Pour la sortie du film "La vallée des fous" de Xavier Beauvois, Jean-Paul Rouve, l'acteur principal, est l'invité d'Amandine Bégot et Thomas Sotto.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 13 novembre 2024.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 13 novembre 2024.
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00:00L'invité du 9-10, il est là, il est arrivé, il est beau, il est frais, comme la rosée du matin.
00:09C'est Jean-Paul Rouve, bonjour Jean-Paul.
00:11Bonjour.
00:12Vous êtes à l'affiche de la Vallée des Fous, qui sort aujourd'hui au cinéma, film signé
00:17Xavier Beauvois avec Pierre Richard, Madeleine Beauvois et Joseph Oliven.
00:20Vous y jouez un restaurateur endetté, alcoolique, dépressif, un père un peu dépassé qui a
00:25perdu sa femme et qui décide de participer au Vendée Globe, mais pas le Vendée Globe
00:29sur l'eau, le Vendée Globe dans son jardin, virtuel, qui existe d'ailleurs.
00:34Bien sûr, il y a plus d'un million de gens inscrits.
00:37Quand vous avez reçu le scénario de Beauvois, il a craqué ? C'est quoi cette histoire ?
00:42Déjà, il m'a appelé en me proposant ça, en me disant je vais faire un film, tu vas
00:47faire le Vendée Globe, mais au fond de ton jardin.
00:49Et donc, je trouvais l'idée super poétique, super belle, donc j'ai dit envoie-moi le scénario
00:54et il me dit je ne l'ai pas écrit.
00:56Donc déjà, c'était un bon tisien, ça partait bien.
00:59Et six mois après, il me l'a envoyé et je savais que ça allait être formidable parce
01:02que c'est un grand réalisateur et c'est un grand auteur, Xavier.
01:06Alors dans le film, votre fille et votre père, qui est joué par Pierre Richard, vous prennent
01:10pour un fou.
01:11Pas E-E-S-T-A, votre vieux, votre père, ça ne veut rien dire.
01:12Non, ça c'est un autre film.
01:13Oui, bien sûr.
01:14Vous prennent pour un fou.
01:15On va écouter un petit extrait.
01:16Tu vas faire le tour du monde dans le jardin ?
01:18Oui.
01:19En restant presque trop loin dans ce bateau ?
01:21Oui.
01:22Tu vas manger et dormir là-dedans ?
01:24Oui.
01:25Tu ne vas jamais descendre ?
01:26Non.
01:27Je fais tout en vrai, je te dis.
01:28Je suis le seul à avoir pensé à ça.
01:29Ça, c'est sûr.
01:32Pourquoi la Vallée des Fous, expliquez-nous.
01:34Parce que c'est l'endroit où ils construisent les bateaux, ils sont tous là.
01:39Il y avait Tabarly, il y a Jean Le Cam, il y a tout le monde.
01:41Et c'est Olivier de Carceauson qui a trouvé ce mot.
01:45C'est pas ce mot, cette phrase.
01:47Je suis fatigué.
01:48Oui, je vois, c'est la course au large chaque vendredi.
01:51C'est ça.
01:52Et puis, c'est joli, la Vallée des Fous.
01:54C'est très joli.
01:55Moi, quand même, j'ai une question.
01:56Pierre Richard.
01:57Quand même, Pierre.
01:58Oui, c'est impressionnant.
01:59Moi, je le connaissais parce qu'on est copains dans la vie, mais on n'avait jamais tourné
02:02ensemble.
02:03Et je peux vous dire, c'est une leçon quand vous êtes acteur.
02:05Il est comment sur un tournage ?
02:06Il est comme un enfant, il a toujours envie.
02:09Ça, c'est vraiment impressionnant.
02:11Et c'est le seul, depuis, j'ai eu la chance de tourner plein de grands acteurs, de grandes
02:15actrices.
02:16Et c'est la première fois où, avec Xavier, on a commandé des affiches de films, de ces
02:20films sur Internet, pour lui faire dédicacer.
02:23J'ai le jouet, l'affichure indiale du jouet, dédicacé par Pierre.
02:26Il vous a écrit quoi dessus ?
02:27Il m'a écrit « Amitié, Pierre Richard ».
02:29Il ne vous aime pas tant que ça.
02:32J'imagine qu'il n'écrivait pas ce scénario.
02:35Dans ce film, vous jouez ce père restaurateur qui est complètement dépressif, alcoolique.
02:41Vous dites ce matin, chez nos confrères du Parisien, c'est très difficile de jouer
02:45le mec bourré.
02:46Ah ouais, c'est dur.
02:47C'est difficile parce qu'en comédie, on peut s'en sortir, on peut s'amuser avec
02:50ça.
02:51Mais le jouer de manière juste, c'est compliqué.
02:55Surtout dans un film de Xavier, comme Xavier fait des films très naturalistes, presque
02:58à la limite du documentaire.
02:59Il faut être très juste.
03:01Et moi, je joue un vrai alcoolique, c'est-à-dire quelqu'un qui ne boit pas occasionnellement.
03:05Il y a des scènes avec des crises de manques.
03:08Exactement.
03:09Et donc, je me dis comment jouer ça ? J'appréhendais beaucoup ces scènes.
03:14Dans le film, vous êtes souvent seul dans votre bateau face à votre écran d'ordinateur
03:17à lutter contre vos propres démons.
03:19Et vos démons, à vous, comment ils vont Jean-Paul Rouve ?
03:22Ça va, mais je n'en ai pas tant.
03:23Non, non, ça va, franchement, je n'ai pas d'addiction ou des choses comme ça.
03:26Non, mais c'est vrai, je n'ai pas de démons.
03:30Après, bien sûr, comme tout le monde, j'ai des angoisses et tout, mais je n'ai pas de
03:35démons.
03:36C'est quoi votre angoisse ultime ?
03:37C'est lié à mon métier, parce qu'on fait un métier où on ne sait pas de quoi demain
03:39sera fait.
03:40Donc forcément, il y a toujours ça.
03:41Et encore aujourd'hui ?
03:42On dépend du désir des autres.
03:43Pardon ?
03:44Encore aujourd'hui, parce que vous n'avez pas grand-chose à prouver quand même.
03:47Non, ça ne veut rien dire, rien à prouver en fait.
03:49Ce qu'on fait quand même, un métier, c'est pareil pour vous.
03:53On recommence à chaque fois.
03:55Là, vous faites ça, c'est bien, et puis demain, vous allez faire autre chose.
03:58Les premiers jours, vous allez être là, est-ce que je vais réussir ?
04:01Quand je commence un film, le premier jour, je suis fébrile, vraiment.
04:06Vous aimez la voile vraiment ou pas ? C'est un truc qui vous parle ?
04:09Alors, je n'en fais pas, parce que je suis très malade en bateau, malheureusement.
04:12C'est mieux dans son jardin, peut-être que ce n'est pas mal.
04:16Mais vous savez, ce qu'ils me disaient, j'en parlais justement avec Michel Desjoyeaux,
04:19qui a gagné deux fois le Vendée Globe, donc ce n'est pas un enfant, et bien il me dit
04:22que parfois il est malade encore, lui.
04:23C'est fou quand même.
04:25Bref, mais j'adore en fait ce qu'ils font.
04:28Enfin, c'est l'ultime, parce que c'est toujours dans la tête.
04:33Il y a Jean Le Cam qui est parti.
04:34On le voit dans le film, et il fait le Vendée Globe.
04:36Il a 65 ans, c'est impressionnant.
04:38Moi, je suis parti en bateau avec Jean Le Cam quand on a testé le bateau,
04:43et il y avait cinq mecs avec lui, donc des mecs qui ont entre 25 et 30 ans,
04:47barraqués et tout, et déjà, eux, ils avaient du mal,
04:50et ils étaient cinq sur le bateau.
04:52Et là, il est tout seul.
04:53C'est très impressionnant.
04:55Et alors, ce Vendée Globe virtuel, qui existe vraiment, vous le rappelez.
05:00Florian Guezand, d'ailleurs, il participe.
05:01Vous ne le faites pas, non ?
05:03Alors, j'ai essayé l'année dernière, et là, je commence à sortir du port.
05:08Ça devrait bien se passer.
05:09Ah, t'es en retard.
05:10Nous, on est déjà aux Assorts, mon pote.
05:13On est aux Assorts, nous.
05:14Tu vas voir.
05:15Qui ménage sa monture, va loin.
05:16Surtout que le précédent départ, c'était il y a quatre ans, donc vraiment, ça...
05:19Ouais, ouais, mais moi, attends.
05:20Tranquille.
05:21Le principal, c'est d'arriver.
05:22Non, ça, c'est vrai.
05:24Quel genre d'aventure pourriez-vous tenter, vous, dans la vie, si ce n'est pas la mer,
05:27parce que vous êtes malade ?
05:28Euh...
05:30Je ne sais pas, les aventures intérieures, j'ai envie de dire, tout simplement.
05:34Oui, moi, j'aime bien dire des trucs un peu poétiques.
05:36Non, mais j'aime bien...
05:37Qu'est-ce que j'aime bien ?
05:38Non, j'aime bien la vitesse, j'aime bien tout ça.
05:40C'est une aventure, la vitesse, oui, c'est une aventure.
05:42L'espace, j'adorerais l'espace.
05:43C'est vrai ?
05:44Ah ouais, ça serait trop bien.
05:45L'espace, faire de la voiture, bien sûr.
05:51Voilà, par exemple, ça, c'est bien.
05:53On a eu envie de vous connaître un peu mieux ce matin,
05:55alors on va vous tester un peu, Jean-Paul Rouve.
05:58Si on vous demande de choisir entre choucroute de la mer...
06:00Oui.
06:01Qui est la plate-signature du film.
06:02Les frites, les frites, les frites, les frites, les frites !
06:05Alors, je dirais les frites, parce que j'ai grandi...
06:09Enfin, tout le monde grandit avec les frites, enfin, c'est un plat de l'enfance.
06:13C'est plus facile à faire que la choucroute de la mer, c'est vrai.
06:16Bon, vous aimez les chiens, vous êtes plutôt Jack Russell,
06:20c'est le reste de votre chien, je crois,
06:21ou Corgi, comme la reine d'Angleterre.
06:23Non, Jack Russell, j'adore les Jacks, ils sont super malins, les Jacks.
06:26On dit qu'ils sont un peu ingérables.
06:28Non, ça dépend lesquels, moi, j'ai trop, il est très sympa,
06:30c'est un très sympa comme chien.
06:32Vous parlez sous la contrainte ou... ?
06:33Non, pas du tout, non, il est vraiment cool, vraiment cool.
06:36Sinon, on serait direct la SPA.
06:38Oh non, mon dieu, mais c'est une fan !
06:40Oui, dites-le, parce que sinon vous allez en prendre pour 15 jours.
06:42Ah ouais, ouais, c'est bon.
06:43Mon dieu, qu'est-ce qu'il a dit ?
06:45Vous préférez le faire piquer.
06:45Pardon, non.
06:47Les tuches 5, c'est pour 2025, God Save The Tuche.
06:51Là, c'est vous qui réalisez l'épilogue.
06:53C'est un petit peu de pression supplémentaire ou pas ?
06:56C'était un peu... Je ne voulais pas le faire au départ
06:59parce que je pensais que je ne savais pas faire ça, en fait.
07:02Quand je fais des films en temps créel, c'est plus des films de la vie,
07:04je prends une caméra, je tourne.
07:05Là, c'est un plus gros film.
07:07Et c'est Alain, c'est mon pote Alain qui m'a dit « mais fais-le, vas-y ».
07:11Et j'ai été très très heureux de le faire, on s'est beaucoup amusé.
07:15En fait, quand dans la même phrase, on peut mettre « c'est mon pote Alain,
07:17j'ai tourné avec Pierre Richard », forcément, la vie n'est pas la même.
07:19Quelques mots de votre spectacle que moi, j'avais vu il y a quelque temps,
07:21« L'air de rien » sur scène, c'est un truc génialissime.
07:24Merci.
07:25Vous le rejouez du 13 et 14 octobre 2025 à l'Olympia.
07:28Ah oui, mais avant, je fais une tournée.
07:29Il y a une tournée dans toute la France.
07:31Fin mars, on part en tournée dans toute la France.
07:33En deux mots, racontez-nous le principe.
07:34En fait, c'est lié à Jean-Louis Trintignant.
07:37J'étais allé voir le spectacle de Jean-Louis Trintignant,
07:40où il récitait des poèmes, de la poésie, je trouvais ça sublime.
07:44Et en sortant, je me suis dit « malheureusement, la poésie, elle n'est plus aujourd'hui,
07:47ce n'est pas un art qui est sur le devant de la scène ».
07:49Et je me dis « qui sont les poètes d'aujourd'hui ? »
07:51Et bien, c'est les auteurs de chansons.
07:52Et donc, j'ai décidé de reprendre, et je l'ai dit comme des textes,
07:56mais aussi bien des textes de Barbara, Brel, bien sûr, ou Renaud,
08:00qui sont considérés comme des grands.
08:01Mais j'aime beaucoup aussi les textes de chansons populaires,
08:04de Michel Delpech, Sardou, Eddy Mitchell.
08:09Et le fait d'être sur scène, par rapport au cinéma ?
08:11Ah oui, c'est différent, parce qu'il y a le contact, évidemment, avec le public.
08:16Il y a une ambiance, je n'ai jamais vu, je vous l'avais dit en sortant le spectacle,
08:21je n'ai jamais vu une ambiance pareille dans la salle,
08:22parce que ça évoque tellement de choses chez tout le monde, c'est un peu partage.
08:26Et puis, il y a des chansons, comme ça, où on n'entend plus...
08:28Si vous écoutez « Ne me quitte pas »,
08:31je pense qu'au bout d'un moment, ça devient presque une chanson étrangère,
08:34on n'entend plus vraiment le texte.
08:36C'est tellement mélangé, et quand on le dit, on se rend compte de la beauté.
08:40Bon, la tournée, donc, à partir de mars prochain.
08:42En attendant, on vous retrouve dès aujourd'hui au cinéma,
08:45« La vallée des fous », allez le voir.
08:47C'est formidable, et vous y êtes formidable.
08:49Merci beaucoup.
08:50Vous restez avec nous, Alex Vizorek, arrêtez-vous.
08:51Non, je l'assure.