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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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00:00Et bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Michel, ravi de vous retrouver pour une heure, passer en votre compagnie pour revenir sur l'actualité chargée des derniers jours.
00:12Le Big Bang, Michel, est venu cette semaine des Etats-Unis où Donald Trump a été élu haut la main face à Kamala Harris, la candidate démocrate que tous les médias donnaient pourtant archi-favorite.
00:21Que s'est-il passé pour que nos élutes n'aient rien vu venir ?
00:26Pourquoi en France aussi les médias ont-ils tous fait ou presque la campagne de Mme Harris en ostracisant à qui mieux mieux Donald Trump et en le traitant de fasciste ?
00:34On va y revenir avec vous.
00:35On se posera aussi cette question, Michel, en vrai.
00:38S'agit-il d'une révolte du peuple américain contre ses élites politiques dont il estime qu'elles l'ont trahi ?
00:43Est-ce le triomphe du souverainisme, un mot qui vous est cher ?
00:46Quelle leçon en tirer aussi pour la France et notre classe politique ?
00:50On entendra d'ailleurs Emmanuel Macron qui participait cette semaine à un sommet européen en Hongrie chez Monsieur Orban.
00:56Le président appelle ses partenaires de l'Union à se réveiller.
01:00Il tente de récupérer le leadership alors que l'Allemagne est affaiblie par la crise politique.
01:05Il a fait une drôle de comparaison entre les nations carnivores et les nations herbivores.
01:10Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez.
01:12On s'intéressera aussi au rôle du drôle de Monsieur Elon Musk qui a fait une campagne effrénée pour Donald Trump.
01:19Le président de SpaceX était présent au meeting.
01:22Il porte des projets pharaoniques pour l'espèce humaine.
01:25Ça vous interpelle ?
01:26Il veut l'emmener sur Mars et les équiper, nous équiper, d'un plan neurono.
01:31Est-ce que c'est un projet civilisationnel ou mégalo ?
01:35J'attends votre réponse aussi Michel.
01:36Enfin, entre thèmes, dans l'actualité, ces nouvelles agressions antisémites insupportables à Amsterdam
01:41perpétrées par des militants pro-palestiniens contre des supporters israéliens de football venus encourager leur équipe.
01:47La résurgence de l'antisémitisme le plus violent en Europe à la faveur du conflit à Gaza et au Liban
01:53laisse présager des heures sombres pour nos sociétés.
01:56Voilà, pour le sommaire de ce Face à Michel, on ferait Michel.
02:00Donald Trump, ça ne nous a pas échappé, a donc été élu 47e président des Etats-Unis.
02:04Déjouons tous les pronostics, on va y revenir.
02:07Il a été élu sur trois idées très simples.
02:081. Rendre sa grandeur à l'Amérique.
02:102. Redonner du pouvoir d'achat à ses concitoyens.
02:13Et 3. Contrôler les frontières des Etats-Unis.
02:15On va juste écouter, remercier ses électeurs, affirmer que c'est un mouvement de fond qui l'a porté au pouvoir.
02:21Et puis je vous passe la parole.
02:22D'abord, Donald Trump.
02:23Et je pense qu'on peut dire que c'est le plus grand mouvement politique qui n'ait jamais existé dans notre pays.
02:28Et même au-delà.
02:35Nous arrivons à un nouveau niveau de notre mouvement politique.
02:40Car nous allons aider notre pays, car il a besoin d'aide.
02:46Il a besoin d'aide, et il a besoin d'aide très gravement.
02:49Nous allons nous occuper de la frontière.
02:51Nous allons réparer tout ce qui concerne notre pays.
02:56Nous avons écrit l'histoire cette nuit.
02:59Voilà pour Donald Trump, Michel Onfray.
03:00Comment est-ce que vous analysez cette victoire de Donald Trump ?
03:03C'est la victoire d'un souverainiste contre les mondialistes.
03:06Donc ceux qui pensent encore en termes de droite et de gauche, je pense toujours qu'on peut réfléchir en termes de droite et de gauche.
03:11Il y a une droite souverainiste et une droite qui est mondialiste, une gauche souverainiste et une gauche mondialiste.
03:16Et lui, effectivement, il est là en train de nous dire, America first, l'Amérique d'abord, les Américains d'abord.
03:22Je trouve qu'il a entièrement raison.
03:24Le chef d'État est fait pour cheffer un État quand il reste un État.
03:27Il est là pour défendre ses concitoyens.
03:30C'est très exactement le contraire en France.
03:32Où c'est l'Europe d'abord, la France après s'il en reste.
03:35Et puis sûrement pas les Français dont je n'ai pas l'intention de m'occuper.
03:38Je m'occupe de l'Europe, nous dit Emmanuel Macron.
03:41Moi, je suis là pour défendre les Américains et les Américains qui souffrent.
03:45Effectivement, il défend cette idée qu'on doit pouvoir disposer de frontières pour pouvoir contrôler.
03:51Il ne dit pas qu'on ne veut pas d'étrangers, qu'on ne veut pas d'immigrés.
03:54Il ne dit pas ça.
03:55Il dit que ceux qui entrent doivent être connus comme entrants et ils doivent entrer pour des raisons légalement.
04:00C'est juste l'éloge de la légalité.
04:02Évidemment, quand le parti communiste dit qu'il est fasciste, quand le Médiapart dit qu'il est fasciste.
04:05L'Humanité avait fait sa une.
04:08Quand le fascisme est rouge, ils adorent.
04:10Mais ce fascisme-là, ils le fantasment.
04:13Parce que finalement, il a été quatre ans au pouvoir, que je sache.
04:16Donc, on ne va pas dire qu'il sera, il n'a pas été.
04:18Je ne vois pas pourquoi quelqu'un aurait attendu quatre années au pouvoir pour devenir fasciste en étant réélu une seconde fois.
04:26Il y a eu l'assaut du Capitole qui a quand même posé un certain nombre de questions.
04:30Non, ça aussi, c'est une lecture qui est faite et il a laissé faire.
04:33Et puis, les portes ont été ouvertes.
04:36Il y a des gens qui étaient consentants à tout ça.
04:38Ce n'est pas du tout la théorie du « c'était un coup d'État, il a voulu mettre par terre l'État de droit ».
04:42Tout ça, c'est le narratif des mondialistes qui veulent absolument qu'il soit d'extrême-droite, qu'il soit fasciste, qu'il soit homophobe,
04:50qu'il ait l'intention de reprendre les déportations.
04:52J'ai entendu des commentateurs journalistes.
04:54En parlant de migrants, bien sûr.
04:56Les déportations. On parlait des rafles.
04:58Je me suis dit, ça y est, c'est reparti.
05:00Même lexique. C'est le champ lexical qu'on connaît.
05:03Mais bien sûr. C'est-à-dire que c'est la même chose en France.
05:05On connaît exactement les mêmes problèmes avec la France.
05:08Moi, je pense que ce sont les chefs d'État qui ne disent pas « mon peuple d'abord »,
05:12qui devraient aller en haut de cour de justice.
05:14Je ne parle pas de la suite.
05:16Mais qui devraient aller en haut de cour de justice, parce qu'on devrait leur dire
05:18« mais vous avez des comptes à rendre, vous avez été élu par le peuple, pour le peuple,
05:21et normalement la souveraineté nationale, c'est vous ».
05:23Donc vous n'allez pas demander au peuple qu'il vous mette à cette place.
05:26Une fois que vous êtes à cette place, faire de telle sorte que le peuple, vous allez le mettre à la poubelle.
05:30Genre, je ne parle même pas de 1992, on n'a pas le temps pour que je puisse défendre ma tête sur ma striche,
05:35mais 2005, dans le genre 2008, c'est ça ?
05:38Oui. Et donc cette façon de mépriser le peuple, on l'a vu avec tous ces...
05:42C'est la revanche des sans-dents, et c'est formidable. J'adore le sourire des sans-dents.
05:46Et des gilets jaunes, des gilets jaunes américains, en quelque sorte.
05:48Mais bien sûr. C'est complètement ça.
05:50Et on voit bien qu'il y avait quand même... Les journalistes sont des faiseurs d'opinion.
05:53Vous savez bien. Enfin, pas forcément...
05:55Ils l'étaient.
05:56Non, non, non, aux États-Unis.
05:57Ils se sont trompés complètement aux États-Unis.
05:58Non, mais 90% de la population...
05:59Et ici, alors, je ne vous parle pas de la France.
06:01Oui, comment finalement, l'humanité nous dit des choses qui ne sont évidemment pas ce que dit Libération,
06:05encore que ce que dit, disons, le Figaro, etc.
06:08Mais finalement, au bout du compte, ils nous disent tous de voter Macron.
06:11Donc en fait, ils sont en train de formater nos biens.
06:13Ils font semblant de dire qu'on est très opposés.
06:15Vous voyez comment Mélenchon embrasse quasiment sur la bouche Macron quand il le rencontre à Marseille.
06:19Finalement, Mélenchon défend les thèses du patronat français sur l'immigration.
06:24Enfin bon, tout ce monde-là s'entend très bien.
06:27Et d'un seul coup, vous avez un Trump qui dit mais moi, je mets un coup de pied dans tout ça.
06:30Tous ces gens qui sont tellement respectueux du climat, des COP, etc.,
06:33qu'ils voyagent en jet privé pour aller d'une capitale européenne à une autre capitale,
06:38pour aller dans leur maison privée de, je ne sais pas quoi, de Rome, avant de repartir à Tokyo.
06:43Tout ça avec leur avion privé en défendant évidemment les thèses écologiques.
06:47Le français, enfin l'Américain moyen à qui on dit arrêtez de polluer avec votre 4x4 bruyant et votre diesel,
06:55pendant que ces gens-là font le tour du monde avec des yachts, des avions privés, etc.
06:59Donc à un moment on dit on a marre de votre insolence, de votre arrogance, de votre suffisance.
07:03Et donc je veux juste dire que les journalistes fabriquent l'opinion, les sondages fabriquent l'opinion aussi.
07:09Cette façon de dire c'est touche-touche, c'est vraiment coude à coude.
07:12Mais en même temps, vous avez deux ou trois points qui permettent de dire c'est un peu au-dessus, un peu en dessous.
07:16Si vous dites c'est touche-touche, 2 en plus, 2 en moins, 2 en plus, 2 en moins, ça fait 4 points d'écart.
07:20Vous avez toujours raison, c'est obligatoire.
07:22Et puis vous avez un raz-de-marée.
07:24Obama nous a dit on va mettre un temps fou pour compter les résultats, ça va être difficile.
07:29Ça va être très serré, très très serré.
07:31Très très serré.
07:32Donc évidemment ça permet de retrouver quelques urnes perdues, de faire de telle sorte que tiens,
07:36d'un seul coup il y avait une urne républicaine et elle est devenue une urne démocrate.
07:40Et puis ces fameuses machines, vous appuyez sur un bouton, vous ne savez pas où ça part,
07:43puis après vous dites voilà, c'est un vote démocrate.
07:45Tiens c'est drôle, j'avais appuyé républicain.
07:47Donc toute cette propagande qui a été faite par les Obama, les Clinton, les Biden, les Kamala Harris,
07:52tout ça c'est un monde qui méprise le peuple.
07:55Et le peuple dit eh ben non, nous on veut celui-là.
07:58Alors il a des qualités, des défauts, on est au courant.
08:01Mais c'est quelqu'un qui dit je vais mettre des frontières, je vais vous protéger, on va, pensez à vous.
08:07Et puis c'est surtout un anti-wokiste.
08:09Donc en ce sens...
08:10On y arrive.
08:11J'aimerais juste qu'on reparle de cette révolte du peuple.
08:14Est-ce que vous analysez cette victoire de Trump comme telle, comme une révolte du peuple contre les élites ?
08:18On va juste écouter quelques Français, interrogés cette semaine par nos équipes.
08:22On leur a posé cette question simple.
08:24S'agit-il selon vous d'une révolte populaire et démocratique contre les élites ?
08:28Écoutez leur réponse sur CNews et Europe 1.
08:31Je le comprends, oui, tout à fait.
08:33Les inégalités se creusent entre le monde élitiste et le peuple.
08:39On a le même problème mais à beaucoup moins grande échelle.
08:42Les élites sont trop déconnectées de la réalité du terrain.
08:45Je ne suis pas très Trump, même pas du tout, mais il fait partie de...
08:51Il a parlé correctement aux Américains, tout simplement.
08:54C'est ce qu'ils voulaient entendre, c'est le nationalisme, le pays avant tout.
08:59Les élites vivent, je pense, dans un monde qui leur est propre.
09:02Un monde où l'argent ne compte pas.
09:05Alors qu'aujourd'hui, les peuples des démocraties sont beaucoup touchés par la crise.
09:11Et je pense qu'en fait, l'argent compte beaucoup pour eux.
09:15Ceux qui parlent à une autre Amérique, celles qui travaillent,
09:17c'est un peu au fond l'Amérique des Gilets jaunes.
09:19Et ça, on peut comprendre ici.
09:21Alors bien sûr, le personnage, il peut des fois laisser à désirer.
09:25Mais il parle aux gens simples. Et ça, ça parle.
09:28C'est intéressant ce que disent les Français. Ils ont tout compris, comme toujours.
09:31Pas forcément les Français, ceux que vous avez choisis sur un trottoir.
09:33Je suis d'accord avec ce que ce monsieur dit, bien sûr.
09:35C'est le président des Gilets jaunes.
09:37Le problème des Gilets jaunes, c'est qu'ils se sont fait avoir
09:39avec Mélenchon, la CGT, le PC, etc.,
09:42qui ont récupéré cette colère qui était une colère de Girondine, c'est-à-dire en province.
09:46C'était sur les ronds-points des villes ou des sous-préfectures de province.
09:49Et puis d'un seul coup, Mélenchon, qui avait commencé par cracher dessus,
09:52avec Coquerel dans la salle des Quatre Colonnes,
09:55ils se sont dit, oh là là, il y a quelque chose à récupérer ici.
09:57Allons-y. Allons maintenant derrière les Gilets jaunes.
09:59Ils ont tué les Gilets jaunes. Ils ont détruit les Gilets jaunes.
10:01Mais c'est une voie qui est restée là.
10:02C'est une voie qui est restée en travers de la gorge, si je puis me permettre l'expression,
10:04avec les Gilets jaunes.
10:05Et il manque en France quelqu'un qui pourrait donner de la force,
10:09de la puissance à cette voie.
10:11Il n'y a pas de Trump français, Michel Onfray.
10:13Non.
10:14Personne n'est comparable à Donald Trump.
10:16Non. C'est pour ça qu'on a cherché, on a dit, dans l'invectif, dans la grossièreté,
10:20il fait songer à Jean-Luc Mélenchon.
10:23D'autres ont dit, ah mais non, plutôt à Jean-Marie Le Pen.
10:25Mais non, c'est plutôt Marine Le Pen. Non, pas du tout.
10:27Je pense que tous ces gens-là, Marine Le Pen et Mélenchon compris,
10:29sont des gens qui veulent rester dans la configuration européenne.
10:32Donc si vous restez dans la configuration européenne,
10:34vous n'avez pas le choix d'obéir à la nation française ou au peuple souverain.
10:39Vous obéissez à ce que l'Europe vous propose.
10:42Donc il faudrait quelqu'un qui dise, les Français d'abord, j'en entends aucun le dire,
10:46et qui nous dise, on va faire une politique qui sera prioritaire pour les Français.
10:51On va aider les Français, aimer les Français, c'est le peuple français.
10:54Et puis après, si d'autres veulent venir de partout de la planète, c'est leur affaire.
10:57Mais peut-être qu'on leur dira que ce n'est pas forcément l'hôtel, obligatoirement.
11:00Et là, je ne vois personne, dans les grands candidats susceptibles.
11:03Mais c'est peut-être l'heure pour que quelqu'un se lève.
11:07Un tout petit mot sur le célèbre politologue américain Francis Fukuyama,
11:11qui a récemment exprimé que l'élection de Donald Trump, c'était le rejet décisif du libéralisme.
11:17C'est à peu près l'inverse de ce qu'il a dit depuis 20 ans.
11:20Formidable. J'ai adoré ça, c'est ce matin dans le Figaro,
11:23qui reprend ses thèses qui ont été données dans un journal aux Etats-Unis.
11:28Et en deux mots, Francis Fukuyama, c'est quelqu'un qui nous disait
11:31qu'après la chute du mur de Berlin, le libéralisme allait triompher,
11:34que rien n'allait s'opposer au triomphe planétaire du libéralisme.
11:37Et vous aviez en face de lui Samuel Huntington, qui avait un livre,
11:40ça s'appelait « La fin de l'histoire et le dernier homme » pour Fukuyama.
11:42Et pour Samuel Huntington, il y avait un autre livre qui était
11:45« Le choc des civilisations », et Huntington lui disait
11:48« Non, il y a des blocs de civilisations qui sont des blocs spirituels et religieux. »
11:51Et de fait, si vous mettez de côté tout ce qui est religieux,
11:55vous ne comprenez pas grand-chose à la géopolitique.
11:58C'est-à-dire la Chine est confucéenne, l'Inde est hindouiste,
12:01l'Europe est judéo-chrétienne, mais même dans l'Europe judéo-chrétienne,
12:04vous avez des catholiques, mais vous avez des protestants,
12:06vous avez aussi des chrétiens orthodoxes.
12:08Et ce qu'il se passe en Ukraine avec la Russie a à voir également
12:11avec les conciles théologiques que les gens ne connaissent pas.
12:13Mais pendant dix siècles, les conciles ont fait la loi.
12:16Et il y a un substrat spirituel au conflit de civilisations, aux guerres de civilisations.
12:21Moi, je défends Huntington depuis le début.
12:23Et je me souviens, j'étais chez Grasset à l'époque.
12:25J'étais évidemment un dangereux personnage,
12:27puisqu'il fallait absolument défendre Fukuyama, qui était le penseur du libéralisme.
12:31Et voilà cet homme qui nous dit « Tu es un peu trompé ».
12:34Ce n'est pas vraiment comme ça que les choses se sont passées.
12:36Il y a quand même quelqu'un qui nous dit à un moment donné
12:37qu'il a mésestimé la puissance de l'islam en disant que l'islam n'était pas capable de gouverner.
12:41L'islam est au pouvoir depuis 1974 en Iran et dans plein d'autres pays du monde,
12:47le Pakistan, etc. Et ils gouvernent.
12:49Et ils ont une aspiration à gouverner.
12:51Et l'humain a une aspiration planétaire, gouvernement.
12:54Donc l'idée que Fukuyama ait pu dire autant de bêtises,
12:56qu'il ait pu être soutenu par tous les défenseurs de Kamala Harris en France,
13:00Saint-Germain-des-Prés, La Gauche-Bobo, etc.
13:03Enfin, tous ces gens-là qui nous disaient « Huntington, il crée les conflits ».
13:06Mais non, Huntington, ce n'est pas le cancérologue qui crée le cancer,
13:08c'est celui qui diagnostique le cancer.
13:10Huntington, il disait « C'est comme ça que ça va se passer ».
13:12Et ça se passe effectivement comme ça.
13:14Les blocs spirituels sont des blocs géopolitiques aujourd'hui.
13:19On est sur CNews et sur Europe, avec vous Michel Onfray.
13:21On va juste écouter l'ancien président Nicolas Sarkozy.
13:23Il s'est exprimé hier soir à Paris lors d'une conférence.
13:25Il évoque cette élection de Donald Trump en parlant,
13:29en estimant qu'il s'adresse à la nation américaine,
13:31et pas à des communautés dans cette nation américaine.
13:33Écoutez-le.
13:35Qu'est-ce qui s'est passé ?
13:37Mais c'est très simple.
13:39Trump a parlé à la nation américaine de la nation.
13:44Kamela a parlé aux communautés américaines des communautés.
13:48Or une nation n'est pas une addition de communauté.
13:52Trump a été élu parce qu'il a parlé de l'Amérique aux Américains.
13:58Kamela Harris a parlé aux noirs des noirs,
14:00aux homosexuels des homosexuels,
14:02aux femmes de l'avortement,
14:04aux latinos des latinos.
14:06Où est-elle pays ?
14:08Où est-elle la grandeur de l'âme nationale ?
14:10Où est-elle la flamme nationale ?
14:12Où est-elle l'espérance ?
14:14C'était une addition de communauté à qui on cherchait à faire plaisir.
14:19Voilà pour les mots de Nicolas Sarkozy hier.
14:22C'est une vision de la souveraineté qu'il exprime ici ?
14:25Oui, une vision française. Il a raison.
14:27Je ne suis pas sûr que ça colle absolument pour les Etats-Unis
14:29parce que la question de la nation, c'est vraiment une affaire française.
14:32Vous savez, il y a eu des livres qui ont été écrits par Anna Arendt ou Georges Guisdorff,
14:37par exemple, qui ont comparé les deux révolutions,
14:39révolution américaine et révolution française.
14:41La révolution américaine s'est faite pour la liberté,
14:43parfois au détriment de l'égalité.
14:45La révolution française s'est faite au nom de l'égalité,
14:47parfois au nom de la liberté.
14:49C'est en fait la fraternité qui permet une véritable révolution
14:52avec liberté, égalité, fraternité.
14:54La liberté sans fraternité, c'est la sauvagerie du libéralisme.
14:57L'égalité sans la fraternité, c'est les gens qui coupent les têtes
15:00parce qu'ils veulent que toutes les têtes soient à la même hauteur.
15:02Il faut la liberté, l'égalité et la fraternité.
15:05Nicolas Sarkozy tempère lui-même son discours
15:07puisqu'à un moment donné, il parle aux Américains.
15:09Là, je suis plus d'accord avec lui.
15:11La nation est très française, la nation américaine existe,
15:13il a raison qu'il existe une nation américaine.
15:15Une confédération.
15:16Alors qu'il y a une confédération, vous avez raison,
15:18c'est un Etat fédéral et finalement ce sont les Girondins.
15:20C'est pas la même France, les Etats-Unis.
15:23Les Américains, ils sont Girondins, les Français, ils sont Jacobins.
15:26Mais il a raison dans le fond.
15:28C'est-à-dire qu'effectivement, ceux qui s'adressent au peuple,
15:30c'est le mot qu'il n'a pas utilisé mais que je devrais moi utiliser,
15:33la nation, il a raison, l'Amérique, il a raison, ajoutons le peuple.
15:36Je crois qu'il ne s'est pas adressé au peuple en particulier.
15:40Là aussi, il a raison sur la question de s'adresser aux noirs,
15:43de s'adresser aux dragons, de s'adresser aux hispaniques,
15:45de s'adresser aux fumeurs de hachis, je ne sais quoi.
15:48Ça ne va pas, c'est ce qu'a fait Emmanuel Macron.
15:50Quand il a fait sa campagne, les gens disent qu'il dit tout et n'importe quoi.
15:53Non, non, parce que quand il s'adresse à quelqu'un,
15:55il sait ce qu'il lui dit, il va s'adresser aux autres en disant autre chose.
15:58Puis chacun dira, mais il m'a dit ce que j'avais entendu,
16:01ce que je voulais entendre et ça me va.
16:03Nicolas Sarkozy a raison de parler à nouveau de souveraineté.
16:06De parler de peuple souverain.
16:08C'est le peuple qui est souverain.
16:10Et là, pour le coup, on nous dit, ce sont des fascistes.
16:13Mais c'est une élection démocratique, c'est le peuple qui s'est manifesté.
16:16Il y a toujours cette espèce de haine des populicides,
16:19ceux que j'appelle des populicides, des gens qui veulent faire l'économie des peuples.
16:22À chaque fois que le peuple vote mal, on a envie de changer de peuple en disant,
16:25laissez-nous faire, nous on est des techniciens.
16:27Et là, d'un seul coup, Trump fait la démonstration
16:29qu'une démocratie, ça peut marcher et que si elle est souveraine,
16:32c'est-à-dire si elle permet aux peuples de droite et de gauche,
16:34pour moi, le souverainisme, il est de droite et de gauche.
16:36Un souverainiste, c'est quelqu'un qui dit,
16:38nous allons mener la politique de notre pays pour les nationaux.
16:41La France, elle est faite de Français qui cotisent,
16:45qui sont des citoyens et un chef de l'État qui commencerait par dire,
16:47la France, surtout pas aux Français, mais la France aux étrangers,
16:50on lui dirait, cher monsieur, changez de boulot.
16:52Faites autre chose, travaillez dans les banques, par exemple.
16:54Vous pourriez faire ça, il n'y a aucun problème.
16:56Il aurait pu continuer à être cosmopolite et mondialiste
16:59en travaillant un argent qui lui fait le tour de la planète.
17:02Mais il y a une identité française.
17:04De la même manière que Nicolas Sarkozy le dit, il y a une identité américaine.
17:07Et les Américains sont un peu français, en ce sens.
17:09On sait bien qu'ils ont gardé une passion pour...
17:12Enfin, ils avaient gardé...
17:14L'ont-ils encore ?
17:16Écoutez, je pense que...
17:18Je ne vais pas dire que Trump est un héritier des Lumières,
17:20je n'irai pas jusque-là.
17:22J'ai vu sa playlist, j'ai vu celle de Kamala Harris,
17:24ça m'a fait un peu honte de voir ce que ces gens-là écoutaient,
17:26ce qu'ils lisaient, c'est le degré zéro de la culture.
17:28Enfin, peu importe.
17:30C'est loin de l'Europe, encore que.
17:32On voit aujourd'hui des chefs de l'État qui sont plus doués que ça.
17:35Bon, allez, on fait une toute petite pause, Michel Onfray.
17:37On se retrouve dans un instant sur CNE avec vous.
17:40On se posera la question du wokisme.
17:42Est-ce que c'est le début de la fin du wokisme, en tout cas aux États-Unis ?
17:45Qu'est-ce qui peut se passer dans notre pays ?
17:47Et puis on parlera d'Elon Musk.
17:49Vous avez été très interpellé par l'omniprésence du patron de X et de SpaceX
17:54auprès de Donald Trump.
17:56On se pose ces questions dans un instant sur CNE et sur Europe 1 avec vous,
17:59Michel Onfray, à tout de suite.
18:05Et on se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray sur CNE et sur Europe 1.
18:08Michel, on parle un instant encore de cette élection américaine.
18:11On va se poser la question du wokisme.
18:13Est-ce que c'est le début de la fin du wokisme, là-bas ?
18:15Mais vous avez été très intéressé par le personnage d'Elon Musk,
18:18milliardaire américain, omniprésent aux côtés de Trump.
18:21Il a participé à des meetings, il a organisé une loterie.
18:23Il faisait gagner un million de dollars par jour à ceux qui votaient pour Trump.
18:28On va écouter ce qu'il disait.
18:30Vous dites qu'il porte un projet civilisationnel.
18:32On va juste écouter parler de la victoire de Trump et ce qu'il compte faire.
18:35Il compte être ministre de l'efficacité gouvernementale.
18:38Il va tailler dans les dépenses publiques.
18:40On écoute Elon Musk et je vous passe la parole.
18:44Tout d'abord, je tiens à dire que c'est un honneur d'être ici.
18:47Et vous savez, le véritable test du caractère de quelqu'un,
18:50c'est la façon dont il se comporte sous le feu de l'ennemi.
18:58Et nous, nous avons un président qui ne pouvait pas monter un escalier
19:01et un autre qui a levé le poing après s'être fait tirer dessus.
19:09Toutes les dépenses publiques sont des impôts,
19:11qu'il s'agisse d'impôts directs ou de dépenses publiques,
19:14soit il y a inflation, soit il s'agit d'impôts directs.
19:17Votre argent est gaspillé
19:19et le ministère de l'efficacité gouvernementale va y remédier.
19:24Michel Onfray, voilà pour Elon Musk.
19:26Alors bon, sur le fond, sur les dépenses publiques,
19:28on va voir ce qu'il va faire.
19:30Mais son projet, c'est quoi pour vous ?
19:32Alors il y a deux projets.
19:33Ce projet est récent.
19:34Moi, ça fait trois ans que je lui cours après
19:36pour essayer de faire un numéro spécial hors série de Franc Populaire.
19:38Oui, ce type, c'est Christophe Colomb.
19:40C'est un génie.
19:41Mais c'est un fou en même temps.
19:42Et c'est un chef d'entreprise qui est une brute totale.
19:45Il a des idées, je ne sais pas, il doit avoir dix idées à la seconde.
19:48Et puis avoir une idée à trois heures du matin.
19:50Et d'un seul coup, sur sa boucle, il envoie ça.
19:52Il dit maintenant il faut faire ceci, il faut faire cela.
19:54J'ai décidé que, etc.
19:55Mais il vit dans son bureau en fait.
19:56Il n'a pas de maison, il vit dans son bureau.
19:57Oui, maintenant, oui.
19:58Oui, c'est vraiment un personnage particulier.
20:01Et il a un projet civilisationnel.
20:03C'est-à-dire que quand il appelle à trois heures du matin en disant
20:05réunion dans mon bureau dans un quart d'heure,
20:07il y a des gens qui disent il faut que je prenne un jet.
20:09Je ne serai pas là avant onze heures ou je ne sais quoi.
20:10Viré.
20:11Et puis quand vous arrivez dans la boîte,
20:12il n'y en a plus le pass.
20:14Et puis si vous y arrivez dans votre bureau,
20:15vous n'avez plus rien dans votre bureau.
20:16Tout a été déménagé.
20:17J'ai lu pas mal de choses.
20:18Presque tout ce qui s'est fait en France,
20:19il n'y a pas grand-chose sur lui.
20:20Et son management est terrible.
20:22Il se prive de gens géniaux comme ça.
20:25Vous pouvez comprendre que quelqu'un a eu des difficultés
20:27à venir à une réunion.
20:28Ce n'est pas une raison pour le virer.
20:29C'est-à-dire de vous priver de ses talents et de ses compétences.
20:31On ne gère pas un État souverain,
20:33comme on a parlé tout à l'heure, de cette manière-là.
20:35Donc sur ce sujet, je suis sûr qu'il va se brûler les ailes.
20:39Il a par ailleurs un projet civilisationnel.
20:41Tesla, c'est lui, comme vous le savez.
20:43SpaceX, c'est lui.
20:44C'est-à-dire les fusées qui s'en vont vers la Lune.
20:47Pour aller au-delà, son propos, c'est d'aller sur Mars un jour.
20:50Et ce bras articulé qu'a récupéré la méga-fusée.
20:53Absolument.
20:54Incroyable.
20:55Starship.
20:56C'est incroyable.
20:57Puis un type, à chaque fois qu'une de ses fusées explose,
20:58dit « on a gagné ».
21:00Les gens disent « mais pourquoi vous avez gagné ? »
21:02On a gagné parce qu'on a appris des choses.
21:03Donc on continue.
21:04Voilà quelqu'un qui a compris comme Christophe Colomb.
21:06Je ne sais pas si Christophe Colomb le savait quand il l'a fait,
21:08mais quand on invente la caravele, le bateau,
21:10on rend possible la découverte des Amériques.
21:13492.
21:14Et on change totalement le monde.
21:16Lui, il a compris qu'il y avait effectivement un réchauffement climatique
21:19et qu'il était en relation avec ce que l'astrophysique nous enseigne,
21:21pas avec ce que les bobos écolo nous enseignent ou le GIEC.
21:24C'est-à-dire ?
21:25C'est-à-dire qu'il y a des cycles de réchauffement et de refroidissement de la planète
21:28depuis que la planète existe et indépendamment des hommes.
21:30C'est-à-dire que vous avez la création du monde, vous avez aujourd'hui,
21:33et l'homme est arrivé très à la fin.
21:35Mais l'homme a un impact sur l'environnement.
21:36Il a un impact.
21:37C'est indéniable.
21:38C'est indéniable, simplement on ne l'a pas mesuré.
21:43Comme je dis, c'est la faute de l'homme, je veux bien.
21:45Personne n'a tiré la conclusion du fait que pendant un an,
21:48ça a duré combien de temps le Covid qui nous a...
21:52Un peu plus d'un an.
21:53...contenu chez nous ?
21:54Oui, un peu plus d'un an.
21:55Personne, pas un avion, pas une voiture.
21:57Ça a été incroyable pour les écologistes.
21:59Alors, ça donne quoi ? Rien.
22:00Il n'y a pas eu pas d'avion pendant un an, Michel.
22:02Non, non, non.
22:03Ça a duré quelques semaines.
22:04Oui, enfin, on peut mesurer...
22:06C'est encore un autre débat.
22:07Non, c'est un autre débat.
22:08Mais sur cette question du fait qu'un jour, dans 4 milliards d'années,
22:12il n'y aura plus de planète parce qu'elle aura explosé,
22:15elle aura disparu.
22:16Elle va commencer par chauffer, réchauffer, etc.
22:18Oui, il y a une part humaine.
22:19Je ne nie pas la part humaine.
22:21Je dis simplement qu'elle n'est sûrement pas déterminante
22:23parce qu'il y a eu des hommes sur la planète
22:25très peu de temps sur l'existence de cette planète.
22:28Et lui dit qu'il faut qu'on prévoit ça.
22:30L'espèce humaine ne peut pas disparaître.
22:32Elle doit donc aller sur une autre planète.
22:34Il faut qu'elle aille sur une autre planète habitable.
22:36Il y a ce qu'on appelle des exoplanètes.
22:38Il y a probablement des vies extraterrestres,
22:40des civilisations extraterrestres qui sont possibles.
22:41Ce sont des gens du CNRS qui aujourd'hui le disent.
22:43Ce n'est pas du tout Jean-Claude Bourret.
22:45Ce sont des gens qui sont des spécialistes des vies extraterrestres.
22:48Et lui, il envisage ça.
22:49Il envisage donc une vie post-terrestre.
22:52Il envisage une vie post-humaine.
22:54C'est-à-dire que nous, on a des capacités
22:56qui sont plus ou moins limitées chez certains.
22:58Et puis, lui, il dit qu'on a la possibilité aujourd'hui
23:00de pucer le cerveau.
23:02Et le puçage, très simple à faire.
23:04C'est un plan de neuralie.
23:05C'est un implant.
23:06Et à ce moment-là, vous pouvez augmenter le cerveau.
23:08Si c'est avec les sottises de Wikipédia,
23:10vous pouvez imaginer ce que ça va donner.
23:12D'un seul coup, vous posez une question à quelqu'un
23:14et c'est Wikipédia qui répond à sa place.
23:16Et donc, l'intelligence artificielle, c'est aussi ça.
23:19Vous avez choisi il y a quelque temps
23:21l'image d'une espèce de bras articulé qui joue du violoncelle.
23:23C'est une mécanique totale.
23:25C'est l'intelligence artificielle.
23:27Et lui, c'est l'homme de Neuralink,
23:29l'homme de l'intelligence artificielle.
23:31Tesla s'est juste fait pour suivre tout le monde
23:33à partir de notre téléphone portable
23:35et du puçage qu'on va...
23:37Lui, c'est une civilisation qu'il veut faire.
23:39C'est quelqu'un qui est très sensible
23:41à la folie d'Elon Musk.
23:43Je parle de Trump.
23:45À une époque, Trump, il disait
23:47une voiture électrique, c'est n'importe quoi.
23:49Là, Musk est avec lui, donc il défend désormais les voitures électriques.
23:51Si l'autre lui parle de son projet civilisationnel,
23:53qui va être le cas, Trump va dire
23:55et moi j'ai 4 ans pour faire avancer ce projet civilisationnel.
23:57Je vous le dis depuis le début,
23:59la civilisation qui est la nôtre et qui s'effondre
24:01va être remplacée par une autre civilisation
24:03dont je dis qu'il est l'homme-lige, Musk.
24:05Et donc là, il part pour 4 ans.
24:07Ça ne va pas durer 4 ans parce que ça va clasher
24:09entre les deux hommes, qu'on ne vire pas
24:11des gens comme ça qui travaillent
24:13comme on le fait dans des entreprises américaines.
24:15Mais on verra
24:17ce qu'ils feront l'un et l'autre sur le terrain
24:19de la civilisation.
24:21Michel, face à Onfray sur CNews et Europe 1,
24:23un tout petit mot sur le wokisme.
24:25Est-ce que cette élection de Trump, c'est le signal
24:27pour vous du déclin du wokisme, du moins
24:29aux Etats-Unis ? Parce que je pense que malheureusement
24:31ce ne sera pas le cas en Europe.
24:33Je pense déjà que tous ces wokistes qui ne vivent
24:35pas avec des subventions publiques ne vont plus
24:37avoir de subventions publiques.
24:39Regardez le budget de la mairie de Paris.
24:41Vous avez un tas de gens qui sont ultra minoritaires.
24:43Moi, je n'ai rien contre les queers, contre les homosexuels,
24:45contre tous les minoritaires. Mais ils sont juste minoritaires.
24:47Donc ils doivent recevoir
24:49ce qu'ils doivent, pas plus, pas au-delà.
24:51Sinon, ça s'appelle des privilèges. Et je rappelle
24:53que la révolution française s'est faite, chez des gens
24:55qui la célèbrent aujourd'hui, pour l'abolition des privilèges
24:57mais qui sont tout à fait pour la conservation d'un certain
24:59nombre de privilèges. Moi, je suis pour le peuple souverain.
25:01On demande au peuple, le peuple dit
25:03ce qu'il en pense. Et puis, on gère les minorités
25:05comme des minorités. La tyrannie des minorités,
25:07ça s'appelle la dictature.
25:09Donc, les minorités ne doivent pas être jetées à la poubelle
25:11et considérées comme négligeables.
25:13Elles ne sont pas les marges, mais elles ne sont pas le sang.
25:15Et donc, lui, il nous fait savoir
25:17que Trump, de fait,
25:19on a toujours le droit de penser
25:21en termes LGBT,
25:23minorité, racisé,
25:25racialisation, etc.
25:27On a le droit. Mais peut-être qu'il n'y aura pas de subvention
25:29d'Etat pour ces idéologies.
25:31Peut-être qu'elles n'entreront pas non plus dans les écoles.
25:33Mais rappelons que les Etats-Unis, c'est un Etat fédéral
25:35et que les Etats
25:37ont la possibilité de gérer
25:39l'avortement, la peine de mort,
25:41l'éducation, les contenus, etc.
25:43Donc, c'est une société girondine,
25:45la société américaine.
25:47On va parler des relations compliquées entre Emmanuel Macron
25:49et Donald Trump. Elles ont été compliquées
25:51lors du premier mandat notamment d'Emmanuel Macron.
25:53Ils se sont parlé très très vite
25:55après l'élection de Donald Trump. Je crois qu'Emmanuel Macron
25:57était le premier chef d'Etat à le féliciter.
25:59On va écouter ce qu'a dit le président français.
26:01Il était cette semaine en déplacement en Hongrie
26:03avec les autres chefs d'Etat européens.
26:05Il tente, on le voit bien, de reprendre
26:07le leadership européen parce que c'est vrai qu'il faut que les
26:09Européens se réveillent face à l'Amérique
26:11qui était déjà hégémonique mais qui va
26:13devenir sans doute encore plus.
26:15Il y a deux choses différentes sur ce qu'il dit
26:17mais j'aimerais qu'on écoute la partie sur les herbivores et les carnivores.
26:19Il fait une drôle de comparaison
26:21en parlant des nations herbivores et des nations carnivores.
26:23Écoutez-le et vous allez me dire ensuite
26:25ce que vous en pensez.
26:27Pour moi, c'est simple.
26:29Le monde est fait d'herbivores et de carnivores.
26:31Si on décide de rester des herbivores,
26:33les carnivores gagneront.
26:35Et nous serons un marché pour eux.
26:39Je pense qu'au moins, ce serait pas mal
26:41de choisir d'être des omnivores.
26:43Je ne veux pas être agressif,
26:45je veux juste qu'on sache se défendre
26:47sur chacun de ces sujets.
26:49Mais je n'ai pas envie de laisser l'Europe
26:51comme un formidable théâtre habité par des herbivores
26:53que des carnivores, selon leur agenda,
26:55viendront dévorer.
26:57Sur le fond, il a raison de dire aux Européens
26:59« Réveillez-vous ».
27:01Mais la comparaison herbivore-carnivore,
27:03elle vous va ?
27:05Il est chef d'État, il n'est pas vétérinaire.
27:07Il y a un moment donné, il faut arrêter.
27:09Je ne sais pas qui lui écrit ses discours
27:11ou qui lui souffle à l'oreille
27:13ou qui lui donne quelques idées.
27:15Moi, il se fait que j'ai fait ma thèse
27:17sur Oswald Spengler, qui est l'auteur
27:19du « Déclin de l'Occident » et qui est aussi
27:21l'auteur d'un livre qui s'appelle
27:23« Le déclin de l'Occident ».
27:25Il y a un certain nombre de crétins
27:27qui ignorent l'histoire et qui ignorent
27:29la chronologie en font un nazi.
27:31Il existe, Spengler, 1918,
27:33« Le déclin de l'Occident ».
27:35C'est bien avant l'arrivée du nazisme
27:37au pouvoir et il était anti-nazi.
27:39Mais il n'empêche qu'il va chercher
27:41ses références chez un philosophe
27:43qui se sent très mauvais, comme disent
27:45tous ces gens qui ont la métaphore olfactive
27:47assez facile, à gauche, qui se sent très mauvais.
27:49Aller chercher Spengler, qui est un homme
27:51du Sud, qui faisait l'éloge de Cecil Rhodes
27:53et du colonialisme, etc. C'est drôle comme référence.
27:55Alors comme il y a pas mal de gens incultes,
27:57ils ne savent pas qu'il y a du Spengler derrière.
27:59Je ne sais pas si lui sait qu'il y a Spengler aussi derrière.
28:01Mais cette façon d'en appeler à des gens
28:03qui, alors je dis que Spengler n'était pas nazi,
28:05mais que les nazis se sont servis de Spengler.
28:07C'est pas exactement la même chose.
28:09Et que c'est une référence
28:11qui est assez dangereuse intellectuellement,
28:13pourvu que les gens aient les moyens de savoir
28:15que Spengler a derrière cette espèce
28:17de saillie vétérinaire.
28:19Sur le fond, l'Europe doit se réveiller,
28:21évidemment, face aux États-Unis.
28:23Mais ça ne date pas de l'élection de Trump.
28:25L'administration Biden était extrêmement offensive
28:27sur le plan économique, très protectionniste.
28:29Donc évidemment, les mois qui arrivent
28:31vont être difficiles pour les Européens.
28:33C'est quoi l'Europe aujourd'hui ?
28:35C'est quoi les Européens ?
28:37C'est un marché économique.
28:39Et c'est un marché expansionniste.
28:41C'est un État souverainiste
28:43qui se nourrit de la souveraineté des nations.
28:45Nous avons perdu notre souveraineté en 1992
28:47parce que l'Europe a gagné cette souveraineté.
28:49Et quand Emmanuel Macron a fait son tweet à Trump,
28:53immédiatement, il en a fait un à Olaf Scholz,
28:55juste après.
28:57Et il faut entendre ça.
28:59C'était comme l'avert et le revers de la même médaille.
29:01Il nous dit, bon, Président, je vous salue
29:03parce que vous êtes élu.
29:05C'est le minimum vital.
29:07Et puis derrière, il dit à l'Europe,
29:09bon, il faudrait peut-être qu'on y aille
29:11parce que là, pour le coup,
29:13les rapports avec lui, ça ne va pas être
29:15dans la haine du français
29:17et dans l'éloge du marché planétaire,
29:19puisque c'est ce qui fait l'Europe de Maastricht,
29:21les États-Unis disent, très bien, formidable,
29:23ça nous va, cette Europe-là.
29:25Mais d'un seul coup, Trump, il dit,
29:27l'OTAN, par exemple, il va falloir payer.
29:29Il a raison.
29:31Il n'y a pas de raison qu'on dise,
29:33on ne paie pas, mais on sera protégés.
29:35Ou alors, organisons une défense européenne,
29:37Michel Offray.
29:39On est bien incapables, aujourd'hui,
29:41de trouver de l'argent pour créer des centres
29:43on ne va pas commencer à acheter
29:45du matériel militaire,
29:47ou à mutualiser du matériel militaire.
29:49Je rappelle que l'Allemagne,
29:51qui pilote l'Europe depuis un certain temps,
29:53et puis Mitterrand,
29:55quand il a fallu acheter des avions,
29:57elle a acheté des avions américains,
29:59elle n'a pas acheté des rafales,
30:01elle n'a pas acheté des avions
30:03qui procédaient de la technologie franco-européenne.
30:05On dira, ça a été la même chose
30:07quand il s'agissait de trouver des masques
30:09au moment du Covid.
30:11Il n'y avait pas beaucoup de masques en Europe.
30:13Oui, mais c'était trouvable.
30:15J'ai entendu Hervé Morin,
30:17le patron de ma région,
30:19le duc de Normandie,
30:21qui m'avait fait savoir qu'il y avait des gens
30:23qui produisaient des masques en France,
30:25et on lui a fait savoir que cette usine
30:27ne pouvait pas parce que l'Europe l'interdisait.
30:29Il y avait aussi, de manière européenne,
30:31une façon de se servir de la maladie
30:33pour pouvoir faire ou ne pas faire des profits
30:35et des bénéfices.
30:37Je ne parle pas des médicaments,
30:39mais des médicaments.
30:41D'accord. On va continuer sur cette élection de Donald Trump.
30:43Un dernier mot sur l'impact qu'il peut avoir
30:45sur les conflits en cours.
30:47Il a beaucoup dit pendant la campagne
30:49« Je vais arrêter toutes les guerres,
30:51je serai le président américain qui arrêtera toutes les guerres. »
30:53Un, sur l'Ukraine, deux, sur Israël.
30:55Il peut faire quelque chose, selon vous ?
30:57Oui. En Ukraine, s'il dit « je ne donne plus d'argent
30:59à l'Ukraine », l'Ukraine se fait envahir
31:01et manger tout cru.
31:03D'abord, Zelensky aurait dû ne plus être
31:05chef de l'État.
31:07Il était soumis à des élections.
31:09Je crois que c'était en janvier.
31:11Il a perdu, théoriquement, légalement, le pouvoir.
31:13Il a dû organiser des élections.
31:15Il est toujours là, indépendamment des lois de la démocratie.
31:17Le peuple, c'est quoi ?
31:19Moi, je suis pour qu'on puisse, par exemple,
31:21demander de cesser le feu et de dire « à un moment donné,
31:23on va voter. » Par exemple, en Israël,
31:25de demander au peuple israélien ce qu'il veut.
31:27Est-ce qu'il veut vraiment Netanyahou ? Confirmez-le.
31:29À ce moment-là, on dit « je vais prendre mon avis
31:31auprès du peuple. »
31:33Donc, le prétexte de la guerre n'est pas un bon prétexte.
31:35On demande à Poutine 15 jours pour pouvoir
31:37faire une élection.
31:39On change le président ou on le garde,
31:41puisque l'échéance est arrivée.
31:43Et puis, on va vers autre chose ou autrement.
31:45Est-ce qu'il y a des ultras qui veulent vraiment faire une guerre atomique
31:47contre la Russie ?
31:49Ou est-ce qu'il y a des gens qui veulent négocier en disant « on peut voir avec… »
31:51Et là, d'un seul coup, si l'Amérique,
31:53de toute façon, ne donne pas d'argent, il va se passer quoi ?
31:55Il va se passer que Zelensky va être obligé de dire
31:57« bon, on négocie quoi ? » Et Poutine dira « moi, je veux ceci,
31:59moi, je veux cela. » L'autre dira « moi, je veux ceci, moi, je veux cela. »
32:01On taillera, on coupera, puis ça s'arrêtera.
32:03Et donc, pour Israël, on demande au Hezbollah et au Hamas ?
32:05C'est beaucoup plus compliqué d'obtenir ça,
32:07parce que les Israéliens
32:09sont autonomes et dépendants.
32:11C'est-à-dire que, on ne va pas rentrer dans le détail,
32:13mais c'est plus compliqué que ça.
32:15Et puis, il y a une espèce de…
32:17Ce n'est pas la même chose pour un pays de perdre des régions.
32:19Je comprends, le souverainiste que je suis
32:21souffre d'avoir un pays
32:23privé de certaines de ses régions.
32:25Et être menacé de destruction totale.
32:27Mais c'est ce que j'allais dire.
32:29C'est Israël qui n'est pas du tout dans la logique
32:31de perdre un peu de son territoire,
32:33mais dans la logique de perdre la totalité
32:35de son territoire, c'est-à-dire son existence.
32:37Ce n'est pas exactement le même sujet,
32:39mais je pense qu'il a l'intention
32:41de faire avancer le dossier aussi.
32:43Après, les guerres se sont toutes arrêtées,
32:45et elles se sont toutes arrêtées
32:47parce que les ennemis se sont mis autour d'une table
32:49pour négocier.
32:51Trump, c'est un négociateur.
32:53Quand on lui a demandé quels étaient
32:55ses livres préférés, il a dit les miens.
32:57Ce n'était pas écrit par lui, mais c'étaient
32:59des traités de négociation.
33:01Donc lui, il prend ça comme une négociation.
33:03Il dit, je donne, tu me donnes quoi,
33:05qu'est-ce qu'on fait, on peut faire ceci,
33:07je te laisserai faire ceci.
33:09C'est comme ça qu'il fonctionne.
33:11Et c'est comme ça qu'il faut fonctionner.
33:13Un chef d'État, c'est quelqu'un qui sait faire ça.
33:15Sérieusement, je ne parle pas d'Emmanuel Macron
33:17qui s'était fait épouser d'un revers de la main
33:19des pellicules qu'il n'avait probablement pas.
33:21On est sur CNews et Europe 1.
33:23Je veux évoquer maintenant ce qui s'est passé
33:25ces scènes de pogroms, littéralement,
33:27après un match de football.
33:29On a beaucoup parlé sur nos antennes
33:31avec des militants pro-palestiniens qui ont attaqué
33:33des supporters du Maccabi Haïfa à la sortie du stade.
33:35C'est une véritable chasse aux Juifs
33:37en Europe en 2024.
33:39On va voir ce que ça vous inspire.
33:41On va juste écouter la réaction
33:43du Premier ministre des Pays-Bas
33:45qui dit que ça a été une soirée épouvantable.
33:47Ce qui s'est passé la nuit dernière
33:49est épouvantable.
33:51C'est de l'antisémitisme.
33:53On a vraiment honte
33:55de ce qui s'est passé aux Pays-Bas.
33:57Je l'ai également remarqué aujourd'hui
33:59parmi mes collègues européens qui m'ont tous demandé
34:01ce matin ce qui se passait au pays.
34:03Et tout à l'heure au Conseil européen,
34:05j'ai dit un certain nombre de choses à ce sujet
34:07qui se résume également au fait
34:09que ce qui s'est passé est vraiment horrible
34:11et que nous n'accepterons pas l'antisémitisme.
34:17Comment vous qualifiez
34:19ce qui s'est passé à Amsterdam ?
34:21Je vais convoquer
34:23un concept d'Edouard Saïd
34:25qui était un grand intellectuel palestinien
34:27qui vivait aux Etats-Unis
34:29qui est le palestinisme.
34:31Il y a une espèce de cristallisation
34:33de convergence des luttes
34:35qui se fait sur la question du palestinisme.
34:37C'est-à-dire que d'un seul coup
34:39c'est une espèce de point de fixation
34:41sur lequel on retrouve tout.
34:43Le décolonialisme, le wokisme,
34:45la condition LGBT, etc.
34:47Tout ça est très contradictoire.
34:49Vous imaginez bien que
34:51si vous avez envie de vous habiller en drag queen
34:53pour traverser les rues de Gaza,
34:55le Hamas ne va pas vous laisser longtemps
34:57vous trimballer comme ça dans la rue.
34:59Donc il y a juste un moment donné
35:01où il faut comprendre qu'on ne peut pas
35:03se retrouver avec des gens
35:05qui voudraient votre peau
35:07le jour où vous auriez abandonné
35:09le combat commun.
35:11Vous avez les encapuchonnés
35:13qui sont finalement l'équivalent
35:15aujourd'hui de l'avant-garde
35:17qui ont décidé d'utiliser la violence.
35:19Aujourd'hui, c'est quoi les armes de ces gens-là ?
35:21Tournevis, hache, vous avez vu ?
35:23Armes blanches, essentiellement des armes blanches.
35:25Des couteaux, des kalachnikovs, etc.
35:27Et vous avez un Mélenchon qui est là derrière
35:29et je comprends que...
35:31Enfin, on a les mêmes en France.
35:33C'est européen.
35:35C'est l'Europe qui est en question
35:37dans cette aventure.
35:39Et il y a un moment donné où on se dit
35:41mais le danger c'est Jordan Bardella.
35:43Pendant que la France insoumise
35:45ne cesse d'exciter
35:47cette avant-garde éclairée d'un nouveau prolétariat
35:49qui, au nom du palestinisme,
35:51nous dit qu'on doit pouvoir détruire
35:53le capital, le capitalisme
35:55et on cogne, on tape et on détruit, etc.
35:57Et vous avez en face, c'est ça le pire,
35:59c'est pas que c'est violent soit violent,
36:01c'est qu'en face on a des États qui disent
36:03des nounours, des bougies, des poèmes
36:05et des fleurs.
36:07Ou des concerts de violoncelle.
36:09Vous avez vu récemment
36:11au moment de la commémoration
36:13de la décapitation de la mort de cet enseignant.
36:15Il y a un moment donné
36:17où il faut que...
36:19Sinon les États, du moins un État,
36:21est-ce que par exemple l'État français
36:23peut commencer à dire qu'on va lutter contre ça
36:25sérieusement. Je vois bien que Bruno Retailleau lutte
36:27contre les narcotrafiquants.
36:29Il faut aussi lutter contre ce que
36:31Saïd appelle le palestinisme.
36:33Cette idée qu'aujourd'hui
36:35tout passerait par la bande de Gaza.
36:37Toute l'explication de la géopolitique
36:39planétaire passerait par la bande de Gaza.
36:41C'est évidemment
36:43impensable.
36:45On va écouter Bruno Retailleau justement parce qu'il y a un match
36:47qui doit se dérouler le 14 novembre
36:49au stade de France
36:51entre les Bleus et la sélection nationale israélienne.
36:53C'est une rencontre qui sera évidemment
36:55sous haute sécurité. Bruno Retailleau a refusé
36:57de l'annuler, même de la déplacer
36:59dans un autre stade. Il dit que ça reviendrait à biquer
37:01face aux menaces de violences et antisémites.
37:03On va l'écouter et je vous pose la question.
37:05Ce qui s'est passé à Amsterdam
37:07c'est extrêmement grave.
37:09C'est un antisémitisme
37:11totalement désinhibé
37:13et c'est
37:15le retour du mal absolu
37:17qu'il nous faut impérativement combattre.
37:19Pour ce qui concerne le match
37:21du 14 novembre prochain,
37:23ça fait des semaines qu'avec
37:25le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
37:27nous y travaillons. Nous avons étudié
37:29les deux possibilités.
37:31Parc des Princes ou stade de France.
37:33Il se fera au stade de France.
37:35Parce que la préfecture de police
37:37m'a confirmé
37:39qu'elle était en mesure
37:41d'assurer la sécurité
37:43à l'intérieur, mais aussi
37:45et surtout, on le voit bien avec Amsterdam,
37:47à l'extérieur.
37:49Et je pense que
37:51pour une raison symbolique, j'y tiens aussi
37:53parce qu'on ne doit pas renoncer,
37:55on ne doit pas reculer. On ne doit rien lâcher.
37:57Madame, pour le ministre de l'Intérieur,
37:59vous approuvez ce qu'il dit, Michel Onfray ?
38:01Oui, bien sûr. Il a raison.
38:03Maintenant, il faut que ce soit suivi
38:05des faits. On a eu
38:07un président de la République, Emmanuel Macron,
38:09qui nous a dit que c'était la guerre.
38:11C'est drôle que le mot ait été
38:13utilisé pour le Covid et qu'il ne soit pas
38:15utilisé pour ce que nous voyons au quotidien.
38:17Tous les jours, CNews fait la démonstration
38:19qu'ici, là, ailleurs, à Poitiers, à Grenoble,
38:21à Bordeaux, à Nantes, à Rennes,
38:23etc., on a égorgé
38:25Osward Ferrière,
38:27un gamin qui arrive avec une hache
38:29et qui attaque des gens avec une hache et qui coupe une main.
38:31C'est des gens à coups de tournevis, etc.
38:33Vous dites, mais on n'est pas en guerre, là ?
38:35Et si on n'est pas en guerre, ça s'appelle comment ?
38:37Et si on est en train
38:39de baisser les bras en disant, continuez, continuez,
38:41on a une provision de nounours qui est considérable,
38:43ça va mal se passer, ça va mal se terminer.
38:45Je voulais aussi signaler, Michel,
38:47le dernier numéro de Front Populaire,
38:49votre revue, c'est un hors-série,
38:51« Lâchez en lice », c'est qui ? Mai 68, droits d'inventaire.
38:53Qu'est-ce que vous voulez dire là-dedans, Michel Onfray ?
38:55Vous dénoncez Daniel Cohn-Bendit,
38:57Serge Julli, Bernard Guetta, Romain Goupil, Michel Fille,
38:59des révolutionnaires devenus des bourgeois installés.
39:01Oui, bourgeois installés,
39:03ce n'est pas ça qui est le plus gênant, c'est le fait que leurs idées
39:05ont triomphé pendant 40 ans, 50 ans,
39:07et qu'ils ne veulent pas en être rendus responsables.
39:09Maintenant, voilà, l'État de la France,
39:11c'est vous. Vous avez fait Mai 68,
39:13et puis vous avez, vous vous êtes calmé,
39:15vous êtes rentré dans
39:17le cycle mitterrandien, vous avez beaucoup servi
39:19François Mitterrand, qui lui s'en est beaucoup servi d'ailleurs,
39:21tous les trotskistes, tous les maoïstes qui se sont calmés,
39:23et qui ont continué une espèce de
39:25combat en permanence, comme ça,
39:27et on se dit, ben voilà, l'État de la France, aujourd'hui,
39:29c'est vous, donc rendez des comptes.
39:31Et quand le général de Gaulle dit la chienlit,
39:33on n'a pas parlé du général de Gaulle,
39:35on en parlera, parce que, mais bon,
39:37c'est la date anniversaire.
39:39Mais quand le général de Gaulle
39:41parle de la chienlit, il dit quelque chose
39:43d'assez juste. Le mouvement négateur
39:45est compréhensible. Mai 68, on peut comprendre.
39:47Les femmes se sont mises à parler,
39:49les hommes se sont mis à parler autrement à leurs épouses,
39:51les hommes aux femmes, les patrons à leurs ouvriers,
39:53les professeurs à leurs enseignants,
39:55les enseignants aux enseignants,
39:57et c'était très bien, ça c'était très bien.
39:59Ça c'est mai 68, mais il y a eu les 68 arts,
40:01c'est-à-dire ce qui a suivi,
40:03et toutes les révolutions qui ont pu se faire,
40:05sur des terrains sexuels. La pédophilie,
40:07je rappelle quand même, la pédophilie,
40:09la disparition des notes
40:11ou des évaluations à l'école, ce qu'on a appelé le pédagogisme,
40:13la disparition de la mémoire,
40:15qui était considérée comme fasciste,
40:17la suppression de l'histoire, aujourd'hui,
40:19l'inculture totale, voilà,
40:21on n'apprenait plus à dessiner, il suffisait juste
40:23de faire ce qu'on voulait, après tout, il y avait du buffet,
40:25il y avait Picasso, que j'adore,
40:27mais ça suffisait bien, on n'avait pas besoin d'apprendre à dessiner,
40:29ce genre de choses. Très bien,
40:31vous avez été au pouvoir depuis mai 68,
40:33un peu avec Giscard,
40:35beaucoup avec Mitterrand, et beaucoup avec les autres ensuite,
40:37droite et gauche qui se sont laissés faire,
40:39la France est devenue ce qu'elle est, est-ce que vous ne pourriez pas
40:41dire un peu que, oui, vous êtes un peu trompé ?
40:43Alors évidemment, il y a de l'ironie.
40:45Oui, alors on voit, et je le dis à nos auditeurs,
40:47on voit Cohn-Bennett en déambulateur.
40:49Il y a un petit truc, il met photomontage.
40:51On ne lui souhaite évidemment pas ça.
40:53Mais simplement, souvenez-vous
40:55de cette photo du Cohn-Bennett souriant
40:57en présence
40:59d'un CRS, il y avait cette espèce d'ironie
41:01chez lui, on s'est dit, l'ironie, maintenant,
41:03on pourrait en faire un peu l'objet, ça ne vous fera pas de mal.
41:05Voilà, front populaire, et je signale aussi
41:07le GD News, avec
41:09le plan de Bruno Retailleau pour lutter contre les narcotrafics.
41:11Michel, un dernier mot, il nous reste
41:13peu de temps, on est le 9 novembre,
41:15donc évidemment, c'est l'anniversaire de la mort
41:17du général, le 9 novembre 70,
41:19et il y est
41:21aussi, on est à deux jours des commémorations du 11 novembre.
41:23Alors, on ne va pas switcher
41:25de l'un à l'autre, mais il y a la mort du général,
41:27il y a ce 11 novembre, une date
41:29que les Français ne situent peut-être plus
41:31très bien sur l'échelle de notre
41:33histoire, qu'est-ce que c'est le 11 novembre,
41:35pourquoi c'est très important,
41:37cette date-là, Michel ?
41:39Écoutez, quand le général De Gaulle cherche une maison
41:41et l'achète à Colombie-les-Deux-Églises,
41:43il veut l'acheter pas loin du front de l'Est,
41:45parce qu'il y a une histoire séculaire entre la France
41:47et l'Allemagne, qui est une histoire qui n'est pas terrible.
41:49C'est-à-dire, guerre de 70, guerre de 14-18,
41:51deuxième guerre mondiale,
41:53et le général De Gaulle, qui connaît les relations
41:55entre les Germains et les Latins,
41:57sait qu'il faut trouver quelque chose.
41:59Et le 11 novembre, c'est la fin de cette guerre
42:01qui a été terrible. Je pourrais en parler des heures,
42:03parce que je pense que le monde intellectuel
42:05a été saigné.
42:07J'ai chez moi 5 bouquins
42:09qui s'appellent « C'est une anthologie des écrivains morts à la guerre ».
42:11Rendez compte, c'est-à-dire qu'on s'est saigné
42:13de tout le génie français, des écrivains,
42:15des poètes, des traducteurs.
42:17Et puis après, on a joué des ingénieurs, des musiciens,
42:19on a joué des compositeurs, on a joué tous ces gens-là.
42:21Et puis après, tous ceux qui sont rentrés sont devenus
42:23les surréalistes, bretons, etc., qui ont vu le front.
42:25Donc le début de l'irrationnel,
42:27de la déraison, du culte du nihilisme,
42:29d'Adda, de Zara, etc. Enfin, tous ces gens qui...
42:31Le lettrisme, enfin, toute l'intelligentsia
42:33qui fait s'effondrer un monde
42:35qui s'est déjà effondré avec la guerre de 14-18.
42:37Et ce que dit le général De Gaulle, c'est qu'il faut
42:39arrêter avec ça, et je serai probablement
42:41pas attendu sur ce terrain-là,
42:45parce que le général De Gaulle, il veut une Europe.
42:47Mais pas l'Europe de Maastricht, pas l'Europe de l'argent,
42:49pas l'Europe du marché. Il veut une Europe des nations.
42:51Et la nation allemande reste allemande,
42:53la nation française reste française, etc.
42:55Et puis après, ces nations font des choses ensemble.
42:57On peut faire le Rafale ensemble, on peut faire
42:59le TGV ensemble, on peut faire
43:01un certain nombre de choses
43:03en gardant notre identité. Et c'est en gardant notre identité
43:05qu'on peut fabriquer éventuellement une autre Europe.
43:07Et c'est bien que 8 mai,
43:0911 novembre soient des occasions de rappeler
43:11que nous avons eu cette relation avec l'Allemagne,
43:13et qu'il nous faut refaire une...
43:15refaire, du moins faire,
43:17une Europe, mais sûrement pas construite
43:19sur l'euro et l'argent
43:21et la monnaie.
43:23Voilà, hommage à nos soldats pour cette armée,
43:25qui marque, évidemment, la fin des combats
43:27de la Première Guerre mondiale,
43:29la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne,
43:31avec un cessez-le-feu qui démarrait
43:33à 11h le 11 novembre.
43:35Merci beaucoup Michel Onfray, c'était passionnant de vous entendre
43:37sur CNews et sur Europe 1. A la semaine prochaine.
43:39Merci à vous.

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