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L'ancienne ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, est l'invitée d'Anne-Laure Bonnet sur le plateau de Sports, etc. Année de Production :

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00:00Retrouvez Sport Etc. avec l'Agence Nationale du Sport.
00:06Générique
00:14Bonjour à tous et bienvenue pour votre heure de sport et de débat sur Public Sénat.
00:19Tout de suite, le sommaire de cette nouvelle édition de Sport Etc.
00:22Générique
00:25L'Olympique lyonnais pourrait être rétrogradé administrativement en Ligue 2.
00:29Que dit cette situation de la gestion des clubs de foot français et de leur financiarisation ?
00:35Nous prendrons des nouvelles d'Éric Bélion, engagé sur son deuxième Vendée Globe.
00:39Il nous racontera ses journées en route vers les mers du Sud.
00:43Générique
00:45C'est deux ans et demi à la tête du ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:49La loi héritage tant attendue ou encore ses projets, Amélie Oudéa Castera, est notre invitée.
00:55Générique
00:58Sur la feuille de match aujourd'hui autour de moi, Laurent Laffont, vous êtes sénateur centriste du Val-de-Marne
01:04et président de la commission culture dont dépend le sport, bonjour.
01:08Amélie Oudéa Castera, vous êtes entre autres revue ancienne ministre des Sports
01:12et on le rappelle, ancienne championne de tennis, bonjour.
01:15Bonjour.
01:16Corinne Boulot, vous êtes journaliste, on vous a entendu sur France Télévisions
01:20au commentaire des Jeux Olympiques et Paralympiques
01:22ou encore sur la chaîne L'Équipe pour le départ du Vendée Globe, bonjour.
01:25Bonjour.
01:26Félix Roy, vous êtes journaliste sportif et on a la chance de vous entendre sur RMC.
01:31Oui, entre autres, bonjour.
01:33Pour commencer, une image, celle du combat qui opposait Mike Tyson, légende de la boxe,
01:38aujourd'hui âgé de 58 ans, à Jake Paul, un jeune youtubeur de 30 ans son cadet.
01:43C'était la semaine dernière à Arlington au Texas.
01:46Ça vous inspire quoi qu'une ancienne gloire, celle qui avait été le plus jeune champion du monde de boxe poids lourd,
01:53remonte sur le ring comme ça au péril de sa vie.
01:56Est-ce qu'il n'y a pas un peu de tristesse dans ces images ?
01:59Je trouve ça un peu pathétique, d'abord parce qu'il met sa vie en danger.
02:03Et pourquoi le fait-il ?
02:05Certainement pour de l'argent, peut-être pour revenir un peu comme ça sur le devant des médias.
02:10Que des sociétés investissent sur un spectacle comme celui-là, je ne trouve pas ça éthiquement très responsable.
02:17Corinne Boulot, vous avez regardé le combat au milieu de la nuit ?
02:21Je n'ai pas regardé le combat, mais j'ai de jeunes étudiants au journalisme qui, eux, étaient très intéressés par ce combat.
02:29Je leur ai dit quand même, comme l'a dit M. Laffont, que c'était, oui, pour l'argent,
02:35mais que derrière il y a une problématique de santé, parce que Mike Tyson, il a été battu par ce jeune youtubeur,
02:44et qu'il a déjà fait ses preuves.
02:47Oui, c'est presque un peu dommage.
02:49C'est tellement prestigieux qu'il est en faillite personnelle, et donc il a besoin d'argent avant tout.
02:55Amélia Castera, qu'est-ce que ça dit ? Est-ce que c'est encore du sport, ce genre de combat ?
03:00Je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être exprimé.
03:03Je crois que ça nous a tous, au fond, donné une petite forme de tristesse.
03:08Il y a juste un commentaire qui a été fait après ce combat, qui m'a un tout petit peu rassurée.
03:12C'est l'idée que ça ait pu lui faire du bien.
03:15Que ça ait pu lui redonner un jalon, le conduire à se remettre en forme, à se réathlétiser.
03:20Finalement, dans son corps, il s'était senti plutôt bien.
03:24On va garder ce côté positif.
03:26Il a essayé de garder cette pensée positive.
03:28Est-ce que c'est un petit peu ça, l'avenir de certains sports, l'avenir du sport ?
03:32Parce que ça ressemblait un petit peu, peut-être, au jeu du cirque.
03:35On sait que c'est Netflix qui l'a organisé, pour évidemment une énorme somme d'argent aux Etats-Unis.
03:40C'est le modèle américain.
03:41C'est un peu le problème du mélange des genres auquel on est assis depuis plusieurs années.
03:45Les fédérations, là-bas, se mélangent.
03:48Souvent, dans les sports de combat, on avait des champions de MMA affronter des champions de boxe.
03:53Effectivement, la commande est belle.
03:55Alors, il faut aussi souligner que Mike Tyson a fait extrêmement belle figure.
03:58Oui, c'est vrai.
03:59Franchement, moi, j'étais impressionné par ça.
04:02Pour un homme de 50 ans.
04:03Je suis un peu partagé.
04:04Est-ce que c'est nous qui sommes un peu rétrogrades en disant qu'une fédée a des frontières fermées,
04:09qui ne sont pas étanches ?
04:10Est-ce qu'il faut mélanger les disciplines ?
04:13C'est un succès énorme pour Netflix.
04:15De toute façon, le seul intérêt de Netflix, c'était que le jugement moral nous appartienne.
04:20Le résultat financier est une réussite, effectivement, pour Netflix.
04:25Un autre avenir interroge.
04:27C'est celui de l'Olympique lyonnais.
04:29Et c'est le hors-jeu de sport, etc.
04:31Le 15 novembre dernier, la DNCG, la Direction nationale du contrôle de gestion,
04:42a décidé de l'encadrement de la masse salariale de l'Olympique lyonnais,
04:45de l'interdiction de recruter et surtout de la rétrogradation à titre conservatoire
04:51à l'issue de la saison sportive en cours, donc au mois de juin prochain.
04:55Ce qui signifie que si les comptes de l'Olympique lyonnais ne s'améliorent pas,
04:59notamment grâce à la vente de joueurs,
05:01ce monument du football français pourrait rejoindre administrativement la Ligue 2.
05:05Une petite prédécision, la DNCG est indépendante.
05:09Elle est chargée de contrôler la solvabilité des clubs professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2.
05:14Ce qui motive cette décision, c'est évidemment un déficit, un endettement très lourd,
05:18un demi-milliard d'euros.
05:20Est-ce que c'est un cas isolé pour vous, Laurent Laffont ?
05:22Est-ce que c'est un cas qui vous inquiète ?
05:24Oui, c'est un cas qui inquiète.
05:26Comme vous l'avez dit, ce n'est pas n'importe quel club.
05:28L'Olympique lyonnais est dans l'histoire du foot,
05:30est dans une histoire très récente, un des clubs les plus prestigieux.
05:33Et on ne veut pas voir l'Olympique lyonnais descendre en L2.
05:38Mais après, c'est très révélateur de la situation des clubs de football professionnel,
05:43qui sont dans une situation délicate financièrement.
05:46Nous l'avons souligné à travers le rapport.
05:49Et moi, je tiens à saluer aussi l'esprit de responsabilité de la DNCG,
05:54qui est un organe de contrôle et de régulation,
05:57qui prend ses responsabilités.
05:59Il faut les soutenir.
06:00Ce que la DNCG a préconisé pour l'Olympique lyonnais ne doit pas être contesté.
06:05Mais au contraire, on doit le soutenir dans cette démarche,
06:08de faire en sorte que le football professionnel français
06:10et les clubs de football restent dans une épure financière
06:13qui ne les mette pas en difficulté.
06:15C'est quelque chose.
06:16Alors la DNCG, c'est un outil français.
06:18Au niveau européen, il y a le fair play financier qui ne fonctionne pas toujours très bien.
06:22Un peu moins bien, oui.
06:23Est-ce qu'on s'attendait à ce genre de décision pour l'Olympique lyonnais ?
06:26C'est un cas qui n'est pas nouveau, mais inédit en France.
06:29C'est parce que c'est une multipropriété.
06:31Comme chacun le sait, John Texter est propriétaire de l'Olympique lyonnais,
06:34actionnaire majoritaire d'ailleurs, c'est toute la différence,
06:36de Botafogo au Brésil, de Molenbeek en Belgique.
06:40Avec des parts dans Crystal Palace en Angleterre.
06:43Absolument, qu'il est en train de revendre, et pour cause.
06:45On connaissait la multipropriété verticale,
06:47c'est-à-dire des grosses écuries comme Manchester City en Angleterre ou Chelsea,
06:51qui vont aller investir sur des clubs satellites,
06:53comme Troyes et Strasbourg, ce qu'ils sont en train de devenir,
06:55aux grands dames de leurs supporters.
06:57Enfin, c'est encore une fois la modernité.
06:59Mais là, c'est une multipropriété horizontale.
07:01Il n'y a pas de hiérarchie, normalement,
07:03ou alors dans l'esprit insondable de John Texter.
07:05Mais en tout cas, entre Botafogo et Lyon,
07:07a priori, ces deux clubs-là, dans des fédérations différentes,
07:09sont sur un pied d'égalité.
07:11Or, ils jouent au bento, John Texter, depuis le début.
07:14Est-ce qu'on s'attendait à ce qui est…
07:15Parce que c'est un risque majeur pour l'Olympique lyonnais.
07:18Je ne veux pas présager, évidemment, de la DNCG,
07:20qui fait très bien son boulot,
07:22mais je ne pense pas qu'ils aient les outils
07:24pour appréhender ce que va faire John Texter.
07:27Quand Botafogo était en déficit structurel,
07:29qui n'est absolument pas résorbé, pardon,
07:31il a pris de l'argent de l'Olympique lyonnais,
07:33des ventes de joueurs de l'Olympique lyonnais,
07:34pour aller réserver.
07:35Et donc, on prend de l'argent à un endroit pour en mettre ailleurs.
07:36Et il a annoncé, ma foi, avec pas mal d'aplomb,
07:39qu'il allait faire la même chose.
07:40C'est-à-dire que Botafogo va être champion du Brésil,
07:42ou en tout cas, en bonne position de l'être.
07:44Ce sont trois joueurs extrêmement bankables, comme on dit,
07:46en attaquant le milieu terrain.
07:48Ils vont les vendre.
07:49Et a priori, cet argent-là va arriver
07:51dans les comptes de l'Olympique lyonnais.
07:53On parle, même si on n'est pas dans le secret de la DNCG,
07:55d'un trou à combler d'au moins 75 millions d'euros.
07:58C'est énorme.
07:59Surtout, quand les autres clubs savent
08:01que cette entité est aux abois,
08:03donc évidemment, les prix qui vont être proposés
08:05ne seront pas les mêmes.
08:07Mais moi, la question que je me pose,
08:08sans être économiste, hélas,
08:10au bout d'un moment,
08:11transférer de l'argent d'une entité à une autre,
08:13c'est bien.
08:14Mais si l'argent ne rentre pas à un moment donné,
08:16si une ou l'autre entité est en déficit,
08:19le déficit est et restera, malheureusement.
08:21– On est passé d'un club sept fois champion de France,
08:23c'était dans les années 2000,
08:25à un club qui pourrait être rétrogradé en Ligue 2.
08:28Est-ce qu'il faudrait revenir à une gestion…
08:30Alors, j'allais dire bon père de famille,
08:32Jean-Michel Aulas me le pardonnera,
08:34mais avec Jean-Michel Aulas,
08:36c'est la construction d'un stade.
08:37C'est le seul club français professionnel
08:39qui est propriétaire de son stade.
08:41C'était pas un club en difficulté comme aujourd'hui ?
08:44– Je pense qu'il faut quand même rappeler que,
08:46à ce stade, c'est plus un avertissement qu'une sanction.
08:49Parce que cette rétrogradation,
08:51elle est prononcée à titre conservatoire
08:53et on sait que Textor n'est pas sans solution.
08:57Alors, après, je souscris complètement
08:59à ce qui vient d'être dit,
09:00est-ce que c'est les bonnes,
09:01comment il va les manier, etc.
09:03Mais il y a Crystal Palace,
09:04il y a des injections de cash,
09:06il y a Botafogo, il a des solutions.
09:09Et je pense d'ailleurs que l'autorité
09:11dont a fait preuve la DNCG sur un coup comme ça,
09:13et je pense qu'il faut saluer l'action
09:15de Jean-Marc Michailer, des équipes derrière,
09:17elle est saine pour envoyer le bon signal d'alarme
09:20au bon moment,
09:22et qu'il y ait un message clair
09:24qui ait été envoyé à Eagle,
09:27et ensuite, à eux de jouer maintenant.
09:29À eux de jouer, d'abord, bien sûr…
09:31– Quand vous êtes portivement sur le terrain,
09:33mais de trouver les bonnes solutions,
09:35de les opérer dans le bon sens
09:36et de rassurer tout le monde.
09:37Je pense que c'est ça qu'on attend d'eux.
09:39– Vous êtes optimiste sur le fait que l'Olympique Lyonnais…
09:42– Je pense qu'à ce stade, chacun des acteurs
09:45a fait ce qu'il fallait
09:47pour qu'on n'ait pas un problème majeur avec ce club.
09:50Ce serait trop triste et trop dommage.
09:52– C'est la force aussi de l'organisation à la française
09:55avec la DNCG.
09:56Corinne Boulot, est-ce que d'autres clubs sont en danger ?
10:00Est-ce que la baisse des droits TV
10:02a joué un rôle dans cette situation ?
10:05– C'est sûr que ça n'a pas arrangé les choses.
10:08Effectivement, la Ligue a énormément de soucis
10:13pour vendre ses droits.
10:16On l'a vu, ça reste compliqué.
10:19Effectivement, ça met de facto en difficulté les clubs derrière.
10:23Alors, Textor, lui, si on revient à l'Olympique Lyonnais,
10:26il semble très serein.
10:28Il dit, mais c'est la DNCG qui ne comprend pas
10:31mon modèle économique.
10:34– Oui, voilà un autre exemple terrible.
10:37Bordeaux qui a disparu de la Ligue 1, de l'élite,
10:40alors que c'était quand même un club aussi
10:42qui faisait référence dans le monde du foot.
10:45On va voir, effectivement.
10:49Mais quelle saison ça va être ?
10:51– Je précise que l'Olympique Lyonnais féminin,
10:54lui, n'est pas concerné par cette situation
10:56puisqu'il a été cédé à la femme d'affaires américaine
10:59Michelle Kang en février 2024
11:02et que c'est une gestion complètement différente
11:04de la part de Michelle Kang qui s'est engagée réellement
11:09pour le foot féminin en France, aux États-Unis.
11:13– Si on peut dire juste un petit mot là-dessus,
11:14la cession de cette section féminine,
11:16entre autres à l'Olympique Lyonnais,
11:17est aussi symptomatique des difficultés économiques du club.
11:20– Oui, parce que justement, ils ont cédé pour avoir des…
11:23– Vous connaissez beaucoup mieux que moi Jean-Michel Aulas.
11:26– C'est dû vraiment, vraiment lui faire du mal
11:28de voir cette cession aboutir.
11:31Parce que l'Olympique Lyonnais doit de l'argent,
11:33des dettes comme tous les clubs français.
11:34– Comme tous les clubs en général.
11:36– Tous les clubs, exactement.
11:37Il y a eu les PGE pendant le Covid,
11:38évidemment qui sont loin d'être résorbés,
11:40la baisse des droits de télé, on vient de l'évoquer.
11:42Sauf que du côté de Lyon,
11:43il y a aussi le projet de construction du stade
11:44qui n'est pas totalement remboursé.
11:46Du côté de Lyon, on sait que ça prend énormément de temps.
11:48Toutes ces dettes-là étaient adossées à des actifs,
11:50adossées à l'aréna, adossées justement
11:52à la section féminine qui marchait très bien.
11:54Là déjà, on a commencé à dégraisser là-dessus.
11:57On va faire en sorte que ça ne rentre plus dans la comptabilité.
12:00C'est ça qui est un peu inquiétant du côté de Lyon.
12:02– Parce que ça ne suffit pas, oui.
12:03– Hélas.
12:04– Alors Laurent Laffont, je me tourne vers vous.
12:06Vous parliez du rapport de la mission d'information
12:09sur la financiarisation du football français.
12:12Vous avez parlé d'un plafond de rémunération.
12:14Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait être possible ?
12:17On sait combien ça serait difficile de le mettre en place
12:19parce qu'on ne peut pas le mettre en place qu'en France
12:21parce que le marché est globalisé.
12:23Est-ce que ça fait partie des propositions
12:26que vous souhaiteriez voir aboutir ?
12:29– Oui, il y a deux choses.
12:30On a parlé d'un plafond de rémunération
12:32pour les dirigeants du football professionnel français.
12:35Et ça, oui, on peut le mettre en place.
12:37Il faut le prévoir dans la loi.
12:38C'est d'ailleurs un des dispositifs que nous allons proposer
12:41dans quelques semaines à travers une loi
12:43qui découlera de notre rapport.
12:46Les présidents des grandes entreprises publiques françaises
12:49ont des salaires qui sont plafonnés.
12:51Il n'y a aucune raison que les présidents de ligues sportives…
12:57– Sur les joueurs, on ne peut rien faire.
12:59– Sur les joueurs, on peut mettre en place des salari-cap,
13:02comme on dit dans un très mauvais français,
13:04pour faire en sorte que la masse globale soit plafonnée.
13:08Après, la répartition appartient.
13:10Il faut aussi qu'il y ait un peu de liberté
13:13qui soit permis au président de club.
13:16Mais on peut plafonner la masse salariale
13:19qui est déjà un peu encadrée par les règles de la DNCG
13:22puisqu'il y a des règles qui imposent des encadrements
13:26sur ces masses salariales.
13:28Je pense que c'est finalement…
13:30Un budget de club, qu'est-ce que c'est ?
13:32C'est principalement les salaires qui sont versés.
13:34Un budget de club professionnel s'entend.
13:36C'est principalement les salaires qui sont versés.
13:38– Vous parlez de 70% maximum de…
13:40– Oui, pour rester dans des règles de bonne gestion.
13:43Effectivement, ça nous paraît un ratio raisonnable.
13:47Il faut trouver un bon équilibre entre la réussite sportive,
13:51l'attractivité du championnat français
13:53qui est un championnat concurrentiel.
13:55Notamment du point de vue des téléspectateurs.
13:58On regarde, le championnat français doit être mis en concurrence.
14:01Il l'est déjà avec d'autres championnats.
14:04Donc il faut faire attention de préserver le championnat français
14:09dans cette concurrence européenne.
14:11Et puis aussi faire en sorte que les clubs
14:14ne se trouvent pas dans des situations…
14:16– Justement, dans le cas de l'Olympique lyonnais,
14:18est-ce que c'est une question de gestion du club ?
14:20Est-ce que c'est un problème de financiarisation ?
14:22Est-ce que c'est un problème de multipropriété ?
14:24Parce que John Textor parle d'une entrée en bourse aux États-Unis
14:29en janvier prochain.
14:31Ça pose beaucoup de questions, cette situation.
14:33– Oui, ça pose beaucoup de questions.
14:35Après, je pense qu'il ne faut pas occulter aussi
14:37l'aspect résultat sportif.
14:39– C'est vrai, ils ne sont plus en…
14:41– Les investissements qui sont faits,
14:43c'est aussi des paris sur des résultats sportifs.
14:45Quand je dis Paris, il y a une prise de risque.
14:47On n'est jamais certain, notamment dans le sport,
14:49que l'argent qu'on investit permettra d'être premier,
14:53deuxième ou troisième, permettra d'être en Ligue des champions.
14:56Donc il y a une prise de risque.
14:57En l'occurrence, la situation de l'OL,
14:59on ne peut pas complètement la déconnecter aussi
15:01des résultats sportifs ces dernières années
15:03qui n'ont pas été à la hauteur, certainement,
15:05de ce qu'escomptaient les investisseurs,
15:07en particulier Textor.
15:09– Et c'est un cercle vicieux puisque vous n'êtes pas en Coupe d'Europe,
15:12il faut combler le trou, vous vendez vos meilleurs joueurs,
15:14vous êtes encore moins en Coupe d'Europe.
15:16Hélas, c'est comme ça que ça marche.
15:18– Et les spirales peuvent aller vite.
15:20– Oui, c'est vrai.
15:21– C'est bien d'anticiper.
15:22– Est-ce qu'on peut faire ça ?
15:23On peut faire un salary cap, c'est possible ?
15:25Dans une Ligue ouverte ?
15:27– Ligue ouverte, c'est tout le problème
15:30parce qu'on ne peut pas, nous, décider en France
15:32de faire un salary cap si dans les autres pays européens
15:36il n'y a pas ce genre de décision,
15:39puisque c'est un marché qui est ouvert.
15:41– Absolument, il faut travailler sur ces modèles
15:43et puis moi je pense qu'il y a différentes questions derrière tout ça.
15:48Je pense qu'il y a d'abord les problèmes de la Ligue de football professionnel.
15:53Tout ce qui a été fait, et moi je veux rendre hommage
15:56au travail qui a été fait par le Président Laurent Laffont
16:00et par Michel Savin, je pense que vous avez fait œuvre utile.
16:03Je pense que toutes les auditions auxquelles ce rapport a donné lieu
16:06ont été utiles et on est dans un moment où il faut,
16:12et d'ailleurs la Ligue le reconnaît aujourd'hui
16:14et a commencé à ajuster un certain nombre de choses.
16:16Il faut qu'elle se serre la ceinture, il faut qu'elle revoie son train de vie
16:20parce qu'après ce très bon deal qui avait été conclu avec CBC
16:23au sens où il avait sauvé le football français,
16:26et je crois que ça il faut le rappeler, c'est assez incontestable,
16:30il y a probablement eu, et même certainement, une forme de relâchement,
16:34une charrumise avant les bœufs.
16:36On a anticipé avec un train de vie qui s'est un peu relâché
16:39par rapport à la négociation des droits, etc.
16:41Il faut remettre tout ça à l'endroit.
16:43Je pense que c'est un premier point qui est très important.
16:46Après, il y a travailler sur le produit.
16:49C'est-à-dire qu'il faut qu'en Ligue 1, en Ligue 2,
16:51ce n'est plus possible qu'on ait un écart sur le niveau des droits TV
16:55où on est cinq fois inférieur à ce que fait la première Ligue,
16:58trois fois inférieur à ce que fait la Ligue A.
17:01Mais c'est une question de qualité de produit.
17:03Et donc réfléchir à comment faire évoluer cette proposition de valeur
17:08de manière à ce qu'on arrive à tirer de meilleures ressources,
17:11de meilleures recettes de ce championnat qui a quand même mille qualités.
17:15On a un très beau plateau sportif.
17:18Il y a beaucoup d'arguments à faire valoir.
17:20Je pense qu'il faut continuer à ajuster ces modèles-là,
17:22accompagner les clubs.
17:24C'est le travail de l'ADNCG.
17:26Vous partagez ce projet ?
17:28Et faire en sorte de bien réguler la multipropriété.
17:30Mais on y reviendra sûrement.
17:32Sur le fait que notre rapport a été utile, oui, complètement.
17:34Sur le bondyle de CVC.
17:37Oui, je ne dirais pas forcément le bondyle.
17:40C'était un scénario possible.
17:42Il a été utilisé.
17:45Il a permis, c'est vrai, d'apporter 1,5 milliard au football français
17:49dans une période qui était compliquée.
17:51À un moment où il en avait éperdument besoin.
17:53Il était quand même sur ces 1,5 milliard,
17:56plus d'un milliard 100 qui a été dévolu au club.
17:59C'est un accord à quatre répartitions.
18:01Mais s'arrêter juste au 1,5 milliard me paraît un peu réducteur du montage.
18:06Le montage a d'autres conséquences qu'il faut aussi regarder.
18:10D'abord sur l'utilisation des 1,5 milliard.
18:13La Ligue n'a pas été très regardante.
18:15Et CVC non plus.
18:16Sur la façon dont ça a été utilisé par les clubs.
18:18D'ailleurs, vous leur posez la question aujourd'hui.
18:20Ils ne sont pas capables de vous le dire précisément.
18:22Donc on voit bien qu'il y a quand même un certain nombre de questions qui se posent.
18:27Et puis surtout, l'idée telle qu'elle avait été présentée
18:31au moment de la proposition de loi,
18:33de l'amendement dans le cadre du projet de loi
18:36pour permettre à la Ligue de faire cette société commerciale,
18:39c'était d'enclencher un cercle vertueux.
18:42C'est-à-dire de faire en sorte que les 1,5 milliard
18:44soient un investissement dans l'avenir
18:47et permettent justement d'aller sur la valorisation du produit.
18:50Force est de constater maintenant, quelques mois après,
18:53qu'on n'est pas sur ce cercle vertueux.
18:55Donc c'est pour ça que qualifier le montage
18:57de montage bon pour le football français,
18:59je n'irai pas juste là.
19:01En continuité, il y a peut-être une bonne nouvelle cette semaine.
19:04Elle date du mois d'octobre.
19:06Elle a été officialisée par une conférence de presse cette semaine.
19:09C'est l'arrivée d'un nouvel investisseur,
19:13un nouveau propriétaire pour le Paris FC.
19:16Il s'agit de la famille Arnault via LVMH.
19:19C'est une bonne nouvelle pour le football français
19:21que la famille Arnault s'implique dans un club comme le Paris FC
19:24qui pourrait redonner un peu de valeur et d'intérêt au football français.
19:30Je pense que c'est une bonne nouvelle.
19:32C'est d'abord aussi le reflet post-Jeux olympiques et paralympiques
19:36que le sport est quand même l'une des grandes épopées modernes,
19:39ce qui donne de la cohésion, de la joie de vivre, du partage
19:43et qu'il y a des émotions qui sont assez uniques.
19:46Pour moi, c'est d'abord la reconnaissance de ça.
19:49Première bonne nouvelle.
19:51Deuxième bonne nouvelle, bien entendu,
19:53je pense qu'une famille qui a été reconnue
19:58dans toutes ces dernières décennies
20:00pour la qualité des investissements qu'elle a fait,
20:03ait envie de développer ce club
20:07et de le faire en plus,
20:09on a écouté les déclarations d'Antoine Arnault cette semaine,
20:13d'une manière qui soit intelligente
20:15avec la volonté de vraiment développer le centre de formation,
20:19de travailler justement sur l'actif
20:21qu'est le stade pour ce club, le Paris FC,
20:24et pas dans une espèce de pseudo-rivalité
20:26un peu débile avec le PSG, mais au contraire.
20:29Qui existera de toute façon.
20:31Et c'est comme ça, je pense que c'est avec ce type d'approche
20:33qu'on va continuer à améliorer la qualité de ce produit,
20:36tout en travaillant sur la sécurité, la dimension familiale.
20:40On doit pouvoir aller dans nos stades en France
20:42avec ses enfants, avec son épouse.
20:45C'est le rôle de ces grandes familles françaises
20:48d'investir comme ça pour faire briller le sport français
20:51et notamment le foot français ?
20:53Oui, moi je trouve ça très positif,
20:55l'arrivée de la famille Arnault dans le football.
20:57D'abord parce qu'ils n'y étaient pas.
20:59On ne les voyait pas venir et ils sont venus un peu comme ça,
21:01par surprise, si on peut dire ça comme ça.
21:03C'est quand vous étiez tout seuls.
21:05Il y a le groupe Pinault aussi.
21:07Oui, il y avait le groupe Pinault déjà,
21:09mais pour un attachement local très fort à la Bretagne.
21:13Là, ce n'était pas forcément une évidence
21:15que le leader mondial du luxe a investi,
21:17même si ce n'est pas directement, mais à travers ses actionnaires,
21:19dans le football.
21:21On s'interrogeait beaucoup
21:23pour savoir pourquoi en Allemagne
21:25les grands industriels investissent dans le foot
21:27et pourquoi pas en France,
21:29ça soit développé comme ça.
21:31Je pense que c'est un signal positif.
21:33Il faut faire en sorte surtout qu'ils y restent.
21:35Si je peux me permettre, en Allemagne,
21:37ils gagnent de l'argent dans le football.
21:39En France, ils en perdent systématiquement.
21:41On parlait de la famille Pinault du côté de Lorraine.
21:43Effectivement, le mythe
21:45et l'arlésienne du deuxième club parisien
21:47revient et je pense,
21:49je me suis même sûr que le projet
21:51de la famille Arnaud avec le Paris FC
21:53est, des 20 dernières années, le plus sérieux,
21:55le plus abouti. En revanche, on est dans le mécénat pur.
21:57Le Paris FC n'a pas de stade,
21:59le Paris FC n'a pas trouvé son public
22:01et la gratuité a été mise en place
22:03par le président Ferracci depuis un an et demi,
22:05si je ne dis pas de bêtises, pour justement
22:07essayer de le trouver avec Ray.
22:09La famille Arnaud ne vient pas toute seule
22:11puisque Red Bull est là aussi, que Bahrein,
22:13dont on reparlera dans le débat,
22:15a aussi injecté de l'argent.
22:17Les droits de télé,
22:19donc la billetterie au stade n'existe pas,
22:21le merchandising non plus,
22:23et les droits de télé de la Ligue 2 sont résiduels.
22:25Ça reste une bonne nouvelle.
22:27Je vais rester sur la bonne nouvelle de la présence
22:29de cet investisseur.
22:31J'admire votre positivité.
22:33On va continuer à parler
22:35de football, un tout autre registre
22:37avec un retour sur la rencontre
22:39entre la France et Israël,
22:41c'est l'arrêt de jeu de sport, etc.
22:47Le 14 novembre dernier,
22:49les Bleus de Didier Deschamps
22:51affrontaient Israël au Stade de France.
22:53L'enjeu sportif était relatif
22:55mais la tenue de ce match
22:57à Saint-Denis revêtait un enjeu symbolique.
22:594 000 policiers,
23:011 600 stadiers, soit autant que pour la cérémonie
23:03de clôture des Jeux Olympiques
23:05diffusés en Mondovision.
23:07Le Stade de France était bonkerisé,
23:09seulement 15 000 spectateurs se sont déplacés.
23:11Laurent Laffont,
23:13c'était capital, c'était nécessaire
23:15que ce match se tienne à Saint-Denis
23:17et qu'il se tienne dans des conditions
23:19de sécurité optimales ?
23:21Oui, moi j'y étais, au match.
23:23Oui, c'était nécessaire.
23:25Certains avaient demandé l'annulation,
23:27certains avaient fait une forte,
23:29avaient enclenché une forte pression
23:31pour que ce match n'ait pas eu lieu.
23:33Je crois que, bon, malheureusement
23:35ce n'est pas la première fois que le sport comme ça
23:37est pris en étau et politisé.
23:39Je crois qu'il était
23:41extrêmement important de tenir
23:43et de faire en sorte
23:45que ce match ait lieu au Stade de France
23:47parce que c'est là que l'équipe de France
23:49joue la plupart du temps
23:51et c'est là que c'était programmé
23:53donc il ne fallait pas céder,
23:55il fallait que le match ait lieu.
23:57Il a eu lieu.
23:59En Belgique, par exemple, au mois de septembre dernier,
24:01la Belgique recevait Israël, le match a été délocalisé
24:03en Hongrie.
24:05Le choix du Stade de France,
24:07il peut aussi interroger par rapport
24:09à l'enjeu sportif de ce match.
24:11Il y a des matchs qui sont face
24:13à des équipes plus faibles, comme est l'équipe d'Israël,
24:15qui sont délocalisés,
24:17qui se jouent en province.
24:19Le jouer au Stade de France, c'était un enjeu symbolique ?
24:21Oui, et je pense que c'était
24:23très important de ne pas reculer.
24:25Je pense qu'après le drame
24:27auquel on a assisté
24:29à Amsterdam,
24:31avec une petite dizaine
24:33de personnes hospitalisées,
24:35plus de 60 arrestations
24:37et puis ces exactions absolument inadmissibles
24:39avec un antisémitisme
24:41scandaleux,
24:43je pense que la France
24:45a été au rendez-vous
24:47pour tenir cette rencontre,
24:49le tenir dans le plus important
24:51de ces stades.
24:53Les choses se sont passées
24:55quasi parfaitement, un peu déchauffourées
24:57dans des tribunes au tout début.
24:59Après, ce qui est triste,
25:01c'est de se dire
25:03qu'in fine, il y a eu 15 000 personnes
25:05dans le stade pour assister à cette rencontre.
25:07Je ne parle pas du côté sportif
25:09où le spectacle n'était pas génial.
25:11On l'a tous en tête.
25:13Mais c'est triste parce que ça veut dire
25:15que beaucoup des Français
25:17ont intériorisé
25:19cette peur,
25:21cette idée que les choses
25:23pourraient mal se passer.
25:25Moi, je ne regrette pas du tout qu'il y ait eu cet afflux
25:27de forces de sécurité, parce que je pense que c'était indispensable.
25:29Il aurait été reproché
25:31qu'il n'y ait pas
25:33cette précaution et cette difficulté.
25:35Mais les faits de ciseaux,
25:37avec la faiblesse du public,
25:39je crois que c'est ça qui nous rend le plus tristes.
25:41Moi, j'ai envie qu'on se dise que la prochaine fois,
25:43personne n'aura peur d'y aller.
25:45Pas d'accro-majeur
25:47pendant ce match.
25:49On écoute le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
25:53Ça n'était pas un pari,
25:55parce que le pari aurait sous-entendu
25:57qu'on prenait d'énormes risques.
25:59Bien sûr qu'il y a toujours une prise de risque.
26:01Le risque zéro n'existe pas.
26:03Les choses se sont déroulées
26:05comme elles devaient se dérouler.
26:09Corinne Boulot, on n'a pas beaucoup parlé de sport
26:11dans ce match. C'est encore du sport
26:13ou c'est de la diplomatie ?
26:15On va dire que c'est de la diplomatie sportive.
26:17Non, c'est réducteur.
26:19Mais oui, on était quasi sur un match à huis clos.
26:21Maintenant, la France
26:23montre qu'elle sait gérer
26:25les matchs à haut risque.
26:27Je vous rappelle qu'Israël jouait aussi aux Jeux Olympiques.
26:29C'était au Parc des Princes.
26:31Il y a eu deux matchs.
26:33Là aussi, on en avait fait beaucoup.
26:35C'était noyé dans la masse.
26:37On en parlait un peu moins.
26:39Mais il y avait des mesures
26:41de sécurité qui avaient été prises
26:43aussi sur ces rencontres.
26:45Et pour l'équipe d'Israël de bout en bout,
26:47avec une protection.
26:49Ça, c'est souvent le cas,
26:51comme l'équipe des Etats-Unis
26:53très surveillée
26:55et d'autres
26:57équipes sensibles.
26:59Tout s'était bien passé.
27:01Là, c'est vrai que sportivement,
27:03le match a été nul
27:05dans tous les sens du terme.
27:07Je ne veux pas prendre la défense
27:09forcément des joueurs,
27:11mais dans un tel contexte,
27:13avec un poids absolument
27:15énorme sur leurs épaules
27:17en termes de tensions,
27:19est-ce qu'on peut jouer normalement au football ?
27:21Non, que ce soit l'équipe d'Israël
27:23depuis plusieurs années
27:25ou l'équipe de France sur ce match-là.
27:27Évidemment, on peut toujours faire des vœux
27:29en espérant que les gens soient au rendez-vous,
27:31que la billetterie se remplisse.
27:33Mais pour une famille à qui on dit
27:35qu'il va y avoir 4 000 policiers
27:37et 1 600 stadiaires…
27:39On en a fait deux semaines,
27:41et toutes les responsabilités sont partagées.
27:43Les médias ont se refait là-dessus de manière
27:45titanesque, les politiques également.
27:47Moi, je suis rassuré sur une chose,
27:49parce qu'on avait, à hasard du calendrier,
27:51dix jours avant un incident,
27:53si on peut le qualifier comme ça,
27:55où tout le monde, y compris le ministre
27:57des Sports en exercice, nous expliquait
27:59que la politique n'avait pas sa place dans le sport,
28:01ce qui est hautement contestable.
28:03Le sport est un très segment politique.
28:05Et on nous a expliqué ça.
28:07Au sens noble du terme.
28:09Première image de la réalisation,
28:11c'est un hasard, de ce match,
28:13France-Israël, les trois derniers présidents
28:15de la République en exercice et leur Premier ministre.
28:17Donc voilà, la politique
28:19a largement repris sa place
28:21dans le sport, on est tous rassurés.
28:23Je précise toutefois,
28:25pour ceux qui s'interrogent,
28:27Israël joue dans la zone Europe
28:29depuis 1994, malgré son appartenance
28:31géographique à l'Asie,
28:33du fait du refus de certains pays arabes
28:35de jouer contre un pays dont ils ne reconnaissent pas
28:37l'existence. Voilà pour
28:39ce France-Israël qui s'est déroulé
28:41dans ses grandes lignes,
28:43à peu près parfaitement. On va maintenant revenir
28:45sur vos presque deux ans et demi
28:47au ministère des Sports et des Jeux Olympiques
28:49et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castera.
28:51Vous êtes le grand témoin de Sport Etc.
28:59Vous étiez la ministre
29:01des Jeux de Paris 2024.
29:03Si vous deviez garder un souvenir,
29:05ce serait lequel ?
29:07Sportif ou...
29:09À votre convenance.
29:11Au global ?
29:13Un seul sur deux ans et demi
29:15de préparation.
29:17Des Jeux, je crois
29:19que ce serait quand même le 200m papillon
29:21de Léon Marchand.
29:23Je pense que l'émotion sportive
29:25et cette remontada sur les 50
29:27derniers mètres
29:29contre Christophe Milak, c'était...
29:31De temps en temps, je me le repasse encore.
29:33C'est tellement
29:35extraordinaire.
29:37Pour moi, c'est la pure jouissance
29:39du sport dans tout ce
29:41qu'on y aime.
29:43Vous êtes une ancienne championne. Est-ce qu'on peut profiter
29:45quand on est ministre des Sports
29:47et des Jeux Olympiques et Paralympiques,
29:49qu'on a cette responsabilité-là ? Est-ce qu'on peut profiter des épreuves ?
29:51Est-ce qu'on peut s'abandonner ?
29:53En l'occurrence, moi,
29:55depuis le départ,
29:57j'ai une double casquette sur
29:59cette aventure-là.
30:01À la fois, je suis en charge
30:03pour le gouvernement de l'organisation,
30:05mais je suis en charge, avec ma casquette
30:07de ministre des Sports, de la réussite
30:09de nos sportifs, d'être aux côtés
30:11de nos athlètes, de nos équipes, de nos coachs,
30:13de nos entraîneurs.
30:15Parce qu'on a bien démarré tout de suite.
30:17On se rappelle de cette première médaille d'or
30:19sur l'Olympia 7,
30:21contre le Fidji, le lendemain de la cérémonie
30:23d'ouverture, avec cet enchaînement un peu magique
30:25qui lance complètement
30:27les Jeux.
30:29Je suis
30:31très, très fière
30:33que nos athlètes aient atteint
30:35les objectifs qu'on s'était collectivement donnés,
30:37ce top 5 olympique, ce top 8
30:39paralympique.
30:41La qualité des organisations
30:43a fait qu'en fait
30:45on a été sereins au quotidien.
30:47On avait des petits moments pour vérifier
30:49chaque matin, chaque soir,
30:51que tout se passait bien, et dès lors
30:53que les choses se passaient bien, on pouvait
30:55être concentrées nous-mêmes sur le sportif
30:57durant la journée, et être dans ce rôle
30:59qui était important pour moi, aux côtés des athlètes.
31:01Ça a été un travail
31:03absolument
31:05gigantesque.
31:07C'est un travail d'une
31:09intensité, moi j'ai jamais travaillé autant
31:11dans ma vie, jamais.
31:13Il fallait une
31:15inutile, il y avait un degré d'attente,
31:17un degré même
31:19de peur, je pense qu'on se souvient
31:21après ce qui s'était passé pour la Ligue des Champions,
31:23cette inquiétude,
31:25est-ce qu'on va être à la hauteur ? Je pense qu'on avait commencé
31:27à bien rassurer
31:29avec la tenue de la Coupe du monde de rugby
31:31en septembre 2023, qui avait été un petit
31:33crève-cœur sportif, mais
31:35une grande réussite sur le plan organisationnel.
31:37Et maintenant de voir que les Jeux olympiques
31:39se sont passés de manière aussi fluide
31:41avec une qualité d'expérience.
31:43Est-ce que vous n'avez pas eu comme les athlètes ce petit
31:45blues post-géo ? Il y a beaucoup de spectateurs
31:47qui l'ont eu aussi. Pas trop,
31:49parce que je pense qu'il y a
31:51plein de leçons à en tirer, pour la politique,
31:53pour l'action publique.
31:55Je pense que les Français
31:57se sont redits, waouh,
31:59on exprime quand même quelque chose de très singulier
32:01au monde, notre
32:03audace, notre créativité
32:05et on s'est reprouvés à travers un défi
32:07qui était d'une immense ampleur.
32:09Les Jeux olympiques, c'est comme organiser
32:1145 championnats du monde
32:13en simultané. C'est un truc,
32:15c'est monumental.
32:17Et d'avoir réussi à le faire
32:19dans de telles conditions
32:21et avec un tel résultat, où chacun s'est
32:23senti en sécurité,
32:25les transports étaient fluides,
32:27il n'y a eu aucune difficulté,
32:29on a bien géré les enjeux diplomatiques.
32:31On se dit
32:33qu'on est très heureux d'avoir donné
32:35ce moment de bonheur aux Français.
32:37Il y a des Jeux olympiques qui reviennent,
32:39les Alpes 2030, on a parlé
32:41de vous à la tête du comité
32:43d'organisation, vous avez
32:45démenti, est-ce que ce n'est pas quelque chose qui est tentant
32:47quand on a vécu les Jeux olympiques
32:49et paralympiques à Paris ? Moi j'aime bien dans la vie
32:51la dimension un peu conquête,
32:53aller découvrir de nouvelles choses,
32:55de nouvelles expériences, continuer à apprendre,
32:57continuer à faire ses preuves dans d'autres
32:59domaines. Je pense que là, la case
33:01des Jeux olympiques et paralympiques,
33:03je l'ai bien coché.
33:05Corinne Boulot, on a
33:07des noms qui circulent ?
33:09Évidemment, je pense
33:11à Martin Fourcade,
33:13ça paraît absolument évident, mais l'évidence
33:15n'est pas toujours
33:17validée. Effectivement,
33:19Martin Fourcade, quintuple
33:21champion olympique,
33:23est presque une évidence,
33:25mais sauf que
33:27ça n'est pas si évident que ça.
33:29Il y a Vincent Gey aussi,
33:31qui est dans les starting blocks pour aller
33:33gérer le COJOP,
33:35le comité d'organisation des Jeux olympiques
33:37et paralympiques. Ça va être
33:39décidé d'ici 20. Donc pas de femmes, toujours pas de femmes.
33:41Alors, Marie Bauchet, enfin,
33:43Martin Fourcade a souhaité... C'est un peu
33:45en ticket avec Marie. Voilà, exactement.
33:47Que ce soit un tandem pour
33:49Alpes 2030, j'allais dire Paris 2030.
33:51Alpes 2030.
33:53Un ticket,
33:55donc Fourcade-Bauchet.
33:57Marie Bauchet, championne paralympique.
33:59Ça serait un joli ticket.
34:01Qui a aussi
34:03toutes ses chances parce que
34:05elle est vraiment une référence
34:07dans le milieu du paralympique.
34:09Gilles Averroux, c'est le nouveau ministre
34:11des Sports. Il est également maire de Châteauroux.
34:13Lui, quand on parle
34:15de budget, quand on parle d'héritage, il semble
34:17se satisfaire de la baisse du budget.
34:19Une baisse de 273 millions.
34:21151 millions sont liés
34:23à la fin des mesures spéciales pour les Jeux olympiques
34:25et paralympiques. Il a déclaré,
34:27je le cite,
34:29« Cela ne fragilise en rien la défense de l'héritage des Jeux.
34:31J'ai tout à fait les moyens de préserver les politiques publiques
34:33et de maintenir les objectifs existants. »
34:35Apparemment,
34:37non, parce que le programme
34:39des 5000 équipements sportifs n'ira pas à son terme.
34:41Le dispositif des deux heures de…
34:43Si, si.
34:45Et les deux heures de sport,
34:47en plus au collège, en revanche, ça a été
34:49abandonné. C'est un peu rude comme…
34:51Pas abandonné.
34:53Ça a été recentré
34:55sur les zones d'éducation prioritaire.
34:57Et moi, j'espère vraiment
34:59sur cette politique dans laquelle je crois beaucoup.
35:01Laurent Lachance revient sur
35:03cette baisse du budget de 273
35:05millions. On y va pas un peu
35:07fort contre le sport ? Le budget arrive au Sénat,
35:09donc je me tourne naturellement vers vous.
35:11Et nous allons l'examiner mercredi
35:13prochain en commission, donc je ne veux pas
35:15dire par avance ce qui ressortira de notre
35:17travail de commission, mais c'est vrai qu'on s'interroge
35:19sur le niveau de la baisse.
35:21Il est évident qu'il y a une partie de la baisse qui est liée
35:23au fait que ce n'est plus une année olympique.
35:25L'effort qui avait été mis en place l'année dernière
35:27n'a pas été reproduit. Ça c'est normal.
35:29Après, c'est sur le delta
35:31où effectivement
35:35on peut s'interroger et on le fait.
35:37Du reste, on va très probablement
35:39passer des amendements pour relever
35:41par exemple le plafond sur les paris
35:43sportifs. C'est une demande qu'on fait depuis longtemps
35:45et qui paraît d'autant plus justifiée.
35:47D'utilisation ? Oui, par le
35:49milieu sportif des revenus
35:51qui sont nés de cette taxe
35:53qui pour l'instant, dès lors qu'elle dépasse
35:55le plafond, vont dans le général.
35:57Ce qui est vraiment souhaitable, parce que c'est un principe
35:59le sport finance le sport.
36:01Ce sont des recettes qui sont
36:03issues des pays sportifs,
36:05de leur succès, de leur rayonnement
36:07et ce serait vraiment une bonne chose que les recettes
36:09aillent. Je pense que
36:11ce qui est extrêmement important, parce que les Géos
36:13ont été un vrai succès et c'est tant mieux
36:15mais il faut faire en sorte que
36:17ce succès ne s'arrête pas,
36:19qu'il produise ses effets à long terme
36:21et c'est pour ça que nous serons très vigilants
36:23nous dans le PLF 2025
36:25de faire en sorte que justement, on sache
36:27investir là où il le faut et notamment
36:29les équipements sportifs de proximité
36:31qui sont à nos yeux
36:33un élément important.
36:35Je veux insister sur le fait que là-dessus,
36:37il n'y a pas de remise en cause.
36:39Je pense que ça a été l'une des lignes de force en termes
36:41d'investissement. Plus d'un milliard trois a été investi
36:43depuis cette année.
36:45C'est vrai qu'il y a eu un gros effort ces dernières années.
36:47Pour créer les 5000 équipements de proximité
36:49je vais m'éloigner du budget.
36:51La nouvelle tranche, elle va être menée à bien
36:53parce que c'est juste des problèmes de décalage de trésors
36:55et il n'y a pas de perte de moyens pour cela
36:57et c'est une des composantes essentielles de l'héritage.
36:59Je m'éloigne du budget pour revenir
37:01sur la loi héritage.
37:03Vous en aviez largement parlé.
37:05Vous aviez demandé une mission
37:07à Stéphane Diagana et
37:09Marie-Georges Buffet.
37:11C'était le Comité national
37:13pour renforcer l'éthique et la vie démocratique
37:15dans le sport.
37:17La loi héritage, est-ce qu'on
37:19doit l'attendre ? Est-ce qu'elle existera ?
37:21Je le souhaite de tout mon cœur
37:23et moi le jour où j'ai fait
37:25la passation avec
37:27Gilles Averrous, je lui ai remis
37:29en main propre la copie
37:31à laquelle j'avais travaillé.
37:33Il y avait quoi dans cette loi ?
37:35C'est quoi la priorité de cette loi ?
37:37Tout en lui disant que les composantes relatives
37:39au développement dans les territoires devaient faire l'objet
37:41de la poursuite d'une concertation
37:43que, en tant que ministre démissionnaire,
37:45je ne pouvais pas moi-même animer.
37:47En revanche,
37:49tous les premiers compartiments, c'est-à-dire tout ce qui a trait
37:51à l'éthique
37:53dans les fédérations,
37:55la clarté des relations
37:57entre les ligues et les fédérations,
37:59tout ce pilier-là était
38:01documenté et avec l'ensemble des recommandations,
38:03je vais donner un ou deux exemples,
38:05le renforcement des comités d'éthique.
38:07C'est une nécessité absolue
38:09dans les fédérations. Le régime, par exemple,
38:11de la mise en retrait qui avait permis
38:13de gérer les crises,
38:15la porte, le grette, etc.
38:17On n'a aucune assurance qu'elle verra le jour.
38:19Le deuxième volet,
38:21c'est la démocratisation.
38:23C'est extrêmement important.
38:25C'est capital.
38:27Typiquement, qu'on fasse beaucoup plus participer les clubs
38:29dans les territoires aux grandes consultations
38:31impliquant les enjeux fédéraux.
38:33Développer cette dimension-là.
38:35Et puis le troisième volet,
38:37c'est tout ce qui a trait à la protection
38:39des pratiquantes et des pratiquants.
38:41À la fois contre toutes les formes de discrimination,
38:43le racisme, l'antisémitisme,
38:45mais aussi
38:47tout ce qui a trait à la protection
38:49contre les différentes formes de violences.
38:51Les violences sexistes, les violences sexuelles,
38:53les violences parfois physiques, psychologiques.
38:55Et là-dessus, le renforcement
38:57du contrôle d'honorabilité,
38:59le fait de demander à chaque fédération
39:01de déployer un plan spécifiquement
39:03pour lutter contre les discriminations.
39:05C'est tout ça qui était...
39:07Mais elle va voir le jour. Est-ce que vous soutiendriez une...
39:09Oui.
39:11Nous, nous la soutenons complètement.
39:13D'abord, je pense qu'il y a une dynamique
39:15qui a été créée autour de la préparation des JO
39:17et la tenue des JO et du succès des JO.
39:19Il faut être vigilant parce que
39:21les dynamiques, ça ne dure pas éternellement.
39:23Ça s'estompe, l'actualité fait qu'on passe
39:25sur autre chose, les états d'esprit...
39:27On est déjà en train de passer
39:29à autre chose.
39:31Moi, je crois qu'il faut effectivement
39:33cette loi héritage,
39:35même si on voit bien que
39:37peut-être qu'il y a un biais parce que
39:39dans le contenu de cette loi,
39:41ce n'est pas forcément lié aux JO.
39:43C'est plus une loi cadre
39:45sur les politiques sportives et le monde du sport.
39:47Mais en tout cas, cette loi est nécessaire.
39:49Il ne faut pas trop attendre.
39:51Le nouveau ministre a annoncé,
39:53je crois de mémoire,
39:55à l'été prochain...
39:57Ça commence à faire long.
39:59Ça fait un peu long.
40:01On risque de l'attendre longtemps.
40:03Ces jeux,
40:05ils sont porteurs de quelque chose,
40:07d'un espoir. On l'a vu avec le public.
40:09On l'a vu dans les clubs, dans les fédérations,
40:11à la rentrée.
40:13Souvent, après les JO, il y a un afflux
40:15de licenciés, de tout jeunes
40:17qui veulent faire comme
40:19Teddy Rayner, comme Léon Marchand,
40:21comme
40:23le tennis de table,
40:25les Frères Lebrun,
40:27et j'en passe.
40:29On a l'impression que les premiers signaux
40:31qui ont été donnés sont effectivement
40:33plus de généralisation
40:35des deux heures de sport à l'école,
40:37le budget en baisse, c'est normal,
40:39vous l'avez dit, puisqu'on n'est plus en année
40:41gyno, mais quand même...
40:43Et les sportifs qui se posent des questions
40:45sur savoir s'ils vont pouvoir continuer
40:47aussi à bénéficier
40:49des aides de l'État, sachant qu'on est dans
40:51une période d'économie.
40:53Tout ça pose des questions.
40:55Et attention, ça, c'est l'héritage.
40:57Et quand Florent Manaudou disait,
40:59avant les Jeux,
41:01ce que je souscrivais, c'est que la France n'est pas
41:03une nation sportive, attention.
41:05Ce qui est vrai, mais...
41:07Mais on a tout pour le devenir.
41:09Un autre sujet sur lequel
41:11on vous avait vu très actif,
41:13c'était lors de l'éviction de Noël Legret
41:15de la présidence de la Fédération française de football.
41:17Vous aviez demandé une enquête à l'inspection générale
41:19de l'éducation du sport et de la recherche.
41:21Suite à ce rapport d'Audit,
41:23une enquête préliminaire avait été ouverte
41:25par le parquet de Paris pour harcèlement moral et sexuel.
41:27Cette enquête a été classée sans suite
41:29le 17 octobre dernier.
41:31Les 3 et 4 décembre prochains,
41:33vous êtes attendue
41:35devant la Cour de justice de la République
41:37car Noël Legret
41:39vous accuse
41:41de diffamation publique.
41:43Est-ce qu'il y a une inquiétude par rapport à cette situation ?
41:45– Alors, Noël Legret
41:47a choisi
41:49de se désister.
41:51– D'accord. – De se plaindre en diffamation
41:53contre moi.
41:55Il y aura une audience
41:57pour constater ce désistement.
42:01Mais moi, j'étais de toute façon
42:03extrêmement sereine
42:05sur tout ça.
42:07Vous l'avez dit, l'IGSR a travaillé
42:09donc l'inspection générale de l'éducation,
42:11du sport et de la recherche,
42:13qui sont des inspecteurs,
42:15ont travaillé sur la situation
42:17à la Fédération française de football et en lien
42:19avec les agissements ou les propos,
42:21les déclarations publiques de Noël Legret
42:23avec un respect total
42:25du contradictoire des droits
42:27de la défense, ils ont travaillé de manière indépendante,
42:29ils ont produit un document,
42:31ils ont produit une synthèse de ce document
42:33et moi je n'ai fait qu'énoncer les conclusions
42:35qui étaient contenues dans cette synthèse
42:37et en préparant
42:39cette audience,
42:41on a de nouveau réuni
42:43toutes les preuves matérielles de l'existence
42:45de ces
42:47écarts de comportement,
42:49écarts de langage répétés
42:51et dont d'ailleurs tous les français ont été témoins
42:53je pense à ce qu'il avait dit sur Zidane,
42:55ce qu'il avait dit sur la situation des droits
42:57des travailleurs au Qatar, on se souvient
42:59du réchaud à gaz et du coup de peinture
43:01et ces propos répétés
43:03sur le sujet de l'homophobie dans le football,
43:05du racisme, etc.
43:07Moi j'étais parfaitement sereine
43:09et je considère qu'il a pris une très bonne
43:11décision de se désister
43:13de cette plainte,
43:15il avait pris une première décision qui consistait
43:17à démissionner de la
43:19de la Fédération Française de Football,
43:21il n'avait plus la légitimité
43:23pour la piloter compte tenu de ces
43:25écarts répétés de langage et de comportement
43:27et je crois que voilà,
43:29c'est bien quelque chose.
43:31Et par rapport à ce classement sans suite,
43:33moi je
43:35ne suis jamais allée sur ce terrain-là.
43:37La justice
43:39avait été saisie
43:41souverainement par
43:43les inspecteurs qui au vu des témoignages
43:45reçus des éléments du dossier
43:47j'ai jugé qu'il était important
43:49de signaler les choses au parquet
43:51et moi, dans chacune de mes interventions
43:53médiatiques ou autres,
43:55j'ai toujours dit qu'il revenait au parquet
43:57d'assurer la qualification juridique
43:59des faits. Je n'ai jamais dit qu'il s'était
44:01rendu auteur d'infraction pénale
44:03sur ce registre de harcèlement.
44:05Vous ne connaissez pas les raisons qui l'ont poussé à retirer
44:07sa plainte ?
44:09On va regarder bien sûr le détail
44:11de sa lettre de désistement mais
44:13encore une fois je pense que c'est une décision sage,
44:15prudente comme celle qu'il avait prise
44:17de démissionner parce que j'avais tout
44:19pour prouver la matérialité des faits
44:21et j'avais tout pour prouver
44:23que je n'avais absolument aucune intention
44:25de lui nuire personnellement,
44:27que j'ai simplement fait mon travail de ministre des sports
44:29sans me laisser intimider
44:31mais je l'ai fait de manière responsable
44:33et professionnelle.
44:35En revanche, c'est un dossier que vous aviez pris
44:37à bras-le-corps, on peut le dire,
44:39lors de chacune de mes interventions médiatiques
44:41et il faut dire qu'à cette époque-là,
44:43j'étais très heureuse et très étoffée.
44:45Vous aviez constamment joué au chat et à la souris avec moi
44:47en cherchant à me provoquer publiquement,
44:49en cherchant à dire qu'il n'y avait pas un duel.
44:51Oui, il y avait un duel qui s'était mis en place.
44:53Rappelez-vous, parce que moi j'étais
44:55justement extrêmement attentive.
44:57Ça ne portait pas que sur Noël-Legrette les enquêtes,
44:59ça portait sur un système et on en a fait.
45:01Rappelez-vous le contexte,
45:03c'était la Coupe du Monde au Qatar,
45:05moi j'avais une obsession qui était de faire en sorte
45:07que tout ça n'ait pas d'impact
45:09sur l'équipe de France, qu'elle soit préservée
45:11et donc je minimisais tout ce que je pouvais
45:13de cette polémique.
45:15Maintenant, quand il se permettait, lui, de dire
45:17qu'il n'y avait rien dans le rapport,
45:19que ses provocations, on s'en souvient,
45:21il avait dit je ne sais pas quoi.
45:23Oui, c'était une attitude qui avait été
45:25largement documentée.
45:27Quand il fait écrire par la FIFA...
45:29On va changer de sujet tout de suite.
45:31En disant que la fédération est indépendante,
45:33ben non, dans le système français,
45:35les fédérations partielles ne sont pas indépendantes,
45:37elles sont autonomes,
45:39mais elles sont chargées par le ministère des Sports
45:41d'une délégation de services publics.
45:43C'est la première fédération française,
45:45c'est deux millions de licenciés.
45:47On change de sujet tout de suite,
45:49on va s'intéresser à l'UNSS,
45:51l'Union Nationale du Sport Scolaire,
45:53c'est le carton rouge de sport, etc.
46:01Le 6 novembre dernier, le journal L'Équipe
46:03révélait que le ministère de l'Éducation nationale
46:05ouvrait une enquête administrative
46:07sur l'Union Nationale du Sport Scolaire.
46:09Le 26 mars dernier,
46:11déjà, un rapport accablant
46:13de l'Inspection Générale de l'Éducation,
46:15du Sport et de la Recherche était remis
46:17au ministère de l'Éducation nationale
46:19en question des dérives de fonctionnement
46:21et des interrogations sur les dépenses de l'UNSS.
46:23Pour nous éclairer, nous accueillons
46:25Guillaume Ditsch, vous êtes enseignant
46:27en STAPS et l'auteur
46:29des Jeunes et le Sport.
46:31Bonjour Guillaume Ditsch,
46:33dites-nous de quoi on parle
46:35quand on parle d'UNSS ?
46:37Alors l'UNSS,
46:39c'est une fédération sportive
46:41mais avec une originalité en France,
46:43c'est une fédération sportive scolaire
46:45qui regroupe plus d'un million
46:47de licenciés. C'est aussi
46:49une fédération qui est très féminisée
46:51au niveau des filles et des garçons.
46:53Elle est particulière aussi
46:55parce qu'elle assure un service public
46:57d'éducation et
46:59elle est encadrée, animée par des enseignants
47:01d'EPS, donc dans plus de 9200
47:03associations en France.
47:05Ces enseignants assurent un service de 3 heures
47:07pour encadrer principalement
47:09l'UNSS au collège lycée
47:11et très souvent le mercredi après-midi.
47:13Donc l'enquête administrative,
47:15elle porte sur quoi ?
47:17L'UNSS est sous tutelle
47:19et aujourd'hui de la ministre
47:21de l'Éducation nationale.
47:23Elle a révélé effectivement des dérives
47:25budgétaires et une crise financière grave
47:27avec plus de 12 millions d'euros de déficit
47:29mais au-delà de cette gravité
47:31par rapport à ces dérives budgétaires
47:33le papier
47:35de l'équipe le précise bien je pense.
47:37Il y a des questions sur la
47:39gouvernance, peut-être
47:41aussi une opacité
47:43principalement avec des frais engagés
47:45pour une fédération je rappelle scolaire
47:47qui s'adresse donc à l'ensemble
47:49des élèves des écoles publiques
47:51privées pour Luxelle
47:53mais là on va parler de l'UNSS
47:55avec des frais
47:57importants, 200 000 euros
47:59sur des dîners
48:01dits luxueux ou encore
48:03des frais de communication pour un livre
48:05qui a été vendu à 20 exemplaires
48:07et qui relève de plus de 68 000 euros précisément
48:09avec des conséquences
48:11très graves en fait pour nos élèves
48:13C'est quoi les conséquences sur les élèves ?
48:15Les conséquences
48:17elles sont déjà très présentes
48:19depuis cette rentrée puisqu'on parle
48:21de l'après-jeux olympique et de l'héritage
48:23pour la jeunesse, les conséquences de ces dérives
48:25et ça a été aussi
48:27précisé, c'est
48:29une baisse de l'offre de pratique
48:31pour nos jeunes adolescents, nos collégiens
48:33nos lycéens, très concrètement aujourd'hui
48:35vous avez une baisse d'environ 27%
48:37des championnats de France
48:39mais au-delà de ces championnats de France c'est l'ensemble
48:41des compétitions à l'échelle d'un district
48:43d'un département, d'une académie
48:45qui subissent finalement cette baisse
48:47vous avez aussi une baisse
48:49importante
48:51de l'offre
48:53une augmentation
48:55et c'est là où ça se répercute pour les familles
48:57et les élèves des cotisations
48:59puisque les AS d'établissement
49:01doivent être affiliés
49:03à l'UNSS
49:05et l'UNSS
49:07au niveau de la direction nationale a fait le choix
49:09justement d'augmenter l'affiliation
49:11par établissement et très concrètement
49:13c'est en moyenne 10%
49:15du licence pour un enfant, un élève
49:17au collège lycée, donc on voit tout de suite
49:19la répercussion pour des familles
49:21qui n'ont pas tous les possibilités
49:23justement peut-être d'avoir accès
49:25à une pratique sportive
49:27et évidemment il y a une colère
49:29une colère froide des enseignants de BES
49:31par rapport
49:33à ce scandale
49:35puisque c'est finalement et très clairement un scandale d'État
49:37Amélie Oudéac-Astérat vous aviez
49:39connaissance du dossier qui avait été remis
49:41à Nicole Belloubet qui était
49:43la ministre de l'éducation nationale
49:45en fait il y avait une version
49:47provisoire du rapport qui avait été
49:49je crois communiqué
49:51fin
49:532023
49:55et le rapport définitif
49:57mars 24
49:59avec l'engagement des équipes
50:01de l'éducation nationale
50:03de tirer toutes les leçons
50:05donc je comprends que là une enquête administrative
50:07est relancée, il faut qu'elle aille vite
50:09et je pense qu'il y a des décisions qui s'imposent
50:11parce que c'est impossible qu'il y ait
50:13de tel dévoiement, je veux dire
50:15l'essence de l'UNSS
50:17qui est une force dans notre modèle sportif français
50:19c'est 10 000 associations sportives
50:21qu'évoquait Guillaume Duc
50:23il faut qu'elle puisse être centrée
50:25sur le développement de la pratique et s'occuper bien
50:27des enfants, que ce soit
50:29un argent de bien-être, que ce soit
50:31des dépenses de communication, des dépenses
50:33de relations publiques
50:35c'est absurde, c'est absurde
50:37c'est choquant
50:39il faut changer la direction de l'UNSS
50:41que cette enquête administrative
50:43produise rapidement ses conclusions
50:45et que la ministre en charge
50:47en tire les conclusions
50:49Cap sur l'Atlantique, à présent pour retrouver
50:51Éric Bellion, le skipper de Stand as One
50:53que nous suivons au fil
50:55de son Vendée Globe
50:57c'est l'étape de Sport Etc
51:03ça y est
51:05je pars
51:09et
51:11c'est terrible parce que c'est des larmes
51:13de
51:15à la fois de tristesse et de joie sur nous
51:17je suis très heureux
51:19de partir
51:21je suis triste de partir
51:23c'était il y a 15 jours devant 400 000
51:25personnes massées le long du chenal
51:27au sable de l'Aune, Corinne Boulot vous commentiez
51:29le départ pour l'équipe
51:31c'est toujours la même émotion
51:33pour les marins qui quittent leurs proches
51:35pour au moins 3 mois
51:37pour les marins et pour nous aussi
51:39je peux vous dire qu'en réécoutant
51:41Éric Bellion
51:43c'est vrai que j'en ai des frissons
51:45encore une fois dans le sillage des Jeux Olympiques
51:47où le public
51:49s'était passionné
51:51là on a retrouvé des sourires
51:53parce qu'il y a 4 ans c'était un départ
51:55à huis clos au sable de l'Aune
51:57et une arrivée à huis clos aussi
52:01oui effectivement
52:03et donc là il y a eu une envie de retrouver
52:05ce moment là
52:07et c'est formidable
52:09dans un stade quasiment
52:11on parlait du stade de foot tout à l'heure
52:13mais ce chenal des sables d'Aune
52:15offre un truc incroyable
52:17qu'est-ce qu'il dit le public à ces hommes, à ces femmes
52:19qui partent comme ça 3 mois
52:21mais parce qu'il y a cette notion d'aventure
52:23de dire ils vont dans des endroits
52:25que nous on ne connait pas et ils vont nous le faire vivre
52:27parce qu'aujourd'hui les moyens de communication le permettent
52:29justement
52:31ils envoient des vidéos, du son
52:33le son du large c'est incroyable
52:35vous avez vu son émotion
52:37parfois des larmes, des cris
52:39de joie
52:41et tout cela
52:43la course au large le permet et le Vendée Globe en particulier
52:45qui est un tour du monde en solitaire
52:47justement près de 2 semaines plus tard
52:49alors qu'il pointe en milieu de classement
52:51on va prendre des nouvelles d'Eric Bélion
52:55ah ça va bien
52:57je suis très très heureux d'être en mer
52:59l'émotion du départ est passée
53:01la tristesse que je
53:03pouvais ressentir
53:05vraiment au début de la course
53:07les 3 premiers jours
53:09où j'étais vraiment triste de quitter ma famille
53:11et il y avait toute l'appréhension
53:13de la montagne que je m'apprêtais à monter
53:15tout ça est derrière moi
53:17moi je suis vraiment un marin
53:19donc quand je suis en mer
53:21j'ai vraiment l'impression d'être à la maison
53:23je me sens vraiment bien sur mon bateau
53:25et tous les jours j'ai un spectacle incroyable
53:27de la nature
53:29des beaux couchers de soleil
53:31des levées de lune incroyables
53:33et puis je m'amuse beaucoup avec mon bateau
53:35à faire des petits réglages
53:37à bricoler dessus
53:39c'est un bonheur simple mais que j'adore
53:41absolument sublime
53:43ces images
53:45qu'est-ce que cela vous inspire Laurent Laffont
53:47ces aventuriers de l'extrême
53:49parce que là il était dans des conditions à peu près agréables
53:51c'est de l'admiration
53:53on est tous admiratifs de ce qu'ils font
53:55surtout qu'ils sont très nature
53:57c'est pas des gens formatés
53:59on voit bien dans leur façon de s'exprimer
54:01l'émotion du départ
54:03une certaine sérénité aujourd'hui
54:05tout ça est d'une grande sincérité
54:07c'est pour ça qu'il y a un engouement très fort
54:09Vendée Globe tout le monde suit
54:11même ceux qui n'ont jamais mis les pieds sur un voilier
54:13qui ne savent pas très bien sur le plan sportif
54:15d'ailleurs comment fonctionne la course
54:17mais il y a une adhésion
54:19moi je voudrais souligner
54:21comme on est au Sénat c'est quand même aussi
54:23le résultat de l'engouement d'un territoire
54:25d'ailleurs ça s'appelle le Vendée Globe
54:27ça porte le nom du département
54:29et il y a
54:31dans ce département quelque chose qui s'est fait
54:33autour de cette course
54:35qui fait qu'aujourd'hui on en parle partout
54:37bien au-delà du département de la Vendée
54:39à la 10ème édition
54:41400 000 personnes
54:43au Sape d'Olonne
54:45moi je veux revenir
54:47sur la notion de sport
54:49et de compétition
54:51les gens suivent le classement
54:53au-delà de ceux qui jouent de façon virtuelle
54:55à faire la course
54:57ils sont près de 700 000 quand même
54:59à jouer sans virtuel regatta
55:01ça fait du monde qui tente d'être aussi bon
55:03depuis son jardin
55:05est-ce que c'est encore du sport ?
55:07est-ce qu'il y a cet esprit de compétition ?
55:09pour parler des regattes
55:11je pense qu'il n'y a peut-être
55:13que le cyclisme qui peut être comparé
55:15à ce sport-là en termes de
55:17limites physiques et psychologiques
55:19sur la durée
55:21c'est honnêtement surhumain
55:23ce que ces hommes
55:25et ces femmes accomplissent
55:27moi qui suis un gros dormeur à faire des tronches de 20 minutes
55:29toutes les 3 heures
55:31moi je suis assez
55:33béotien dans ce sport-là
55:35mais ce qui doit à mon avis
55:37au-delà de la concentration
55:39à maintenir
55:41c'est de vaincre les angoisses
55:43d'essayer de dormir
55:45le terme paraît absurde mais d'essayer de trouver le sommeil
55:47en mer sur une tronche de 20 minutes
55:49au milieu de l'océan
55:51les plus aguerrisés
55:53ils sont habitués
55:55et ils ont des alarmes pour les réveiller
55:57c'est absolument nécessaire
55:59et d'ailleurs j'ai une alarme qui sonne
56:01pour me dire qu'on va remercier
56:03on va remercier
56:05très chaleureusement Eric Bélion
56:07et toutes les équipes
56:09qui rendent possible ces échanges
56:11qui sont dans des conditions extrêmes
56:13merci aux équipes d'Eric Bélion
56:15merci aux équipes de Public Sénat
56:17nous retrouverons Eric Bélion au fil des éditions
56:19de sport etc. pour prendre
56:21de ces nouvelles pour nous quitter
56:23nous allons rester au large avec cette exposition
56:25consacrée à la course autour du monde en solitaire
56:27au musée national de la marine
56:29c'est à Paris jusqu'au 26 janvier prochain
56:31pour vivre le Vendée Globe
56:33comme si vous étiez
56:35les images sont absolument sublimes
56:37merci beaucoup à tous les 4 d'avoir été
56:39et 2025 l'année des océans
56:41l'année des océans mais c'est l'occasion d'aller voir
56:43cette exposition encore plus au musée de la marine
56:45merci à tous les 4
56:47merci à vous de nous avoir suivis
56:49on se retrouve très rapidement pour un nouveau numéro de sport etc.

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