Romain Duris est à l'affiche de "Une part manquante", de Guillaume Senez, en salles mercredi.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 11 novembre 2024.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 11 novembre 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Et à 9h41, on a l'immense plaisir de recevoir ce matin Romain Duris, bonjour !
00:07Bonjour !
00:08Ohayou gozaimasu !
00:10Ohayou gozaimasu !
00:11Parfait !
00:12C'est le bonjour du matin !
00:13C'est le bonjour du matin en japonais, en lien direct bien sûr avec ce film.
00:19Ohayou gozaimasu !
00:21Ohayou gozaimasu !
00:22Ah oui mais c'est très difficile !
00:24Mais il faut aller là-bas !
00:26Vous serez à l'affiche d'une part manquante ce film qui sort mercredi dans lequel vous jouez,
00:32et on va comprendre, les auditeurs vont comprendre pourquoi on parle japonais ce matin,
00:35vous jouez un papa séparé de sa fille depuis 9 ans qui est élevé au Japon par sa mère
00:39et en fait vous n'avez pas la garde de cette petite fille, vous ne savez même pas où elle vit,
00:44pas le droit de la voir, parce que, et c'est ce qui est assez frappant,
00:47la garde en cas de divorce ou de séparation au Japon ça ne fonctionne pas du tout comme ici en France.
00:53Voilà c'est ça, il y a un problème de garde partagée et quand ça ne se passe pas très bien,
00:58la première personne qui part a le droit sur l'enfant, à la garde de l'enfant,
01:03et l'autre a parfois dans certains cas pas le droit du tout de voir son enfant.
01:07Donc mon personnage ne voit pas son enfant depuis 9 ans.
01:09Et on voit des scènes avec notamment une autre femme qui cherche son enfant,
01:12qui vient de se séparer dans le film, où c'est la police qui vient chercher cette femme,
01:16qui veut juste dire bonjour ou apporter un code anniversaire.
01:18Elle n'a pas le droit de s'approcher du père et de l'enfant à une distance limitée.
01:24Donc ça paraît aberrant, les lois sont en train de changer.
01:28C'est une situation qui existe au Japon.
01:30Moi ce qui me plaît dans ce film c'est plus un amour empêché d'un père.
01:34Finalement c'est les conséquences de ce règlement qui est assez fou ici à imaginer.
01:40Mais d'un coup c'est ce père en recherche d'amour, en recherche de sa fille.
01:44Vous êtes donc chauffeur de taxi dans les rues de Tokyo, c'est pour ça que vous parlez parfaitement japonais.
01:48Et un jour, il y a une jeune fille qui arrive, qui d'habitude prend le métro,
01:53mais là elle a un problème à une jambe, elle s'est cassée.
01:55Elle s'est fait une entorse de la cheville je crois.
01:57Et donc elle prend un taxi.
01:59Et là on comprend dans votre regard, dans le rétro,
02:01et vous comprenez que c'est votre fille.
02:03Oui, au début j'ai une sensation.
02:05Et puis elle va s'avérer vraie.
02:07Comment il est né ce film ?
02:09C'est une idée originale sur ce que disait Amandine, un sujet qu'on connaît mal.
02:12Il fallait avoir l'idée d'aller tourner ça quand même.
02:15Oui, on était au Japon avec Guillaume Senez, le metteur en scène,
02:17avec qui on avait déjà fait un film qui s'appelait Nos batailles.
02:20On est allé présenter ce film Nos batailles au Japon.
02:22Et c'est vraiment dans un taxi japonais, où j'ai dit à Guillaume,
02:26mais regarde comment c'est beau cette ville, c'est sublime.
02:28Moi j'étais fan du Japon et de Tokyo.
02:30Et je lui ai dit, il faut faire un film ici.
02:32Et pendant ce séjour, on a croisé des expatriés.
02:37Un gars nous a raconté sa situation, il était dans ce cas de figure.
02:41Et ça a fait tilt chez Guillaume Senez.
02:43Et il a développé un scénario après, pendant un an, deux ans.
02:47Qu'est-ce qui vous fascine tant dans le Japon ?
02:49C'est une autre culture.
02:52Il y a une délicatesse extrême.
02:56Il y a une poésie partout.
02:58Il y a une gentillesse.
03:00Bon, après on ne va pas tomber dans les clichés.
03:02Et puis après, il y a la peinture, la calligraphie.
03:07J'ai pris des cours de calligraphie japonaise
03:09parce que j'aimais le dessin des lettres.
03:11Il y a un truc qui me fascine, moi.
03:13Le cinéma japonais aussi.
03:14La nourriture, évidemment, on connaît.
03:16Je ne sais pas, je trouve ça beau.
03:18Les Français se souviennent de vous en amoureux extraordinaire dans L'Arnaqueur.
03:23Mais ces derniers temps, vous jouez en fait des pères.
03:26C'est l'amour paternel.
03:28Si les gens n'ont pas vu Le Règne animal, il faut absolument y aller.
03:32C'est un film bouleversant, splendide.
03:34Et qu'est-ce qu'il y a de spécifique dans cet amour-là ?
03:38Est-ce qu'il est finalement plus intense, plus terrible, plus touchant ?
03:41Ou est-ce que c'est une période de votre vie qui fait que ce type d'amour, l'amour paternel, vous touche ?
03:48Il me touche, oui.
03:50Mais depuis longtemps, en fait, non.
03:53Je ne pense pas que ce soit un rapport avec ma vie.
03:55Je pense que de toute façon, il y a un âge où soit on est père, soit on ne l'est pas.
03:59Donc si on ne l'est pas, ça se raconte aussi.
04:02Et puis si on l'est, on joue avec.
04:04C'est vrai que l'amour pour les enfants, il est sans fin.
04:09Il nous remplit entièrement.
04:14Quand on est acteur, c'est magnifique à jouer parce qu'on est rempli.
04:17Moi, j'ai toujours eu peur d'être trop léger, trop superficiel.
04:21D'un coup, quand il y a un enfant là, en termes d'émotion et de sensibilité, ça nous remplit.
04:30Ça nous habite.
04:31Donc jouer avec, c'est sans fin.
04:34C'est ça que j'aime.
04:35Et puis ça se répète.
04:36Et suivant chaque personnage, c'est différent.
04:38Ça prend un autre goût.
04:39Puis on apprend en même temps.
04:41Quand on vit avec les enfants, je trouve qu'on apprend toujours.
04:43Pardonnez ma question, j'allais être opinionniste.
04:45Mais vous avez des enfants ou pas, vous ?
04:46Oui, j'en ai.
04:47Ils sont grands ?
04:49Ils sont sublimes, oui.
04:51Ce qui est sûr, c'est que vous…
04:54C'est très drôle parce que, je le dis pour les auditeurs, vous étiez très concentré, etc.
04:59Et là, on parle de vos enfants, le visage s'est illuminé.
05:02Oui, ben…
05:03Non mais tant mieux !
05:04C'est ça, c'est pur, l'amour pour les enfants.
05:07Est-ce que typiquement, les enfants, c'est pour ça qu'on fait 3 mousquetaires, par exemple ?
05:10Pour faire genre…
05:11Non, non, c'est pas que pour les enfants.
05:14Mais c'est vrai que quand ils passent, ils s'éclatent.
05:17Moi j'ai quand même une question, parce que je vous ai, et nous vous avons, en voyant le film,
05:21entendu et vu parler japonais, et une maîtrise de la langue qui…
05:26Nous ne parlons pas japonais, mais qui a l'air complètement impressionnante.
05:28Comment vous avez fait ? Vous parlez japonais dans la vraie vie ou pas ?
05:31Non, pas du tout.
05:32Mais j'ai eu le luxe de prendre le temps, donc je m'y suis mis vraiment en avance,
05:37pendant 4 mois, pour travailler phonétiquement les dialogues.
05:40Et quand on a le temps, le cerveau est tranquille, il apprend d'une belle façon,
05:45parce qu'il n'y a pas de panique sur une échéance trop courte.
05:49Donc finalement, on prend ça comme un sport, et le japonais a ça de différent,
05:56c'est que la mélodie est assez plate.
06:00Dès que je mettais trop de mélodies, comme en anglais ou en français,
06:03on me disait qu'il y avait moins d'accent que ça.
06:06Vous avez joué beaucoup en phonétique, vous parlez beaucoup japonais dans le film,
06:10tout en phonétique ?
06:11Tout en phonétique, et après, comme Guillaume Senez adore l'improvisation, la liberté,
06:16je chopais des mots, des phrases que j'entendais dès que je pouvais, le soir,
06:19parce qu'il y avait une équipe japonaise, on était tout le temps avec des japonais,
06:23je balançais ça à l'intérieur de mon texte pour lui redonner de la vie,
06:25un peu de faire des accidents.
06:27Il y a une scène amusante, vous êtes dans votre taxi, et tout d'un coup on entend ça.
06:40C'est le passager japonais que vous transportez, qui sort de soirée et qui a un peu bu,
06:45et qui se met à chanter du Johnny en japonais.
06:49C'est dingue quand même !
06:50Oui, je ne connaissais pas ce morceau, mais il est efficace, je vous le recommande.
06:55C'est une star Johnny au Japon, ou c'est juste un petit clin d'œil pour le public français ?
06:59Je pense qu'il est très connu, c'est Johnny.
07:02C'est Aznavour qui est une énorme star au Japon, c'était le pays préféré d'Aznavour,
07:06il rêvait de vivre au Japon.
07:08Oui, mais là, on est dans une part manquante.
07:10Très joli !
07:12Vous savez que ce n'est pas le seul qui a chanté en japonais ?
07:14Dalida, vous connaissez ça ?
07:20Oui.
07:28France Gall aussi en japonais.
07:36Vous avez l'impression de connaître les paroles en plus, vous ne parlez jamais japonais.
07:39C'est bien, mais on n'a pas parlé des karaokés aussi, c'est assez exceptionnel.
07:42Vous en avez fait beaucoup là-bas ?
07:43J'en ai fait beaucoup, toutes les semaines.
07:45C'est assez fou, l'énergie dans laquelle d'un coup on se transforme
07:48dans cette petite salle, et qu'on chante sur des tubes japonais, c'est extraordinaire.
07:53Ça fait partie des choses qui sont frappantes aussi au Japon.
07:55Il y a d'un côté cette sérénité dont vous parliez, la poésie aussi, de l'art, etc.
08:01Et puis, ces moments d'extrême agitation où on se lâche.
08:06Il y a beaucoup d'énergie.
08:07La scène aussi où vous cassez tout dans une pièce.
08:09Oui, c'est assez génial.
08:10C'est un endroit où on paye et on a le droit de tout casser.
08:13C'est assez défoulant, oui.
08:15Vous pourriez vous installer au Japon ?
08:17Vous y vivez ou pas ?
08:19Moi, j'avais l'expérience d'être au Japon pendant une semaine, ce qui est magnifique.
08:23On prend tout, on mange tout.
08:25Après, y rester deux mois, c'est une autre forme de durée.
08:28J'ai toujours trouvé ça extraordinaire.
08:29Après, y vivre deux ans, trois ans, je ne sais pas du tout comment c'est pour quelqu'un qui vient de loin.
08:35C'est un des rares pays dépaysants, en fait.
08:38Oui, on se sent loin.
08:40Et puis, ce n'est pas les mêmes côtes, ce n'est pas la même culture.
08:42Je ne sais pas jusqu'à quand.
08:44Je ne peux pas vous répondre clairement.
08:46Vous êtes allé au Japon, vous, Natacha, déjà ?
08:48C'est un pays qui me fascine, je n'y suis jamais allée.
08:50C'est vraiment le pays où je rêve d'aller.
08:52Et Florian Guesant, fan de manga.
08:54J'y vais l'été prochain.
08:56Goldora, qui est mon idole, je ne peux pas mourir sans être allé là-bas.
08:59Bon, attendez un petit peu avant de mourir, quand même.
09:01Prenez votre temps.
09:02Vous restez avec nous.