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Ecoutez l'interview du président du groupe Les Républicains au Sénat, sénateur de la Vendée.
Regardez L'invité de RTL du 06 novembre 2023 avec Amandine Bégot.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h44 excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:10 Amandine Bégaud vous recevez ce matin le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau.
00:14 Bruno Retailleau je précise que vous êtes en direct avec nous depuis votre fief de Vendée.
00:19 Emmanuel Macron a donc envoyé hier une lettre aux chefs de parti pour les convier à une nouvelle réunion à Saint-Denis.
00:24 Ce sera le 17 novembre prochain, c'est la suite des discussions qui avaient débuté fin août.
00:29 Le président qui propose de réfléchir aux pistes d'évolution du référendum, de l'élargir aux questions de société, la fin de vie par exemple,
00:36 mais aussi à des réformes plus larges notamment les questions migratoires.
00:39 J'imagine que vous êtes satisfait, ça fait des mois, des semaines que vous réclamez un référendum sur l'immigration.
00:46 Bien sûr que c'est un premier pas, mais ça n'est qu'un premier pas.
00:50 Parce que pour l'instant il propose, le président de la République, d'y réfléchir.
00:54 Mais en aucun cas on va faire un référendum sur l'immigration par exemple demain.
00:58 Nous si on souhaite un référendum sur l'immigration, c'est tout simplement parce qu'il n'y a aucun phénomène
01:03 qui n'a autant bouleversé la société française depuis un demi-siècle sans que jamais les Français n'aient été consultés.
01:08 Je pense que c'est fondamental et vous savez que lorsque les Français font un référendum, répondent à des questions,
01:14 et bien ces réponses-là s'imposent.
01:16 S'imposent au Conseil constitutionnel et à toutes les autres jurisprudences.
01:19 C'est-à-dire que vox populi, vox dei.
01:21 Comme disait le général de Gaulle, en France la seule cour suprême c'est le peuple.
01:25 Un premier pas dites-vous ce matin sur Ertel, Bruno Retailleau, c'est une main tendue vous iriez jusque-là ou pas ?
01:30 Je ne sais pas parce qu'il est souvent dans le calcul politique notre président de la République.
01:35 Lorsqu'il dit "on va réfléchir", une réflexion ce n'est pas une convocation pour un référendum.
01:40 Lorsqu'il dit par exemple "on va étendre le champ du référendum aux questions de société",
01:45 on voit bien que les questions sociétales, vous l'avez souligné tout à l'heure, la fin de vie,
01:49 bien sûr que ça rentre dans le champ des questions de société.
01:52 Mais pour moi l'immigration c'est très limite.
01:55 C'est d'abord une question régalienne.
01:57 Donc vous voyez, il y a beaucoup de précisions à apporter, notamment à ce type d'expression.
02:02 Sinon ce sera le conseil constitutionnel qui par sa jurisprudence décidera
02:06 quel est le thème qui rentre dans le cadre des questions de société,
02:09 quel est le thème qui n'y rentre pas.
02:11 Non, il faut être précis et c'est au constituant justement de voter ses précisions.
02:15 Et si je vous comprends bien, ce n'est pas parce qu'il fait ce matin cette proposition
02:19 que vous dites "on est prêt à voter le projet de loi immigration".
02:22 Non, il ne faut pas que ce soit un marché de but.
02:24 Moi je pense que le chaos migratoire il est devant nous.
02:29 Il est devant nous parce que le monde, on voit bien, s'embrase.
02:32 Parce qu'il y aura des déséquilibres démographiques quand par exemple l'Afrique va gagner
02:36 jusqu'à 2 milliards d'êtres humains, d'habitants à la fin du siècle.
02:40 Donc les français ont une demande, elle est massive.
02:43 De droite d'ailleurs et de gauche, c'est de mettre fin au chaos migratoire.
02:47 Et vous avez l'impression que le président essaye de faire un marché comme ça
02:50 en proposant ce référendum le jour même, ou la veille en tout cas,
02:53 du début de l'examen du texte au Sénat ?
02:55 Vous savez, avec Emmanuel Macron, il n'y a jamais de hasard.
02:58 C'est sans doute un clin d'œil.
02:59 Mais chaque chose en son temps.
03:02 Bien sûr, nous allons nous étudier au Sénat, puis aussi à l'Assemblée nationale à la mi-décembre,
03:06 une proposition de loi constitutionnelle que nous avons faite.
03:09 Mais avant, il y a un texte qui arrive dès 16h cet après-midi, qui est une loi ordinaire.
03:14 Eh bien, il faut profiter de tous les vecteurs législatifs pour durcir notre législation,
03:19 comme le font tous les autres pays européens.
03:22 Le dernier, c'est monsieur Olaf Scholz, qui a fait des déclarations,
03:25 qui vient de soumettre le 25 octobre une législation drastique
03:30 pour expulser ceux qui n'ont pas le droit de rester en Allemagne.
03:33 Regardez monsieur Joe Biden.
03:34 Joe Biden n'est pas conservateur, il est démocrate.
03:37 Il a pris la décision de poursuivre le mur à la frontière mexicaine
03:41 qu'avait commencé son prédécesseur, monsieur Trump.
03:43 Dans ce texte, dans ce projet de loi immigration qui sera donc débattu,
03:47 vous l'avez rappelé Bruno Rotaillot, à partir de 16h au Sénat,
03:49 il y a cet article 3 qui semble cristalliser toutes les tensions.
03:53 Article qui prévoit la régularisation des travailleurs sans papier pour les métiers en tension.
04:00 On est bien d'accord, et vous nous le redites ce matin,
04:02 si cet article 3 n'est pas retiré, vous ne votez pas le texte.
04:05 Non, parce que cet article 3, il ne s'agit pas de faire un fétichisme sur un numéro.
04:11 Cet article 3, pour que vos auditeurs comprennent bien,
04:14 c'est un droit automatique qu'on accorderait, sur les métiers en tension,
04:19 à toutes celles et ceux qui ont fraudé.
04:22 Et donc on enverrait au monde entier, à la planète entière,
04:25 et notamment aux filières d'immigration qui font de la traite d'êtres humains,
04:29 le signal qu'en France, on peut frauder, et que la fraude, elle paie.
04:34 Sauf que ces salariés, c'est 1 sur 4 par exemple dans le secteur du travail à domicile,
04:40 des services à la personne, comment on fait concrètement
04:42 si on doit se passer de ces salariés-là ? Ce n'est pas possible.
04:45 - Mais si, écoutez, il y a une capitulation.
04:48 Regardez, vous avez aujourd'hui, au moment où je vous parle,
04:50 560 000 étrangers qui, eux, sont en situation régulière.
04:54 Je dis bien régulière, et qui sont au chômage.
04:57 Vous avez 1 400 000 jeunes, jeunes françaises,
05:02 qui ne sont ni à l'école, ni en emploi.
05:03 Vous avez près de 3 millions de français qui sont au chômage.
05:07 Qu'est-ce qu'on fait ? On les laisse tomber ?
05:09 La solution qui consiste...
05:09 - Mais vous ne pouvez pas les forcer.
05:11 La plupart des professionnels disent que ces gens-là ne veulent pas faire ces métiers-là.
05:15 Je reprends vraiment leur mot.
05:17 Comment vous forcez ces français qui sont au chômage,
05:19 ou ces étrangers en situation régulière,
05:23 à faire ces métiers-là, je pense aux ménages, au BTP, à la restauration ?
05:27 - D'abord, il faut mieux les payer.
05:29 Et une partie du patronat, heureusement minoritaire,
05:32 a sans doute une idée derrière la tête qu'en allant chercher
05:35 une main d'œuvre banc marché à l'étranger, en situation irrégulière,
05:40 ça fera une pression sur les salaires.
05:41 Ça, ça n'est pas possible.
05:43 Deuxième chose, il faut remédier à tout ce qui ne va pas.
05:46 On n'encourage pas le travail en France.
05:48 On désincite, il n'y a pas assez d'écart entre le revenu du travail
05:53 et le revenu de l'assistante.
05:54 C'est ça qui va mal.
05:56 Et c'est pour ça qu'en France, la désincitation au travail
05:59 pose un vrai problème.
06:00 Donc, traitons les problèmes.
06:02 C'est comme si, vous savez, François Mitterrand avait dit un jour,
06:04 contre le chômage, on a tout essayé.
06:06 Et bien, ce recours à une main d'œuvre irrégulière,
06:09 c'est comme si on disait qu'entre la pénurie du travail,
06:12 on a tout essayé.
06:13 Non, on n'a pas tout essayé.
06:15 On dispose, en France, plus que partout en Europe,
06:18 d'une réserve de travail qu'on n'a jamais su bien mobiliser.
06:21 Mobilisons-la d'abord.
06:23 Bruno Retailleau, il y a dans ce texte un certain nombre de choses
06:26 que vous réclamez, je pense notamment au renforcement
06:28 des possibilités d'expulsion des étrangers,
06:30 qui représentent une menace à la réduction du nombre de recours.
06:33 Est-ce que finalement, il ne vaut pas mieux un texte
06:35 qui ne vous convient pas complètement, que pas de texte du tout ?
06:38 Marine Le Pen, par exemple, disait la semaine dernière
06:40 "Mieux vaut une petite loi que pas de loi du tout".
06:42 Moi, je ne fixe pas mes positions sur celles de Marine Le Pen.
06:47 Non, mais pas de texte vaut mieux.
06:49 Est-ce qu'il ne vaut mieux pas un texte qui règle certains problèmes
06:51 que pas de texte du tout ?
06:52 Écoutez, on va nous considérablement durcir ce texte,
06:55 on l'a déjà fait en commission des lois.
06:57 On va le durcir, par exemple, en éliminant toutes les exceptions
07:01 qui nous empêchent d'expulser,
07:02 qui nous empêchent d'exécuter les obligations
07:05 de quitter le territoire français.
07:06 On va faire, par exemple, la radiation des organismes sociaux
07:09 de tous les individus qui sont frappés d'une OQTF.
07:12 Ce n'est pas normal que ces gens qui doivent quitter le territoire
07:15 bénéficient de nos régimes sociaux.
07:17 Mais vous ne répondez pas à ma question.
07:18 Est-ce qu'il ne vaut mieux pas une loi pas tout à fait satisfaisante
07:20 que pas de loi ?
07:21 Je vais y répondre.
07:22 Moi, je veux que cette loi soit utile, qu'elle soit efficace.
07:26 Mais si vous faites une loi où d'un côté,
07:29 vous avez des mesures d'expulsion que vous ruinez,
07:31 de l'autre côté, en ouvrant les portes, en disant
07:35 "on va régulariser plus",
07:37 cette loi, elle ne sera pas capable de reprendre
07:40 justement les rênes du chaos migratoire.
07:42 Donc, on va rentrer dans le texte,
07:43 on va proposer des amendements,
07:46 et on verra bien, à la fin de la semaine,
07:50 c'est-à-dire vendredi, ce qu'on aura pu faire voter ou pas.
07:54 Et on fera des propositions.
07:55 - Toute dernière question, Bruno Rotaillot.
07:56 Ce texte, dit Gérald Darmanin,
07:58 il aurait permis d'expulser l'assaillant Daras.
08:00 Est-ce que rien que pour ça,
08:02 rien que pour éviter un autre drame,
08:03 ça ne vaut pas le coup de le voter ?
08:05 - Ecoutez, il n'aurait pas pu.
08:06 Il n'aurait pas pu le faire.
08:08 Il n'aurait pas pu le faire.
08:09 Il parle des EQTF.
08:10 Les EQTF, c'est moins de 7% qui sont exécutés.
08:14 Moi, je parle des expulsions.
08:15 Eh bien, nous justement, cette semaine,
08:17 nous allons proposer de faire en sorte
08:19 que toutes les exceptions qui tuent la règle,
08:22 qui tuent la règle,
08:23 si l'assassin du professeur Dominique Bernard
08:26 avait été expulsé,
08:28 Dominique Bernard serait encore en vie.
08:29 Pourquoi est-ce qu'il n'a pas été expulsé ?
08:31 Parce qu'il était arrivé moins de 13 ans.
08:33 Le texte de M. Darmanin sur ces expulsions
08:35 ne remédie pas à ce problème.
08:37 - Il lui dit le contraire.
08:38 - Eh bien, c'est faux.
08:39 C'est faux.
08:39 Parce qu'il confond les EQTF,
08:42 les obligations de quitter le territoire
08:43 et les expulsions.
08:44 Or, les EQTF sont exécutés à moins de 7%.
08:48 Les expulsions à près de 50%.
08:50 Et moi, je veux que sur les expulsions,
08:52 on puisse avoir la main qui ne tremble pas.
08:55 - Merci.
08:55 - Voilà, les choses sont claires.
08:57 Et nous voulons un texte utile pour les Français.
09:00 Nous ferons tout pour le faire.
09:01 - Merci beaucoup Bruno Retailleau.
09:02 et début donc de l'examen de ce texte au Céfax.
09:04 - Merci.
09:05 [SILENCE]

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