• il y a 7 mois
Jacques Pessis reçoit Cali : 20 ans après "L’amour parfait", il a enregistré une nouvelle version de son premier album. Il l’interprète avec ses copains chanteurs, de tout son cœur.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-04-03##

Category

🎵
Musique
Transcription
00:00 - Un duo, les clés d'une vie, celle de mon invité, vous êtes de retour avec un album qui aurait pu s'intituler "20 ans après"
00:06 si le titre avait été libre, peu importe, car vous n'êtes pas un mousquetaire au service du roi,
00:11 mais un troubadour qui a construit son royaume sans pour autant mener toujours une vie de château.
00:16 Bonjour Kali. - Bonjour.
00:18 - Alors on vous retrouve avec un album étonnant, c'est-à-dire que vous avez repris votre premier album,
00:22 "Voici 20 ans", qui avait été un véritable succès, il y en a eu d'autres depuis,
00:26 et vous l'avez enregistré avec des personnalités. On va donc en parler tout au long de l'émission.
00:30 - Merci beaucoup. - Avec ces chansons qu'on va écouter,
00:33 vous nous direz aussi à chaque fois pourquoi tel chanteur,
00:37 mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:41 Et la première que j'ai trouvée, c'est le 21 juin 1983, où vous voyez ce film à la télévision.
00:47 [♫♫♫]
00:53 - "Rude Boy", et ce film vous a marqué je crois. - Oui, c'est 83 ou 82 ?
00:57 - 83, la deuxième fête de la musique. - Deuxième fête de la musique.
01:00 Alors, ce film, je venais de... parce que la fête de la musique quoi,
01:05 donc ça venait d'arriver, c'était là, et moi j'étais sur la place de mon village avec mon premier groupe,
01:10 on fait du bruit, on sait pas trop, on fait du punk, et on aime ça.
01:14 Et puis je rentre chez moi, et je m'installe sur le canapé à minuit, en film des Beatles,
01:19 et 3h du matin, "Rude Boy", clash. Donc là c'est le miracle qui me tombe dessus, c'est la tornade.
01:25 C'est Joe Strummer, qui ne m'a plus quitté depuis, et voilà, ça a changé totalement ma vie en fait, ce film.
01:32 - Oui, l'histoire c'est quelqu'un qui est derrière son comptoir de sex-shop, qui voit arriver un client,
01:39 et c'est les clashes, et il va travailler avec les clashes, qui est son rêve de toujours.
01:43 - Il va travailler avec les clashes, exactement, comme régisseur, comme accompagnant, comme pote, comme ami.
01:49 Et c'est les prémices d'une révolution, quelque part.
01:55 Donc ce n'est pas le "no future", c'est ce qui m'a plu, c'était pas le "no future" des Sex Pistols,
02:01 c'était "il y a un futur devant, il y a l'éternité devant, il faut juste se serrer les coudes,
02:06 ne pas accepter ce que le gouvernement de Thatcher nous impose, et se battre, et aller au bout".
02:12 Et ça, ça m'a beaucoup plu. Et puis cette musique qui est toujours d'actualité,
02:15 parce que sur "Rude Boy", ce sont les chansons du premier album des clashes,
02:20 il faut savoir qu'il a enregistré dans un tout petit studio pendant une poignée de jours,
02:25 donc les chansons crachées n'ont pas eu le temps de s'agripper à une mode,
02:28 c'est pour ça qu'elles sont toujours actuelles aujourd'hui.
02:30 - Alors il se trouve qu'en plus, vous le voyez, ce film, dans un tout petit village, Verne-les-Bains,
02:34 où vous avez grandi, vous êtes né à Perpignan, je crois. - Oui, tout à fait.
02:37 - Et c'est vraiment, la famille est arrivée à Verne-les-Bains après un périple incroyable,
02:41 je crois que vos ancêtres étaient en Italie, au Canada, en Espagne.
02:45 - Oui, j'ai surtout, on a toujours ce héros dans la famille qui était Giuseppe Caliciori,
02:50 qui était de San Stefano, près de Reggio de Calabre,
02:54 et 20 ans, avec une poignée d'irréductibles un peu fous,
02:58 ils attrapaient comme ça une rumeur dans la rue ou en bout de journal qui disait qu'un peuple souffrait,
03:03 un peuple était martyrisé par le fascisme,
03:07 et eux vivaient ce fascisme-là de Mussolini, ils ne voulaient pas que les autres en souffrent,
03:11 donc ils prenaient son baluchon, ils allaient se battre.
03:13 - Oui, il est allé au Canada défendre à la cause de Sacco et Vanzetti, par exemple,
03:18 il est allé faire exploser le consul, il n'y a pas eu de mort, mais le consul d'Italie en Algérie,
03:26 il rentre en France et puis évidemment il s'engage dans les brigades internationales,
03:30 et il a été blessé sur le front de Brunette, et Brunette, il y a ce fabuleux film de Frédéric Rossif,
03:36 "Mourir à Madrid", on y découvre Hemingway, etc.
03:41 Et mon grand-père blessé, soigné par une dame, et puis l'assistante qui est là,
03:47 c'est ma grand-mère, Maria Pilar, et ils partent tous les deux à Barcelone,
03:51 le coin des Républicains, mais les Républicains prennent des bombes sur la tête,
03:55 ils s'enfuient vers la France par la retirade, et ils atterrissent sur les camps de souffrance,
04:00 donc Argelès, Saint-Cyprien, mon grand-père qui lui est séparé parce qu'il était politique à Gurs,
04:07 et il se retrouve à Monde après des périples,
04:10 mais ce qui est fou c'est que j'ai joué il n'y a pas longtemps à Monde,
04:14 et je suis allé visiter le "Rio Cross", c'était le camp des femmes et des enfants,
04:20 et ma grand-mère était là, donc j'avais beaucoup de frissons,
04:24 et le maire de la ville l'a perçu,
04:28 et a cherché, a retrouvé, et m'a envoyé un courrier,
04:31 c'est une lettre de mon grand-père qui était loin d'eux, loin de sa famille,
04:34 et qui suppliait les autorités de donner de la soupe et du lait aux petits garçons,
04:37 c'était mon papa.
04:38 C'est fabuleux.
04:39 Alors votre père justement et votre mère sont arrivés à Vernez-les-Bains,
04:44 après les ancêtres,
04:46 et votre mère au départ était l'institutrice,
04:48 je crois que c'est elle qui vous a pratiquement appris à lire et à écrire, Kali.
04:52 Oui, alors je dirais que celle qui m'a appris à lire et à écrire,
04:54 c'est celle qui, pour moi le plus beau métier du monde,
04:56 c'est instituteur de cours préparatoires,
04:59 donner la lecture, la lecture c'est donner la...
05:01 lecture l'écriture c'est donner la liberté.
05:03 Ma maman c'était juste avant, c'était à la petite école,
05:06 elle était directrice de l'école maternelle,
05:08 alors on habitait juste au-dessus,
05:10 juste au-dessus de la classe,
05:12 et ma maman qui...
05:13 j'étais dans ses jupes tout le temps, dans ses robes tout le temps,
05:16 et j'ai eu la chance parce que des années, des années après,
05:19 ma grande sœur Gina a repris ce poste-là,
05:21 et j'ai pu revisiter cette maison,
05:23 ma chambre, je la pensais immense,
05:25 je me suis mis à genoux, accroupi, à la hauteur de mes 6 ans,
05:29 pour refaire le trajet dans la maison,
05:30 elle est toute petite cette maison.
05:32 Elle est petite malheureusement, hélas, votre mère est décédée très jeune,
05:35 et on le sait,
05:36 et c'est un petit peu...
05:38 la mort elle est présente dans vos chansons,
05:40 et dans ce nouvel album, qui est en même temps une refonte d'ancien album,
05:44 il y a une chanson qui s'appelle "Dolorosa".
05:46 Aujourd'hui j'ai décidé,
05:49 j'ai décidé de ne pas vous tuer,
05:51 invite ton amant, dimanche à dîner.
05:54 Dimanche c'est le jour, des frites et du poulet.
05:59 Un duo ?
06:00 Oui, Olivia, Olivia Ruiz.
06:02 C'est une voisine finalement ?
06:03 Oui, c'est ma petite sœur,
06:05 on vient de la même histoire,
06:07 elle est de Bal de Village,
06:08 et puis on s'est pas quittés,
06:10 on est très proches.
06:11 Alors, elle a une actualité évidemment,
06:14 mais je l'ai appelée, elle est arrivée de suite.
06:16 Elle m'a dit "j'adore cette chanson, donc je vais la faire avec toi".
06:18 Alors ce qui est très drôle dans cette chanson,
06:20 c'est qu'à l'époque, il y a 20 ans,
06:22 je l'écris et je raconte,
06:23 donc il y a 20 ans, que nous sommes dans le jardin,
06:26 et je suis face à ma femme et à son amant.
06:28 Donc c'est assez terrible.
06:29 Mais là c'est encore plus terrible 20 ans après,
06:31 parce que ma femme c'est Olivia Ruiz,
06:32 donc elle a pris ce rôle là.
06:34 C'est autre chose, ça peut être un vaux de ville.
06:36 Alors la chanson, vous l'avez découverte grâce à votre père,
06:40 qui écoutait Brel, Moolooji,
06:41 et surtout cette chanson qu'il reprenait à Tuttet.
06:44 À mes oiseaux piaillant debout,
06:45 chelinés sous les becs de la nuit,
06:48 avec leurs crêpes de goutti et leurs...
06:50 Le chien de Léo Ferret.
06:51 Ça a marqué votre enfance, Kelly ?
06:53 Ça a marqué mon enfance,
06:54 il l'écoutait beaucoup Paco Ibanez aussi,
06:56 mais Léo Ferret, j'ai dédié un album,
06:59 j'ai fait un album Léo Ferret il y a quelques temps,
07:00 je l'ai dédié à mon papa,
07:02 parce que pour moi c'est la source,
07:03 je me souviens de mon papa qui pleurait en écoutant ces mots-là,
07:06 alors que mon papa c'était un vrai Lino Ventura.
07:09 Et il m'a surpris en train de...
07:12 Je l'ai surpris en train de pleurer.
07:14 Il m'a dit "tu sais Bruno, j'ai vu cet homme sur scène,
07:16 et il s'est fait cracher dessus,
07:18 et le morceau d'après, tout le monde était debout à applaudir à tout rompre."
07:20 C'est ça Léo Ferret.
07:22 C'est pour moi le symbole de la liberté.
07:23 Je suis allé chez eux en Toscane en novembre,
07:25 c'est comme ma famille, Marie-Christine, Mathieu...
07:29 Et c'est vrai qu'il était indiscipliné, d'ailleurs dès l'école,
07:31 puisqu'à l'école il avait un matricule 38,
07:33 et une soutane pour assister le prêtre,
07:36 et ses camarades lui avaient rasé la tête.
07:38 Et c'est la base de son indiscipline, Léo Ferret.
07:40 - Ouais, il y a ça, il y a aussi les fameux...
07:43 Parce que son père, qui était directeur du casino de Monaco,
07:47 l'a mis en pension chez les curés.
07:50 Et il a subi des choses pas très claires et pas très belles.
07:55 Il a écrit une chanson là-dessus qui s'appelle "L'enfance",
07:57 et quand je la chante ça me bouleverse,
08:00 parce que je crois que ça aussi,
08:02 ça l'a totalement amené sur cette voie de la rébellion.
08:05 - Et vous aussi, Kali, vous êtes assez indiscipliné à l'école,
08:08 vous refusez de lire Victor Hugo,
08:10 vous prenez la tête des manifestations, enfin la totale quoi.
08:13 - Oui, Victor Hugo, c'est parce que je lis absolument aujourd'hui Victor Hugo,
08:16 et depuis, évidemment que c'est bouleversant,
08:21 mais je ne supportais pas l'idée qu'avec tous ces millions de livres,
08:25 qu'on nous impose un livre à étudier pour l'année.
08:27 Alors j'ai dit "non, je ne veux pas le lire,
08:29 moi je veux lire les livres que j'ai envie de lire et j'en parlerai mieux".
08:33 Et la prof m'avait dit, je me souviens, "ok, c'est bien".
08:36 Et puis je reçois le bulletin scolaire,
08:38 "Français aurait des aptitudes remarquables,
08:41 mais demeure à un niveau d'inculture tout aussi remarquable".
08:44 Je m'en souviens.
08:45 - Ça c'est arrangé de fuite.
08:47 Et à l'époque, votre vraie passion c'est le rugby,
08:49 vous auriez pu faire du sport études, Kali, en rugby ?
08:52 - Oui, je devais à la baisier.
08:54 J'avais un bon niveau scolaire et j'avais un très bon niveau rugby.
08:57 Je suis de la génération de Marc Lievermond,
08:59 notre ancien entraîneur de l'équipe de France.
09:01 On a su de suite que lui allait partir très haut,
09:03 mais moi j'étais sur ses traces, c'était bien.
09:06 Et puis le népotisme, ou en tout cas les fils d'eux,
09:11 ont fait que d'autres enfants étaient pris à ma place.
09:14 Ça m'a bouleversé totalement.
09:15 - Je comprends.
09:15 Vous savez que Sud Radio c'est la station du rugby.
09:18 - Oh j'adore, j'ai écouté encore la France Gala,
09:21 mon ami François Trio, j'adore, j'adore.
09:23 - En même temps, vous aviez une autre idole à l'époque,
09:25 c'était Roger Coudert.
09:27 Vous regardiez les matchs de Roger Coudert à la télévision.
09:29 - Oh bah ouais, Roger Coudert, ce fameux match,
09:31 le dernier match où il est là,
09:34 où l'équipe de France, où Jean-Pierre Rives lui,
09:37 lui offre son maillot ensanglanté,
09:38 et puis Roger Coudert et Pierre Albaladejo.
09:42 J'ai ce souvenir, je crois que c'était le 9 mars,
09:45 c'est 78, où il y a le match France-Irlande,
09:48 et en bas il y a une bande qui passe,
09:50 "Claude François est mort".
09:51 J'ai ce souvenir là, je suis tout seul à la maison et je lis ça.
09:54 - Et il se trouve qu'en plus,
09:55 Roger Coudert n'aurait pas dû faire du journalisme,
09:58 il était venu à Paris pour faire les beaux-arts et de la cuisine.
10:00 Il devait être cuisinier et ça n'a pas marché.
10:02 Alors que vous, vous avez tenu une crêperie.
10:04 - J'ai tenu une crêperie.
10:06 - La seule de Vernet les Bains.
10:07 - La seule de Vernet les Bains, heureusement.
10:08 Mais c'était drôle, c'est avec Fernand,
10:10 celui qui était dans mon premier groupe
10:12 et qui fait les pochettes aujourd'hui de mon album,
10:13 c'était avec Alec, qui est toujours très proche.
10:17 Et on a tiré au sort, moi j'étais serveur,
10:19 Alec faisait les crêpes et Fernand la plonge.
10:21 Mais alors on voulait l'appeler le Pogo, évidemment.
10:24 On s'est dit non, on va trouver un nom un peu plus collectif,
10:26 un peu plus mainstream, on l'appelait l'Acapulco.
10:31 Et les gens venaient, on faisait des bonnes crêpes,
10:34 mais la musique était trop forte.
10:36 Alors parfois les gens commandaient leurs crêpes
10:38 et en entendant les morceaux que nous passions,
10:40 des morceaux, ça pouvait être les Stranglers, les Clash,
10:42 et quand ils reconnaissaient le morceau,
10:44 on leur offrait le repas.
10:46 - Eh bien voilà, je pense qu'en tout cas vos fans
10:48 reconnaîtront ce morceau dans sa nouvelle version.
10:50 - Penses-tu rester toujours tout près de moi ?
10:53 (musique)
10:55 Saurais-je mieux t'aimer que celui avant moi ?
10:58 (musique)
11:00 Pourrais-tu mourir dans le creux de mes bras ?
11:03 - Avec qui ?
11:04 - C'est mon ami Charlelie Couture, c'est mon grand frère,
11:06 un protecteur, un artiste absolu.
11:09 David Desverités a fait une biographie sur Charlie.
11:12 Et il faut la lire parce que c'est un roman,
11:15 c'est l'histoire d'une vie absolument dingue.
11:18 Je suis amoureux de sa musique, je suis amoureux de sa peinture,
11:21 je suis amoureux de lui tout simplement.
11:23 Et quand il est venu en studio, je lui ai dit
11:26 "s'il te plaît, fais-moi du Charlie".
11:28 Vous savez, cette voix qui s'en va parfois
11:30 et qui s'amuse à improviser là où on ne l'attend pas.
11:34 Il m'a offert ce magnifique cadeau.
11:36 - Et d'ailleurs, David Desverités a fait votre biographie
11:39 "Kali, je dois encore vivre chez l'archipel".
11:42 J'ai trouvé beaucoup d'informations sur votre vie
11:44 et notamment, j'ai pas trouvé cette date
11:46 mais elle est importante dans votre vie,
11:48 c'est le 7 novembre 2003.
11:50 On en parle dans quelques instants sur Sud Radio avec Kali.
11:53 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:56 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Kali,
11:59 20 ans après, le premier album que vous réenregistrez
12:03 avec des duos qu'on écoute tout au long de l'émission.
12:06 Il y a aussi votre biographie que David Desverités a écrite
12:09 "Je dois encore vivre chez l'archipel"
12:10 et des dates bien sûr, "Le principe des clés d'une vie".
12:13 7 novembre 2003, c'est votre première télé.
12:16 C'est un portrait dans le 12-14 de France 3.
12:18 Un journaliste évoque vos chansons
12:20 où vous mêlez l'humour au désespoir
12:22 et vous êtes sur scène avec vos musiciens
12:25 et on entend ceci.
12:26 C'est quand le bonheur
12:28 C'est quand le bonheur
12:32 C'est quand le bonheur
12:35 C'est quand le bonheur
12:39 C'est quand le bonheur
12:42 C'est quand le bonheur
12:45 - Encore du duo. - Ouais.
12:47 - C'est quand le bonheur - Francis Cabrel, le vrai cadeau.
12:49 - Encore un voisin aussi. - Un voisin, mais c'est le vrai cadeau.
12:52 Francis, j'ai eu la chance d'être le parrain
12:55 des rencontres musicales d'Astafor en 2006
12:58 et depuis il me protège beaucoup.
13:01 J'ai eu la chance d'écrire une préface sur une bio sur Francis.
13:04 Et puis à l'époque, à cet peuc là,
13:08 j'ai donné un concert dans le Sud et on m'a dit qu'il était dans le public.
13:11 Alors j'ai pris la parole et j'ai dit
13:13 "Vous savez, j'ai des influences, Léo Ferré, Jacques Cabrel,
13:16 mais surtout sa fille Francisca".
13:18 Francisca Cabrel.
13:19 Alors les gens ont rigolé. J'ai dit "Francis, tu montes très sur scène".
13:22 Et nous avons interprété encore et encore sa chanson dynamique,
13:25 mais piano-voix cuivre, très très très calme,
13:28 comme la version de C'est quand le bonheur.
13:29 Et je lui ai dit, toutes ces années après,
13:31 "Est-ce que tu viendrais chanter C'est quand le bonheur
13:33 comme nous l'avions fait à ce moment là ?"
13:34 Parce qu'à ce moment là, il m'avait dit
13:35 "J'ai redécouvert mes mots, j'ai redécouvert
13:38 une autre version qui m'a beaucoup plu".
13:39 Alors voilà, il m'a fait ce cadeau.
13:41 - Mais ce qui est étonnant en plus, c'est que cette chanson,
13:43 personne n'y croyait.
13:44 Vous avez ramé avec des maisons de disques
13:46 et refusé les unes après les autres, ces chansons.
13:49 - Oui, mais c'était assez...
13:51 Ce n'était pas douloureux du tout,
13:52 parce que je n'avais aucune ambition de sortir un disque.
13:56 En fait, ces chansons-là, c'était pour me sauver la vie.
14:00 Je venais de vivre une rupture amoureuse,
14:03 donc c'est un album sur la rupture, quelque part.
14:05 Donc les gens se sont retrouvés là-dedans.
14:07 Mais au départ, c'était...
14:08 Je me souviens très bien de C'est quand le bonheur.
14:11 Je rencontre un peu plus tard la mère de mes enfants
14:13 et je suis en train d'écrire ma chanson triste
14:14 avec ses couplets tristes.
14:16 Et comme on ne le soyait jamais, elle était à Besançon
14:18 et moi à Perpignan.
14:19 Le facteur a frappé à ma porte, il m'a tendu une carte postale
14:22 et sur la carte postale était écrit au dos
14:24 C'est quand le bonheur.
14:25 Alors j'ai collé la carte postale sur ma chanson
14:27 et c'est devenu ça.
14:28 - Avec un succès incroyable.
14:30 Je crois que les francophonies de la Rochelle,
14:32 dans une toute petite salle,
14:33 le public reprend en chœur la chanson.
14:35 - Oui, c'était...
14:37 C'était...
14:38 C'est une chanson porte-bonheur.
14:40 J'ai toujours ce plaisir à la jouer,
14:42 toujours et toujours,
14:43 et le public la connaît par cœur.
14:45 Et oui, à l'époque, je ne me suis pas rendu compte.
14:48 On m'a juste dit, au mois de mai, sur une radio,
14:50 ça passera entre Sting et les Cranberries
14:52 et c'est passé.
14:53 Et à partir de là, j'ai réussi,
14:54 j'ai reçu des coups de téléphone à droite, à gauche
14:57 et ma vie a changé à ce moment-là.
14:58 - Et vous avez pleuré quand vous avez écouté la chanson
15:00 pour la première fois à la radio ?
15:02 - Oui, j'ai pleuré, j'ai beaucoup pleuré parce que...
15:04 Parce que j'aurais voulu que mes parents voient ça,
15:06 j'aurais voulu que...
15:07 Mais il y avait de la joie,
15:09 parce que je sortais dans le studio,
15:11 on venait d'enregistrer mon premier album,
15:13 je pensais que ça serait le dernier,
15:14 ça m'allait, moi je faisais des balles de village.
15:16 Et on était en Angleterre avec Daniel Presley,
15:19 mon réalisateur,
15:20 ils m'ont dit, il se passe quelque chose
15:21 avec cet album et avec cette chanson.
15:23 Et après, elle passait partout, partout, partout, partout.
15:25 J'ai beaucoup pleuré,
15:26 mais surtout, j'ai beaucoup ri aussi,
15:29 parce que je me souviens la sortie du disque,
15:31 le 19 juillet 2003, si on parle de date.
15:34 Je suis à Perpignan et je vais évidemment
15:36 chez le disquaire Lolita,
15:38 avec ma famille, mes amis, tout le monde,
15:40 chercher mon disque.
15:41 Et le gars me regarde un peu triste,
15:42 il me dit, on ne l'a pas reçu.
15:43 Alors j'étais désolé, il me dit,
15:44 il y a une grève des camions à Narbonne,
15:48 donc le premier jour, mon disque n'était pas chez moi.
15:50 - Ça s'est arrangé, je crois que les ventes
15:52 étaient estimées autour de 5000 exemplaires,
15:54 vous avez fait plus de 100 000.
15:55 - 500 000.
15:56 - 500 000, c'est fou, 100 fois plus
15:58 que ce qui était prévu.
15:59 - Oui, c'est ça.
15:59 - Et le bonheur, justement, à Perpignan,
16:01 quelqu'un l'a chanté,
16:02 quelqu'un que votre famille a bien connu.
16:04 Le bonheur ne passe qu'une fois,
16:08 prenez-le quand il vous appelle.
16:11 - Charles Trenet, le bonheur ne passe que une fois.
16:13 Et je crois que Jean-Sébastien Fruyter,
16:15 votre arrière-grand-père, l'a arrêté.
16:17 - Oui, il était brigadier,
16:19 il était à Vernet-les-Bains.
16:21 Et Charles Trenet avec Johnny Hays,
16:23 c'est en duo, se produisait au fameux casino de Vernet
16:26 qui accueillait les rois, les reines,
16:28 parce que c'est un microclimat exceptionnel.
16:30 Et puis lui, il donnait ses concerts
16:32 et le soir, il allait batifoler, s'amuser
16:33 dans le parc du casino tout nu.
16:35 Et mon grand-père l'a arrêté,
16:37 il lui a dressé un procès verbal.
16:39 Et voilà, ça devait s'arrêter là.
16:41 Mais puis Charles Trenet a fait la carrière qu'on connaît,
16:43 il devait partir aux États-Unis.
16:45 Mais un procès verbal qui a été dressé dans le sud de la France
16:48 l'a empêché de partir.
16:49 - En fait, l'histoire est autre.
16:50 Il part aux États-Unis,
16:51 il arrive à Ellis Island, à New York,
16:54 et il est retenu pendant 26 jours
16:56 parce que cet article est arrivé au FBI
17:00 qui pense que Charles Trenet a parti lié avec les communistes.
17:03 Et ça a duré presque un mois
17:05 et il a fallu l'intervention de l'ambassadeur
17:07 pour que Charles Trenet soit libéré.
17:09 Et les Américains se sont excusés
17:10 de lui donner une carte verte à vie.
17:12 - Ah ben voilà, grâce à mon grand-père.
17:14 C'est un bon arrêt grand-père.
17:16 - Alors il se trouve aussi que ce premier disque,
17:18 c'est l'aboutissement de plein de choses.
17:20 D'abord, vous avez fait plein d'orchestres.
17:22 Le premier orchestre, d'ailleurs, ça a déclenché
17:23 je crois les colères de votre père.
17:25 C'est un orchestre punk.
17:26 - Oui, c'était un groupe punk.
17:27 Le nom, "Pénétration à l'Alain",
17:29 donc c'est pas très commercial.
17:31 On n'a pas beaucoup joué.
17:32 On poussait des cris, moi j'avais une basse, une corde,
17:34 le batteur qui tapait avec des branches d'arbre.
17:36 Mais nous étions persuadés d'une chose,
17:38 c'est que nous étions le plus grand groupe du monde.
17:40 - Avec les Rebelles aussi.
17:42 Et les Rebelles, c'est le second groupe.
17:44 Et je crois que quand vous n'étiez pas contents
17:46 du résultat, vous remboursiez le public.
17:48 - Oui, c'est vrai. Je me souviens de ce concert
17:50 où l'entrée, ça devait être 5 francs à l'époque
17:54 et le public vient, mais je n'étais pas du tout
17:56 content de notre prestation.
17:58 Alors j'ai passé la journée du lendemain
18:00 à poursuivre tous les gens qui étaient venus au concert
18:02 et à leur rendre leurs 5 francs.
18:04 - Qu'est-ce qui vous a donné envie de créer des orchestres, Kali ?
18:06 - Hum...
18:08 Alors il y a ce truc-là du docteur
18:12 que j'avais lui qui disait que la musique
18:14 que l'on écoute entre 8 et 12 ans
18:16 sera l'émotion musicale qui va vous poursuivre
18:18 toute la vie. Alors on parlait du punk,
18:20 mais c'est vrai que c'était une musique
18:22 d'éternité, de liberté. Il ne fallait pas
18:24 savoir jouer, il fallait juste
18:26 être vrai, la sincérité.
18:28 C'est ce qui m'a donné envie.
18:30 Aujourd'hui mes enfants font
18:32 tous des formations musicales, conservatoires, etc.
18:34 C'est merveilleux, moi je ne connaissais pas ça.
18:36 J'ai appris sur le tas. Et j'ai surtout eu
18:38 envie de faire comme des...
18:40 Un groupe qui s'appelait Alix,
18:42 un groupe de pop.
18:44 On les regardait répéter
18:46 avec nous, avec mes copains,
18:48 et ils étaient heureux, joyeux, plein d'amour.
18:50 Ils rigolaient, ils s'embrassaient, on s'est dit
18:52 pour vivre tout ça, il faut faire de la musique.
18:54 C'est parti de là. - Alors il y a eu après les Rebelles
18:56 je crois, Indy, Indigo.
18:58 Un autre orchestre aussi, éphémère.
19:00 - Oui, Indy, c'était Pascal Bizerne,
19:02 un merveilleux chanteur qui m'a intégré
19:04 dans ce groupe alors que je ne savais pas jouer.
19:06 Il m'a dit "toi tu as quelque chose, tu viens avec moi".
19:08 Et il a fait des belles choses,
19:10 Pascal, et ça m'a appris.
19:12 Je suis allé, j'ai travaillé, travaillé, travaillé.
19:14 Et puis après j'ai passé une audition pour entrer dans un
19:16 bal, donc un orchestre de bal Indigo.
19:18 Et c'était drôle parce que tout le monde faisait leur
19:20 reprise de chansons de top 50.
19:22 On savait pas faire ça, on savait jouer les chansons
19:24 qu'on aimait. Et ça marchait, moi j'adorais
19:26 chanter Fréhel, j'adorais chanter
19:28 les U2, les Simple Minds,
19:30 les Radiohead et les...
19:32 Et ça marchait bien, ouais.
19:34 Et surtout ce qui était très drôle c'est que les orchestres
19:36 à côté avaient beaucoup d'argent et faisaient
19:38 des décors pharaoniques.
19:40 Et nous on avait rien, alors je leur ai dit "nous allons faire
19:42 pour attirer les gens le poubelle-tour".
19:44 Et on appelait l'après-midi quand on faisait la balance,
19:46 quand on préparait le son du soir, on appelait les gens
19:48 chez eux, au porte-voix, on allait dans la rue,
19:50 on disait "donnez-nous tous vos détritus,
19:52 tout ce qu'il y a dans vos garages". Et le soir on construisait
19:54 un spectacle avec ça et les gens venaient
19:56 nous voir. - C'est extraordinaire.
19:58 Et je crois que le Dick League aussi s'est produit à New York,
20:00 vous avez passé plusieurs mois à Calgary.
20:02 - Je suis parti suivre
20:04 la maman de mon fils,
20:06 de mon grand, et
20:08 là-bas elle travaillait au
20:10 Tramps Café, c'est un
20:12 café qui a malheureusement fermé, où
20:14 les pointures, que ça soit des Springsteen, des
20:16 Willi Deville, etc, venaient rôder
20:18 leur tournée mondiale. Et une salle
20:20 de 200 places, pas plus, il y avait
20:22 des premières parties qui étaient là, et moi je regardais tous les
20:24 soirs ces concerts. Et puis après la barmaid me disait
20:26 "il faut que tu te rendes à tel bar, parce que
20:28 celui qui a joué au Madison Square, il se
20:30 retrouve tous là". Et donc j'ai passé
20:32 toutes mes journées, pendant 4 mois,
20:34 à voir 5, 6, 10 groupes
20:36 par jour. J'ai pris ma guitare aussi pour jouer
20:38 au Washington Square et
20:40 je suis revenu de New York
20:42 complètement changé,
20:44 regonflé, je voulais ça.
20:46 J'avais la colère et la
20:48 larme, en tout cas l'envie. - Et c'est comme ça
20:50 qu'est né ce premier album, où il y a également
20:52 cette chanson "Tout va bien".
20:54 Cette vie m'a mâché, avalé, dégolé
20:56 J'ai si peur d'avoir tout vu
20:58 Pourtant
21:00 Tout va bien
21:02 Tout va bien
21:04 Tout va bien
21:06 - Et ce duo ?
21:08 - Elliot Murphy, le grand.
21:10 C'est bouleversant, parce que
21:12 pour moi Elliot,
21:14 c'est la génération de Bruce Springsteen.
21:16 Quand Bruce passe à Paris ou à Bruxelles,
21:18 il va souvent chanter avec lui.
21:20 Il a chanté au Stade de France avec lui
21:22 et il tourne partout
21:24 et il lâche rien.
21:26 Et puis je le croise dans la rue par hasard
21:28 à Paris et je m'agenouille presque
21:30 et je lui dis "Elliot" et il me dit "Kylie".
21:32 Et là je dis "Wah il me connaît".
21:34 En fait il regardait sur Internet
21:36 et il me dit "mais t'es fou sur scène,
21:38 c'est dingue, j'adore".
21:40 Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je lui dis "est-ce que tu viendrais chanter avec moi ?"
21:42 Et il m'a dit "appelle-moi".
21:44 Il m'a donné son numéro. Deux jours après, j'étais en studio
21:46 avec Steve Naive, le pianiste de l'album "Magnifique",
21:48 un pianiste d'Elvis Costello, etc.
21:50 Je l'appelle, il est venu
21:52 et nous avons improvisé sur cette chanson "Tout va bien".
21:54 - Et "Tout va bien" et on va continuer
21:56 à raconter comment tout va bien à travers
21:58 une autre date, le 24 janvier 2013.
22:00 A tout de suite sur Sud Radio avec Kylie.
22:02 - Sud Radio, les clés d'une vie.
22:04 Jacques Pessis.
22:06 - Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité
22:08 Kylie, 20 ans après le premier album.
22:10 Une nouvelle version avec ses duos
22:12 qu'on écoute et puis ce livre de David Desverités.
22:14 Votre biographie "Je dois encore
22:16 vivre chez l'archipel" et des dates.
22:18 24 janvier 2013.
22:20 Vous avez oublié cette date ?
22:22 - 24 janvier, c'est l'anniversaire du batteur
22:24 de mon premier groupe. Donc je n'ai pas oublié. Mais 2013,
22:26 qu'est-ce que ça peut être ? - Vous devenez citoyen d'honneur
22:28 de Verneuil-les-Baffes. - Oh là là, oui !
22:30 Oh, merveilleux, merveilleux.
22:32 C'est mon petit village et j'ai fait les 400
22:34 coups là-bas. Donc on a même
22:36 scié les sapins de Noël sur la place
22:38 avec la nuit.
22:40 Personne ne savait qui avait fait ça.
22:42 C'était terrible. Mais on s'amusait. On était des gamins
22:44 dans le village. Et quand il m'arrive ce qu'il m'arrive,
22:46 je sors l'album "Vernez les mains"
22:48 qui s'appelle "Vernez les mains". Et la mairesse,
22:50 Mme Jalibert, Brigitte Jalibert, me fait
22:52 cet honneur de me remettre les clés
22:54 et la médaille de
22:56 le village, de la ville. Et là,
22:58 vous savez comme ça se passe dans un village.
23:00 Des élections qui séparent les uns
23:02 les autres. Tout le monde peut s'engueuler.
23:04 Et là, le village entier était là.
23:06 Tout le monde presque se reconciliait autour de petit Cali
23:08 qui était là, "Vernez les mains".
23:10 - Et vous vous appelez "petit Cali" d'ailleurs. C'est pour ça que vous vous appelez Cali.
23:12 Au départ, le premier disque n'aurait pas dû
23:14 être intitulé
23:16 avec "Cali". - Non. Jusqu'au dernier
23:18 moment, moi je m'appelais comme je m'appelle
23:20 "Cali Tchouri". Mais difficile
23:22 à prononcer. Aucun instituteur ni professeur
23:24 n'a jamais réussi à écrire la bonne
23:26 orthographe. Et quand j'ai dit à la maison de disque
23:28 "Vous savez, chez moi on m'appelle
23:30 Cali", ils m'ont dit "Ouh là, oui oui oui".
23:32 C'est beaucoup plus commercial.
23:34 - On vous appelait "Bru" aussi quand vous étiez petit.
23:36 - On m'appelait Bru. On m'appelle parfois Bru aussi.
23:38 J'ai tout ça, oui.
23:40 - Alors il se trouve que
23:42 "Vernet les bains", c'est votre arbre de paix
23:44 après des tournées. Car après le premier album,
23:46 vous n'avez plus arrêté de faire des tournées, Cali.
23:48 - Oui, j'aime bien l'idée du "No ending
23:50 tour" à la Bob Dylan. C'est-à-dire que
23:52 travailler
23:54 des spectacles
23:56 nouveaux chaque fois, que ça soit
23:58 seul à la guitare, entre tréas de chansons,
24:00 piano-voix, avec un fil harmonique
24:02 aussi. Que ça soit du big band, que ça soit
24:04 des groupes de rock. Mais l'idée
24:06 c'est d'être sur la route parce que je me suis presque
24:08 égaré une fois en voulant, comme
24:10 on me l'a conseillé, arrêter
24:12 de jouer un petit peu pour se faire oublier.
24:14 Mais je n'ai pas de stratégie
24:16 dans ma vie. J'ai essayé
24:18 de m'arrêter et j'ai fait une forte dépression.
24:20 J'ai compris que la route
24:22 c'était ma vie, oui. - Oui, le travail c'est la santé.
24:24 - Oui, surtout que si vous regardez les chômeurs
24:26 comme ça, évidemment que c'est difficile de boucler
24:28 des fins de mois. Et donc c'est
24:30 désastreux et terrible et
24:32 fou à vivre. Mais aussi le
24:34 mal des chômeurs, c'est l'inactivité.
24:36 - Et vous avez été très actif et j'en
24:38 reviens à ce premier album où il y a une
24:40 chanson aussi pas très
24:42 heureuse, mais c'est votre marque de fabrique.
24:44 Ça s'appelle "Le Grand Jour".
24:46 - Alors, ça y est, c'est le grand jour.
24:48 Alors ça y est,
24:50 c'est la bonne, cette
24:52 fois. Je regarde tes
24:54 fesses qui m'échappent. Et elles
24:56 sont pas mal, ma foi. Je te raccompagne
24:58 jusqu'à la porte. Je voudrais
25:00 hurler ma joie. Je voudrais
25:02 brûler de bonheur. - Allez.
25:04 - Bruno Benabar. - Oui, Bruno Benabar.
25:06 - C'est mon frère, quoi. - Depuis le début,
25:08 il vous a toujours soutenu. - Ouais.
25:10 Au tout début, j'ai pu faire des premières parties
25:12 de Benabar. Et puis on est devenus
25:14 très proches. On a compris
25:16 que tout ça était un grand jeu et pour s'amuser,
25:18 il faut avoir des copains. Et on est devenus très amis.
25:20 - Mais les thèmes favoris de votre écriture, de ce premier
25:22 album, c'est la douleur, la séparation.
25:24 C'est presque un
25:26 médicament pour lutter contre cette douleur,
25:28 ce premier album, Kelly.
25:30 - En tout cas, c'est le médicament qui a
25:32 fait que je m'en suis sorti, que j'ai pu
25:34 pousser au fond de la piscine et ressortir
25:36 la tête de l'eau. Parce que
25:38 ces chansons-là, un jour, la personne qui m'a quitté
25:40 est venue les écouter et m'a dit "t'as pas le droit
25:42 de montrer ça". Et là, j'avais gagné. Je me suis dit "waouh,
25:44 ça doit être pas mal écrit, alors".
25:46 - Alors, il y a bien sûr ces moments tristes,
25:48 mais des moments heureux, notamment sur scène.
25:50 Et je crois que le printemps de Bourges a été un moment
25:52 heureux, Kelly. - Un moment très fort.
25:54 On démarre,
25:56 les tournées 2003, et puis 2004 arrivent et Bourges.
25:58 Et là, il y a
26:00 Benabar, Sanseverino et
26:02 Bachung. Et j'arrive, je me souviens,
26:04 j'ai un sac à dos avec mes affaires,
26:06 je suis mal habillé, et j'arrive
26:08 derrière la scène pour
26:10 me rendre aux loges. Et là, je vois
26:12 au fond le grand Bachung qui est magnifique,
26:14 le grand angle, l'ange, le grand
26:16 aigle, qui écarte les bras.
26:18 Je me retourne, je pensais que c'était pas pour moi.
26:20 Et il m'embrasse, il me dit "Kelly,
26:22 je suis trop fier de jouer avec toi ce soir".
26:24 - C'est magnifique. - Ah ouais, parce que depuis, il m'a pas lâché,
26:26 c'est-à-dire très protecteur.
26:28 - Et vous avez eu besoin de cette protection
26:30 pour justement avancer ?
26:32 - J'ai été protégé par des posters au départ,
26:34 quand j'étais adolescent, ce qui m'aidait à aller
26:36 au lycée le matin, que ça soit Jacques Higelin,
26:38 que ça soit Thieffen, que ça soit Patty Smith,
26:40 U2, Springsteen, et Bachung,
26:42 et Daniel Dark. Et on m'a
26:44 dit "fais attention, parce que si tu croises
26:46 tes héros, tu peux être déçu un jour".
26:48 Tous les héros qui ne m'ont pas menti par leurs
26:50 chansons quand j'étais gamin, ne m'ont pas menti
26:52 en vérité, c'étaient des belles personnes.
26:54 - Puis il y a quelqu'un qui vous a pris dans ses bras aussi
26:56 dans un moment de panique,
26:58 c'est Patty Smith au festival
27:00 des Vieilles Charrues. - Ouais, je
27:02 je sors complètement bouleversé
27:04 du concert, je m'agenouille et je pleure,
27:06 et une dame me met la main sur l'épaule,
27:08 elle me relève, c'était Patty Smith,
27:10 qui a dégraphé un badge de sa veste
27:12 verte, et c'était un badge
27:14 de
27:16 "Peace and Love", et elle me l'a offert
27:18 comme ça. Le soir, je peux vous dire
27:20 que j'ai bien dormi. - Elle a un point
27:22 commun avec vous, c'est que la mort est
27:24 tellement importante dans sa vie qu'elle fait
27:26 des voyages uniquement pour visiter les tombes
27:28 des grands écrivains et se recueillir
27:30 devant. - Oui, notamment Rambo,
27:32 elle va aussi en Algérie
27:34 beaucoup, enfin, elle se promène dans le monde, et c'est vrai, vous avez raison,
27:36 on a l'impression qu'elle parle
27:38 avec eux et qu'elle nous ramène
27:40 leurs pensées, leurs dires, et elle écrit des livres
27:42 incroyables, et j'ai eu la chance
27:44 de chanter avec elle à Taratata.
27:46 Et alors, je vais vous dire une anecdote, c'est que
27:48 il y avait le fameux
27:50 l'après-midi pour les balances, elle m'appelle
27:52 dans sa loge et j'y vais, tout le monde attendait devant la loge
27:54 et c'est moi qu'elle voulait, puisque je devais
27:56 jouer avec elle. Je m'assois à côté d'elle,
27:58 j'avais mon pantalon rayé, elle tape sur mon pantalon
28:00 comme ça, elle dit "I love your pants"
28:02 et elle m'a demandé gentiment
28:04 "Est-ce que je peux te jouer une chanson nouvelle
28:06 que j'ai écrite ?" Donc j'étais là, Bruno Calicciori
28:08 de Vernet les Bains, seul dans la loge avec
28:10 Patti Smith qui m'a joué une nouvelle chanson.
28:12 - Mais Lévi-Cheru, pourquoi étiez-vous
28:14 impressionné ? Bon, il y a 68 personnes,
28:16 c'est pas n'importe quoi.
28:18 Ce festival n'est pas rasard, c'est entre copains
28:20 un jour, c'était en
28:22 92, qu'ils voulaient faire une petite fête
28:24 par audience qui se passait dans la région,
28:26 ils invitent des copains, ils donnent des
28:28 sandwichs à tout le monde et ça a démarré avec 50
28:30 personnes. Et c'est devenu un
28:32 festival incroyable. - Ce sont les plus beaux festivals,
28:34 moi je suis parrain d'un festival, les Déferlantes
28:36 dans le sud, là, et ça a démarré
28:38 tranquillement et aujourd'hui c'est
28:40 des grandes messes. - Et puis il y a les
28:42 Eurokein, je crois le 2 juillet 2005,
28:44 vous êtes totalement déchaîné sur scène,
28:46 Kali. - Ouais,
28:48 c'était à quelques jours de la
28:50 naissance de ma coco, qui joue avec moi sur le
28:52 dernier disque. Elle est née le
28:54 9, on était le 2 et moi j'étais
28:56 complètement tendu et
28:58 j'ai plongé dans le public, 40 000 personnes
29:00 et j'arrivais plus à rentrer, à revenir.
29:02 Et puis on m'a dit "regarde la vidéo
29:04 quand tu plonges dans le public, j'aime pas
29:06 regarder Kali en concert" donc
29:08 j'ai quand même regardé la vidéo,
29:10 on m'a dit "regarde-la" et à un moment je passe à côté
29:12 d'une dame qui est sur les épaules de son
29:14 chéri, une fille quoi, et quand je passe
29:16 à côté elle lève son t-shirt, elle me montre sa magnifique
29:18 poitrine et dans mes yeux on voit que je la regarde
29:20 même pas quoi, je continue de plonger comme ça.
29:22 - Vous avez dansé aussi avec
29:24 une spectatrice un soir ? - Oh ouais, j'adore
29:26 ça, je danse tous les soirs avec.
29:28 J'aime bien casser le quatrième mur, que ça soit
29:30 se faire porter, se faire caresser ou danser
29:32 avec les gens, c'est tellement important parce que
29:34 les 2 heures ou 3 heures de concert
29:36 sont les moments parmi
29:38 la vie, ce temps terrible et
29:40 ces soucis, ces tracas,
29:42 ces 2 heures où on peut tout oublier
29:44 et se dire "allez c'est la boum entre nous".
29:46 - Alors vous avez l'amour du public, mais
29:48 il y a quand même un amour qui vous a manqué.
29:50 * Extrait de "J'ai besoin d'amour" de La Bouteille de L'Esprit *
29:52 - Encore un duo ? - Ouais, c'est un duo
30:08 particulier parce que si vous écoutez la chanson
30:10 quand je l'ai écrite il y a 20 ans,
30:12 j'ai craché ces mots sans me
30:14 soucier de la métrique. Donc il y a
30:16 des mesures à 4, à 3,
30:18 à 2 et puis, et un moment
30:20 je cherchais ce duo et
30:22 je me suis dit "il faudrait qu'il y ait quelque chose qui se balade
30:24 et qui adoucisse le propos
30:26 peut-être" et c'est Ibrahim Malouf qui a accepté
30:28 de venir avec sa fabuleuse trompette. Donc Ibrahim
30:30 qui va aux Grammys, qui va partout dans le monde,
30:32 qui joue avec les plus grands, qui accepte de
30:34 venir avec moi. On s'aime beaucoup parce qu'on s'était croisés
30:36 sur un concert de De Lerme il y a bien longtemps
30:38 de Vincent et
30:40 voilà c'est lui qui
30:42 si vous l'écoutez,
30:44 je dis aux gens "allez l'écouter cette chanson"
30:46 parce que sa trompette
30:48 elle parle beaucoup mieux que moi.
30:50 - Oui, mais en même temps il surprend toujours,
30:52 vous aimez surprendre, vous n'avez
30:54 jamais fait deux fois le même album qu'elle
30:56 y est-il, c'est important pour vous ?
30:58 - C'est important de ce trompette-porte
31:00 en tout cas d'en chercher d'autres parce que
31:02 l'idée c'est, on parlait du no ending tour
31:04 donc l'idée c'est d'avoir toujours
31:06 envie d'aller sur scène et moi je veux être totalement
31:08 surpris. Donc
31:10 je peux passer, je me souviens de mon premier disque
31:12 quand il y avait les...
31:14 il était classé parmi les chansons françaises, le deuxième
31:16 il était pop-rock,
31:18 le troisième il était musique du monde
31:20 et ça ça me plaît, "Casser les chapelles"
31:22 et puis comme disait Bowie, on se trompe de porte
31:24 et puis on sait pas où on est et c'est là
31:26 que les plus belles choses, en tout cas les plus surprenantes
31:28 peuvent arriver. - Oui, et puis il y a des mauvaises
31:30 nouvelles qui deviennent bonnes, je crois qu'un jour vous avez
31:32 fait un clip sur la fracture sociale
31:34 qui vous avait eu quelques soucis mais aussi
31:36 beaucoup de pubs. - Ouais, beaucoup de pubs
31:38 donc ça c'est un grand jeu aussi mais
31:40 c'était l'époque où Jacques Chirac
31:42 et M. Villepin
31:44 avaient sorti "Dans 100 jours"
31:46 c'était quoi exactement "Dans 100 jours"
31:48 ils donnaient "100 jours"
31:50 et moi mon album s'appelait "Menteur"
31:52 et alors j'avais passé
31:54 leur slogan et je disais "Menteur"
31:56 un album de Cali comme ça, c'était drôle
31:58 mais le CSA l'a censuré, ouais donc
32:00 ça m'a fait pas mal de pubs. - Voilà, et il y a eu aussi
32:02 les Victoires de la Musique, vous avez été nommé
32:04 et vous êtes arrivé avec des
32:06 poupées en plastique, des mannequins en plastique
32:08 - Bah oui parce que la télévision en général
32:10 on nous laisse pas trop faire grand chose
32:12 et là ils nous ont dit "Carte blanche"
32:14 alors... - Faut pas dire ça à Cali
32:16 - Faut pas dire ça à Cali, en tout cas j'ai trouvé des mannequins
32:18 dans les magasins, rouges, bleus, verts
32:20 je les ai mis avec moi sur scène, je me souviens
32:22 la chanson s'appelait "Je m'en vais l'après-midi"
32:24 j'ai eu mal à la tête et je suis allé dans une pharmacie
32:26 et en achetant des médicaments
32:28 comme ça, une aspirine
32:30 je vois un rouge à lèvres qui m'appelait
32:32 "Bruno achète-moi, achète-moi, achète-moi"
32:34 alors je l'ai pris, je l'ai mis dans ma poche
32:36 et le soir je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai maquillé les mannequins
32:38 comme ça et j'ai embrassé un mannequin sauf que
32:40 quand j'ai regardé la caméra, il faisait chaud
32:42 le rouge à lèvres était tout autour de ma bouche
32:44 on eut dit "Anibal Lecter"
32:46 et j'ai sauté dans le public
32:48 j'ai embrassé une femme qui m'a donné des coups de poing
32:50 en tout cas c'était catastrophique et allez voir
32:52 cette séquence parce que
32:54 on se rappelle pas souvent des choses comme ça
32:56 et moi je m'en souviens
32:58 - Et on se souvient aussi de cette chanson que vous avez créée il y a 20 ans
33:00 "Pensons à l'avenir"
33:02 "Pensons à l'avenir bébé"
33:04 "Pensons à l'avenir"
33:06 "Pensons à l'avenir bébé"
33:08 "Pensons à l'avenir bébé"
33:10 "Pensons à l'avenir bébé"
33:12 "Pensons à l'avenir bébé"
33:14 - Stéphane Escher
33:16 - Stéphane Escher, là aussi c'est un complice
33:18 - Oui un complice, un cadeau
33:20 merveilleux parce qu'il y a 20 ans
33:22 je me souviens, il m'avait contacté pour me dire
33:24 combien il aimait cette chanson
33:26 et 20 ans après je l'appelle, alors on se connait depuis
33:28 on s'aime beaucoup, moi je suis très admiratif
33:30 de son travail, de ses tournées, de sa folie
33:32 de sa création
33:34 en permanence renouvelée
33:36 et je lui ai proposé la chanson
33:38 il était pas au studio, il m'a dit
33:40 je suis sur la route mais en Suisse je pourrais t'enregistrer quelque chose
33:42 et je lui ai envoyé
33:44 le piano de Steve
33:46 et il m'a envoyé sa version
33:48 et j'étais dans la rue, j'ai écouté
33:50 sur mon téléphone et j'ai pleuré, les gens me regardaient, je pleurais
33:52 je pleurais de
33:54 - De joie - De joie, oui
33:56 - Alors votre inspiration, bon il y a bien sûr votre vie
33:58 mais il y a aussi les livres, les vidéos
34:00 vous êtes très attentif à tout ça, pour trouver
34:02 des thèmes de chansons
34:04 - Oui, c'est... je suis très
34:06 je veux au fond
34:08 c'est à dire que pour moi le plus grand acteur
34:10 c'est James Stewart, donc ses films avec Capra
34:12 qui m'ont tant fait de bien, que ça soit
34:14 "La vie est belle" que j'offre à tout le monde pour s'en remonter
34:16 le moral quelque part
34:18 mais j'aime les chorismas
34:20 qui... j'aime tout ça, j'aime ses films
34:22 de Lars von Trier
34:24 "Diastème" en France, il y a beaucoup
34:26 de choses qui me touchent beaucoup et ça me donne
34:28 ça me donne... vous savez, écrire une chanson
34:30 c'est pas s'asseoir devant un bureau et attendre
34:32 ce qu'il se passe, c'est
34:34 regarder ces films-là, c'est écouter des chansons
34:36 bouleversantes, c'est lire un livre
34:38 et pendant 20 minutes après ou une demi-heure
34:40 après ou une heure après, on est encore sur son nuage
34:42 et là les mots arrivent et les chansons
34:44 arrivent - Écrire sur des cahiers
34:46 et pas l'ordinateur - Oh non, j'ai pas d'ordinateur
34:48 c'est terrible, mais je n'y arrive pas
34:50 on m'a dit que la logique c'était d'appuyer là
34:52 et là, je ne vois pas où est la logique
34:54 pour moi la logique c'est une pente, on met une balle
34:56 elle descend la pente, mais pas un ordinateur
34:58 mais j'écris sur des cahiers, je suis en train de terminer
35:00 mon quatrième roman là et puis
35:02 j'ai le sac juste à côté de moi
35:04 si je le perds, comme j'ai perdu
35:06 le troisième, j'ai qu'une version
35:08 donc j'écris... ce qui me plaît c'est qu'un écrivant
35:10 à la main, comme j'écris mal de la main gauche
35:12 ça prend des formes
35:14 un peu bizarres et ça donne une vie
35:16 donc quand je le relis à la personne qui
35:18 quand je le dicte à la personne
35:20 qui tape après elle sur son ordinateur
35:22 j'entends des chansons
35:24 et donc je pense qu'un roman
35:26 c'est une musicalité, c'est une chanson un roman
35:28 - Et on va continuer à parler chansons
35:30 avec la date du 15 mars 2024
35:32 à tout de suite sur Sud Radio avec Kali
35:34 - Sud Radio, les clés d'une vie
35:36 Jacques Pessis
35:38 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Kali
35:40 nous revisitons votre premier album
35:42 sorti voici 20 ans avec des duos
35:44 au fil de l'émission
35:46 il y a ce livre "Je dois encore vivre"
35:48 de David Desverité qui est
35:50 à l'archipel de votre biographie
35:52 quasi officielle
35:54 et donc 15 mars 2024 la sortie de cet album
35:56 vous avez à nouveau enregistré cet album
35:58 dont le titre est "L'amour parfait"
36:00 - Je suis
36:02 affamé
36:04 assoiffé
36:06 de l'amour
36:08 le plus parfait
36:10 parfait
36:12 le stade
36:16 de grâce
36:18 le début
36:22 de la colère
36:24 - Version française et anglaise
36:26 - Ouais, Coque Robin
36:28 - Ouais
36:30 - Ouais c'est
36:32 ouais ça m'a bouleversé parce que
36:34 parce que j'étais
36:38 ben j'étais
36:40 cette voix me bouleverse totalement
36:42 et je connaissais pas
36:44 et puis enfin je connaissais pas personnellement
36:46 et
36:48 et on a beaucoup travaillé là-dessus
36:50 on a essayé des choses à Paris
36:52 il est parti au Texas et puis ça devait plus se faire
36:54 il m'a dit "ben non, moi ton duo ta chanson me plaît
36:56 et puis
36:58 je veux pas la gâcher, il y a tellement de duos ratés
37:00 je veux pas, il est très perfectionniste
37:02 et quand
37:04 et à un moment on a réussi quoi, on a réussi
37:06 parce que je lui ai dit "si jamais tu chantes pas avec moi
37:08 je mets pas la chanson sur le disque"
37:10 - Cet album finalement c'est le fruit d'une longue réflexion
37:12 c'est pas arrivé par hasard, Kali ?
37:14 - Non c'est pas arrivé par hasard
37:16 c'était vraiment un cadeau que je voulais faire
37:18 à toutes ces chansons qui ont ouvert les bras de ma vie il y a 20 ans
37:20 et
37:22 et ça a été vraiment travailler
37:24 quand je chante avec Adamo
37:26 sur "C'est toujours le matin"
37:28 il y a 20 ans je m'adressais à une fille
37:30 et là avec le magnifique Salvatore
37:32 c'est le plus tendre, le plus gentil des hommes
37:34 et on a beaucoup réfléchi
37:36 et en studio vous savez souvent quand on nous appelle
37:38 pour faire des duos ça dure 20 minutes
37:40 et on prend votre voix "merci, au revoir, c'était bien, bravo"
37:42 non là c'était
37:44 intellectualisé un petit peu
37:46 et puis là il me dit "c'était un duo
37:48 on va être les deux meilleurs amis du monde
37:50 et tu vas me voler ma femme, c'est toi le traître"
37:52 voilà, c'est ça la nouvelle chanson 20 ans après
37:54 - Alors ce qui fait aussi
37:56 le charme de votre album, c'est que les chansons
37:58 sont interprétées dans l'ordre original
38:00 de leur création de l'album
38:02 on a parlé de Coq-Rowen, c'est évidemment Peter Kingsbury
38:04 tout à l'heure
38:06 mais ouais, c'est l'ordre
38:08 original de l'album
38:10 parce que
38:12 déjà je le joue sur scène aujourd'hui
38:14 avec Steve Naive, le grand pianiste
38:16 et je dis en moment du concert
38:18 "et maintenant nous allons vous interpréter
38:20 toutes ces chansons comme ça de ma vie
38:22 et puis que "Ouvert les bras de ma vie" le premier album
38:24 dans l'intégralité, dans l'ordre
38:26 donc voilà, c'était important parce que quelque part
38:28 on va très vite aujourd'hui
38:30 et tout à l'heure, tout est accéléré
38:32 tout est bâclé quelque part
38:34 et surtout on pioche une chanson à droite, à gauche
38:36 et on l'écoute comme ça, non
38:38 un disque c'est un enfant
38:40 qui arrive quoi, et un enfant c'est un roman
38:42 qui arrive, c'est une vie qui arrive
38:44 et c'est pas pour rien que dans cette période on a écrit
38:46 ces chansons qui veulent dire tout de nous
38:48 à l'instant T, comme ça
38:50 c'est un polaroïd
38:52 de notre vie, et pour moi c'est important
38:54 le choix des titres évidemment
38:56 mais l'ordre des titres
38:58 en même temps dans cet album, il y a des chansons
39:00 qui ont marqué une génération comme celle-ci
39:02 "Elles se tenaient là
39:04 à départ
39:06 toujours
39:08 derrière le même arbre
39:10 peut-être passait-elle
39:14 leur vie à m'observer
39:16 Bernard
39:20 Bernard Lavigny
39:22 qui arrive, ouais
39:24 il a une fidélité
39:26 dans l'amitié incroyable
39:28 Bernard Lavigny
39:30 On parlait de protection tout à l'heure, en protecteur
39:32 et il en fait partie
39:34 vraiment toujours là, on a partagé beaucoup de scènes
39:36 mais beaucoup de combats aussi
39:38 il m'appelle quand il faut aller jouer
39:40 pour défendre des sidérurgistes
39:42 ou pour défendre des gens
39:44 qui se font virer
39:46 de goûts d'yeurs
39:48 ou alors il y a des choses comme à Bordeaux, Ford aussi
39:50 et il est très
39:52 c'est pas un tricheur quoi, il est très dans le social
39:54 ses chansons engagées
39:56 l'engagent d'abord
39:58 D'ailleurs vous aussi
40:00 aller chanter pour des détenus
40:02 ou pour la cause animale, vous êtes toujours volontaire ?
40:04 Oui parce que
40:06 je viens de là
40:08 il y a Natha Vise, on parlait de mon grand-père
40:10 Giuseppe, il y a mon papa qui était là aussi
40:12 et mon papa m'a toujours dit
40:14 tout seul on n'avance pas
40:16 il faut se tenir la main, il faut se serrer les coudes
40:18 et si quelqu'un tombe à côté, tu le relèves
40:20 et j'étais tout petit
40:22 quand il m'a dit ça, c'est resté
40:24 complètement gravé au fond de mon cœur
40:26 et aujourd'hui qu'est-ce qu'on peut faire ?
40:28 Moi je sais pas faire grand chose à part écrire des chansons
40:30 et aller les chanter sur scène
40:32 donc j'essaie d'être le petit soldat
40:34 de gens qui travaillent au quotidien pour qu'on vive mieux
40:36 parce que les associations
40:38 il faut faire attention de les préserver
40:40 de les cajoler parce que
40:42 quand une association
40:44 change la vie d'un quartier, ça change la vie d'une ville
40:46 ça change la vie d'un pays, ça change le monde
40:48 donc tout ça c'est très important
40:50 oui les prisons, pourquoi
40:52 on laisserait derrière un mur
40:54 des gens hors culture ?
40:56 on parle d'intégration, de revenir
40:58 on peut pas offrir la double peine
41:00 si on veut qu'ils reviennent avec nous
41:02 sur la route de la vie, il faut leur montrer ce qui se passe
41:04 sur la route de la vie
41:06 Quand vous avez réalisé cet album
41:08 vous avez dit "trouver 13 personnes
41:10 qui chantent avec moi, ça va pas être simple"
41:12 et ça a pas été simple
41:14 Non ça n'a pas été simple
41:16 j'ai dressé toute une liste
41:18 on m'a parlé de jeunes qui arrivaient aujourd'hui
41:20 que je connais bien et qui sont
41:22 merveilleux, mais j'ai voulu
41:24 frapper à la porte, inviter
41:26 comme à mon anniversaire des amis
41:28 qui m'ont aidé pendant ces 20 ans, on en parle depuis le début
41:30 de l'émission, c'est tous ces gens qui ont
41:32 jalonné ma vie
41:34 et il y en avait beaucoup d'autres
41:36 alors j'ai décidé que ça serait les chansons qui appelleraient les chanteurs
41:38 donc il n'y a pas eu débat
41:40 chaque chanson convenait puisque je les entendais
41:42 déjà avec moi
41:44 Il y a un côté Madeleine de Proust
41:46 ou ça ?
41:48 Il y a un côté
41:50 cette odeur
41:52 qui a la fois hier et il y a longtemps
41:54 le temps court comme un élan
41:56 et pour moi
41:58 quand je reparle de ces
42:00 chansons il y a 20 ans, j'ai l'impression que c'était
42:02 hier puisque c'était en tourbillon total
42:04 l'autre jour j'ai donné un concert
42:06 et une dame m'a présenté sa magnifique fille
42:08 qui me dépasse en taille
42:10 et qui a 20 ans, et elle m'a montré une photo
42:12 d'un concert au tout début de Cali
42:14 où sa magnifique fille est dans son ventre
42:16 et donc ça me bouleverse
42:18 tout ça parce que tout va très très vite
42:20 et en même temps
42:22 je prends ça comme une chance
42:24 gigantesque, tout s'est aligné
42:26 j'ai des amis qui n'ont pas la chance
42:28 de donner les concerts que je donne
42:30 qui ont un talent gigantesque
42:32 ça ne s'est pas passé comme ça pour eux
42:34 alors je remercie je ne sais pas qui mais je remercie
42:36 Alors vous avez évoqué ce duo avec Adamo
42:38 on ne l'a pas encore entendu
42:40 ça va être chose faite, c'est toujours les matins
42:42 C'est toujours le matin
42:44 toujours elle me revient
42:46 le sourire invincible
42:48 C'est toujours le matin
42:50 toujours comme un coup de poing
42:52 C'est toujours le matin
42:54 toujours comme un coup de poing
42:56 C'est toujours le matin
42:58 toujours comme un coup de poing
43:00 C'est toujours le matin
43:02 toujours comme un coup de poing
43:04 Vous avez des origines communes finalement
43:06 par vos ancêtres l'Italie
43:08 L'Italie, oui
43:10 et Salvatore
43:12 on a beaucoup partagé
43:14 on a beaucoup
43:16 on s'est croisé énormément
43:18 je me souviens de ce concert que nous avons donné
43:20 en Belgique pour les naufragés
43:22 quand c'était terrible
43:24 qui avaient tout perdu avec les inondations
43:26 et lui la différence
43:28 avec un petit Cali c'est que
43:30 il est connu dans le monde entier
43:32 donc il se promène dans le monde entier
43:34 et il est à droite à gauche depuis toute sa vie
43:36 les carrières, vous savez les carrières qui nous plaisent
43:38 ce sont les carrières
43:40 qui ne sont jamais lisses, il y a des hauts, il y a des bas
43:42 et puis il y a des fulgurances et puis on redescend dans les ténèbres
43:44 mais on est là toujours
43:46 et Salvatore m'a dit une chose un jour
43:48 fais attention Bruno parce que
43:50 le regret de ma vie c'est que
43:52 j'ai pris tout cet amour du public
43:54 mais peut-être que chez moi
43:56 j'étais pas assez avec mes enfants
43:58 et ses enfants lui ont dit
44:00 mais non t'inquiète pas Salvatore, merci pour tout
44:02 et on t'aime et il m'a dit fais attention à ta famille
44:04 Oui et en plus vous même
44:06 vous avez eu des hauts et des bas
44:08 après le quatrième album vous vous êtes dit
44:10 mais est-ce que je suis fini ? Vous vous êtes posé la question Kali ?
44:12 Ouais alors fini
44:14 disons que est-ce que je dois continuer ça
44:16 ou revenir dans un village
44:18 pour essayer de devenir instituteur
44:20 je ne sais pas mais quelque part
44:22 ce qui est plutôt pas mal
44:24 c'est que ça m'a permis de
44:26 ne pas considérer tout comme acquis
44:28 parce que quand on est dans un confort
44:30 je suis sûr
44:32 qu'on a besoin d'un caillou dans sa chaussure
44:34 pour écrire des choses vraies
44:36 belles et sincères
44:38 et ça ça m'a beaucoup plu
44:40 alors c'est marrant parce que le quatrième album
44:42 qui s'appelle "La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur"
44:44 avec un titre comme ça comment voulez-vous
44:46 que ça marche ? En tout cas ouais on en a vendu pas mal
44:48 mais c'est peut-être
44:50 mon préféré
44:52 D'ailleurs le titre vous avez été inspiré de façon très insolite
44:54 Ouais c'est mon ami Fernand
44:56 qui fait les pochettes là qui était le chanteur
44:58 du premier groupe et qui est un
45:00 fervent pêcheur et qui était au bord
45:02 dans le lac et je cherche un titre à mon album
45:04 et je reçois un message à 6h du matin et il me dit
45:06 "La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur"
45:08 alors je lui dis "tu viens de trouver le titre de mon album"
45:10 il m'a dit "je t'écrirai plus jamais de messages"
45:12 il m'a dit
45:14 Vous êtes renouvelé en permanence
45:16 et il y a un spectacle, un seul en scène étonnant
45:18 où vous êtes à la fois chanteur,
45:20 conteur et comédien
45:22 J'avais démarré ça
45:24 une tournée il y a quelques années
45:26 parce que j'ai eu la chance de faire du théâtre
45:28 en 2014 si on parle de date
45:30 "Cowboy Mouse" de Patty Smith et Sam Shepard
45:32 mais j'avais adoré ce moment
45:34 où on peut poser les chansons
45:36 quand il y a 5 accords en mètre 4 ou 3 ou 2
45:38 1 ça suffit peut-être
45:40 les mots sont la racontée des histoires
45:42 et puis là le dernier que j'ai fait récemment
45:44 c'était "Ne faites jamais confiance à un cow-boy"
45:46 c'était basé sur une phrase de
45:48 John Ford
45:50 "Quand la légende est plus belle que la vérité"
45:52 imprimait la légende
45:54 donc je racontais des choses qui étaient
45:56 basées sur mon troisième roman
45:58 par la casse-prison, les gens me demandaient si c'était vrai ou pas
46:00 j'ai jamais donné la réponse
46:02 je suis pas encore allé en prison
46:04 mais en tout cas
46:06 je me suis amusé à raconter
46:08 une histoire d'un clochard, j'avais étudié le clochard
46:10 céleste, c'est-à-dire celui du début
46:12 du siècle dernier
46:14 c'est pas pour singer des gens qui ont faim
46:16 c'était des gens qui cherchaient la liberté
46:18 qui allaient lire des poésies
46:20 et dormir à la belle étoile
46:22 juste pour être libre, ils avaient leur famille
46:24 ils étaient d'ailleurs très jalousés
46:26 c'était la bourgeoisie qui ne pouvait pas se permettre ça
46:28 il y a des gens qui ne pouvaient pas se permettre
46:30 de traîner comme ça
46:32 j'étais avec un réverbère
46:34 qui me parlait sur scène
46:36 c'était assez étonnant
46:38 j'ai adoré ce moment
46:40 - Il y a une chose d'étonnant, une courte séquence
46:42 quand Jean-Pierre Mocky a repris
46:44 le principe des 26 minutes
46:46 d'Alfred Hitchcock, il vous a demandé
46:48 de tourner dans une séquence, c'est assez étonnant ça aussi
46:50 - C'est très étonnant parce que
46:52 Jean-Pierre Mocky c'est
46:54 un homme qui m'a dit "Waouh"
46:56 il m'appelle et je lui dis
46:58 "Je suis sur la route"
47:00 il avait repris tous ses films
47:02 de Hitchcock
47:04 il avait racheté les droits mais il y a ses amis de Pardieu
47:06 il y a plein d'acteurs
47:08 qui ont accepté de faire ça
47:10 et je lui dis "Mais pourquoi moi ?"
47:12 il me dit "Ca va être super"
47:14 je dis "Je suis fatigué, je suis entre deux dates, je sais pas trop"
47:16 il me dit "C'est parfait parce que tu vas jouer
47:18 le rôle d'un tueur alcoolique"
47:20 j'ai joué le jeu
47:22 j'ai adoré vraiment
47:24 donc je veux continuer à tourner et tourner
47:26 - Cette série d'Hitchcock, je le précise, elle date de 1955
47:28 et à chaque fois il y avait des grands acteurs
47:30 Charles Bondson, Steve McQueen,
47:32 Bette Davis ou Peter Foucault
47:34 il faut qu'on tourne dans ces courts-métrages d'Alfred Hitchcock
47:36 - Oui, tout à fait
47:38 - Dans cet album, il y a quand même une chanson originale
47:40 un duo avec Pascal Obispo
47:42 * Extrait de Pascal Obispo *
47:54 - Ca aussi c'est une chanson totalement inédite
47:58 - Totalement inédite, alors la rencontre avec Pascal
48:00 c'est il y a plein d'années
48:02 c'était le mariage de Bruno Benabar
48:04 et la magnifique Stéphanie
48:06 et puis on s'est retrouvé un peu ivres à la fin
48:08 à chanter au micro tous les deux
48:10 "Je suis ton ami, nos musiques ne sont pas spécialement dans la même...
48:14 mais quoi que"
48:16 et puis, et là, il a
48:18 quand j'ai annoncé le nom des 13 participants à mon disque
48:20 il m'a dit "Pourquoi pas moi ?"
48:22 mais il me l'a dit d'une manière un petit peu triste
48:24 "Je suis ton ami, moi je veux être avec toi, je veux participer à la fête"
48:28 j'ai dit "Alors on va faire quelque chose"
48:30 alors il se trouve que Pascal en ce moment est en train d'enregistrer des choses
48:32 et il me fait l'honneur d'enregistrer un album Kali
48:36 de chansons de Kali
48:38 et il avait cette chanson qui arrivait
48:40 et puis je lui ai dit "Ca c'est tendu, on pourrait le faire"
48:42 et c'est parti comme ça
48:44 - Finalement, vous rêviez d'une vie de famille tranquille
48:46 et vous êtes un troubadour
48:48 avec quand même cette vie de famille et vos enfants
48:50 qui sont vraiment très proches de vous
48:52 Kali, c'est une belle réussite ?
48:54 - Oui, je réussis comme un équilibriste
48:56 à tomber d'un côté et tomber de l'autre
49:00 mais en tout cas, j'ai besoin des deux
49:02 on parlait des enfants, ma fille Coco
49:04 qui est violoncelliste, pianiste
49:06 elle est à Paris, elle fait des études de musique
49:08 et je lui ai dit "Tu ne viendrais pas chanter avec papa d'ailleurs
49:10 à côté de Pascal, au Bispo
49:12 dans son bonus de l'album"
49:14 et elle m'a dit "Écoute, il y a 10 ans
49:16 je chantais avec toi Coco
49:18 elle avait une petite voix là
49:20 et elle m'a dit "Allez, pour toi je le fais"
49:22 donc il y a ma fille aussi Coco Kali Tchouré qui est là
49:24 - C'est dire s'il y a beaucoup de choses sur cet album
49:26 que nous avons évoquées, que je recommande
49:28 à celler ceux qui vous aiment et ils sont nombreux
49:30 - Merci - Votre album du passé
49:32 mais remis au goût du jour, avons les suivants
49:34 bien entendu il y en aura d'autres
49:36 - J'espère, en tout cas non, je prends au jour le jour
49:38 aujourd'hui, je suis avec Steve Naïf
49:40 Steve Wickam, ma fille
49:42 c'est des grands musiciens, je mesure cette chance
49:44 et je me dis toujours c'est peut-être
49:46 le dernier, alors profite
49:48 - Je suis sûr que ce n'est pas le dernier, il y a aussi
49:50 la biographie de David Desverités "Kali, je dois encore
49:52 vivre à l'archipel"
49:54 Merci, continuez ainsi, ne changez rien à votre vie Kali
49:56 - Bravo d'avoir pris le temps de parler
49:58 ça fait du bien de parler, merci
50:00 - Et réciproquement, merci, les clés d'une vie c'est terminé pour aujourd'hui
50:02 on se retrouve bientôt. Restez fidèles à l'écho de Sud Radio.

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