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Mathieu Meffre, Directeur Général de LEADERS LEAGUE revient sur l'état du marché du Private Equity en 2024 avec l'un des intervenants du panel The state of the PE market in 2024, qui s'est déroulé le 13 novembre au Pavillon d'Armenonville à Paris lors du Private Equity Exchange.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue au Private Equity Exchange pour cette 23e édition qui vient de commencer.
00:11Nous sortons à l'instant de Seine pour la plénarie session, pour la session d'ouverture avec 4 intervenants.
00:17J'ai la chance d'avoir l'un d'entre eux avec moi pour échanger avec nous pendant quelques minutes
00:21et voir ce qui s'est dit sur cette grande plénière d'ouverture pour parler de l'état du marché en 2024,
00:25du Private Equity, cette classe d'actifs reine des marchés.
00:29Des marchés privés évidemment. Alors Sébastien Floch, bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Vous êtes Head of France à Permira, donc Permira, grand fonds bien connu, vous êtes actif dans le monde entier.
00:40Oui, on est un fonds global.
00:42La France évidemment est un bureau important dans la stratégie du fonds.
00:47On a parlé à l'instant de beaucoup de sujets sur scène, de consolidation de marché,
00:52de comment faire des deals, de polarisation, d'alignement entre l'offre et la demande.
00:59Si on devait retenir les 2 ou 3 points les plus importants pour vous
01:02qui caractérisent le marché du Private Equity sur cette fin d'année 2024 ?
01:07Ce qui est très clair, c'est qu'on est dans un marché qui se professionnalise depuis des années,
01:13mais qui aujourd'hui voit émerger deux types d'animaux.
01:17Il y a les multi-spécialistes, qui sont des fonds qui font une course à la taille,
01:22qui évidemment enlèvent un nouveau fonds tous les 4-5 ans,
01:25mais qui ont aussi développé de nouvelles stratégies, notamment infrastructures, immobiliers, dettes et ainsi de suite.
01:33Et donc ils deviennent en fait des multi-stratégies fund,
01:36et qui naturellement évoluent sur un incentive qui est beaucoup plus lié à la taille des fonds
01:44et à la taille des AUM sous gestion.
01:48Et on a vu cette stratégie qui a été principalement menée par beaucoup de fonds américains,
01:54qui ont été les premiers à se diversifier et qui ensuite sont introduits en bourse
01:58et ont une stratégie qui est beaucoup plus liée à la performance des AUM
02:02et à la performance du bénéfice par action.
02:05De l'autre côté du marché, il y a les pure players,
02:10dont on avait pendant la plénière Astorg et nous.
02:13Et les pure players, c'est des fonds qui historiquement ont fait du private equity,
02:17qui continuent à considérer que le private equity est un marché extrêmement porteur,
02:21notamment en Europe avec un nombre très important de sociétés familiales et encore indépendantes,
02:27et où par définition la taille des fonds augmente parce que la taille des cibles augmente également,
02:33mais où la stratégie est vraiment d'être un pure play private equity.
02:38Alors souvent, ce qu'on a fait chez Permira,
02:41on est passé d'une stratégie où historiquement on ne faisait que du buy-out,
02:44donc des prises de participation majoritaire.
02:46On a rajouté depuis maintenant quelques années une stratégie minoritaire et de croissance.
02:51Mais on voit effectivement cette dichotomie entre des acteurs qui deviennent des pure play
02:55tout en étant multispécialistes.
02:57Souvent ils sont spécialistes parce qu'ils sont dans une région très fort
03:00ou parce qu'ils sont très forts dans un ou deux ou trois secteurs.
03:03Typiquement c'est le cas chez nous, chez Permira.
03:05On est un fonds global, mais on est très fort dans quelques secteurs très précis
03:08sur lesquels on a un track record depuis une vingtaine d'années.
03:11Et puis on a de l'autre côté des acteurs beaucoup plus généralistes,
03:14mais qui ont une force de frappe parce qu'ils ont la possibilité de regarder
03:18des transactions sous différents angles, la dette, l'equity et des solutions hybrides.
03:23Ça va changer la façon de faire le métier parce qu'on avait une industrie qui finalement est assez récente.
03:27En France, ça a 30 ans, ça a 60 ans, 50-60 ans, la création du PE aux US.
03:33Qu'est-ce que ça va changer d'avoir ces deux types d'acteurs ?
03:35Parce qu'on ne parle pas de la même chose.
03:37Un fonds pure player mid-cap, c'est quoi ? 15 personnes, 20 personnes, j'exagère, mais voilà.
03:41Une plateforme multi-asset, qu'elle soit française ou internationale,
03:44un Ardian ou un KKR ou même un AM qui intégrerait un fonds de PE,
03:48c'est des centaines de personnes qui bossent.
03:50Comment le mid-market, ou en tout cas les pure players même sur le large cap,
03:54comment vous allez réussir à exister dans ce contexte ?
03:59On pense que, en tout cas c'est ce qu'on essaie de faire,
04:02et ce que pour le moment on a réussi à faire assez bien,
04:04c'est qu'on considère que d'être un pure player permet un meilleur alignement avec nos investisseurs.
04:09On a une stratégie d'investissement très claire sur des segments et des types de cibles
04:14sur lesquels on a une expérience et un value play assez évident.
04:20Et surtout d'être un spécialiste du private equity,
04:24mais la même chose pour un fonds spécialiste de la dette.
04:27C'est assurer également un alignement très clair entre les dirigeants du fonds et nos investisseurs,
04:33puisque finalement l'objectif n'est pas de faire une course à l'AUM et à la taille des management fees,
04:38mais c'est de faire une course à la qualité du carried interest et de la performance du fonds.
04:42Ce qui crée un alignement total entre les équipes d'investissement,
04:47nos investisseurs et les équipes de management.
04:49C'est les incentives et le modèle de carried additionné aux management fees
04:54qui vient tout simplement clarifier la relation.
04:56Exactement.
04:57On a parlé des LPs à l'instant et de leur attrait pour la classe d'actifs.
05:02Comment la relation s'organise ?
05:06On voit que le TRI n'est pas forcément l'outil le plus regardé aujourd'hui.
05:13Il y a un nouvel outil qui émerge, vous m'en parliez.
05:15Oui, il y a le nouvel outil ou le nouveau terme, en tout cas pas magique,
05:20mais le terme qui a été très clé dans la tête des investisseurs,
05:24mais également des équipes d'investissement, a été le DPI.
05:27C'est le taux de distribution sur le montant investi.
05:29Le TRI est quelque chose de beaucoup plus théorique sur la performance d'un actif
05:34entre son prix d'acquisition et sa future session.
05:37Le DPI, c'est le ratio entre quel montant d'investissement a été appelé chez l'investisseur
05:43et comparé au montant qui a été redistribué en termes de produits de session ou de distribution.
05:50Et dans un marché où, depuis quelques années, le montant de distribution a été un peu moindre,
05:55aujourd'hui on est dans une situation où les investisseurs clés de Permira,
06:00mais également nos camarades et concurrents, demandent à ce que,
06:03avant de pouvoir lever un nouveau fonds, il y ait un taux de distribution suffisamment important.
06:07Tout simplement parce que pour ces investisseurs,
06:09ils ont besoin de ces distributions pour pouvoir remettre au pot dans les futurs vintage.
06:15C'est le premier point.
06:16Le DPI est devenu le nouveau TRI.
06:19C'est vraiment la phrase magique en 2024, mais ça a été l'élément clé.
06:23Et on a vu, que ce soit chez Permira, mais chez pas mal d'autres acteurs,
06:27un vrai focus sur essayer de maximiser le nombre de sorties possibles
06:30pour pouvoir faire tourner le portefeuille.
06:33De notre côté, on a réussi à faire pas mal de sorties cette année.
06:36C'est facile de faire des sorties, il nous reste 30 secondes,
06:38mais comment on fait un deal en 2024 alors qu'on voit bien le côté financing,
06:41côté alignement de l'offre et la demande, les prix aigus ?
06:44Comment on fait pour faire un deal en 2024 ?
06:46Une sortie aujourd'hui se fait si l'actif a démontré une certaine résilience,
06:50maintient un bon taux de croissance et a réussi à conserver ses marges.
06:53Et si vous avez un actif qui arrive à avoir ces trois éléments-là,
06:55même dans le marché actuel, avec un financement qui est difficile
06:58et un environnement macropolitique difficile, le deal se fait.
07:01Par contre, vous me disiez aussi, et c'est peut-être le mot de clôture,
07:03qu'il y a un phénomène qui est en train de se passer,
07:05c'est que se généralise de plus en plus la présence du fonds qui existe dans le tour d'après.
07:09Parce qu'en fait, c'est une façon de crédibiliser le BP et de l'acheter.
07:12Oui, tout à fait.
07:13Quand l'acheteur, le nouvel investisseur, est également un investisseur financier,
07:17on voit de plus en plus, parfois, un jeu d'équilibre entre le prix de sortie
07:23et la nécessité de réinvestir aux côtés du nouvel investisseur
07:26pour démontrer la crédibilité du plan et le degré de conviction
07:29que l'actionnaire en place qui connaît l'actif depuis pas mal d'années
07:32a encore sur les 4, 5, 6 prochaines années sur l'actif.
07:35En tout cas, le Private Equity continue d'évoluer.
07:37Merci infiniment Sébastien d'avoir passé un moment avec nous.
07:39Je vous souhaite une très belle journée et on se retrouve tout à l'heure pour de nouveaux échanges.
07:42Également, merci.
07:43Merci beaucoup.

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