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En tournée dans toute la France pour son one-man show "Stand alone", l'humoriste Philippe Lellouche est l'invité d'Amandine Bégot et Thomas Sotto.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 25 novembre 2024.

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Transcription
00:00L'invité du 9-10
00:02Le comédien Philippe Louche est l'invité d'RTL Matin, bonjour et bienvenue Philippe Louche !
00:06Bonjour !
00:07Bonjour !
00:07Vous êtes là parce que vous êtes en tournée dans toute la France avec votre seule enseigne qui s'appelle Stand Alone.
00:12Yes !
00:12Comme un peu seul sur scène.
00:14Comme un peu un mec qui va à Vegas après, oui.
00:16L'objectif !
00:18Vous êtes un habitué du théâtre et pourtant c'est la première fois que vous vous retrouvez seul sur scène. Pourquoi seul ?
00:23Parce que peut-être qu'il était temps en fait. Je me suis dit que j'avais l'âge pour parce que je commence à pouvoir faire des comparaisons.
00:31Et moi qui ai grandi dans les années 80, quand on compare les années 80 aujourd'hui, c'est le multiverse quand même.
00:36On est dans un autre monde et donc il y a moyen d'en rire beaucoup. Des fois de pleurer mais d'en rire globalement.
00:42C'est le choc des 50 ans ? Parce que vous répétez ça.
00:46Non mais pardon, c'est quand même le sujet du spectacle.
00:49Vous dites à partir de 50 ans, on peut se permettre plein de choses qu'on ne pouvait pas se permettre avant. C'est quoi une libération ?
00:56Probablement une libération.
00:58On a acquis un peu de métier et on se dit, puisque j'ai passé mon temps à essayer de faire rire les gens au travers de pièces de théâtre,
01:04je vais essayer d'y aller d'une manière plus frontale.
01:06Et puis il y a tellement de sujets. En général, moi quand je fais du théâtre, c'est un sujet qui m'énerve ou qui m'attriste.
01:10Et je le torture jusqu'à en trouver une dramaturgie.
01:13Là, il y a tellement de sujets qu'il fallait écrire 2000 pièces de théâtre.
01:17Donc je me suis dit, je vais faire un one man, ça va aller plus vite.
01:19Vous revenez donc sur vos souvenirs d'enfance, sur vos premières histoires de chœur,
01:23mais également sur vos névroses et vos coups de gueule, Philippe Lelouch.
01:26Qu'est-ce que vous aviez à expurger en fait ?
01:28Il y a besoin de se raconter, de se livrer, d'en donner un peu plus ?
01:31Non mais c'est l'idée de...
01:33J'ai le sentiment que plus on est personnel, plus on est universel.
01:36En réalité, plus on parle de soi, plus les gens se reconnaissent.
01:39Ça ne marche pas la triche dans notre métier.
01:42Donc à un moment, je me sers d'exemple, mais je vois bien que les gens se reconnaissent.
01:45Je parle de la disparition des slows qui m'attriste.
01:48Qui n'est pas attristé par la disparition des slows ?
01:50Non mais ça, ça ne vous attriste pas, ça vous agace.
01:54Vous y passez un long moment du spectacle.
01:56Oui, mais c'est un vrai combat.
01:58Si j'en ai, c'est l'écologie.
02:01Vous voyez, le féministe, moi c'est les slows.
02:03Bravo Philippe !
02:04Rendez-nous du Wimbledon.
02:06Il y a une vraie réflexion autour du slow.
02:09Vous expliquez, à l'époque, la fille avait trois fois la possibilité de nous dire non.
02:13Il y avait presque une réflexion sur le consentement.
02:15Mais c'est exactement ce que je dis.
02:17Si j'étais féministe, je rendrais le slow obligatoire.
02:19Mais non, parce qu'il y a des mecs aujourd'hui, on le voit bien, qui ne comprennent pas ce que ça veut dire non.
02:23C'est dramatique.
02:24Un mec qui a connu le slow, lui, il sait ce que ça veut dire non.
02:27Donc il y a un acte politique.
02:29Vous le dites assez sérieusement.
02:31Mais je le pense !
02:33Le non, il peut être très long, 7 minutes d'hôtel californien.
02:36Non, il y a trois fois non.
02:37Avant, quand tu l'invites à danser.
02:39Après, quand elle est dense, quand tu lui demandes de se resserrer, elle peut être repoussée.
02:42Non, je ne veux pas.
02:43Il y a juste la danse qui m'intéresse.
02:44C'était bizarre.
02:45Et troisième truc, c'est qu'au moment de l'embrasser, elle pouvait te dire non.
02:49Il y avait trois possibilités de non avec une seule et même fille.
02:51Je savais qu'elle me disait trois fois à chaque fois.
02:54Il y a un truc que vous ne regrettez pas du tout, c'est les cours de flûte à bec à l'école.
02:57Ça vous a traumatisé, ça ?
02:59Ça m'a traumatisé.
03:00Moi, je détestais.
03:01Depuis 1934, ils ont arrêté, je crois, il y a 2-3 ans.
03:04Mais de 1934 à 2020, la flûte est obligatoire.
03:08Qui est le connard qui s'est dit qu'à un moment, la flûte allait intéresser les beaux ?
03:12C'est-à-dire que c'est l'instrument le moins intéressant du monde.
03:15Personne n'a des disques de flûte chez lui.
03:17On n'écoute pas de la flûte.
03:19Je ne comprends pas.
03:20Vous savez qu'on a trouvé un extrait de Still Loving You à la flûte ?
03:24Non.
03:28Déjà, dès le départ.
03:32C'est horrible.
03:33C'est incroyable.
03:35Il n'y a pas un moment où on se dit que c'est sympa la flûte.
03:37C'est génial.
03:38Surtout les profs de flûte à bec, ils sont hyper sévères.
03:41Comme si c'était très grave de rater une note à la flûte.
03:43Thomas, il faut s'interroger sur la motivation de cette personne.
03:46À quel moment tu te dis que tu vas être prof de flûte ?
03:48C'est-à-dire que tu as tout raté dans ta vie.
03:50Non, c'est l'épreuve de musique et c'est hyper important.
03:53Prof de musique, c'est une chose.
03:55Prof de flûte, c'en est une autre.
03:57Et vous dites quelque chose d'assez juste.
04:00On apprend la flûte à bec, mais on n'apprend pas les gestes de premier score, par exemple.
04:03Je dis aux gens qui sont dans la salle, en général, qui ont plus de 40 ans,
04:06c'est formidable parce que si ce soir, il y en a un de nous qui fait un malaise
04:09et vu la moyenne d'âge, il y a des possibilités,
04:11on ne va pas être nombreux à pouvoir le sauver,
04:13mais on peut tous jouer de la flûte.
04:14Ce qui est quand même vraiment sympa.
04:16Si tu fais du bouche-à-bouche comme tu joues de la flûte à bec, tu es en merdère.
04:21Il y a une phrase célèbre de Desproges,
04:23on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui,
04:25l'époque est un peu compliquée, elle est un peu tendue.
04:28Est-ce que pour vous, sur scène, ça se ressent ?
04:31Ça se traduit comment ?
04:32Est-ce qu'il y a des sujets où vous vous dites
04:33parce qu'ils vont se mettre sur la figure ?
04:34Non, je m'en fous.
04:36Je pense que l'essentiel, c'est d'être ce qu'on est
04:40et de dire la vérité et d'être drôle.
04:42On n'a qu'un objectif quand on monte sur scène,
04:44c'est d'être drôle.
04:45Il y a rien qui m'emmerde plus que les humoristes qui me font la morale.
04:49Je n'ai pas du tout envie de ça.
04:51D'abord, Molière, pour citer un illustre,
04:54disait qu'au théâtre, toute morale directe est à prescrire.
04:57Je crois qu'il a raison.
04:58On est là pour faire rire.
04:59Quand la vanne est réussie, souvent ça fait réfléchir les gens, donc tant mieux.
05:02Mais non, je ne crois pas qu'il y ait de sujet de censure.
05:05En tout cas, moi, je n'en ai pas.
05:07Vous parlez aussi de la mort dans ce spectacle.
05:08On écoute un extrait.
05:09J'aimerais bien avoir une mort qui a de la gueule.
05:12Une mort qui ressemble un peu à ma carrière.
05:15Vous voyez ce que je veux dire ?
05:17Ça me ferait chier que les gens lisent dans le Times
05:23Philippe Lelouch mort à 94 ans d'insuffisance respiratoire
05:27à les pattes de Colmar.
05:29Tant est que les gens lisent dans le Washington Post,
05:32mort tragique de Philippe Lelouch d'overdose
05:37en sortant d'une boîte trans à New York.
05:42Sincèrement, vous préfériez avoir une mort un peu spectaculaire ?
05:45Ah oui, si on s'est fait chier.
05:48Ici, on n'a pas fait tout ça pour avoir une mort minable.
05:52Est-ce que c'est minable de mourir à 99 ans dans un Ehpad ?
05:57Oui, c'est relou.
05:58C'est relou.
06:00Vraiment, il y a un truc relou.
06:04Ou alors, une mort très douce.
06:05On s'endort, on fait bonne nuit.
06:07Ça vous rapproche le visoire avec le spectacle d'Advidame.
06:09Je crois que tous les humoristes, comme tous les artistes,
06:12la mort, obligatoirement, est un thème qui nous intrigue et nous inspire.
06:16Vous parlez aussi de votre père Claude, car oui,
06:18Philippe Lelouch est le fils de Claude Lelouch.
06:20Oui, c'est incroyable, mais oui.
06:21Moi, je ne le savais pas.
06:23J'ai raconté de la merde avec ça.
06:25J'ai raconté beaucoup de merde.
06:26J'en parle.
06:27Pendant les slow, je racontais ça.
06:28Ce n'est pas le même, évidemment.
06:29Ce n'est évidemment pas le même.
06:31J'ai beaucoup raconté à Claude.
06:32J'ai fait trois films avec Claude Lelouch.
06:34À chaque fois, je lui raconte tout ce que j'ai inventé sur le fait que ce n'est pas mon père.
06:39Par exemple, j'ai sauté six mois d'armée.
06:41J'ai fait l'armée grâce à ça.
06:44J'avais été voir un psy.
06:45Parce qu'à l'époque, il n'y avait pas Internet.
06:47Il n'y avait pas possibilité de vérifier.
06:49Et tout le monde, étant le fils de Claude Lelouch,
06:50ça, c'était sur mes papiers.
06:51Tout le monde pensait que j'étais le fils du metteur en scène.
06:53J'avais été voir un psy.
06:55Il faut vraiment me donner du repos.
06:56Parce que j'ai voulu faire comme tout le monde.
06:58Je jouais très bien le fils de vedette.
07:00Et ils n'arrêtent pas de me demander des invites de cinoche.
07:03J'en peux plus.
07:04Et le mec me mettait ce qu'on appelait des P.A.T.C.
07:06Donc, chaque semaine, j'allais voir un psy qui était très gentil et qui me mettait au repos.
07:09Et ça me permettait de faire autre chose.
07:11Ah oui, complètement.
07:13Philippe Lelouch, on le disait, dans ce spectacle, vous listez tout ce que vous regrettez.
07:16Les slow, on en a parlé.
07:18Là, vous nous parlez.
07:19À l'époque, il n'y avait pas Internet, etc.
07:20Vous ne l'aimez pas, votre époque ?
07:22Non, je ne l'aime pas trop.
07:24Non, à la question sous-jacente, que je devine, est-ce que c'était mieux avant ?
07:27La réponse est oui, définitivement.
07:30Moi, j'ai grandi dans une jeunesse où il y avait la lettre.
07:35Je parle par rapport aux années 80.
07:37C'est-à-dire à l'époque de Touche pas à mon pote, où j'avais l'impression que tout le monde s'aimait
07:40et que la différence n'existait plus.
07:42Et j'étais convaincu que ça y est.
07:43On avait passé une porte qui était la porte vers le futur magnifique.
07:47Et encore plus en 89, quand le mur de Berlin est tombé.
07:49Bon, on s'est gouré, voilà.
07:51On l'a pris sur la figure, le mur de Berlin, finalement.
07:53On a parlé de votre père.
07:54Votre frère, évidemment, Gilles Lelouch, c'est l'amour ouf.
07:57On ne vous a jamais vu ensemble, non ?
07:59On a fait un court-métrage ensemble, il y a des années.
08:03Un petit court-métrage, mais qui avait bien marché.
08:07On ne peut pas dire qu'on a une grosse carrière cinématographique en commun.
08:10C'est une volonté de ne pas y aller ou il n'y a pas eu l'occasion ?
08:12Vraiment, il n'y a pas eu l'occasion.
08:13Ce n'est pas du tout une volonté.
08:14Non, on s'entend très bien avec mon frère.
08:16On se fait des commentaires l'un l'autre sur ce qu'on fabrique.
08:19Mais c'est vrai qu'il n'y a pas eu...
08:20En même temps, ce serait difficile de nous faire jouer autre chose que deux frères.
08:24Unis par votre père, Claude Lelouch ?
08:26Oui, il y a pensé, Claude.
08:28Claude y a pensé, oui.
08:29Il dit, ce serait magnifique.
08:30Peut-être.
08:31Peut-être, ça arrivera un jour, j'espère.
08:32Le spectacle s'appelle Stand Alone.
08:34En tournée en toute la France.
08:35Le 30 novembre à Nogent-sur-Marne.
08:36On sera à Morges le 5 décembre.
08:38À Marseille le 7.
08:39À Angers le 17.
08:40À Bordeaux le 19.
08:4425.
08:45Aix-les-Bains, Besançon, Arges-la-Sumer, etc.

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