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Avec Pierrick Horel, président des Jeunes agriculteurs, éleveur bovin

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-11-26##

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Transcription
00:00Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03— Avec nous, Pierrick Aurel, qui est président des Jeunes Agriculteurs. Bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques.
00:07— Merci d'être avec nous. Vous êtes éleveur bovin près de Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
00:14Et vous allez nous parler de vos bovins à Sisteron, race au braque, dans quelques minutes.
00:19Mais tout de suite, vous allez une nouvelle fois vous mobiliser, manifester aujourd'hui avec la FNSEA.
00:25Où, comment, sous quelle forme ?
00:27— Eh bien écoutez, on reprend les mobilisations qu'on avait réentamées, notamment dans les semaines dernières.
00:33En fait, ce qu'on demande aussi également, là, c'est de la simplification. On a eu le sujet du Mercosur, qui est sur la table.
00:40Mais enfin on voit... — Aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, débat puis vote, alors sans contrainte, évidemment.
00:45Mais tout de même, on voit une opposition générale au Mercosur. Ça vous rassure. Et la France, d'ailleurs,
00:51aurait rallié à sa cause la Pologne. Je sais pas si vous confirmez.
00:55— Je confirme. On a enfin la Pologne avec nous. On a l'Italie aussi, qui a rejoint la semaine dernière.
01:00Donc on voit aussi un mouvement plutôt contradictoire en Espagne. Donc c'est de nature à nous rassurer.
01:05Le travail est européen sur le Mercosur. Mais aujourd'hui, on a aussi besoin de levrer les freins
01:10et d'alléger les contraintes qui pèsent en agriculture. Et c'est ça qu'on s'apprête à dénoncer cette semaine dans nos mobilisations.
01:15— Et notamment à Bruxelles. Tout à l'heure, j'écoutais dans le journal un producteur de noisettes du Tarn-et-Garonne ou du Lot-et-Garonne.
01:22Je ne sais plus qui nous disait. « Moi, mes noisetiers sont attaqués par un ravageur. Je ne peux pas utiliser le produit
01:30que l'on utilise » – pour lutter contre ce ravageur – « que l'on utilise partout ailleurs en Europe ». Ce n'est pas normal.
01:36— Non, c'est ça qu'on dénonce. On a un certain nombre de molécules qui sont interdites en France, qui sont autorisées
01:42chez nos voisins européens. Mais là encore, on a aussi un sujet autour des conditions d'utilisation de ces molécules.
01:47Bien souvent, on a des règles plus importantes en France pour limiter l'utilisation de ces produits-là, ce qui fait qu'en fait,
01:54on n'est pas compétitif, ne serait-ce que par rapport à nos voisins européens.
01:57— Vous, jeunes agriculteurs, quelles sont vos premières revendications ?
02:01— Écoutez, on a un sujet sur le revenu, la compétitivité et finalement l'exercice de notre métier, parce qu'aujourd'hui,
02:07on est tellement sous contrainte qu'on a du mal à capter du revenu, qu'on a du mal à faire notre métier. Et plus grave que ça,
02:13qu'on a du mal à installer et à renouveler les générations d'agriculture.
02:16— Alors justement, installer, renouveler les générations, il y a beaucoup de jeunes agriculteurs qui ont envie de s'installer aujourd'hui en France ?
02:22— Oui, il y a un certain nombre de jeunes qui sont dans les lycées agricoles, qui sont aussi par ailleurs des fois sur un autre parcours
02:29professionnel, qui ont envie de se reconvertir, d'aller vers l'agriculture, parce que ça fait sens. C'est un métier où on travaille avec la nature,
02:35on travaille avec les saisons, et ça fait sens. Seulement, il faut redonner de la compétitivité, l'envie et un cap pour l'agriculture française.
02:42— Parlez-moi de votre métier. Vous êtes au-dessus de Cisteron, si j'ai bien compris. — Oui, tout à fait. Je suis dans la vallée de la Durance.
02:50— Dans la vallée de la Durance. Et là, vous élevez des bovins. Des bovins dans la vallée de la Durance, race Aubrac.
02:56Aubrac, parce que c'est une race résistante. — Oui, voilà. C'est plutôt rustique, oui. — C'est plutôt rustique. Vous avez un gros élevage ?
03:04— On a une centaine de maires. On fait une centaine de vélages par an. — Une centaine de vélages par an. Vous arrivez à vous en sortir ?
03:11Vous vendez votre viande où ? — Alors écoutez, nous, ça va bien sur l'exploitation, parce qu'on commercialise une partie des bovins en direct
03:18grâce à la proximité d'Aix-en-Provence, Marseille, et voilà, et puis une partie en circuit traditionnel. Et on valorise finalement cette viande de qualité.
03:27Donc voilà, pour moi, ça va passer. — Les grandes surfaces jouent-elles le jeu ? Parce que j'entends dire partout... Je les entends partout
03:34dans les médias en ce moment. Les patrons de grandes surfaces nous dirent « Mais oui, nous, on n'y peut rien. On est tributaires de l'agroalimentaire,
03:41des industriels, des producteurs ». Enfin bon. Or, ces grandes surfaces sont toujours leur centrale d'achat à l'étranger.
03:48— Oui. Le sujet des grandes surfaces, et qu'on va pouvoir aussi dénoncer dans quelques jours, parce que ça suffit finalement d'avoir ces coûts comme ça,
03:59où quand on va manifester, finalement, ils sont proches des agriculteurs, et il faudrait aider l'agriculture. Et puis quand on s'éloigne un peu de tout ça,
04:06ils reviennent dans les travers, notamment des négociations et des centrales d'achat, en tout cas à l'étranger. Et quand on approche des négociations,
04:14des box de négociations comme là, c'est le cas, eh ben bon, voilà, les agriculteurs, il faudrait s'en rapprocher. Il y a le sujet de la grande distribution,
04:21mais il y a aussi le sujet des industriels et des intermédiaires au milieu. Et il nous faut plus de transparence, plus de clarté là-dedans,
04:27et sécuriser le revenu des agriculteurs par la manipulation pleine et entière des négociations. — Mais je croyais que c'était le propre de la loi EGalim.
04:33Je croyais que c'était le propre de toutes les discussions que les agriculteurs ont eues ces derniers temps, ces dernières années.
04:39— C'est la nature des discussions. C'est pas la philosophie des négociations, tout simplement. C'est ce qu'on a voulu porter dans la loi.
04:45Mais la philosophie ne s'applique qu'à ceux qui veulent la respecter. — Oui, évidemment. Alors racontez-nous. Vous êtes confronté, vous, éleveur de bovins
04:54dans la vallée de la Durance, à côté de Sisteron. Vous êtes confronté à la présence du loup. — Alors tout à fait. — Racontez-nous ce qui vous est arrivé.
05:02— Bah écoutez, ce week-end, j'allais tout simplement comme tout le monde jeter mes poubelles, faire mon tri sélectif. Et puis c'était à midi.
05:11Écoutez, je sors de chez moi. Donc moi, j'ai un parc avec des vaches devant la maison. Et donc en allant sur le chemin des poubelles,
05:18aux 500 mètres, il y a deux loups qui vont croiser mon chemin. Donc je suis resté... Enfin voilà, j'ai fait le temps de sortir le téléphone pour faire une vidéo, tout ça.
05:26Et donc voilà. La présence du loup est avérée. Moi, je veux dire, j'ai des animaux qui vèlent. Et typiquement, les loups peuvent largement attaquer.
05:36Et le veau et la vache qui est en train de vêler, puisqu'elle est faible à ce moment-là, c'est un problème notamment dans ce qu'on dit aussi dans la simplification
05:42pour réguler ces problèmes de prédation, qui sont très impactants pour les agriculteurs. Au-delà des pertes, je peux vous dire que c'est très traumatisant quand on arrive
05:50et qu'on voit les animaux prédater. Ça a un côté très émotionnel, tout ça.
05:55— Bien évidemment. Merci beaucoup. Merci beaucoup, Pierrick Aurel, président des Jeunes agriculteurs, ce matin sur l'antenne de Sud Radio. Merci.
06:04Il est 7 h 19. Le rappel des titres de l'actualité. Laurie Leclerc. Laurie.

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