[#LeCanapéRouge] Serge Maurice Mabiala, député de la Transition
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00:00Mesdames, Messieurs, bienvenue dans le canapé rouge de Gavan Media Time.
00:20Aujourd'hui, nous recevons l'honorable Serge Maurice Mabiala, député de la Transition,
00:26secrétaire général du Rassemblement Héritage et Modernité, ancien ministre, ancien directeur
00:32de cabinet adjoint du Président de la République, homme d'expérience, figure incontournable
00:36de la scène politique gabonaise.
00:38Monsieur Mabiala, bonsoir.
00:39Bonsoir.
00:40Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:42C'est moi.
00:43Nous allons aborder avec vous les grands enjeux de la Transition, les leçons tirées du
00:48référendum du samedi 16 novembre 2024 et l'avenir de votre parti, le Rassemblement
00:53Héritage et Modernité.
00:54Comme il est de tradition dans notre programme, la première question que nous allons vous
01:00poser, c'est de savoir comment vous portez au lendemain de ce feuilleton qui a eu son
01:08apogée par le référendum du 16 novembre 2016.
01:11Tout d'abord, je voudrais vous remercier de m'accueillir dans votre studio.
01:16Comment je vais, puisque vous m'avez posé la question ? Je vais très bien par la grâce
01:22de Dieu et je suis particulièrement heureux que tout cela ait cessé au soir du 16 novembre
01:30et particulièrement satisfait du résultat auquel nous sommes parvenus au terme de cette
01:37élection.
01:38Député élu du 1er arrondissement de la commune de Mouila, puis nommé aux mêmes fonctions,
01:44vous êtes resté relativement discret depuis le début de la Transition malgré les bouleversements
01:50politiques de ces 14 derniers mois.
01:52Qu'est-ce qui justifie ce retrait apparent ?
01:55Eh bien, si vous permettez la métaphore, sur le règne politique gabonais, nous n'avions
02:02plus d'adversaire puisque notre adversaire, en tout cas son régime, s'était effondré
02:07à la suite du coup de la libération pour certains, du coup d'État pour d'autres et
02:13du coup d'État démocratique pour moi.
02:15Pourquoi coup d'État démocratique ? Tout simplement parce que l'intervention des militaires
02:20était sollicitée par tous les Gabonais qui attendaient donc que l'armée prenne ses responsabilités
02:27devant la situation politique, économique et sociale du pays qui était devenue chaotique.
02:34Alors, je suis donc resté l'arme en pied parce qu'il était décent de garder une
02:40certaine distance, une certaine pondération.
02:43De nouvelles autorités se mettaient en place, elles ne pouvaient pas être tenues pour comptable
02:49des errements du passé, donc il était de bon aloi que de s'abstenir, n'est-ce pas,
02:55de porter la charge ou les assauts politiciens comme nous l'avons fait par le passé.
03:01Donc j'ai cru devoir observer, attendre et je crois que depuis que les nouvelles autorités
03:08déroulent leur programme, il y a de nombreuses raisons d'en être satisfaits.
03:14D'accord.
03:15Analysons maintenant le référendum constitutionnel qui a eu lieu le samedi 16 novembre dernier,
03:23sans revenir sur les débats qui l'ont précédé.
03:26Quel regard portez-vous sur ce texte de manière globale et sur les implications pour la vie
03:32politique, économique et sociale du Gabon ?
03:35J'ai d'abord envie de vous dire, si vous permettez, de redéfinir ce que c'est qu'une
03:39constitution.
03:40La constitution c'est l'organisation d'un pouvoir, un pouvoir public, qui est fragmenté
03:45entre un pouvoir législatif, un pouvoir exécutif et un pouvoir judiciaire.
03:51Le premier édicte ou tout au moins propose ce que la population, le peuple veut, le
03:57deuxième exécute la volonté du plus grand nombre et le troisième s'assure que les
04:02règles qui ont été mises en place et qui sont en rigueur sont bien respectées et
04:07notamment que les droits fondamentaux et les libertés fondamentales des Gabonais sont
04:13respectées.
04:14Cette constitution donc satisfait déjà à cette première condition.
04:18On peut observer aussi que les pouvoirs sont bien séparés, il y a un pouvoir législatif,
04:23un pouvoir exécutif et un pouvoir judiciaire.
04:27On peut constater que ces pouvoirs sont équilibrés puisque le président de la République a la
04:32possibilité, a la faculté d'issue de l'Assemblée quand celle-ci a la prérogative de démettre
04:42de ses fonctions.
04:43On observe aussi dans cette constitution des dispositions concernant les collectivités
04:49locales.
04:50Nous avions un vrai souci de développement au niveau local, au niveau territorial.
04:55Notre pays est sous-administré et mal administré, il faut le dire, il faut qu'on se dise les
05:01choses.
05:02La constitution, par exemple, prend bien en compte cette préoccupation qui est une harlaïsienne
05:09déjà depuis près de 40 ans.
05:11Désormais, il va y avoir un partage de compétences entre l'échelon central et les collectivités
05:17locales.
05:18Les compétences seront précisées, des moyens conséquents seront mis à contribution, qu'ils
05:23soient humains, qu'ils soient matériels, qu'ils soient financiers, afin que les interventions
05:27locales de proximité répondant aux attentes des populations soient réalisées et que
05:34donc la demande politique qui s'exprime sur les territoires, qui est protéiforme, soit
05:42satisfaite.
05:43Et dans ce texte, je ne vois pas de disposition qui soit contraire à l'exercice, à la jouissance
05:50des droits fondamentaux, des libertés fondamentales.
05:53C'est pour ça que j'ai appelé à voter dans le camp du oui, n'est-ce pas, au soutien
06:00de ce projet de constitution.
06:03Très bien, mais que répondez-vous à ceux qui disent, pour ne pas le citer, M.
06:11Guillou Bitoutou Gelsen, qui dit que lorsqu'un policier vous arrête dans la rue, son chef,
06:18qui est le chef suprême des armées, c'est le président de la République, lorsque vous
06:22êtes traduit en justice devant un tribunal, le chef de la justice, c'est le président
06:28du conseil supérieur de la magistrature, et lorsque vous vous rendez dans une administration,
06:33c'est bien entendu le président de la République qui est encore votre chef, puisque avec la
06:37nouvelle constitution qui rentrera en vigueur très prochainement, il est aussi le chef
06:41de l'administration.
06:42Si le président de la République assure la présidence du conseil supérieur de la magistrature,
06:47il n'est pas le chef du magistrat, contrairement à ce qui se dit.
06:51Nous avons reçu l'ordre des avocats, ainsi que de nombreux magistrats, que nous avons
06:57interrogés sur la question de l'indépendance de la justice, qui est une question importante,
07:01n'est-ce pas ? Et tout le monde s'accorde pour dire que la question de la présidence
07:06du président de la République à la tête du conseil supérieur de la magistrature n'est
07:11pas un facteur bloquant, pour que celle-ci fonctionne de manière satisfaisante.
07:18Donc dire que le président de la République empêche la justice d'être efficace est une
07:24erreur.
07:25Du reste, en France, le président de la République est le président du conseil supérieur de
07:29la magistrature, à ma connaissance, et je ne crois pas que ce soit pertinent.
07:35D'accord.
07:36Vous avez été très actif en tant que membre de la coordination nationale pour le Oui dans
07:41le premier arrondissement de Mouila.
07:42Comment avez-vous vécu ces moments d'échange avec les populations, et quel était le fond
07:48du message central que vous partagez ?
07:50Très très bien, parce que j'ai été très heureux de retrouver… Vous savez, Mouila,
07:55c'est une petite commune, et mon arrondissement, bien que ce soit, en termes de poids politique,
08:02le siège le plus important de la province d'Angoulier, tout le monde connaît tout
08:06le monde, en définitive.
08:08Nous avons eu des discussions qui avaient une tonalité familiale.
08:11Il a fallu expliquer aux communautés, aux cadres, aux habitants, qu'est-ce que c'était
08:18qu'une constitution, en des termes simples, parce que ce n'est pas toujours si simple
08:22en zone rurale.
08:23Il a fallu donc leur expliquer les avancées de ce texte, n'est-ce pas, l'intérêt
08:31qu'il y avait à le voter, et l'intérêt pour notre pays qu'il y avait à voter ce
08:36texte, parce qu'il apporte, parce qu'il garantit la stabilité, il promet du moins
08:41la stabilité politique dans notre pays.
08:43Et la question de la stabilité politique est une question centrale, elle est centrale
08:48en ceci que nous ne pouvons pas développer ce pays qui a autant de potentiel si, sur
08:54le plan politique, nous n'avons pas réglé, n'est-ce pas, l'ordonnancement institutionnel.
08:59C'est ce que le Président de la République, le CTRI, les gabonais qui y ont… de nombreux
09:04gabonais qui y ont été associés, se sont attelés de faire.
09:08Aujourd'hui, nous avons donc un projet de texte qui a été approuvé par la majorité
09:12écrasante des gabonais, nous ne pouvons que nous en réjouir.
09:15Donc, ça a été un moment de pédagogie, de proximité, même si la campagne fut ardue,
09:23mais nous avons pris beaucoup de plaisir, et dans un esprit patriotique, à expliquer
09:29à nos proches, aux habitants, n'est-ce pas, l'intérêt qu'il y avait à soutenir
09:34donc ce projet de constitution.
09:37Est-ce que vous avez eu le sentiment que les gabonais que vous avez rencontrés pendant
09:41la campagne avaient un intérêt pour ce projet de révision ?
09:46Vous savez, ce que les gabonais veulent, c'est la paix dans leur pays.
09:50Ils veulent la stabilité du Gabon, ils veulent le progrès.
09:55Et ils considèrent qu'ils s'étonnent de ce que le Gabon est, le Gabon soit un pays
10:03sous-développé, c'est pour eux une énigme, n'est-ce pas, parce que le Gabon a un potentiel
10:08considérable, on voit bien les gisements miniers, on voit bien les gisements d'hydrocarbures,
10:15on voit l'eau, on voit le potentiel forestier, on voit l'ouverture de 880 km sur l'Atlantique,
10:25le pays n'est pas un pays enclavé, Napoléon disait que la prospérité des nations se
10:30trouve dans leur position géographique.
10:32Au nord du Gabon, nous devrions nous ouvrir sur un marché de près de 240 millions d'habitants
10:41si on cumule les populations du Nigeria et celles du Cameroun, d'où l'intérêt de
10:47créer une zone franche, à mon sens, une zone d'exception fiscale dans la région
10:51du Walentem et notamment habitable.
10:53Et dans le sud, dans la région de la Nyanga, la province de la Nyanga, nous avons tout
11:00intérêt à créer une autre zone d'exception fiscale qui, elle, permettrait d'attirer
11:06des opérateurs économiques qui produiraient pour le marché qui est à proximité, c'est-à-dire
11:11les 140 millions d'habitants, quand vous prenez en compte les 96 millions de la RDC,
11:17les 7 ou 8 millions du Congo-Brasaviv et les 30 à 40 millions de l'Hongole.
11:22Donc, ce n'est pas un petit pays, c'est un pays qui a énormément d'atouts.
11:28Vous observerez par exemple que cette ouverture sur la mer ne nous est pas profitable.
11:32On voit des bateaux partout, on ne voit des chantiers navals nulle part.
11:36Nous avons énormément à faire pour développer notre pays, notamment en matière des infrastructures,
11:44des infrastructures de communication, des infrastructures énergétiques.
11:48La centrale de Phae 2 est un vrai problème, est un vrai souci et répond à une attente,
11:55une attente industrielle, une attente de développement.
11:59Le barrage des chutes de l'impératrice aussi.
12:03Et comme vous, j'ai entendu que les nouvelles autorités envisagent de faire construire,
12:10de passer un accord avec la Chine pour faire construire un barrage de 600 MW, je crois, dans la zone de Bouy.
12:17Voilà donc des investissements qui sont considérables, des infrastructures qui exigeront des investissements considérables.
12:24Le Gabon, à lui seul, ne peut pas, nous ne pouvons pas, à nous seuls, traiter cette question-là, mobiliser les ressources nécessaires.
12:31En revanche, il nous faut travailler sur des complémentarités, n'est-ce pas ?
12:35De nombreuses complémentarités.
12:37Et pour que nous puissions précisément mobiliser des hommes, des femmes, des investisseurs étrangers
12:45pour nous accompagner dans notre aventure de développement, il nous faut de la stabilité.
12:49Il nous faut que les institutions soient stables, il faut qu'elles soient crédibles,
12:54il faut que le régime soit reconnu de tous.
12:57Voilà. Et donc, je me réjouis de ce que ces efforts-là soient en cours et soient menés par les autorités actuelles.
13:06D'accord. Avec un plébiscite de 11,80%, le Ouïe a dominé,
13:13traduisant une forte adhésion au projet de révision constitutionnelle initié par les autorités en place.
13:19Quelle analyse faites-vous de ce résultat ?
13:22Ce score traduit-il selon vous la volonté réelle des Gabonaises et des Gabonais à tourner la page et à aller de l'avant ?
13:29Oui. Je le dis vraiment sans hésiter. Je le dis avec conviction. Je le dis avec certitude.
13:35Oui, les Gabonais veulent tourner la page.
13:37Et à mon avis, ce pourcentage ne reflète pas suffisamment le mouvement,
13:45l'adhésion qui s'est manifestée en faveur de ce projet de texte.
13:51Parce que 91% ne prend pas en compte le taux d'abstention, n'est-ce pas ?
13:56Et peut-être va-t-on en parler, mais je pense que d'une façon, globalement,
14:01d'abord, c'est un résultat plus que satisfaisant et qui témoigne de l'adhésion totale des Gabonais à ce projet de constitution.
14:12D'accord. Malgré ce résultat, le taux d'abstention est estimé à 46,46%
14:20et qu'il reste préoccupant. Comment expliquez-vous ce chiffre élevé ?
14:24Et quelle leçon doit-on en tirer pour l'escruter à l'avenir ?
14:28D'abord, je dois vous dire que l'abstention n'est pas préoccupante.
14:32C'est une expression que vous utilisez. Vous en avez la paternité.
14:36Mais l'abstention n'est pas préoccupante dans notre pays parce qu'il faut bien en comprendre le phénomène.
14:42Les abstentionnistes sont ceux qui ne votent pas, n'est-ce pas ?
14:47Et tout part de la liste électorale. Sur cette liste électorale, la perfection n'est pas toujours de mise
14:54parce qu'au sein de la liste électorale figurent des défunts.
14:58Lorsqu'un des proches à vous vienne à disparaître, vous n'en prenez pas son acte de décès
15:03et vous vous précipitez dans une mairie ou au ministère de l'Intérieur pour l'expurger de la liste électorale.
15:10Donc ils figurent toujours sur la liste électorale. Et on prend en compte les défunts dans les statistiques électorales.
15:18Ensuite, vous avez un deuxième groupe qui, à tort ou à raison, font preuve d'incivisme.
15:23Ce sont ceux qui, parmi nos compatriotes, estiment qu'il y a des intempéries, il pleut, donc ils ne peuvent pas aller voter.
15:30D'ordinaire, ils sont transportés par les candidats. Ils ne peuvent pas aller voter.
15:36Il y en a qui disent, parce qu'ils n'en ont pas l'habitude, moi je vais lire ce texte de 194, je crois, articles.
15:44Je ne vais en comprendre ni la lettre, ni l'esprit. Et il y en a, passez-moi l'expression, qui prêtent la liberté, quoi qu'il arrive, de ne pas voter.
15:55Donc tous ces gens qui votent avec leurs pieds, n'est-ce pas, font quand même, à tort ou à raison, peu ou prou, preuve d'incivisme.
16:05Si, comme je l'entends, comme vous l'avez sans doute entendu, les abstentionnistes renforçaient le camp du non,
16:13il aurait été facile, ils avaient la possibilité, n'est-ce pas, de le dire très clairement.
16:19Mais ils n'ont pas dit non. Ils n'ont pas dit oui non plus. Ils n'ont rien dit. Et qui ne dit mot, consent. C'est quand même évident.
16:31Donc, de ce point de vue, quand vous prenez les choses et vous les mettez bout à bout, en fait, la population des abstentionnistes,
16:40les défunts acceptés, renforcent davantage le camp du oui. Et le vrai taux, le vrai pourcentage qui exprime l'adhésion des Gabonais,
16:50l'adhésion massive des Gabonais à ce projet de texte, c'est le pourcentage connu des oui, auquel il faut ajouter le pourcentage des abstentionnistes.
17:01En réalité, les abstentionnistes ont bien plus travaillé en faveur du oui qu'ils ont travaillé en faveur du non.
17:06Ils n'ont jamais dit non. Ils n'ont jamais dit oui. Ils se sont abstenus. Mais qui ne dit mot, consent. C'est quand même bien connu.
17:14Je n'invente rien. Ils ont bien plus renforcé le camp du oui que celui du non.
17:21Ce n'est pas, en plus, je dois ajouter que ce n'est pas une force politique organisée, n'est-ce pas ? C'est des anonymes.
17:29C'est chacun qui décide de ne pas aller voter. Mais ce n'est pas une force politique qui est porteuse d'une demande politique, d'une revendication politique,
17:38plus ou moins ouverte, plus ou moins officielle. N'est-ce pas ? C'est un milieu où c'est une population interlope, d'une certaine manière. Voilà.
17:47Donc l'abstention, pour finir, ne constitue pas une préoccupation pour le politique que je suis et pour notre pays.
17:57Nous n'allons tout de même pas recommencer tout le processus que nous avons déroulé depuis... Quoi ?
18:04— Depuis mars. — Depuis mars. Simplement parce que quelques Gabonais ont refusé de répondre à une question qui leur avait été posée.
18:12La question était simple. Il ne s'agissait pas d'un scrutin uninomial. Ils n'avaient pas à choisir entre un ou entre plusieurs candidats.
18:22Ils devaient répondre à une seule question. Sous quel régime politique veulent-ils vivre avec leurs enfants ? C'est à cette question qu'ils devaient répondre.
18:33Quel est le régime politique de votre pays ? Quel est le régime politique que vous voyez pertinent pour le Gabon ?
18:42Certains ont dit non, l'ont rejeté. D'autres l'ont accepté. Et puis une troisième catégorie de Gabonais ont choisi de ne pas répondre à cette question.
18:54Mais encore une fois, je vous le dis, qui me dit mot consente. S'ils ne prennent pas de décision, eh bien ces décisions seront prises à leur place, de toutes les façons.
19:03La Constitution est un socle sur lequel ont bâti des lois et des règlements pour formuler des politiques publiques, pour donner forme, formaliser l'action publique.
19:19Vous pensez bien que les lois qui seront prises s'appliqueront à tout le monde, y compris aux abstentionnistes. Ils avaient donc tout intérêt à participer à ce scrutin.
19:30Ils n'avaient pas à voter avec leurs pieds. Voyez-vous, ils ont renforcé le camp du oui et ils ont desservi le camp du non.
19:39Mais ils prouvent par leur comportement que très majoritairement, les Gabonais ont approuvé ce texte constitutionnel.
19:48Et le pourcentage des oui est peut-être plus proche de 100% que l'on imagine, que le calcul semble nous le révéler.
19:59Certains analystes attribuent le fort taux d'abstention au fait que les Gabonais ne croient plus au bulletin de vote. Que leur répondez-vous ?
20:07D'abord, voter est une obligation, est un devoir citoyen. Et on peut comprendre que devant l'absence ou plutôt le manque suffisant d'État en matière d'intervention publique,
20:21surtout étant du territoire et partout ailleurs, certains Gabonais se détournent quelque peu ou soient déçus.
20:28Mais pour autant, cela ne justifie pas qu'ils s'abstiennent de remplir leur devoir citoyen, de participer à la construction de la démocratie et à la vie politique du pays.
20:38Cela ne peut pas être retenu et ne peut pas être accepté.
20:42Le réseau des observateurs citoyens, ROC, attribue justement à son tour le taux d'abstention à un manque d'éducation civique et à un désintérêt croissant pour la politique,
20:54la part des Gabonaises et des Gabonais. Partagez-nous cette analyse. Et selon vous, quelles actions pourraient être menées pour inverser la tendance ?
21:04La vie politique est nécessaire, la vie en société. Il peut se faire, il peut se trouver que la forme d'organisation politique qui était en vigueur dans le pays depuis il faut longtemps
21:17ait pu éloigner les Gabonais de l'intérêt de la chose publique. Je crois qu'avec cette nouvelle constitution,
21:27je crois que les libertés, la liberté de pensée, la liberté d'expression, la liberté de participer à la vie politique sont de nature à, comment pourrait-on dire,
21:44revaloriser un peu, ravaler l'image dans un sens positif de la classe politique. Je pense que de plus en plus, avec la libération de la parole, la libération de la pensée,
21:55de nombreux Gabonais s'intéresseront donc aux questions qui les concernent, aux questions publiques.
22:02D'accord. Jeudi dernier, au cours d'une conférence de presse que vous avez menée à votre siège de Montagne Sainte, vous avez appelé les Gabonaises et les Gabonais à l'unité
22:16et à faire désormais chemin ensemble à l'issue du référendum constitutionnel. Est-ce que vous pouvez revenir plus en profondeur sur le contenu de votre conférence de presse
22:28de manière briève pour ceux qui n'ont pas pu vous écouter ? Mon objectif était d'abord d'expliquer ce que c'est que la constitution pour ce qui est essentiel.
22:40Puis ensuite d'indiquer à nos compatriotes, qui constituent le groupe de personnes qui étaient opposées à ce texte, mais également ceux qui étaient en faveur du texte,
22:55qu'il n'y a pas deux catégories de Gabonais. Il n'y a que des Gabonais. Et que ceux qui soutenaient le non, comme ceux qui soutenaient le oui,
23:04travaillaient en fait à la réalisation du même objectif, c'est-à-dire la construction de notre pays. Nous avons eu des avis différents, nous nous sommes confrontés,
23:14nous avons été confrontés les uns aux autres, chacun avec ses arguments. Bon, maintenant, la démocratie avait rendu son verdict, les urnes avaient parlé,
23:25le résultat était sous nos yeux, l'heure n'était plus aux divisions, l'heure était au rassemblement de tous les Gabonais, que je salue, autant ceux qui ont soutenu le non
23:37que ceux qui ont soutenu le oui, que je félicite pour leur participation, pour les arguments, pour la pertinence de leur raisonnement, les uns comme les autres,
23:47et que maintenant, le temps du travail est venu. Nous devons mutualiser nos forces, additionner nos énergies pour trouver la voie que nous souhaitons pour notre pays,
23:59afin que celui-ci brille de mille feux, parce qu'il est promis au plus bel réussite. Donc c'est ça que j'ai voulu dire. Après l'élection, les Gabonais doivent se rassembler.
24:12Très bien. Autour du même objectif. Très bien. Abordons maintenant la question relative à votre formation politique, le Rassemblement Héritage et Modernité,
24:23qui est une voie importante sur l'échec et politique national. Quelle est aujourd'hui la position du RHM dans le cadre de la transition ? Quel rôle compte-t-il jouer dans l'accompagnement des réformes en cours ?
24:36Bon. Tout d'abord, je vous remercie de rappeler que nous avons une formation politique qui n'est pas des moindres, puisqu'elle est... C'était la deuxième force d'opposition, après les démocrates, à l'Assemblée nationale, n'est-ce pas ?
24:48En termes d'élus nationaux et en termes d'élus locaux. Maintenant, nous avons mené un combat, il y a quelques années, contre un ennemi commun dont le régime s'est effondré.
25:03Nous voyons s'installer de nouvelles autorités qui montrent la voie, qui déroulent une méthode. Nous en sommes satisfaits. Et nous voulons contribuer, accompagner, dans la mesure où on nous le demande, n'est-ce pas,
25:20les nouvelles autorités à réaliser le programme qui est le leur. Nous ne sommes pas hostiles à la transition, bien au contraire. Nous sommes favorables. Nous avons... Nous sommes restés l'arbre au pied parce que le ministre de l'Intérieur, lui-même,
25:33avait mis, passément l'expression, sous cloche l'activité des partis politiques. Et nous nous sommes soumis donc à cette instruction, parce que nous sommes disciplinés, parce que nous sommes un parti légaliste.
25:46Maintenant, le référendum est achevé, est arrivé à son terme. Nous sortons peu à peu de la transition. Nous sortons peu à peu de la transition. La vie politique devrait se normaliser dans les temps qui viennent.
26:02Les instances de direction, donc, du mouvement se réuniront et s'exprimeront sur l'action à mener, sur la stratégie à mener, sur l'avenir du mouvement. Car je dois vous dire qu'il y a toutes les raisons de croire qu'il va y avoir une récomposition de la scène politique, de la vie politique au Gabon, et des forces politiques, tôt ou tard, par la force des choses.
26:27Et je crois que plus tôt que tard. Donc nous avons là une réflexion à développer. Nous devons ensemble regarder s'il y a lieu de faire, prendre en compte la topographie des rapports de force et nous déterminer en fonction.
26:44D'accord. À l'approche des prochaines élections générales, comment le RHM se prépare-t-il pour renforcer son ancrage national et repondre aux attentes des citoyens ?
26:55Nous poursuivrons le travail que nous avons commencé, dans le champ de contraintes qui est le nôtre, c'est-à-dire enraciner notre partie, le faire connaître, développer des activités, et ensemble, avec les instances de direction du RHM, prendre les décisions qui s'imposeront à nous pour faire face à la nouvelle donne.
27:15D'accord. On conclut cet entretien. Quel message souhaiterez-vous adresser aux Gabonaises et aux Gabonais en cette période cruciale de la transition ?
27:23Je voudrais d'abord féliciter mes compatriotes pour leur courage, pour leur sagesse, pour leur pondération. Ils ont entendu les arguments en faveur du non, ils ont entendu les arguments en faveur du oui, et sur une ligne de crête, ils ont pris leur décision.
27:42Les urnes ont parlé, le verdict est connu de tous. Nous devons nous incliner respectueusement devant le résultat de cette consultation politique. Les Gabonais ont choisi la Constitution, le régime politique sous lequel ils veulent vivre. C'est leur régime politique.
28:02On n'a pas alors imposé un format préconçu, un format constitutionnel préconçu. Il n'y a pas de constitution universelle. Ça n'existe pas. On n'a pas alors imposé tel ou tel type. Et du reste, on a bien vu que depuis 1960, toutes les constitutions qui nous ont été recommandées, qui ont été écrites dans l'ordre, n'ont pas fonctionné. La première d'entraide a débouché quatre ans plus tard sous un coup d'État.
28:25Celle de 1991, dont on dit que les petites mains étaient plutôt étrangères, a été modifiée presque ou alors dix fois, me semble-t-il. Donc, nous ne sommes pas parvenus à bâtir une constitution qui soit véritablement contextualisée, qui prévoit nos aspirations, notre contexte, notre demande politique, notre demande sociale, notre cosmogonie, nos valeurs, nos traditions.
28:51Et pour la première fois, donc, les Gabonais ont eux-mêmes écrit leur loi fondamentale. Et ils l'ont approuvée par la voie démocratique. Le résultat, encore une fois, est connu, puisqu'à l'issue de cette consultation référendaire, les Gabonais se sont massivement prononcés en faveur de cette constitution-là.
29:15Maintenant, nous devons la pratiquer. Et à l'usage de la pratique, nous verrons bien si elle donne les résultats attendus. Moi, j'ai confiance dans l'avenir. Je pense que c'est un texte qui servira à stabiliser politiquement le pays, à développer l'économie, à répondre aux attentes sociales, donc à formuler le modèle social qu'attendent les Gabonais.
29:39Et je félicite mes compatriotes, tous. Je félicite le camp des oui, le camp des non. Et je dis encore une fois qu'il n'y a ni vainqueurs, ni perdants, mais qu'il n'y a que des Gabonais dont le souci est de construire leur pays fort légitimement.
29:55Et tous ensemble, on devrait pouvoir y parvenir parce que notre pays a un potentiel tellement énorme que nous avons besoin de nous rassembler, de comprendre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, les défis que nous devons relever et mobiliser de manière ordonnée, de manière disciplinée, les moyens qu'il faut.
30:13Et là, je salue le CTRI, je salue son président, le président de la République. Les militaires, comme on dit, paraît-il, ne peuvent pas gouverner. C'est absolument faux. Je m'inscris en faux. C'est inexact. Depuis qu'ils sont là, ils ont apporté de la discipline, de l'ordre et une dose de patriotisme qui est quand même patente, évidente.
30:35Tous ces efforts qui ont été consentis par notre armée, par le CTRI en faveur de tous doivent être salués et moi, je les soutiens.
30:43Merci Serge Maurice Mabiala pour cet échange riche et éclairant. Nous vous souhaitons, ainsi qu'au RHIM, une pleine réussite dans vos engagements. Nous espérons vous recevoir à nouveau pour continuer à suivre les grandes étapes de cette transition historique pour le Gabon.
30:59C'est moi qui vous remercie. Merci.