• il y a 12 heures
Avec Mickaël Portevin, agriculteur - associé coopérateur chez Vivescia

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##LA_VIE_EN_VRAI-2025-02-14##

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Transcription
00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
00:06Il est 6h38, Sud Radio, la vie en vrai, le salon de l'agriculture ouvre ses portes dans une semaine, le 22 février prochain.
00:13Et comme chaque vendredi, depuis un mois, nous mettons à l'honneur des agriculteurs, des parcours d'agriculteurs.
00:18Et ce matin, nous sommes du côté de Reims avec un agriculteur céréalier, Michael Porto.
00:23Vous êtes toujours avec nous, bonjour.
00:24Oui, bonjour Benjamin.
00:26Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes du côté du village de Ben Norois, pour ceux qui connaissent pas très loin de Reims, dans la Marne.
00:32Alors je disais, agriculteur céréalier, vous cultivez du blé, de l'orge, du colza, de la luzerne, de la betterave, et vous avez même du houblon.
00:39C'est plutôt surprenant, ça, de cultiver du houblon dans le département de la Marne.
00:44Oui, bah écoutez, depuis mon retour sur l'exploitation, il y a un peu plus de 6 ans, j'ai cherché un certain nombre de diversifications
00:51pour assurer la pérennité de mon exploitation.
00:54Et j'ai réussi à en avoir des assez classiques grâce à ma coopérative.
00:58Notamment, j'ai fait de la multiplication de semences, je suis rentré dans des filières agriculteurs, coopératives et industries,
01:07comme le Club Francine, qui aujourd'hui fait que je suis un des 200 agriculteurs qui produit la farine francine que tout le monde connaît.
01:13Oui, bien sûr.
01:15Et puis on est rentré aussi dans un programme de décarbonation de l'agriculture et qui permet d'aider les industries à se décarboner.
01:21Mais voilà, j'ai voulu aller voir un peu plus loin, je suis assez amateur de bière.
01:25Et voilà, en rentrant un peu dans le sujet de la bière, on a découvert le houblon.
01:29On est tombé dedans et on est tombé un peu amoureux.
01:32Et donc voilà, on s'est lancé l'année dernière.
01:34Vous êtes lancé l'année dernière.
01:36C'est une culture assez particulière, spécifique, qu'il faut appréhender.
01:41Comment ça se cultive, le houblon ?
01:43Oui, alors en fait, le houblon est une liane qui va pousser sur des fils tuteurs.
01:49Et pour maintenir ces fils tuteurs, il faut qu'on ait une structure aérienne assez importante.
01:53Alors c'est vrai que ça fait un petit peu tâche dans nos paysages champenois.
01:56Mais voilà, on a réussi à créer cette houblonnière malgré les difficultés climatiques de l'an dernier.
02:02La houblonnière a été levée tout début mai 2024.
02:06Et puis on en a trouvé, on a planté tous nos houblons.
02:09Et bon, il était trop tard pour pouvoir récolter.
02:11Mais là, on est sur le pied de guerre pour pouvoir appréhender cette nouvelle culture.
02:15Et puis tout apprendre, parce qu'en fait, il faut être assez humble, on n'y connaît rien.
02:19Donc on s'est beaucoup renseigné, on a beaucoup d'informations, on a des aides.
02:23Mais voilà, il y a un vrai sujet quand même de challenge à relever dans les mois à venir.
02:28Et comment on vous regarde dans le coin ?
02:31C'est vrai que le rein, c'est plutôt le champagne.
02:34Vous, vous arrivez pour la bière, le houblon.
02:36Exactement.
02:37Écoutez, je n'ai pas la chance d'avoir des vignes de champagne.
02:41Non, mais je pense que les gens ont été vraiment très curieux de voir cette immense machine se lever.
02:47Et on a eu beaucoup de questions.
02:49Les gens sont assez intéressés.
02:51La bière était quand même une boisson dont il ne faut pas abuser, évidemment,
02:54mais qui est assez conviviale pour tout le monde.
02:57Tout le monde connaît la bière.
02:58Donc les gens sont intéressés de se dire, mais qu'est-ce qui va se passer après ?
03:01Donc plutôt un bon accueil dans tout ça.
03:03Et alors comment ça va se passer ensuite, une fois que vous aurez récolté ce houblon ?
03:07Vous allez vous charger ensuite de tout le process pour en faire de la bière ?
03:12Exactement.
03:13Donc on va récolter, sécher, transformer sur place.
03:18On va peu l'utiliser pour que ce soit plus pratique pour les brasseurs.
03:21Et puis après, on va essayer de prendre notre bâton pour aller voir tous les brasseurs.
03:29On va essayer de voir s'il y a d'autres applications possibles.
03:32Mais effectivement, c'est un nouveau métier qui commence de commercial.
03:35Mais voilà, on est motivé.
03:38Quand on est agriculteur, c'est vrai qu'on a souvent plusieurs casquettes.
03:42Oui, exactement.
03:43Donc ça en fait une de plus parce qu'on aborde des clients qu'on ne connaît pas d'habitude.
03:49Et on espère que les brasseurs vont aussi accueillir nos houblons locaux et biologiques bras ouverts
03:55et qui vont pouvoir nous aider à développer notre activité.
03:57Et on espère pouvoir apporter des houblons de qualité pour faire des bonnes bières.
04:01Diversification des cultures, ça c'est nécessaire de plus en plus.
04:05Modernisation également des pratiques agricoles, ça passe par un certain nombre d'investissements
04:11sur des nouvelles technologies, c'est cela ?
04:14Oui, c'est un peu obligatoire.
04:16Il y a la technologie classique qu'on connaît tous quand on prend sa voiture
04:20et qu'on va aller vers quelque part, c'est le GPS.
04:22Nous, on a celui de guidage au tracteur.
04:24Donc ça, c'est assez classique.
04:25Ça nous fait économiser un peu d'intrants et de fuel.
04:27Et puis, il y a toutes les nouvelles technologies liées à l'application des produits phytosanitaires,
04:32liées à l'application des engrais.
04:34Moi, par exemple, j'ai une barre que je mets sur le toit de mon tracteur
04:37qui me permet de regarder l'état de nutrition de mes blés et de mes orges en direct
04:41et d'appliquer la bonne dose d'azote au bon endroit et au bon moment.
04:44Donc voilà, il y a des choses comme ça sur lesquelles il faut qu'on investisse.
04:46C'est important parce qu'on a des outils à notre disposition.
04:49Mais les agriculteurs, en général, suivent bien le mouvement.
04:54Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe depuis la Deuxième Guerre,
04:56la manière dont est évoluée l'agriculture.
04:58Donc voilà, c'est des nouveaux défis.
04:59Alors, c'est beaucoup d'investissement.
05:00Donc, il ne faut pas faire n'importe quoi.
05:02Mais voilà, il y a des outils qui arrivent.
05:04Mickaël Portevin, c'est vrai que ces derniers jours, on a beaucoup parlé de l'intelligence artificielle.
05:08C'est quelque chose que vous utilisez, auquel vous pensez pour l'avenir en tant qu'agriculteur ?
05:14Ça peut aider ?
05:15Alors nous, aujourd'hui, je ne sais pas si on a une application directe,
05:18mais je suis persuadé que l'IA va rentrer dans la construction des outils, justement, qu'on utilise.
05:25Est-ce qu'elle pourra nous aider demain pour faire des diagnostics plus rapides dans nos parcelles, etc. ?
05:30Je ne sais pas.
05:32Mais voilà, je ne suis pas sûr que j'en aurais l'application, moi, personnelle directe.
05:36Mais évidemment, je suis persuadé qu'elle interviendra dans toute notre vie autour de nous.
05:41On voit bien que ce soit en comptabilité, dans les sujets agronomiques, etc.
05:45Dans tous les outils, c'est clair qu'elle rentre partout.
05:48Donc je pense qu'on va être concerné bientôt.
05:50Défi technologique, défi écologique également, avec le dérèglement climatique.
05:56Les agriculteurs qui sont en première ligne face à ce changement climatique, c'est un enjeu capital, forcément, pour vous.
06:03Oui, il faut qu'on fasse attention.
06:05Alors évidemment, on est acteur, on peut agir sur ce dérèglement.
06:08On utilise des engrais qui sont impactants.
06:11Donc il faut qu'on fasse attention.
06:13Et puis en même temps, on est aussi le premier acteur qui peut aider toute la chaîne qui suit notre production agricole à se décarboner.
06:21Et d'ailleurs, c'est ce qu'a fait l'objet du programme de transition de la coopérative Ivesia.
06:25C'est qu'on a réussi à mettre autour de la table des industriels qui viennent discuter avec notre coopérative, et donc avec des agriculteurs,
06:32parce qu'ils se sont rendus compte qu'ils ne pouvaient pas décarboner toute leur chaîne de production sans nous.
06:37Et que les injonctions qui arrivent de Paris en disant, ça sera bien de faire ci ou de faire ça, d'arrêter de la bourrer ou je ne sais pas quoi,
06:42qu'en fait, ça ne se décide pas de Paris.
06:45Ça se gère à l'exploitation en fonction des cultures, en fonction des types de sol.
06:50Et aujourd'hui, on voit bien que quand on arrive à discuter tous ensemble, on arrive à relever les challenges.
06:55Aujourd'hui, l'industrie va venir financer une partie de nos évolutions parce qu'on ne peut pas tout payer tout seul.
07:00Et ensemble, on va arriver à faire beaucoup mieux.
07:02Et donc ça, c'est vraiment une super nouvelle.
07:04– Mickaël Portevin, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
07:08Donc l'agriculteur céréalier à Ben Norois, village à côté de Reims, associé coopérateur chez VVCI.
07:14Merci d'avoir été avec nous et très belle journée à vous Mickaël.

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