Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes. Bienvenue dans Face à Michel. On ferait sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:05Bonjour Laurence.
00:06Ravie de vous retrouver pour une heure d'échange autour de l'actualité de cette semaine.
00:09La visite d'Etat d'Emmanuel Macron au Maroc pour officialiser la réconciliation entre nos deux pays après des années de brouilles diplomatiques sévères,
00:18signature de contrat à la clé et les sujets importants de l'immigration, du trafic de stupéfiants ont été mis sur la table.
00:24Mais avec quel résultat ? Difficile de le dire. On entendra le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
00:30On retiendra malheureusement aussi de ce voyage par ailleurs réussi la présence du controversé Yacine Bellatar.
00:37Humoriste condamnée à 4 mois de prison avec sursis pour des menaces de mort, que faisait-il dans la délégation française ?
00:43S'agit-il d'une provocation ? A quoi cela rime-t-il ? Je vous pose la question.
00:47Et puis autre chose qui a attiré votre attention, Michel. Le président Macron a célébré pendant ce voyage l'esprit de l'Âle Andalouse,
00:56qui était un territoire occupé par les musulmans en Europe, notamment dans la péninsule ibérique dans les années 700.
01:02Évocation qui vous a fait bondir. Vous allez nous expliquer pourquoi.
01:06Et puis en France, ce sont toujours les questions de budget et d'économie qui occupent la classe politique et les parlementaires,
01:11avec des idées lumineuses des petits génies de la finance de Bercy pour tenter de retrouver les milliards engloutis dans la dette.
01:17Aligner les fonctionnaires du public sur les salariés du privé pour les jours de carence en cas d'arrêt maladie.
01:23Supprimer un deuxième jour férié. Panique à tous les étages.
01:27On entendra Henri Guaino, qui dénonce un spectacle dramatique, envoyé au monde et aux Français.
01:32Voilà pour le menu d'aujourd'hui, mon cher Michel. Vous êtes prêt ?
01:34On commence par le voyage au Maroc d'Emmanuel Macron, avec évidemment une grande réconciliation.
01:40Beaucoup de fastes dans cette réception officielle du président français.
01:43On va écouter Emmanuel Macron, qui s'est exprimé devant la communauté française au Maroc,
01:47Michel, en estimant qu'il ne fallait rien céder au vent mauvais.
01:51Je suis très fier d'avoir devant moi beaucoup de femmes et d'hommes qui sont fièrement résolument français
01:59et pour certains peut-être en même temps fièrement et résolument marocains.
02:03Ça n'enlève rien à l'autre.
02:13Et quels que soient les vents mauvais qui souffrent et qui soufflent,
02:19n'y cédez rien, parce que je crois qu'ils ne ressemblent pas à la France,
02:22ni dans son histoire, ni dans son présent et ni dans son avenir.
02:27Voilà pour cette prise de parole d'Emmanuel Macron, Michel Onfray devant la communauté française.
02:30Qu'est-ce que vous retenez de ce « ne cédez rien au vent mauvais qui souffle » ?
02:35Ce qui est compliqué avec lui, c'est qu'il dit tout et le contraire de tout,
02:39mais qu'il ne peut pas cacher un certain nombre de choses qui surgissent,
02:42des espèces de symptômes de la maladie.
02:44C'est un menteur. Je pense que c'est un menteur pathologique.
02:47Pourquoi ?
02:48Parce qu'il dit une chose et son contraire.
02:50Vous avez vu sur Israël, sur Gaza, une chose et son contraire.
02:53On aide l'Ukraine, on n'aide plus l'Ukraine, on pourrait aider l'Ukraine.
02:57Et cette façon un peu cynique, moi je pense au style, au ton du personnage.
03:02Il y a un support de beaucoup de gens maintenant.
03:04Moi le premier, mais ça fait longtemps.
03:06Et cette façon sirupeuse d'expliquer les choses en disant « il y a les deux drapeaux, on peut être binationaux ».
03:11C'est l'homme qui nous dit « j'aimerais emmerder les Français à l'époque du Covid »,
03:14qui continue sans cesse.
03:16En fait, il voulait emmerder les non-vaccinés.
03:19À l'époque du Covid, c'était ça.
03:21C'est une citation, je n'utilise pas beaucoup ces mots-là,
03:25mais c'est une citation.
03:26Vous avez raison de dire « mettons donc le mot entre guillemets ».
03:29Et là, il nous parle des deux drapeaux, mais il a juste oublié que les deux drapeaux,
03:32c'est celui du milieu qui est important, c'est celui de l'Europe.
03:36Il est toujours là pour l'Europe.
03:38C'est son combat, c'est son seul combat.
03:39Le reste, il n'en a rien à faire.
03:40La France, les Français, etc.
03:42Et moi, on est français, pour lui, mieux c'est.
03:44Mais là, les vents mauvais qu'il évoque, c'est quoi en fait ?
03:46C'est tout le temps Marine Le Pen, c'est tout le temps le Rassemblement National.
03:49Yassine Ben Latta, il ne peut pas faire une phrase sans parler de l'extrême droite.
03:52Il ne parle pas de l'extrême droite, il parle de Marine Le Pen.
03:54Alors lui, il parle des vents mauvais, bon, voilà, très bien.
03:56Mais ils n'ont que ça à la bouche, que ça à la tête.
03:58Visiblement, c'est leur seul argument, effectivement.
04:00C'est leur seul argument et c'est le seul truc qui leur permet d'être réélus
04:03et de faire des fameux fronts prétendument républicains.
04:05Donc, c'est une espèce d'assurance vie en matière de politique
04:09que de taper toujours sur les mêmes.
04:11Il pleut, c'est la faute de Marine Le Pen.
04:13Il y a des inondations en Espagne, c'est la faute de Marine Le Pen.
04:15Il y a quelqu'un qui écrase un cycliste, c'est la faute de Marine Le Pen.
04:18Écoutez Bélatar, à chaque fois qu'il s'exprime, dans chaque phrase, c'est des questions d'extrême droite.
04:23Yassine Bélatar, je pensais l'évoquer un peu plus tard, mais on va le faire maintenant.
04:25Parce qu'il faisait partie de cette délégation française pléthorique, plus de 130 personnes.
04:29On sait que c'est un humoriste qui a été condamné en septembre 2023
04:33à 4 mois de prison avec sursis après des menaces de mort et de crimes
04:36visant des personnalités du monde du spectacle.
04:38Proche du CCIF, il a participé à la marche contre l'islamophobie.
04:42Il se défend d'être proche de l'islamisme.
04:45On va écouter les mots qu'il a employés lorsqu'il était au Maroc.
04:48Voilà, moi j'ai 20 ans de carrière en France, je suis français, je suis marocain.
04:53Donc c'est un déplacement où je me sens en tout cas physiquement légitime.
04:57Mais il va falloir poser la question à Marine Le Pen.
04:59C'est-à-dire que je serai illégitime sur le territoire français et illégitime sur le territoire marocain.
05:03Donc si vous me trouvez un pays qui est prêt à m'accueillir,
05:05vous pensez vraiment que, et vous faites offense à nos services policiers,
05:10est-ce que vous pensez vraiment qu'on laisserait quelqu'un de près ou de loin
05:12qui est affilié à ce genre d'hérésie qu'est l'islamisme ou n'importe quel extrémisme monter dans un avion ?
05:18Soyons sérieux un petit peu, et franchement, je vous le dis, vous êtes des journalistes.
05:21Vraiment, vous avez un pouvoir de réconciliation sur notre pays qui est déterminant.
05:25Et vous pouvez plus suivre l'extrême droite dans des éliminations comme ça,
05:29très arbitraires, qui concernent souvent, sachez-le, des Arabes et des Noirs.
05:32On est sortis du débat public, vous le voyez bien.
05:34Et aujourd'hui, on a un président de la République.
05:37Moi j'ai des désaccords profonds avec des gens avec qui je suis monté dans l'avion.
05:40Mais pour vous dire, ça s'est tellement bien passé, j'ai vu Rotario manger du couscous.
05:43Donc comme quoi, vous voyez, les gens changent.
05:45Voilà pour les propos de Yassine Bellata, démonstration par l'exemple, le mot extrême droite est arrivé en permanence.
05:50Vous avez eu l'humour.
05:52C'est l'humour de France Inter.
05:54C'est l'humour du service public.
05:56C'est l'humour de la Nouvelle-France, pour utiliser les formules de Mélenchon.
06:01C'est-à-dire beaucoup de mépris, beaucoup de haine.
06:04Voilà quelqu'un qui crache sur 10 millions d'électeurs.
06:07Et sur des sympathisants qui n'ont pas voté, mais qui sont plutôt dans cette logique du « on en a assez de se faire insulter ».
06:13Par les mêmes, toujours.
06:15Et donc, il y a une façon de se défendre qui n'est pas terrible.
06:19Parce qu'effectivement, vous me donnez raison.
06:21À chaque fois, c'est Marine Le Pen.
06:23Mais qu'ont-ils fait ces gens-là, pour être aimables, pour être vénérables, pour être aimés ?
06:28Plutôt que de taper toujours « soyez négatifs », ça marche toujours.
06:31Mais qu'est-ce qu'il a proposé comme choix de société ?
06:33Puisqu'apparemment, il fonctionne plus en intellectuel qu'en humoriste.
06:37À part la petite saillie sur le couscous.
06:39Ça, ça peut être effectivement dans les matinales de l'humour de France Inter.
06:43Mais sinon, c'est quoi la pensée de M. Bellatar ?
06:45Je te dis, il est reçu avec d'autres intellectuels.
06:48Alors, des intellectuels ou des repris de justice ?
06:50Oui, je ne me demande pas les noms, parce que certains sont les mêmes.
06:53Alors, il y avait François-Marie Bagné, qui a été condamné dans l'affaire Bettencourt.
06:56M. Delguerrabe, ancien député de la République En Marche,
06:59qui a été condamné pour avoir donné des coups de casque à un autre député.
07:02Voilà. Après, à quoi servent ces délégations ?
07:05Et pourquoi est-il là ?
07:07La gauche caviar aussi, quand même.
07:08On avait Béatrice Héchel, on avait Ariel Dombas, on avait Jacques Langre,
07:11on avait tout ce monde, là, qui est très pro-marocain.
07:13On se demande pourquoi, comment, de quelle manière.
07:15À un moment donné, il faut arrêter d'emmener avec soi je ne sais combien d'avions,
07:19je ne sais combien de gens, pour quoi faire ?
07:21Des gens qui représentent le génie français de manière planétaire.
07:25Ou à l'endroit des Marocains.
07:26Alors, nous, expliquons-nous.
07:28Pourquoi M. François-Marie Bagné, qui a détourné de l'argent,
07:31escroquer une vieille dame qui a été condamnée pour ça,
07:34représente vraiment la France ?
07:35Est-ce que ce sont les fous du roi ?
07:36Peut-être que c'est ça.
07:37Emmanuel Macron a peut-être envie de gens qui le divertissent.
07:39On va juste écouter ce qu'il a dit.
07:40Emmanuel Macron, puis je vous passe la parole, Michel Onfray,
07:42à propos de cette controverse autour de certains de ses invités.
07:45Écoutez Emmanuel Macron.
07:46Je ne ferai aucune remarque sur des choses qui n'ont aucun intérêt
07:49et qui sont très anecdotiques quand on regarde.
07:52Je suis fasciné.
07:53Vous avez un pays et des compatriotes qui disent
07:55que c'est historique qu'on ouvre un chantier nouveau.
07:58Et donc, je ne m'intéresse pas aux anecdotes.
08:00Le Président ne s'intéresse pas aux anecdotes, Michel Onfray.
08:02C'est vrai que le voyage était par ailleurs réussi.
08:04Il y a eu des signatures de contrat, une réconciliation attendue
08:06et importante avec le Maroc.
08:08C'est extrêmement important sur de nombreux dossiers.
08:10Mais il balaie ça d'un revers de la main, en fait.
08:12Oui, parce que M. décide de ce qu'est l'anecdote.
08:14Il n'a juste pas compris qu'un chef d'État,
08:16rien n'est anecdotique dans le chef de l'État.
08:19C'est les fameux deux corps du roi de Kantorowicz
08:21qui nous dit qu'on a la souveraineté nationale sur les épaules,
08:24même si on l'a obtenue en trichant, en trompant, en mentant, etc.
08:27Il a la souveraineté nationale.
08:29Donc, il y a juste un moment donné où...
08:30C'est-à-dire qu'il a été élu démocratiquement ?
08:31Oui.
08:32On est d'accord ?
08:33Oui, avec une presse qui a tout fait pour ça,
08:35avec de l'intimidation, avec de la criminalisation de l'adversaire.
08:39Oui, mais il a été élu.
08:40Ah oui, je n'ai pas dit qu'il n'avait pas été élu.
08:42J'ai dit que les conditions dans lesquelles il avait été élu
08:45font que notre démocratie n'est pas exemplaire sur la planète.
08:49On n'a pas beaucoup de leçons à donner à des régimes qu'on appelle illibéraux.
08:52Depuis des années, on se sert de Marine Le Pen
08:54pour toujours mettre la même bande au pouvoir.
08:56Et c'est la même bande au pouvoir qui vient voir le roi du Maroc.
08:59Je me dis, mais ces gens, ils sont là pour quelles raisons ?
09:03On dit, fou du roi.
09:04Le roi a le droit de s'amuser, mais chez lui.
09:06Ce que fait le chef de l'État, c'est qu'il ne fait pas la façon qu'il a...
09:09Mais jamais anecdotiquement ?
09:10Jamais, jamais.
09:11Il engage la souveraineté nationale, c'est-à-dire c'est la voix de la France.
09:14Il n'a juste pas compris ça.
09:15Donc il n'a pas le droit d'avoir des humeurs.
09:17Il ne devrait pas s'expliquer avec des mots grossiers.
09:19Il ne devrait pas se faire photographier avec des gens qui font des doigts d'honneur.
09:23Il ne devrait pas tripoter sans cesse les gens.
09:25Cette façon de tripoter les gens est sidérante.
09:27Mais même Yassine Bélatard, le ministre des armées, ne connaît pas.
09:32Il tripote des gens de manière étonnante.
09:34Je te prends l'épaule, je te prends le bras, je te tiens le bras.
09:36Il avait dit dans un premier temps de ne pas le connaître.
09:38Il pensait que c'était un technicien.
09:39Alors ça, c'est quand même terrible aussi.
09:40Personne n'a repris la chose.
09:42C'était un technicien.
09:43Il avait une allure de technicien.
09:44– Vous trouvez que c'est méprisant ?
09:45– Oui, mais c'est un mépris de classe total.
09:47Parce que les gens qui ont...
09:48– C'est les arguments de l'entourage du ministre des armées qui peut être justifiés.
09:52C'est sans doute pas ce que pensait le ministre.
09:54– Ça s'appelle des cellules de communication.
09:56Et on fait travailler tous ces gens-là qui sont payés très cher pour dire
09:59quelles ripostes peut-on faire.
10:00Je ne sais pas qui c'est.
10:01Il était là à l'insu de mon plein gré.
10:03Et donc c'est pourquoi je le tripotais.
10:04D'ailleurs, il avait une tronche de technicien.
10:06Donc j'ai pu le tripoter pour cette raison.
10:08Mais quelle façon de considérer les techniciens,
10:10ou les gens simples, ou les gens modestes,
10:11pour dire qu'il a un pantalon qui est un pantalon de pauvre,
10:14d'une certaine manière.
10:15C'est détestable.
10:16– Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
10:18Il y a autre chose qui vous a interpellé dans les discours d'Emmanuel Macron
10:21lorsqu'il a évoqué l'âle andalouse.
10:24C'est évidemment une terre musulmane sur le sol européen.
10:28C'est dans les années 700 après Jésus-Christ.
10:29On va juste écouter le moment où il en parle
10:31et vous allez me dire pourquoi ça vous a fait bondir.
10:33Emmanuel Macron.
10:35– Il faut voir et il faut dire
10:37que nous ne sommes pas tout à fait étrangers l'un à l'autre.
10:41Et pas seulement parce que les années d'âle andalouse
10:44ont fait de l'Espagne et du sud de la France
10:46un terreau d'échange avec votre culture.
10:49La Giralda de Séville, les Éliches bleues
10:51et les Patios ouvragés du sud
10:53en restent toujours le somptueux témoignage architectural.
10:56Mais parce que nos poètes même
10:58l'ont placé au cœur de nos imaginaires.
11:02– Voilà pour ce que dit Emmanuel Macron.
11:03Effectivement c'est beau de célébrer
11:05les civilisations qui se mêlent au niveau architectural,
11:09au niveau de la poésie.
11:11C'est pas ça pour vous à l'Andalouse ?
11:13C'est pas juste cette culture musulmane
11:16qui s'allie à la culture européenne ?
11:18– Non, vous savez il y a des mythologies aujourd'hui
11:20en matière d'histoire.
11:22Il y a la mythologie de la résistance,
11:24la mythologie du pétinisme, la mythologie de 93,
11:26la mythologie de la révolution française.
11:29Enfin il y a plein de mythologies.
11:30Vraiment quand on doit faire un travail
11:33je ne vais pas dire de déconstruction
11:34mais de démontage de toutes ces fictions.
11:36– Attention déconstruction c'est un mot connoté hookiste.
11:38– Oui à tort parce que le mot est chez Littré.
11:41J'ai vu des débats avec des déridiens
11:43qui m'interdisaient d'utiliser le mot.
11:45Je disais que le mot était déjà chez Littré
11:47et donc bien avant Derrida.
11:50Et dans la déconstruction vous avez des gens
11:52dont c'est le métier de défaire des bâtiments
11:53et ils font de la déconstruction.
11:55Mais vous avez raison, évidemment l'usage de ce mot.
11:59Je pense qu'il y a un moment donné
12:00ou quand on se dit prenons cette histoire à l'Andalouse.
12:02C'est un élément de langage des islamophiles
12:05ou des gens qui veulent faire avancer la cause islamique.
12:07C'est-à-dire qu'on nous dit quelle belle période.
12:09C'est fantastique.
12:10– Les années 700 c'est ça ?
12:12– C'est pendant 7 siècles à partir effectivement du 7e siècle.
12:15C'est 714 ce que vous voulez.
12:17C'est 1492 la fin.
12:19Et donc on a quoi dans cette aventure ?
12:21On a un personnage qui nous dit
12:23c'était formidable les poètes nous le disent
12:24mais on n'a pas besoin d'en appeler aux poètes
12:26quand les poètes disent des sottises.
12:27On a besoin d'en appeler aux historiens.
12:30Les historiens qu'est-ce qu'ils peuvent nous expliquer ?
12:32Qu'il y a eu en Espagne ce qu'on appelle la dimitude.
12:35D-H-I-2-M etc.
12:38Un dimi c'est quoi ?
12:39– Qu'est-ce que c'est ?
12:40– Un dimi c'est quelqu'un qui est…
12:41C'est coranique ça se trouve.
12:43– C'est un non-musulman qui est dans une société musulmane.
12:46– C'est un non-musulman qui vit dans une société musulmane.
12:48Parce que l'islam estime qu'il y a le monde de l'islam
12:51et le monde de la guerre.
12:52C'est pas moi qui invente.
12:53Il y a le monde de l'islam et le monde de la guerre.
12:55Et le monde de l'islam doit conquérir justement ces pays
12:58dans lesquels l'islam n'a pas eu lieu
13:00ou reconquérir des pays dans lesquels l'islam aurait pu avoir lieu.
13:02Et là vous avez des individus qui sont de seconde zone.
13:05C'est-à-dire…
13:06– Les dimi.
13:07– Le dimi c'est effectivement un juif la plupart du temps
13:10ou un chrétien dans un régime musulman
13:13et cet homme n'a pas les mêmes droits que les autres.
13:16C'est codifié par Justinien par exemple pour les chrétiens
13:20qui à l'époque persécutait les païens.
13:23Et puis les musulmans reprennent cette affaire-là en nous disant
13:26qu'ils n'ont pas le droit de monter sur des chevaux par exemple,
13:29c'est interdit, ils peuvent aller sur des ânes.
13:31Mais quand ils montent les ânes,
13:32il faut qu'ils les montent à l'Amazon, c'est-à-dire comme des femmes.
13:35Vous avez des vêtements qui sont distinctifs,
13:37vous avez des coupes de cheveux, vous avez même des signes, des couleurs.
13:41– Donc il y a des codes de la diminution.
13:42– Mais bien sûr, c'est un code de l'esclavagisme.
13:45– D'accord.
13:46– C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire que…
13:48Alors Emmanuel Macron nous fait l'éloge de la colonisation,
13:50nous fait l'éloge de l'esclavage, alors qu'en temps normal,
13:53il nous dit que la colonisation ce n'est pas bien,
13:55c'est un crime contre l'humanité.
13:57Et il nous dit, y compris dans le sud de la France,
13:59sous-entendu il y a l'Espagne, c'est bien,
14:01mais chez nous c'était quand même drôlement bien.
14:03J'attends que Charles Martel soit présenté comme un salaud,
14:05comme un nazi, comme un type d'extrême droite,
14:08pour refaire totalement l'histoire.
14:10Je pense que Monsieur Boucheron,
14:11– L'historien.
14:12– L'historien, le fameux historien walkiste
14:14et déconstructionniste pour le coup du Collège de France,
14:17doit écrire ou souffler à l'oreille du président de la République
14:21pour lui faire dire des sottises pareilles.
14:23– Mais Michel voulait aussi nous signaler le livre de Bat Yeors,
14:26qui est une essayiste britannique d'origine égyptienne,
14:29qui a beaucoup écrit sur l'édimie et la dimitude.
14:31– Elle a écrit un livre sur la dimitude qui est assez extraordinaire,
14:34parce que d'abord il y a des références,
14:36ce n'est pas une espèce de théorie fumeuse,
14:38elle explique qui, quand, où, comment, de quelle manière,
14:40avec quel pays, et elle nous explique que la dimitude
14:42c'est partout en régime musulman,
14:44ce n'est pas seulement dans l'Espagne d'Alanda Luz,
14:46c'est à chaque fois que vous avez un régime musulman,
14:48c'est comme ça que ça se passe.
14:50Et regardez, à chaque fois que vous avez eu des communautés
14:52qui s'entendaient bien, vous avez plein de gens qui vous expliquent
14:54qu'il y a 50 ans, les juifs et les musulmans s'entendaient bien,
14:57au Maroc, en Tunisie, en Algérie même, avant la guerre d'Algérie,
15:01et que c'est par la suite que la théorie de la dimitude a pu fonctionner.
15:05C'est-à-dire qu'on peut même inverser, et d'une certaine manière,
15:08ce sont les français qu'on dit de souche aujourd'hui
15:10qui sont présentés comme des dimis.
15:12C'est-à-dire qu'on n'avait pas le droit de regarder un musulman en face,
15:15de descendre du trottoir quand on les croisait.
15:17Quand on témoignait, par exemple, au tribunal,
15:20le poids d'un dimi valait moins que le poids d'un musulman.
15:24Les relations sexuelles entre les dimis et les femmes musulmanes
15:28étaient interdites, punies de mort, etc.
15:30C'est ça que Macron nous présente comme un modèle idéal.
15:34Il y avait aussi d'autres sujets, bien sûr Michel.
15:36Et peut-être pour aujourd'hui.
15:38Il y avait d'autres sujets importants, notamment le sujet de l'immigration,
15:40parce que c'est un vrai sujet entre nos deux pays.
15:42On va juste écouter Bruno Rotailleau, qui évoque cette question,
15:44en demandant plus d'harmonie dans les relations franco-marocaines.
15:49Sur la question des réadmissions de ressortissants marocains
15:52en situation irrégulière, nous avons un cadre et des procédures
15:57avec des délais et des éléments d'identification pour les personnes
16:02dont l'origine n'est pas documentée.
16:05Nous avons convenu de les améliorer pour raccourcir les délais
16:10et pour mieux faire en termes de nombre de personnes réadmises.
16:14Sur la surveillance des frontières, nos deux pays font face
16:17à des pressions migratoires fortes et à la responsabilité
16:20de surveiller les frontières terrestres, maritimes, stratégiques.
16:26Voilà pour Bruno Rotailleau.
16:27Difficile de savoir si ces déclarations conjointes auront des effets concrets.
16:32Mais il faut qu'il y ait une coopération franco-marocaine
16:34pour pouvoir expulser les personnes qui n'ont rien à faire sur le sol français.
16:37Mais bien sûr.
16:38Et ça, au moins, c'est une voix claire.
16:40Ce n'est pas une voix du « en même temps ».
16:42Il n'est pas au pouvoir non plus depuis 7 ans.
16:44Mais voilà quelqu'un qui nous dit très précisément ce qu'il souhaite,
16:47ce qu'il veut et comment il va s'y prendre.
16:49Et qui ne fait pas de la théorie, qui ne fait pas de l'idéologie.
16:51Il dit « nous avons besoin de laisser passer consulaires,
16:53nous avons besoin de nous défaire de gens qui sont problématiques en France
16:57et nous avons besoin de votre coopération. »
16:59Et le peuple marocain est un grand peuple.
17:01On m'a agressé parce que j'ai parlé, par exemple,
17:04de la couverture que le Maroc assurait, de la production de la drogue mondiale.
17:08C'était à votre compagnie.
17:10Je réitère, mais j'ajoute que c'est un grand peuple.
17:13J'ajoute que c'est un grand souverain et un grand monarque aussi
17:15parce que, bien que descendant des croyances,
17:17c'est un homme qui est d'une certaine manière occidentalisé.
17:21Et qui connaît bien les codes.
17:24Exactement comme son père, exactement comme son grand-père
17:26qui ont été des gens merveilleux.
17:28Donc il y a un vrai partenariat à mener avec le Maroc.
17:31Qui est beaucoup plus difficile qu'avec l'Algérie
17:33parce qu'on est toujours dans le contentieux de la guerre d'Algérie.
17:35Mais nous avions un temps...
17:36Et on s'est longtemps tourné vers l'Algérie
17:38plutôt que vers le Maroc qui est une des clés...
17:40Ce qui est sidérant.
17:42Les Algériens, c'est aussi un grand peuple.
17:44Je parle des peuples, je ne parle pas des gouvernements.
17:46C'est-à-dire des gens qui, dans la tradition arabe,
17:48et quand je parle des Arabes, je ne parle pas forcément des musulmans,
17:50mais on peut ajouter « arabo-musulman »
17:52à le sens de la dignité, à le sens de l'honneur,
17:54à le sens de la parole donnée.
17:56Et on ne peut pas faire du en même temps avec des gens
17:58qui sont dans une logique virile.
18:00Je pense que tous les néo-féministes aujourd'hui
18:02qui traquent le phallogocentrisme, comme disait Derrida,
18:04ou la misogynie partout,
18:06devraient voir comment ça fonctionne en Afrique du Nord.
18:08Michel, vous avez évoqué le roi Mohamed VI.
18:12On va juste alors, pour faire notre petite minute Charles de Gaulle,
18:16évoquer une visite de Hassan II en France.
18:18C'était en 1963.
18:19On va écouter un petit extrait d'un reportage
18:21qui couvrait cette visite du roi Hassan II
18:23avec le général de Gaulle.
18:25C'est sous le signe d'une amitié franco-marocaine
18:28qui serait vivante depuis l'indépendance
18:30que s'est déroulée la visite du roi du Maroc Hassan II à Paris.
18:33Et l'un de ses premiers gestes a été de se recueillir
18:35sur la tombe du soldat inconnu.
18:37Le général de Gaulle, fait exceptionnel,
18:39avait tenu à être à ses côtés.
18:44C'est cette amitié qu'ont évoqué dans leurs entretiens
18:46avec l'avenir de la coopération entre leurs pays,
18:49les deux chefs d'État.
18:53C'est cette amitié enfin qu'ont exalté
18:55les plus hautes personnalités des deux pays
18:57lors de la réception donnée au palais de l'Elysée
18:59en l'honneur du roi Hassan II.
19:01Nos deux pays, a dit le souverain marocain,
19:03marcheront côte à côte dans un avenir de coopération.
19:09J'aime tout dans ces reportages
19:11qui sont sortis des archives de l'INA,
19:13la musique, le ton
19:15et la qualité, encore une fois, des personnes que l'on évoque.
19:17Et la qualité du commentaire.
19:19Vous avez vu le journaliste quand il dit
19:21« faites exceptionnel ».
19:23On parlait français.
19:25Il a expliqué que quand le chef de l'État
19:27est présent en uniforme à côté du roi du Maroc
19:29et qu'il l'appelle Votre Excellence
19:31et que je ne sais plus s'il dit Votre Excellence
19:33mais enfin il y a une formule.
19:35Sire. La formule qu'il utilise c'est Sire.
19:37Et cette façon de dire
19:39s'il est là, c'est que ça fait sens.
19:41On ne rallume pas la flamme du soldat inconnu
19:43quand on est le général de Gaulle avec n'importe qui.
19:45Et si on le fait avec le roi du Maroc, c'est qu'on l'honore.
19:47Parce qu'il nous honore, lui aussi.
19:49Donc là on voit bien le sens
19:51qui nous est donné par le général de Gaulle
19:53d'une vraie relation.
19:55On ne va pas revenir sur Bel-Atar mais ce n'est pas du tout
19:57j'amène Bel-Atar en survêtement
19:59et quelques autres
20:01dont on aurait pu faire l'économie
20:03eu égard à leur rapport à la moralité
20:05mais on voit bien qu'effectivement
20:07il y a deux mondes. Un monde en noir et blanc
20:09et celui qui a la préférence.
20:11Oui mais ce monde-là peut être un monde actuel.
20:13Le monde de la dignité et du respect
20:15il n'est pas mort.
20:17Écoutez, je ne veux pas faire des appels du pied mais je pense que, par exemple,
20:19M. Tayot donne l'impression d'être en noir et blanc.
20:21C'est plutôt sympathique ça pour moi.
20:23Cette façon d'incarner la dignité,
20:25cette façon de penser les problèmes de l'État,
20:27de l'intérêt général de l'international
20:29et de ne pas ni braquer ni blesser
20:31les Marocains, ni le peuple marocain, ni le souverain.
20:33Et je me rappelle aussi de l'interview
20:35fameuse qu'Anne Sinclair avait faite d'Assane II
20:37à l'époque, en 93,
20:39dans laquelle le monarque disait qu'il était
20:41inutile de chercher à intégrer les immigrés
20:43marocains qui resteraient toujours
20:45des Marocains et donc de mauvais Français.
20:47C'est lui qui emploie ces mots, c'est pas moi.
20:49Non, il avait une formule, il disait
20:51la trame n'est pas la même. Cette façon de parler
20:53de civilisation, en disant, vous pouvez faire
20:55ce que vous voulez. Général de Gaulle, il parle
20:57de l'eau et de l'huile en disant, vous pouvez secouer
20:59et vous aurez de toute façon un mélange qui va se faire
21:01puis qui va se défaire parce que c'est ainsi.
21:03Et quand le roi défunt
21:05parlait d'une trame qui était semblable,
21:07il disait en gros, on a des civilisations.
21:09Aujourd'hui on dit, ah mais
21:11le métissage c'est formidable
21:13et l'immigration c'est une chance. On nous dit
21:15mais regardez Aznavour, regardez Yves Montand,
21:17regardez que serions-nous sans, etc.
21:19Ou Michel Platini, etc.
21:21Je veux bien, mais la trame est la même,
21:23comme disait le roi.
21:25C'est-à-dire que c'était des civilisations semblables,
21:27c'était des judéo-chrétiens. Quand vous veniez d'Italie,
21:29quand vous veniez du Portugal, quand vous veniez d'Espagne,
21:31etc. On parlait des portos, on parlait
21:33des ritales, mais en même temps c'était
21:35des judéo-chrétiens, ça ne posait aucun problème.
21:37Et quand il arrivait des gens dont la trame
21:39n'était pas la même, c'était des gens qui avaient
21:41le désir de vivre en France, de s'intégrer
21:43en France. On parlait d'assimilation à l'époque
21:45et les parents donnaient des prénoms, Joseph,
21:47Gilbert, Michel ou ce genre de choses.
21:49Et c'était formidable.
21:51Parce que c'est soluble avec des gens
21:53qui ont décidé qu'on pouvait avoir
21:55une intimité religieuse et que
21:57c'était une affaire personnelle, mais qu'en même temps
21:59on pouvait aussi adhérer aux valeurs de la République.
22:01– Michel, on fait une toute petite pause, on se retrouve dans un instant
22:03pour la seconde partie de Face à Michel Onfray.
22:05On va parler du budget, difficile,
22:07des discussions très difficiles
22:09et des injonctions que les Français reçoivent
22:11en permanence, vous ne travaillez pas assez,
22:13on va vous enlever un jour férié,
22:15on va vous enlever des jours de carence pour les fonctionnaires.
22:17A tout de suite.
22:19On se retrouve pour la seconde partie
22:21de Face à Michel Onfray sur CNews
22:23et sur Europe 1. Michel, il a été aussi
22:25beaucoup question de budget
22:27cette semaine, on étudie à l'Assemblée Nationale
22:29le budget de la Sécurité Sociale.
22:31Il y a toutes des pistes d'économie qui sont évoquées.
22:33Les petits génies de Bercy, les petits hommes gris
22:35multiplient les idées
22:37pour retrouver les milliards qui ont été perdus.
22:39Il y a eu des petites erreurs dans le prévisionnel du déficit
22:41de la France il y a quelques mois.
22:43On a déjà eu la polémique sur les jours de carence
22:45et il faut aligner le public
22:47sur le privé, ça a été la première idée.
22:49Mais il y a l'idée du jour férié. Pourquoi ne pas enlever
22:51un jour férié aux Français ? Il y en a 11
22:53dans notre pays, plutôt dans la moyenne
22:55européenne. Donc là, l'idée, c'est d'enlever
22:57un autre. Il y avait déjà la Pentecôte qui était un jour
22:59travaillée, c'est Jean-Pierre Raffarin qui l'avait fait à l'époque.
23:01Donc là, enlever un autre jour pour le faire
23:03travailler par les Français, pour ramener
23:053 milliards d'euros selon, encore une fois,
23:07nos grands prévisionnistes de Bercy.
23:09Il faut juste quelques Français interroger là-dessus,
23:11qui ne manquent pas de bon sens, comme toujours.
23:13Si c'est la solution qu'ils ont
23:15trouvée la plus acceptable, pourquoi
23:17pas ? Si vous deviez choisir un jour férié dans l'année,
23:19ce serait lequel ? Le 1er mai, du coup,
23:21je trouve que c'est assez symbolique,
23:23le jour des travailleurs. Pourquoi pas,
23:25il faut bien trouver des solutions pour réduire
23:27le déficit, donc
23:29si c'est la meilleure des solutions, pourquoi pas.
23:31Si c'était vous qui deviez supprimer un jour férié dans l'année,
23:33ce serait lequel ? Le 11 novembre ?
23:35Pourquoi ? Bonne question.
23:37L'armistice ?
23:39L'armistice, ouais.
23:41Parce qu'on a déjà
23:43le 8 mai pour la
23:45Seconde Guerre mondiale, donc ça peut suffire.
23:47Aucun jour, parce qu'en plus,
23:49c'est des jours qui sont hyper importants, on a
23:51l'armistice, enfin c'est des jours
23:53qui ont une histoire, c'est pour marquer
23:55les histoires qu'il y a eu en France.
23:57C'est assez intéressant. Moi j'aime bien
23:59l'humour de la première qui dit 1er mai,
24:01les syndicats vont adorer. Et puis après,
24:03ce sont des pans de notre histoire aussi.
24:05Les jours catholiques, évidemment,
24:07et je suis certaine que ce sera sur les jours catholiques qu'on ira taper,
24:09mais après, 14 juillet,
24:11armistice, 8 mai...
24:13Oui. C'est très drôle,
24:15le 1er mai, ça me paraît effectivement
24:17très intéressant, parce que ça touche à la
24:19religion progressiste. Donc là, c'est
24:21le grand jour de la religion progressiste.
24:23D'abord, moi je pense qu'il faut arrêter
24:25aussi de taper sur les travailleurs. Il faut repenser
24:27le travail. C'est vraiment
24:29quelque chose qui doit être pensé. Vous avez des gens
24:31qui font des études considérables,
24:33des gamins, des gamines qui ont 30 ans
24:35et qui sont brillantissimes, qui ont des doctorats de ceci
24:37ou des doctorats de cela, et qui font des boulots qui ne sont pas
24:39à la hauteur, et qui deviennent instituteurs.
24:41C'est formidable, le métier d'instituteur.
24:43J'entends bien, moi j'ai failli l'être, j'ai raté les concours.
24:45C'est un métier
24:47formidable. Simplement,
24:49quand vous avez fait un doctorat d'ethnologie,
24:51je me souviens de quelqu'un qui avait
24:53travaillé sur les
24:55ruminants
24:57dans les montagnes péruviennes,
24:59ce genre de choses, on peut se poser la question de l'utilité
25:01de ce genre de travail. Toujours est-il
25:03que quand on a aussi bien travaillé sur un sujet comme celui-ci
25:05et qu'on se retrouve dans une classe
25:07où du jour au lendemain on nous dit
25:09vous n'avez pas de méthode pour apprendre à lire et à écrire aux enfants
25:11mais il faut y aller tout de même, vous en avez 30 qui vont piailler
25:13et en même temps vous allez être payés
25:15des picaillons, rien du tout.
25:17Donc ça c'est repenser la question du travail, Michel.
25:19Bien payer les gens, les payer correctement,
25:21faire de telle sorte qu'un certain nombre de gens,
25:23vous voyez les chauffeurs de taxi, à chaque fois
25:25qu'ils me parlent et qu'on a eu l'occasion de discuter,
25:27mais sont payés en dessous du SMIC.
25:29Ils travaillent 10-12 heures par jour, ils travaillent tout le temps
25:31pendant des années pour pouvoir rembourser
25:33leur licence, leur autorisation de travail
25:35d'une certaine manière et
25:37ils ne gagnent rien, c'est humiliant.
25:39Donc après il y a les gens qui ne veulent pas travailler
25:41ou qui ne veulent plus travailler et puis on pourrait arriver
25:43aux jours de carence qui relèvent de ce même problème.
25:45Pourquoi est-ce qu'il y a autant de gens
25:47qui disent je prends un jour, je prends deux jours
25:49et puis s'il y a trois jours de carence, les gens prendront quatre
25:51et puis ils prendront cinq et puis voilà.
25:53Et ça ne va pas, d'autant que
25:55à gauche on nous dit ah mais l'âge de la paresse
25:57nous dit madame Rousseau
25:59– Semaine de quatre jours
26:01– Oui moi je ne suis pas contre ça, je ne suis pas contre le fait que
26:03si on travaille,
26:05c'est ça la signature de la gauche,
26:07on peut travailler moins si on travaille mieux
26:09c'est ça la différence, c'est-à-dire que
26:11ce n'est pas la quantité de travail, si vous êtes
26:13longtemps au bureau mais que vous ne faites rien
26:15et que vous regardez internet ou que vous téléphoniez aux copains
26:17et que vous échangez des textos, ça ne sert à rien d'ajouter
26:19une journée de plus. Moi je pense que des gens se vengeraient
26:21si on leur demandait de travailler un jour
26:23nouveau, un jour
26:25qu'on privatiserait d'une certaine manière
26:27– Alors revenons à notre jour férié justement,
26:29qu'est-ce que ça représente aussi en termes d'histoire
26:31de notre roman national
26:33si on en supprimait un Michel Onfray ?
26:35– D'abord on a
26:37deux Frances, on le sait, on a une France catholique
26:39et on a une France qui ne l'est pas
26:41et moi j'aime les deux, c'est ça le problème
26:43c'est-à-dire qu'aujourd'hui on monte l'une contre l'autre
26:45et je crois à l'Église
26:47le pouvoir de l'Église et la puissance de l'Église
26:49jusqu'en 1789 puis après 1789
26:51je crois à la puissance de la République
26:53et la puissance de la France, donc on peut toujours croire
26:55en l'Église aujourd'hui, on peut toujours
26:57aller à la messe et c'est fort heureux
26:59et c'est la même France, donc il faut faire
27:01de telle sorte qu'à chaque fois
27:03on puisse célébrer les deux Frances
27:05et je dis ces deux Frances ça ne veut pas dire qu'il n'y en a que deux
27:07il y en a d'autres, il y en a une troisième
27:09qui elle ne reconnaît ni le christianisme
27:11ni la République et qui est la fameuse
27:13Nouvelle France de M. Mélenchon
27:15la France fabriquée avec
27:17des néo-ceux-ci ou des néo-ceux-là
27:19qui sont des gens qui la plupart du temps n'aiment pas la France
27:21d'ailleurs j'ai vu l'autre jour que sur des murs
27:23ces gens-là
27:25reprenaient le slogan de Maurras
27:27je ne pense pas qu'ils soient vraiment très au courant que c'était un slogan de Maurras
27:29en disant l'anti-France
27:31gagnera, c'est formidable
27:33quand vous disiez jadis l'anti-France
27:35vous disiez Charles Maurras et vous aviez tout de suite
27:37vous étiez stigmatisé immédiatement
27:39et d'un seul coup ces gens qui ont des crétins
27:41ils reprennent l'anti-France en disant oui c'est nous
27:43et on déteste la France, alors pour le dire on va reprendre
27:45Maurras, vous allez voir ce que ça signifie très précisément
27:47c'est même très précisément très antisémite
27:49très anti-anglais, très anti-germain
27:51très anti-franc-maçon, très anti-protestant
27:53c'est la théorie de Maurras
27:55vous êtes de ce côté-là désormais ?
27:57Faites attention
27:59sur la question de l'antisémitisme
28:01Vous avez raison, juste le 11 novembre
28:03le 8 mai, vous seriez surpris
28:05du nombre de gens qui ne savent pas ce que c'est
28:07et notamment de jeunes qui savent
28:09si on supprime ces jours-là, honnêtement
28:11on s'assied sur l'histoire française
28:13Oui, je ne sais pas
28:15je n'ai pas supporté à l'époque de Raffarin
28:17qui commence à dire vous allez travailler une journée de plus
28:19La solidarité, là c'est pour sauver les EHPAD
28:21Oui bien sûr, jadis les vignettes automobiles
28:23étaient faites pour les hospices
28:25je crois me souvenir, et l'état des hospices
28:27c'était quand même pas terrible, à chaque fois qu'on fait des infos
28:29des impôts, c'est toujours pour faire du bien
28:31à une partie de l'humanité
28:33Il faut que, éventuellement
28:35si la gauche a envie de se remettre à penser
28:37c'est difficile quand on a été pendant 50 ans
28:39sans réfléchir, mais de se dire
28:41qu'est-ce que le travail, comment ça fonctionne
28:43est-ce qu'on peut toujours exiger des gens
28:45de travailler plus
28:47comme dit la droite, ou de travailler moins
28:49comme dit la gauche, est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer
28:51qu'on pourrait travailler différemment, autrement
28:53Moi je pense que
28:55humilier les gens n'est jamais une bonne chose
28:57il y a toujours un moment donné où
28:59il y a du ressentiment qui surgit
29:01Vous avez des gens qui sont humiliés parce qu'ils sont peu payés
29:03mal payés, parce qu'ils sont sous-employés
29:05parce qu'on leur demande de faire un travail
29:07en ne leur donnant pas les moyens de faire le travail
29:09j'imagine à la police, j'imagine à l'armée
29:11Les soignants aussi
29:13J'allais lister
29:15les infirmiers, les infirmières, les médecins
29:17les enseignants, l'université
29:19la recherche
29:21je ne suis pas de ceux qui pensent à gauche
29:23que si on met une enveloppe ça va suffire
29:25de l'argent, toujours de l'argent
29:27employons encore des fonctionnaires et mettons toujours des fonctionnaires
29:29ça ne suffit pas, il faut donner
29:31le goût du travail bien fait
29:33moi j'ai été éduqué à ça, le goût du travail bien fait
29:35quel que soit le travail
29:37ça peut être de faire son jardin
29:39on est content du travail qu'on aurait pu faire
29:41on fait tout et n'importe comment
29:43donc il y a un moment donné où il faut que
29:45les élites qui nous gouvernent, je ne pense pas aux intellectuels
29:47encore que, il faudrait que Dominique Méda
29:49a travaillé sur cette question du travail par exemple
29:51et elle a bien fait, elle a bien travaillé
29:53on pose ses pistes de réflexion sur la table et qu'on avance
29:55et qu'on les met autour d'une table et qu'on y réfléchisse
29:57plutôt que de punir
29:59toujours les mêmes, toujours ceux qui travaillent
30:01j'aimerais qu'on ait juste Henri Guénaud qui était notre invité cette semaine
30:03ancien conseiller de Nicolas Sarkozy
30:05qui lui, à propos de ses économies qu'on cherche
30:07éperdument, notamment dans la poche des français
30:09estime que c'est un spectacle dramatique
30:11au monde et aux français. Henri Guénaud.
30:13Le spectacle qu'on donne à la fois au monde
30:15et aux français, il est
30:17hallucinant. On a nourri la crise parce que
30:19là pour le coup on inquiète des marchés qui sont
30:21très sensibles aux
30:23anticipations auto-réalisatrices
30:25on continue à dire qu'on va
30:27faire faillite, ça ne cite pas les gens à vous faire
30:29confiance. Bon, ni les taux
30:31à baisser, ça c'est la première des choses. Et la deuxième
30:33c'est que ça crée une situation dans laquelle
30:35tout le monde se met à paniquer car c'est une espèce
30:37c'est une vraie panique
30:39alors on ne sait plus s'il faut
30:41faire payer 5 euros pour entrer à Notre-Dame
30:43de Paris, s'il faut réduire
30:45les exonérations de charges
30:47sur les bas salaires
30:49s'il faut
30:51gruger les retraités une fois de plus
30:53en disant on ne va pas indexer pendant 6 mois
30:55puis après on verra, peut-être qu'on ne les indexera plus jamais
30:57etc.
30:59Puis on va taxer alors les riches
31:01on est pris entre salauds de pauvres et
31:03salauds de riches. C'est
31:05un spectacle qui est dramatique.
31:07Vous partagez cette analyse d'Henri Guaino
31:09Michel Onfray. Oui, oui, comme souvent
31:11J'imagine que vous avez le même logiciel
31:13On a le gaullisme en partage, oui.
31:15Mais il a raison
31:17Vous savez l'expression
31:19une valeur fiduciaire, dans fiduciaire il y a
31:21la même racine que foi
31:23il faut avoir la foi. Et l'économie c'est ça
31:25c'est-à-dire si vous croyez ça marche, si vous n'y croyez pas
31:27ça ne marche pas. Si vous commencez par dire
31:29on est en faillite, je rappelle que François Fillon
31:31l'avait fait savoir il y a très longtemps, si vous dites ça ne marche pas
31:33ça va s'effondrer, etc.
31:35Si éventuellement vous dites on va taxer les riches
31:37les propriétaires, ceux qui ont des immeubles, etc.
31:39des biens immeubles, je le rappelle
31:41pour
31:43cette éminence
31:45grise de la France insoumise qui
31:47n'avait pas compris ce que signifiait très exactement le mot
31:49mais à un moment donné on ne peut pas
31:51tout le temps taxer comme ça
31:53il faut une ligne droite. Ce que faisait le général
31:55de Gaulle avec RUEF en disant
31:57un oui, un non, une ligne droite
31:59disait Nietzsche. Un oui pourquoi, un non pourquoi
32:01on aura la ligne droite et là on dit on va chercher de l'argent
32:03ici, peut-être les déjections canines
32:05peut-être taxer les croquettes des félins
32:07peut-être...
32:09Le sucre, taxe sur le sucre même a été évoqué.
32:11Après on ne va pas vous dire que c'est pour votre
32:13mal mais on va vous dire que c'est pour votre bien.
32:15Le sucre ce n'est pas bien pour la santé donc effectivement
32:17on va taxer les sodas
32:19c'est sidérant de vouloir taxer
32:21jusqu'aux déjections canines
32:23en disant est-ce qu'on n'a pas un autre projet
32:25qui serait justement d'économiser sur
32:27un budget. Tout le monde fait ça.
32:29Les français font ça.
32:31Ça on peut, ça on ne peut pas, ça on pourra peut-être
32:33ça on économise, ça on dépense ici
32:35là on a besoin ici, il faut qu'on ait une petite cagnotte
32:37et de dire non il y a des postes qu'on va être obligés
32:39de laisser tomber. On sait très bien aujourd'hui qu'on n'a pas
32:41la possibilité d'avoir
32:43une solidarité planétaire.
32:45La France ne peut pas être solidaire de tous les pays du monde
32:47de toute la misère du monde et cette solidarité
32:49n'est pas possible. On est déjà très pauvres
32:51très appauvris et ça ne peut pas durer.
32:53Michel Onfray, on est sur CNews et Europe 1
32:55le Premier ministre Michel Barnier
32:57dit s'inspirer des cahiers de doléances
32:59des gilets jaunes. En tout cas il veut s'inspirer
33:01des cahiers de doléances des gilets jaunes
33:03qui à l'époque étaient un peu restés lettres mortes
33:05on va se le dire.
33:07Ça me fait penser au fait que
33:09d'ailleurs le Président de la République dans les sondages de popularité
33:11n'a jamais été aussi bas qu'au moment
33:13de cet épisode des gilets jaunes.
33:15On a 17% des français seulement
33:17aujourd'hui qui font confiance à Emmanuel Macron
33:19selon un baromètre
33:21qui a été publié dans le Figaro.
33:23Ça veut dire que 78% des français
33:25ne lui font pas confiance.
33:27C'est considérable.
33:29C'est pourquoi vous me disiez tout à l'heure
33:31il a été réélu.
33:33C'est juste pour expliquer qu'il y a un problème
33:35que cette élection ne peut pas dire
33:37il a été élu donc il a tous les droits.
33:39Non ça c'est pour les patrons de la Corée du Nord
33:41mais en disant j'ai été élu maintenant
33:43je fais ce que je veux. Non quand on est élu
33:45on est élu pour un programme et quand on n'applique pas le programme
33:47c'est une chose mais quand on applique le contraire du programme
33:49ça en est une autre.
33:51Michel Barnier il y a quelque chose de très british chez lui
33:53il séduit toujours cette façon un peu...
33:55Flegmatique. Oui et puis de balancer des baffes
33:57sans en avoir l'air comme ça.
33:59C'est pas l'innoventura, c'est vraiment
34:01que j'aime beaucoup par ailleurs, ni Jean Gabin
34:03mais c'est cette façon de régler des problèmes
34:05c'est peut-être dans le genre...
34:07Roger Moore, moi je dirais Roger Moore.
34:09Oui mais vous savez il y avait un silencieux là
34:11et puis le type il tombe on ne sait pas ce qu'il s'est passé
34:13et là cette façon de dire moi je vais aller rechercher
34:15les cahiers de doléances c'est une façon de dire
34:17monsieur Macron vous n'en avez rien fait.
34:19Vous avez sollicité les français et vous avez jeté
34:21leurs réponses à la poubelle
34:23et à chaque fois que ça ne vous convient pas
34:25vous jetez à la poubelle
34:27et moi j'ai souvent dit où sont ces cahiers
34:29de doléances dans les préfectures
34:31je pose la question mais je connais la réponse
34:33et qu'en avons-nous fait ? Rien.
34:35Est-ce qu'ils ont été remontés à l'Elysée ?
34:37Oui probablement et puis il a dit mettez-moi ça à la poubelle
34:39et éventuellement c'est même pas remonté à l'Elysée
34:41parce qu'il a juste dit j'ai calmé le jeu
34:43et puis il suffisait juste dans l'instant de calmer le jeu
34:45le problème c'est pas la France, les français
34:47ou le souci de la France ou des français
34:49c'est juste de dire au moment du deuxième mandat
34:51je descends dans la rue parce que je voudrais
34:53découvrir la France.
34:55Mon garçon en 50 aurait dû non pas la découvrir
34:57mais savoir ce qu'elle était et puis même précédemment
34:59il a une culture de banquier
35:01donc il est compétent en matière de banque
35:03mais au-delà, on l'a vu avec Alain Dallouz
35:05on l'a vu quand il parle des poètes
35:07qui sont ces poètes qui nous font l'éloge d'Alain Dallouz
35:09qui nous parle de Victor Hugo
35:11qui lui disait des choses un peu extravagantes
35:13sur cette question de l'islam
35:15juste pour pouvoir critiquer un peu le christianisme
35:17tout ça en perspective
35:19il y a cette façon très intéressante
35:21de dire, les français ont déjà
35:23dit plein de choses et il y a
35:25dans ces cahiers de doléances
35:27probablement le désir
35:29qu'ont les français de voir la France
35:31repartir avec probablement
35:33des bonnes idées
35:35parce qu'il y a plein de bon sens chez les français.
35:37On va parler maintenant du livre de Jordan Bardella
35:39il y a une polémique autour du fait que la régie publicitaire
35:41de la SNCF ne veut pas
35:43accepter les panneaux d'affichage de ce livre
35:45de Jordan Bardella
35:47au motif que ce serait contraire
35:49à la charte de cette régie publicitaire
35:51de la SNCF. Médias Transports
35:53insiste sur le fait que c'est un ouvrage
35:55qui est certes une autobiographie mais qui a été
35:57créé par un homme politique président d'un parti.
35:59On va écouter ce qu'en dit Jordan Bardella puis je veux voir ce que vous en pensez.
36:01Une fois encore la liberté
36:03d'expression recule
36:05face aux hurlements de l'extrême gauche
36:07qui pratiquent la censure
36:09qui instaure une discrimination politique
36:11et qui fait peser sur la France et sur le débat public
36:13dans notre pays une atmosphère
36:15de terreur. Au fond il s'attaque
36:17à l'une des grandes forces de l'identité
36:19de notre pays, la liberté.
36:21La liberté d'expression
36:23qui a fait de la France
36:25un espace d'échange unique au monde
36:27la liberté de conscience
36:29la liberté de choisir ses lectures
36:31de voter pour qui l'on veut
36:33de soutenir ses idées sans être menacé ou insulté
36:35ce sont toutes ces grandes libertés
36:37fondamentales que la gauche
36:39veut vous retirer chaque jour davantage.
36:41Est-ce que c'est une question de liberté d'expression ou pas ?
36:43Là c'est véritablement
36:45interdit dans l'article 8 des conditions
36:47générales de la vente des médias de transports
36:49selon la régie publicitaire.
36:51Oui, après le texte
36:53on leur fait dire un peu ce qu'on veut.
36:55Moi je rappelle que cette gauche de la SNCF
36:57ce serait bien qu'on fasse un peu d'histoire
36:59et qu'on lui rappelle que pendant
37:01le pacte germano-soviétique 1939-1940-1941
37:03elle a collaboré
37:05et que cette gauche
37:07c'était vraiment de la collaboration
37:09c'est légère de parler, à l'époque effectivement
37:11le parti communiste français qui prenait ses ordres à Moscou
37:13c'est-à-dire chez Staline
37:15avait pour ordre de collaborer avec l'allemand
37:17parce qu'ils avaient des ennemis communs, le général de Gaulle, la Citi
37:19et si effectivement le communisme
37:21et les syndicalistes communistes
37:23ne collaborent plus en 1941
37:25c'est parce que Hitler rompt lui-même le pacte germano-soviétique
37:27en envahissant la Russie soviétique
37:29c'est l'opération Barbarossa.
37:31Mais j'ai pas vu que la SNCF
37:33la gauche de la SNCF ait refusé
37:35de conduire des trains qui conduisaient des déportés
37:37dans les camps de la mort
37:39là on les a pas vus les syndicalistes pour dire
37:41non c'est pas possible, on peut pas faire ce genre de choses
37:43non non, prenez le train, puis on peut voter le train
37:45on nous a demandé de faire un Paris-Compiègne
37:47puis après ça va être un Compiègne à Auschwitz
37:49nous on fait notre boulot, on a juste...
37:51Mais la SNCF d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui Michel
37:53Non d'accord, j'entends bien, mais ces gens qui aujourd'hui nous donnent des leçons
37:55devraient se souvenir qu'ils se sont souvent trompés
37:57je renvoie au magnifique film de Lanzmann
37:59Shoah, qui montre très précisément
38:01le rôle de la SNCF à cette époque-là
38:03et donc il y a un moment donné où c'est pareil
38:05les communistes aujourd'hui, ils oublient tous
38:07qu'ils ont collaboré à l'époque et qu'ils ont
38:09demandé à ce que soient sabotés
38:11les moteurs d'avions
38:13les moteurs de tanks, les moteurs de chars
38:15qui ont fait ces sabotages, que des soldats français
38:17sont morts au combat juste parce qu'il ne fallait pas combattre
38:19et qu'il fallait fraterniser
38:21avec le peuple allemand
38:23du 3ème Reich National-Socialiste
38:25donc il y a un moment donné où ils devraient être un peu plus prudents
38:27sur cette idée que le fascisme
38:29est à nos portes, Jordan Bardet
38:31un fasciste, c'est moins rire
38:33que ce jeune garçon à tout
38:35à l'air de tout sauf d'un fasciste
38:37c'est vrai qu'aujourd'hui on dit que Trump est un fasciste
38:39que tout le monde est un fasciste
38:41mais le vrai fascisme qui a eu lieu
38:43et qui supposait la déportation des juifs à l'époque
38:45on n'a pas entendu la CGT, le parti communiste français
38:47pendant le temps qu'a duré le pacte germano-soviétique
38:49s'opposer à ça
38:51alors maintenant on s'oppose à un livre qui
38:53je ne suis pas sûr que ce soit les mémoires de Churchill
38:55et les mémoires du général de Gaulle en plus de ça
38:57en revanche on signale que le très bon mémoricide
38:59de notre ami Philippe de Villiers est en vente
39:01et qu'il cartonne absolument partout
39:03et on lui fait un petit clin d'oeil parce qu'on aime bien Philippe de Villiers
39:05vous et moi mon cher Michel. Un tout petit mot de l'élection américaine
39:07on est vraiment dans la dernière ligne droite
39:09les américains votent, là c'est imminent
39:11tous les coups sont permis, je crois qu'on n'a jamais vu ça
39:13beaucoup d'outrance et d'insultes du côté de Donald Trump
39:15qui estime que son adversaire
39:17est inapte à la fonction présidentielle
39:19mais du côté de Kamala Harris aussi
39:21il y a des déclarations assez surprenantes
39:23écoutez juste ce qu'elle a dit sur le fait que
39:25selon elle Donald Trump allait envoyer l'armée
39:27pour tirer sur certains américains, écoutez là
39:29Donald Trump
39:31Donald Trump a l'intention
39:33d'utiliser l'armée américaine
39:35contre les citoyens américains
39:37qui ne sont tout simplement pas d'accord avec lui
39:39des personnes qu'il qualifie
39:41je cite
39:43d'ennemis de l'intérieur
39:47l'Amérique n'a pas
39:49à faire un candidat à la présidence
39:51qui réfléchit à la manière d'améliorer
39:53vos vies
39:55c'est quelqu'un
39:57d'instable
39:59obsédé par la vengeance
40:01et en quête d'un pouvoir sans limite
40:03Voilà pour ce que dit Kamala Harris
40:05on a aussi Joe Biden
40:07qui a estimé que les électeurs de Trump étaient des ordures
40:09ce qui a donné lieu à une séquence
40:11très très drôle où Donald Trump
40:13est monté avec un gilet orange
40:15dans un camion qui charrie
40:17des ordures pour dire
40:19non mes électeurs ne sont pas des ordures
40:21évidemment. Qu'est-ce que ça vous inspire cette campagne
40:23tous assumées, tous les excès
40:25et toutes les insultes sont permises
40:27c'est du show
40:29il faut faire de la télévision, il faut faire de l'audience
40:31il y a des milliards dans cette aventure
40:39simplement on polarise
40:41sur les républicains, sur les démocrates
40:43et puis après il faut absolument que ce soit un match de MNL
40:45on appelle ça comme ça, les gens qui se cognent dessus
40:47dans des grillages
40:49dans des machins grillagés
40:51où tous les coups sont permis
40:53il y a un continent, c'est des portoriquains
40:55c'est comme des ordures dans l'océan
40:57c'est les électeurs qui sont des ordures
40:59l'autre il dit moi je fais un tour dans un camion Ben
41:01et on se dit bon...
41:03Mais où est la vision dans tout ça ?
41:05Or il y a des visions politiques
41:07et on gagnerait
41:09à dire ce que sont vraiment les programmes
41:11des uns et des autres
41:13on voit bien quand même que chez les démocrates il y a cette idée
41:15qu'il faut faire la guerre en permanence partout sur la planète
41:17qu'il faut remettre l'ordre ici, là, ailleurs
41:19l'ordre américain bien sûr
41:21et que Trump dit pas du tout
41:23on arrête ces guerres, moi je pense que c'est Trump qui méritait
41:25le prix Nobel de la paix et pas du tout Obama
41:27Obama on lui a donné il avait rien fait encore
41:29donc c'était une façon de dire mais lui il est tellement formidable
41:31il est tellement fantastique
41:33lui pendant 5 ans Trump il a fait de telle sorte qu'il n'y ait pas de guerre nouvelle
41:35et il a enlevé des troupes
41:37donc pour la sécurité de la planète
41:39ça me paraît quand même meilleur
41:41il est protectionniste, il a raison, tous les chefs d'état
41:43de quelques pays que ce soit devraient être protectionnistes
41:45en disant mais les ouvriers français d'abord
41:47les producteurs français d'abord
41:49les artisans, les paysans, les commerçants français d'abord
41:51et puis après adviennent que pour un
41:53avec les commerçants d'ici, les artisans d'ailleurs
41:55mais on le traite de fasciste je sais pas si vous avez
41:57vu la une de l'Humanité cette semaine, fasciste
41:59il n'y a plus que ça à la bouche de toute façon
42:01si vous n'êtes pas d'accord vous êtes fasciste
42:03il y a aussi la très bonne une du JD News qui est au kiosque aussi sur Trump et Harris
42:05mais ça renseigne sur la bêtise des gens
42:07qui utilisent le mot fasciste comme une insulte
42:09ou nazi, ou pétiniste, ou vichiste
42:11il y a du pétinisme, du vichisme, du fascisme
42:13ça existe mais le fascisme
42:15c'est une doctrine qui suppose que
42:17la force doit remplacer la démocratie
42:19que la république doit tomber, que les élections
42:21ne sont pas bonnes, qu'il faut l'homme providentiel
42:23qu'il faut mentir
42:25pour fabriquer une espèce de
42:27peuple qui est un mythe qu'on utilise
42:29qu'on possède, les peuples
42:31sont toujours les dindons de la farce dans le fascisme
42:33ce sont des gens qui utilisent l'huile de ricin
42:35qui ferment les journaux, etc
42:37je rappelle qu'il y a eu des journaux fermés en France
42:39et c'était par Macron
42:41quand la guerre a démarré
42:43et il y a des chaînes de télévision qui vont disparaître
42:45on disait qu'il y a eu Russian Today
42:47qu'il y a eu Spoutnik, on pense ce qu'on veut
42:49mais en France on a dit qu'on supprime
42:51chaînes télévision et radio
42:53c'est Poutine, et alors les gens sont assez grands pour savoir
42:55s'ils sont d'accord ou pas d'accord
42:57mais moi je pensais à C8, c'est autre chose
42:59mais vous avez raison, on ajoute, c'est autre chose
43:01mais c'est la même chose aussi
43:03tous ces journaux qui aujourd'hui disent que Trump est fasciste
43:05je pense à l'Humanité, qui est un journal qui justement vit
43:07avec les subventions publiques
43:09vous n'allez pas tenir autre chose
43:11comme propos que celui-ci
43:13parce que de toute façon, au bout du compte
43:15tous ces gens-là finissent par appeler à voter Macron
43:17ou le candidat mastrichien, c'est-à-dire ils disent tous
43:19du Figaro à l'Humanité
43:21qui sont quand même très divers et multiples
43:23mais au nom de l'antifascisme pour les uns
43:25au nom de je-ne-sais-quoi, ils finissent par dire
43:27votez Macron, regardez Libération, votez n'importe quoi
43:29mais votez Macron, c'était leur une jeudisse
43:31et donc tous ces gens-là
43:33ils défendent exactement la même idéologie
43:35donc évidemment quiconque ne pense pas comme eux
43:37c'est le fascisme, c'est l'extrême droite
43:39et le fameux Bellator tout à l'heure disait
43:41les médias sont dominés par l'extrême droite et par le fascisme
43:43c'est juste le groupe Bolloré qui dit
43:45et si on mettait un peu de liberté dans cette aventure
43:47dites ce que vous voulez dans le service public
43:49dites ce que vous voulez sur Arte, etc.
43:51mentez en permanence, il n'y a aucun problème
43:53vous avez le droit de le faire, c'est la liberté d'expression
43:55mais tolérez qu'en face, il y a des gens
43:57qui ne défendent pas forcément ces idéologies
43:59sans forcément les traiter de fascistes
44:01maintenant les français ont compris que l'extrême droite
44:03fasciste, c'était même parfois un bâton de maréchal
44:05venant de ces gens-là.
44:07Merci beaucoup Michel Onfray, on suivra le résultat des élections américaines
44:09avec beaucoup d'intérêt sur nos antennes
44:11on en parlera la semaine prochaine
44:13parce que, en fonction de qui est élu, ça n'a pas changé
44:15le visage de l'Amérique
44:17la semaine prochaine on aura sans doute le résultat
44:19non mais même
44:21le système est très compliqué
44:23la façon de voter, la façon de
44:25quand on dit que les urnes sont bourrées
44:27ils votent sans carte d'identité
44:29et moi je pense qu'on n'aura pas le lendemain matin
44:31un nom en disant c'est Trump ou c'est Kamala Harris
44:33et qu'on part vers quelque chose
44:35qui ne va pas être terrible parce que chacun va revendiquer
44:37les résultats pour lui
44:39et ça va être extrêmement violent
44:41les Etats-Unis sont armés
44:43Oui, on a oublié ça
44:45Merci Michel Onfray, c'est passé trop vite
44:47on se retrouve la semaine prochaine sur CNews Europe