• il y a 3 mois
Regardez "On refait le monde" avec Valérie Trierweiler, journaliste à "L'Hémicycle", Christophe Barbier, éditorialiste politique et Laurent Jacobelli, député Rassemblement National de Moselle et Porte-parole du RN.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 10 septembre 2024.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04On refait le monde ce soir avec Valérie Trierweiler, journaliste à l'hémicycle.
00:09Soyez la bienvenue Valérie.
00:10Christophe Barbier, éditorialiste politique, je rappelle votre livre Peuple de colère
00:14aux éditions Fayard.
00:15Jean-Christophe.
00:16Bonsoir Yves.
00:17Et Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement National, député de Moselle.
00:19Merci de nous avoir rejoints.
00:20Monsieur Jacobelli.
00:21Bonsoir Yves Calvi.
00:22Alors à propos, on va avoir un gouvernement ou on en a un ou ça arrive, ça avance, enfin
00:27je ne sais pas.
00:28Christophe.
00:29C'est-à-dire qu'il faut que les barniers consultent et qu'ils composent tout doucement
00:31son gouvernement.
00:32Ça prendra plus de temps que, sans doute, il le prévoyait lui-même et puis ça prendra
00:37sans doute plus de temps que l'opinion ne le pensait parce qu'après plus de 50 jours
00:40d'attente pour le Premier ministre et comme il nous disait qu'il était prêt, on pensait
00:43que l'équipe ça irait assez vite.
00:45Yves.
00:46Ah oui, oui.
00:47Christophe.
00:48Cette équipe ne sera vraiment constituée que quand on aura les noms des gens plutôt
00:51de gauche, pas forcément élus de gauche mais enfin réputés de gauche qui en feront
00:55partie.
00:56Tant qu'on n'aura qu'un gouvernement barniero-barnieriste avec des LR, des centristes, des macronistes
01:01de droite, ça ne suffit pas.
01:02Barnier aura réussi son premier pari si dans son équipe, il y a des macronistes de gauche
01:07et des gens de gauche sociale-démocrate qui disent qu'on n'est pas de sa couleur politique
01:10mais on veut aider à adresser le pays.
01:12Yves.
01:13Valérie Feuervailleur, vous voyez cette notion de « réputés de gauche », c'est quand
01:15même bizarre.
01:16Valérie.
01:17Oui.
01:18Non, je pense qu'effectivement la difficulté elle est là, c'est de trouver vraiment des
01:20gens de gauche qui vont accepter de participer à ce gouvernement.
01:23Les macronistes de gauche, ils ne sont plus à gauche déjà depuis un petit moment.
01:26Ils ont rompu avec la gauche en entrant déjà dans le gouvernement précédent et encore
01:31celui d'avant.
01:32Donc là, vraiment de vrais, je ne sais pas c'est quoi les vrais gens de gauche, des
01:37vrais socialistes.
01:38Bon, je pense que ça n'ira pas plus à gauche de toute façon, non, je ne pense pas.
01:41Yves.
01:42Vous réagissez comme moi.
01:43On est curieux de savoir qui sont vos réputés de gauche.
01:44Valérie Feuervailleur.
01:45Vous prenez de grands élus locaux de gauche, je pense à quelqu'un comme Alain Rousset.
01:48Valérie.
01:49Il est de gauche, il est au Parti Socialiste, il n'est pas que réputé de gauche.
01:53Il est très loin de Michel Barnier.
01:55Si vous prenez des patrons d'ONG ou des anciens syndicalistes, est-ce que, même
02:01s'ils ne sont plus dans le combat actif, ils n'apporteraient pas une couleur sociale,
02:05de vigilance sociale à un gouvernement qui aura une réputation libérale ? C'est ça
02:09qui Michel Barnier doit chercher.
02:11C'est des gens qui garantissent à la France de gauche, celle qui a voté Front Populaire,
02:15que les promesses ne seront pas trahies.
02:17Victor Hugo disait « La majorité ne peut réussir qu'à condition de tenir les promesses
02:22de la minorité ». Et c'est ça le défi que doit relever Michel Barnier.
02:25J'avais pas imaginé cette dimension gaullienne de Michel Barnier.
02:29Là, on évoque des noms, mais ce n'est pas le sujet.
02:35Le sujet, c'est le programme, ce que va proposer Michel Barnier.
02:39Il peut faire un débauchage ou deux, comme avait fait Nicolas Sarkozy en son temps avec
02:44Éric Besson et je ne sais plus qui, mais ça n'a pas de sens si c'est pour un programme
02:49qui n'est pas partagé avec les valeurs que l'on a.
02:54Je suis idéaliste peut-être ?
02:57La vie politique est faite de moments où on se rapproche.
03:01Il n'y en a pas tant que ça, des moments où on se rapproche.
03:04Et là, on le voit, chaque parti politique dit s'il y a des gens de tel parti, on va
03:10censurer.
03:11S'il y a un tel, on va censurer.
03:12Donc, chacun fait son marchandage, son chantage.
03:15Donc, bon courage Michel Barnier.
03:16Le « je ne sais plus qui » qu'on cherchait, c'est Bernard Kouchner, il y a quelque chose
03:18comme ça.
03:19Oui, voilà.
03:20Quelqu'un qui a aussi marqué la vie politique française, c'est pour ça que le nom m'est
03:24revenu.
03:25Bon, comment vous vivez tout ça Laurent Jacob et lui ? Là, vous aviez l'air de bien vous
03:27amuser.
03:28Non, ce n'est pas très amusant la situation, parce que le nouveau gouvernement risque de
03:34durer moins longtemps que le temps qu'il a fallu pour le constituer et trouver un premier
03:39ministre.
03:40Donc, c'est une équation un peu compliquée.
03:41Nous sommes avec un premier ministre qui représente une formation politique qui est la cinquième
03:45à l'Assemblée nationale et qui a fait moins de 10% des suffrages et qui pourtant est chargé
03:50de former le gouvernement.
03:51En effet, c'est le paradoxe du moment.
03:53Eh oui, le président Macron a, en incitant à travers M.
03:56Attal à faire des alliances improbables, la LFI qui se met de côté pour faire élire
04:01des gens de droite, des gens de droite qui regardent d'un œil bienveillant le vote
04:04pour l'extrême gauche, tout ça pour empêcher Jordan Bardella d'avoir une majorité.
04:07Aujourd'hui, on en paye le résultat.
04:09C'est-à-dire que c'est le mélange des conflits.
04:10Une entrée au gouvernement du RN, c'est quelque chose d'inconcevable ?
04:13Ce sera concevable quand nous aurons la majorité, mais nous sommes aujourd'hui dans l'opposition.
04:17Clairement dans l'opposition.
04:19Nous voulons, nous, une politique assez différente probablement de celle que proposera M.
04:23Barnier.
04:24En revanche, nous n'avons pas envie de faire comme la France insoumise, c'est-à-dire
04:27de rajouter du désordre au désordre et de mettre en danger notre cinquième république.
04:32Donc, nous regarderons comment M.
04:34Barnier fait son gouvernement, nous regarderons ce qu'il nous propose et nous l'écouterons
04:37à travers le discours de politique générale et puis nous prendrons notre décision.
04:41Il ne vous a pas échappé Laurent Jacobelli que dans toute l'Europe, on trouve une capacité
04:45à travailler ensemble, parfois avec des partis qui sont extrêmement différents mais qui
04:49pensent qu'à un moment, ils doivent s'occuper de leur pays et trouver un accord minimum.
04:52C'est inconcevable pour vous ?
04:54Non, pas du tout.
04:55Vous avez raison Yves Kelvin, mais ce sont des pays où le mode de scrutin est très
04:58différent et où ceux qui font une alliance l'assument jusqu'au bout.
05:01Or, aujourd'hui, la moitié du groupe Les Républicains de M.
05:05Wauquiez a été élu grâce au désistement de la France insoumise, mais ils ne l'assument
05:09pas au point de vue politique.
05:10Donc, on a eu une alliance de notables qui voulait se faire réélire, mais pas une alliance
05:14de fonds, pas une alliance de projets et c'est pour ça qu'aujourd'hui, c'est extrêmement
05:17compliqué.
05:18Mais là où je peux vous rejoindre, c'est que le Rassemblement national a quand même
05:22conscience qu'en tant que premier parti de France et premier parti d'opposition,
05:25nous devons avoir une attitude à la fois ferme, défendre le mandat que nous ont donné
05:28nos électeurs, mais responsable.
05:30Et donc, c'est pour ça que nous avons décidé de ne pas voter de mentions de censure a priori,
05:36d'attendre que le gouvernement soit composé, d'attendre le discours de politique générale.
05:40Ça, c'est notre sens des responsabilités, donc nous ne sommes pas là pour tout casser.
05:44C'est l'attitude partisane que tout le monde a aujourd'hui, c'est censure, pas censure.
05:48Mais attendons d'abord ce que va dire M. Barnier et son discours de politique générale.
05:53Non, parce que vous dites pas de censure, donc c'est qu'il y a déjà une...
05:56C'est quoi le mot là que l'Elysée a inventé ?
05:58Coalitation.
05:59La coexistence exigeante.
06:01Oui, voilà.
06:02Donc là, ce qu'on dit déjà, c'est que s'il y a un ministère de l'Immigration,
06:09c'est pour faire un geste envers le Rassemblement National, donc on sent qu'il y a déjà des
06:14petits hameçons qui sont envoyés ici et là.
06:16Mais ce n'est pas choquant.
06:17On ne dit pas que c'est choquant, on vous a lancé des signaux qui sont très clairs.
06:22Et c'est un signal qu'on envoie à 11 millions d'électeurs et aux partis, je le répète,
06:26qui a le plus de députés à l'Assemblée Nationale.
06:28Mais nous, on jugera sur pièce, parce que les belles promesses, on les a déjà entendues,
06:32les grandes allocutions sur l'immigration, on les a déjà entendues, et puis quand on
06:36va aux actes, il n'y a plus personne.
06:37Donc nous, nous jugerons sur les actes.
06:39On ne croit pas aux promesses, si ça peut vous rassurer.
06:41On ne croit pas non plus à la violence de la rue, on croit aux faits, nous serons pragmatiques
06:46et nous jugerons sur pièce.
06:47Attends, je m'adresse à ma consoeur et mon confrère journaliste.
06:50A-t-on des éléments quand même, des rumeurs, voire, c'est notre métier, des informations,
06:56quitte à les démentir ensuite, mais sur les femmes et les hommes contactés par Michel
06:59Barnier ? Pour l'instant, je suis stupéfait de voir à quel point je trouve que ça filtre
07:02peu.
07:03Christophe Barbier ?
07:04Il y a plusieurs cercles.
07:05Il y a d'abord le cercle des proches de Michel Barnier, il a travaillé avec beaucoup de
07:08gens, il a été proche de beaucoup de responsables LR et dans sa campagne 2021, il a été soutenu.
07:13Par exemple, il a été soutenu par Mme Carhergé, qui est sénatrice maintenant et qui est sur
07:18les listes.
07:19On dit qu'elle pourrait rentrer notamment du côté de la santé.
07:21Il a été soutenu par des gens qui ont eu des parcours divers.
07:23Olivier Marlex, président sortant du groupe LR et Constance Legrip, qui est passée par
07:28la Macronie, étaient dans son comité de soutien, donc ça peut lui donner des idées.
07:31Le deuxième cercle dont on parle beaucoup, c'est les Républicains, qui sont candidats
07:34pour rentrer.
07:35Certains disent que Renvoquier pourrait rentrer, Bruno Retailleau pourrait rentrer et ça,
07:40ça veut dire que les LR qui au début disaient « soutien peut-être, participation jamais
07:44! », ont complètement changé de stratégie.
07:46Et puis, des proches de Xavier Bertrand, puisque le RN récuse jusqu'à la présence même
07:50de Xavier Bertrand dans un gouvernement, même s'il n'est pas Premier ministre,
07:53des proches de Xavier Bertrand sont mis sur cette liste, comme par exemple Julien Dive
07:57qui pourrait entrer à l'agriculture.
07:58Le Modem aussi, évidemment, est en train de négocier sa part.
08:01Et Horizon ? Horizon a confirmé qu'il serait présent, qu'il y aurait des ministres.
08:03Donc, globalement, ça se fera au centre et à droite, Valérie Trier, à cette reprise-là.
08:07Oui, oui, ça se fera.
08:08Et puis même vraiment au centre-droite, pas au centre-gauche.
08:10Moi, j'ai entendu parler de quelqu'un qu'on connaît assez peu, mais qui s'appelle
08:14François Durovray, qui est Président du Conseil Général de l'Essonne, qui est
08:17un proche de Xavier Bertrand aussi, spécialiste des transports.
08:21Moi, je l'ai rencontré il n'y a pas longtemps pour un portrait, Christelle Morancet, qui
08:26est Présidente de la région des Pays de Loire, qui est une femme très estimable,
08:31qui a une expérience aussi.
08:32Donc, il y a des noms comme ça qui courent, mais on ne sait pas encore si vraiment ils
08:36ont été contactés.
08:37C'est vrai que vous avez raison, ça filtre très peu par rapport à Macron, qui testait
08:41les noms de premiers ministres sans arrêt, qui appelait en disant « qu'est-ce que
08:45tu penses de un tel, d'une telle, etc. », enfin un tel surtout.
08:49Et même la discrétion du Président de la République est stupéfiante par rapport
08:54à ce à quoi il nous a habitués.
08:55Il est débranché.
08:56Il n'y aura plus de...
08:57Il est à ce point débranché.
08:58Oui, il n'y a plus de conseillers communs entre le cabinet de l'Elysée et le cabinet
09:01de Matignon, et Michel Barnier ne le consulte pas.
09:04Il n'y a que sur le domaine réservé, c'est-à-dire l'éventuel maintien de Sébastien Lecornu
09:08ou de Stéphane Séjourné, que le Président aura son mot à dire, une fois qu'il aura
09:12fait son équipe.
09:13C'est aussi raide que ça au moment où nous parlons, pardonnez-moi ?
09:14Oui, au moment où nous parlons, c'est hermétique.
09:16Hermétique.
09:17Bien sûr.
09:18Maintenant, les messages passent aussi par des ricochets, parce qu'il y a aussi des
09:20gens dans la confidence.
09:21Quand les groupes Ensemble pour la République sont consultés, bien entendu, ça remonte
09:26un peu jusqu'à l'Elysée.
09:27Ça permet de tâter le terrain pour éviter un désagrément.
09:29C'est le Président qui nomme les ministres sur proposition du Premier ministre.
09:33Donc, il vaut mieux essayer le camouflet, d'être récusé à la dernière minute,
09:37comme c'était arrivé pour François Léotard dans la première cohabitation, qui espérait
09:41non pas avoir la culture, mais avoir la défense pour les affaires étrangères.
09:44Alors, on va continuer à ne pas être hermétiques pour nos auditeurs, et on les retrouve dans
09:46un instant.
09:57RTL Soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
10:00L'essentiel de l'actualité avec Brandon Ouarette.
10:03Incendie en cours à Narbonne, dans l'eau de 60 hectares de végétation brûlée.
10:07Des flammes attisées par une violente ramontane.
10:09Deux maisons endommagées, d'importants moyens de secours déployés, dont 400 sapeurs-pompiers,
10:15sept moyens aériens.
10:17La préfecture de Lode demande à la population d'éviter le secteur.
10:20Tous ceux qui sont présents à proximité doivent rester confinés.
10:24L'origine du sinistre est pour l'instant inconnue.
10:26Des images choquantes, une enquête préliminaire ouverte contre une institutrice de maternelle
10:32à Paris, filmée en train de frapper un enfant de 3 ans.
10:35Les parents ont porté plainte, la ministre des missionnaires de l'éducation, Nicole
10:40Belloubet, demande l'ouverture d'une procédure disciplinaire et la suspension immédiate
10:45de l'enseignante.
10:46Branle-bas de combat pour retrouver les 600 conserves de pesto à l'ail des ours, à l'origine
10:51de suspicions en cas de cas de botulisme.
10:53Cinq personnes placées en réanimation à Tours après avoir ingéré des aliments soupçonnés
10:59de contamination.
11:00Les victimes ont toutes participé à un même repas d'anniversaire.
11:04Et une bonne nouvelle pour vous Yves, Sony vient d'officialiser la sortie de la PlayStation
11:095 Pro, un monstre de puissance 100% numérique, prévu pour le 7 novembre, vendu 799 euros
11:16et jusqu'à 920 euros, car elle sera vendue sans lecteur disque et ce sera l'une des
11:22consoles les plus chères jamais vendues sur le marché.
11:24Je suis tellement moderne que je ne sais même pas comment ça marche, j'ai jamais eu ces
11:27objets entre les mains.
11:28Merci Brandon, on vous retrouve bien entendu pour d'autres informations à 20h et demain
11:32matin, Laure Bécot sera à 7h40 l'invité de Thomas Soto et Patrick Veil à 8h20 sera
11:39l'invité d'Amandine Bégaud, Patrick Veil et je vous le rappelle le directeur de recherche
11:46au CNRS et professeur à l'université de Yale aux Etats-Unis.
11:49On retrouve nos invités Valéry Trierweiler, Christophe Barbier, Laurent Jacobelli, alors
11:53Laurent Jacobelli quand même, vous nous avez dit il y a quelques instants qu'en gros
11:58vous aviez décidé d'être neutre, je ne l'ai pas dit ça du tout, moi je l'ai compris
12:02comme ça, je voulais juste rappeler que vous venez de menacer de censure Xavier Bertrand
12:07et que c'est pour ça qu'on n'a pas eu comme Premier Ministre, vous assumez ?
12:10Oui mais on assume parce que la première condition que nous avons mise pour ne pas
12:13déclarer que nous voterions une motion de censure a priori, c'est que le futur Premier
12:17Ministre, l'actuel Premier Ministre donc maintenant, respecte les 11 millions d'électeurs
12:21du Rassemblement National, respecte les 126 députés du Rassemblement National et ses
12:25alliés de la droite d'Éric Ciotti.
12:27Et respecter ça veut dire quoi ?
12:29Ça veut dire tout simplement d'estimer qu'un électeur du Rassemblement National
12:33n'est pas un sous-citoyen, qu'un député du Rassemblement National n'est pas un sous-député.
12:37Mais pourquoi vous nous faites cette crise personne n'est dans cet état d'esprit ?
12:40Et quand M. Xavier Bertrand a passé des années, des années à dire qu'il fallait...
12:44Non, il vous combat politiquement, c'est tout.
12:46Mais ça c'est autre chose.
12:47Mais il est allé souvent à la tribune prononcer des propos comme par exemple qu'il voulait
12:52nous casser la mâchoire, que nous ne pouvions pas être considérés comme des représentants
12:57politiques comme les autres.
12:58C'est son droit de le penser et de le dire mais ça rend impossible le fait que nous
13:03ne votions pas une motion de censure.
13:04Vous savez, nos électeurs nous ont donné je crois deux missions principales.
13:07La première c'est de les faire respecter.
13:09Et nous le ferons.
13:10La deuxième c'est de mettre en avant les thèmes sur lesquels ils nous ont élus.
13:14La sécurité, le pouvoir d'achat et la lutte contre l'immigration que nous connaissons actuellement.
13:19Eh bien, nous ferons respecter ces deux points, les points programmatiques et le point éthique
13:23de respect de notre République qui est qu'un élu est un élu et qu'il a la même valeur
13:28qu'il soit de gauche, de droite, patriote ou mondialiste.
13:30J'entends bien mais vous faites très bien semblant de ne pas comprendre ce que vous
13:32faites tous les jours, c'est-à-dire de la politique avec tout simplement un homme qui
13:35s'oppose à vous depuis des années, enfin Christophe Barbier.
13:37La métaphore de la mâchoire, vous dites casser la mâchoire comme s'il parlait d'un
13:40boxeur.
13:41Non, il voulait briser les mâchoires d'un étau quand on écoute le discours, sa métaphore
13:44était évidente.
13:45Alors je comprends que ce soit brutal mais quand même, le RN n'a pas été exempt
13:49non plus de formules un peu radicales parfois vis-à-vis de ses adhérents.
13:52Ce n'est pas le parti le plus tendre si je peux dire, dans son expression notamment.
13:56En tout cas, nous sommes très respectueux de tous les électeurs et de tous les élus.
13:59Ça c'est sûr parce que nous sommes allés au combat souvent à des élections.
14:02Pendant des années, nous ne les gagnions pas et nous avons toujours respecté que ceux
14:05qui sortaient victorieux des urnes et je pense qu'il faut continuer comme ça.
14:08Parce qu'on est dans une période difficile où les Français se déchirent souvent entre
14:12eux, où il y a une vraie fracture au sein de notre pays, où vous avez des gens qui
14:16appellent à la haine des uns contre les autres et là je pense notamment à la gauche de
14:19la gauche.
14:20Je pense qu'il faut arrêter et qu'il faut aujourd'hui tous respecter les électeurs
14:24et les élus.
14:25Ce que ne faisait pas M.
14:26Bertrand, ce que pour l'instant fait l'actuel Premier ministre mais nous le combattrons
14:30sur les projets qu'il nous proposera et qui nous sembleront contraires à l'intérêt
14:34de la France.
14:35En revanche, il est inimaginable que vous puissiez participer d'une quelconque façon
14:39à un gouvernement Barnier 1 ou 2 de centre droit ?
14:44Oui, c'est inimaginable.
14:45Nous sommes une force d'alternance, nous voulons changer ce système parce que M.
14:50Barnier a quand même déjà œuvré.
14:52Ce qu'il a fait au niveau de l'Europe, vous l'imaginez bien en tant qu'européiste
14:56convaincu, nous paraît contraire à ce que nous voulons et puis ce qu'il a fait dans
14:59différents ministères.
15:00Donc, une fois encore, nous n'aurions jamais nommé M.
15:03Barnier si nous avions été au pouvoir, seulement il est nommé, il fait montre de respect pour
15:08l'ensemble des familles politiques, nous n'avons pas la majorité et donc nous ne
15:12pouvons pas prétendre à avoir comme Premier ministre Jordane Bardella, Jordane a été
15:16très claire là-dessus, dont acte, il faut que la France soit gouvernée, il faut qu'elle
15:19le soit dans le respect des institutions et dans le respect des électeurs.
15:22Mais ce n'est pas cohérent ce que vous dites, vous dites qu'on est dans l'opposition
15:26et vous savez très bien que de toute façon, vous le dites, c'est un européiste donc
15:30il n'est pas sur votre ligne.
15:32Oui, d'accord, mais je n'ai pas terminé, ce n'est pas cohérent, puisque vous dites
15:36que vous ne voterez sans doute pas la censure, que vous voulez ne pas toucher vos institutions.
15:41En fait, vous avez plutôt intérêt à laisser faire, ou alors vous n'êtes pas clair.
15:45Ce qui est tout à fait possible, ou alors vous avez un parti pris, une troisième hypothèse
15:48qui n'est pas non plus complètement exclue.
15:50Ce que je dis, c'est que nous jugerons sur pièces.
15:52Si le Premier ministre arrive avec un discours de politique générale, puis après avec un
15:57budget, qui matraque fiscalement les classes moyennes, qui nous explique que finalement
16:01il faut réguléraliser les sans-tapis parce qu'on en a besoin, ou qui nous explique
16:05je ne sais trop quelle politique de sécurité laxiste, évidemment nous le censurerons.
16:11J'ai bien donné les points sur lesquels nous serons très vigilants.
16:15Il y en avait un autre d'ailleurs, qui accepte l'idée d'injecter de la proportionnelle
16:21dans le futur mode de scrutin des futurs électeurs, mais il a déjà déclaré qu'il
16:26y était favorable, ou en tout cas ouvert.
16:28Vous dites que vous pourriez le censurer pour ce qu'il fera, est-ce que vous pourriez
16:32le censurer pour ce qu'il ne fera pas ? C'est-à-dire s'il touche à la réforme des retraites
16:37sans aller dans votre sens, c'est-à-dire de suppression d'abrogation quasi-totale
16:41de la loi.
16:42S'il va dans la régulation de l'immigration, mais à pas beaucoup plus tempéré, modéré
16:45que ce que vous souhaitez, est-ce que ça pourrait être un motif de censure ?
16:49Pourquoi pas, oui bien sûr, nous nous réservons le droit.
16:51Il ne va pas se transformer en RN quand même, je ne serai jamais satisfait.
16:54Vous avez raison, nous ne serons pas satisfaits, mais il y a un point d'insatisfaction qui
17:00bascule dans la censure.
17:01Une fois encore, s'il va dans le bon sens, même un petit peu, il y a peu de chances
17:06que nous le censurions.
17:07S'il va dans le sens inverse, nous le censurons, vous avez parlé de la réforme des retraites,
17:11mais ce n'est pas lui qui a la main pour l'instant, c'est nous.
17:13Nous allons le 31 octobre proposer l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel
17:19Macron.
17:20Le 31 octobre, tout le monde pourra se prononcer, c'est au Parlement de décider, et nous verrons
17:23bien ce que le Parlement décide.
17:24Tiens d'ailleurs, ce sera intéressant de voir comment la gauche réagit, est-ce qu'elle
17:27va saisir l'occasion d'en finir avec cette réforme, ou est-ce qu'elle va rester sectaire
17:30au point de laisser cette réforme, ça c'est intéressant.
17:33Dans un instant, le scandale du jour, une instite qui frappe une petite fille de 3 ans
17:37violemment dans le dos et tout ça au lendemain de la rentrée, c'est un peu trop tôt pour
17:41être fatigué.
17:42A tout de suite.
17:53Avec Laurent Jacobelli, député Rassemblement National de Moselle et porte-parole du RN,
17:57Christophe Barbier, journaliste politique, et Valérie Trierweiler, journaliste à l'hémicycle.
18:01C'est le scandale du jour, cette institutrice qui a frappé brutalement une petite fille
18:04de 3 ans en perdant ses nerfs dans sa salle de classe, elle est momentanément suspendue,
18:09c'est une grande claque dans le dos qui est en cause, la ministre de l'éducation nationale,
18:13Nicole Belloubet, se dit extrêmement choquée.
18:15Valérie Trierweiler, est-ce que vous comprenez l'émotion soulevée par ces images ?
18:18Oui, bien sûr, il y a de quoi, bien sûr, 3 ans c'est un bébé encore, c'est un enfant
18:25qui vient seulement d'arriver à l'école depuis 2 jours, peut-être avant c'était
18:30un enfant qui n'allait pas en crèche, des premières expériences d'école ça va
18:34être ça, ça va être la violence d'une adulte, la violence d'une adulte à qui
18:38elle aurait dû faire confiance, quelle confiance elle va avoir ensuite cette petite fille
18:42envers les adultes, envers les professeurs ? Non, bien sûr, franchement, rien n'excuse
18:47un pétage de plomb, pardon de le dire comme ça, mais comme vous le disiez, ça ne peut
18:50pas être de la fatigue 2 jours après la rentrée, ou alors il faut changer de métier,
18:55la petite enfance, c'est encore la petite enfance à 3 ans, ça demande des compétences,
19:00ça demande de la patience, ça demande de la compréhension envers les enfants et les
19:04rassurer puisque ces petits quittent leurs parents parfois pour la première fois.
19:08Donc non, c'est abject et vraiment je ne vois pas quel mot je pourrais avoir pour
19:15essayer d'excuser cette professeure des écoles.
19:17Je ne vois pas non plus, Christophe Barbier ? Les excuses, parce qu'il faut la défendre
19:21des avocats, c'est de dire manque d'encadrement, stress, etc, ça ne tient évidemment pas,
19:26bien entendu.
19:27Maintenant, deux choses, d'abord il faudra enquêter pour voir si c'est la première
19:30fois ou si c'est un comportement avec récidive, ce qui serait très inquiétant, mais dans
19:34les appareils d'information c'est très important.
19:35Les premières informations sont de laisser entendre qu'il y a d'autres parents.
19:38Exactement, donc il faudra bien enquêter là-dessus, puis la deuxième chose, c'est
19:40pourquoi on le sait ? Parce que ça a été filmé et qu'aujourd'hui c'est finalement
19:44souvent par les images, les images des smartphones des témoins, les images de caméras de vidéo,
19:49qui dévoilent ces faits et qui en apportent en effet la preuve incontestable.
19:52Donc sans cela, sans l'image, ça aurait pu durer toute l'année scolaire.
19:57C'est ce qu'on s'est tous dit toute la journée, vous réagissez de la même façon.
20:00C'est évidemment terrible, les images quand on les voit sont choquantes, elles sont perturbantes.
20:05On voit cette petite fille de 3 ans tomber au sol après le coup dans le dos qu'elle
20:10reçoit, c'est assez effrayant, alors ça pose plein de questions.
20:13Si c'est un cas de récidive, pourquoi cette institutrice était-elle encore en place ?
20:18Comment à deux jours de la rentrée peut-on parler de surmenage ?
20:21Ça paraît un peu précoce et puis ça pose aussi des questions sur le recrutement.
20:24Peut-être pas dans ce cas-là, mais d'une manière générale, parce qu'aujourd'hui,
20:27c'est difficile, c'est un métier peu attractif, peu de gens veulent y aller, c'est mal payé,
20:32c'est mal reconnu, mal considéré, parfois par les parents, parfois par les responsables
20:36d'établissements, c'est très compliqué.
20:38Et donc on s'aperçoit aujourd'hui que les gens qui parfois sont sollicités pour
20:42occuper ce poste n'ont pas la formation, ni pédagogique, ni même psychologique.
20:46Or, être avec des enfants de trois ans, c'est très particulier.
20:50Madame Trier-Vallois l'a bien expliqué, c'est leur premier contact avec souvent un
20:53adulte qui n'est pas leur maman ou leur papa.
20:55C'est la figure de l'adulte qu'ils vont avoir, donc ça demande des compétences
20:59psychologiques qui souvent, malheureusement, aujourd'hui, sont négligées au moment du
21:02recrutement. Il faudra regarder tout ça.
21:04Vous voulez intervenir, Valérie ?
21:05Oui, je pense qu'effectivement, alors ce que vous disiez, c'est qu'il y a aussi beaucoup
21:08de vacataires. Alors peut-être pas, là, j'avoue que je ne sais pas, auprès des très
21:12jeunes enfants, je ne sais pas s'il y a des vacataires, c'est-à-dire des gens qui n'ont
21:15pas passé le concours, qui n'ont pas eu cette formation et qui remplacent comme ça
21:20des professeurs des écoles qui sont censés être formés.
21:22Mais là, ce n'est pas le cas.
21:23C'est une femme de 50 ans qui était expérimentée, donc on ne peut même pas
21:29chercher une explication de ce côté-là.
21:32Alors, vous le savez, nos éditeurs peuvent nous laisser des messages à tout moment sur
21:34notre répondeur RTL, au 3210, sur le site ou l'application RTL aussi.
21:38Et je vous propose d'écouter cette ancienne institutrice.
21:41Je me mets à la place de l'institutrice.
21:44Au bout d'un moment, vous pétez les plombs.
21:47Même à l'âge qu'elle avait, la petite fille, il pique des colères et il y en a qui sont
21:52ingérables. Les jeunes, je la plains d'avoir dans sa classe des élèves pareils, parce que
21:58moi, ça m'est arrivé aussi de secouer et de punir ces élèves-là, même à cet âge-là.
22:04Je vous avoue que cet appel, qui en fait est très sincère et qui met tant de temps, vous
22:08avez remarqué. Voilà, je voulais qu'on l'écoute parce qu'il est très ambigu.
22:12Il me donne la chair de poule ce témoignage.
22:15En gros, je comprends ma consœur, parce que vraiment, ils sont insupportables.
22:17Et moi aussi, j'ai secoué des enfants.
22:18Et moi aussi, j'ai secoué des enfants.
22:20Deux choses d'abord.
22:20Et en même temps, il y a une forme de sincérité et d'honnêteté, mais qui est quand même
22:23extrêmement troublante.
22:24Oui, mais là, il ne s'agit pas d'avoir grondé ou de s'énerver.
22:27Il y a une agression, visiblement, sans raison, sans raison objective.
22:31C'est quand même indéfendable, même s'il y a encore une fois, il faut laisser l'enquête
22:34faire le détail de ce qui s'est passé.
22:35Puis deuxièmement, peut-être qu'à une époque, oui, on tirait les oreilles, on donnait
22:39des baffes. J'ai pris des coups de règle sur les doigts.
22:41Voilà, c'était l'expression de l'autorité.
22:43On s'en est très bien remis.
22:44Hiérarchie partenaire ou pédagogique, on s'en est très bien remis.
22:47Mais depuis, on a fait des progrès en psychologie pédagogique.
22:50On a fait des progrès. On a interdit les châtiments corporels.
22:52On a fait des progrès.
22:53Ça rend plus compliqué, sans doute, la tâche des enseignants.
22:55Donc, il faut les former psychologiquement pour qu'ils puissent se faire respecter.
22:59En étant dépourvus, maintenant, de ce recours à la force, il ne faut surtout pas
23:03les abandonner à une forme d'impuissance.
23:05Mais tout de même, on ne va pas revenir en arrière.
23:07Je sais bien que c'est la rentrée où on rétablit l'uniforme, pour de bonnes raisons,
23:10souvent, mais on ne va pas rétablir avec l'uniforme ce qu'était le châtiment
23:13corporel, qui était censé être pédagogique, éducatif et qui n'était en fait que
23:17punitif, voire sadique.
23:18En tout cas, l'uniforme n'est pas une forme de violence.
23:22Dans les propos de mes deux confrères.
23:24Mais oui, vous voyez, une fois n'est pas coutume.
23:26Mais je pense qu'il faut vraiment, si vous me permettez l'expression, mettre le
23:30paquet sur la formation.
23:32Je ne le redirai jamais assez.
23:33Peut-être que cette dame de 50 ans avait bien été formée, etc.
23:36et qu'elle a pété les plombs, mais d'une manière générale.
23:38Mais ça pose aussi la question de la violence généralisée.
23:41La violence généralisée, y compris dans l'école.
23:42Alors souvent, on parle des élèves qui attaquent leurs professeurs ou des élèves
23:46entre eux. Il y a maintenant cette violence qu'on vient de voir, qui est
23:50affolante, d'une institutrice par rapport aux enfants.
23:53Ce qui veut dire que tout ça doit être géré.
23:55Je pense qu'il y a deux écueils à éviter.
23:56Ce qu'on vient de voir est le pire, c'est-à-dire maltraiter un enfant de trois
24:00ans, c'est inacceptable dans notre société.
24:02Il y a l'autre écueil aussi, c'est qu'aujourd'hui, on ne peut plus rien dire aux
24:04enfants. Je ne relis pas ça directement à ce qu'on vient de voir.
24:07Et je n'excuse pas du tout la dame qui a frappé cet enfant.
24:11Mais souvent, dans les écoles, quand un professeur met une mauvaise note, réprimant
24:14d'un élève, si les parents vont voir le proviseur et disent attention, c'est pas
24:18bien, c'est le professeur qui se fait disputer.
24:21Je pense qu'il faut ramener l'autorité, mais sûrement pas de cette manière-là.
24:24On marque une pause et on se retrouve dans un instant avec nos invités.
24:27Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.

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