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Regardez "On refait le monde" avec Gaël Sliman, président fondateur de l'Institut Odoxa, Géraldine Woessner, rédactrice en cheffe au "Point", et Laurent Valdiguié, journaliste à "Marianne".
Au programme :
- France-Israël : un match hors norme
- Le match retour d'Emmanuel Macron sur l'antisémitisme ?
- Risque d'inéligibilité de Marine Le Pen : Jordan Bardella peut-il en profiter ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 14 novembre 2024.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04On refait le monde jusqu'à 20h en effet, j'ai le plaisir d'accueillir en studio Gaëlle
00:09Slimane, président fondateur de l'institut Odoxa.
00:11Bienvenue Gaëlle.
00:12Bonsoir.
00:13Géraldine Vosnay, rédactrice en chef au point.
00:15Bienvenue Géraldine.
00:16Bonsoir.
00:17Et Laurent Valdiguet, journaliste à Marianne.
00:18Soyez le bienvenu Laurent.
00:19Vous aussi.
00:20Depuis un peu plus d'une heure, dans un peu plus d'une heure, excusez-moi, dans un peu
00:25plus d'une heure, le coup d'envoi de Francis Raël, le moins qu'on puisse dire c'est que
00:28ce match revêt une dimension politique et symbolique largement supérieure aux enjeux
00:32sportifs.
00:33Gaëlle Slimane, le climat est extrêmement tendu, on n'a jamais vu ça pour un match
00:37de football, en tout cas récemment et en France, comment percevez-vous les choses ?
00:40Alors, moi toujours avec un petit peu d'inquiétude quand ce genre d'événements se profilent
00:44mais ce qui est plus intéressant, parce qu'à la limite moi c'est qu'on a interrogé les
00:48Français sur le sujet pour RTL dans le cadre de notre baromètre sport qu'on réalise toutes
00:53les semaines avec Winamax et RTL, d'habitude sur des sujets très sportifs, l'issue d'un
00:57match, est-ce que le PSG gagnera telle ou telle rencontre, mais à chaque fois qu'on
01:01a des sujets importants de société, on en profite pour poser des questions sur le sujet
01:06et pour une fois nos concitoyens se montrent à la fois plutôt optimistes, alors je précise
01:10Justif que l'interview a été effectuée alors qu'on parlait déjà beaucoup des risques
01:14liés à ce match, mais c'était avant les événements de la fin de semaine dernière
01:18entre l'Ajax d'Amsterdam et le Maccabi Tel Aviv et ce qu'il faut bien appeler des ratonnades
01:24ou des pogroms dans les rues d'Amsterdam contre d'abord les supporters du Maccabi
01:28et puis ensuite toute personne qui pouvait ressembler à un juif, donc on avait interrogé
01:31les gens avant cela, mais à un moment on parlait déjà de tous ces risques et les
01:35Français se montraient plutôt optimistes je dirais sur l'organisation de ce match,
01:41ils estimaient que ce match n'allait pas importer en France le conflit israélo-palestinien
01:47pour 59% d'entre eux et ils étaient 64% et c'est ça qui est plus rare, à dire faire
01:52confiance au pouvoir public pour assurer la sécurité du match et toutes les personnes
01:57interviewées n'avaient peut-être pas encore entendu l'ampleur du dispositif qui allait
02:02être mis en place pour ce match, donc ils ne le savaient pas et ils savaient en revanche
02:06qu'a priori on allait faire ce qu'il fallait pour que les choses se passent bien et ils
02:11étaient d'ailleurs d'accord avec le ministre de l'Intérieur pour estimer que ce match
02:15ne devait ni se dérouler à huis clos, ni être exporté si j'ose dire comme les belges
02:21l'avaient fait pour la rencontre de la Belgique face à Israël et puis ça avait été délocalisé
02:25en Hongrie, les français pensaient que c'était une mauvaise idée, ils pensaient même que
02:28c'était une mauvaise idée d'aller ailleurs qu'au stade de France, mais ça ne voulait
02:31pas dire qu'ils considéraient qu'un match de football ne pouvait pas être l'occasion
02:35de s'exprimer, pourquoi pas de manifester son soutien aux palestiniens, à ce qui se
02:41passe dans la bande de Gaza ou au sud Liban, en revanche on ne doit pas importer le conflit
02:46israélo-palestinien en France et ils pensent qu'on sera capable de l'éviter.
02:50Laurent Valguiguet, le dispositif policier dans le stade et à l'extérieur est absolument
02:53faramineux, moi je crois que je n'ai jamais vu ça.
02:56Vous l'avez vu les jours de grandes manifestations contre les lois de retraite etc. où il y
03:00a 200 000 personnes qui manifestent, là pour vous donner une jauge, il y a seulement 20
03:06000 supporters qui sont attendus dans le stade, autrement dit c'est complètement paradoxal,
03:11c'est un maintien de l'ordre où on sait que le maintien de l'ordre en tant que tel
03:15va bien se passer, il ne va rien se passer dans le stade de France, les français ont
03:19raison, ils se sont bien exprimés, il ne va rien se passer dans le stade de France,
03:23il y a trop peu de supporters.
03:24Avant ce match, le match où il y a eu le moins de personnes dans les 80 000 personnes,
03:30presque 100 000 que peut contenir le stade de France, c'était 37 000, vous vous rendez
03:33compte, 20 000 c'est désert, il va y avoir un président de la République et deux anciens
03:38présidents de la République au milieu de gradins vides.
03:42Ça ne veut pas dire que le maintien de l'ordre, en dehors de tout ça, d'ailleurs pour venir
03:46jusqu'au studio d'RTL, j'ai traversé Paris, les Champs-Elysées, la Grande Armée, c'était
03:53noyé de CRS discrètement, parce qu'en réalité ce n'est pas dans le stade qu'il faut assurer
03:58l'ordre, il faut assurer l'ordre partout.
04:00Pourquoi ? Parce que la crainte de la préfecture, des autorités dont c'est le métier, c'est
04:08la surveillance de la survenue éventuelle d'une étincelle, d'une rixe, d'une banderole
04:19qui puisse en agréger d'autres et qui puisse être le début de quelque chose, d'un mouvement.
04:23Alors ça c'est leur grande trouille à la préfecture, c'est pour ça qu'ils sont à
04:26la fois dans la rue et qu'ils sont à la fois sur le réseau social.
04:29Alors ça veut dire qu'ils sont là avec des caméras regardées absolument partout ?
04:32Alors des caméras, ils peuvent, quand vous êtes à la Concorde avec la caméra qui est
04:37installée sur l'étoile, s'ils sont à la salle de commandement de la préfecture,
04:41ils peuvent vous voir la rétine, les caméras dans Paris, c'est extrêmement précis, notamment
04:46depuis les Jeux Olympiques.
04:47C'est à ce point-là ?
04:48C'est à ce point-là.
04:49Mais c'est mieux que ça, la surveillance de ces éventuels mouvements, c'est le service
04:54qui s'appelle Synapse.
04:55C'est des policiers qui surveillent en temps réel les réseaux sociaux et ils surveillent
05:02une éventuelle photo qui va appeler à manifester demain, dans une heure, 14 rues Polyvaux.
05:08Voilà.
05:09Parce que ça, c'est la crainte de la préfecture, c'est un mouvement qui s'agrège, la mobilité.
05:15C'est pour ça que les CRS, il n'y a pas aujourd'hui autour du Stade de France et
05:19dans Paris des grands murs de CRS, il y a des petits groupes un peu partout.
05:22Absolument partout.
05:23Exactement.
05:24Est-ce que c'était nécessaire tout ce dispositif selon vous, Géraldine Bosner ?
05:28C'était indispensable parce qu'on a senti déjà monter les tensions avec le déploiement
05:36de ce Tifo il y a quelques jours dans le Parc des Princes à l'occasion d'un match.
05:41Pays palestine, pancarte énorme qui suppose au minimum des complicités à l'intérieur
05:49même du PSG, dont on rappelle que le club est quand même possédé par le Qatar, qui
05:54n'est pas tout à fait neutre dans le conflit israélo-palestinien.
05:57Donc l'importation, elle est malgré les autorités et malgré les Français eux-mêmes,
06:06elle est factuelle.
06:07Ce qui est certain, c'est que vous le disiez très justement, on a vu aussi ce qui s'est
06:12passé à Amsterdam où des pro-Palestiniens se sont coordonnés pour attaquer des Israéliens
06:25à l'extérieur, souvent loin du stade.
06:28Donc c'est aussi ce que redoutent ce soir les autorités.
06:30Et ce soir finalement, le football, c'est terminé, on n'en parle plus, ce n'est
06:35plus du tout un match, c'est un show politique avec énormément de politiques qui vont être
06:39là dans les tribunes pour montrer leur soutien et leur rejet de l'antisémitisme et cet
06:46espace un peu désert, tandis que l'action, elle, se déporte à l'extérieur dans la
06:50ville pour éviter des incidents qui peuvent naître de n'importe quoi, d'une broutille.
06:55Vous qui sondez si régulièrement les Français, est-ce que vous pensez qu'ils comprendront
06:59ce dispositif mis en place ce soir ? Est-ce que ça les rassure ou d'une certaine façon
07:03est-ce que ça les agace ?
07:04Non, non, oui absolument, ils le comprendront.
07:07Encore une fois, ils font confiance.
07:08Ce n'est pas si fréquemment le cas aux autorités pour assurer la bonne tenue de cette rencontre.
07:16Vous avez raison l'un et l'autre de rappeler, en faisant référence à Amsterdam mais à
07:19plein d'autres rencontres de football, que le vrai danger, le vrai risque, c'est ce
07:24qui va se passer sur les trajets.
07:26D'ailleurs, il y a des messages qui sont donnés notamment aux supporters israéliens.
07:31À Amsterdam, ce n'était pas pendant le match, c'était après.
07:33Bien sûr, c'est à la sortie.
07:35Il y a des messages qui sont adressés aux supporters israéliens pour leur demander
07:39d'éviter d'arborer de manière ostensible les maillots qu'ils portent, un petit peu
07:43comme, ou en pire, ce qu'on peut dire à des supporters du PSG quand ils vont jouer
07:47un match à l'OM.
07:48Donc, il faut faire attention à tous ces sujets-là et effectivement, les Français
07:52peuvent le comprendre.
07:53Il y a quand même deux sujets importants.
07:55Parce que Géraldine faisait allusion à la banderole déployée au Parc des Princes.
08:02On a posé aussi cette question, parce que la banderole avait déjà été déployée
08:07à ce moment-là, de savoir si ça pouvait être l'occasion, ce match, comme ça l'est
08:12très souvent dans des rencontres sportives, contrairement à ce qui est parfois dit, de
08:16manifester son soutien à un cessez-le-feu, à ce qui arrive aux Palestiniens à Gaza
08:21ou au Sud-Liban.
08:22Les Français sont partagés sur le sujet.
08:24On est à peu près à 50-50 et alors, selon qu'on est sympathisant de gauche ou de droite,
08:28ça diffère totalement.
08:29Les deux tiers des sympathisants de gauche disent « Ben oui, pourquoi pas profiter de
08:32ce match pour envoyer un message fort en faveur du cessez-le-feu ? ». Les sympathisants de
08:35droite sont les deux tiers à dire l'inverse.
08:37Non, non, ce n'est pas le lieu, une rencontre sportive, pour faire ça.
08:40En tout cas, il y a une convergence de tout le monde pour estimer que cette rencontre de
08:46football, c'est avant tout une rencontre de football, qu'il ne faut pas l'annuler,
08:49qu'il ne faut pas la délocaliser et qu'il ne faut certainement pas, évidemment, s'en
08:54prendre à des supporters israéliens parce qu'on serait attristé, peiné par ce qui
08:59se passe à Gaza.
09:00Ça n'a aucun rapport et les Français le perçoivent bien comme tel.
09:03Vous êtes surpris par ces réponses des Français à cette enquête ?
09:07Laurent Valdiguier, j'ai une minute à vous donner.
09:09Non, on voit bien que la République ne veut pas mollir.
09:12Ça aurait été absurde, alors 100% des Français, sans avoir fait de sondage, j'espère, seraient
09:18d'accord avec cette idée qu'il ne fallait pas annuler un match, un match de foot, ne
09:23pas mollir.
09:24Et puis la présence des trois présidents, c'est aussi ça, parce que ça faisait longtemps
09:28que François Hollande et Nicolas Sarkozy ne se remettaient pas dans la roue d'Emmanuel
09:32Macron.
09:33C'est un peu comme, ah oui, tous les trois, ils sont comme dans une, ils sont comme au
09:37vélo, là, sur un ovale et François Hollande, il n'était plus trop partisan de ces moments
09:44à trois.
09:45Et puis là, il revient.
09:46Donc peut-être qu'au-delà du match de foot, ça signifie quelque chose à la vie politique
09:51de François Hollande.
09:52On va parler du rôle d'Emmanuel Macron dans tout cela.
09:55Après cette pause, dans quelques instants, on vous retrouve.
09:57Il est 19h26.
09:58Yves Calvi, on refait le monde sur RT.
10:02RTL, s'informer ensemble.
10:06Il est 19h30.
10:08RTL soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
10:11L'essentiel de l'actualité avec Rachel Saddodine.
10:13Coup d'envoi dans un tout petit peu plus d'une heure maintenant d'un match de football sous
10:18haute tension.
10:19Les Bleus reçoivent Israël en Ligue des Nations.
10:224000 policiers et gendarmes mobilisés dans tout Paris.
10:25Un dispositif sécuritaire renforcé aux abords du Stade de France.
10:29Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Michel Barnier seront présents
10:33en tribune.
10:34Un symbole de la lutte contre l'antisémitisme après les violences contre des supporters
10:39d'Israéliens la semaine dernière à Amsterdam.
10:42Côté sportif, la rencontre sera à vivre en direct dès 20h40 dans RTL Foot avec Éric
10:48Sylvestreau.
10:49Le corps de la femme retrouvée dans une voiture en Suisse hier a été identifié.
10:53Il s'agit de la mère de famille recherchée depuis deux jours, soupçonnée du meurtre
10:57de ses trois enfants à Tannin-Jean-Haute-Savoie.
11:00On ne sait pas encore les causes de son décès.
11:03Les autorités suisses doivent transmettre les résultats de l'autopsie à la France.
11:07Le budget passera probablement au 49-3, les mots de Michel Barnier dans les colonnes du
11:12journal Ouest-France.
11:13Après avoir privilégié le dialogue et face au rejet du volet recette du budget 2025 par
11:19l'Assemblée nationale, le Premier ministre l'admet, il passera sûrement en force sans
11:24vote.
11:25Merci Rachel Saddodine, que l'on retrouve à 20h, à tout à l'heure Rachel.
11:34Alors, on va revenir maintenant avec nos invités sur les questions de sécurité que soulève
11:39le match.
11:40Mais il y a d'abord une dimension largement politique et elle concerne le Président de
11:42la République française.
11:43La communauté juive lui reproche de ne pas avoir participé à la grande marche civique
11:48il y a un an et ses déclarations récentes sur Israël n'ont pas arrangé les choses.
11:52J'imagine que ça ne vous a pas échappé Géraldine Vosner.
11:55Ah non, mais il y a plus qu'un désaccord et qu'une brouille entre Emmanuel Macron
11:59et la communauté juive.
12:01Il a blessé, profondément choqué cette communauté qui lui reproche effectivement de ne pas être
12:10venue à cette grande marche qu'aurait dû rassembler tout le monde contre l'antisémitisme
12:15après un pogrom terrible et tragique.
12:18Il lui reproche aussi d'avoir appelé à stopper les ventes d'armes utilisées à Gaza alors
12:24que la France n'en vend pas et d'avoir accusé par exemple l'État hébreu d'acte de barbarie
12:30à Gaza et au Liban.
12:33Barbarie, il a pu donner l'impression qu'il mettait sur le même plan les terroristes
12:40du Hamas qui ont initié ce conflit en prenant, en commettant un pogrom, en prenant des otages
12:46et la réponse évidemment totalement disproportionnée et violente de Benyamin Netanyahou.
12:53Et depuis Emmanuel Macron essaie de jouer le en même temps alors bien sûr il est très
12:57conscient de la polarisation de ce débat dans l'opinion publique aussi avec la France
13:02Insoumise qui attise ces discours anti-sionistes depuis des mois, qui est suivi par une partie
13:09de l'opinion publique, il faut le reconnaître et il faut le dire, et lui il essaye toujours
13:13de jouer sur les deux tableaux.
13:14C'est évidemment mal perçu par une communauté qui aurait voulu qu'il soit ferme sur ses
13:19principes, il n'arrive pas.
13:20C'est pas son rôle de président d'essayer de rassembler tout le monde ? Mais j'allais
13:23vous dire même de façon maladroite ?
13:25Sur des sujets tels que le terrorisme, la violence, l'antisémitisme, le racisme et
13:33l'antisémitisme, c'est un peu compliqué quand même de rassembler les racistes et
13:36les antiracistes.
13:37On est d'accord.
13:38Emmanuel Macron dit vouloir envoyer un message de solidarité après les actes antisémites
13:42d'Amsterdam, est-ce qu'il peut être entendu ? C'est une des questions.
13:44Mais Gaël Slimane, est-ce qu'il y a une vraie rupture selon vous, notamment de la communauté
13:50juive vis-à-vis du président de la République ?
13:53Alors, là pour le coup, je laisse Géraldine plus experte que moi sur le sujet parce qu'on
13:59ne fait pas de sondage en France auprès des communautés, des sondages communautaires,
14:03donc il est fort probable...
14:05On précise que c'est interdit.
14:06Oui, aux Etats-Unis, on peut faire des questions de ce type, en France c'est quelque chose
14:12qu'on ne peut pas faire.
14:13Il est fort probable qu'effectivement, une partie, en tout cas la plus visible, celle
14:17qui s'exprime, celle des représentants de la communauté juive de France, peuvent être
14:23troublés.
14:24Ce qui est intéressant, c'est comment les Français perçoivent les choses alors, alors
14:28même que le niveau d'impopularité du président de la République atteint des records.
14:32Aujourd'hui, dans notre baromètre politique, on est sur les trois quarts des Français qui
14:35ont une mauvaise opinion d'Emmanuel Macron.
14:37Pour autant, à chaque fois qu'on a sondé, et on le fait chaque semaine dans le cadre
14:41de notre sondage hebdomadaire avec Le Figaro sur la politique, à chaque fois qu'on a sondé
14:44les Français sur l'attitude d'Emmanuel Macron à l'égard des attentats du 7 octobre,
14:49de ce qu'il a fait quand il a été voir Benyamin Netanyahou, un des premiers, dans
14:53tous les messages qu'il a véhiculés, en même temps, c'est exactement l'opinion
14:57publique française.
14:58Elle n'est pas réductible aux personnes qui s'expriment le plus fort, notamment du
15:03côté des Insoumis par exemple, l'opinion publique française, et elle est plutôt en
15:07phase avec un président de la République qui, dans ce qu'elle a compris, l'opinion
15:11publique, a dit très clairement sa solidarité totale avec Israël au moment des attentats
15:16du 7 octobre, a dénoncé comme un acte terroriste ce pogrom qui avait été commis à l'époque,
15:22et en même temps, comme dirait l'autre, est totalement en phase avec Emmanuel Macron
15:26lorsqu'il dit, attention aux victimes civiles, le soutien qu'on vous apporte, il n'est
15:30pas inconditionnel, vous vous rappelez que dans l'entourage d'Emmanuel Macron, le
15:35mot inconditionnel avait été prononcé et qu'il était revenu dessus, et donc veillez
15:40à ne pas avoir de riposte disproportionnée, et ça, ce message-là, du côté de l'opinion
15:46publique française, c'est quelque chose qui passe aussi bien à gauche qu'à droite.
15:50Je vais juste reprendre que, bien sûr que si on fait des sauvages communautaires, et
15:55d'ailleurs on en a publié dans le point Grande enquête de l'IFOP sur justement le
15:59sentiment de la communauté juive il y a quelques semaines, 92% des Juifs en France considèrent
16:06que la France Insoumise attise l'antisémitisme, ils se sont exprimés, donc on a des moyens
16:13de mesurer le sentiment de cette communauté.
16:16Pas tout à fait Géraldine, ce que vous avez sur la communauté musulmane ou la communauté
16:19juive, c'est des gens qui se considèrent pratiquants, c'est la pratique religieuse,
16:24c'est différent de ce qui peut être fait aux Etats-Unis, qui relève presque de l'ethnicité
16:28ou de la race entre guillemets si vous me passez l'expression.
16:30Donc à partir du moment où, dans les sondages, chose qu'on ne fait pas au doxable, à partir
16:34du moment où les personnes que vous interrogez déclarent être dans la pratique de l'islam
16:40par exemple, ou du judaïsme, c'est compliqué, ben non, vous ne pouvez pas faire autrement.
16:44On va s'interroger au rôle de la France Insoumise dans tout ce que nous décrivons
16:47depuis quelques instants, ce sera dans quelques minutes.
16:59Avec nous Gaëlle Slimane, président de l'Institut au Doxa, Géraldine Vosner, rédactrice en
17:04chef au point, et Laurent Valdiguier, journaliste à Marianne.
17:07Alors à 18h15, contrairement au chef de l'État, notre ancien Premier ministre Manuel Valls
17:11refusait de faire le distinguo entre antisémitisme et antisionisme.
17:14Qu'en pensez-vous ? On va l'écouter.
17:16Cet antisémitisme, cette haine des juifs, elle vient aujourd'hui essentiellement de
17:21l'islamisme.
17:22Elle vient de l'islam radical, elle essaie de prospérer dans les populations arabo-musulmanes
17:27qui existent en France ou en Europe.
17:30Et puis il y a les complices, il y a notamment l'extrême gauche, le NPA, et évidemment
17:35Jean-Luc Mélenchon et ses amis.
17:36C'est presque d'ailleurs un antisémitisme de confort, vertueux, parce qu'au fond, voilà,
17:42non, non, on n'est pas antisémite, mais nous sommes antisionistes.
17:45Ce qui ne va pas, c'est Israël et tout ce qu'il représente.
17:48L'antisionisme et l'antisémitisme sont de la même nature ?
17:50C'est la même chose.
17:51C'est la même chose ?
17:52C'est exactement la même chose, c'est la négation d'Israël.
17:56Comment vous pensez que les Français vivent cela et perçoivent ces choses, Gaël Slimane ?
18:02Je pense que les amalgames sont toujours fâcheux et qu'en l'occurrence, on n'a tous pas
18:10un peu plus de vingt ans ici, donc on a vécu toutes ces périodes des années 80, on a
18:14vécu les conséquences, les répercussions en France de la première intifada, de la
18:18seconde intifada, des conflits au Liban, on a tous connu des gens qui pouvaient, à l'époque,
18:23c'est de plus en plus rare maintenant, parfois être juifs et en même temps très critiques
18:28à l'égard de la politique d'Israël, à l'égard par exemple de l'occupation des
18:34territoires palestiniens.
18:35Donc, sur tous ces sujets-là, il y avait de la mesure.
18:39Aujourd'hui, nos hommes politiques, que ce soit Jean-Luc Mélenchon d'un côté ou Manuel
18:42Valls dans ses déclarations à l'instant, devraient faire preuve, je pense, de mesure
18:47et éviter d'attiser les conflits.
18:50Le message qui doit être véhiculé, je pense, par des hommes politiques responsables, c'est
18:54vous pouvez penser ce que vous voulez de la politique d'un gouvernement, en l'occurrence
18:59en Israël, vous pouvez être critique avec sa politique, vous pouvez être solidaire
19:03avec les Libanais ou les habitants de Gaza, ça ne doit en aucun cas entraîner des réactions
19:10d'ostracisme ou de rejet à l'égard de la population juive de votre pays.
19:14C'est ça la digue qui a existé quand même pendant une vingtaine d'années et aujourd'hui
19:18on a deux, et que je crois Emmanuel Macron tient assez bien, et c'est quelque chose
19:23qu'un certain nombre d'hommes politiques en France mettent en danger, là on l'a entendu
19:27du côté de Manuel Valls, il faisait allusion à Jean-Luc Mélenchon, Jean-Luc Mélenchon
19:30a franchi la ligne rouge au moment du 7 octobre, en refusant de nommer, juste de nommer, ce
19:38qui était un pogrom, des attentats, du terrorisme à l'état pur, et en refusant de le nommer,
19:46et il a continué sur cette veine pendant un bon moment, la conséquence, puisque mon
19:50métier c'est sondeur, c'est que, et Jean-Luc Mélenchon avait beaucoup abîmé son image
19:54avant cela, déjà, mais là il s'est fracassé, aujourd'hui, à longueur d'enquête quand
19:59vous demandez aux Français dans notre baromètre politique, on teste l'adhésion aux personnalités
20:02politiques, est-ce qu'on est en sympathie, et est-ce qu'on est en rejet ? La personnalité
20:06politique qui suscite le plus de rejet en France, c'est Jean-Luc Mélenchon, les deux
20:11tiers des Français disent ressentir avant tout du rejet à son égard, et il est passé
20:15de 45-50% de rejet avant le 7 octobre, il y a un an, à plus de 60% depuis, parce que,
20:23notamment pour une bonne partie des électeurs de gauche et d'extrême-gauche, qui sont
20:27fondamentalement engagés dans ces parties, très souvent par anti-racisme et donc anti-antisémitisme,
20:34il y a eu une incompréhension totale par rapport à la ligne du leader.
20:37Alors c'est pour ça qu'il faut qu'on parle du comportement de la France Insoumise,
20:40qui soutient par exemple ce soir une manifestation, paraît-il, statique, devant l'hôtel
20:45de ville de Saint-Denis, à un gros kilomètre du stade de France ? Vous trouvez ça normal,
20:49Laurent ? Enfin, Laurent va le niquer.
20:51Ça a beaucoup inquiété la préfecture, parce qu'ils ne savaient pas où la mettre,
20:54cette manifestation, pendant un moment.
20:56Finalement, je crois qu'elle a eu lieu, plus ou moins.
20:58Elle est censée avoir lieu ou on se termine maintenant ?
21:02Elle est censée avoir lieu en ce moment.
21:05Est-ce que c'est choquant que les gens manifestent avec des banderoles ? Ce qui est choquant,
21:09c'est l'importation de conflits ici.
21:13Ce qui est choquant, c'est l'hystérisation, tout ça.
21:15Mais que chacun donne son point de vue, dans son coin, pacifiquement.
21:19À un kilomètre du stade de France, et avec un énorme dispositif policier, moi, très honnêtement...
21:27Combien ils étaient ?
21:28Je ne le sais pas, moi, au moment où je vous parle.
21:31Il y en a eu une hier soir.
21:32Oui !
21:33Il y en a eu une hier soir, quelques jours conséquentes.
21:36On ne sait pas comment c'est un mouvement social.
21:38On ne sait pas comment une étincelle se met en route.
21:41Souvenez-vous, l'an dernier, Naël, comme ça, un après-midi, une vidéo sur un réseau social.
21:46Et puis, pouf, la France a été à feu et à sang pendant huit ou neuf nuits.
21:52Là, c'est la grosse crainte.
21:53C'est pareil.
21:55Est-ce qu'il y a des artificiers de quelque chose qui essayent de monter quelque chose ?
21:58Le sens de ma question, c'est que je vous en prends.
22:02Non, il n'y a pas de mouvement qui prenne, comme le dit Gaël depuis tout à l'heure.
22:07Les Français sont d'accord avec cette idée de tenir le debout sans hystériser les gens.
22:11Géraldine Vosner, les artificiers éventuels ne sont pas ceux de la France insoumise,
22:15en ce moment, en tout cas, sur cette question ?
22:17Je crois qu'ils le sont.
22:19Ils le sont.
22:19On voit depuis des mois l'instrumentalisation de ce conflit.
22:23La reprise d'une rhétorique vraiment pernicieuse qui vise à essentialiser,
22:28finalement, la communauté juive en France.
22:31Comme si le fait même d'être juif venait de vous, un soutien du génocide.
22:36L'emploi systématique de ce mot qui est inadapté à la situation à Gaza.
22:42Il n'y a pas de génocide à Gaza, selon les définitions de la Cour de justice internationale.
22:47Il est martelé, martelé, martelé pour imprimer un sentiment qui est très fort.
22:53Une députée, Marie Mesmer, qui disait il y a quelques jours à propos des événements d'Absterdam,
22:59ils ne se sont pas fait lyncher, c'est parce qu'en fait, ils avaient été violents eux-mêmes.
23:05Enfin, on justifie, chez certains, pas tous,
23:09chez certains de la France insoumise, on justifie l'injustifiable.
23:14On va marquer une pause et dans un instant, on va vous parler de Jordan et Marine.
23:17Enfin, Marine, c'est comme vous voulez.
23:20Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
23:28Yves Kelvy.
23:29On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
23:32Avec Gaëlle Slimane, Géraldine Woznier et Laurent Valdiguier.
23:34Alors, je vous le disais il y a quelques instants, si on parlait de Marine Le Pen,
23:37elle est maintenant menacée de 5 ans d'inéligibilité au procès de ses assistants parlementaires de son parti.
23:42Si tel était le cas, elle ne pourrait pas se présenter à la prochaine présidentielle.
23:46On est bien d'accord, Géraldine Woznier ?
23:47Si elle était condamnée ?
23:49Alors, tout dépend si la peine d'inéligibilité est exécutoire tout de suite,
23:56alors oui, là, auquel elle ne pourrait pas se présenter,
23:59ou si elle ne l'est pas.
24:00Et là, elle a quand même quelques solutions.
24:02Elle peut jouer la montre, faire traîner, faire appel.
24:06Si l'appel est confirmé, cassation, etc.
24:14J'ai vérifié quelque chose, je ne sais pas ce que ça génère après dans le temps,
24:18mais le procès est prévu jusqu'au 27 novembre,
24:21mais le jugement définitif ne sera pas donné avant plusieurs mois.
24:24Bref, semble-t-il, en 2025.
24:26Oui, en avril, mars, avril, mai.
24:29Non, mais elle peut jouer la montre.
24:31Alors, l'exécution provisoire, ce qui a été demandé par le parquet,
24:34c'est que la peine s'applique tout de suite, sans attendre l'appel.
24:38Ce mot est un mauvais mot, puisqu'on ne comprend rien en tant que tel à ce qu'il veut dire.
24:43Exécution provisoire, ça veut dire tout de suite, en fait.
24:46Donc, le parquet réclame ça.
24:48Il l'a argumenté pendant neuf heures.
24:50Il l'a argumenté avec les éléments du dossier et puis avec la défense de Marine Le Pen.
24:55Parce qu'en réalité, le problème de ce procès,
24:56c'est que les éléments, pour démontrer que les assistants parlementaires
25:01du Front National puis du Rassemblement National, payés par l'Europe,
25:05travaillaient pour le parti.
25:07Et ça, l'Europe dit, c'est interdit.
25:09Il est là, le monsieur européen, c'est le directeur des services,
25:12il est en costume gris, il est venu à longueur d'audience,
25:15il a un avocat, maître Maisonneuve,
25:17il est venu dire, c'est interdit.
25:19Ça a toujours été interdit.
25:21Donc, si c'est interdit, il y a une avalanche de preuves qui démontrent
25:26que le Rassemblement National, à l'initiative de Marine Le Pen,
25:30parce qu'elle est un peu chef de tout ça depuis 2011,
25:33a organisé ce que Le Parquet a expliqué pendant neuf heures,
25:37c'était très long, très touffu, mais très clair.
25:40Un système.
25:42Un système consistant à pomper de l'argent, à siphonner de l'argent du Parlement européen
25:46pour faire fonctionner les emplois fictifs du parti, un peu à l'ancienne,
25:51Alain Juppé avait été président de l'époque.
25:53Pour faire fonctionner la boutique en France.
25:55Et au lieu de s'en expliquer, Marine Le Pen, elle dit, tout ça est faux.
25:58Oui, elle n'a pas été très fine dans sa défense.
26:01Mais cela dit, ce qui justifierait le fait que la peine s'applique immédiatement,
26:08ce serait si elle risquait de se trouver en situation de récidive.
26:13C'est-à-dire de recommencer.
26:15Ce qui n'est pas le cas.
26:17Parce que ce que joue Marine Le Pen aujourd'hui,
26:19c'est de rappeler aussi que si elle a fraudé, si elle a triché,
26:24c'est parce qu'elle n'avait pas de possibilité de se financer en France.
26:27Elle ne trouvait pas de banque pour prêter de l'argent au Front National.
26:30Et aujourd'hui, ce n'est plus un sujet.
26:33Parce qu'aujourd'hui, ils ont plein d'argent.
26:36Depuis les dernières législatives.
26:38Donc la situation de récidive va être un petit peu compliquée à justifier.
26:43Ce qui rend sa position intenable, c'est que pendant toute l'audience,
26:46elle a dit, il fait nuit quand il fait jour.
26:51Elle a démenti, ils sont tous venus un par un,
26:54mais alors comme des bons petits soldats de Marine Le Pen,
26:57les uns après les autres, faire dire l'inverse à des phrases
27:00de leurs propres mails, de leurs propres écrits qui étaient évidentes.
27:04Et en réalité, c'est à ce point-là, le parquet a parlé de mépris du tribunal.
27:08Et la Présidente, il y a eu un tournant la semaine dernière,
27:11un soir, il était tard, elle est gentille la Présidente Bélique de Pertu,
27:14elle l'est patiente, elle l'a écoutée, parce que Marine Le Pen,
27:17elle s'explique pendant des heures, elle parle très bien,
27:19c'est une ancienne avocate, elle prend le micro, elle le tient.
27:22La fois où elle lui a demandé une déclaration préliminaire,
27:25elle a fait une déclaration préliminaire pendant une heure et demie.
27:28Au bout de cet après-midi-là, la Présidente l'a coupée à un moment donné,
27:31et lui a dit gentiment, mais Madame Le Pen, je dois vous arrêter,
27:34vous nous l'avez dit déjà plusieurs fois, on vous a écouté plusieurs fois,
27:38je fais le constat que vous ne répondez à aucune de nos questions.
27:41La Présidente n'a pas dit ça aussi brutalement,
27:44mais ça voulait dire, il y a un peu deux trains qui se croisent
27:47depuis le début de cette audience, sans se rencontrer,
27:50une défense politique, qui est la vôtre, et puis des explications judiciaires
27:53que nous vous réclamons et que vous ne nous donnez pas.
27:56Donc, elle a une épée de Damoclès très importante au-dessus de la tête.
27:59Alors, parlons maintenant de M. Bardella,
28:02c'est du pain béni pour le Président du parti ?
28:05Je vous pose la question Gaëlle Slimane.
28:07Écoutez, c'est une chance qu'a le Rassemblement National,
28:09parce que quand même, on est dans cette situation incroyable,
28:11où peut-être, si les réquisitions sont suivies,
28:14qui est actuellement, très concrètement, l'archi-favorite
28:17de l'élection présidentielle.
28:19Si elle avait lieu dimanche prochain, selon la formule consacrée,
28:22on ne fait pas de pronostic, Marine Le Pen est l'archi-favorite
28:25dans tous les sondages d'intention de vote,
28:28elle est au sommet des codes d'adhésion des personnalités politiques
28:31juste derrière Édouard Philippe, donc elle est très bien placée
28:34et on est en train de dire, patatra, peut-être qu'elle va tomber.
28:37Mais, coup de chance pour le Rassemblement National,
28:40il se trouve qu'on a quelqu'un dans le parti qui est aussi bien placé qu'elle.
28:43Et en fait, quand vous remplacez...
28:44C'est un coup de chance ou c'est un danger ?
28:46Pour qui ?
28:47Pour le Rassemblement National, s'il va arriver au pouvoir,
28:50vous comprenez ma question,
28:51s'il y a deux candidats quelque part, est-ce que ça...
28:53Non, non, non, parce que, pour le coup, le rapport Le Pen-Bardella
28:57est bien établi, on essaye de montrer des divisions qui peuvent exister,
29:01on n'est pas sur Baladur-Chirac en 93-95,
29:05et si Marine Le Pen tombe,
29:08si vous vous placez du point de vue de l'électorat du RN,
29:11vous avez quelqu'un qui est aussi bien placé que la chef pour la remplacer.
29:15Ce que vous nous dites, c'est que dans les enquêtes d'opinion qui sont faites en ce moment,
29:18le RN est dominant au moment où nous parlons,
29:22si on votait la semaine prochaine pour élire un président ou une présidente,
29:25et que ce soit en fait Jordane Bardella ou Marine Le Pen,
29:28ça ne change rien.
29:30Rien en termes et d'intention de vote et de code d'adhésion,
29:33après ça ne dit rien de ce qui se passerait dans une campagne,
29:36mais pour l'instant, vous avez deux leaders qui sont très bien installés,
29:40et ce qui serait un cataclysme d'avoir la favorite d'une élection éliminée par la justice,
29:44d'un point de vue politique, ça n'en est pas un.
29:47C'est intéressant, parce que ça éclaire des choses qu'on n'avait pas forcément comprises dans le passé.
29:53Elle a dit au point, il y a quelques semaines, dans une interview,
29:56le 10 octobre avec Charles Sapin, qui lui posait cette question,
29:59elle a dit que le premier devoir d'un chef, c'est de pallier à sa propre disparition,
30:04pour permettre à la structure qu'il dirige de survivre à sa mort,
30:09quelle que soit sa mort d'ailleurs, trois petits points.
30:12Et c'est intéressant, parce qu'on comprend mieux la précipitation
30:15avec laquelle elle a propulsé Jordan Bardella.
30:18Jordan Bardella, elle a fait, rappelez-vous, on est en 2024,
30:212019, il sort de nulle part, c'est un militant lambda,
30:26personne ne le connaît, propulsé tête de liste aux élections européennes.
30:302020, il est vice-président du parti.
30:332021, il est président par intérim.
30:35En 2022, il est président élu.
30:37En 2023, il est premier ministrable.
30:39Et alors là, paf, peut-être candidat, mais c'est fulgurant.
30:43Et ça, c'est l'œuvre de Marine Le Pen qui a créé la possibilité de la change de parti.
30:51Parce que la réalité, et là on le comprend,
30:53si on coupe la tête de Marine Le Pen aujourd'hui,
30:56l'URN, c'est terminé sans Jordan Bardella.
30:59C'était terminé.
31:00C'est vrai que le paradoxe absolu dans lequel elle est, Marine Le Pen,
31:04aujourd'hui, ça fait 30 ans qu'elle fait de la politique,
31:07elle est aux portes de l'Elysée, elle a banalisé son parti,
31:10elle l'a changé, elle a tué son père,
31:12elle l'a raconté un soir à l'audience, c'était bouleversant.
31:14Et puis, pouf, elle peut être éliminée par les juges,
31:18mais elle a, d'ici quelques jours,
31:21puisqu'on a appris tout à l'heure que le gouvernement Barnier
31:23allait faire un carte d'offres pour son budget,
31:25elle va avoir la possibilité de remettre les cartes
31:27dans quelques jours, d'ici Noël.
31:29Eh bien, vous venez de rendre les choses encore plus intéressantes.
31:31Merci infiniment.
31:32A vous trois, dans un instant, les informations de 20h.
31:34Puis vous retrouvez Faustine Bollard pour son émission Héros.
31:37Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
31:39Bonsoir Yves.
31:40Ce soir, on va beaucoup s'amuser ensemble,
31:42puisque nous allons écouter Isabelle.
31:44Isabelle, c'est la nounou des grands gagnants du loto.
31:46Alors, qu'est-ce qu'on ferait si on gagnait demain 200 millions d'euros ?
31:50Vous êtes tous posés la question, on s'est tous posés la question.
31:52Isabelle, elle, elle a des éléments de réponse.
31:54A tout de suite.
31:55A tout de suite.

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