• le mois dernier
Jacques Pessis reçoit François Valéry. Il fête ses 50 ans de carrière avec un nouvel album « Répertoire ». Un clin d’œil a son parcours de musicien et d’interprète.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-10-07##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité,
00:05un combat de chef en puissance est à l'origine de votre nom d'artiste,
00:09une différence toutefois à leur aventure a duré 7 ou 14 ans,
00:13alors que vous, vous demeurez dans la note depuis maintenant 50 ans.
00:17Bonjour François Valéry.
00:18Bonjour Jacques.
00:19Alors c'est une joie de vous retrouver à l'occasion de la sortie d'un nouvel album
00:22qu'on va évoquer tout à l'heure dans l'émission,
00:24mais vous avez un parcours incroyable,
00:27et ce parcours est digne des clés d'une vie avec des dates clés.
00:30Qui doit vous émouvoir en partie,
00:32parce que vous êtes un personnage majeur du début de ma carrière.
00:36Oui, on va en parler justement.
00:38Le principe c'est de parler de votre parcours à travers des dates clés.
00:42La première, j'en suis presque très sûr,
00:44mais elle est approximative, c'est le 15 octobre 73, la sortie de ce disque.
00:58Oui, vous avez raison.
01:01Et puis c'est tout d'un certain Claude Larra qui n'est autre que François Valéry.
01:05Vous avez interrogé avant Claude Larra même.
01:08Oui, absolument, mais ça on va en parler.
01:10Claude Larra, pourquoi ce disque de Claude Larra, comment c'est né ?
01:13Je me suis fait jeter un petit peu de partout.
01:16Oui.
01:17J'avais reçu un bon accueil que de votre part,
01:19mais ça m'a apporté bonheur la preuve.
01:21En fait, j'avais fait le coursier pour enregistrer un disque.
01:29Je me faisais un petit peu jeter de toutes les parties de la profession.
01:34Et je téléphone un jour, j'entends parler d'un certain Barkov
01:38qui était l'attaché de presse de Mike Brandt.
01:42J'ai dit je vais l'appeler ce monsieur,
01:44je vais lui dire que j'aimerais bien le voir, qu'il écoute ma chanson.
01:47J'ai appelé Jean-Paul, il m'a dit
01:50écoute, je suis avec Mike Brandt cet après-midi, passe à Europe 1, etc.
01:54Et je suis arrivé avec mon disque, et il était avec Mike Brandt.
01:58L'histoire est belle.
02:00Et Mike Brandt, il me dit bonjour, il parle un peu avec Barkov.
02:05Et Mike prend le 45 tours qui était pressé,
02:08il le met sur une platine.
02:10Et c'était ça.
02:12Et à la fin de la chanson, Mike dit à Barkov,
02:16la chanson n'est peut-être pas terrible, mais lui il a une belle voix.
02:19Et j'ai été pris comme ça.
02:21Pourquoi Claude Larra ?
02:22Je sais pas.
02:24Je sais pas, c'est un mystère, mais je sais pas.
02:26J'ai repéré un certain Claude Larra,
02:28qui est auteur-compositeur, qui est à Planfoy, près de Saint-Etienne,
02:31qui fait des concerts régulièrement aujourd'hui.
02:33Et bien que Dieu lui porte chance aussi.
02:36Alors il se trouve aussi que ce fameux Barkov,
02:38qui était l'attaché de presse étonnant,
02:40il y a une anecdote extraordinaire.
02:42Le mot est faible.
02:44Pour lancer Stone et Chardenne, c'était à RTL,
02:47il y avait des travaux d'échafaudage.
02:49Il a payé les peintres pour siffloter,
02:52tout en peignant la façade, l'Aventura.
02:56Et à la fin, le directeur de l'antenne,
02:58qui ne voulait pas entendre parler de disque,
03:00a dit que si les peintres fredonnent ce disque,
03:02c'est que ça va marrer.
03:03C'est vrai ce que vous dites.
03:04C'est fou, et c'est comme ça que Stone et Chardenne ont démarré.
03:06C'est vrai.
03:07Alors la musique, ça a commencé pour vous, François Valéry, à 16 ans,
03:11quand votre mère vous a offert une guitare.
03:13Oui, c'était le départ, le déclic.
03:16Au départ, j'avais 14-15 ans, j'ai monté un petit groupe,
03:19Nord Express 57.
03:25Ma carrière a été déclenchée surtout quand Mike Brandt a pris le disque.
03:29Ça a changé ma vie totalement.
03:31Mais pourquoi la guitare ?
03:32Pourquoi votre mère vous a fait une guitare ?
03:33Vous aviez envie de faire de la musique ?
03:35Oui, j'aimais ça.
03:37Mais comme je disais un jour à Michel Platini,
03:40qui est mon idole de football,
03:41si j'avais fait du foot, tu n'aurais pas fait de carrière.
03:44Ça m'a fait beaucoup rire.
03:46Il se trouve qu'effectivement, c'était une grosse dépense,
03:49parce que votre mère a connu un temps difficile,
03:52après votre naissance à Oran, je crois.
03:54Oui, difficile, mais il y avait tellement d'amour.
03:58Dans cette famille, je suis le dernier d'une famille de sept enfants.
04:03J'ai une mère qui était une reine, une reine de cœur.
04:07Je l'ai perdue, bien entendu,
04:13mais c'est marrant qu'on peut aimer par-delà la mort.
04:20Je lui parle, un des fois.
04:22Ça réveille ma femme, de temps en temps.
04:26Mais voilà, j'ai beaucoup de pudeur à parler de ça.
04:30Oui, mais en même temps, il faut dire que vous êtes né à Oran, en pleine guerre d'Algérie.
04:35Vous avez raison, je vois vers quel chemin vous voulez me...
04:38Il se trouve qu'à l'époque, il y avait la guerre d'Algérie,
04:41il y avait un service cinématographique qui existait,
04:43avec trois étudiants qui faisaient un service militaire.
04:47C'était Philippe de Broca, Jacques Cheguela et Philippe Labreau,
04:50qui vivaient cet univers-là.
04:52Vous, c'était au départ une vie dans une villa,
04:55et puis après un appartement, parce que votre père est parti quand vous étiez très jeunes.
04:59Ça a dû être très dur.
05:01Je me rendais pas compte, je m'en suis rendu compte après.
05:04Vous savez, j'avais 7 ans, moi, quand je suis parti d'Algérie,
05:07mais j'ai quand même des images.
05:10Par exemple, le jour où on est partis, c'est gravé dans ma mémoire.
05:13C'est-à-dire ?
05:15Il a fallu partir.
05:17Comme tous les pieds noirs de l'époque ?
05:19Oui, et la voisine était arrivée en disant,
05:22Madame, il faut partir maintenant, parce qu'après ça va être...
05:27Je revois beaucoup de choses qui sont passées
05:30en voyant les films d'Arcadie que j'adore.
05:32J'aime beaucoup Alexandre.
05:34Et oui, non, ça a été...
05:36Après coup, c'était pas facile.
05:38Oui, et d'ailleurs, vous l'avez évoqué dans une chanson
05:41qui s'appelle Oran 62.
05:43C'est exact.
05:57Voilà, mais c'est cette chanson qui raconte votre départ d'Algérie.
06:01En même temps, vous vous êtes retrouvés ensuite
06:03dans un petit appartement, parce que votre mère n'avait pas d'argent.
06:06Il y avait plein d'enfants.
06:07J'étais une personne très modeste, et mes soeurs travaillaient aussi.
06:10Il y avait une fratrie qui était unie.
06:13Oui, mais en plus, je crois qu'elle ne savait à peine lire et écrire.
06:15C'est exact.
06:16Comment ça se fait ?
06:17Parce qu'elle était née dans une famille pauvre.
06:22C'était impersonnel.
06:25C'est un personnage, ma mère.
06:27Mais vous l'avez connue, Jacques, non ?
06:28Oui, je l'ai connue, oui.
06:30Vous arrivez effectivement dans la région parisienne.
06:32Je crois que vous avez fait un petit tour par Marseille, Toulon,
06:35et ensuite Bois-Colombe.
06:36C'est exact.
06:38Pourquoi Bois-Colombe ?
06:39Pourquoi vous vous êtes retrouvés à Bois-Colombe ?
06:41Parce que ma soeur est née, était mariée avec un jeune militaire,
06:44et on est venu les rejoindre quand ils étaient à Toulon.
06:47Avec un petit appartement.
06:49Vous savez que Bois-Colombe, à la fin du 19e siècle,
06:51c'est devenu le premier lieu de villégiature des Parisiens
06:55et des résidences secondaires,
06:56parce que le train arrivait à Bois-Colombe,
06:58ce qui était un événement.
06:59C'est exact.
07:00Alors vous, plutôt que les résidences secondaires,
07:02c'était un petit appartement,
07:03mais c'était surtout le stade pour le football.
07:05C'est exact.
07:06Ça, ça me manquait beaucoup à Bois-Colombe.
07:08Depuis, il n'y a pas eu de stade.
07:09Mais par contre, comme j'avais beaucoup d'amis là-bas,
07:14ne serait-ce que mes copains de mon âge,
07:17on s'est retournés vers le handball.
07:20Donc j'étais gardien de but au hand,
07:23parce que pour jouer au football,
07:29il fallait prendre le bus, le métro, etc.
07:32Mais le football, vous êtes toujours passionné ?
07:34Passionné tout le temps, oui.
07:36Vous auriez pu devenir joueur professionnel ?
07:38Non, je n'exagérais.
07:39Vous aviez un bon classement ?
07:41Oui, c'est vrai, mais bon, il faut être modeste.
07:45Oui, mais en même temps, il fallait le faire,
07:48faire du football, c'était une forme d'entretien physique.
07:52Des fois, je me pose la question,
07:53je me dis mais qu'est-ce qu'il reste de tout ça ?
07:55Il y a beaucoup de bonheur quand même.
07:57Beaucoup, beaucoup.
07:58Et des moments, des petits métiers aussi,
08:00car vous avez arrêté l'école assez vite ?
08:02Oui, j'ai arrêté à...
08:04Écoutez, j'ai fait P6 à 16 ans,
08:07et Michel Drucker à 18 ans.
08:09Voilà mes diplômes.
08:13Vous avez été coursier, je crois, pour EDF,
08:16vous avez été employé de bureau, vous avez tout fait.
08:18Pas tout, c'est un bien grand mot,
08:20mais je n'ai pas fait longtemps, vous savez.
08:22C'est vrai ?
08:23Je vous avais dit, P6, Drucker.
08:25Alors P6, oui, effectivement,
08:27avec une chanson, je crois,
08:30liée à une passion qui est Claude François.
08:33J'ai toujours admiré Claude François,
08:35c'est un immense artiste.
08:36Et puis j'ai toujours aimé aussi les chanteurs français,
08:40les chanteuses françaises.
08:42J'ai toujours eu les Sardou,
08:44je l'ai dit, Michel, on a des monuments de musique.
08:48C'est dommage qu'on ne les mette pas trop en exergue.
08:52Je ne parle pas pour moi, parce que moi je suis encore un bébé.
08:54Oui.
08:55J'étais mort.
08:56Et à mon avis, vous avez une belle carrière devant vous.
08:58Alors il faut savoir qu'à l'époque,
09:00je travaillais avec Philippe Blouvard à RTL Nonstop,
09:02et il y avait une sorte de crochet à la fin de l'émission,
09:04et un jour vous débarquez sous le nom de Jean-Louis Mougeot,
09:06je prépare l'affiche,
09:07et vous arrivez sur scène,
09:08je m'en souviens très bien, avec des clodettes.
09:10Non, je n'avais pas de clodettes.
09:12C'est certainement vous qui me l'avez fourni.
09:14Vous avez dû profiter d'un moment de mettre des danseuses,
09:17pour vous faire plaisir.
09:19Et c'était votre première radio ?
09:20Oui, j'avais 16 ans.
09:22Et vous chantiez Claude François à l'époque ?
09:24Non, j'ai chanté une chanson de Michel Sardou,
09:26qui s'appelait « Restera-t-il encore ? ».
09:29« Restera-t-il encore ? », absolument.
09:31Et vous avez aussi, à l'époque, vous faisiez des balles en chantant Claude François, Johnny ?
09:34Oui, j'ai toujours aimé la chanson française.
09:37Et ces petits balles vous permettaient en plus d'arrondir les fins de mois ?
09:40On ne peut pas dire ça comme ça.
09:42C'était moins que professionnel, quand même.
09:45Et je crois que ce jour-là, je me souviens très bien,
09:48le fameux Barkhoff était pas loin dans le studio de RTL,
09:51et vous a repéré aussi.
09:53Ah bon ? Ça, je ne savais pas.
09:54Si, si, celui-là, je le connais.
09:56C'était un personnage.
09:58C'était un personnage extraordinaire aussi.
10:01Alors, il se trouve que Claude François, vous l'avez rencontré beaucoup plus tard ?
10:05Quelques années après ?
10:07Oui, oui, attendez, je remonte le fil de ma mémoire.
10:10Vous l'avez rencontré ?
10:12Il était étonné d'avoir trouvé qu'il y avait une ressemblance avec lui ?
10:15Non, non, Claude François, moi je l'ai connu, on ne va pas se mentir.
10:19Mais il était très intrigué de...
10:22C'est-à-dire que quand j'avais 19 ans, j'en paraissais 14 ou 15,
10:26donc je faisais très très jeune.
10:28Et puis, je me suis retrouvé à l'été 1974.
10:33Tout ça, mais Mike Brandt a été un détonateur, quand même.
10:36Parce que Mike était une super star à l'époque,
10:38et à partir du moment où Mike Brandt disait s'il avait une bonne voix, etc.,
10:42Mike était installé depuis pas mal d'années.
10:46Donc, je lui dois toujours quelque chose à Mike.
10:50Oui, et vous devez aussi beaucoup de choses à vos chansons, à tout ce que vous avez fait,
10:54parce que ça compte, et on va en reparler avec une autre date que vous n'avez pas oubliée,
10:57le 23 juin 1974.
11:00A tout de suite sur Sud Radio, avec François Valéry.
11:03Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:06Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité François Valéry.
11:09Un nouvel album, le répertoire qu'on va évoquer tout à l'heure,
11:13mais on en revient sur ce parcours qui a débuté à Oran,
11:16avant votre passage à Paris, vos débuts sous le nom de Tod Lara,
11:19et puis le 23 juin 1974, votre première télévision.
11:28Déjà, Michel Drucker dans Sport en Fête,
11:30qui était un peu la relève de Télé Dimanche de Raymond Marsillac,
11:33mélange de sport.
11:34C'était présenté par Pierre Cantigioni, à l'époque.
11:36Oui, mais Drucker était le producteur de l'émission.
11:38Oui, tout à fait.
11:39Et Cantigioni présentait le sport, et il y avait des chansons,
11:43et ce jour-là, c'est votre première télévision avec cette chanson.
11:57Comment est née cette chanson d'été ?
11:59Elle est née avec Jean-Max Rivière, qui est un très très grand auteur.
12:05Oui, qui a écrit notamment Roger Bardot, La Madrague.
12:07Oui, qui est un immense auteur.
12:09Il avait fait les couplets, et on cherchait un refrain,
12:14et j'ai fait le refrain d'une chanson d'été en allant chercher le pain à la boulangerie.
12:19C'est vrai ?
12:20Oui, vraiment.
12:21Et ça a été un succès, ça a été votre premier succès ?
12:24Oui, ça a été un gros succès, oui.
12:25On a vendu pas loin de 600 000 exemplaires pour l'époque, c'était énorme.
12:29Alors, dans cette émission de télévision, il y avait juste Fontaine qui chantait,
12:32ça dépend du capitaine, il y avait François Mitterrand,
12:35qui félicitait le champion de France de cyclisme,
12:37Georges Talbourdet, en différé de Chateauchynon.
12:39Si, je n'en souviens pas.
12:40Et vous étiez là, vous aussi, et d'ailleurs, si vous vous appelez François Valéry,
12:44quelle est la raison ? Parce que j'ai tout entendu.
12:46Oh là là.
12:48La raison, elle est que Barkoff et Jean-Max Rivière,
12:54ils ont demandé à une voyante de me trouver un nom,
12:57en faisant bouger une table.
12:59Cette personne, vous avez dû la connaître mon cher Jacques,
13:03c'était la secrétaire de Marcel Hamon, qu'on appelait Turlututu.
13:06Exactement.
13:08Ça nous rappelle des souvenirs.
13:10Voilà.
13:11Et ils ont tapé sur la table, A, B, C, D, E, F, F,
13:15après R, et c'est sorti François Valéry.
13:19Et il y a un journaliste, je pense que je ne me trompe pas,
13:22que vous avez dû connaître également,
13:24qui s'appelait, qui était à François ou au Parisien, je ne me souviens pas.
13:29Yvon Samuel ou...
13:31Pas Yvon, non.
13:32Je ne sais plus, un journaliste, oui.
13:34Enfin bon, bref.
13:35Oui.
13:36Et Barkoff a dit à Jean-Max Rivière,
13:40écoute, on va dire que c'est le chanteur qui fait l'unanimité,
13:43mais c'était surtout un journaliste.
13:46Philippe Denussac, un truc comme ça.
13:48Patrice Denussac.
13:49Patrice Denussac.
13:50Oui, et en même temps, il se trouve qu'à ce moment-là,
13:52c'était la guerre François Mitterrand-Valéry Cherdestin pour l'élection présidentielle.
13:55C'est exact.
13:56Donc on peut imaginer que ça venait de là.
13:58Non mais, c'est un truc de journaliste, ça.
14:01D'accord.
14:02Mais la vérité, c'est la table qui a bougé.
14:05Oui, qui a bougé.
14:06Votre premier gala, c'était à Bruy-en-Artois, je crois.
14:08C'est exact.
14:09Et il y avait une affaire de triste mémoire.
14:11Oui, c'était l'histoire du notaire qui était accusé d'avoir assassiné une jeune fille.
14:16Et je me souviens, le concert s'était bien passé quand même,
14:25mais ça me faisait tout drôle, quoi.
14:27Alors, les concerts, au début, c'est les premières parties.
14:30Je les ai pas faits longtemps, Jacques, en fait.
14:32Ça a duré la première année, et après j'ai fait les...
14:38J'étais en gala tout seul après.
14:40Oui, mais la première année, il y avait Stone et Chardin.
14:42Oui.
14:43C'était fascinant.
14:44Stone et Chardin, j'ai travaillé aussi avec M. Alain Barrière.
14:47Oui.
14:48C'était pas rien, à l'époque.
14:49Qui était pas facile, toujours.
14:50Oui.
14:51Moi non plus, alors donc, ça m'a fait bon ménage.
14:52Et puis, il y avait Annie Cordy.
14:54Oui, ben là, c'était...
14:55Annie Cordy qui était en pleine bonne du curé, non ?
14:58C'était cette époque-là.
14:59Eh oui.
15:00Et chanson qui l'avait complètement relancée, parce que quand on voit la carrière d'Annie Cordy...
15:04J'ai fait une chanson pour Annie Cordy, qui s'appelle Le Tour de sa Vie.
15:07Voilà.
15:08Quand on fait le tour de sa vie, dans le miroir, entre bleu et gris, on se dit c'est drôle,
15:14comme le temps passe vite.
15:16C'est...
15:17Voilà.
15:18Elle a eu une carrière incroyable, parce qu'elle a démarré au Lido comme danseuse.
15:20Oui.
15:21Elle a eu du succès dans les années 50.
15:23Elle a eu ensuite le succès dans l'Operette avec Luis Mariano.
15:26Et puis ensuite, la chanson...
15:27La Bonne du curé.
15:28La Bonne du curé, qui a été un triomphe.
15:30Vous avez fait aussi une tournée avec Mireille Mathieu et La Demande de Johnny Stark.
15:33C'est exact.
15:34Il y avait en première partie Patrick Sébastien.
15:37Oui.
15:38Michel Jonas.
15:39Moi, c'était un beau casting, et Mireille Mathieu.
15:41Et comment c'est arrivé ça ? C'est Johnny Stark qui vous...
15:43Oui, c'est Johnny qui m'avait proposé de faire la tournée avec Mireille.
15:49Et c'était formidable.
15:50C'était en 76.
15:51J'étais déjà un petit peu connu.
15:54Et on faisait des triomphes.
15:56Michel Jonas faisait des triomphes.
15:57Sébastien, c'était monstrueux ce qu'il faisait.
16:00C'était extraordinaire, le succès de Patrick Sébastien.
16:04Pour refaire aujourd'hui ça, ce serait difficile.
16:07Voilà.
16:08Mais Mireille Mathieu a démarré, elle aussi, dans ce qui était avant le sport, en fait,
16:11les Dimanches, avec les Jeux de la Chance.
16:13Et il se trouve que ce jour-là, Johnny Stark est devant sa télé,
16:16il a immédiatement compris, il a pris sa voiture,
16:18il est allé immédiatement lui dire, je veux travailler avec vous.
16:21Et ce qui est étonnant, c'est que trois jours plus tôt,
16:23elle avait passé le même concours au palmarès des chansons,
16:26et ça a été annulé.
16:27Sinon, on n'aurait peut-être pas fait la carrière qu'elle a faite.
16:29Oui, tout est...
16:31Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
16:33C'est Claude Lelouch qui dit ça, il a raison.
16:35Il a raison.
16:36Alors, le premier succès, c'était une chanson d'été,
16:38mais il y en a eu d'autres, comme celui-ci.
16:56Encore un succès, encore un succès.
16:59Avec des slows, c'était encore à la mode, des slows à l'époque.
17:02Ça, c'est une chanson que j'avais composée avec Claude Lemel,
17:05qui a été un gros succès.
17:07Et la première fois que j'allais en soirée,
17:11j'étais invité chez Maxime.
17:14Et je ne sais plus qui est-ce qui m'accompagnait,
17:18c'était un copain ou une fille, je ne me rappelle plus.
17:20Non, c'était Jacqueline Cartier, voilà.
17:23La journaliste de France Soir, rédactrice en chef des spectacles.
17:26Et on avait été justement chez Maxime,
17:31et quand je rentre, j'entends
17:35« Qu'est-ce qu'on a dansé sur cette chanson au violon ? »
17:37par un des musiciens de chez Maxime.
17:39Ça m'a fait une drôle d'impression.
17:40Oui, il y avait une petite scène au fond.
17:42Et vous savez, vous êtes en train de feuilleter
17:44les plus belles pages de ma vie, là.
17:46Ah oui, ce sont des pages extraordinaires.
17:48Mais ce qui est étonnant avec vous, François-Valéry,
17:50c'est que vous n'avez jamais pris le moindre cours de musique.
17:52Toutes les mélodies sont nées à l'instinct.
17:54C'est vrai, c'est mon...
17:56C'est vrai.
17:57Mais comment ça se fait ?
17:59Écoutez, je n'ai pas grand-chose,
18:01je n'ai pas la beauté d'un violon.
18:03Je ne sais pas, mais voilà.
18:06Parce que les mélodies, ce n'est pas simple.
18:08On manque de mélodies aujourd'hui.
18:10Un mélodiste, ce n'est pas si courant.
18:12C'est le scénariste qui parle.
18:14Oui, mais c'est vrai.
18:16Les mélodies qu'on retient à la radio
18:18ou qu'on entend chez Maxime, il n'y en a plus beaucoup.
18:20Non.
18:21Ça vient comme ça chez vous, directement ?
18:23Je ne suis pas le seul, Jacques.
18:25Il y a beaucoup de mélodistes.
18:27Il y a M. Laurent Voulzy,
18:29qui est un immense mélodiste.
18:31Goldman aussi, c'est un mélodiste.
18:33Il y a beaucoup de gens comme ça.
18:35Je ne suis pas unique.
18:37Non, mais vous avez quand même bien travaillé.
18:39Oui, c'est vrai que quand on fait le bilan,
18:41c'est pas mal.
18:43Alors, surtout au début,
18:45ce qui est très curieux, François Valéry,
18:47c'est qu'en trois ans, vous avez fait trois maisons de disques.
18:49Vous êtes passé d'une maison de disques à l'autre
18:51avec notamment un passage chez Orlando,
18:53le frère de Dalida.
18:55À chaque fois, vous changeiez de boutique,
18:57de producteur.
18:59C'était les contrats qui allaient chers.
19:01C'était comme les joueurs de football.
19:03Et vous avez vu, connu Dalida.
19:05Pour qui vous avez créé une chanson ?
19:07Oui, l'Innamorata.
19:09C'était une amie, Dalida.
19:11Je l'aimais beaucoup, cette femme.
19:13On devinait son mal de vivre ou non ?
19:15Elle cachait pas mal les choses.
19:17Moi, je m'en suis pas remis.
19:19Personne ne s'y attendait.
19:21Personne.
19:23Personne.
19:25Ce qui était étonnant, je sais pas si vous l'avez vécu,
19:27c'est quand elle s'engueulait avec son frère,
19:29il s'engueulait en italien pour que personne ne comprenne.
19:31Il faut le saluer, Orlando,
19:33parce qu'il tient bien les rênes.
19:35Il fait du bon boulot pour Dalida.
19:37Moi, je suis content de ce qu'il fait.
19:39En tout cas, grâce à eux,
19:41vous avez appris votre métier,
19:43car vous êtes devenu l'éditeur de vos chansons.
19:45Très vite, vous avez compris la mécanique de tout ça.
19:47J'ai compris qu'il fallait que je me produise
19:49si je voulais gagner plus d'argent.
19:51Mais c'est un véritable métier,
19:53il faut se construire un réseau,
19:55il faut connaître les mécaniques.
19:57Oui, mais il m'a fallu 10 ans pour...
19:59Au bout de 10 ans, j'ai compris le système.
20:01Oui, en même temps,
20:03vous avez appris sur le terrain
20:05d'une profession qui était encore artisanale.
20:07Oui.
20:09Une belle époque, c'était une belle époque.
20:11C'est-à-dire qu'il n'y a pas de gros groupes
20:13qui vous dictaient des lois.
20:15Et puis personne...
20:17C'était plus comme maintenant,
20:19ça n'a plus rien à voir.
20:21Moi, j'allais dans ma maison de disques,
20:23je ne prenais pas de rendez-vous,
20:25je rentrais dans le bureau du PDG,
20:27on buvait du champagne...
20:29Enfin, voilà, quoi.
20:31Je suis nostalgique.
20:33Oui, je suis nostalgique, bien sûr.
20:35Il faut l'être, mais en même temps penser à l'avenir.
20:37Mais on va quand même continuer à revenir sur le passé
20:39à travers une date qui vous concerne indirectement,
20:41le 9 novembre 2003.
20:43A tout de suite sur Sud Radio avec François Valéry.
20:45Sud Radio, les clés d'une vie.
20:47Jacques Pessis.
20:49Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
20:51François Valéry, 50 ans de carrière
20:53et un nouvel album, le répertoire qu'on va évoquer.
20:55Et puis une date qui ne vous concerne pas directement
20:57mais qui est importante,
20:59le 9 novembre 2003,
21:01Standing Ovation,
21:03un album dont vous êtes le compositeur.
21:07Standing Ovation, c'est né à cause
21:09de la Coupe du monde de rugby.
21:11J'étais membre de la Fédération française de rugby.
21:13L'attention, c'est de M. Bernard Lapassé
21:15qui était le président et Bernard Laporte.
21:17Et j'avais écrit ça, Standing Ovation,
21:19pour 4 filles superbes.
21:21Et on avait fait un clip, c'était très sympathique.
21:23Il se trouve que c'était
21:25la Coupe du monde 2003.
21:27Il se trouve que Sud Radio, c'est la station du rugby.
21:29Oui, ça je sais.
21:31La France a été demi-finaliste,
21:33quatrième, après avoir été battue
21:35par l'équipe de Nouvelle-Zélande pour la petite finale.
21:37Et d'abord par l'Angleterre en demi-finale.
21:39C'est exact.
21:41Vous qui aimez le football, vous suivez aussi le rugby ?
21:43On m'a demandé aussi.
21:45Il y avait quand même du lourd.
21:47On avait une belle équipe.
21:49On a toujours une belle équipe, le 15 de France.
21:51Les gens aiment le 15.
21:53Il se trouve que,
21:55que ce soit dans le sport ou dans la chanson,
21:57vous avez toujours voulu
21:59passer d'un sujet à un autre,
22:01d'un thème à un autre, d'une activité à une autre.
22:03C'est une de vos caractéristiques, François Valéry.
22:05J'aime pas faire toujours la même chose.
22:07Et puis je suis quelqu'un de...
22:09J'aime bien être libre pour la création,
22:11pour...
22:13J'aime pas...
22:15Là, par exemple, sur le dernier album,
22:17je sais pas si vous l'avez écouté,
22:19mais c'est très hétéroclite, c'est très...
22:21C'est très large, quoi.
22:23On va en parler, mais surtout, moi, ce qui me fascine,
22:25c'est que vous êtes passé de la chanson
22:27et, par exemple, à la musique de film
22:29ou la musique de série.
22:31Par exemple, cette aire chantée par Corrine Hermès.
22:33L'amour
22:35Artiste
22:39Il me fait l'acteur
22:41Avec nos rires
22:43Metteur en scène
22:45C'est une des premières séries de télévision.
22:47Des grandes marées.
22:49L'amour est artiste, chantée par Corrine Hermès,
22:51qui est un joli succès.
22:53La musique a bien marché, aussi, là.
22:55Elle avait gagné le concours Eurovision de la chanson en 1983
22:57avec Si la vie est un cadeau,
22:59où elle représentait le Luxembourg.
23:01Elle a fait une jolie carrière derrière, qui continue.
23:03C'est vrai que les séries, quand vous êtes arrivé
23:05comme compositeur de musique,
23:07il n'y en avait pas beaucoup, à la télévision,
23:09des compositeurs qui travaillaient
23:11dans ce secteur.
23:13Ben...
23:15Moi, j'ai toujours aimé la musique de film.
23:17Toujours. Et j'ai été gâté,
23:19parce que je n'en ai pas fait beaucoup,
23:21mais tout ce que j'ai fait, ça a marché.
23:23Comment c'est arrivé la première fois ?
23:25La première fois, c'était Jean Sagol,
23:27c'était sur la...
23:29C'était sur les grandes marées.
23:31Et là, mais je dis,
23:33plus tard, à Jean Sagol,
23:35parce que j'avais appris un petit peu mon métier
23:37de compositeur de film, et je l'ai appris aussi
23:39avec un certain Jacques Spick, Jacques Pessis
23:41et Didier Vanconveler, parce que là,
23:43on a fait très fort.
23:45Je me souviens, quand on se téléphonait
23:47pour les ventes de disques,
23:49je voyais des yeux d'enfant...
23:51On avait fait un gros carton.
23:53Troisième des ventes,
23:55au top 50,
23:57le premier jour de la diffusion.
23:59Jean-Claude Narcy,
24:01qui présentait le journal,
24:03avait salué la performance en disant
24:05la musique, elle est troisième
24:07des ventes, ce qui n'a plus été
24:09fait depuis longtemps.
24:11Alors il se trouve que les grandes marées, ça avait inauguré
24:13un cycle. Pendant des années, la télévision
24:15ne faisait pas de séries d'été, parce qu'il n'y avait pas
24:17de téléspectateurs, et là, ils ont lancé des séries
24:19d'été qui ont fait un carton, et c'est vrai que ça a
24:21changé la vie des téléspectateurs
24:23et de la télévision.
24:24Complètement.
24:25Et là, ça a été pour vous une ouverture.
24:27Ben oui, parce qu'on m'a...
24:29Je me suis beaucoup investi dans
24:31les musiques, notamment dans Les Filles du Lido,
24:33parce qu'il y avait matière,
24:35il y avait quand même un casting hors normes.
24:37Il y avait quand même Madame Annie Girardot,
24:39Auline Renaud,
24:41Georges Akiris,
24:43Francis Huster,
24:45Alexandra Cazan.
24:46Comment on travaille une musique de film ?
24:49Une musique de film...
24:51C'est toujours ma définition, moi.
24:54La musique de film doit être un acteur du film.
24:57C'est-à-dire que je vais vous donner un tuyau,
24:59vous avez une scène,
25:01vous avez deux scènes différentes.
25:04Avec un personnage qui marche dans la rue
25:06avec un pistolet, d'accord ?
25:08Soit vous en faites un assassin,
25:10musicalement, vous l'habillez,
25:12soit vous en faites un type...
25:14Mais tout ça, c'est...
25:17Ça vient de l'au-delà, presque.
25:19C'est pas...
25:21C'est instinctif.
25:22C'est instinctif.
25:23Et une musique de film, il faut avoir
25:25toutes les images pour bâtir la musique.
25:28Pour moi, c'est une régalade,
25:30la musique de film.
25:32Je suis capable d'en faire
25:34dix par jour.
25:36Donc...
25:40C'est inexplicable, Jacques.
25:42Ce qui est étonnant, c'est que vous avez fait des chansons
25:44pour vous, des musiques de film,
25:46mais aussi beaucoup de chansons pour les autres.
25:48Emmène-moi danser ce soir...
25:49Michel Toro, c'était un énorme succès.
25:51Patrick Fiori, c'est vous qui l'avez découvert ?
25:53C'est arrivé comment, ça ?
25:55Eh ben...
25:57France Télévisions m'avait demandé de faire...
26:01Marie-France Brière m'appelle un jour,
26:03elle me dit, François, écoute,
26:05on voudrait envoyer la Corse à l'Eurovision,
26:07comme on sait que t'aimes beaucoup la Corse,
26:09si tu nous fais la chanson dans la nuit,
26:11on l'envoie, et si elle est bonne, on l'envoie.
26:13Alors tout le monde connaît
26:15ma passion pour la Corse,
26:17et donc,
26:19j'ai fait Mama Corsica dans la nuit.
26:21Et...
26:23mon attaché de presse de l'époque,
26:25Denis Gouaz,
26:27avait, comment dirais-je,
26:29dans l'œil, déjà,
26:31ce jeune Patrick,
26:33avec une voix magnifique, et donc,
26:35il a été pris, il n'y a pas eu de...
26:37il n'y a pas eu de discussion.
26:39C'était lui, et pas un autre.
26:41Et il a fait une belle carrière depuis,
26:43et on a oublié qu'il a été quatrième à l'Eurovision avec cette chanson,
26:45ce qui, pour aujourd'hui, est une performance.
26:47Oui, c'est exact.
26:49Il n'a pas gagné, quand même, depuis un certain temps.
26:51Alors, l'inspiration, elle vient à tout moment,
26:53à n'importe quel moment de la journée,
26:55ça peut arriver.
26:57Et c'est vrai que ça vous est souvent arrivé.
26:59C'est mon truc.
27:01C'est plus mon truc, la musique de film,
27:03que les chansons que je fais pour moi,
27:05pour les autres.
27:07En même temps, il y a une chanson qui a aussi marqué votre carrière,
27:09un duo avec une jeune actrice.
27:11Il est mort.
27:19C'est Pierre de la Noé.
27:21Une chanson écrite par Pierre de la Noé,
27:23et un duo avec Sophie Marceau,
27:25qui a été un immense succès, je pense.
27:27600 000 exemplaires.
27:29Plus que ça.
27:31Ça a été un gros, gros succès.
27:33Au Japon, mais ça, c'est pas de ma faute,
27:35parce qu'elle était très connue.
27:37On a fait l'Italie, ça a été un très, très gros carton.
27:39Et quand on a fait l'Italie,
27:41ça a été un très, très gros carton.
27:43Et quand on a fait l'Italie,
27:45ça a été un très, très gros carton.
27:47Et comment s'est née cette idée ?
27:49Parce qu'elle débutait, Sophie Marceau.
27:51Oui, alors, comment ça s'est fait ?
27:53À l'époque, Paris Match voulait faire un reportage
27:55sur le chanteur à la mode,
27:57et j'ai été choisi,
27:59et la comédienne à la mode,
28:01la jeune qui démarrait, quoi.
28:03Et Paris Match
28:05nous a envoyés en Grèce
28:07faire un reportage de 10 pages,
28:09très sympa.
28:11Donc nous voilà partis en Grèce,
28:13et la veille de partir, je lui ai dit
28:15c'est sympa si tu chantes,
28:17elle me dit comme une casserole, je lui ai dit mais ça c'est pas grave.
28:19Bref,
28:21tout le monde est rentré à Paris, on s'est téléphonés,
28:23j'ai composé
28:25le Dream in Blue,
28:27elle l'a eu et ça a fait
28:29un carton redoutable.
28:31Il faut savoir qu'elle sortait de La Boum,
28:33qui avait tellement de succès. Alors d'abord, La Boum,
28:35elle est arrivée par hasard, parce qu'elle venait
28:37à la place d'une copine. Ensuite,
28:39quand La Boum est sortie, on ne le sait pas assez,
28:41les trois premiers jours, le film a été un échec total.
28:43Personne ne venait,
28:45on songeait à la retirer de l'affiche,
28:47et le week-end, tout a démarré, ça n'a plus jamais arrêté.
28:49C'est exact.
28:51C'est fou.
28:53Elle s'est bien rattrapée depuis.
28:55En même temps,
28:57ça a été un déclic dans sa carrière,
28:59pour aller plus loin, cette chanson.
29:01Oui, c'est exact. En tout cas, ça ne lui a pas fait de mal,
29:03parce que
29:05les ventes ont été importantes.
29:07Il y a aussi une date que vous n'avez pas oubliée dans votre vie,
29:09François Valéry,
29:11c'est le 1er mai 1984, votre première Olympia.
29:13Ah oui. Vous y étiez ?
29:15Oui.
29:17Il y avait tout le gouvernement qui était au premier et deuxième rang,
29:19heureusement qu'il n'y a pas eu d'incident,
29:21parce qu'il n'y avait plus de gouvernement.
29:23Pourquoi tout ce monde-là ?
29:25Parce que je faisais
29:27le premier concert caritatif
29:29pour le Variety Club.
29:31C'est un truc
29:33qui me tenait à cœur, et j'offrais
29:35mes dix ans de carrière au Variety Club.
29:37C'est vrai que
29:39cette Olympia a marqué
29:41votre vie.
29:43Oui, parce que ça a été une folie.
29:45La rue Comartin
29:47était bouchée.
29:49Il y avait une ferveur
29:51populaire autour de ça.
29:53C'était énorme.
29:55Vous étiez surpris par toute cette ferveur, cette carrière ?
29:57Vous n'auriez jamais songé à l'époque,
29:59François Valéry.
30:01Vous avez raison.
30:03Je me pose des questions encore.
30:05Ah bon ?
30:07Est-ce que j'ai bien fait ? Est-ce que j'ai mal fait ?
30:09En tout cas, vous avez fait.
30:11Il y a une chanson qui s'appelle « Serais-je plus heureux aujourd'hui ? »
30:13On va en parler tout à l'heure, justement.
30:15Mais cette époque-là, c'était une folie totale.
30:17Vous étiez poursuivi par les admiratrices.
30:19Non, mais la rue Comartin,
30:21c'était bouchée de chez bouchée.
30:23Il y avait deux mille personnes
30:25qui sortaient de l'Olympia, et il y en avait deux mille dehors.
30:27Ça a été quelque chose de très important.
30:29C'est dur, quelquefois,
30:31à vivre, non ?
30:33Si on ne me fait pas une piqûre avant de rentrer,
30:35c'est tellement que j'avais peur.
30:37Ah bon, à ce point-là ?
30:39Oui. Pourquoi ? J'avais le trac de voir tous ces gens,
30:41toutes ces personnalités. Il y avait toutes les chanteuses françaises.
30:43Nicoletta, Michel Thor,
30:45Mireille Mathieu, il y avait tout le monde.
30:47Il y avait les trois quarts du gouvernement.
30:49Comme si c'était un truc caritatif.
30:51Mais c'était un événement.
30:53Un événement.
30:55L'Olympia, vous avez fait beaucoup de tournées,
30:57mais c'est sans doute la soirée qui vous a le plus marqué.
30:59Oui, parce que c'était l'Olympia à mon époque,
31:01Jacques,
31:03c'était quelque chose d'important.
31:05C'est pas comme maintenant,
31:07où ils sortent un disque ou deux
31:09et puis ils font l'Olympia le lendemain.
31:11Moi, à mon époque,
31:13j'ai fait l'Olympia dix ans après,
31:15j'avais vendu 15 ou 16 millions de singles, quand même.
31:17Oui, un détail.
31:19C'est un gros.
31:21Alors, il y a une chanson aussi qui a marqué votre carrière,
31:23et moi, une de mes chansons préférées, c'est celle-ci.
31:25Laisse tomber si elle te fait poireau
31:27T'es sous la pluie
31:29Laisse tomber si elle t'appelle mon chéri
31:31Laisse tomber si elle aime
31:33Trop l'or et l'argent
31:35Laisse tomber si elle te fait tous ses plans
31:37Cette chanson aussi est très particulière,
31:39c'est pas le même rythme que les autres chansons.
31:41C'est un clin d'œil.
31:43Mais vous voyez, ça fait partie des chansons
31:45qui ne sont pas restées,
31:47mais qui ont vendu du disque à l'époque.
31:49C'est un truc qui s'est vendu
31:51à 220 ou 250 000 exemplaires.
31:53C'est pas « Elle danse Marie »
31:55ou « Émondon vivant »,
31:57mais dans le compte des disques vendus,
31:59ça compte quand même.
32:01Et pourquoi c'est un clin d'œil ?
32:03Parce que « Laisse tomber », « Les nanas », etc.
32:05J'avais écrit ça avec Didier Barbelle, il vient.
32:07A l'époque, vous étiez aussi poursuivi
32:09par la presse, qu'on appelait pas encore People,
32:11en permanence.
32:13Oui.
32:15Même maintenant.
32:17On vous suit encore.
32:19« Laisse tomber » me fait penser à tous les ennuis que vous avez eus,
32:21et à chaque fois, vous n'avez jamais laissé tomber.
32:23On a dit tout le contraire sur vous.
32:25Ce qui est étonnant, c'est qu'on a dit tout dans les articles.
32:27Après, vous avez été innocente et tout,
32:29mais on n'a jamais vu un rectificatif dans la presse.
32:31Oui, mais ça, c'est le...
32:33Ça, c'est le...
32:35le B.A.B. du truc. C'est-à-dire qu'on vous salit bien,
32:37et puis après...
32:39Mais là, je suis blindé, là, depuis des années.
32:41Parce qu'on vous a tout fait, et vous avez résisté à tout.
32:43Ben écoutez, j'ai la peau dure,
32:45il faut croire.
32:47Mais en même temps, vous n'avez pas eu envie qu'on demande tout ça,
32:49que les vérités soient rétablies ?
32:51Mais ça sert à rien, Jacques, parce que ça me coûte plus cher d'avocat
32:53qu'ils écrivent ce qu'ils veulent.
32:55Mais pourquoi on a tapé sur vous ?
32:57On a tapé sur moi parce que j'ai été jeune,
32:59j'ai été beau, j'ai été riche,
33:01et que c'est chez tout le monde,
33:03et que j'avais des amis,
33:05des gens comme vous qui m'appréciaient.
33:07Voilà, c'est tout, c'est un ensemble de tout ça.
33:09Et résultat, vous êtes toujours là,
33:11vous continuez à avancer.
33:13C'est un immense plaisir, il faut que les auditeurs le sachent.
33:15Voilà. Et vous savez, Pierre Lazarev disait
33:17une information et s'en démentit, ça fait deux informations.
33:19Voilà.
33:21Mais là, on va en prendre une seule, c'est la date du 20 septembre 2024,
33:23et on va en parler dans quelques instants
33:25sur Sud Radio avec François Valéry.
33:31Sud Radio, les clés d'une vie,
33:33mon invité François Valéry,
33:35on a parlé de votre carrière jusqu'à aujourd'hui,
33:3750 ans qui ont passé,
33:39et là vous revenez le 20 septembre 2024
33:41avec un nouvel album
33:43dont le titre est celui
33:45de la chanson qui ouvre le CD.
33:53Le répertoire,
33:55le répertoire d'une nouvelle chanson,
33:57la voix n'a pas changé.
33:59Merci.
34:01Alors, il se trouve que c'est votre retour
34:03avec un album,
34:05ce qui n'était pas le cas depuis des années et des années.
34:07Depuis pas loin d'une dizaine d'années.
34:09Et pourquoi ?
34:11Parce qu'il n'y avait pas d'inspiration.
34:13Il n'y avait pas d'inspiration.
34:15Il n'y avait pas d'inspiration.
34:17Il n'y avait pas d'inspiration.
34:19Il n'y avait pas d'inspiration.
34:21Pourquoi ?
34:23Parce qu'il n'y avait pas d'inspiration majeure.
34:29On a été témoins de certaines choses,
34:31mais j'ai dû faire des trucs.
34:33Je ne me rappelle plus, mais dans cette période
34:35j'ai dû faire un ou deux trucs qui ont marché.
34:37J'ai tellement composé.
34:39J'ai écrit 400 chansons.
34:41La SACEM, c'est répertorié, je crois.
34:43Oui, vous êtes 400 chansons
34:45parmi les 12 millions de titres déclarés
34:47aujourd'hui à la SACEM.
34:49C'est quand même 400 chansons.
34:51Ce répertoire, l'idée est née comment ?
34:55C'est toujours pareil.
34:57C'est l'envie
35:01de donner sa vision de la vie.
35:05Vous avez cité mon âge tout à l'heure.
35:11C'est une envie.
35:13Une envie d'écrire.
35:15Une envie de
35:17se dépasser même.
35:19Le répertoire, j'ai mis trois mois pour l'écrire.
35:21Pourquoi ?
35:23Parce que je voulais que ce soit...
35:25Il y avait un pari sur le répertoire.
35:27Le pari, c'était que
35:31la personne qui...
35:33On ne sait pas si c'est
35:35une femme qui est morte,
35:37si c'est un mec qui est mort.
35:39Vous voyez ce que je veux dire ?
35:41Il faut que les idées viennent à chaque fois.
35:43Je ne voulais pas dévoiler.
35:45Je ne voulais pas dévoiler
35:47quelqu'un qui pleure la mort de quelqu'un.
35:49Je voulais que chacun le prenne
35:51à son propre compte.
35:53Cet album, c'est un retour.
35:55Vous avez pris la décision
35:57de refaire un album.
35:59C'était aussi une décision liée
36:01à vos 50 ans de carrière.
36:03Vous pensiez que ça durerait aussi longtemps
36:05quand vous avez débuté ?
36:07Vous savez, les artistes,
36:09il y a des hauts, il y a des bas.
36:11Au milieu,
36:13à la même conclusion,
36:15on traverse la vie
36:17entre ceux qui vous aiment, ceux qui s'en foutent
36:19et ceux qui n'en ont rien à cirer.
36:21Mais en même temps,
36:23quand vous faites le recul sur ce parcours,
36:25vous êtes surpris aussi ?
36:27J'ai certainement loupé des trucs.
36:29J'ai certainement loupé des trucs.
36:31Vous en avez fait d'autres ?
36:33Oui, mais bon.
36:35Dans ce nouvel album, il y a des tas de chansons.
36:37Il y en a une qui,
36:39pour moi, correspond au chanteur que vous êtes.
36:41C'est Populaire.
36:43Popopopulaire
36:45La rue des chansons
36:49Popopopopulaire
36:51Qui font planer
36:53à l'unisson
36:57Accroche ton cœur
36:59à l'inderne
37:01Sans chercher
37:03d'où il vient
37:05Ça, c'est encore du France Insoumise.
37:07Pur sucre.
37:09Pourquoi cette chanson Populaire ?
37:11Et vous le revendiquez ?
37:13Oui, complètement, je le revendique.
37:15Ça fait des années que je le revendique.
37:17Pourquoi cette chanson Populaire, justement ?
37:19Parce que c'est venu avec la mélodie.
37:21Et mon ami Claude Lemel
37:23est venu en renfort
37:25et nous avons écrit le texte ensemble.
37:27La chanson Populaire, elle a souvent été décriée,
37:29François Valéry.
37:31Oui, mais en même temps,
37:33c'est peine perdue.
37:35Parce que la chanson Populaire,
37:37ce qui m'étonne le plus, c'est que
37:39je dois avoir 3-4 titres
37:41assez marquants de ma carrière.
37:43Je veux dire,
37:45Elle danse Marie et Mon Nous Vivant Emmanuel,
37:47c'est des chansons qui sont restées.
37:49Il n'y a pas un karaoké qui ne les passe pas.
37:51Et en même temps, ça vous surprend quand vous entendez...
37:53Oui, je suis toujours surpris des bonnes choses.
37:55Mais il se trouve que
37:57ces chansons, ce sont des mélodies.
37:59On en parlait tout à l'heure.
38:01Et aujourd'hui,
38:03quand on parle dans les maisons de disques,
38:05on parle plutôt que des mélodies.
38:07Ça ne vous énerve pas fort ?
38:09Non, moi, rien ne m'énerve, Jacques.
38:11Je traverse ma vie comme ça.
38:13Je me sens beaucoup mieux qu'avant.
38:15J'ai vécu quand même
38:17dans le stress pas mal.
38:19Oui, là, vous en profitez,
38:21vous savourez chaque instant.
38:23En plus, cet album, vous l'avez produit.
38:25On le trouve sur Internet.
38:27Vous pouvez l'envoyer dédicacé.
38:29Oui.
38:31C'est ma femme qui s'occupe de tout ça,
38:33le business.
38:35On commande l'album et vous le dédicacez.
38:37Un peu comme un auteur qui dédicace un livre.
38:39Voilà.
38:41C'est rare, ce genre de choses.
38:43Ça fait partie du jeu.
38:45Ça fait partie
38:47de l'envie de faire un truc un petit peu
38:49qui sort de l'ordinaire.
38:51Je pense à Alain Delon qui détestait le monde d'aujourd'hui.
38:53Il se trouve qu'il vous a quand même décoré.
38:55Oui, moi, je l'aimais beaucoup, Alain.
38:57Je crois qu'il m'aimait
38:59beaucoup aussi.
39:01Il m'a décoré
39:03de la médaille
39:05des Arts et Lettres.
39:07C'est toujours
39:09un phénomène de rencontre.
39:11J'avais connu Alain
39:13dans des circonstances chez des amis en Suisse,
39:15etc.
39:17C'est pas intéressant.
39:19Rentrant à Paris,
39:23on se téléphone, etc.
39:27Un jour, je suis dans
39:29un truc de vidéo
39:31et je montais mon clip
39:33« Non, je ne regrette rien ».
39:35C'était pour le Casino de Paris
39:37en 1998.
39:41Le ministre
39:43de la Culture
39:45m'avait décerné
39:47les Arts et Lettres.
39:51Moi, j'ai laissé tomber.
39:53Et puis, il y a quelqu'un
39:55qui m'a dit « Il faudrait quand même que tu fasses quelque chose,
39:57pour qu'on te remette
39:59cette médaille ».
40:01Et je lui ai dit « Tiens, Alain, tu tombes bien.
40:03Si je te demandais
40:05de venir me décorer
40:09des Arts et Lettres,
40:11il m'a dit « Mais oui, il n'y a aucun problème.
40:13Au contraire, ça me fait plaisir ».
40:15Moi, je ne connais pas d'homme
40:17plus fidèle qu'Alain Delon.
40:19On n'a pas besoin de signer un contrat avec lui.
40:21Quand il vous a serré la main, c'est OK.
40:23J'étais très
40:25peiné pour ça.
40:27Il est immortel, quelque part.
40:29Je regardais hier « Le tonnerre de Dieu »
40:31avec Jean Gabin, mon Dieu.
40:33C'était
40:35extraordinaire, ces films.
40:37À propos de films, il y a eu dans ce nouvel album
40:39une reprise d'une chanson
40:41d'un film qui a été un immense
40:43succès.
40:55Un film et une chanson
40:57qui a été un immense succès.
40:59Non, ce n'était pas un film.
41:01Le film, c'était Bachelet qui l'a fait.
41:03Ma chanson « Emmanuel », c'est une chanson
41:05un petit peu différente.
41:07Mais cette chanson a été un immense succès
41:09et dédiée, je crois, à Marie-Hélène Breillat,
41:11qui est une comédienne.
41:13C'est possible, oui. C'est possible. C'est une amie à moi.
41:15Qui vit aujourd'hui, je crois,
41:17entre l'Inde et l'Égypte.
41:19Il ne fait plus le cinéma.
41:21Et vous aviez dédié cette chanson à Marie-Hélène Breillat.
41:23C'est possible, c'est possible.
41:25Et ça aussi, c'était un immense succès.
41:27800 000 singles.
41:29En Allemagne, en Italie, au Japon.
41:31Et là, comment était venue l'idée aussi ?
41:33J'étais chez ma mère.
41:35Parce que moi, j'ai toujours
41:37une guitare quelque part.
41:39Et je vais déjeuner
41:41chez ma mère et j'avais une guitare
41:43dans le salon.
41:45Et j'ai pris la guitare
41:47et je me suis amusé à faire quelques accords
41:49et puis je commençais...
41:51...
41:53C'est pas mal ça.
41:55Et après, Emmanuel,
41:57comme un soleil, il s'est venu.
41:59Directement.
42:01Quand on pense au film d'Emmanuel qui n'a pas de rapport,
42:03je le sais, avec la chanson,
42:05il y a aussi un autre film, deux films
42:07qui ont sorti. C'est Joy et Joy & Johan.
42:09Et là aussi, la composition,
42:11c'est François Valéry.
42:13Oui, ça fait le jour du monde.
42:15C'est né comment, ça aussi ?
42:17Joy, alors ça a été une commande aussi.
42:19Ça a été une commande
42:21de Jean-Pierre Ambroris.
42:23Je pense que ça va vous parler.
42:25Oui, en fait, Jean-Pierre Ambroris
42:27était le directeur de Radio Monte Carlo
42:29et dans son bureau, après avoir fait son travail quotidien,
42:31il écrivait Joy sous un pseudonyme.
42:33Oui, Joy Leray.
42:35Et j'ai assisté à l'écriture tous les jours
42:37de ce livre et c'est vrai que c'est devenu
42:39un film à succès.
42:41Oui, alors le premier
42:43a été un succès. Le deuxième,
42:45Joy & Johan avec
42:47Brigitte Lahaye, que je salue
42:49si elle m'entend. Elle nous écoute tous les jours.
42:51Elle passe juste après nous sur Sud Radio.
42:53Et c'est vrai que ça a été
42:55aussi un succès. Ah oui, les deux.
42:57Et là aussi, c'est des musiques,
42:59c'est plus compliqué de faire des musiques.
43:01Moi je voulais, pour Joy,
43:03lui donner un parfum musical. Ça a été réussi
43:05d'ailleurs parce qu'ils ont vendu le film
43:07dans le monde entier. Ils ont envoyé la musique.
43:09Mais
43:11oui, ça a été
43:13un gros succès.
43:15Et dans cet album, donc le répertoire,
43:17il y a aussi l'empreinte d'une autre chanson
43:19qui a été un succès, mais dont la composition
43:21mérite quelques explications.
43:37Pourquoi reprendre cette chanson ?
43:39Parce que tout le monde la reprend.
43:41Oui, c'est...
43:43Il y a un phénomène autour
43:45de cette chanson qui n'est pas près de s'arrêter
43:47à mon avis. Et voilà.
43:49Donc moi j'avais demandé
43:51justement avec les trucs d'internet, j'avais demandé
43:53aux fans quelles sont
43:55vos trois chansons préférées ou quatre chansons.
43:57Alors ils ont
43:59fait...
44:01Ils ont voté pour
44:03Emmanuel, Elle danse mariée, Monde
44:05au vivant. Après il y en a d'autres,
44:07mais les quatre premières,
44:09c'est celles que je viens de vous citer.
44:11Cette chanson je crois est née au lendemain d'un enterrement.
44:13Oui.
44:15Je me souviens plus de qui, mais je...
44:17Elle a mis à vous et vous avez eu envie de créer cette chanson.
44:19Oui, oui, oui.
44:21C'est assez bizarre, c'est assez étonnant.
44:23Oui, parce que je me disais... Je me souviens
44:25par contre
44:27comment j'ai fait cette chanson.
44:29J'étais à Nairobi-Chezy et
44:31je sais...
44:35C'est venu comme ça d'un coup,
44:37toujours avec la guitare, je me dis mais il faut mourir
44:39pour que les gens nous trouvent...
44:41C'est...
44:43C'est un déclic. Et nous vivons en attendant pas
44:45que la mort nous trouve du talent. C'était plié.
44:47Alors vous avez toujours composé
44:49sans vous poser de questions, mais dans cet album
44:51vous vous posez une question.
44:53Serais-je plus heureux aujourd'hui ?
44:55Et c'est François Valéry qui le chante.
44:57Serais-je plus heureux aujourd'hui ?
45:09Serais-je plus heureux aujourd'hui ?
45:11Si j'avais su toujours dire oui,
45:13toujours dire au système
45:15Amen.
45:17Amen.
45:19Si je n'avais pas tout claqué,
45:21si un jour j'avais tout plaqué.
45:23Question
45:25existentielle avec Claude Lemel
45:27que vous vous posez.
45:29Oui. Claude qui est un
45:31auteur merveilleux, qui est un ami
45:33aussi de 50 ans.
45:35Et je lui ai demandé de venir
45:37sur cet album en invité d'honneur.
45:39Et la réponse, serais-je plus heureux
45:41aujourd'hui si vous n'aviez pas fait ce métier-là ?
45:43Et oui. Vous avez tout résumé.
45:45Vous vous interrogez encore aujourd'hui ?
45:47On s'interroge toujours.
45:49Plus le temps passe,
45:51plus on tourne les pages
45:53de notre vie tous les jours.
45:55On essaye de relire
45:57celles qui sont... Moi je suis un peu nostalgique.
45:59Et je le revendique.
46:01Et vous l'assumez sans problème ?
46:03Alors maintenant, vous n'avez pas
46:05et vous l'assumez sans problème ?
46:07Alors maintenant, cet album est sorti, le répertoire,
46:09il y a une série de tournées...
46:11Oui. Et moi, des concerts, j'en fais
46:13toute l'année, moi.
46:15Moi je suis
46:17très à l'ancienne, quoi.
46:19Je
46:21bosse
46:23par des séries de...
46:25Ah oui ! Par exemple,
46:27là je chante au Canet,
46:29à la salle de la palestre
46:31à Cannes.
46:33Et vous avez toute une série de concerts jusqu'à la fin de l'année ?
46:35Le 8, attendez, on me dit le 8 novembre.
46:37Le 8 novembre, voilà, t'es retenu.
46:39Mais c'est vrai que vous n'arrêtez pas de donner
46:41les concerts, d'être partout à la fois.
46:43J'aime bien...
46:45Je pourrais pas...
46:47Je suis pas le genre de chanteur
46:49qui disait je vais faire 15 jours ou 3 semaines de truc
46:51après je... Non, moi je...
46:53Je prends du bon temps avec ça.
46:55Oui, comme chanter ou faire des musiques de film.
46:57Non mais j'ai la chance de te demander entre guillemets quand même.
46:59Oui, c'est vrai. C'est toujours sympa, quoi.
47:01Et l'avenir, François-Valéry ?
47:03L'avenir,
47:05j'ai envie de...
47:07de faire de la musique de film.
47:09Oui.
47:11De préparer encore un...
47:13Un nouvel album.
47:15Un nouvel album, voilà.
47:17Et puis de refaire des grandes scènes, car le public est toujours là.
47:19Oui, c'est vrai.
47:21Ils ont plus de 15 ans.
47:23Oui, mais il y a les enfants avec les enfants.
47:25C'est assez curieux.
47:27D'ailleurs, regardez, le phénomène Sardou, c'est extraordinaire.
47:29C'est un peu sceptique, Michel.
47:31Moi, je connais les adolescents autour de moi
47:33qui connaissent vos chansons par cœur.
47:35Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre en arrivant à Sud Radio.
47:37En tout cas, c'est un album,
47:39le répertoire que les plus anciens
47:41comme les plus jeunes le redécouvriront.
47:43Et puis, bon courage
47:45pour continuer ces concerts et surtout ne changer rien,
47:47continuer à être inspiré pour faire de vraies mélodies
47:49et profiter de la vie.
47:51Merci, Jacques.
47:53Je vous embrasse très fort et je vous aime,
47:55mais ça, vous le savez, depuis 50 ans.
47:57On continue comme ça et on vous aime aussi.
47:59Merci, François Valéry.
48:01L'écrit de Louis, c'est terminé pour aujourd'hui.
48:03On se retrouve bientôt. Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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