Écoutez "On refait le monde" avec Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique, Tugdual Denis, rédacteur en chef de "Valeurs Actuelles", et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences-Po.
Au programme :
- Marine Le Pen : le moment de vérité !
- Jordan Bardella peut-il la doubler ?
- La censure peut-elle la relancer ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 19 novembre 2024.
Au programme :
- Marine Le Pen : le moment de vérité !
- Jordan Bardella peut-il la doubler ?
- La censure peut-elle la relancer ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 19 novembre 2024.
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00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Merci à tous qui nous rejoignez, on refait le monde jusqu'à 20h, Marine Le Pen sera demain l'invité de la matinale d'RTL.
00:117h40, ce soir on s'interroge sur son avenir politique.
00:14La chef des députés RN risque la prison, une peine d'inégalité de 5 ans dans l'affaire des assistants du Front National au Parlement Européen.
00:23Le jugement sera rendu donc début 2025.
00:26Marine Bardella peut-il en profiter et la doubler en quelque sorte ?
00:29Une éventuelle censure du gouvernement peut-elle la relancer ?
00:32Quelles conséquences pour notre vie politique en cas de non-élection pour Marine Le Pen ?
00:37Pour en débattre avec nous ce soir, Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions,
00:41Tuck Duhaldeny, rédacteur en chef de Valeurs Actuelles,
00:43et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po.
00:47Bienvenue à vous trois.
00:48Bonsoir Yves.
00:49Marine Le Pen veut donc transformer son procès en combat politique.
00:52C'est de la provocation ou c'est habile ?
00:55Comment percevez-vous les choses Philippe Moreau-Chevrolet ?
00:57C'est surtout un peu tard. Il aurait fallu faire ça depuis le début.
01:00Elle ne l'a pas fait parce qu'elle espérait sans doute une issue un peu différente.
01:03Donc là elle arrive un peu, alors que le débat a déjà été posé dans l'opinion que le RN était coupable.
01:09En gros il n'y a pas de discussion là-dessus.
01:11Elle risque l'inéligibilité, je vais finir par pouvoir le dire.
01:16Il y en a un qui commence à ne pas y arriver, je peux vous dire que la maladie se répand très très vite.
01:22Sur cette base là, tout est installé dans l'opinion.
01:24Elle commence à réagir en criant au complot politique.
01:26C'est trop tard maintenant, je pense que l'opinion des Français est faite.
01:30Elle risque de disparaître de l'opinion des élections pour 2027.
01:34C'est un vrai risque.
01:35Le RN a perdu une bataille dans l'opinion avec cette affaire.
01:38On va l'écouter Marine Le Pen.
01:40Ce réquisitoire est révoltant.
01:42Il est révoltant car il est profondément outrancier.
01:45Allant jusqu'à demander la peine de mort politique avec exécution provisoire contre moi.
01:52Dans un dossier dont je vous dis que nous sommes innocents des faits qui nous sont reprochés.
01:57Que nous n'avons violé aucune des lois françaises et aucun des règlements du Parlement européen.
02:04Dans un procès où il n'y a pas un centime d'enrichissement personnel.
02:09Ce sentiment de révolte que je ressens profondément.
02:13Des millions de Français le ressentent avec moi.
02:18Marine Le Pen qui sera l'invité d'RTL demain matin à 7h35.
02:217h35 très exactement.
02:23Est-ce qu'elle veut transformer Nathalie Saint-Cricq son procès en combat politique ?
02:27Est-ce que c'est de la provocation ou c'est habile politiquement ?
02:30Je ne dirais pas que c'est habile, je dirais qu'elle n'a pas le choix.
02:32D'abord parce que de toute façon il y a certes quelque chose qui pose un léger problème.
02:36C'est ce dont elle parle, l'exécution provisoire.
02:39Parce qu'il n'y avait pas spécialement de raison que ce soit une inéligibilité.
02:43Je vais vous rappeler ce dont il s'agit.
02:44Alors je vous explique.
02:45Logiquement il y a une automaticité de l'inéligibilité.
02:48Quand on est condamné pour détournement de fonds publics.
02:51Donc ça c'est très bien, ça ne se discute pas.
02:54Mais il y a pour l'instant un réquisitoire.
02:56Donc un réquisitoire c'est ce que le parquet demande en disant
02:59nous pensons que au nom de l'État nous considérons qu'il n'y a rien.
03:02Et après il y a un jugement.
03:04Donc c'est un principe souverain en droit qui est le principe de la paix.
03:08Et puis d'attendre. Et d'attendre le jugement.
03:10Et là les magistrats ont décidé que son inéligibilité prenait tout de suite.
03:16Donc c'est quelque chose qui effectivement en attendant le jugement
03:20et la suite donne l'impression qu'elle est incapable au sens du droit politiquement.
03:25Donc qu'est-ce qu'elle peut faire ?
03:26C'est ça qui l'a sonné si j'ose dire.
03:28Parce qu'elle savait très bien que les réquisitions seraient violentes.
03:31Et d'ailleurs le procès s'est déroulé de telle façon que personne n'a pu prouver
03:34que les assistants avaient travaillé.
03:35Donc ça a été une langue des gringolades.
03:37Que faire ?
03:38Faire la même chose que tous les politiques.
03:39C'est-à-dire à chaque coup mettre ça sur le dos du complot politique.
03:43Et de dire qu'en gros c'est soit les juges qui sont aux ordres du pouvoir.
03:46Ce n'est pas le cas.
03:47Les juges qui sont aux ordres de la gauche ou qui sont majoritairement de gauche.
03:50Et ça c'est un accueil favorable dans le public.
03:52Et considérer en gros que je suis tellement forte qu'on a voulu m'écarter.
03:56Alors ça marchera ou ça marchera auprès de l'opinion.
03:59Mais je pense qu'il y a deux arguments qui marchent.
04:01L'argument du non-enrichissement personnel.
04:04C'est-à-dire que les gens se disent tout ça c'est des trucs de parties.
04:07Je vous signale que le costume de François Fillon et la robe de mariée de sa fille
04:12étaient des arguments qui avaient beaucoup pesé.
04:14Et que le reste, les gens considèrent toujours que les parties exagèrent.
04:17Et il y a des précédents.
04:18François Mitterrand, il y a eu les cahiers avec le détournement.
04:22Jacques Chirac, il y a eu la même chose.
04:24Et ce n'est pas pour autant qu'il a été super favori.
04:26Nicolas Sarkozy, il y a eu Big Malo.
04:28Donc j'ai l'impression qu'il y a une tolérance des Français à ce genre de choses.
04:31Quand c'est pour le parti, et qu'il est probable, mais ça on le verra à l'usage avec les sondages,
04:36que cette façon de se défendre passera relativement auprès des gens en se disant
04:41quand même si ça n'avait pas été Marine Le Pen, il ne serait pas allé aussi fort.
04:44Est-ce que vous avez la même analyse ?
04:46En gros, le fait qu'elle puisse utiliser en fait la stratégie de la victimisation Tuck-Duel-Denis.
04:51Là où je partage l'analyse de Nathalie Saint-Cricq,
04:54c'est qu'effectivement je pense que Marine Le Pen n'a pas le choix.
04:57Et qu'il y a une logique biblique à affirmer qu'on la condamne à mort politiquement
05:04quand on réclame l'exécution provisoire de son inéligibilité.
05:09C'est quand même assez stupéfiant, si vous voulez, pour une candidate à l'élection présidentielle
05:16de se voir empêchée deux ans ou deux ans et demi avant même cette élection.
05:24Évidemment que Marine Le Pen pensait qu'elle bénéficierait de la même jurisprudence que François Bayrou.
05:28C'est-à-dire qu'il y a quelques semaines, elle avait été relaxée dans une affaire tout à fait similaire.
05:34Oui, attendez, je vous le coupe parce que similairement, il n'était pas au Parlement européen.
05:39Il était à l'extérieur, il a été relaxé au bénéfice du doute et le montant était 15 fois inférieur.
05:44Oui, mais il était lui aussi chef de parti et tout ce qu'on reproche au Rassemblement national dans cette affaire,
05:52c'est la même chose qu'on reproche au Modem, c'est-à-dire d'alléger la masse salariale de permanentes parties
05:58ou en tout cas de collaborateurs divers et variés en la faisant supporter par le Parlement européen.
06:04Ce qui, d'une certaine manière, pose quand même énormément de questions de fond.
06:09C'est-à-dire que jusqu'à quel moment la justice doit décider de ce qui relève de la tâche d'un assistant parlementaire ?
06:18Moi, si vous voulez, la réflexion que je me fais depuis quelques jours, c'est quelle est la différence au fond entre la justice et la judiciarisation ?
06:27Je ne dis pas que si Marine Le Pen est coupable, est reconnue coupable, la justice aura mal fait son travail.
06:32Je dis juste que la manière dont les procureurs...
06:36C'est exactement ce que vous êtes en train de faire.
06:37Oui.
06:38Puisque vous préjugez de...
06:39Non, oui.
06:40...pour dire qu'elle sera injuste finalement.
06:42Parce que là, je pense qu'on est dans un cas où on peut se poser la question de la judiciarisation.
06:47C'est-à-dire une immixtion de la justice dans des failles, dans des sphères, sur des sujets sur lesquels on peut douter de sa légitimité.
06:57Je me souviens, pendant le procès de François Fillon auquel j'avais assisté en première instance au tribunal de Paris,
07:03de Igor Mitrofanov qui était assistant parlementaire de François Fillon et qui expliquait au juge
07:07« Mais vous savez, moi je peux être à la pêche, en train de pêcher la carpe et être en train de travailler, de faire mon job d'assistant parlementaire.
07:14Donc, est-ce que c'est parce que je badge à l'Assemblée nationale que je prouve que je suis un bon ou un mauvais assistant parlementaire ?
07:20Est-ce que c'est parce que...
07:21C'est bien d'y aller un petit peu quand c'est votre boulot quand même.
07:23Oui, mais sauf que la politique, excusez-moi, c'est pas un travail de prosaïque, un travail parfois matériellement prouvable.
07:32L'image de la carpe me paraît un peu exagérée.
07:35Moi je trouve pas ça illégitime, parce que ça pose quand même ces questions-là.
07:41C'est-à-dire, est-ce que dans tout ce qui a été étudié lors du procès de Marine Le Pen, on est dans le cadre de la justice ou de la judiciarisation
07:49qui est quelque chose qui touche la médecine, qui touche de nombreux tâches administratives ?
07:53C'est pas que la politique qui est touchée par la judiciarisation, c'est un vrai phénomène.
07:57Alors, réaction de Philippe Moreau-Chevrolet et après on marque une première pause.
08:02La justice, elle est la même pour tout le monde en fait.
08:04Elle est la même pour Marine Le Pen, elle est la même pour n'importe quelle personne qui aurait fait ce qu'a fait Marine Le Pen,
08:09qui n'est pas ce qu'a fait François Bayrou.
08:11Vous demandez un régime d'exception pour les politiques, je pense pas que ce soit en adéquation avec l'opinion des Français.
08:17Je pense que malheureusement pour elle, elle est une justiciable comme les autres.
08:21Et si elle ne doit pas être candidate, elle ne sera pas candidate.
08:24Donald Trump a des accusations gravissimes.
08:29La justice n'est jamais intervenue comme elle le devait.
08:31Il est toujours du président de la première puissance mondiale avec une puissance de feu incroyable,
08:35en étant profondément impliquée dans des affaires mais gravissime.
08:39Est-ce qu'on souhaite le même type de régime en France, en faisant un régime d'exception pour les politiques ?
08:44Non, on est dans un pays, un état de droit.
08:46Il faut défendre cet état de droit, Sinon, il n'y aura plus de droit à défendre bientôt.
08:50Et si Jordan Bardella était le grand gagnant de ce dossier politico-judiciaire ?
08:54On en débat dans un instant avec nos invités.
09:10Responsabilité budgétaire, attentisme et inaction dommageable.
09:14Les conclusions d'un rapport au vitriol sur le dérapage budgétaire.
09:17Bruno Le Maire, l'ancien ministre de l'économie, est clairement pointé du doigt par les sénateurs.
09:22Lui, fustige un réquisitoire d'opposants politiques truffés de mensonges.
09:26La coordination orale poursuit ses actions dans le sud-ouest et promet le chaos
09:30pour protester contre le traité de libre-échange entre l'Union Européenne et les pays du Mercosur.
09:35A la frontière espagnole au Boulou, les camions de marchandises sont toujours bloqués,
09:39mais les voitures peuvent passer.
09:41ArcelorMittal annonce la possible fermeture de deux sites de services industriels
09:45à Reims et à Denain.
09:47Le sidérurgiste évoque dans un bref communiqué le contexte économique difficile.
09:51Environ 150 emplois sont menacés.
09:54Et puis en tennis, la Coupe Davis, l'Espagnol Rafael Nadal en passe de prendre sa retraite,
09:59perd le premier simple pour l'Espagne, défait 6-4-6-4 face aux Néerlandais en Tchoup.
10:05Merci beaucoup Ndvernoucho, j'en profite pour vous rappeler que Marine Le Pen
10:08est donc l'invité d'RTL demain matin à 7h35 sur notre antenne.
10:13Yves Calvi jusqu'à 20h.
10:15On refait le monde sur RTL.
10:17Et c'est donc de son avenir dont nous débattons ce soir dans On refait le monde.
10:20Il s'agit évidemment de son procès.
10:22Des peines sévères ont été requises.
10:24L'accusation a requis 5 ans de prison, dont 2 ans fermes,
10:26et 5 ans d'inéligibilité contre la chef des députés RN, justement attendu début 2025.
10:32Nous sommes avec Nathalie Saint-Cricq, Tuck Duhaldeny et Philippe Moreau-Chevrolet.
10:35On va écouter Jordan Bardella, c'était hier soir sur BFM.
10:39Ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire est pour moi une règle numéro 1
10:44lorsqu'on souhaite être parlementaire de la République.
10:47Si Marine Le Pen est condamnée ?
10:49Si, avec des si.
10:51Si au début de l'année, les juges décident de condamner, peu importe la condamnation,
10:56il y aura un appel.
10:58L'appel vous rend plus blanc que blanc.
11:00Et si l'appel confirme la première sanction ?
11:02Mais l'appel ne confirmera pas puisque Marine Le Pen est totalement innocente.
11:05C'est ce que vous dites.
11:06C'est ce que je dis, c'est ce que je crois, c'est sa conviction.
11:08Mais vous venez de dédicter une position de principe qui est de dire...
11:11Qui a toujours été la nôtre.
11:12Si il y a condamnation, il n'y a pas de candidature.
11:13Et ça vaut pour tout le monde, on est d'accord.
11:15Mais évidemment que ça vaut pour tout le monde.
11:17Mais Marine Le Pen est innocente.
11:19Qu'est-ce que vous venez d'entendre Philippe Moreau-Chevrolet ?
11:21Comment vous l'interprétez ?
11:23Je viens d'entendre un président de parti politique dans la très grande difficulté
11:29parce que Jordan Bardella nous dit d'un côté, il faut être très sévère avec les délinquants.
11:33C'est quand même le discours du RN.
11:35Il exige un casier judiciaire vierge pour être candidat du Rassemblement National.
11:38On a entendu tout à l'heure Marine Le Pen dire je suis contre la peine de mort politique.
11:42C'est bien la première fois qu'ils sont contre la peine de mort.
11:44Ils ont quand même un régime extrêmement sévère.
11:46Et là ils demandent une exception.
11:48Et c'est l'absence de réaction de Marine Le Pen dès le départ qui a créé ça.
11:51C'est une forme de passivité.
11:53Elle est arrivée à son procès un peu comme une victime.
11:55Déjà elle était seule, elle a endossé ça.
11:57Elle a mis du temps à réagir et à comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait.
12:02Du coup encore une fois, ce qui s'est installé dans le débat,
12:05c'est une forme de bah oui elle est coupable, il y a un procès, elle va être condamnée.
12:08Et là seulement elle réagit.
12:10Et c'est un peu trop tard.
12:12Pardonnez-moi mais c'est le président de son mouvement qui semble quasiment l'avaliser.
12:17Par ailleurs, il y a deux interprétations possibles.
12:19Soit c'est une boulette, il ne l'a pas fait exprès.
12:21Et honnêtement, ça arrive.
12:23Vous êtes en contradiction avec vos propres principes.
12:25Vous avez Maxime Suitek, journaliste, qui vient à l'attaque, qui fait bien son travail.
12:29Il y a une autre interprétation, qui est une interprétation un peu plus perverse,
12:32qui consiste à dire peut-être qu'il l'a fait exprès.
12:35Pour la tuer politiquement.
12:37Il a fait une boulette Nathalie Saint-Cricq ?
12:39Oui, je pense qu'il s'est pris les pieds dans le tapis.
12:41Sur plusieurs sujets d'ailleurs, parce qu'il est toujours recoupé en deux.
12:44D'abord, parce que le fonds de commerce du RN, même si on remonte à l'époque de Jean-Marie Le Pen,
12:50c'est manipulité, main propre, tête haute, main propre.
12:53Vous vous souvenez, c'est nous, on n'est pas comme les autres, on est bien mieux.
12:56Plusieurs fois, le terme piqué dans la caisse a été utilisé pour montrer que eux, spécifiquement, ne le faisaient pas.
13:02Donc il y a cette exigence de blancheur, si j'ose dire, et de virginité.
13:06Ils ont été rattrapés par des candidatures douteuses aux législatives.
13:10C'est jamais bien de retrouver ou des gens qui ont été condamnés,
13:12ou des gens qui ont porté des croix gammées, ou qui ont chanté des chants nazis,
13:15ça ne fait pas très bien dans le tableau.
13:17Donc il est obligé d'avoir une déclaration, ou des déclarations,
13:20en disant, nous on est bien, pas de casier, pas de tout, on lave plus blanc que blanc.
13:24Et d'un côté de ça, il est obligé de défendre Marine Le Pen par loyauté.
13:28Donc c'est évident qu'il a ramé pour essayer de faire coller deux choses qui sont contradictoires.
13:35Mais c'est la même chose quand on lui demande est-ce que vous êtes son successeur,
13:38il dit il n'y a pas de successeur parce que Marine Le Pen est la seule et la un.
13:41Et d'un autre côté, dans son bouquin, il dit c'est bien de préparer un dauphin.
13:44Et évidemment que s'il fait un livre maintenant et qu'il fait des émissions de télé, c'est au cas où.
13:48Donc tout ça...
13:49Excusez-moi, moi je pense que c'est plus ambigu qu'il n'y paraît.
13:51En tout cas, je trouve normal de vous poser la question.
13:53Que sait-on de leurs rapports ? Est-ce qu'ils s'entendent bien ?
13:55Est-ce que chacun est dans son couloir au moment où nous parlons ?
13:57Tant que du Aldeny.
13:58Écoutez, c'est l'inverse de ce qui se passe habituellement.
14:01Il aurait voulu la planter, je vais vous dire, il ne s'y serait pas pris.
14:03Exactement.
14:04Désolé, je ne dis pas que c'est son propos.
14:06Mais quand même, on est obligé d'y penser.
14:08En fait, en privé, vraiment tous les témoignages que j'ai pu recueillir
14:13et de ce que j'aurais pu éventuellement observer moi-même,
14:17tout montre honnêtement qu'il y a une grande loyauté de Jordan Bardella à l'égard de Marine Le Pen.
14:23Je dirais même qu'il y a une forme de subordination de Jordan Bardella avec Marine Le Pen.
14:27Ils ne sont pas du tout d'égal à égal quand ils sont tous les deux dans la même pièce.
14:30Il y a la patronne et...
14:31Oui, il en fait une tonne huit dans son livre.
14:33Mais en revanche, effectivement, dans son livre, il en fait une tonne huit.
14:37Mais en public...
14:39Mais pas hier.
14:40Non mais Yves, honnêtement, c'est l'inverse de ce qui se passe habituellement.
14:43En privé, il y a une vraie différence.
14:47Je veux dire qu'il n'y a pas de journaliste autour qui pourrait faire ce qu'il voudrait,
14:50c'est-à-dire faire le coq ou que sais-je.
14:52Au contraire, il y a une vraie différence.
14:54En revanche, en public, force est de constater qu'il y a une addition de boulettes
15:03ou de coïncidences qui font qu'il y a un petit malaise qui s'installe.
15:09Oui, en effet.
15:10Voir Jordan Bardella faire la tournée en ce moment en France pour faire des selfies
15:18au moment où Jean-Marie Le Pen s'apprête à mourir,
15:21que Marine Le Pen veille son père à l'hôpital
15:24et qu'elle-même n'a jamais été dans une telle panade judiciaire
15:29effectivement provoque un sentiment bizarre à l'égard de ce duo.
15:35Mais on peut aussi se dire que c'est le contexte qui veut ça
15:38et que Jordan Bardella n'y est pas.
15:40Il nous reste une minute, Nathalie.
15:41C'est l'inconscient qui a parlé plusieurs fois et qu'effectivement il est ambivalent.
15:45C'est-à-dire qu'elle a fouillé d'une ambition absolument terrible.
15:48Et puis d'un autre côté, c'est comme tuer le père, la mère.
15:50Aujourd'hui, les gens de l'opposition l'ont appelé Brutus.
15:52Brutus, c'est celui qui a tué César.
15:54Et César lui a répondu « Toi aussi, mon fils ».
15:56Bon, c'est-à-dire qu'on est toujours tués par quelqu'un.
15:58Et je vous rappelle hier soir que parlant de la motion de censure,
16:01il a dit « Ma décision n'est pas encore prise ».
16:03Ma décision n'est pas inconsciente quand j'aurais pris ma décision.
16:06Donc ça aussi, ça peut être pas forcément un truc inconscient.
16:09Mais l'idée que, alors que lui n'est pas à l'Assemblée,
16:12faut-il le rappeler alors que Marine Le Pen l'est,
16:14qu'il y a une espèce de tentation de toute puissance et de surpuissance de Jordan Bardella.
16:19Mais c'est humain et ce ne serait pas le premier.
16:21Vous avez le droit à une phrase.
16:23Ben non, après...
16:25Je la prononcerai dans quelques instants.
16:28Je la prononcerai dans quelques instants.
16:30Et si la censure du gouvernement remettait en scène Marine Le Pen,
16:33c'est la petite musique qui monte aussi du côté du Rassemblement National.
16:36On va vous expliquer tout ça dans un instant.
16:39Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
16:46RTL soir, on refait le monde.
16:48Avec Yves Kelvy.
16:49Et nos invités, Nathalie Saincler, qui est éditorialiste politique à France Télévisions,
16:53Tuck Duhaldeny, rédacteur en chef de Valeurs Actuelles,
16:55et Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po.
16:58Dans son livre, puisque vous y faisiez allusion tout à l'heure, Tuck Duhaldeny,
17:01Jordan Bardella lui dédie son dernier chapitre, qu'il intitule d'ailleurs Marine.
17:05Il y décrit son magnétisme et leur lien de confiance absolu.
17:08Soyons clairs, Jordan Bardella peut-il être candidat à la place de Marine Le Pen en 2027 ?
17:13Qu'en pensez-vous, Philippe Moreau-Chevrolet ?
17:16Il peut l'être, parce que s'il n'y a personne d'autre pour représenter l'URN,
17:19il le sera vraisemblablement.
17:21Il a quand même une très belle popularité, Jordan Bardella.
17:24C'est le plus moderne des communicants d'URN.
17:26Il utilise les réseaux sociaux d'une manière que les autres ne font pas.
17:30Il est plus moderne même que Reconquête,
17:32qui avait pris beaucoup l'ascendant technologique sur l'URN, sur les réseaux sociaux.
17:36Et puis, il a l'appui de pas mal de gens, quand même.
17:40Il a fait 150 000 exemplaires pour une biographie quand on a son âge.
17:44Ça, c'est le tirage.
17:45Oui, c'est le tirage.
17:46Il a quand même vendu la moitié du prix Goncourt en une semaine.
17:50Ça veut dire que ce sera de toute façon acheté par le parti, distribué aux militants, etc.
17:53Donc, c'est quand même une grosse opération de promotion pour un si jeune âge.
17:56Et puis, il y a des précédents.
17:58Il y a Macron, il y a Etal.
17:59On rajeunit.
18:00Après, est-ce qu'il peut être élu ?
18:01À mon avis, absolument pas.
18:03Donc, ça ouvre la voie, si ce scénario se confirme, à d'autres candidats, en tout cas à droite.
18:08Nathalie Saint-Cricq, il a 29 ans depuis le 13 septembre.
18:11Une petite vierge.
18:12Le vénard.
18:13Des Français, même en colère, sont prêts à confier le pays à un jeune homme de 29 ans.
18:17Je ne sais pas.
18:18Je sais simplement que la relation aux jeunes politiques, entre guillemets, s'est modifiée.
18:21C'est-à-dire que dans le temps, on croyait que les jeunes, les vieux cherchaient les vieux.
18:24Mais on a vu, pour parler vulgairement, je me mets dans les vieux.
18:27On a vu avec Gabriel Attal que, pour le coup, ce n'était plus un problème.
18:33Et qu'on pouvait très bien créditer quelqu'un de compétence.
18:35Et que finalement, vous savez, dans le temps, il fallait se présenter deux fois à la lecture présidentielle, voire trois fois, pour en gros le mériter à la quatrième.
18:43C'était à l'usure.
18:44François Mitterrand, Jacques Chirac, plein de gens.
18:46Là, maintenant, on n'a pas l'impression que ce soit le même phénomène.
18:49Et même les personnes un peu plus âgées peuvent être séduites par des jeunes, par leur audace, par leur côté...
18:55Alors, je ne vais pas vous faire le coup disruptif parce qu'on a vu ce que ça a donné.
18:58Donc, je ne pense pas que ce nage soit un problème.
19:00En revanche, et je pense que ses ennemis se chargeraient de le faire, c'est une totale inexpérience.
19:06Dans le monde du travail, que ce soit dans le privé ou dans le public.
19:09C'est-à-dire le fait qu'en gros, il n'a jamais...
19:12Mais c'est normal, il n'a peut-être pas eu le temps.
19:14Mais il n'a jamais été confronté.
19:16Et à un moment donné, si vous voulez, vous ne vous êtes pas confronté au travail, à la famille...
19:19Je ne vais pas vous dire à la patrie derrière parce que ça me serait reproché.
19:22Député, c'est quand même un boulot, non ?
19:25Quand on est là-bas, quand on travaille, oui.
19:27D'accord, mais si vous voulez, je parle que quelqu'un ne s'est jamais fait engueuler par son supérieur.
19:31Chaque cas n'a jamais vu la misère au travail.
19:33Chacun n'a jamais calculé avec son bulletin de salaire en disant je ne vais pas m'en sortir.
19:37Alors, il a eu, ce qu'il essaie d'expliquer dans son livre, des choses de la vie qui n'étaient pas si simples.
19:42Bien que ce soit un peu plus compliqué.
19:44Il a habité dans le 93.
19:46On est d'accord qu'il a une connaissance, si j'ose dire.
19:48Il n'a pas vécu dans les beaux quartiers.
19:50Mais on peut s'imaginer quand même qu'il faut, ne serait-ce que s'il y a une crise financière,
19:54si on doit prendre des décisions pour une crise financière comme Sarkozy l'a fait,
19:57il faut un petit peu savoir comment ça marche.
19:59Je termine sur ce chapitre présidentiel où vous passez.
20:01Est-ce que vous l'imaginez, Thugdou Aldeny, réussir là où Marine Le Pen a échoué trois fois ?
20:06Je ne crois pas.
20:07Et malgré, justement, ce que voudraient nous induire l'époque, la mode, notre propension à l'instantanéité,
20:16à faire en sorte que des nouvelles figures émergent très rapidement.
20:21Je crois que, justement, une forme d'échec des quinquennats d'Emmanuel Macron
20:26et de son éruption soudaine dans la vie politique,
20:28et à cet égard aussi la scène assez marquante de la passation de pouvoir à Matignon
20:34entre Michel Barnier et Gabriel Attal,
20:36montre que, en tout cas prouve selon moi qu'on est à la fin d'un cycle,
20:40et le cycle du jeunisme, du triomphe du marketing, du triomphe de la com' absolue en tout cas.
20:46Et il ne faut pas sous-estimer ce que Marine Le Pen elle-même répète souvent,
20:49c'est-à-dire que pour faire de la politique, et en tout cas pour aller vraiment loin en politique,
20:53c'est quand même pas mal d'avoir connu quelques blessures, quelques chutes.
20:57Jordan Bardella, pour le moment, effectivement, ça se limite à un échec aux élections législatives
21:04dont on peine à voir des grandes conclusions, des grands enseignements de tirés.
21:09Je veux dire, il n'a pas dit en septembre ou en octobre des choses très différentes de ce qu'il disait en juillet.
21:16Une élection présidentielle c'est six mois d'examen de votre personnalité, six mois d'examen de vos compétences.
21:20On a vu pendant la campagne législative que, dès que le niveau de jeu s'haussait,
21:26notamment lors d'un débat avec Gabriel Attal, ça pouvait être un peu plus compliqué.
21:31Et donc, pour talentueux que soit Jordan Bardella, parce qu'il est extrêmement talentueux,
21:36ça ne serait vraiment pas lui rendre service que de penser que du jour au lendemain,
21:39il peut faire un bon candidat à l'élection présidentielle.
21:41Alors faire chuter le gouvernement pour soigner ses bobos, d'une certaine façon,
21:44voter la censure pour faire oublier ses ennuis judiciaires,
21:47est-ce ainsi que Marine Le Pen peut se relancer ?
21:49Ça fait partie des questions qu'on se pose en ce moment.
21:51Est-ce que vous l'entendez, vous aussi, cette petite musique sur le vote de la censure avant Noël
21:55quand le budget va revenir à l'Assemblée nationale ?
21:58Oui, c'est possible pour deux raisons, d'abord parce que la stratégie de notabilisation du RN
22:04montre ses limites, notamment avec ce procès.
22:06On voit bien qu'elle se retrouve désarmée quelque part.
22:08Elle a du mal à se défendre et elle a du mal à se montrer aussi.
22:12Et du coup, ça pourrait jouer dans ce sens-là.
22:14Puis l'autre chose, c'est de remettre la pression sur l'Élysée,
22:16de renvoyer la balle vers Emmanuel Macron,
22:18de lui renvoyer l'impopularité de sa politique au lieu de l'endosser.
22:22Parce que si le RN, en plus de cette affaire, perd sa candidate
22:26ou se retrouve très affaibli avec sur le dos une partie du poids de cette politique d'austérité
22:31qui sera de toute façon massivement impopulaire, ça fait beaucoup.
22:35Alors que s'il renvoie la balle vers Emmanuel Macron...
22:37Là, vous nous parlez de contrefeu ?
22:39De contrefeu et aussi de simplement, c'est un contrefeu,
22:42mais aussi reprendre la main politiquement sur la situation.
22:44Parce que dans le chaos, le RN prospère.
22:47Il voit clair, lui. Les autres, non.
22:49Donc ça lui redonne un atout stratégique qu'il a perdu pour le moment.
22:53Et puis après, la question, c'est celle de l'opinion.
22:55Est-ce que l'opinion, par contre, a supporté de voir les politiques repartir dans le désordre ?
22:58Oui.
22:59Alors qu'on a Trump à la Maison Blanche, qui est quand même un poil anxiogène.
23:02Ça, c'est autre chose.
23:03Il est un poil anxiogène, vous trouvez, le président Trump ?
23:05Un petit peu quand même, pour les Européens en tout cas, pour sa propre population.
23:08Je ne me permettrais pas de juger.
23:10Quel est le point commun entre Gérald Darmanin, Édouard Philippe et Jean-Luc Pélenchon ?
23:14Figurez-vous qu'ils se sont tous prononcés contre, je dis bien contre, l'inégalibilité de Marine Le Pen.
23:19On va en parler dans un instant.
23:30Et on poursuit notre grand débat d'« On refait le monde » autour de l'avenir de Marine Le Pen.
23:34Nous sommes toujours avec Nathalie Saint-Craig, Tugde Aldeny et Philippe Moreau-Chevrolet.
23:37Marine Le Pen, privée d'élection, c'est une possibilité qui suscite beaucoup de réactions au sein du personnel politique.
23:43Et ce matin, sur RTL, c'est notre ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui s'est exprimé sur le sujet.
23:47Je pense que ce ne serait pas une bonne nouvelle dans l'absolu.
23:50Parce que je fais partie de ceux qui considèrent que le combat politique, il se tranche dans les urnes.
23:56Et c'est intéressant qu'il soit tranché dans les urnes, parce que ça donne une légitimité à celui qui gagne dans les urnes.
24:01Mais en revanche, je ne vois pas pourquoi je commenterais une décision de justice qui n'est pas encore rendue
24:09et un réquisitoire qui, je le rappelle, a cette caractéristique qui me paraît réconfortante pour un réquisitoire, de rappeler la loi.
24:17Et la loi, elle a été votée et elle s'applique à tout le monde, même à ceux qui disposent de beaucoup de points dans les sondages.
24:26Alors après Gérald Darmanin, Jean-Luc Mélenchon, c'est une forme de...
24:29On peut parler de soutien, mais il fait baisser la pression, notre ancien Premier ministre, Édouard Philippe.
24:34Est-ce qu'elle vous étonne ces réactions du monde politique, Nathalie Saint-Craig ?
24:37Moi non, je pense que Philippe Moreau-Chevrolet va trouver que ce n'est pas bien, mais je trouve que c'est plutôt...
24:42Disons qu'il y a à mon avis deux camps, ceux qui pensent qu'ils vont dans le sens du poil de l'opinion en disant ça,
24:48et je citerai Gérald Darmanin dans cette catégorie, qui a considéré qu'effectivement en disant que ce n'était pas bien tout de suite,
24:54il allait dans le sens de l'opinion, et je pense qu'Édouard Philippe, il y a un peu le tout et son contraire.
24:58Et le contraire de tout dans sa réponse, c'est-à-dire à la fois il ne veut pas se prononcer, mais il se prononce.
25:03Après, il dit que ça ne serait pas bon pour la démocratie, et on peut tous penser que ce n'est pas bon pour la démocratie,
25:09puisqu'on va entendre sans arrêt si par hasard ça se produit.
25:12Vous privez 11 à 13 millions d'électeurs de leur possibilité de voter.
25:16On vous enlève ce qui est vrai, et qui devrait se reporter sur quelqu'un d'autre,
25:21et le thème de l'élection volée, on va l'entendre sans interruption.
25:25Et d'un autre côté, Édouard Philippe dit aussi que la loi doit être...
25:28Mais c'est un peu une façon de porter une grosse pression sur les malheureux juges qui vont être obligés de se prononcer sur l'inéligibilité.
25:35Mais Jean-Luc Mélenchon, à mon avis, il y a deux choses.
25:38D'abord, il est concerné différemment, mais il n'a pas intérêt.
25:42Ensuite, son rêve, c'est d'affronter Marine Le Pen dans une présidentielle si Macron partait.
25:47Parce que son rêve, c'est que ça se fasse le plus vite possible.
25:49Et il pense que sa seule façon de gagner au nom d'un Xème Front républicain qui marcherait, ça serait ça.
25:54Donc, lui, c'est gagnant-gagnant.
25:56C'est pour ça qu'il dit ce genre de choses.
25:58Mais il y a quand même une certaine forme de bon sens à se dire qu'il faudrait mieux que les gens s'expriment,
26:03plutôt que de les priver parce qu'elle n'est pas là.
26:05Quel est votre avis ?
26:07Je pense effectivement que tous ces hommes politiques qui sont venus en soutien, parfois surprenant, de Marine Le Pen,
26:13ne sont pas tous forcément animés par le cynisme.
26:16Il y a aussi ce consensus autour d'une vraie crise de la représentativité depuis des années,
26:22avec un électeur français qui se sent parfois dépossédé de son vote, frustré de l'absence de proportionnel à l'Assemblée Nationale.
26:35Moi, je suis désolé.
26:36En 2017, l'affaire Fillon a complètement phagocyté la campagne présidentielle.
26:40Et je ne suis pas sûr que, sur le moyen terme, ça ait rendu un grand service à Emmanuel Macron,
26:44puisqu'on a eu l'impression d'une forme un peu d'effraction quand même dans son élection.
26:50En 2022, la guerre en Ukraine a fait que le débat public nécessaire, légitime, que doit constituer une élection présidentielle, n'a pas eu lieu.
27:02Donc il y a énormément de sujets qui n'ont pas été tranchés.
27:05Et aujourd'hui, on viendrait dire, dans un troisième acte aux électeurs français,
27:09en tout cas ceux tentés par le vote pour Marine Le Pen, mais même les autres,
27:14que, tout d'un coup, une des principales favorites d'élection présidentielle est empêchée par une décision de justice,
27:23qu'elle aura pas de mal, en tout cas, à accuser d'être sévère, à défaut d'être illégitime.
27:29Donc, évidemment qu'il y a toujours ce risque éruptif, révolutionnaire en France,
27:36et que c'est pour ça aussi que ces hommes politiques le disent.
27:39On parle quand même de la possible favorite de la prochaine présidentielle.
27:42Est-ce qu'ils font semblant de la soutenir ou ils ont autre chose en tête ?
27:46Comment vous percevez cela, Philippe Moreau-Chevrolet ?
27:49Jean-Luc Mélenchon, il est fidèle à lui-même.
27:51Il avait déjà dit « La République, c'est moi », souvenez-vous, quand il avait eu sa propre perquisition.
27:55Donc il y a la tentation chez Jean-Luc Mélenchon, mais comme chez tous les populistes,
27:58de dire « Quelque part, la politique doit être au-dessus des lois,
28:01parce que ma personne, mon charisme, ma légitimité, c'est celle du peuple,
28:05et les juges ne représentent pas le peuple », etc.
28:07Les juges sont un contre-pouvoir en démocratie aussi.
28:11Ils font partie des équilibres nécessaires dans une démocratie.
28:14On l'oublie trop souvent, et les populistes ont tendance à l'oublier.
28:17Après, Edouard Philippe, probablement, on en discutait,
28:20alors je vais emprunter des explications à mes éminents collègues autour de cette table,
28:24ce qu'on s'est dit pendant la pause, c'est peut-être le fait de vouloir calmer l'ERN
28:28ou de faire un jeu avec l'ERN pour éviter que le gouvernement saute.
28:31Peut-être que ça entre en ligne de compte.
28:33Ça peut être possible.
28:35Ce n'est pas moi qui en parlerai le mieux, mais je me permets de donner cet argument.
28:38Sinon, tout simplement, oui, il y a une sidération si Marine Le Pen n'est pas candidate,
28:43parce que ça fait très longtemps qu'elle est là,
28:45et qu'il y a une sorte d'évidence au fait qu'elle sera là.
28:48Moi, j'ai envie de dire, et si les hommes politiques se cantonnaient à respecter les règles ?
28:52En fait, s'ils étaient honnêtes, ils ne se retrouveraient pas dans cette situation.
28:57Aujourd'hui, n'inversons pas les choses, plus on aura des hommes politiques exemplaires,
29:01plus on pourra avoir des élections qui se passeront bien, parce qu'on les respectera.
29:05Elle n'a pas joué le jeu, elle a été prise par les juges.
29:08Écoutez, tant pis.
29:10Deux choses, il y a quand même une séparation des pouvoirs, normalement.
29:13Donc là, on peut considérer que c'est une émission du pouvoir judiciaire,
29:17sinon le pouvoir éventuellement exécutif.
29:19Deuxièmement, tous les gens qui sont hostiles et qui disent que l'individualisation des peines
29:23est une chose absolument sacro-sainte.
29:25C'est-à-dire, en gros, pour faire simple, il n'y a pas de peine automatique.
29:28C'est-à-dire qu'on doit tenir compte de la circonstance.
29:30Quand vous jugez quelqu'un, vous ne lui donnez pas 20 ans automatiquement,
29:34parce que vous vous tenez compte de s'il a été malheureux petit,
29:37s'il a des circonstances atténuantes.
29:39Là, cette loi Sapin, qui certainement est très très bien,
29:42c'est-à-dire l'automaticité de l'inéligibilité,
29:45on peut trouver, quand on considère que cette automaticité est étrange,
29:49qu'il y a une partie d'opportunité, parfois, dans les juges.
29:53On peut condamner, mais l'inéligibilité...
29:55C'est une loi de gauche qui permet de sanctionner des ministres de gauche.
29:58Elle a été faite pour AutomatiVenue, elle a été faite pour d'autres gens avant.
30:01Mais on peut s'interroger, on a le droit,
30:04sur le fait que les choses automatiques,
30:07c'est toujours un petit peu bizarre, et il y a quand même une grande majorité des fonciers.
30:11C'était aussi la demande du RN d'avoir des peines automatiques.
30:13Mais attendez qu'ils aient dit main propre et tout se pourrit,
30:16et que maintenant ça leur retombe dessus. Je suis d'accord.
30:18Je reviens quand même, et ça sera ma dernière question.
30:20Il y a d'autres candidats. Jordan Bardella peut être candidat pour le RN.
30:23Si les Français veulent voter RN, ils pourront toujours le faire.
30:25Il y aura toujours quelqu'un.
30:27Et Philippe l'américanise en l'appelant Jordan.
30:35Dans les propos notamment de Jean-Luc Mélenchon,
30:37qui d'une certaine façon semblait la défendre,
30:39moi j'ai bien compris.
30:41Il rêve d'affronter Marine Le Pen à la prochaine présidentielle.
30:44Non mais c'est sûr que Jean-Luc Mélenchon,
30:46il y a évidemment un sous-entendu électoral
30:50qui est qu'il ne pourra jamais espérer gagner que contre Marine Le Pen.
30:56C'est sa seule chance.
30:58Mais après, c'est un journal de Valeurs Actuelles qui vous le dit,
31:01il ne faut pas sous-estimer la sincérité philosophique de Jean-Luc Mélenchon,
31:05qui effectivement place très haut la séparation des pouvoirs,
31:08et qui ne doit pas être loin de penser, comme Marine Le Pen,
31:11qu'il y a des traitements de défaveur pour les candidats anti-système en France.
31:14Merci infiniment à vous trois.
31:16Je vous rappelle que Marine Le Pen est donc l'invité d'RTL.
31:18A 7h35 demain matin en direct sur notre chaîne.
31:22Dans un instant, toute l'actualité à 20h avec Aude Verneau-Tchieu.
31:25Vous retrouverez ensuite Faustine Bollard pour son émission Héros.
31:28Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
31:30Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
31:32Ce soir, je vous propose de découvrir deux jeunes aux destins incroyables.
31:35L'une a dépassé ses limites pour monter sur le toit du monde, rien que ça.
31:39Et l'autre a dépassé les limites de l'entrepreneuriat
31:43pour devenir un vrai businessman à 22 ans.
31:46Ce sont des parcours inspirants qui donnent envie de se dépasser.
31:49A tout de suite dans Héros.
31:52R.T.