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Le Premier ministre a pris la parole ce mardi 26 novembre alors que l'exécutif risque d'être censuré par l'Assemblée en plein examen du budget 2025.

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Transcription
00:00La politique, évidemment. Mathieu Coissendon, le Premier ministre, Michel Barnier, qui apparaît plus que jamais, vous diriez, menacé par une moussoirée, oui.
00:09Mais il essaie, on le sent, progressivement, doucement, délicatement, de donner des gages, des signes. Il s'est invité hier soir au journal de 20h de TF1.
00:18Des annonces ou pas vraiment ?
00:20Même pas. Je vous avoue qu'on se demandait un peu ce qu'il venait faire là, le Premier ministre.
00:24Il a entamé un cycle de consultation lundi des groupes parlementaires. D'habitude, on attend que le cycle soit terminé pour parler, parce que sinon, c'est faire peu de cas des gens que vous allez recevoir après.
00:34Il reçoit aujourd'hui les socialistes. Ils apprécieront la politesse. Aujourd'hui, se réunit aussi une commission mixte paritaire, c'est-à-dire un endroit où députés et sénateurs doivent se mettre d'accord sur la version finale du budget de la Sécurité sociale.
00:47Là aussi, on aurait pu imaginer que Michel Barnier attende au moins de voir ce que ça donne pour le commenter. Mais non, il y avait une forme d'urgence. En fait, il était venu parler aux Français.
00:55Les Français d'un côté, le microcosme parisien de l'autre. Michel Barnier, c'est un homme de sa génération. Il connaît ses classiques. Et il sait que le premier à avoir employé ce mot de microcosme, c'était Raymond Barr, Premier ministre, lui aussi, qui dénonçait même le totalitarisme microcosmien.
01:11En fait, on voit bien l'objectif du Premier ministre hier, c'était de jouer les Français l'opinion contre les partis et de prendre les Français surtout à témoin en leur disant « attention, si je tombe, voilà ce qui va se passer ».
01:23Mais ils visent qui quand ils parlent du microcosme parisien ?
01:25Alors tout le monde. Ses opposants, bien sûr, comme ce que Michel Barnier a qualifié d'alliance improbable mais possible des voix de M. Mélenchon et de Mme Le Pen, auxquelles pourraient se joindre celle du PS, celle des Verts.
01:36En gros, tous ceux qui font planer sur son gouvernement le spectre d'une motion de censure.
01:40Mais le microcosme, ce sont aussi ses propres « amis », je mets beaucoup, beaucoup, beaucoup de guillemets.
01:45Du « socle commun », je mets beaucoup, beaucoup, beaucoup de guillemets parce qu'il n'y a plus rien d'un socle et ils n'ont pas grand-chose en commun, je le dis souvent.
01:51A commencer par le Président de la République qui, selon Le Parisien, aurait pronostiqué la chute de Michel Barnier lundi dernier en marge d'une cérémonie de remise de décoration à Elisabeth Borne.
02:01Alors, c'est des propos qui ont été démentis par Le Palais mais qui ont été maintenus par le journal ce matin.
02:06Laurent Wauquiez, tiens, lui aussi, il fait partie du microcosme, il est pourtant issu du même parti que Michel Barnier mais il s'est de nouveau payé le luxe, hier soir, d'annoncer à la place du Premier ministre
02:15le retrait d'une mesure qui était contestée, qui avait été proposée par les sénateurs, qui était les 7 heures de travail non rémunérées pour alimenter le budget de la Sécu.
02:23Et puis, le microcosme, enfin, ce sont aussi les macronistes qui lui mettent la pression, Michel Barnier, pour qu'on ne touche pas aux allégements de charges en faveur des entreprises dans le budget de la Sécu.
02:31Un budget de la Sécu que l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne a carrément qualifié de « catalogue des horreurs ».
02:37Bon, alors, le microcosme, c'est fait. Maintenant, il faut donner des dégâges aux uns et aux autres.
02:42Eh bien, il n'a pas grand-chose, Michel Barnier, dans ses poches, s'il veut rester, en tout cas, dans l'épure de son budget de rigueur, de budget d'économie.
02:50Je vous rappelle, 60 milliards d'addition finale entre les mesures d'économie et les hausses d'impôts.
02:54C'est pour ça, en fait, qu'il n'a rien annoncé, hier, ni sur les tarifs de l'électricité, comme lui demandait Marine Le Pen, ni sur les cotisations sociales, comme lui demandaient les macronistes.
03:02Tout juste a-t-il proposé de réfléchir à l'introduction d'une dose proportionnelle, qui est un gros clin d'œil au Rassemblement national, qui le réclamait, mais tout ça au printemps prochain.
03:11Or, le temps presse, je le disais. Aujourd'hui, ce réunit, une commission mixte, paritaire, où députés et sénateurs doivent se mettre d'accord sur le budget de la Sécu.
03:18S'ils y parviennent, le gouvernement pourrait le faire adopter sans vote, c'est-à-dire grâce au 49-3, dès lundi prochain, qui engendrerait quoi ?
03:28Une motion de censure, évidemment, dans la foulée, deux jours après.

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