Les Informés de l'Europe du 17 novembre
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00:00Ravis de vous retrouver pour Les Informer de l'Europe, votre émission de décryptage de l'actualité européenne comme chaque semaine à la radio et sur le canal 27.
00:18Et avec vous François Boddenet. Bonjour François. Bonjour Adrien. Éditorialiste international à France Info tous les matins bien sûr dans la matinale et rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
00:30Notre sujet aujourd'hui, on en parle depuis ce matin sur l'antenne de France Info, c'est le début des manifestations des agriculteurs un petit peu partout en France avec notamment un motif de colère.
00:43C'est l'accord que l'UE devrait signer avec les pays du Mercosur. Donc ce sont ces pays, c'est l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay, le Paraguay et j'allais oublier la Bolivie.
00:54François et pour parler de ce sujet explosif, voici nos deux informés. Et bien nos deux informés sont aujourd'hui Alexandre Cunis qui est rédacteur en chef au journal Les Echos et ancien correspondant à Bruxelles.
01:07Et à ses côtés Alain Guillemolle, journaliste à La Croix, spécialiste des affaires européennes.
01:12Alors avant d'entrer dans le débat et dans le vif du sujet, rappelez-nous s'il vous plaît François ce que contient cet accord.
01:19Alors d'abord ce qu'il faut dire c'est que c'est un accord qui est en négociation depuis près de 30 ans. Donc si vous avez le sentiment d'en avoir beaucoup entendu parler depuis que vous êtes tout petit, c'est complètement normal.
01:29En fait une grande partie de ce traité a déjà été signé en 2019 donc ça fait 5 ans. En particulier donc le volet agricole.
01:36Donc ça c'est maintenant bouclé et Bruxelles continue on va dire à négocier des parties un peu plus annexes avec pour objectif justement de rendre ce traité acceptable.
01:46Et c'est ça d'ailleurs qui coince. La signature finale de cet accord Union Européenne-Mercosur devrait néanmoins intervenir dans le courant du mois de décembre.
01:55Il s'agit du plus important accord de libre-échange conclu par l'Union Européenne. Vous savez que l'Union Européenne en fait en a conclu des dizaines, en tout cas un très grand nombre.
02:02Puisqu'il concerne 800 millions de personnes, 450 millions du côté de l'Union Européenne et 350 millions de personnes du côté des pays du Mercosur dont vous avez parlé.
02:14C'est un traité qu'on appelle accord viande contre voiture. On comprend pourquoi parce que grâce à la baisse de 90% des droits de douane des deux côtés,
02:22il devrait permettre aux entreprises françaises et européennes d'exporter davantage leurs produits industriels, donc des voitures par exemple, vers l'Amérique du Sud.
02:30Et en retour les producteurs du Mercosur, eux, devraient pouvoir exporter plus de produits alimentaires et agricoles vers l'Europe.
02:37En particulier du bœuf et de la volaille, d'où la colère des agriculteurs français qui hurlent à la concurrence déloyale.
02:44Alors on va revenir sur les sujets français. D'abord Alexandre Kounis, pour ce qui est de l'aspect européen.
02:50Est-ce que cet accord, si on le regarde à plat et j'allais dire sans passion, il serait plutôt sur le papier bénéfique à l'Europe ?
02:57Alors oui, la réponse c'est oui. C'est un accord qui permettrait évidemment à l'Europe d'exporter davantage dans des secteurs, on en a parlé à l'instant,
03:07comme l'automobile, mais aussi les cosmétiques, le luxe, la chimie, pour ne parler que des secteurs qui intéressent beaucoup les champions français.
03:17De manière plus générale, ça lui permettrait aussi d'avoir de nouveaux débouchés, à un moment où évidemment les tensions protectionnistes augmentent avec le retour de Trump sur la partie Etats-Unis.
03:30Et puis les relations restent très vives avec la Chine. Dans l'autre sens, ça lui permettrait aussi de diversifier ses approvisionnements, notamment en matières premières.
03:44On pense au cuivre, on pense au lithium et puis les terres rares également. Et puis j'ajouterais que si l'Europe ne signe pas, c'est la Chine qui s'en chargera et ce serait quand même dommage.
03:53Ça a même déjà commencé, j'ai cru comprendre, du côté du Brésil notamment.
03:56Tout à fait, tout à fait. Elle a déjà des choses en place et donc lui laisser le champ libre, ce serait dommage.
04:04Alain Guillemol, on a par ailleurs vu par le passé que certains accords commerciaux, traités de libre-échange, qui avaient pourtant été dénoncés, avaient pu finalement au niveau de l'agriculture ne pas avoir tant d'effets négatifs que ça.
04:18Oui, tout à fait. La réponse à la question de savoir si c'est bénéfique ou pas pour les agriculteurs, c'est compliqué parce que ça dépend lesquels.
04:29Parce que ces accords sont des textes énormes qui couvrent toutes les catégories de produits.
04:33Et autant, c'est vrai, on vient d'en parler pour les producteurs de bœuf, de volaille, de maïs, de sucre aussi, ils vont se trouver face à une concurrence très difficile.
04:43Mais un certain nombre d'agriculteurs pourraient aussi en bénéficier, je pense en particulier aux producteurs de vin.
04:48Les viticulteurs par exemple ? On a eu un viticulteur sur France Info qui nous disait voilà, moi je ne suis pas du tout fermé.
04:53Par exemple le vin, il est taxé à 25% au Brésil aujourd'hui. Avec l'accord de libre-échange, les taxes vont baisser et les ventes donc pourraient décoller.
05:01Donc ça pourrait être très bénéfique pour les viticulteurs français. De la même façon, les producteurs d'alcool, de cognac.
05:09En ce moment, le marché chinois se ferme pour les producteurs de cognac. Si il s'ouvre dans les pays du Mercosur, ça peut être aussi très bénéfique.
05:16Les produits laitiers, etc. Donc en fait, le problème c'est que les agriculteurs, certains agriculteurs vont se trouver face à un modèle agricole qui repose plutôt sur l'agro-industrie.
05:27Au Brésil, en Argentine, des fermes géantes. On parle en particulier du risque d'avoir des importations de bœufs nourris aux hormones.
05:36Alors il faut préciser quand même qu'à l'intérieur de l'Union Européenne, les règlements sanitaires vont continuer à s'appliquer.
05:42Donc on pourra les faire appliquer quand même.
05:44Le problème c'est ça. Normalement, le bœuf aux hormones ne va pas tout d'un coup devenir autorisé et donc il restera interdit à l'importation.
05:53Mais toute la question c'est de savoir si l'Union Européenne saura mettre en place des contrôles efficaces.
05:58Et ça, c'est vrai que ça fait partie des questions autour de ce traité.
06:02La Commission Européenne a fait récemment un rapport, a rédigé récemment un rapport là-dessus et a montré que,
06:08parce qu'il y a déjà du bœuf qui arrive de cette région du monde, en particulier du Brésil,
06:12elle a montré qu'en fait il n'était pas possible de voir si le bœuf qui arrive en Europe, qui est importé en Europe depuis le Brésil,
06:20contient ou non des hormones pour une raison très simple.
06:23C'est que de toute façon, les agriculteurs brésiliens, eux, n'ont pas à déclarer qu'ils ont donné des hormones à leur bétail.
06:30Donc ça veut dire qu'en fait ce bœuf arrive en Europe et on est strictement incapable, à moins effectivement,
06:36comme le disait Alain, de mettre des contrôles spécifiques, mais on sait que c'est un problème de faire ça,
06:41on n'est pas capable de savoir s'il y a ou non des hormones dans ce bœuf.
06:44En tout cas, moi si je vous entends, allez-y Alain, pardon.
06:46L'Union Européenne annonce la mise en place de contrôles et de contrôles ciblés.
06:50Bon, reste à savoir quelle sera leur efficacité.
06:53Mais il me semble utile aussi de préciser quand même quelque chose, c'est qu'il y aura des quotas sur ces importations.
06:58C'est-à-dire que ça ne va pas être la porte ouverte à...
07:01Si on prend le bœuf, par exemple, de ce que j'ai lu, c'est quoi ? C'est 99 000 tonnes, me semble-t-il ?
07:05Voilà, qui représentent à peu près 1% de la consommation de bœuf en Europe.
07:10Donc on ne parle pas quand même d'une submersion massive du marché européen.
07:15Et sur lesquelles il y aura des droits de douane, parce qu'il y a aussi eu beaucoup de choses qui ont été dites
07:19qui ne sont pas toujours vraies sur le thème « on laisse entrer 99 000 tonnes ».
07:22Le quota, effectivement, c'est avec des droits de douane allégés, mais quand même des droits de douane.
07:26Est-ce qu'il faut que ces pays respectent aussi les accords de Paris, peut-être ?
07:31Alors c'est... Tu veux répondre ?
07:33C'est tout l'enjeu des discussions qui sont en cours dans la dernière ligne droite de l'accord.
07:40C'est que l'Union européenne essaie d'arracher des garanties sur ce sujet-là, notamment,
07:45et de manière plus générale sur l'environnement.
07:48Alors on va continuer de parler, évidemment, de l'attitude de l'Union européenne.
07:51Mais François Bodonnet, je crois que sur la question des forêts, il y a eu un peu de recul ces derniers jours.
07:55La question de la déforestation en Amazonie, non, vous ne me le confirmez pas.
08:02Si, si, si, absolument. Non, c'est parce qu'en fait, je voulais vous parler de nouveau quand même du Mercosur.
08:08Oui, bien sûr. Oui, oui. Est-ce que ça s'inscrit dans ce contexte-là aussi ?
08:12Oui. Alors on va voir qu'il y a des liens, évidemment, puisqu'en ce qui concerne la déforestation,
08:17donc le report d'un an d'un règlement sur la déforestation importée,
08:21forcément, si cette loi sur la déforestation, ce règlement sur la déforestation importée
08:26n'avait pas été repoussé, forcément, il y aurait eu plus de déforestation.
08:33Donc ça aurait été un problème.
08:35On va continuer cet échange. Je vois que vous avez tous envie de réagir.
08:40On va continuer cet échange sur le Mercosur et comment l'Europe se positionne,
08:43juste après le Fil info de 10h moins 10. Marine Clete.
08:47Un hommage symbolique rendu par Emmanuel Macron en Argentine aujourd'hui.
08:51Le président célèbre ce matin les victimes, notamment françaises, de la dictature militaire
08:56alors que le président du pays, Milei, est accusé de révisionnisme.
08:59Le chef de l'État français sera six jours en Amérique latine au programme, notamment le G20, demain et mardi.
09:05Volodymyr Zelensky, lui, se dit ouvert aux négociations avec la Russie.
09:09C'est la première fois depuis le début de la guerre.
09:11Dans le même temps, l'Ukraine subit ce matin une attaque aérienne russe d'ampleur.
09:15Et l'opposition à Vladimir Poutine, exilé en Allemagne, organise là encore pour la première fois une grande manifestation.
09:21Plusieurs milliers de personnes sont attendues cet après-midi à Berlin.
09:25En France, une trentaine de personnes prises de malaise hier dans la gare Saint-Lazare de Paris
09:29après qu'un homme a déversé une bouteille de produits chimiques dans le McDonald's.
09:33Aucune personne n'a été hospitalisée. Un suspect a été interpellé plus tard dans l'après-midi à Caen.
09:38D'après les premiers éléments de l'enquête, l'homme a déversé au sol le contenu d'une bombe au poivre.
09:43Et puis nos pilotes français terminent leur saison.
09:46Dernière course du championnat du monde de MotoGP cet après-midi à Barcelone.
09:50Deux tricolores évidemment en course, Fabio Quartararo et Joan Zarco.
10:05Et toujours avec Alexandre Kounis, rédacteur en chef au quotidien Les Echos,
10:09ancien correspondant à Bruxelles, et Alain Guillemolle, journaliste en charge de l'actualité européenne au journal La Croix.
10:16Alors j'ai voulu prendre un petit peu d'avance, François Baudonnet, pour parler de la manière dont,
10:20effectivement, l'Europe, en tant qu'institution j'allais dire, envisage la signature de ce traité UE Mercosur.
10:29En tout cas, une question, est-ce que l'Europe finalement peut parvenir à ses fins,
10:35à l'Union Européenne, à signer ce traité, alors qu'on l'a entendu et on le répète, la France n'en veut pas ?
10:41Oui, et la France est très isolée. En gros, avec la France, il y a deux autres pays seulement en Europe qui ne veulent pas de l'Union Européenne.
10:47Donc sur 27, ça fait très peu. En fait, techniquement, l'Union Européenne peut signer cet accord sans la France,
10:54parce qu'au Conseil, donc à Bruxelles, la décision se prend à ce qu'on appelle la majorité qualifiée.
10:59C'est-à-dire qu'il faut au moins 15 États sur 27 qui correspondent à 55% de la population de l'Union Européenne.
11:06Et la minorité de blocage, à l'inverse, ce que la France devrait réunir pour bloquer ce texte,
11:11ce serait au moins 4 pays qui représentent 35% de la population européenne.
11:15En fait, on voit donc qu'on en est loin. Michel Barnier dit qu'il travaille à cette minorité de blocage, mais en fait, aujourd'hui, il ne l'a pas.
11:21Donc, il est possible que le traité UE Mercosur soit signé alors que la France s'y oppose,
11:26ce qui serait une première pour un accord européen d'une telle importance.
11:30Il faut savoir que depuis 15 ans, aucun texte européen, que ce soit un accord ou une loi, n'a été adopté si la France est contre.
11:37Ça ne s'est jamais produit. Ça s'est produit pour d'autres pays, mais jamais pour la France.
11:40Donc, ceux qui disent que Bruxelles l'a fait contre une volonté, en France, il y en a qui disent ça.
11:44C'est en général un mensonge. Ce n'est pas vrai, sauf dans le cas précis de l'accord UE Mercosur s'il venait à être signé.
11:51Donc, techniquement, la Commission européenne n'a pas besoin de la France.
11:54Politiquement, on en reparlera, c'est une autre paire de manches.
11:56Et puis, il y a un autre aspect qui fait polémique, c'est que tous les précédents accords de libre-échange ont été négociés dans le secret.
12:02En fait, c'est un peu la règle, mais celui-ci, cet accord, il est vraiment carrément top secret,
12:07ce qui fait bondir de rage certains députés européens qui ne savent rien des dernières discussions en cours,
12:12comme Manon Aubry, eurodéputée LFI et présidente de la gauche au Parlement européen.
12:19L'Union européenne est en train de négocier le pire accord de libre-échange de son histoire avec le Mercosur
12:24et ils le font dans l'opacité la plus totale.
12:26Je suis la première vice-présidente de la Commission des affaires commerciales au Parlement européen
12:31et je n'ai toujours pas accès au texte de l'accord alors que la signature est imminente.
12:36La réalité, c'est que la Commission européenne est dans l'illégalité, qu'elle veut cacher le texte de l'accord
12:41parce qu'elle sait très bien que cet accord aura des conséquences terribles
12:45pour les agriculteurs, pour la santé et pour le climat.
12:48Donc, c'est aussi un scandale démocratique.
12:50D'abord, Alexandre Conis, pour être très précis, vous qui connaissez bien les arcanes,
12:54est-ce que ce que décrit Manon Aubry, c'est la réalité ?
12:58Est-ce que des députés européens n'ont pas le droit de voir ces accords
13:02et que, d'une certaine façon, la Commission européenne négocie dans le secret, c'est ce qu'elle dit ?
13:05Alors, oui et non.
13:07C'est-à-dire que ce que prévoient les textes, c'est que les États membres soient associés,
13:13plus que le Parlement, effectivement.
13:16Et donc, ça, c'est vrai.
13:18Ce qu'il faut, c'est de dire que, ou de laisser croire que la Commission européenne
13:22agirait toute seule dans son coin sans en rendre compte à personne.
13:25Mais donc, pardon, pour être très précis, notre ministre, par exemple, du Commerce extérieur
13:29ou de l'économie, ministre français, peut demander à voir l'état actuel des négociations ?
13:33Il est tenu informé ?
13:34Tout à fait. Normalement, il est tenu informé.
13:36Alors, bon, d'abord, il faut rappeler, premièrement, que l'Union européenne
13:39a donné une compétence exclusive à la Commission européenne pour négocier ce type d'accord.
13:44Donc, voilà, c'est comme ça, c'est dans les textes, c'est prévu comme ça.
13:50Deuxièmement, elle le fait dans le cadre d'un mandat de négociation
13:54qui a été prévu à l'avance avec les États membres.
13:57Elle a des buts de guerre, si j'ose dire, ou des buts de négociation, en tout cas.
14:02Mais est-ce qu'en termes d'image, pardon, quand même, ça peut parfois être un peu préjudiciable ?
14:06Bien sûr, bien sûr qu'en termes d'image, c'est pas évident peut-être de comprendre qu'on ne sait pas tout.
14:11Mais bon, c'est pas non plus évident d'avoir une transparence totale sur une négo qui est souvent tendue
14:18et sur laquelle, voilà, on a besoin d'avoir, souvent très technique également,
14:22et donc on a besoin d'avoir des représentants qui sont les gens de la Commission européenne.
14:25J'ajouterais pour finir qu'ils doivent normalement aussi rendre compte aux États membres tout le long de la négociation.
14:31Et donc, il y a des réunions de reporting.
14:33Et donc les États membres sont non seulement informés, mais aussi consultés.
14:36Oui, personne n'est surpris par le contenu de l'accord à la fin.
14:40Et d'ailleurs, c'est pas vraiment le contenu aujourd'hui qui fait qu'on est encore en train de négocier,
14:47mais simplement des clauses additionnelles qu'on essaie de rajouter, notamment, comme on disait tout à l'heure, sur l'environnement.
14:52Alors justement, Alain, alors que la colère des agriculteurs s'exprime en France,
14:56alors qu'elle a pu aussi par le passé s'exprimer dans d'autres pays, mais là, demain, à partir de demain, ça va être chez nous.
15:01Vous qui étiez à Bruxelles ces derniers jours, est-ce que vous vous dites, comme l'esquissait un petit peu Alexandre,
15:06que peut-être les choses peuvent évoluer un petit peu ou est-ce que c'est pas du tout un sujet ?
15:11Alors il y a quand même une tradition en Europe, c'est qu'on ne prend pas une décision contre un pays
15:17quand le sujet de la discussion concerne un intérêt fondamental.
15:21Et pour la France, l'agriculture est un intérêt fondamental.
15:24Et donc, traditionnellement, la France a toujours été très influente dans les discussions sur la PAC.
15:31Même si elle lui arrivait d'être isolée, on écoutait la voix de la France.
15:36Et donc, de la même façon qu'on écoute la voix de l'Allemagne sur l'industrie,
15:40ou qu'on écoutait la voix de la Grande-Bretagne quand elle était dans l'Union Européenne sur les questions financières.
15:45Pardon, peut-être… Allez-y Alain.
15:47Oui, non, non, juste pour dire qu'en même temps, ce qu'on constate, c'est que l'influence de la France en Europe diminue en ce moment.
15:56Et donc, effectivement, ça sera peut-être une première.
15:59Maintenant, ce qu'on peut penser, c'est que la France peut obtenir quand même des concessions.
16:03Et en particulier, celle dont on parlait tout à l'heure, la demande des pays du Mercosur de respecter l'accord de Paris.
16:10Voilà, ça peut être une façon de transiger, de dire bon, on vous donne un petit quelque chose.
16:14Enfin, bon, ça sera une petite concession.
16:16Alors, j'ai aussi une question, parce que beaucoup de politiques qu'on reçoit ici sur France Info nous disent
16:20on va arriver à trouver un accord pour bloquer cet accord justement avec d'autres pays européens, etc.
16:27François Bodonnet, je ne vous vois pas très en accord avec cette idée.
16:31Qu'est-ce que vous en pensez ? Parce que tout le monde nous le dit quasiment.
16:33C'est très bien s'ils le disent. Ils ont peut-être des informations que je n'ai pas.
16:37Mais moi, je n'ai pas cette information-là. La France est vraiment très isolée.
16:41Je vous dis, il y a trois pays européens qui sont contre et c'est tout.
16:46Et encore une fois, c'est bien.
16:48Ça ne suffira pas.
16:49Non, parce qu'il faut une majorité qualifiée ou une minorité de blocage et on en est très loin.
16:55Un tout dernier mot.
16:56Oui, allez-y.
16:57Juste pour compléter ce qu'on disait à l'instance.
16:59Effectivement, pour être précis, les deux pays qui, comme la France, ont montré une certaine opposition,
17:03c'est la Pologne et l'Autriche, qui n'ont pas un poids suffisant pour emporter le morceau.
17:07Après, il y a des pays qui sont un peu dans un entre-deux,
17:10alors qu'il y a des pays qui sont très, très pour l'accord, comme l'Allemagne et l'Espagne.
17:15Ceux qui sont dans un entre-deux, c'est des pays comme les Pays-Bas, je crois l'Irlande également.
17:20Mais voilà, il s'agirait de les faire basculer.
17:22Mais bon, ça semble peu probable.
17:23Mais c'est précieux, vraiment, ce que vous nous dites,
17:25parce que c'est quelque chose qui revient beaucoup dans les interviews politiques que l'on peut faire
17:28où on nous dit, voilà, on va arriver à bloquer cet accord.
17:31En tous les cas, merci à vous.
17:32Merci pour votre éclairage, Alexandre Kounis, rédacteur en chef au journal Les Echos.
17:37Merci à vous, Alain Guillemolle, spécialiste Europe au journal La Croix.
17:41Et bien sûr, merci François Bodonnet.
17:44On retrouve votre édito international tous les jours de la semaine sur le canal 27.
17:50Et merci à vous d'avoir suivi Les Informés, qui reviennent dimanche prochain.
17:53Les Informés de l'Europe, bien sûr.