Regardez Lenglet-Co du 28 janvier 2025.
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00:00RTL Matin
00:02Et bientôt 7h40 sur RTL L'Angléco, avec vous François Langley.
00:06Et François, les chiffres du chômage ont donc été publiés hier et ils ne sont pas bons du tout.
00:11Plus 3,9%, ça représente 147 000 demandeurs d'emploi de plus au quatrième trimestre de 2024.
00:19C'est l'équivalent d'une ville comme Le Mans ou encore Clermont-Ferrand.
00:24Oui, si on prend le nombre de chômeurs total en France, hors Mayotte,
00:28à la fin 2024, 3 138 200.
00:32Ce sont les catégories A, c'est-à-dire les gens qui n'ont pas de travail,
00:35qui sont disponibles pour en avoir un et qui en cherchent un, c'est la vraie mesure du chômage.
00:39Ça représente, vous l'avez dit, une augmentation de 3,9% sur le trimestre, 3,5% sur un an.
00:45C'est la plus forte augmentation depuis le confinement, qui est évidemment une période exceptionnelle.
00:49Alors on avait un peu perdu l'habitude du chômage, vous l'évoquiez.
00:52Qu'est-ce qui explique ce retour brutal ?
00:55D'abord, la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:57Oui, bien sûr, intervenue quelques mois plus tôt, et l'incertitude qu'elle génère.
01:00Hier, je voyais un chef d'entreprise, grosse entreprise, qui fait 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires,
01:05qui me disait « Tous mes clients ont instantanément arrêté tous leurs projets » au moment de la dissolution.
01:12En fait, ça se paye par de l'instabilité politique, qui elle-même coûte au budget d'un côté 12 milliards d'euros, nous a dit Madame Vautrin,
01:19en croissance en moins aussi, et évidemment en emplois non créés ou détruits.
01:24J'imagine que la conjoncture européenne a aussi un peu joué ?
01:27Oui, bien sûr, bien sûr.
01:28Même si jusqu'ici la France déjouait ce mauvais climat, en affichant une activité un peu supérieure à celle de l'Allemagne,
01:36on avait réussi à faire progresser l'emploi plus vite que l'activité.
01:40Désormais, France et Allemagne sont tous les deux collés à zéro.
01:43Et si on regarde dans le détail, quelles sont les catégories de Français qui ont le plus subi cette remontée du chômage ?
01:47Alors, c'est intéressant, ça se concentre sur les moins de 25 ans, plus 8,5% sur un trimestre, énorme,
01:54et ça frappe surtout les femmes, les jeunes femmes.
01:57C'est probablement lié à la réduction annoncée des aides pour l'embauche de jeunes, l'apprentissage notamment.
02:02Les régions qui sont le plus touchées, ce sont les régions les plus dynamiques.
02:06C'est-à-dire, c'est l'Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays-de-Loire.
02:10En fait, ce sont les moteurs de l'activité française qui sont à l'arrêt.
02:13Bon, mais si on dézoome un tout petit peu, si on regarde la photo plus large,
02:16est-ce qu'il y a de quoi remettre en cause la forte embellie qu'on a quand même connue ces dernières années sur le chômage ?
02:21Vous savez, il n'y a pas de victoire définitive sur le chômage.
02:23Tout événement, international ou national, la dissolution, peut remettre en cause l'amélioration.
02:29Bon, maintenant, tout n'est pas perdu. Les réformes du marché du travail qui ont été faites par Hollande, par Macron,
02:35elles retrouveront leur utilité quand le climat sera meilleur.
02:38Mais c'est vrai que, dans votre question, il y avait implicitement l'idée que cette embellie était exceptionnelle.
02:43Il ne faut pas la surestimer non plus, cette embellie.
02:46Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
02:47Au mieux de l'embellie, on n'a jamais fait que retrouver le niveau de chômage que nous avions entre 2005 et 2007,
02:53à la fin de Chirac et au début de Sarkozy, 7%.
02:56On était à l'époque en dessous de l'Allemagne en chômage.
03:00Quand on regarde les chiffres, on voit que la France, entre l'élection d'Emmanuel Macron et la fin 2024,
03:06a perdu 2 points de chômage, passant de 9,6 à 7,6%.
03:11Sur la même période, la moyenne de la zone euro fait beaucoup mieux que nous.
03:16Elle perd presque 3 points.
03:18Le chômage français n'est donc malheureusement pas vaincu.
03:21Merci beaucoup, François.