti, d'un lobby.
00:01:00En échange, TVL compte sur votre soutien puissant,
00:01:03votre mobilisation militante en cette fin d'année
00:01:06où se construit son budget pour 2025.
00:01:09Grâce à votre aide, nous pouvons nous autoriser
00:01:11à voir les choses en grand, à innover, à renouveler,
00:01:15à avoir de l'ambition, bref, à défendre la liberté à tout prix.
00:01:56Alors Alexandre Varrault, maître Alexandre Varrault,
00:02:20il y a beaucoup de choses chez vous, derrière vous, en vous.
00:02:23Vous êtes connu comme actuellement surtout l'avocat de Marine Le Pen
00:02:29dans un procès délicat qu'elle affronte actuellement.
00:02:37Vous êtes un avocat très connu,
00:02:39vous avez plaidé dans de nombreuses causes.
00:02:43Vous avez été l'avocat de Philippe de Villiers,
00:02:46vous avez été l'avocat de la Manif pour tous, par exemple,
00:02:49certains aspects de la Manif pour tous.
00:02:52Avocat, avocat, avocat, fils d'avocat,
00:02:56votre père était Jean-Marc Varrault, aussi grand ténor du Barreau,
00:02:59ça se dit toujours Alexandre ?
00:03:01En tout cas, à son époque, ça se disait.
00:03:03Ça se disait, bon.
00:03:05C'est une espèce en voie de disparition.
00:03:07Qui a été célèbre, notamment parce qu'il a été l'avocat de Maurice Papon,
00:03:12mais il a plaidé beaucoup de causes.
00:03:14J'ai bien connu votre père,
00:03:17d'ailleurs je fréquentais la même paroisse que lui à Saint-Eustache à l'époque,
00:03:20donc je l'avais souvent rencontré, vous-même Jean-Marc ?
00:03:23La paroisse des oratoriens, c'est parce qu'il avait été élève
00:03:27à Saint-Martin-de-France, à Pontoise, toute sa scolarité,
00:03:29à l'école des oratoriens,
00:03:31qu'il allait par piété ancienne,
00:03:35reconnaissance pour les oratoriens qu'il avait formés.
00:03:40Lui qui avait été un élève en difficulté parce qu'il était totalement sourd.
00:03:44Votre père ?
00:03:45Oui.
00:03:46Jean-Marc Varrault ?
00:03:47Il n'entendait rien.
00:03:48Mais il s'est soigné ?
00:03:49Il avait des appareils, à l'époque encore peu performants.
00:03:55À un moment, il a dû se dire, puisque je n'entends rien, on va m'écouter.
00:03:59Et c'est ainsi qu'il s'est mis à parler.
00:04:01Un homme de grand caractère.
00:04:03Voilà, il n'entendait pas ce qu'on lui disait,
00:04:05mais les gens entendaient ce qu'il disait.
00:04:08Je comprends encore mieux son moracisme, du coup.
00:04:12C'était sourd lui aussi.
00:04:14La fameuse phrase, tellement belle qu'on se demande si elle n'est pas apocryphe,
00:04:18de Maurras sur son lit de mort,
00:04:21sa dernière phrase serait « Pour la première fois, j'entends venir quelqu'un ».
00:04:26Oui, c'était une ironie que tout le monde n'a pas comprise.
00:04:31Votre père, vos grands-parents étaient avocats aussi.
00:04:36Votre mère est avocate.
00:04:41Dans les années 50, il n'y avait pas beaucoup de femmes avocats.
00:04:45Elle n'était pas la première, mais elle était du début des femmes avocats.
00:04:49De temps en temps, elle s'est distraite de son métier pour s'occuper de ses enfants.
00:04:53Éducation extrêmement discutable quand on voit ce que ça a donné.
00:04:59En tout cas, c'était une mère aimante.
00:05:02Et votre femme, Maïté, elle n'est pas avocate, mais presque, elle a une cause.
00:05:09Elle a fait des études de droit, elle aurait pu.
00:05:11Elle est professeure actuellement, mais elle est aussi la présidente.
00:05:16J'aimerais que nous parlions de cet aspect des choses qui vous touchera.
00:05:19On va voir pourquoi qui vous touche, qui nous touche.
00:05:22Présidente de l'Association des Amis de Jérôme Lejeune.
00:05:27Je pense que tout le monde connaît le nom de Jérôme Lejeune, nous allons y revenir.
00:05:30Et deux de vos quatre enfants sont avocats, une fille et un garçon.
00:05:36Exactement.
00:05:37Et d'ailleurs, nous voyons à l'écran des souvenirs d'avocats,
00:05:41et notamment d'un personnage que votre famille a vénéré beaucoup,
00:05:46le grand avocat du 19e siècle que tout le monde connaît.
00:05:50Pierre-Antoine Berrier.
00:05:51J'ai oublié son prénom, Pierre-Antoine Berrier.
00:05:54On voit à l'écran le carnet de Berrier.
00:06:00Donc, vous êtes vraiment dans la robe.
00:06:03Oui. Est-ce que vous voulez que je vous dise un mot de ce carnet maintenant
00:06:06ou on le réserve pour plus tard ?
00:06:07Non, non, non.
00:06:08Tout de suite, on y va, on y va.
00:06:09Parce que nous sommes chez les avocats.
00:06:10Oui, parce que ce carnet est un objet, c'est une relique familiale importante.
00:06:16Il a été acheté par mon grand-père pour l'offrir à son fils,
00:06:26mon père donc, Jean-Marc, au moment où mon père a prêté serment.
00:06:31Et mon grand-père avait glissé dans ce petit agenda de Berrier,
00:06:37puisqu'il décrit l'agenda, sa carte de visite pour ta prestation de serment, ton père.
00:06:45Au moment où j'ai prêté serment, mon père m'a offert et il a glissé sa carte de visite.
00:06:51Et lorsque mon fils a prêté serment, il y a quelques années maintenant,
00:06:56j'y ai glissé ma carte de visite et je lui ai offert le jour de sa prestation de serment.
00:07:01Et j'attends, si Dieu me prête vie, de voir le jour où mon fils offrira cet agenda de Berrier
00:07:11à son fils Gabriel, qui a pour le moment six mois.
00:07:14Donc on a un petit peu d'attente.
00:07:15Mais il a intérêt à être avocat, si j'ai bien compris.
00:07:17Il n'a pas le choix.
00:07:18Il n'a pas le choix, il n'a pas le choix.
00:07:20C'est ça ou la Bologne.
00:07:25Mauvaise plaisanterie d'avocat.
00:07:27Non, mais peut-être que nous en parlerons de la Bologne.
00:07:29J'ai envie de vous en parler.
00:07:31Mais peut-être pas vous, je ne sais pas.
00:07:33Enfin, de grandes affaires en tous les cas.
00:07:35Nous parlerons aussi bien sûr de l'affaire à laquelle tout le monde pense,
00:07:40c'est-à-dire l'affaire des assistants de Marine Le Pen et de plusieurs députés,
00:07:46FN puis RN au Parlement européen.
00:07:48Parlement européen dont vous êtes deux nouveaux membres.
00:07:51Alors c'est une incongruité.
00:07:53Je vous ai connus en 99.
00:07:55Nous avons été élus ensemble au Parlement européen.
00:07:59Et nous sommes devenus assez vite amis.
00:08:02Et je dois dire que comme amis, vous savez témoigner de l'amitié.
00:08:06Je n'entre pas dans les détails,
00:08:08mais vous m'avez rendu très gracieusement d'innombrables services.
00:08:14Donc vous êtes un ami qui prouve ce que veut dire l'amitié.
00:08:17Et ça, je vous en serai gré.
00:08:19Ad vitam aeternam, si tant est qu'elle soit éternelle.
00:08:22Parlement européen, vous avez été élu avec Philippe de Villiers
00:08:25sur la liste Pascua-Villiers en 99.
00:08:28J'étais sur le compte agent Pascua, vous sur le compte agent Villiers.
00:08:32Vous n'avez pas du tout souhaité en 2004,
00:08:34à la fin de ce mandat au Parlement européen de cinq ans,
00:08:37être réélu.
00:08:39Je n'avais pas l'impression pour vous que l'essentiel était dans la politique.
00:08:45Bien que vous fassiez très proche de Philippe de Villiers,
00:08:49même vice-président du MPF.
00:08:52Oui, oui, j'étais vice-président, porte-parole,
00:08:54j'avais toutes sortes de chapeaux à plumes.
00:08:56Je n'avais pas vécu un mandat très heureux.
00:08:59Ça vous avait enquiquiné.
00:09:01Oui, mais c'est difficile dans une assemblée parlementaire
00:09:03d'être minoritaire, non inscrit.
00:09:06Notre puissance, vous l'avez bien connu.
00:09:08On fait un peu les feuilles de salade.
00:09:10Notre puissance de manœuvre est extrêmement faible.
00:09:12Et voilà que 20 ans plus tard, en 2024,
00:09:16c'est à dire en juin dernier,
00:09:1820 ans après avoir quitté le Parlement européen.
00:09:20Oui, 25 ans après y être rentré.
00:09:2225 ans après y être rentré, oui.
00:09:24J'y vais tous les quarts de siècle.
00:09:26C'est un principe acquis.
00:09:28Donc mon élection suivante, j'aurai 83 ans.
00:09:31Très bien.
00:09:33Si je ne serai plus le plus jeune, je serai le doyen.
00:09:36C'est bien ainsi.
00:09:38J'ai trouvé que je n'avais pas envie de me retourner sur ma vie plus âgée
00:09:44en me disant que je ne m'étais pas occupé de mon pays.
00:09:47C'est bien de s'occuper des intérêts individuels.
00:09:49Le métier d'avocat est un très beau métier que j'aime faire.
00:09:51On a compris que vous l'aimez.
00:09:53Que je continue à faire, un peu moins forcément
00:09:55parce que je ne peux pas faire totalement les deux métiers,
00:09:57mais je fais encore.
00:09:59Je vous coupe.
00:10:01C'est une des rares professions, avec celle de professeur,
00:10:03que l'on peut occuper tout en exerçant un mandat électif, n'est-ce pas ?
00:10:06Oui.
00:10:07J'ai quelques limitations.
00:10:09Il y a quelque chose que je n'ai pas le droit de faire.
00:10:11Il n'y a pas d'incompatibilité,
00:10:13contrairement à la plupart des métiers.
00:10:15Il y a des incompatibilités qui sont limitées.
00:10:17Donc je continue à exercer ce métier avec bonheur,
00:10:20mais le temps n'étant pas extensible à l'infini,
00:10:24évidemment, un petit peu moins.
00:10:26Après, il faut être disposé à travailler 70 heures par semaine,
00:10:30et ça, j'y consents volontiers.
00:10:32Moitié-moitié, moitié barreau, moitié parlement ?
00:10:35Oui, même un peu plus parlement, un peu moins barreau,
00:10:38mais beaucoup les deux.
00:10:40Toutes les semaines ne se ressemblent pas exactement.
00:10:44Voilà.
00:10:45Et donc, d'un côté, les intérêts individuels,
00:10:47défendre des individus,
00:10:49dans leur honneur, leur vie,
00:10:52leur argent, parfois, les choses qui comptent pour eux,
00:10:55et l'autre, défendre le pays.
00:10:58Et je suis revenu à la politique en me disant,
00:11:00je n'ai pas envie, dans mon vieil âge,
00:11:03de me retourner vers ma vie et de me dire,
00:11:05je n'ai pas fait ce qu'il fallait pour mon pays.
00:11:07Voilà.
00:11:08Et donc, il fallait que je revienne dans la vie politique.
00:11:10Par chance, Marine Le Pen et Jordan Bardella
00:11:13m'en ont donné l'occasion.
00:11:15On s'est rencontrés, on s'est parlé, on s'est jaugé.
00:11:19Je crois qu'elles vous apprécient beaucoup, j'ai l'impression.
00:11:21En tout cas, ils ont considéré que j'étais digne d'eux.
00:11:26Donc, ils ont bien voulu que je sois à une place
00:11:29qui assurait une élection certaine.
00:11:32Voilà.
00:11:33Et vous voilà deux chefs députés français au Parlement européen.
00:11:37Évidemment.
00:11:38Comme il faut dire, n'est-ce pas ?
00:11:39Voilà.
00:11:40Et pas député européen.
00:11:41Et siégeant dans quelle commission ?
00:11:44Affaires constitutionnelles,
00:11:46qui est une commission qui s'occupe notamment
00:11:50des questions de l'élargissement de l'Union européenne.
00:11:53Alors, des questions des traités, quand on y touche,
00:11:56et de l'élargissement, sujet auquel on touche tout le temps.
00:11:59Même quand on ne les respecte pas.
00:12:01Voilà.
00:12:02Et l'élargissement est un sujet permanent.
00:12:04On voit arriver, aux portes de l'Union européenne,
00:12:08des pays dont il n'y a rien à dire comme tel.
00:12:11La Serbie est un pays tout à fait respectable.
00:12:13La Moldavie, voilà.
00:12:16C'est un peu les pays des Balkans qui sont à venir.
00:12:19Mais nous ne sommes guère favorables
00:12:22à un élargissement continu de cette Union européenne.
00:12:26Ni d'ailleurs à un approfondissement exagéré.
00:12:29Enfin, voilà.
00:12:30Ils n'êtent même pas favorables, hélas, hélas, trois fois hélas,
00:12:33à l'idée toute simple de déguerpir de ce guet-pied, si je puis dire.
00:12:36Non.
00:12:37Je ne pense pas que ce soit l'Union européenne à la carte,
00:12:42pas au menu,
00:12:43essayer d'en faire quelque chose qui ne soit pas obligatoire.
00:12:47Il faut la changer.
00:12:48Il faut changer les traités.
00:12:49Il faut l'améliorer.
00:12:51Mais je ne pense pas que nos concitoyens souhaitent
00:12:55que l'Union européenne déserte totalement nos perspectives.
00:13:02Non.
00:13:03Que l'Union européenne continue à exister.
00:13:05Nous ne sommes pas des frexiteurs.
00:13:07Favorables ou non à un référendum ?
00:13:09Je ne sais plus.
00:13:10Sur un éventuel frexit ?
00:13:12Oui.
00:13:13Non, on ne le proposera pas.
00:13:14Non, on ne le proposera pas.
00:13:15Et l'euro ?
00:13:16En tout cas, pas d'avantage pour l'euro.
00:13:19L'euro, c'était une très mauvaise idée d'y entrer.
00:13:21Ça serait une encore plus mauvaise idée d'en sortir.
00:13:23Il y a une très belle image.
00:13:25C'était idiot d'entrer dans l'euro.
00:13:27Mais c'est comme un avion.
00:13:28Quand on s'aperçoit qu'on est dans un avion qui va à Varsovie,
00:13:31alors qu'on aurait dû prendre un avion qui va à Madrid,
00:13:34on ne dit pas ouvrez la porte, je saute.
00:13:37Ce n'est pas possible.
00:13:38C'est la même chose.
00:13:39Voilà.
00:13:40Donc les conséquences économiques d'une sortie seraient certainement désastreuses,
00:13:43extrêmement inquiétantes pour les gens
00:13:46et désastreuses d'un point de vue macro ou microéconomique.
00:13:50Enfin bref, ce n'est pas une perspective.
00:13:52Donc l'euro, on fait avec.
00:13:54L'Union européenne, il faut la réformer.
00:13:56Là où les décisions se font, tout se fait en anglais.
00:13:59Dans l'hémicycle, c'est traduit.
00:14:01En commission, c'est traduit.
00:14:02D'ailleurs, on perd beaucoup, vous l'avez connu,
00:14:05on perd beaucoup de qualité et de compréhension avec ces traductions.
00:14:08Parce qu'ils font ce qu'ils peuvent, les traducteurs,
00:14:10mais ça donne une espèce de novlangue assez médiocre
00:14:14et du droit assez médiocre.
00:14:16On est très très loin du code civil du début du 19e.
00:14:20Donc là où les décisions se font,
00:14:24c'est-à-dire dans les couloirs, dans les petites réunions,
00:14:28on parle anglais.
00:14:29Et si vous ne parlez pas anglais,
00:14:31vous n'appartenez pas au pouvoir.
00:14:34Oui, et je crois que vous me racontiez aussi
00:14:37que lors d'une réunion, tout le monde s'était mis d'accord
00:14:39pour ne pas recouvrir tout le monde.
00:14:42Aux traducteurs, je ne sais pas quel type de réunion c'était,
00:14:45un peu plus technique.
00:14:46Oui, oui.
00:14:47Tout le monde s'était d'accord et que vous avez quand même le droit.
00:14:49J'ai réussi à m'opposer.
00:14:50En disant, mais je veux le traducteur.
00:14:52Ce n'est même pas tellement que tout le monde s'était mis d'accord,
00:14:54c'était que le président de la réunion avait considéré
00:14:56que tout le monde allait être d'accord.
00:14:58Il était de quelle nationalité ce président ?
00:15:00Qui était un Autrichien, je crois.
00:15:03Et qui considérait que c'était une évidence.
00:15:06L'alliance germano-américaine.
00:15:08Et qui ne proposait pas que l'on votât,
00:15:10puisqu'il disait, bon, tout le monde est d'accord,
00:15:12disait-il en promenant une main impériale sur l'Assemblée.
00:15:16Et tout le monde devait être d'accord.
00:15:18Et par chance, je me réveille à ce moment-là,
00:15:21et je lève une main, j'appuie sur mon micro de l'autre,
00:15:25et je dis, en fait, non, moi je ne suis pas d'accord.
00:15:29Unis dans la diversité, mais dans la diversité.
00:15:33C'est ce que j'ai invoqué.
00:15:35Et l'autre, j'ai été soutenu immédiatement par un portugais.
00:15:39Le président a vu que peut-être la mer était en train de monter,
00:15:43et s'est rapidement rétracté,
00:15:45et a dit, très bien, on prendra le français.
00:15:48Ce qui n'était pas un problème,
00:15:50parce qu'il n'y avait aucune raison de refuser des traductions.
00:15:53Ce n'est pas un problème, il y a un monde fou comme traducteur.
00:15:56Il y a des centaines de traducteurs au Parlement européen,
00:15:59et qui de toutes les manières sont là.
00:16:01Donc c'est juste pour imposer un système
00:16:04où tout le monde parlera la langue des maîtres.
00:16:08Les maîtres n'étant plus les anglais.
00:16:11Du maître, du maître.
00:16:13Vous parlez d'or, cher maître.
00:16:16Je suis tout à fait d'accord avec ça,
00:16:18c'est une opération pour moi entièrement étatsunienne.
00:16:21Mais est-ce que ça devient un Parlement ?
00:16:23Aujourd'hui, c'est plus sérieusement un Parlement que ça ne l'était il y a 20 ans ?
00:16:27Il s'y décide quand même des choses qui ont à terme.
00:16:32Chaque nation ne le voit pas tout de suite,
00:16:35parce que quand dans le trilogue
00:16:39entre les différentes instances européennes,
00:16:45on finit par aboutir à un texte, à une directive,
00:16:48il se passe des années.
00:16:50Quand cette directive entre en droit français
00:16:52dans l'application concrète,
00:16:54il se passe à nouveau des années.
00:16:56Donc ça explique aussi que notre activité soit peu médiatisée,
00:17:00parce qu'elle n'est pas dans l'actualité immédiate.
00:17:03Mais je crois savoir que
00:17:07les deux tiers de l'activité de l'Assemblée nationale
00:17:10consiste à intégrer en droit français
00:17:13nos directives.
00:17:15C'est le scandale.
00:17:17C'est une chambre d'enregistrement.
00:17:19Les choses se font largement en amont au Parlement européen.
00:17:23Les décisions de la Commission européenne
00:17:25font l'objet d'un double enregistrement.
00:17:27D'abord par le Parlement européen,
00:17:29ensuite par le Parlement français.
00:17:31Mais la décision est à la Commission.
00:17:33Est-ce que je caricature ?
00:17:35La Commission a déjà quelque chose d'extraordinaire,
00:17:37c'est qu'elle a le monopole de l'initiative.
00:17:39Il n'y a pas, comme en France,
00:17:41proposition et projet de loi.
00:17:43Proposition parlementaire et projet gouvernemental.
00:17:45Il n'y a que la Commission
00:17:47qui puisse introduire un texte
00:17:49dans le circuit législatif européen.
00:17:51Donc ils ont la totalité...
00:17:53C'est quand même l'essentiel du pouvoir.
00:17:55Ils ont la totalité de la proposition.
00:17:57Un groupe futile de 200 députés
00:18:00ne peut pas proposer un texte.
00:18:03Tout ce qu'il peut faire, c'est abander
00:18:05des textes qu'on lui a proposés.
00:18:07Mais si le texte qu'il souhaite ne vient pas,
00:18:09il ne viendra jamais.
00:18:11Et comment un souverainiste peut accepter ça ?
00:18:13Nous l'avons fait. Vous le faites.
00:18:15On y va pour mettre des bâtons dans les roues.
00:18:17On y va pour essayer de changer le système.
00:18:19Parfois, souvent, on pèse
00:18:21200 voix, un peu plus.
00:18:23Oui, sur 700.
00:18:25Oui, sur 700.
00:18:27Mais si de temps en temps, il y a des gens du PPE
00:18:29qui sont saisis
00:18:31d'un sursaut moral
00:18:33ou politique,
00:18:35on fait des majorités.
00:18:37On vient d'être élus.
00:18:39On a déjà fait quelques fois des majorités.
00:18:41Alexandre Varaud, où va cette Europe ?
00:18:43Les derniers titres du Nouveau Conservateur,
00:18:45l'Europe du songe au mensonge.
00:18:47L'Europe sombre dans les mensonges.
00:18:49Elle fait semblant
00:18:51d'avoir
00:18:53une politique en matière d'immigration.
00:18:55Elle a une politique inverse.
00:18:57Sa politique d'immigration n'est pas
00:18:59une politique de protection
00:19:01des nations contre l'immigration, mais d'encouragement
00:19:03de l'immigration. C'est un mensonge parmi d'autres.
00:19:05Elle fait semblant de vouloir la paix.
00:19:07Elle est devenue une machine de guerre
00:19:09contre une partie de l'Europe orientale,
00:19:11c'est-à-dire la Russie.
00:19:13Un autre mensonge, elle fait semblant
00:19:15de ne pas être un État,
00:19:17mais elle nomme des ambassadeurs
00:19:19qui sont supposément
00:19:21les supérieurs hiérarchiques
00:19:23sans que ce soit écrit,
00:19:25des ambassadeurs des nations,
00:19:27notamment l'ambassadeur de France. L'ambassadeur de France
00:19:29me disait que je reçois des ordres maintenant
00:19:31de l'ambassadeur de l'Union Européenne.
00:19:33Dans un pays africain, tu crois. Je ne dis pas lequel
00:19:35pour ne pas couper mon ambassadeur.
00:19:37C'est un mensonge.
00:19:39Donc, ça joue au super-État.
00:19:41Où va-t-elle, cette institution européenne ?
00:19:43Il est certain que la Commission
00:19:45ne cesse de dépasser ses pouvoirs
00:19:47avec une certaine efficacité d'ailleurs
00:19:49parce que comme personne ne cherche
00:19:51vraiment à l'arrêter,
00:19:53et nous avons le droit maintenant
00:19:55à un discours qui ressemble au discours
00:19:57sur l'État de l'Union du Président
00:19:59des États-Unis.
00:20:01Tous les ans, Mme Ursula von der Leyen
00:20:03nous offre un discours
00:20:05sur l'État de l'Union Européenne
00:20:07qui est le coquet collé
00:20:11du discours américain.
00:20:13Mais c'est dans la Constitution américaine,
00:20:15les Américains font ce qu'ils veulent, ça les concerne.
00:20:17C'est leur président, c'est bien normal qu'ils le fassent.
00:20:21Mais cette dame qui dirige
00:20:23la première administration de l'Union Européenne,
00:20:25on ne lui retirera pas ça.
00:20:27C'est une administration éminente
00:20:29avec des compétences éminentes.
00:20:31Mais c'est une administration.
00:20:33Éminente et toxique.
00:20:35Elle est une administration.
00:20:37Elle se veut un pouvoir politique.
00:20:39Or,
00:20:41la créature a totalement échappé à son maître.
00:20:43Maintenant,
00:20:45elle fait le discours sur l'État de l'Union,
00:20:47elle fait la leçon
00:20:49à chacun,
00:20:51et là, il faut le reconnaître,
00:20:53par les traités, un certain nombre de pouvoirs,
00:20:55notamment dans le choix des commissaires,
00:20:57les propositions.
00:20:59Et c'est encore plus dangereux que l'on voit bien
00:21:01depuis que cet État,
00:21:03ce faux État,
00:21:05joue à l'État à la place
00:21:07des États nationaux qui sont priés de se taire
00:21:09sur un très grand nombre de questions,
00:21:11notamment la politique étrangère, par exemple,
00:21:13et bien d'autres sujets, la politique industrielle,
00:21:15la politique migratoire.
00:21:17Le résultat est que l'Europe
00:21:19s'enfonce dans l'inexistence politique.
00:21:21Aujourd'hui, c'est flagrant.
00:21:23Elle était faite, cette institution,
00:21:25pour donner à l'Europe un poids
00:21:27en face de la diversité du monde,
00:21:29des mastodontes russes, chinois, plus tard,
00:21:31américains, c'est tout l'inverse.
00:21:33Oui, mais c'est pour ça que nous sommes là,
00:21:35pour la changer.
00:21:37Mais nous le disions déjà, il y a 30 ans,
00:21:39vous disiez, Alexandre,
00:21:41je suis sévère avec vous, je suis désolé.
00:21:43On le disait déjà.
00:21:45Oui, mais entre-temps, nous avons multiplié
00:21:47notre puissance par 5 ou par 10.
00:21:49Donc, il ne faut pas être absolument désespéré.
00:21:51Je ne sais pas si je suis de ceux qui le verront,
00:21:53mais peut-être que ce sera mon fils.
00:21:55Le désespoir n'est pas dans votre tempérament.
00:21:57Mais l'évolution est clairement
00:21:59en notre faveur. Alors, vous avez raison.
00:22:01Ce qui se passe, par exemple,
00:22:03Frontex, pour parler de la question des frontières.
00:22:05De l'immigration.
00:22:07L'immigration qui est une question centrale
00:22:09de la politique européenne.
00:22:11On vient de voir
00:22:13deux bouleversements insensés.
00:22:15C'est-à-dire qu'Angela Merkel
00:22:17a fait venir 2,5 millions d'immigrés
00:22:19dans son pays,
00:22:21à grand renfort de flonflon,
00:22:23de tambour et de trompette.
00:22:25Et que maintenant, les Allemands viennent
00:22:27fermer tellement visuellement
00:22:29leurs portes, que tout le monde les suit.
00:22:31En se disant, si les Allemands le font, on a le droit de le faire nous aussi.
00:22:33Oui, et nombre d'immigrés allemands arrivent en France.
00:22:35Les choses sont plus larges.
00:22:37Évidemment que ça dégoulinait.
00:22:39C'est dingue !
00:22:41Nous, on avait sur notre liste,
00:22:43en troisième position, Fabrice Légéry,
00:22:45qui était l'ancien directeur de Frontex.
00:22:47Qui a eu...
00:22:49Sur la liste RN, en juin dernier, aux Européens.
00:22:51Sur la liste du Rassemblement National.
00:22:53Fabrice Légéry a eu l'idée
00:22:55de faire son travail.
00:22:57Celui pour lequel il avait été embauché.
00:22:59C'est-à-dire de surveiller les frontières de l'Union.
00:23:01Or, il n'avait pas compris.
00:23:03Quoique, énarqué normalien,
00:23:05et a priori doté d'un cerveau,
00:23:07il n'avait pas compris
00:23:09qu'on ne lui demandait pas de faire son travail.
00:23:11Non, on lui demandait de transformer les Frontex
00:23:13en agences d'accueil.
00:23:15D'accueil des immigrés.
00:23:17On fait venir les immigrés, et ensuite, on les réparte.
00:23:19Mais vous voyez bien que cette machine
00:23:21est intrinsèquement perverse.
00:23:23Elle est totalement folle.
00:23:25Mais si je fais de la politique, c'est pour la changer.
00:23:27Les Frontex existent depuis 30 ans, Alexandre Varro.
00:23:29Et depuis 30 ans, l'Europe est submergée.
00:23:31Alors, à quoi sert ce Frontex ?
00:23:33Il faut le changer.
00:23:35Il faut l'améliorer.
00:23:37Ce n'est pas le pacte Asile et Immigration
00:23:39récemment voté
00:23:41qui va beaucoup améliorer les choses.
00:23:43C'est qui est effrayant.
00:23:45Il fixe un minimum d'immigration.
00:23:47Mais Paul-Marie Couteau, si tout allait bien,
00:23:49je serais toujours avocat.
00:23:51Je serais toujours avocat.
00:23:53C'est le seul point, Alexandre, auquel nous divergeons.
00:23:55Je serais citeur.
00:23:57Je fais de la politique
00:23:59parce que les choses vont mal.
00:24:01Et que j'ai l'espoir qu'elles aillent mieux.
00:24:03Et que j'ai envie de contribuer à ce qu'elles aillent mieux.
00:24:05Si tout va bien,
00:24:07je resterais.
00:24:09Pourquoi sortir de sa chambre
00:24:11où on peut être tranquillement installé à lire des livres ?
00:24:13Voilà.
00:24:15La sagesse pascalienne aurait pu me gagner.
00:24:17Mais non, il fallait sortir de sa chambre
00:24:19parce que les choses vont mal.
00:24:21Alors, je ne vais pas vous titiller plus longtemps.
00:24:23Je ne veux pas du tout
00:24:25que notre conversation se devienne
00:24:27contradictoire.
00:24:29Mais c'est le seul point
00:24:31sur lequel nous divergeons, Alexandre.
00:24:33Maintenant, je suis vraiment furieux
00:24:35contre cette machine.
00:24:37Je n'accepterais pas, pour dire les choses franchement,
00:24:39et j'ai plusieurs fois refusé,
00:24:41d'être de nouveau député européen.
00:24:43Parce que je crois qu'il faut en sortir.
00:24:45Surtout pas jouer le jeu.
00:24:47Nous sommes dans un second Parlement européen.
00:24:49C'est le moment, j'en parlerai plus tard,
00:24:51mais restons sur le sujet,
00:24:53de parler de ce qui défrait la chronique aujourd'hui.
00:24:55C'est-à-dire cette affaire d'assistant parlementaire.
00:24:57Consacrons
00:24:59quelques minutes au sujet
00:25:01parce que je ne suis pas sûr que nos contemporains
00:25:03qui suivent ce procès qui va durer
00:25:05longtemps, qui a
00:25:07conduit Marine Le Pen à se défendre
00:25:09nous enregistrons à la fin du mois d'octobre
00:25:11le congrès,
00:25:13le procès
00:25:15le procès suit son cours.
00:25:17Quel est le chef d'accusation ?
00:25:19Tout le monde ne le comprend pas.
00:25:21Non, c'est normal que tout le monde
00:25:23ne le comprenne pas.
00:25:25Parce que c'est absurde.
00:25:27C'est absurde ce qu'on lui reproche.
00:25:29J'ai des différences avec Marine Le Pen, certes,
00:25:31mais c'est absurde ce qu'on lui reproche.
00:25:33Comme c'est un objet né dans un cerveau
00:25:35de l'Union européenne, il est nécessairement complexe
00:25:37et potentiellement absurde.
00:25:39Alors, ce qu'on reproche.
00:25:41Dans cette affaire, je précise
00:25:43que je ne suis pas plus
00:25:45un des avocats de cette affaire car
00:25:47ça fait partie des incompatibilités
00:25:49subsistantes.
00:25:51Je n'ai pas le droit d'être député
00:25:53et avocat dans cette affaire-là.
00:25:55J'y joue un rôle
00:25:57comme porte-parole du RN
00:25:59à l'égard des médias
00:26:01dans ce dossier que je connais bien
00:26:03pour l'avoir accompagné
00:26:05pendant dix ans.
00:26:07Ce qu'on reproche aux députés du RN
00:26:09c'est d'avoir eu
00:26:11des collaborateurs,
00:26:13des assistants parlementaires
00:26:15qui ne faisaient pas exclusivement
00:26:17du travail législatif.
00:26:19Je précise que la totalité
00:26:21des collaborateurs en question
00:26:23faisaient du travail politique.
00:26:25Que pas un, évidemment,
00:26:27n'a eu un emploi personnel
00:26:29et que pas un
00:26:31n'a eu un emploi fictif.
00:26:33Ça n'est pas prétendu.
00:26:35Ce qui, pardon, était très courant
00:26:37au XXe siècle.
00:26:39On le sait très bien.
00:26:41Beaucoup de députés,
00:26:43mettons que c'était avant notre arrivée
00:26:45en 99,
00:26:47des députés nommés
00:26:49assistants parlementaires
00:26:51parce qu'ils n'avaient,
00:26:53c'est ça le centre du sujet,
00:26:55pas besoin d'assistants parlementaires
00:26:57mais qui étaient rémunérés,
00:26:59ils nommaient leur femme, leur tante,
00:27:01leur concierge,
00:27:03qui recécédait une partie de l'argent.
00:27:05Rien de tout cela nous est reproché.
00:27:07La majorité des assistants ont fait de la politique
00:27:09et que de la politique.
00:27:11Il n'y a pas un centime qui a été détourné dans une poche privée.
00:27:13Ce qui nous est reproché,
00:27:15c'est que certains ont travaillé
00:27:17avec le Rassemblement National
00:27:19à la demande de leurs députés.
00:27:21Ou avec d'autres partis.
00:27:25Nous, ça nous paraissait absolument normal.
00:27:27Il faut bien dire qu'à l'époque,
00:27:29tout le monde faisait ainsi.
00:27:31Et que, évidemment, la foudre est tombée sur nous
00:27:33car nous sommes d'excellents paratenaires de la vie politique.
00:27:35Voilà.
00:27:37Donc, on essaye d'expliquer au tribunal.
00:27:39J'ai l'impression, Marine Le Pen
00:27:41s'y emploie avec l'énergie
00:27:43qu'on lui connaît.
00:27:45Elle est aux audiences en permanence.
00:27:47Elle bataille, elle explique,
00:27:49elle fait comprendre des choses qui sont mal connues
00:27:51parce que la vie politique est parfois mal connue des juges.
00:27:53Et donc,
00:27:55je pense qu'elle est entendue,
00:27:57qu'elle va l'être,
00:27:59que nos seuls employés,
00:28:01notre employeur, ce n'est pas le Parlement européen.
00:28:03Nous n'avons pas été embauchés
00:28:05par le Parlement européen,
00:28:07nous avons été élus.
00:28:09Nous nous imposons dans cet hémicycle.
00:28:11Nos seuls employeurs sont nos électeurs.
00:28:13Ensuite, nous avons des devoirs
00:28:15à l'égard des électeurs.
00:28:17Et pendant longtemps,
00:28:19mais je crois que ce n'est plus le cas,
00:28:21de notre temps, le premier mandat,
00:28:23les députés étaient rémunérés
00:28:25par les assemblées nationales.
00:28:27Ah oui, ça n'est plus le cas.
00:28:29Maintenant, il y a un statut unique.
00:28:31Et nos seuls employeurs sont nos électeurs.
00:28:33C'est à eux que nous devons des comptes.
00:28:35Et notre seul devoir,
00:28:37c'est de faire de la politique.
00:28:39Et là, il faut rentrer
00:28:41dans une petite subtilité
00:28:43de science politique,
00:28:45mais qui commande le juridique.
00:28:47Ce n'est pas le même métier
00:28:49d'être un député de la minorité
00:28:51et un député de la majorité.
00:28:53Et comment ?
00:28:55Quand vous êtes un député de la majorité,
00:28:57évidemment, vous faites du travail législatif.
00:28:59Vous allez pouvoir faire la loi.
00:29:01Donc, comme député et vos collaborateurs
00:29:03avec vous, vous faites du législatif.
00:29:05Si vous êtes un député de la minorité,
00:29:07vous n'avez pas le pouvoir
00:29:09de proposer des textes.
00:29:11Et tous vos amendements sont rejetés.
00:29:13J'en témoigne.
00:29:15Donc, votre travail
00:29:17de député de la minorité,
00:29:19qu'est-ce que c'est ?
00:29:21C'est d'avoir l'espoir de devenir la majorité la fois d'après.
00:29:23Et de contester, en tous les cas.
00:29:25Et donc, de faire de la politique.
00:29:27Et donc, vous faites beaucoup moins
00:29:29de travail législatif.
00:29:31Et c'est ça qu'on nous reproche.
00:29:33Et évidemment, ce travail politique
00:29:35que vous faites, et moins législatif par conséquent,
00:29:37vous le faites en lien avec votre parti.
00:29:39Puisque c'est lui qui va commander
00:29:41l'élection suivante.
00:29:43L'accusation est absurde.
00:29:45Elle n'est pas du tout absurde. Elle est géniale.
00:29:47Elle consiste à nous enfermer
00:29:49dans une prison dorée
00:29:51dont nous ne sortirons jamais.
00:29:53Installez-vous dans les murs de Bruxelles.
00:29:55N'en bougez plus.
00:29:57Vous trouverez tout. Il y a des restaurants. Il y a un coiffeur.
00:29:59Et surtout, ne faites pas de politique.
00:30:01Mais surtout, continuez à faire du travail législatif
00:30:03qui ne sert à rien.
00:30:05Et ne faites pas de politique au cas où vous pourriez nous remplacer un jour.
00:30:07Voilà.
00:30:09C'est très pervers.
00:30:11C'est ce système.
00:30:13Et c'est très bien pensé.
00:30:15Et à un moment où ils ont vu qu'on avait l'intention
00:30:17de nous évader de la prison,
00:30:19eh bien,
00:30:21ils ont, paf, plainte
00:30:23le président socialiste du Parlement européen
00:30:25transmis à la ministre socialiste
00:30:27de la Justice, Mme Taubira,
00:30:29qui transmet, après,
00:30:31à la Justice,
00:30:33qui n'y comprend pas grand-chose
00:30:35et qui croit que nous sommes
00:30:37des employés du Parlement européen.
00:30:39Voilà. Et tout ça dure dix ans.
00:30:41Et maintenant, il faut qu'on s'explique et qu'on remette tout d'aplomb.
00:30:45On n'a rien fait de malhonnête.
00:30:47Et c'est d'autant plus absurde.
00:30:49Je pense que vous allez plaider ça.
00:30:51Il y en a d'autres, d'ailleurs, pour témoigner
00:30:53que dans la réalité du travail quotidien
00:30:55du député français
00:30:57ou de quelque nationalité que ce soit
00:30:59au Parlement européen,
00:31:01le travail, proprement parlementaire
00:31:03et législatif,
00:31:05est préparé par des fonctionnaires,
00:31:07des groupes
00:31:09qui font l'essentiel
00:31:11du travail juridique.
00:31:13Donc, il y a un double emploi.
00:31:15Et je peux témoigner que Marie-France Garot,
00:31:17par exemple, je regrette
00:31:19pour bien des raisons qu'elle ne soit pas de ce monde,
00:31:21elle le dirait, puis comme elle me l'a dit,
00:31:23je n'ai pas besoin d'assistants parlementaires.
00:31:25Le travail juridique est fait par les fonctionnaires des groupes
00:31:27auxquels on donne les ordres que l'on veut,
00:31:29mais qui préparent les listes de votes, par exemple.
00:31:31Donc, à quoi servent les assistants ?
00:31:33Et Marie-France Garot,
00:31:35vous pouvez plaider ça, si vous voulez,
00:31:37je veux témoigner encore une fois,
00:31:39me disait je ne veux pas d'assistants parlementaires.
00:31:41Et la machine du Parlement
00:31:43disait si, si,
00:31:45il faut que vous nommiez des assistants parlementaires.
00:31:47Elle a fini par nommer sa secrétaire
00:31:49à Paris,
00:31:51qui n'a jamais foutu les pieds au Parlement européen.
00:31:53J'espère qu'il n'y a pas de rétroactivité
00:31:55de l'action en justice.
00:31:57Je crois qu'elle ne risque plus rien.
00:31:59Je pense qu'elle ne risque plus rien.
00:32:01En tout cas, moi, je ne prendrais pas le risque
00:32:03que mes propres assistants parlementaires
00:32:05voient cette émission et m'entendent dire
00:32:07qu'ils ne servent à rien.
00:32:09Non, je ne le pense pas.
00:32:11Mais c'est vrai que nous avons...
00:32:13Ils servent à quelque chose.
00:32:15On a un travail considérable.
00:32:17Et c'est vrai que le travail
00:32:19sur les listes de vote
00:32:21est souvent préparé par ce qu'on appelle
00:32:23le staff.
00:32:25Dans un mot qui ne nous conviendra
00:32:27ni à l'un ni à l'autre métier d'usage.
00:32:31Et les listes de vote,
00:32:33sous la direction, en fonction de chaque sujet
00:32:35d'un député, évidemment.
00:32:37Il y a un contrôle politique qui se fait.
00:32:41Et que les assistants
00:32:43participent à ça
00:32:45mais ont aussi un rôle politique,
00:32:47un rôle de transmission vers nos électeurs
00:32:49de ce que nous faisons.
00:32:51Moi, j'ai un assistant dont le rôle
00:32:53est pratiquement
00:32:55exclusivement celui-là, de rendre
00:32:57compte à nos électeurs de ce que nous faisons.
00:32:59Enfin, nous devons leur dire. Ils nous ont élus.
00:33:01Il faut qu'ils sachent ce qu'on fait.
00:33:03Ce que je faisais à l'ensemble publication,
00:33:05comme vous le savez, les cahiers de l'indépendance,
00:33:07pour donner des informations sur ce qui se passe
00:33:09aux Français.
00:33:11Et c'est ça qu'on vous reproche.
00:33:13C'est un travail complexe.
00:33:15On nous reproche
00:33:17de choses.
00:33:19On nous reproche d'être en train
00:33:21de monter, monter, monter
00:33:23et de menacer le système.
00:33:25Et d'avoir compris comment fonctionnait
00:33:27le système.
00:33:29Il faut encore attendre quelques décennies.
00:33:31Peut-être pas.
00:33:33Assurez-vous, l'Europe aura disparu
00:33:35depuis bien longtemps.
00:33:37Politique, politique, politique,
00:33:39est-ce que c'est ce à quoi servent les...
00:33:41Ils servent à quelque chose.
00:33:43J'ai pas dit le contraire.
00:33:45Au moins dans ce cadre-là, les assistants.
00:33:47Ça n'était pas,
00:33:49j'en témoigne encore une fois, ça n'était pas votre
00:33:51pente particulière de faire de la politique.
00:33:53Vraiment, vous étiez le barreau.
00:33:55Mais vous avez été quand même,
00:33:57je le disais, un très proche collaborateur,
00:33:59même vice-président du MPF,
00:34:01proche de Philippe de Villiers.
00:34:03Qu'est-ce qui vous anime dans la politique ?
00:34:05Encore une fois, je crois qu'elle est venue
00:34:07chercher alors que la situation d'avocat
00:34:09bien assise et très familiale,
00:34:11vous auriez réussi à faire votre bonheur.
00:34:13Sans parler de l'éducation aux enfants.
00:34:15Il y avait quand même un tropisme politique
00:34:17familial, ancien.
00:34:19Et
00:34:21dans les
00:34:23conversations
00:34:25autour de la table du dîner,
00:34:27on maniait
00:34:29plus les idées générales que les anecdotes
00:34:31du jour.
00:34:33Pas les affaires
00:34:35juridiques, les affaires politiques.
00:34:37Jamais mon père ne parlait de
00:34:39ces affaires. Jamais.
00:34:41Même pendant l'affaire Papon ?
00:34:43D'abord, elles appartenaient au secret.
00:34:45Et ensuite,
00:34:47non, non, non.
00:34:49Dans les années 90, l'affaire Papon, vous n'en parliez pas ?
00:34:51Vous n'étiez plus de 60 ans ?
00:34:53Il était à Bordeaux à ce moment-là, on n'avait pas l'occasion.
00:34:55Mais bien sûr qu'il est arrivé
00:34:57qu'on en parlait.
00:34:59Oui, on parlait beaucoup
00:35:01de politique.
00:35:03Ma mère était passionnée politique
00:35:05et toute la famille
00:35:07est très intéressée par la vie politique.
00:35:09Et on a
00:35:11tous le sentiment
00:35:13que les choses dépendent de nous.
00:35:15Voilà.
00:35:17Comme on peut, à notre échelle.
00:35:19Avec nos petits
00:35:21bras et nos petits moyens.
00:35:23Mais que
00:35:25ça ne nous est pas étrangers.
00:35:27Et que si on ne s'en mêle pas,
00:35:29eh bien, un jour,
00:35:31on le regrettera.
00:35:33C'est peut-être l'occasion d'évoquer un élément important de votre vie.
00:35:35Venons-en à votre vie plus
00:35:37personnelle.
00:35:39Vous avez perdu un frère.
00:35:41Aîné, dans des conditions affreuses.
00:35:43Il avait 23 ans.
00:35:45Il se destinait au barreau lui aussi ?
00:35:47J'avais 18 ans, lui 23.
00:35:49Il était étudiant en droit.
00:35:51Il est mort dans un accident de voiture.
00:35:55Avec son meilleur ami,
00:35:57qui heureusement a survécu à l'accident.
00:35:59Qui conduit la voiture ?
00:36:01Oui.
00:36:03Je n'en ai jamais tenu rancune.
00:36:05Je suis resté ami avec lui, je l'ai vu encore récemment.
00:36:07Pas facile.
00:36:09Nous avons fait une messe pour les 40 ans.
00:36:11C'était il y a 40 ans, la mort de mon frère.
00:36:13C'était très curieux.
00:36:15Il était mort un vendredi 13 septembre
00:36:171984.
00:36:19Et nous avons fait
00:36:21une messe de souvenirs
00:36:23un vendredi 13 septembre 2024.
00:36:25Il y a quelques jours.
00:36:27Par hasard.
00:36:31Et j'ai trouvé
00:36:35une trentaine de ses amis
00:36:37de l'époque.
00:36:39Je ne les avais pas vus depuis 30 ou 40 ans.
00:36:41Pourquoi la mémoire ?
00:36:43Il venait là pour lui.
00:36:45Et j'ai eu le sentiment
00:36:47qu'il venait aussi là un peu pour eux.
00:36:49Parce que c'était leur passé.
00:36:51Et ils se disaient, wow, 40 ans.
00:36:53C'est quand même incroyable.
00:36:55Parce qu'ils se souvenaient de lui
00:36:57comme si c'était hier.
00:36:59Et ils disaient, nous avons 40 ans de plus désormais.
00:37:01Il était en plus, comme vous,
00:37:03d'ailleurs très brillant, très prometteur.
00:37:05Alors Charlerie était un militant
00:37:07politique.
00:37:09Il n'avait pas
00:37:11une longue vie derrière lui.
00:37:13Mais une vie belle
00:37:15et engagée.
00:37:17Oui, de militant nationaliste.
00:37:21Et effectivement, il n'avait pas
00:37:23modifié le programme génétique
00:37:25de la famille.
00:37:29Et puis voilà, les choses se sont
00:37:31interrompues de cette manière tragique.
00:37:33Qui a bouleversé votre père. Il faut dire que vous avez une soeur.
00:37:35C'est peut-être l'occasion d'en parler.
00:37:37Laurence Varot.
00:37:39Certains de nos auditeurs
00:37:41connaissent, qui a été membre
00:37:43de plusieurs cabinets ministériels
00:37:45et qui joue un rôle.
00:37:47Une forte personnalité aussi.
00:37:49Et votre père
00:37:51n'a plus eu que deux enfants.
00:37:53À partir de cette
00:37:55funeste journée du vendredi
00:37:5713 septembre 1984.
00:37:59Si je vous en parle, c'est aussi parce
00:38:01que
00:38:03les blessures
00:38:05d'une certaine façon vous rendent plus fortes.
00:38:09Je crois que, puisque nous en sommes
00:38:11aux blessures, il y a une autre blessure dans votre vie.
00:38:13Vous vous mariez.
00:38:15Vous avez plusieurs enfants.
00:38:176.
00:38:196, pardon.
00:38:25C'est beaucoup de joie et beaucoup de soucis.
00:38:27Je sais.
00:38:29C'est comme un enfant multiplié par 6.
00:38:33Je ne veux pas qu'on me les retire les 6.
00:38:35Je ne m'attendais pas du tout à avoir 6 enfants.
00:38:37Mais maintenant que je les ai, je les porte en étendard.
00:38:39Alors on sait que
00:38:41deux d'entre eux sont
00:38:43au Varot et que vous êtes plusieurs fois
00:38:45père déjà ?
00:38:47Non, trois fois.
00:38:49Zita, Zita, Eve.
00:38:51Zita comme l'impératrice.
00:38:53Zita comme l'impératrice.
00:38:55Zita, Eve et Gabrielle.
00:38:57Gabrielle un garçon.
00:38:59Et vous donnez naissance
00:39:01à un jeune
00:39:03François.
00:39:05Affublé, est-ce que c'est le mot
00:39:07du
00:39:09trisome 21 ?
00:39:11Je ne sais pas si c'est le mot.
00:39:13En tout cas, nous découvrons
00:39:15à sa naissance, enfin,
00:39:17il y avait une inquiétude
00:39:19à l'occasion d'une échographie
00:39:21liée à une certaine
00:39:23épaisseur de la nuque qui avait
00:39:25l'indication qu'il y avait peut-être
00:39:27un risque.
00:39:31De toutes les manières,
00:39:33le choix n'aurait pas
00:39:35été de ne pas le garder, donc
00:39:37il allait naître.
00:39:39De toute façon.
00:39:41De toutes les manières, il allait naître.
00:39:43Voilà.
00:39:45Mon épouse...
00:39:49J'ai toujours pensé qu'elle en savait
00:39:51un peu plus que moi ce sujet.
00:39:53Mais en tout cas,
00:39:55nous n'avons la certitude
00:39:57qu'au moment de la naissance.
00:39:59Voilà.
00:40:01Et elle et moi.
00:40:03Et
00:40:05on découvre, voilà,
00:40:07il naît un petit peu en avance,
00:40:09par hasard, dans une clinique en Normandie.
00:40:13Et
00:40:15moi je descends
00:40:17donner un coup de téléphone immédiatement
00:40:19après l'accouchement
00:40:21aux grands-parents.
00:40:23À ce moment-là,
00:40:25on est à la clinique de Deauville.
00:40:29La plus proche de Cabourg,
00:40:31où nous étions chez mes parents.
00:40:33Et
00:40:35quand je remonte
00:40:37tout de suite après, dans la salle d'accouchement,
00:40:39je sens une ambiance qui s'était sérieusement
00:40:41alourdie.
00:40:43Et à ce moment-là, apparaît
00:40:45sérieusement la suspicion du handicap
00:40:47qui sera confirmée par la suite
00:40:49dans des conditions
00:40:51assez brutales, d'ailleurs.
00:40:53Les gens ne font pas toujours preuve
00:40:55d'une grande délicatesse, y compris dans le corps médical.
00:40:59Et puis on a vécu avec ça
00:41:01dans une grande solidarité
00:41:03familiale. Et François est un type
00:41:05formidable. Il est 25 ans aujourd'hui.
00:41:07Il est un type formidable. Il vit
00:41:09dans un foyer où il n'y a que des gens
00:41:11qui travaillent. Il va à son travail
00:41:13la journée. Au sein, il travaille à la fondation
00:41:15Jérôme Lejeune.
00:41:17Il est très heureux de son travail.
00:41:19Il est très heureux d'avoir son studio où il est indépendant.
00:41:21De vivre comme un garçon de 25 ans
00:41:23normal. D'avoir ses amis.
00:41:25D'avoir des activités le week-end.
00:41:27Je pense que de mes enfants, c'est celui que je vois le moins.
00:41:31Tout est empris par quelque chose.
00:41:33Il a toujours autre chose à faire.
00:41:35En fait, c'est un garçon de 25 ans tout à fait
00:41:37normal. Il a toujours mieux à faire que voir ses parents.
00:41:39C'est la parabole des talents.
00:41:41C'est-à-dire qu'il donne le mieux
00:41:43de ce qu'il peut donner
00:41:45de lui-même. Pour ça, il est merveilleux.
00:41:47Alors on aborde ici une grande
00:41:49question. Pardon d'être un peu
00:41:51intrusif dans votre vie privée,
00:41:53mais vous lui avez donné un certain retentissement.
00:41:55C'était la règle du jeu.
00:41:57Oui, c'est la règle du jeu, la conversation entre amis,
00:41:59entre vieux amis. Vous lui avez donné
00:42:01un certain retentissement à cette affaire en écrivant
00:42:03un livre que vous m'avez offert
00:42:05à sa parution en 2002,
00:42:07Être ou ne pas naître.
00:42:09Le titre est magnifique d'ailleurs.
00:42:11Quand on comprend les
00:42:13plis et les replis du sens,
00:42:15il y a une question
00:42:17formidable que nos contemporains
00:42:19doivent
00:42:21examiner de près et en conscience.
00:42:23Nous sommes en train
00:42:25de nous engager et ça n'est pas
00:42:27aujourd'hui dans une société qui généralise
00:42:29le génisme.
00:42:31C'est une des causes
00:42:33qu'a défendu Jérôme
00:42:35Lejeune et la fondation Jérôme
00:42:37Lejeune. Ne pas
00:42:39nous engager, mais la partie est très
00:42:41difficile à mener, et nos contemporains
00:42:43encore une fois ne comprennent pas les enjeux.
00:42:45Ne pas nous engager dans une
00:42:47société où l'on mettrait à l'écart, c'est-à-dire
00:42:49qu'on supprimerait des
00:42:51enfants dont on estime qu'ils auront
00:42:53plus de difficultés que d'autres. Après tout, c'est ça.
00:42:55Et pourtant, vous venez de
00:42:57dire que la vie de François
00:42:59n'est pas moins riche que la vie de
00:43:01vos autres enfants et de la plupart des
00:43:03enfants de sa génération. Mais on les
00:43:05supprime ces vies, Alexandre Baron.
00:43:07On vit, on est dans une espèce de
00:43:09Lebensborn inversé.
00:43:11Oui, exactement.
00:43:13Il y a des relents un peu fâcheux.
00:43:15Alors on crée, on peut
00:43:17comprendre la peur
00:43:19des gens. C'est pas facile
00:43:21quand on vous dit que vous allez avoir un enfant
00:43:23handicapé et vous êtes
00:43:25tellement encouragé par le corps médical,
00:43:27par la pression sociale,
00:43:29par la pression culturelle.
00:43:31Tout est fait pour vous faciliter.
00:43:33Qui vous donne des ordres. Vous ne pouvez pas le garder.
00:43:35Tout est fait pour vous faciliter
00:43:37et vous incliner
00:43:39à ne pas garder l'enfant handicapé.
00:43:41Et le niveau du handicap,
00:43:43ça peut être n'importe quoi.
00:43:45Ça peut être une crise 2021,
00:43:47ça peut être un pied beau,
00:43:49ça peut être
00:43:51le fait d'être humain au moins.
00:43:53Qui n'empêche pas de vivre.
00:43:55Très paradoxal, vous avez noté,
00:43:57dans un moment où, très heureusement,
00:43:59je pense que pour vous ça a des résonances particulières,
00:44:01on magnifie les Jeux paralympiques
00:44:03par exemple.
00:44:05Oui, c'est ça. Mais avec ce système-là, c'est sûr que Stephen Hawking,
00:44:07le grand physicien, ou Michel Pezzucciani
00:44:09n'auraient jamais pu vivre.
00:44:11Et je parle là
00:44:13de deux personnes extrêmement handicapées.
00:44:15Et combien de génies.
00:44:17Et donc,
00:44:19effectivement, c'est une question totalement
00:44:21différente de l'IVG.
00:44:23L'IMG, c'est je veux avoir un enfant,
00:44:25je suis en situation d'avoir un enfant,
00:44:27j'ai un enfant, et puis finalement,
00:44:29j'en veux plus
00:44:31parce qu'il ne correspond pas
00:44:33au standard de l'enfant que je voudrais avoir.
00:44:35Alors le stade d'après, c'est je veux
00:44:37qu'il fasse 1m80,
00:44:39qu'il soit blond, qu'il ait les yeux bleus,
00:44:41les dents bien alignées,
00:44:43et c'est donc de l'hygiénisme, et on arrive,
00:44:45on est en route
00:44:47vers ça.
00:44:49Voilà.
00:44:51La glissade, elle existe.
00:44:53Et au moment, effectivement, tout est arrivé
00:44:55un petit peu en même temps pour moi,
00:44:57de la naissance de François est arrivé
00:44:59l'arrêt Perruche.
00:45:01Tout le monde a oublié
00:45:03qu'il y a un arrêt de l'Assemblée Plénière
00:45:05de la Cour de Cassation.
00:45:07C'est rarement que la Cour de Cassation
00:45:09se réunisse en Assemblée Plénière.
00:45:11Toutes les chambres sont réunies.
00:45:13Tous les magistrats de la Cour de Cassation
00:45:15siègent. Et là, la question posée
00:45:17est très particulière.
00:45:19Est-ce qu'il y a
00:45:21un préjudice ?
00:45:23C'est une femme qui a eu
00:45:25un enfant handicapé,
00:45:27avec un si lourd handicap.
00:45:29L'origine de l'affaire.
00:45:31La question n'est pas de savoir.
00:45:33Et cette femme ne savait pas
00:45:35que cet enfant était handicapé
00:45:37à la suite d'une erreur de diagnostic.
00:45:39Que cette femme dise
00:45:41je subis un préjudice parce que si je l'avais su,
00:45:43j'aurais avorté,
00:45:45c'était compréhensible.
00:45:47Elle avait le droit de le faire.
00:45:49Et donc, dans l'état
00:45:51du droit...
00:45:53Le choix de la morale,
00:45:55chacun en prend ce qu'il veut.
00:45:57Mais dans l'état du droit, c'était possible.
00:45:59Mais la question posée par l'arrêt Perruche, elle est très différente.
00:46:01Et elle est beaucoup plus vertigineuse
00:46:03d'un point de vue éthique.
00:46:05C'était l'enfant
00:46:07qui se plaignait, d'ailleurs,
00:46:09au travers de sa mère, parce que lui, il ne savait pas le procès
00:46:11qu'on menait pour lui.
00:46:13C'est-à-dire
00:46:15la compréhension
00:46:17de l'enjeu.
00:46:19De dire que lui-même avait subi
00:46:21un préjudice du fait de sa naissance.
00:46:23Or, il y avait
00:46:25deux hypothèses.
00:46:27Deux uniquement.
00:46:29Soit il était mort, soit il était handicapé.
00:46:31Il n'y avait pas l'hypothèse
00:46:33où il était vivant et en bonne santé.
00:46:35Donc, la logique
00:46:37de l'arrêt Perruche, qui accorde
00:46:39une indemnisation à ce garçon,
00:46:41c'est qu'il a subi un préjudice.
00:46:43Donc, c'est pire d'être handicapé
00:46:45que d'être mort.
00:46:47Et alors là,
00:46:49en tant que plan,
00:46:51les tambours se sont mis à battre.
00:46:53J'ai écrit un livre.
00:46:55Il se trouve que ça arrive
00:46:57très peu de temps après ma première élection
00:46:59au Parlement européen.
00:47:012000-2001.
00:47:03Voilà. Très peu de temps
00:47:05après la naissance de mon fils François.
00:47:07Je trouve
00:47:09un écho.
00:47:11J'écris un article
00:47:13sous le titre
00:47:15L'immonde meilleur des mondes.
00:47:17C'est ce que je fais de mieux, les titres.
00:47:19Qui deviendra le livre
00:47:21Être ou ne pas naître.
00:47:23Voilà.
00:47:25François,
00:47:27c'est une aventure incroyable.
00:47:29Alors, il ne faut pas non plus
00:47:31mythifier tout ça.
00:47:33C'est quand même un garçon qui est malade.
00:47:35Donc, ce n'est pas drôle pour lui.
00:47:37Il voudrait mieux qu'il soit en bonne santé.
00:47:39Et il est tout à fait suffisamment
00:47:41conscient pour se dire
00:47:43et nous dire de temps en temps
00:47:45pourquoi est-ce que je suis comme ça.
00:47:47Mais il vaut mieux vivre.
00:47:49Et sa vie vaut la peine d'être vécue.
00:47:51Et sa vie, elle est souvent belle.
00:47:53Mais c'est certain
00:47:55qu'il souffre
00:47:57d'une maladie qu'il a
00:47:59et qu'à vue d'homme,
00:48:01on ne sait pas pour le moment guérir.
00:48:03Alors,
00:48:05je conseille d'ailleurs
00:48:07la lecture de ce livre
00:48:09qui a 22 ans.
00:48:1122 ans plus tard, je vais vous dire une chose,
00:48:13mon cher Alexandre.
00:48:15C'est du jour où j'ai lu ce livre
00:48:17que vous m'avez fait la grâce de m'offrir
00:48:19au Parlement européen, je me souviens très bien du jour.
00:48:21Je l'ai lu très vite
00:48:23que je me suis dit, alors là, ce type,
00:48:25vous, parce que je ne vous connaissais
00:48:27pas si bien,
00:48:29impeccable.
00:48:31Vous m'avez beaucoup séduit à travers ce livre.
00:48:33Bien sûr, je dois dire, parce qu'elle est touchante.
00:48:35Vous y mettez
00:48:37tout de vous, beaucoup de sensibilité,
00:48:39beaucoup d'amour,
00:48:41beaucoup de talent
00:48:45pédagogique et aussi
00:48:47beaucoup de connaissances juridiques.
00:48:49Que dirions-nous aujourd'hui ?
00:48:51Qu'avons-nous à dire
00:48:53à nos contemporains pour qu'ils
00:48:55cessent de considérer comme allant d'elle-même
00:48:57j'allais dire l'euthanasie,
00:49:03mais commençons par l'eugénisme.
00:49:05Allant de lui-même, l'eugénisme.
00:49:07C'est-à-dire, on supprime ce qui n'est pas dans la norme.
00:49:11Vous disiez tout à l'heure,
00:49:13je ne vous gourmande pas, nous avons déjà eu
00:49:15un petit différent tout à l'heure
00:49:17à propos de l'Union européenne,
00:49:19en sortant d'y rester.
00:49:21Vous avez dit tout à l'heure, c'est indépendant
00:49:23de la question de l'avortement, je ne crois pas.
00:49:25C'est pas tout à fait la même logique.
00:49:27C'est quand même des gens qui ont choisi d'avoir un enfant.
00:49:29Vous vous élevez contre l'avortement
00:49:31thérapeutique, ça c'est un fait,
00:49:33qui d'ailleurs est étendu
00:49:35à des mois et des mois
00:49:37et des mois après la grossesse.
00:49:39Pratiquement jusqu'à la naissance.
00:49:41C'est-à-dire que c'est un infanticide.
00:49:43Quand on invoque l'avortement...
00:49:45A raison non pas de la souffrance de la mère,
00:49:47mais de qui est l'enfant.
00:49:49C'est en ça que l'IMG et l'IVG
00:49:51ne sont pas du tout la même chose.
00:49:53Comment faire ?
00:49:55Bien que la philosophie soit assez
00:49:57proche, je vais vous proposer
00:49:59une solution.
00:50:01Nous sommes dans les deux cas dans la culture de mort.
00:50:03Je vais vous proposer une solution dont vous verrez
00:50:05qu'elle est un peu une pirouette, mais pas uniquement.
00:50:07Allons-y.
00:50:09Que tous ces gens retournent voir,
00:50:11ils sont combien ? 10, 11 millions
00:50:13à être allés voir le film
00:50:15Un Petit Truc en Plus,
00:50:17qui
00:50:19traite
00:50:21uniquement d'un groupe
00:50:23de personnes handicapées.
00:50:2511 millions ? Oui. C'est le succès
00:50:27cinématographique de l'année,
00:50:29mais sans précédent.
00:50:31C'est considérable.
00:50:33Et vous suivez une équipe
00:50:35de personnes handicapées,
00:50:37donc une grande partie d'entre eux
00:50:39sont porteurs d'une trésorerie 21.
00:50:41Les Français
00:50:43ont trouvé ce film formidable.
00:50:45On trouvait toutes ces personnes handicapées
00:50:47extrêmement sympathiques et formidables.
00:50:49On versait une larme en regardant le film.
00:50:51Il y a maintenant qu'ils se retournent
00:50:53vers eux-mêmes et qu'ils se disent
00:50:55est-ce que c'est uniquement au cinéma
00:50:57ou est-ce que dans la vraie vie
00:50:59je suis capable également
00:51:01de les trouver formidables ? Et voilà.
00:51:03Là est la question.
00:51:05On a déjà eu le coup il y a
00:51:0720 ans avec le film qui s'appelait
00:51:09je crois Le Huitième Jour.
00:51:11Je me souviens du nom de l'acteur Pascal Duquesne
00:51:13qui avait été un immense
00:51:15succès cinématographique.
00:51:17Le centre de frères je crois.
00:51:19Alors à chaque fois,
00:51:21ça a été la même chose pour Duquesne
00:51:23comme pour le film de Harkus
00:51:25un petit truc en plus.
00:51:27Tous ces gens-là descendent
00:51:29les marches du festival de Cannes,
00:51:31tout le monde applaudit, tout le monde
00:51:33pleurniche, tout le monde trouve ça merveilleux.
00:51:35Et maintenant, mettez ça
00:51:37dans la vraie vie les gars.
00:51:39Transformez l'essai
00:51:41et dites-vous que ça vaut la peine
00:51:43d'être essayé.
00:51:45Je ne jette pas la pierre aux gens
00:51:47qui n'y arrivent pas.
00:51:49Il y a des gens qui sont déjà dans des situations très difficiles.
00:51:51Qui voient arriver,
00:51:53je ne sais pas, j'imagine,
00:51:55une femme seule
00:51:57qui voit arriver en plus
00:51:59un enfant handicapé
00:52:01qui est dans une situation économique
00:52:03précaire qui...
00:52:05Il faut tenir compte de tout.
00:52:07Voilà. Moi c'était plus facile.
00:52:09Nous on avait déjà des enfants
00:52:11en bonne santé, on était
00:52:13un couple, une famille, on avait
00:52:15une situation
00:52:17qui allait bien.
00:52:19On pouvait supporter le choc.
00:52:21C'est un choc.
00:52:23Mais on pouvait le supporter. C'est plus dur pour d'autres.
00:52:25Mais tout le monde doit se poser la question.
00:52:27Faisons les choses en principe.
00:52:29On ne porte pas atteinte
00:52:31à la vie humaine
00:52:33qui est un mystère. Pour les chrétiens
00:52:35que nous sommes, vous l'êtes.
00:52:37Vous êtes chrétien, vous êtes catholique,
00:52:39pratiquant.
00:52:41Je joinds les mains immédiatement.
00:52:43Pas du tout, Antégrise, contre avoir un portrait
00:52:45de vous fait sur vous
00:52:47par
00:52:49Le Monde d'Aujourd'hui.
00:52:51Le Monde.
00:52:53Bon. Pas Antégrise du tout,
00:52:55c'est le chante-timoigne.
00:52:57Mais évidemment, ce qui est derrière cette question
00:52:59dont nous évoquons,
00:53:01dont nous parlons,
00:53:03c'est la question de la foi.
00:53:05De la foi dans la vie
00:53:07et qui est un des cultes
00:53:09entretenus
00:53:11au fil des siècles et des millénaires
00:53:13par la religion catholique.
00:53:15C'est elle qui manque.
00:53:17C'est peut-être cette dimension de la foi
00:53:19et de l'éducation du cœur
00:53:21contemporain
00:53:23que la foi a arrivé
00:53:25à entretenir pendant des siècles.
00:53:27Le cœur de nos contemporains est sec,
00:53:29Alexandre Varro.
00:53:31C'est peut-être ce que j'évoquais tout à l'heure en parlant de la parabole
00:53:33des talents.
00:53:35Il y a des vies plus douloureuses
00:53:37que d'autres.
00:53:39Mais il y a la nécessité de tirer le meilleur
00:53:41de ce qu'on est
00:53:43et d'assumer
00:53:45ses qualités.
00:53:47Il y a des gens qui en reçuent
00:53:49énormément et qui en font peu de choses.
00:53:51Et ceux-là seront jugés
00:53:53probablement sévèrement, même si j'espère
00:53:55que l'enfer est vide.
00:53:57Vous l'espérez ?
00:53:59Vous êtes allé le visiter déjà ?
00:54:01Il ne faut pas espérer que l'enfer soit vide.
00:54:03Bon, c'est une question théologique.
00:54:05Ne nous hasardons pas
00:54:07sur ce terrain.
00:54:09Bien que nous puissions
00:54:11séjourner sur cette question-là,
00:54:13le pape Jean-Paul II a stigmatisé la culture de mort
00:54:15en mettant dans le même sac
00:54:17ce dont nous parlons,
00:54:19c'est-à-dire le génisme,
00:54:21rampant et hélas de moins en moins rampant,
00:54:23l'avortement
00:54:25thérapeutique, mais aussi l'avortement
00:54:27tout court. C'est toujours la même
00:54:29sécheresse du cœur. On se débarrasse
00:54:31du marmot parce que c'est plus
00:54:33simple. On tue des enfants
00:54:35en avortant.
00:54:37Vous avez remarqué...
00:54:39C'est trop radical.
00:54:41Non, non, non.
00:54:43Je vais vous dire ce que j'en pense.
00:54:45D'abord, je suis très
00:54:47amusé de voir que le pape François
00:54:49est extrêmement radical
00:54:51sur la question de l'avortement.
00:54:53Et que le pape François, dont la nature
00:54:55est assez progressiste,
00:54:57et que les progressistes
00:54:59applaudissent sans cesse
00:55:01parce qu'ils le trouvent formidable.
00:55:03Ce pape dont ils se disent
00:55:05il est comme nous, etc.
00:55:07Et puis, de temps en temps, il leur remet une baffe
00:55:09sur la question de l'avortement
00:55:11comme il vient de le faire chez les Belges
00:55:13en disant, allez-y chez Belges,
00:55:15je vais engager moi-même le procès
00:55:17en béatification du roi Baudouin
00:55:19qui avait refusé de signer la loi sur l'avortement
00:55:21et c'est moi qui va le faire.
00:55:23Et alors là, pétrification du monde progressiste.
00:55:25Donc,
00:55:27il n'est pas sans paradoxe.
00:55:29En fait, de temps en temps,
00:55:31les gens se rendent compte qu'il est catholique.
00:55:33Mais les progressistes eux-mêmes
00:55:35sont incohérents.
00:55:37Donc,
00:55:39ça une première observation.
00:55:41La deuxième, c'est que je ne suis pas pape,
00:55:43donc je vais vous répondre
00:55:45en responsable politique
00:55:47que je suis désormais.
00:55:51Et pas en philosophe
00:55:53que je ne suis pas.
00:55:55Il y a ce qu'on peut faire.
00:55:59Et si je fais de la politique,
00:56:01je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:56:03c'est parce que j'espère pouvoir encore faire des choses
00:56:05dans le temps qui m'est donné.
00:56:07Il n'y a pas de majorité
00:56:09en France,
00:56:11mais pas du tout, pour modifier
00:56:13la situation
00:56:15sur l'interruption volontaire de grossesse.
00:56:17Les Français sont contents de cette loi,
00:56:19la soutiennent à 80 ou 85%,
00:56:21donc
00:56:23cette loi ne changera pas.
00:56:25Ça n'est pas un objet politique,
00:56:27c'est un non-sujet.
00:56:29La question que je me poserais,
00:56:31si j'étais membre d'un gouvernement,
00:56:33si j'étais aux affaires,
00:56:35ça n'est pas
00:56:37de changer une loi qui est approuvée
00:56:39par les Français.
00:56:41Donc, il n'y a pas de majorité pour le faire,
00:56:43c'est les Français qui décident.
00:56:45Vous faites un référendum sur l'IVG,
00:56:47ce référendum, il est gagné ou la main
00:56:49par les gens qui sont pour l'IVG.
00:56:51Donc, c'est les Français qui gouvernent.
00:56:53Attendez, non seulement vous êtes républicain,
00:56:55Alexandre Varaud,
00:56:57mais en plus, vous êtes démocrate.
00:56:59C'est effrayant, j'ai des amis insupportables.
00:57:01J'accumule.
00:57:03Je suis absolument, absolument démocrate.
00:57:05Vous vous doutez,
00:57:07parce que la majorité tranche une question morale,
00:57:09elle est tranchée.
00:57:11Et pourtant, la question morale me peur.
00:57:13Si on écoutait un petit peu plus
00:57:15la majorité des Français, il y aurait
00:57:17beaucoup moins de problèmes.
00:57:19On rétablirait aussi la peine de mort.
00:57:21Je ne pense pas que ça entre dans vos vues.
00:57:23C'est un peu incertain.
00:57:25Il y a une majorité un peu fluctuante.
00:57:27Je ne suis pas favorable à ce qu'on la rétablisse.
00:57:29Mais revenons à notre question.
00:57:31C'est toujours le sujet de la vie.
00:57:33Revenons à notre question de l'avortement.
00:57:35Je ne pense pas du tout qu'il soit possible
00:57:37de changer cette loi et que ce soit le vœu
00:57:39de nos contemporains.
00:57:41Par contre, on peut se poser une question.
00:57:43Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
00:57:45pour 100 enfants qui naissent,
00:57:4734, puisque ce sont les chiffres exacts,
00:57:49font l'objet d'un avortement ?
00:57:51Donc, si vous faites une règle de 3...
00:57:53Font l'objet d'un avortement,
00:57:55c'est-à-dire sont assassinés.
00:57:57Si vous faites une règle de 3,
00:57:59il y a à peu près un enfant sur 4
00:58:01qui va faire l'objet d'un avortement.
00:58:03C'est considérable.
00:58:05Sur 3 ?
00:58:07Non, c'est 100 qui naissent et 34
00:58:09qui font l'objet d'un avortement.
00:58:11Donc, c'est sur 134. Ça fait à peu près 25%.
00:58:13Le quart.
00:58:15C'est considérable.
00:58:17La question qui se pose, c'est pourquoi
00:58:19on ne bouge pas ?
00:58:21Parce que cet avortement,
00:58:23il existe depuis 1975,
00:58:25c'est-à-dire un demi-siècle.
00:58:27Donc, ça n'est pas d'hier.
00:58:29Les moyens de contraception,
00:58:31je pense que les plus crétins
00:58:33de nos contemporains sont au courant
00:58:35de l'existence
00:58:37de la pilule, du stérilet,
00:58:39de la capote,
00:58:41de l'abstinence,
00:58:43du coitus interruptus...
00:58:45Il y a quand même des moyens pour ne pas avoir d'enfants
00:58:47qui vont se débrouiller.
00:58:49Pourquoi est-ce que,
00:58:51malgré tout ça,
00:58:53l'avortement, non seulement,
00:58:55ne diminue pas, mais augmente légèrement ?
00:58:57Ça, c'est la question que je me poserais
00:58:59si j'étais ministre de la Santé.
00:59:01Parce que c'est une souffrance.
00:59:03Pour la plus grande partie des femmes,
00:59:05le recours à l'avortement,
00:59:07c'est pas...
00:59:09C'est trop sympa.
00:59:11Je le fais.
00:59:13C'est pas une grande partie d'entre elles.
00:59:15J'en ai parlé encore la semaine dernière
00:59:17avec une femme qui m'a dit ça au cours d'un déjeuner.
00:59:19Et moi, j'ai avorté.
00:59:21Je ne comprenais pas pourquoi elle me parlait de ça.
00:59:23C'était la première fois que je la rencontrais.
00:59:25Parce qu'elle en souffrait.
00:59:27Parce que ça avait 20 ans et qu'elle en souffrait encore.
00:59:29Donc, c'est pas un truc marrant.
00:59:31Ça reste.
00:59:33Il y a quelques exceptions
00:59:35de gens qui font ça.
00:59:37Mais pour la grande majorité
00:59:39des 230 000 avortements par an,
00:59:41c'est une blessure
00:59:43pour la femme
00:59:45et éventuellement pour l'homme.
00:59:47Et donc,
00:59:49si on peut éviter...
00:59:51Si on peut éviter les blessures,
00:59:53on les évite.
00:59:55Donc, il faudrait chercher
00:59:57le moyen, non pas d'interdire
00:59:59l'avortement, mais qu'il y en ait moins.
01:00:01Tout simplement.
01:00:03Et donc, je ne sais pas
01:00:05que les gens soient mieux informés sur les modes de contraception.
01:00:07Ça pourrait déjà être une manière de faire.
01:00:09Je livre un témoignage.
01:00:11Il y a plusieurs années, j'ai avorté.
01:00:13Je me suis rendu compte que je n'avais pas avorté.
01:00:15J'avais tué mon enfant puisque je lui parlais.
01:00:17Quand il était dans mon ventre,
01:00:19j'avais pris l'habitude de lui parler.
01:00:21Et pourtant, je l'ai tué.
01:00:23Est-ce que vous vous rendez compte
01:00:25par ces journées, sur cette question
01:00:27qui déborde
01:00:29nos pauvres vies,
01:00:31que nous nous enfonçons,
01:00:33sous prétexte que la majorité est d'accord,
01:00:35dans une civilisation
01:00:37qui prend l'habitude de tuer
01:00:39les enfants dont on estime
01:00:41qu'ils ne seront pas conformes
01:00:43à nos canons,
01:00:45à tuer les enfants dont on estime
01:00:47qu'on n'a pas les moyens de les élever,
01:00:49c'est-à-dire qu'on s'en débarrasse,
01:00:51à tuer les personnes âgées
01:00:53parce qu'elles sont âgées,
01:00:55en attendant de tuer
01:00:57des personnes qui ne sont pas âgées du tout,
01:00:59pour faire une affaire qui a des frais lacroniques aussi,
01:01:01mais on ne va pas s'y apesantir,
01:01:03mais qui était très profondément malade.
01:01:05Ces affaires,
01:01:07j'ai oublié son nom d'ailleurs,
01:01:09Lambert,
01:01:11on s'enfonce
01:01:13dans une civilisation
01:01:15qui prend l'habitude de tuer tout ce qui dépasse.
01:01:17Oui, semble-t-il,
01:01:19le gouvernement à peine élu
01:01:21n'a rien eu de plus pressé
01:01:23que de remettre sur la table
01:01:25ce texte dont finalement personne ne veut,
01:01:27à part quelques excités,
01:01:29la question de l'euthanasie.
01:01:31Donc effectivement...
01:01:33On n'a pas rien à reprocher aux fascistes,
01:01:35enfin aux nazis.
01:01:37Je vous vois après dire
01:01:39on tue à tous les bouts.
01:01:41On tue tout ce qui dépasse.
01:01:43L'euthanasie,
01:01:45il va falloir qu'ils se mettent,
01:01:47qu'ils règlent leurs problèmes avec les soignants,
01:01:49parce qu'ils n'ont pas du tout envie.
01:01:51Ils ne sont pas devenus médecins, infirmières,
01:01:53pour tuer des gens, ils sont venus pour les sauver.
01:01:55Attention, demain monsieur, on vous égouille.
01:01:57Bon appétit ce soir,
01:01:59mais demain on vous égouille.
01:02:01On imagine toutes les dérives possibles de cela,
01:02:03mais pourquoi ?
01:02:05C'est toujours la même histoire.
01:02:07Moi, ça a été terrible,
01:02:09l'agonie de mon père,
01:02:11dans des circonstances atroces,
01:02:13vous vous rendez pas compte,
01:02:15il vaut mieux vivre que souffrir.
01:02:17Je leur propose un truc.
01:02:19Plutôt que de dépenser 1,4 milliard
01:02:21pour nettoyer la Seine,
01:02:23pour permettre à 30 crétins de nager
01:02:25pendant 30 minutes,
01:02:27et d'avoir ensuite la chiasme
01:02:29pendant 15 jours,
01:02:31par 400 millions,
01:02:33on peut créer une quinzaine de centres de soins palliatifs
01:02:35de manière pérenne.
01:02:37Le grand combat, c'est les soins palliatifs.
01:02:39Voilà une dépense qui serait un peu plus intéressante.
01:02:41Comme je suis heureux de vous entendre dire.
01:02:43Les soins palliatifs, ça marche extrêmement bien.
01:02:45Mon père s'est éteint
01:02:47à la maison Jeanne Garnier.
01:02:51C'est un temple de l'humanité.
01:02:53Un centre du soin palliatif parisien
01:02:55formidable, entouré de gens formidables.
01:02:57Et de l'humanité la plus pure.
01:02:59On pouvait se parler,
01:03:01on pouvait échanger.
01:03:03Il a organisé en pleine conscience
01:03:05ses propres obsèques.
01:03:09Voilà, c'est possible.
01:03:11Donc la dignité,
01:03:13elle est liée à la manière dont on s'occupe de vous.
01:03:15A l'amour qu'on vous manifeste.
01:03:17Et à la manière dont vous pouvez le recevoir.
01:03:19Et donc, soins palliatifs,
01:03:21soins palliatifs, soins palliatifs.
01:03:23Et rien d'autre.
01:03:25Il ne faut pas tuer les gens.
01:03:27Un sur deux.
01:03:29Alors nous voilà dans votre
01:03:31coeur
01:03:33qui est au fond
01:03:35le christianisme, un christianisme
01:03:37très éclairé.
01:03:41Tout de même, j'aimerais qu'on reprenne
01:03:43un jour cette conversation avec ou sans caméra
01:03:45Alexandre, parce que l'idée
01:03:47que la majorité puisse trancher
01:03:49d'une question morale de cette importance
01:03:51ne me plaît pas trop.
01:03:53Parce que la majorité aussi
01:03:55a 10 ans pour l'euthanasie.
01:03:57Or c'est tranché très vite une question
01:03:59qui dépasse de beaucoup
01:04:01la passagère majorité
01:04:03et non instruite majorité
01:04:05d'une population à un moment donné.
01:04:07Je ne vois pas de moyens
01:04:09actuellement d'échapper au choix démocratique.
01:04:11Qui me paraît
01:04:13de manière churchilienne
01:04:15le seul régime possible.
01:04:19Il disait
01:04:21je crois le pire des régimes
01:04:23de tous les autres.
01:04:25Je demande à examiner
01:04:27tous les autres avant de savoir s'ils sont pires.
01:04:29Je pense qu'ils sont meilleurs.
01:04:31En tous les cas, la question de cette importance
01:04:33ne doit pas être laissée, à mon avis, au choix démocratique.
01:04:35Surtout quand on va jusqu'à
01:04:37autre pire dans votre jardin
01:04:39jusqu'à
01:04:41installer cette culture de mort
01:04:43sur les espèces de l'avortement
01:04:45dans la constitution
01:04:47comme s'il n'y avait rien de plus
01:04:49irréfragable, le plus sacré
01:04:51que l'autorisation de tuer des enfants.
01:04:53Quand on n'a rien d'autre à faire
01:04:55dans la vie politique
01:04:57on envoie des symboles.
01:04:59Ce n'est pas une raison
01:05:01pour le RN d'ajouter foi
01:05:03à ce genre de démarche.
01:05:05C'est une définition des politiciens
01:05:07d'être des manipulateurs de symboles.
01:05:09Quand on est incapable
01:05:11d'empêcher le déficit
01:05:13quand on est incapable d'empêcher les gens
01:05:15de vivre dignement de leur travail
01:05:17quand on est incapable de faire barrage à l'immigration
01:05:19d'empêcher l'insécurité
01:05:21de tout ce qui s'occupe
01:05:23véritablement des gens
01:05:25on leur fait croire que le sujet important
01:05:27de l'instant c'est de constitutionnaliser l'IVG
01:05:29ce qui était d'autant plus ridicule
01:05:31que les juristes avertis savent qu'il était
01:05:33déjà constitutionnalisé
01:05:35il y avait déjà un arrêt du conseil constitutionnel
01:05:37il y a au moins 15 ans
01:05:39qu'il intégrerait dans le bloc de constitutionnalité.
01:05:41Le droit de tuer des enfants était
01:05:43au summum de nos valeurs.
01:05:45Il s'agissait de distraire
01:05:47le peuple des vrais sujets.
01:05:49Alexandre Varro, est-ce que tout cela
01:05:51ne tient pas finalement
01:05:53à l'avenir
01:05:55au sort de la chrétienté
01:05:57française ou la chrétienté européenne ?
01:05:59Vous défendez l'Europe, certes
01:06:01mais comment défendre l'Europe
01:06:03sans défendre son substrat culturel, la chrétienté
01:06:05et comment penser à un avenir
01:06:07pour la France qui ne se restaure pas
01:06:09à tout le moins
01:06:11sur une base minimale
01:06:13d'une élite agissante
01:06:15de la vieille et la traditionnelle chrétienté française ?
01:06:17Je parle un langage
01:06:19abscon pour vous
01:06:21ou un petit peu dépassé ?
01:06:23Non, ce n'est pas un langage que je comprends
01:06:27L'Europe ne serait rien sans ce grand manteau
01:06:29d'église
01:06:31et de couvent
01:06:33et sans le grand élan
01:06:35monastique
01:06:37qui a permis
01:06:39de civiliser l'Europe.
01:06:41Et puis la chrétienté des européens, c'est-à-dire
01:06:43le don de soi, le déplacement de l'égoïsme
01:06:45qu'on ne retrouve pas nécessairement
01:06:47en Chine ni aux Etats-Unis
01:06:49Bien sûr, et une
01:06:51conception de l'homme, de sa liberté
01:06:53individuelle, de son rôle
01:06:55dans la société qui est propre
01:06:57à la chrétienté
01:06:59Le service des autres
01:07:01et qui existe encore
01:07:03malgré tout, il y a encore une chrétienté
01:07:05après la chrétienté. La preuve, c'est
01:07:07elle qui nous enfonce sur le dossier de l'immigration
01:07:09C'est parce que nous avons le souci des autres que nous ouvrons nos portes
01:07:11Donc
01:07:13tout ça
01:07:15nous a fondés
01:07:17Jacques Chirac a commis
01:07:19un péché
01:07:21contre l'esprit en refusant
01:07:23d'admettre, sous je ne sais quelle
01:07:25pression
01:07:27d'intégrer
01:07:29dans ce qui était le projet de constitution
01:07:31européenne, les racines chrétiennes
01:07:33de l'Europe, que même Nicolas
01:07:35Sarkozy
01:07:37en a reconnu l'existence par la suite, bon
01:07:39ça ne sera jamais écrit d'une part
01:07:41si ce n'est dans nos cœurs
01:07:43et
01:07:45franchement, il faut être
01:07:47soit très malveillant, soit très crétin
01:07:49pour ne pas savoir que l'Europe
01:07:51a des racines chrétiennes
01:07:53pas uniquement
01:07:55on renverra aux fameuses phrases de De Gaulle
01:07:57Rome, la Grèce
01:07:59voilà
01:08:01Oui
01:08:03mais ce sont les mêmes racines
01:08:05moi je vois avec mes
01:08:07camarades au Parlement européen
01:08:09sur ces sujets là, quand je parle avec un portugais
01:08:11ou avec un hongrois
01:08:13on ne parle pas la même langue mais on parle les mêmes choses
01:08:15Et au fait, quand vous voyagez en Europe
01:08:17puisque les députés européens ont quelques facilités
01:08:19ce qui est tout à fait normal pour voyager
01:08:21dans quel pays iriez-vous le plus
01:08:23avec le plus d'intérêt ou de curiosité
01:08:25ou de gourmandise ?
01:08:27Alors trois pays, l'Italie
01:08:29l'Italie et l'Italie
01:08:31Je pensais que vous alliez dire
01:08:33l'Italie, l'Espagne et le Portugal
01:08:35Non, j'ai un tropisme
01:08:37ça fait rire
01:08:39nos enfants parce qu'à chaque fois qu'ils apprennent
01:08:41que leurs parents préparent un voyage
01:08:43ils disent, quelle surprise
01:08:45où vont-ils se rendre ?
01:08:47Mais où en Italie ?
01:08:49Retourner là où nous sommes déjà allés
01:08:51De Côme, de Chateauerve
01:08:53Aller là où nous ne sommes pas encore allés
01:08:5515 fois à Venise, 20 fois à Rome
01:08:574 fois à Naples
01:08:59Il a été essuyé aussi, faites attention à le suivre
01:09:01il a beaucoup d'appétit
01:09:03Non, c'est le plus beau pays du monde
01:09:07après la France, juste après
01:09:09Alors revenons-en à cette affaire de la chrétienté
01:09:11qui me travaille beaucoup
01:09:13Est-ce que c'est en avocat chrétien
01:09:15que vous avez défendu la manif pour tous ?
01:09:19On ne cesse jamais d'être chrétien
01:09:21Chrétien et latin
01:09:23donc si je comprends bien l'Italie n'est pas arrivée par hasard
01:09:25Je vais quand même vous dire non
01:09:27Je vais quand même vous dire non
01:09:29Il n'y a pas d'avocat chrétien
01:09:31Il n'y a pas d'avocat chrétien
01:09:33et pas plus qu'il y a d'homme politique chrétien
01:09:35Il n'y a pas de politique chrétienne
01:09:37et il n'y a pas de défense chrétienne
01:09:39Ah bon ?
01:09:41Alors là on entre dans des nuances subtiles
01:09:43Je ne pense pas qu'il puisse exister
01:09:45Nous allons faire une autre émission Alexandre
01:09:47Je ne pense pas qu'il puisse exister un parti politique
01:09:49et d'ailleurs quand certains en ont pris le nom
01:09:51ça a toujours été désastreux
01:09:53aussi bien en Italie qu'en Allemagne
01:09:55La démocratie chrétienne
01:09:57n'avait généralement rien de chrétien
01:09:59C'était le repère
01:10:01de toutes les turpitudes
01:10:03assez rapidement
01:10:05En Italie et en Allemagne c'est avéré
01:10:07Donc je ne crois pas
01:10:09à la politique chrétienne
01:10:11Je pense que les gens qui ont des engagements chrétiens
01:10:13ça ne peut pas les abandonner
01:10:15à chaque instant de leur vie
01:10:17On n'est pas chrétien le dimanche entre 11h et midi
01:10:19On l'est toute la semaine
01:10:21La politique tirée des écritures
01:10:23Ça vous habite ou ça ne vous habite pas
01:10:25Mais pour autant
01:10:27À César ce qu'est à César
01:10:29Voilà
01:10:31C'était pour des raisons plus techniques
01:10:33Je crois au magistère du Saint-Père
01:10:35Successeur de Pierre
01:10:37Mais les instructions
01:10:39que me donne
01:10:41actuellement le Pape François
01:10:43en matière d'immigration je n'ai pas l'intention de les suivre
01:10:45Voilà
01:10:47Donc vous voyez
01:10:49il peut y avoir une différence
01:10:51entre les choix politiques
01:10:53et l'engagement
01:10:55L'engagement de foi
01:10:57La foi elle vous tombe dessus
01:10:59Parfois elle vous a été donnée enfant
01:11:01et puis vous l'avez fait
01:11:03croître, croire à soi
01:11:05vous l'avez acclimaté à votre personnalité
01:11:07Voilà
01:11:09Mais
01:11:11je ne crois pas du tout
01:11:13que ça soit un fait politique
01:11:15Au moment du mariage pour tous
01:11:17il y a déjà le Pax
01:11:19Je ne vois pas bien l'utilité quand on sait ce qu'est devenu le mariage
01:11:21D'abord je commence par me demander
01:11:23pourquoi ces gens veulent se marier
01:11:25Il n'y a plus rien dans le mariage
01:11:27C'est fait pour les enfants
01:11:29En fait le divorce est tellement facile aujourd'hui
01:11:31c'est une révocation anatome le divorce
01:11:33Vous n'avez même plus besoin d'un juge pour divorcer
01:11:37Donc pourquoi donc
01:11:39les personnes homosexuelles
01:11:41veulent s'emparer
01:11:43de ce truc totalement vide
01:11:45Pourquoi voudraient-ils jouer
01:11:47à être des hétérosexuels
01:11:49Déjà je ne comprends pas
01:11:51parce que ça donne finalement à peu près à 100%
01:11:53les mêmes droits
01:11:55Et puis je vois surtout
01:11:57que l'on est dans la roue à cran
01:11:59comme toujours dans la vie politique
01:12:01C'est la même chose avec l'Union Européenne
01:12:03On s'engage
01:12:05C'est à dire qu'on fait un premier truc
01:12:07et que le premier prépare le deuxième
01:12:09qui prépare le troisième
01:12:11Et que derrière le mariage il y aura le fait
01:12:13mais nous sommes mariés comme vous
01:12:15donc nous avons le droit d'avoir des enfants comme vous
01:12:17et comme nous ne pouvons pas avoir des enfants
01:12:19mais que nous avons le droit
01:12:21d'avoir des enfants parce que nous sommes mariés
01:12:23donc GPA
01:12:25C'est là le hic
01:12:27C'est là le sujet
01:12:29Pas question
01:12:31parce qu'on n'achète pas des enfants
01:12:33La femme
01:12:35porteuse
01:12:37c'est un esclave au sens propre
01:12:39C'est quelqu'un que l'on paye
01:12:41pour qu'elle porte
01:12:43et qu'elle abandonne à l'enfant à sa naissance
01:12:45C'est un pipot
01:12:47La GPA éthique
01:12:49c'est un pipot énorme
01:12:51C'est vraiment pour les gogos qui croient que ça existe
01:12:53ou plutôt pour les manipulateurs
01:12:55La GPA éthique c'est un truc
01:12:57qui cherche à nous faire croire que
01:12:59les gens ne seront pas payés
01:13:01ils seront juste indemnisés
01:13:03Vous connaissez beaucoup de femmes
01:13:05qui ont envie d'être enceintes pendant 9 mois
01:13:07d'un enfant qu'elles vont abandonner
01:13:09uniquement pour faire plaisir
01:13:11uniquement pour faire plaisir aux voisins paliers
01:13:13On dit qu'il y en a en Roumanie
01:13:15en Inde
01:13:17en plusieurs pays asiatiques
01:13:19des établissements où des femmes
01:13:21sont accueillies pour accoucher
01:13:23après quoi on vend sur internet les enfants
01:13:25Vous le savez ça
01:13:27Et comment se fait-il que nos contemporains
01:13:29ne le savent pas et acceptent ça
01:13:31comme étant le fruit de l'évolution
01:13:33du progressisme
01:13:35Parce qu'ils trouvent que c'est gentil
01:13:37et que d'avoir
01:13:39un tout petit on ne peut pas refuser ça
01:13:41parce qu'il y a un droit à l'enfant
01:13:43alors qu'il faut
01:13:45inverser les choses, c'est l'enfant qui a des droits
01:13:47c'est pas
01:13:49les parents putaifs
01:13:51Il n'aura pas le droit d'avoir un père
01:13:53C'est pas les parents putatifs qui ont des droits
01:13:55Donc un enfant il a le droit, autant que la vie le permet
01:13:57parfois il y a des malheurs, il y a des morts
01:13:59Il ne faut pas créer les malheurs soi-même
01:14:01Donc autant que possible
01:14:03c'est mieux d'avoir un père et une mère
01:14:05parce que
01:14:07l'altérité aide à se construire
01:14:09et qu'on voit bien
01:14:11dans l'éducation des enfants
01:14:13que quand il y a un père et une mère
01:14:15les deux ne parlent pas de la même manière aux enfants
01:14:17ne règlent pas les mêmes problèmes
01:14:19ne règlent pas les problèmes de la même manière
01:14:21que les enfants ne viennent pas les voir pour les mêmes choses
01:14:23et que donc c'est une richesse
01:14:25quand c'est possible d'avoir ça dans une famille
01:14:27Alors parfois
01:14:29le père ou la mère va mourir
01:14:31parfois l'un va s'en aller
01:14:33bon, ça ce sont les malheurs de la vie
01:14:35mais le construire habititio
01:14:37c'est pas une bonne idée
01:14:39enfin c'est pas une bonne idée
01:14:41c'est une très mauvaise idée
01:14:43et c'est pas être encouragé par le législateur
01:14:45Est-ce que les contemporains
01:14:47se posent la question, s'imaginent
01:14:49ce qu'aurait été leur vie sans leur père
01:14:51Posons la question
01:14:53à ceux qui acceptent la GPA
01:14:55c'est-à-dire mettre au monde des enfants
01:14:57qui ne sauront jamais qu'il est leur père
01:14:59et qui le chercheront toute leur vie
01:15:01avec les blessures
01:15:03et les conséquences des blessures
01:15:05c'est grave que cela comporte
01:15:07Vous n'auriez pas été le même sans votre père
01:15:09Bien sûr que non
01:15:11Chacun peut le dire
01:15:13Tout le monde connait le proverbe africain
01:15:15Si je vois loin
01:15:17c'est parce que je suis juché sur les épaules de mon père
01:15:19Et voilà
01:15:21Belle phrase, je la connaissais pas
01:15:23Si je vois loin, c'est que je suis juché sur les épaules de mon père
01:15:25Très bien
01:15:27Beaucoup de gens peuvent comprendre le rôle de leur père
01:15:29et pourtant acceptent la GPA
01:15:31Mais peut-être qu'il y a une ignorance, je me trompe
01:15:33Je pense qu'il y a une large part d'ignorance
01:15:35de pression sociale
01:15:37de pression médiatique
01:15:39C'est là où il faut être
01:15:41C'est le bon courant
01:15:43Et puis il y a les médias
01:15:45Les médias vous disent
01:15:47Vous êtes gentil si vous êtes pour ça
01:15:49Vous êtes gentil si vous êtes contre ça
01:15:51Vous êtes méchant
01:15:53Et c'est vrai que c'est une réflexion
01:15:55un petit peu complexe
01:15:57Nous avons donc
01:15:59abordé beaucoup de questions
01:16:01Vous êtes prêté à cet exercice
01:16:03spécialement passionné
01:16:05je dois dire
01:16:07sans préjudice des autres conversations que j'ai eues jusqu'à présent
01:16:09Mais
01:16:11quittons-nous sur des notes plus légères
01:16:13Vous nous avez apporté
01:16:15un stylo que l'on voit à l'écran
01:16:17qui montre que vous êtes
01:16:19aussi un homme de lettres
01:16:21lecteur, auteur
01:16:23Vous écrivez à la plume ?
01:16:25Alors un peu
01:16:27Je n'écris pas tant que ça
01:16:29Je dicte essentiellement
01:16:31J'ai pris l'habitude de dicter
01:16:35Ma pensée c'est d'adapter
01:16:37au fil du temps
01:16:39Si je dois écrire
01:16:43Ma plume ne va pas assez vite
01:16:45Et donc en dictant je peux aller au rythme
01:16:47qui convient pour moi
01:16:49Mais ça ce sont des amitiés personnelles
01:16:51Vous l'utilisez toujours ce stylo familial ?
01:16:53J'ai quand même quelques instruments
01:16:55d'écriture et notamment ce stylo que je vous ai montré
01:16:57Vous l'utilisez toujours ?
01:16:59Non je ne l'utilise plus
01:17:01puisque je l'ai donné
01:17:03C'est un stylo qui avait été offert
01:17:05par mon grand-père à mon père
01:17:07J'ai toujours connu mon père
01:17:09avec ce beau stylo guenée de cuir
01:17:11Qui a plus d'un siècle !
01:17:13Comme quoi vous êtes un peu
01:17:15conservateur
01:17:17Je l'ai reçu de mon père
01:17:19et à la naissance de mon
01:17:21premier petit-fils
01:17:23J'avais deux petites filles
01:17:25il y a six mois
01:17:27pour que ce stylo reste entre des mains masculines
01:17:29masculine
01:17:31Auresco référence
01:17:33masculine ?
01:17:35Attention je vais lire à Marine Le Pen ce que vous dites là
01:17:37Je l'ai donné à mon petit-fils
01:17:39sous l'usufruit
01:17:41de son père, mon fils
01:17:43Très bien, ça c'est du conservatisme
01:17:45pur sucre mon cher Alexandre
01:17:47Absolument, et au travers d'un stylo
01:17:49je vous laisse imaginer
01:17:51tout ce qu'un psychanalyste pourra penser de tout ça
01:17:53C'est riche
01:17:55Vous avez le temps de lire au milieu de tant d'activités
01:17:57politiques, juridiques,
01:17:59familiales
01:18:01Je dois lire malheureusement un peu trop de bêtises
01:18:03en anglais produites par le parlement européen
01:18:05mais ce sont les obligations de ma charge
01:18:07Je vous parle de lecture
01:18:09Qu'aimez-vous ?
01:18:11Quels sont vos auteurs favoris ?
01:18:13Le temps m'est un peu pris
01:18:15pour ça
01:18:17Alors mes trois auteurs favoris
01:18:19Alors mes trois auteurs favoris
01:18:21Dieu
01:18:23A l'heure est considérable
01:18:25Antoine Blondin
01:18:27Pour la pureté du style
01:18:29Nous sommes chez lui ici
01:18:31Nous sommes dans le quartier Lata
01:18:33Je fais partie des personnes à qui Antoine Blondin
01:18:35a donné une gifle
01:18:37Je rentrais
01:18:39j'étais un jeune homme
01:18:41Je rentre
01:18:43chez Castel dans la discothèque
01:18:45que vous avez peut-être connue
01:18:47Il y a un sas d'entrée
01:18:49et je vois Blondin
01:18:51qui sort dans l'état normal
01:18:53qui est le sien, c'est-à-dire complètement saoul
01:18:55Je dois avoir 18 ans
01:18:57J'abaisse la tête et je lui dis
01:18:59Bonsoir Maître
01:19:01Il me regarde
01:19:03Il avait espéré entrer à l'Académie Française
01:19:05Il me regarde l'œil vitreux et il m'allonge une claque
01:19:07Evidemment, pas rendre à Antoine Blondin
01:19:09La gifle reçue
01:19:11Et oui, il n'avait pas réussi à entrer à l'Académie
01:19:13Et voilà
01:19:15Mais la pureté
01:19:17La pureté de la langue
01:19:19L'élégance de la pensée
01:19:21Blondin, merveilleux
01:19:23Je ne vais vous donner que des hussards
01:19:25Il y en a bien d'autres
01:19:27En poésie, Verlaine
01:19:29Evidemment
01:19:31Il n'y a rien de plus beau
01:19:33semble-t-il que Verlaine
01:19:35Ce génie dépravé
01:19:39Ses histoires folles avec Rimbaud
01:19:43Le coup de pistolet
01:19:45La guerre
01:19:47Tout ça est merveilleux
01:19:51Vous aimez le XIXe
01:19:53En littérature, oui
01:19:55Politique, c'est intéressant
01:19:57C'est agité
01:19:59La peinture, c'est un peu plus conventionnel
01:20:03Et puis, pour des raisons
01:20:05à la fois littéraires et personnelles, Jacques Laurent
01:20:07parce qu'il se trouve que par des
01:20:09hasards de la vie
01:20:11je suis l'ayant droit
01:20:13de Jacques Laurent
01:20:17Jacques Laurent n'avait pas
01:20:19énormément d'amis
01:20:21Mon père était un de ses très chers amis
01:20:23Il y a beaucoup de littérature autour de vous
01:20:25C'est de trouver son ériquier
01:20:27Vous avez été longtemps
01:20:29et il n'est plus de ce monde
01:20:31le beau frère de Pierre-Guillaume Deroux
01:20:33l'éditeur
01:20:35le mari de votre soeur
01:20:37dont nous parlions tout à l'heure
01:20:39Si je vous parlais de peinture
01:20:41ça serait qui ?
01:20:43D'abord, ça y est, je cherchais
01:20:45le vers de Verlaine
01:20:47qui est le plus beau de la langue française
01:20:49Et comme le vent soufflé d'une embellie
01:20:51nous nous prétâmes tous à sa belle folie
01:20:55Quand vous avez écrit ça, vous pouvez retourner vous coucher
01:20:57C'est déjà pas mal
01:20:59Et comme le vent soufflé d'une embellie
01:21:01nous nous prétâmes tous à sa belle folie
01:21:03Vous me disiez en musique
01:21:05Peinture
01:21:07En peinture
01:21:11Moins 19ème
01:21:17Plus classique
01:21:19Plus vers Poussin
01:21:21L'Italie
01:21:23Bien sûr, Poussin c'est l'Italie
01:21:25Les grands italiens
01:21:27Mais plutôt la peinture du 16ème-17ème siècle
01:21:29Et la musique, il me souvient
01:21:31qu'il y avait, au cabinet de votre père
01:21:33et le vôtre
01:21:35une musique que l'on entendait quand on appelait
01:21:37qui était une chanson d'Henri Salvador
01:21:39Une chanson douce
01:21:41Oui, Henri Salvador, bien sûr
01:21:43Jeune, Mozart
01:21:45Beaucoup
01:21:47La Messe du Couronnement
01:21:49Don Juan
01:21:53Voilà, ça j'ai écouté ça trente fois
01:21:57Et puis maintenant plus peut-être la musique baroque
01:21:59Je prends pas assez de temps
01:22:01à écouter de la musique, malheureusement
01:22:03Très important dans l'éducation
01:22:05des enfants, la musique
01:22:07Je suis plus un enfant
01:22:09J'ai plus de reproches à me faire
01:22:11J'en écoute pas assez
01:22:13Mais si je sais ce que j'écouterais
01:22:15si je prenais le temps de le faire
01:22:17Vous savez ce qu'on dit
01:22:19Dieu doit beaucoup à Jean-Sébastien Bach
01:22:21C'est exact
01:22:23Écoutez, j'ai scrupule
01:22:25et un peu de chagrin de devoir
01:22:27mettre un terme à cette conversation
01:22:29qui m'a beaucoup passionné
01:22:31Je dis pas toujours, Alexandre Varro
01:22:33J'ai déjà annoncé d'entrée de jeu
01:22:35qu'elle serait riche, elle le fut
01:22:37Il n'est pas exclu que je vous demande
01:22:39de revenir un jour, car vous avez encore
01:22:41beaucoup de choses à dire
01:22:43Et peut-être pouvons-nous nous quitter
01:22:45sur cette chose merveilleuse que vous nous avez livrée
01:22:47et qu'il faut que nous sucions
01:22:49comme un bonbon délicieux
01:22:51ce verre de Verlaine, Alexandre Varro
01:22:53qui sera notre conclusion
01:22:55Et comme le vent soufflé est une embellie
01:22:57nous nous prétendons tous à sa belle folie
01:22:59Vive la langue française
01:23:01et vive la France
01:23:03Merci Alexandre Varro