• il y a 4 jours

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur la colère des agriculteurs contre l’accord entre l’UE et le Mercosur.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Heureux Pinsoir
00:0219h21, Pierre de Villeneuve
00:04Toujours avec Victor Hérault,
00:06du Valeurs Actuelles,
00:08Jules Torres, du journal
00:10du dimanche, voilà donc
00:12l'actualité avec des agriculteurs qui sont
00:14toujours en colère, on l'a vu
00:16dans le journal.
00:18Ils sont sur l'autoroute
00:20qui mène à l'Espagne
00:22et il y a des actions symboliques où on
00:24arrête les camions et puis il y a des actions un peu moins symboliques,
00:26on l'a vu dans le reportage qu'on a diffusé à 19h,
00:28où on ouvre le camion
00:30et on déverse la cargaison, c'est pas la première fois
00:32qu'on voit
00:34ceci. Écoutez, Annie Gennevard
00:36qui se trouve être la ministre de l'Agriculture
00:38lors de la session
00:40de questions au gouvernement
00:42à l'Assemblée Nationale.
00:44Il faut leur donner des perspectives et de ce point de vue,
00:46le Mercosur est
00:48une fermeture de l'avenir pour eux
00:50parce qu'il s'en prend frontalement
00:52à nos producteurs
00:54de bœuf, de volaille, de sucre
00:56et avec le Premier Ministre
00:58nous sommes résolus à nous battre
01:00avec la plus grande énergie.
01:02On se bat, on se bat,
01:04mais en attendant, les agriculteurs...
01:06Surtout que c'est faux,
01:08ils sont pas du tout en train de se battre, c'est qu'ils se réveillent
01:10et ils sont en train d'essayer de nous rouler dans la farine
01:12depuis quelques jours.
01:14Le président Macron qui
01:16n'a pas du tout insisté, en tout cas ses équipes
01:18n'ont pas du tout insisté avant son déplacement en Argentine
01:20sur le fait qu'il était contre le Mercosur
01:22arrive en Argentine et lui dit
01:24qu'en l'état opposé au Mercosur
01:26il ne peut rien faire. La France ne peut rien faire.
01:28Michel Barnier, il a beau être allé
01:30à Bruxelles la semaine dernière, mercredi dernier
01:32pour nous dire qu'il était opposé, Gérard Larcher,
01:34il a beau nous avoir dit dans le JDD qu'il était opposé
01:36et qu'il a mis la pression sur Rochelle
01:38van der Leyen, ils ne peuvent rien faire.
01:40Ils n'ont pas de majorité. Aujourd'hui,
01:42l'Europe des 27 ne permet pas à la France
01:44d'être une puissance
01:46qui peut faire avorter
01:48ce traité, d'autant plus que Rochelle van der Leyen
01:50c'est pas la dernière pour faire de la poloche.
01:52C'est-à-dire qu'elle va utiliser
01:54de la politique politicienne,
01:56c'est-à-dire qu'elle va utiliser
01:58les grands mécanismes institutionnels
02:00aujourd'hui du Conseil et du Parlement européen
02:02pour diviser ce traité du Mercosur
02:04en deux, c'est-à-dire qu'il y aura un volet commercial
02:06et un volet politique. La France peut avoir
02:08une influence sur le volet politique mais pas sur le volet commercial.
02:10Donc peu importe ce que la France fait,
02:12c'est-à-dire que Michel Barnier, il peut nous dire
02:14qu'en décembre il y aura un vote du Parlement.
02:16Ce problème, c'est que le vote sera
02:18non contraignant. Donc, il brasse du vent,
02:20il brasse de l'air. C'est très beau
02:22de nous dire aujourd'hui qu'ils sont contre le Mercosur.
02:24Victor et moi n'étions pas nés
02:26quand le Mercosur a commencé.
02:28C'est-à-dire que les négociations, elles ont lieu depuis
02:3025 ans. Donc ce traité,
02:32il est obsolète. La classe politique française
02:34pendant 25 ans n'a rien fait et elle se réveille aujourd'hui
02:36en bombant le torse en nous disant
02:38on va réussir à l'endiguer. Eh bien non, c'est faux.
02:40Tout le monde se fait rouler dans la farine
02:42et les agriculteurs en premier. Ils n'auront aucune réponse
02:44à cela. Ce qui est assez amusant
02:46dans votre propos, je reprends le fait
02:48que vous n'êtes pas nés.
02:50Non mais ce n'est pas ça, c'est que ça fait un peu ok boomer
02:52quoi, si j'ose dire. C'est-à-dire que vous
02:54dites que les politiques d'aujourd'hui, même
02:56si le président est quand même plus jeune que
02:58les présidents d'avant lui,
03:00il ne se passe rien, on brasse du vent
03:02parce qu'on est vieux. Mais ça nous montre
03:04l'ALRS. Est-ce que si les responsables
03:06politiques avaient votre talon et votre
03:08jeunesse, Jules Thorel, est-ce que
03:10tout d'un coup, le Mercosur serait signé
03:12ou pas signé, amendé ? Vous savez pertinemment
03:14que ce n'est pas du tout ce que je dis.
03:16Le sujet, c'est surtout la lenteur
03:18de la construction européenne qui, depuis
03:2025 ans, nous explique
03:22que ce Mercosur est super.
03:24Il y a du bon et du mauvais dans ce Mercosur.
03:26Mais c'est antinomique.
03:28C'est antinomique. On va ouvrir
03:30un marché à 280 millions de personnes.
03:32Le bon et le mauvais est antinomique.
03:34Donc il faut se décider. Le bon, le bon grain et l'ivraie.
03:36C'est pas ça. C'est que
03:38on n'est pas dans un programme de divertissement.
03:40Je vous ferai remarquer.
03:42C'est que vous prenez votre virage à gauche ou à droite.
03:44C'est ça.
03:46Soit on se dit que c'est super, on va pouvoir
03:48exporter des produits qu'on voudrait exporter
03:50dans des pays où on n'a pas forcément
03:52de marché. Dans ce cas-là, on signe.
03:54Soit on n'exporte pas et on se dit
03:56qu'on n'a pas du tout la même philosophie en matière
03:58agricole et donc on ne veut pas de cet accord.
04:00Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron
04:02qui nous dit aujourd'hui qu'il est contre ce Mercosur,
04:04eh bien, pardon, mais le Mercosur...
04:06Vous avez raison de dire aujourd'hui, parce que
04:08ça n'a pas forcément été le cas par le passé.
04:10Le Mercosur, c'est le fruit de l'idéologie
04:12d'Emmanuel Macron.
04:14C'est la mondialisation heureuse.
04:16C'est le libre-échangisme à tout train.
04:18Je suis désolé, mais moi, aujourd'hui,
04:20que des libéraux, des néolibéraux
04:22nous disent qu'ils sont contre
04:24un traité de libre-échange qui va ouvrir le marché mondial
04:26à 280 millions de personnes...
04:28C'est parce que vous n'êtes pas très libéral.
04:30Non, ça dépend des sujets.
04:32Mais en tout cas,
04:34sur le libre-échange, je suis désolé, il y a un vrai sujet.
04:36Qu'en pense votre camarade qui est aussi jeune
04:38que vous ?
04:40Je suis avec le Mercosur également.
04:42Je partage quasiment intégralement
04:44l'analyse de Jules.
04:46Maintenant, je vais essayer de me faire l'avocat du diable,
04:48si vous me le permettez.
04:50Le revirement de l'Italie sur cette question,
04:52léger revirement pour l'instant,
04:54mais pourrait peut-être, là, c'est un bien maigre
04:56soutien, mais pourrait peut-être à terme
04:58engranger d'autres revirements de pays.
05:00On ne sait pas, peut-être que ça peut
05:02se renégocier, peut-être que ça peut
05:04s'annuler. Maintenant, je crois
05:06que la colère des agriculteurs
05:08au niveau national,
05:10il y a une conjonction
05:12des drames en ce moment qui est terrible.
05:14D'une part, il y a toutes les problématiques qui avaient été
05:16évoquées auprès d'Emmanuel Macron et du
05:18gouvernement de Gabriel Attal, il y a un an.
05:20Mais il y a aussi le fait que
05:22les moissons, cette année, ont été
05:24les pires depuis les 40
05:26dernières années. Ça, le gouvernement
05:28n'y est pas pour grand-chose, malheureusement.
05:30Il y a une dissolution qui est passée par là également
05:32et qui a rebattu totalement les cartes et qui,
05:34si vous voulez, a complètement freiné
05:36les 67 mesures qui avaient été décidées
05:38par Gabriel Attal vis-à-vis des agriculteurs.
05:40Écoutons Marcel Gaucher
05:42qui était ce matin l'invité de
05:44CNews. Pour lui, c'est assez
05:46simple, c'est aussi un peu au vitriol,
05:48c'est qu'Emmanuel Macron ne
05:50comprend rien. On peut être un plouc,
05:52on peut être quelqu'un de très intelligent, tous les exemples
05:54se retrouvent. C'est d'avoir le sens
05:56des situations et le sens
05:58des attentes de la population.
06:00Et ça, c'est quelque chose qui est totalement
06:02indépendant du niveau de diplôme qu'on peut avoir.
06:04Et vous trouvez que Macron, il n'a pas une bonne
06:06intelligence de la cité ? Je pense qu'il ne comprend rien
06:08au moment historique où il est
06:10et à la société dans laquelle
06:12il se trouve. Et en plus, il a
06:14un problème supplémentaire.
06:16Il a un problème supplémentaire, c'est qu'il ne sait pas ce qu'est
06:18la France. Parce qu'il fait partie d'une génération
06:20pour laquelle l'histoire n'existe pas.
06:22Victor Hérault, vous voulez
06:24enfoncer le clou ou prendre la défense
06:26du Président ? J'ai suffisamment pris la défense
06:28du Président. Non, je ne partage jamais cela.
06:30Vous avez déjà pris la défense du Président quand ça ?
06:32En 2012.
06:34Quand j'avais 7 ans.
06:36Les caméras et les micros n'étaient pas là pour le remarquer.
06:38Non, mais si vous voulez, il est vrai
06:40qu'Emmanuel Macron nous fait croire, mais là je ne vais faire que répéter
06:42ce qu'a dit Jules, nous fait croire
06:44qu'il va à rebrousse-poil de sa propre idéologie.
06:46Emmanuel Macron s'est battu pour cette Europe-là.
06:48Emmanuel Macron n'arrivera pas à nous faire croire qu'il est contre cette
06:50Europe-là du libre-échange. Et il est vrai que
06:52l'importation de produits à bas coût
06:54sans les normes qu'on impose à nos agriculteurs
06:56à nous, ne peut poser
06:58que des problèmes vis-à-vis de nos agriculteurs
07:00locaux.
07:02Déjà, pour revenir sur ce que vous avez dit sur moi,
07:04moi je suis plutôt protectionniste
07:06à l'extérieur, libéral à l'intérieur.
07:08Ça, c'est une parenthèse qui est
07:10évacuée.
07:14Sur le cas d'Emmanuel Macron,
07:16ce que dit Marcel Gaucher est très intéressant dans le sens où
07:18en effet, depuis
07:20Emmanuel Macron nous montre, depuis des années,
07:22je ne sais pas s'il est déconnecté du pays, s'il ne sent rien,
07:24moi je pense qu'il a quand même un certain nombre de
07:26personnes qui sont là pour
07:28adapter l'essence du pays.
07:30En revanche, les exemples qu'il nous montre sont assez
07:32désastreux. Oui, il y a eu la
07:34dissolution. Ça n'excuse pas tout.
07:36Pardon, les revendications des agriculteurs,
07:38ils nous ont dit bien avant la
07:40dissolution qu'ils n'avaient pas été entendus.
07:42Je vois, ici et là,
07:44que Michel Barnier va ouvrir aujourd'hui
07:46les cahiers de doléances.
07:48Les cahiers de doléances, c'est les 680 000
07:50pages des Gilets jaunes,
07:52écrites par plus de
07:542 millions de Français.
07:56Des Français qui nous disaient
07:58qu'ils étaient mal en point,
08:00qu'il y avait des fragments de vie. Voilà, c'était vraiment des lettres
08:02au Président de la République. Et 6 ans plus tard,
08:04le Premier ministre nous dit qu'il rouvre
08:06ces cahiers de doléances qui ont été abandonnés
08:08par Emmanuel Macron. Abandonnés, certes,
08:10parce qu'il y a eu Notre-Dame, qu'il y avait
08:12une diffusion préenregistrée qui devait
08:14paraître le soir du 15 avril 2019,
08:16mais il y a quand même ce sujet-là de
08:18toutes les revendications populaires d'Emmanuel Macron
08:20ont été oubliées
08:22au fur et à mesure de son septennat.
08:24Aujourd'hui, on a une crise démocratique,
08:26un gouffre démocratique
08:28qui s'est creusé depuis
08:30des années, et à la fin, en effet,
08:32on a cette dissolution qui est finalement,
08:34vous parlez de clou, c'est le dernier clou
08:36dans le pré-cercueil
08:38d'Emmanuel Macron. C'est-à-dire que
08:40le gouffre démocratique, il s'est
08:42creusé depuis cette dissolution.
08:44On va en parler après la pause, mais ce que vous dites aussi,
08:46c'est que, d'une certaine manière,
08:48Barnier reprend ce que Macron n'a pas su faire.
08:50Et dans ce cas-là, c'est un schisme
08:52au niveau de l'exécutif.
08:54Et ça, c'est très très grave !
08:56C'est très grave !
08:58C'est vrai pour beaucoup de choses. Depuis le début, depuis qu'il est arrivé,
09:00depuis 70 jours, Michel Barnier,
09:02il essaie, en effet, de sauver
09:04tout ce qui est Emmanuel Macron, et sur la méthode.
09:0619h40, justement,
09:08on va en reparler avec Jules Thorez
09:10et Victor Hérault. Je vous signale qu'au coeur
09:12de l'histoire, on vous accueille tous les jours sur Europe 1
09:14de 15h à 16h avec Stéphane Bern
09:16du lundi au vendredi, qui
09:18demain reviendra sur le
09:20mariage d'Elisabeth II et du prince
09:22Philippe. Vous restez avec nous,
09:24on revient dans un instant sur Europe.
09:26Europe 1 soir. 19h21,
09:28Pierre de Villeneuve. Et la scénique, on retrouve
09:30bien sûr à 20h pour
09:32le journal. Victor
09:34et Jules ont parlé à l'instant de ce
09:36schisme au niveau de l'exécutif, où de
09:38plus en plus, le Premier ministre prend les
09:40dossiers de,
09:42comment dirais-je, du Président de la République.
09:44Je crois savoir, Jules, mais
09:46au moment où il part au Maroc,
09:48le Président aurait lâché,
09:50qu'il se débrouille,
09:52pour ne pas dire autre chose,
09:54quand il y avait une situation, encore une fois,
09:56ubuesque au niveau de l'exécutif,
09:58où on aurait bien aimé avoir l'appareil présidentiel.
10:00Savez-vous ce que répondent les conseillers
10:02d'Emmanuel Macron quand on leur demande,
10:04quand on leur pose une question sur la politique nationale ?
10:06Demandez à Michel Barnier.
10:08Demandez à Michel Barnier.
10:10Demandez à Michel Barnier. Nous on fait que l'international.
10:12C'est l'international,
10:14c'est les hautes sphères, c'est évidemment ce qui
10:16intéresse les gens, ce qui va faire
10:18qu'Emmanuel Macron, à la fin de son décennat,
10:20on lui souhaite en tout cas,
10:22pourra dire qu'il a
10:24influencé la politique mondiale,
10:26parce que, malheureusement, aujourd'hui,
10:28quel est le septennat d'Emmanuel Macron ?
10:30C'est-à-dire que
10:32les deux seules choses qui, pour Emmanuel Macron,
10:34étaient positives depuis sept ans,
10:36c'était l'attractivité et le chômage.
10:38On voit qu'on a un déclin
10:40industriel, qui est la prochaine crise,
10:42avec des fermetures...
10:44J'ai vu ArcelorMittal, là, qui parle de sites...
10:46ArcelorMittal, Auchan, Michelin...
10:48Et on a le chômage,
10:50où on voit bien qu'avec l'ubérisation de la société,
10:52les chiffres qui sont annoncés
10:54depuis sept ans par Emmanuel Macron, ne sont pas
10:56aussi beaux et aussi bons
10:58que ce qu'a annoncé la Macronie
11:00depuis dix ans. Donc, évidemment, le président
11:02de la République, il va sur les sujets internationaux.
11:04C'est pour ça qu'il fait un déplacement
11:06de quasiment sept jours
11:08de l'Argentine au Chili, en passant
11:10par le Brésil et le G20.
11:12Vous appelez ça une fuite en avant ?
11:14J'appellerais ça une badeine-badeine,
11:16mais encore qu'il parle...
11:18Attention qu'on comparaît de loin...
11:20Mais en tout cas,
11:22il parle,
11:24en France,
11:26il n'est plus sur les sujets nationaux.
11:28Nous, par exemple, on a essayé
11:30au JDD d'avoir une interview de lui.
11:32On sait que c'est impossible
11:34dans les deux prochains mois
11:36de la voir sur les sujets nationaux.
11:38Il laisse ça à Michel Barnier.
11:40C'est pas plus mal, parce qu'on voit
11:42dans les baromètres d'opinion qu'aujourd'hui,
11:44dans le dernier baromètre qu'on a fait, Emmanuel Macron,
11:46il a son record d'impopularité, seulement
11:4822% de soutien, et que les Français,
11:50ils en ont ras-le-bol de l'entendre.
11:52Il faut qu'il arrive à 13, le record de François Hollande.
11:54Je vois que vous maîtrisez très bien vos dossiers.
11:56En 2014,
11:58à l'automne 2014... Non, je sais très bien
12:00que vous maîtrisez vos dossiers,
12:02cher Pierre de Villeneuve. Mais la vérité,
12:04c'est qu'aujourd'hui, notamment chez son trésor électoral,
12:06c'est-à-dire les retraités, les plus de 65 ans,
12:08Emmanuel Macron,
12:10il suscite
12:12une incompréhension,
12:14il suscite des mots qui sont très graves,
12:16notamment l'incompréhension
12:18de son propre pays. Jusqu'au
12:20moment où le
12:22gouvernement baragné ne pourra plus reprendre
12:24les dossiers qui ont été
12:26soit abandonnés, soit mis de côté,
12:28soit mis en veille, appelons ça comme on veut,
12:30moi je ne porte pas de jugement,
12:32mais jusqu'au jour où il y aura
12:34une censure du gouvernement.
12:36Écoutez, Jordan Bardella,
12:38c'était hier soir sur BFM TV.
12:40La censure est une décision extrêmement lourde,
12:42extrêmement grave, qui précipite
12:44par définition la démission du gouvernement.
12:46Il y a une discussion budgétaire qui a lieu.
12:48Le texte a été discuté à l'Assemblée nationale,
12:50nous avons proposé beaucoup d'amendements,
12:52et nous avons réussi à faire adopter beaucoup d'amendements.
12:54Le texte va maintenant être étudié par le Sénat,
12:56et je pense qu'il est important que le Parlement
12:58puisse finir l'examen du texte.
13:00Mais ce qui est clair, c'est que
13:02si le texte reste en l'État,
13:04si le cap politique que je ne trouve pas en ce moment
13:06dans le gouvernement de Michel Barnier se poursuit,
13:08alors ce gouvernement prend le risque
13:10et prend le chemin de la censure.
13:12Donc vous envisagez
13:14de voter la motion de censure.
13:16Je l'ai toujours envisagé.
13:18Je l'ai toujours envisagé, et quand on entend
13:20Fabien Roussel ce matin sur Sud Radio,
13:22il y a une forme d'encouragement
13:24à voter cette censure.
13:26Je ferai tout pour défendre le pouvoir d'achat
13:28des Français. Si le gouvernement revient
13:30par un 49-3, avec un budget
13:32qui va taxer le pouvoir d'achat des Français,
13:34il faudra qu'il soit censuré et qu'il tombe.
13:36Il faudra que le RN vote
13:38cette motion de censure. J'appelle le
13:40Rassemblement National à mettre
13:42leurs actes en concordance avec leurs discours.
13:44Et si ça arrive, qu'est-ce qui se passe ?
13:46Question posée ce matin à
13:48Edouard Philippe sur RTL.
13:50C'est trop facile de bâcher tout le monde.
13:52Je considère que,
13:54encore une fois, Barnier
13:56est dans une situation qui est délicate
13:58et qu'il faut l'aider.
14:00J'aime bien Michel Barnier,
14:02mais si on ne stabilise pas
14:04la situation politique,
14:06on aura une crise grave
14:08qui sera une crise politique, mais pas seulement.
14:10Vu l'état de nos finances, je vous garantis
14:12qu'une crise politique déclenche une crise financière.
14:14Et je n'en veux pas.
14:16Victor Hérault, on est...
14:18Oui, c'est très inquiétant,
14:20mais il est peut-être lucide, Edouard Philippe.
14:22Il est parfaitement lucide, parce qu'il dit d'ailleurs
14:24qu'on s'apprête à vivre une crise politique. Moi, je crois qu'on est déjà dedans.
14:26On est dans une crise de régime.
14:28En entendant les deux premiers sonores et le dernier,
14:30est-ce qu'on n'est pas quand même
14:32entre deux personnes
14:34qui font de la politique
14:36et une personne qui a été,
14:38on peut dire ce qu'on veut sur Edouard Philippe,
14:40mais qui a été Premier ministre,
14:42et qui a un diagnostic peut-être plus éclairé
14:44de ce qui risque de se passer.
14:46Et puis d'ailleurs, Edouard Philippe, dans ce sens-là,
14:48prend de la hauteur, et donc est dans son rôle
14:50de candidat, le seul déclaré,
14:52pour la présidentielle. Donc, il fait de la politique aussi.
14:54Il fait de la politique aussi, mais de la politique
14:56dans le sens noble, c'est-à-dire de l'analyse sur le très long terme.
14:58Moi, je partage son constat sur la crise de régime.
15:00Maintenant, Jordan Bardella,
15:02je pense qu'il n'a qu'une envie, c'est que Michel Barnier
15:04n'utilise pas le 49-3. Pourquoi ?
15:06Parce que ça l'obligerait à prendre une décision.
15:08Et Jordan Bardella n'a pas intérêt
15:10concrètement, politiquement peut-être, tout de suite,
15:12à censurer le gouvernement. En revanche,
15:14il va se retrouver devant ses électeurs. Et ses électeurs,
15:16si vous voulez, attendent le Rassemblement National
15:18au tournant, parce que de la normalisation,
15:20si vous voulez, à la complaisance
15:22avec le macronisme, il n'y a plus qu'un pas.
15:24Je te laisse.
15:26Bon, déjà, il faut rappeler qu'Edouard Philippe,
15:28on lui doit quand même une bonne partie de la crise des gilets jaunes.
15:30Donc, les leçons sur la crise
15:32de régime, la crise démocratique, le désordre
15:34et le chaos, à d'autres.
15:36Ensuite, évidemment qu'il a raison.
15:38Aujourd'hui, l'ERN,
15:40s'il y avait des solutions avant Noël,
15:42mais quelle serait la situation politique ?
15:44On ne peut pas dissoudre. Que veut le Rassemblement National ?
15:46Un premier ministre du Nouveau Front Pulaire ?
15:48Est-ce que c'est ça la deuxième solution ?
15:50C'est ça la deuxième solution qu'Emmanuel Macron a ?
15:52Est-ce que c'est sûr de ça ?
15:54Qu'est-ce qu'on va faire ?
15:56On dit ça depuis, je ne sais pas combien de temps,
15:58depuis pratiquement la constitution du gouvernement,
16:00on dit, s'il tombe, vous aurez
16:02soit Lucie Casté, soit Bernard Cazeneuve,
16:04soit, il y a eu même certains câbles qui disaient
16:06que ce sera François Hollande.
16:08Oui, mais quelle est la situation ?
16:10On aura essayé le centre droit, on va aller où ?
16:12Au centre gauche ?
16:14Vous savez quoi ?
16:16On va refaire le centre droit.
16:18Avec d'autres personnes ?
16:20Le centre ?
16:22Qui vous dit que Gabriel Attal
16:24ne va pas être rappelé ?
16:26Le Rassemblement National ne censurera pas.
16:28Pour la simple et bonne raison que, qu'est-ce qui leur manque
16:30pour arriver au pouvoir ? La droite modérée.
16:32La droite modérée,
16:34elle ne veut ni du désordre, ni du chaos.
16:36Vous croyez encore à l'Union des Droites ?
16:38Non, pas du tout.
16:40Si vous dites qu'est-ce qui vous manque,
16:42c'est la droite modérée.
16:44Il y a Union des Droites et Union des Droites.
16:46Parce qu'on fait une campagne
16:48sur l'Union des Droites
16:50et il y a l'Union des Droites qui est faite dans les urnes.
16:52Jordan Bardella et Marine Le Pen,
16:54ils n'appellent pas à l'Union des Droites.
16:56En revanche, ce qui leur manque, c'est une partie des retraités,
16:58une partie de la classe moyenne supérieure
17:00et de la classe CSP+.
17:02Je peux vous dire qu'en censurant,
17:04ce n'est pas du tout ce qui va arriver.
17:06D'ailleurs, c'est poser une question
17:08sur la question du budget, sur les retraités.
17:10Pourquoi l'ERN a choisi cette position-là ?
17:12C'est parce que ce qui leur manque aujourd'hui, ce sont les retraités.
17:14Donc évidemment qu'ils vont demander
17:16l'indexation des retraites
17:18à partir du 1er janvier et pas du 1er juillet.
17:20Ça coûte 4 milliards, mais par contre,
17:22dans les urnes, je peux vous dire que ça va vous faire gagner beaucoup.
17:24Je pense d'ailleurs que, pragmatiquement,
17:26le RN ne fera pas l'erreur qu'a faite le Nouveau Front Populaire
17:28au moment des débats sur la nomination
17:30du Premier ministre. Le Nouveau Front Populaire,
17:32on lui propose Bernard Cazeneuve, ils se disent
17:34« Non, nous on veut Lucie Castex, on veut plus à gauche
17:36et on fait notre caprice. » Si vous voulez,
17:38le train leur est passé devant et le RN,
17:40quand on leur a proposé Michel Barnier, a compris qu'il n'y aurait pas
17:42plus à droite que Michel Barnier, donc c'est couché
17:44là-dessus. Là,
17:46je suis d'accord avec Jules Torres,
17:48c'est-à-dire que si...
17:50Si Michel Barnier...
17:52On a quand même un certain Bruno Retailleau qui, lui,
17:54pour le coup, est compatible avec...
17:56Et qui deviendrait Premier ministre à ce moment-là ?
17:58Non, attendez, pourquoi pas ?
18:00Moi, je ne fais pas de...
18:02de politique fiction.
18:04La réalité, c'est qu'aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a vu
18:06avec ce budget-là ? On a vu que si le pays
18:08était gouverné par le Nouveau Front Populaire, on aurait
18:10200 milliards de taxes et d'impôts en plus.
18:12Est-ce que c'est ce que veulent aujourd'hui les Français ?
18:14Est-ce que c'est ce que veut aujourd'hui le RN ?
18:16La réponse est non. Évidemment,
18:18ils sont dans une période qui est un petit peu
18:20compliquée, où il y a Marine Le Pen
18:22qui est dans un procès, donc évidemment,
18:24il faut allumer des contrefeux,
18:26si je puis dire. Le contrefeu, c'est
18:28la censure, mais le RN, je vous le répète,
18:30ne veut pas, aujourd'hui, de cette
18:32censure. Ils la prononceront peut-être dans 6 mois
18:34pour avoir une nouvelle dissolution et de nouvelles
18:36législatives, mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
18:38Merci Victor Hérault,
18:40merci Julie Piazzo. Merci Victor Hesse, 19h55,
18:42dans une poignée de secondes, le journal
18:44de Maël Hassani, et
18:46juste après, on s'interrogera
18:48sur le congrès des maires,
18:50parce que les maires, ils sont 36 000,
18:52ils n'ont pas forcément tous la même
18:54opinion, et il y en a un qui s'appelle
18:56Jérémy Gaillard. Souvenez-vous, c'est celui
18:58qui était venu de Gironde
19:00jusqu'à Paris à pied
19:02pour justement aller voir les autorités.
19:04Ne m'empêchez pas d'être maire !
19:06Jérémy Gaillard signe ce livre,
19:08il sera avec nous tout de suite.

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