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Antoine Armand, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie était l’invité du Face-à-Face de ce jeudi 28 novembre sur BFMTV et RMC. Il a été interrogé sur plusieurs thématiques comme le budget ou le risque de censure du gouvernement. 

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Antoine Armand, vous êtes ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, mais pour combien de temps ?
00:12Ce sont les Français qui le décideront face à une coalition des contraires qui peut arriver à chaque instant dans un moment extraordinairement grave pour le pays.
00:23Le Premier ministre l'a rappelé, je suis ministre des finances d'un pays qui a 3 300 milliards de dettes, d'un pays qui a 6 % de déficit et nous sommes aujourd'hui face à une responsabilité immense, donner un budget au pays, donner un budget à la nation.
00:36Mais est-ce que vous réussirez à échapper à la censure ? Quelles seraient les conséquences à la fois pour la France, pour les Français ? Vous commencez à évoquer la question d'un scénario à la grecque,
00:46on va essayer de rentrer dans les détails pour comprendre de quoi il s'agit derrière le mot de tempête prononcé par Michel Barnier. Le 49-3 est-il inévitable ? Réussirez-vous à répondre aux attentes et aux lignes rouges posées par vos différentes oppositions ?
01:01Je voudrais qu'on rentre tout de suite dans le très concret. Censure ou pas censure, la France est déjà la Grèce. Depuis hier, on l'a vu, la France emprunte au même taux que la Grèce.
01:11Cela veut dire que ceux qui investissent en France estiment qu'on n'est pas mieux que la Grèce. Longtemps, on a vécu dans cette idée. C'est déjà le cas ?
01:20La France n'est pas la Grèce. La France a une économie, la France a une situation d'emploi, d'activité, d'attractivité, une puissance économique, démographique qui est bien supérieure, qui fait que nous ne sommes pas la Grèce.
01:33Mais qu'est-ce que nous a dit cet épisode hier qui a duré quelques minutes que vous avez commenté sur les taux d'emprunt ? Qu'il y a les pays qui font le travail, les pays qui ont été dans le rouge et qui se sont retroussés les manches,
01:44et qui ont dit à leurs compatriotes, ça va être difficile, mais on va faire des économies ensemble. On va passer par des moments difficiles. La Grèce, l'Italie, d'autres pays, l'Espagne sont passés par là.
01:54On fait cet effort et on dit, regardez, si on fait cet effort ensemble, demain, on pourra investir à nouveau, demain, on pourra faire de l'activité.
02:01Mais c'est le budget. Mais nous, à l'inverse, on s'écroule.
02:06On ne s'écroule pas, on risque de décrocher, comme un avion qui est en altitude et qui à un moment risque de perdre le contrôle.
02:13Or, il y a un chemin. Ce chemin, c'est ce budget, c'est retrouver les 5% en 2025, c'est montrer qu'on ne sera pas le seul pays d'Europe à ne pas être sous les 3% dans quelques années.
02:23Ce chemin, il existe. Donc oui, aujourd'hui, on est face à un dilemme. On est devant deux chemins.
02:28Le premier chemin, c'est la responsabilité, c'est un budget, c'est au fond dire, est-ce qu'il est parfait ce budget ? Bien sûr que non.
02:35Est-ce qu'on peut l'améliorer ? Oui, et on l'a déjà fait et on pourra encore le faire.
02:39Et puis, il y a l'autre chemin. Il y a le chemin de l'inconnu. Il y a le chemin de la dégradation. Il y a le chemin de la dislocation du pays.
02:45Il y a le chemin du saut dans l'inconnu budgétaire, économique et financier.
02:49Et celui-là, je vous le dis, quelle que soit l'appréciation qu'on a du gouvernement, quelle que soit sa coloration politique, quelle que soit sa sensibilité, personne, personne n'en a envie.
02:58Personne n'a envie. Aujourd'hui, ce que vous êtes en train de dire, vous vous adressez à ceux qui brandissent la menace de la censure.
03:05Et vous leur dites, vous prenez aujourd'hui la responsabilité de ce chaos que vous êtes en train de décrire.
03:11Ce que je dis aux partis politiques qui n'ont rien en commun, tout à droite ou tout à gauche de l'hémicycle, c'est ce n'est pas parce qu'on n'a pas un accord avec un gouvernement qu'on affaiblit son pays.
03:22Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec une politique qu'on met un pays dans le rouge.
03:26Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec un premier ministre et avec un gouvernement qu'on plonge le pays dans l'inconnu budgétaire et financier.
03:34Alors, saurez-vous les convaincre ? Ils sont nombreux, effectivement, ceux désormais, le parti socialiste l'a annoncé hier après-midi.
03:41Ils voteront la censure. Le RN, tiens, écoutons Jordan Bardella, qui hier faisait peu mystère du fait qu'aujourd'hui, sans doute, la décision serait aussi de vous censurer.
03:51Les lignes rouges, elles n'ont pas varié depuis septembre. Maintenant, si le gouvernement s'entête et ne veut pas discuter, alors ce gouvernement tombera.
03:59Soit il prend en compte, et je le dis avec beaucoup de transparence et je tiens le même discours depuis septembre.
04:04Soit il prend en compte nos revendications, à savoir une inquiétude sur le pouvoir d'achat, sur cet alourdissement de la fiscalité sur les entreprises.
04:13S'il s'entête dans un budget de punition et dans un budget qui va pénaliser la France qui bosse, alors ce gouvernement tombera.
04:20Je le dis depuis des semaines et je n'ai pris personne en traite.
04:23Alors, ce gouvernement tombera. La ligne rouge, elle est notamment sur la question de l'électricité.
04:28Allez-vous, oui ou non, remonter les taxes au niveau où vous aviez prévu de les remonter ?
04:33Ou pouvez-vous nous dire ce matin que vous ferez un geste ?
04:35La porte de Michel Barnier a toujours été ouverte, dès le premier jour. Il y a eu des évolutions.
04:40Je veux bien que la porte soit ouverte, mais le taux sur l'électricité n'a pas varié.
04:45Il y a eu des évolutions majeures sur les petites retraites, sur les allègements de cotisations.
04:50Le Premier ministre, au journal de 20h, a annoncé qu'il pouvait y en avoir une sur l'électricité et qu'il y a une discussion.
04:56Mais c'est maintenant, là ?
04:57Mais oui, mais cette discussion, c'est celle du budget, parce que la taxe sur l'électricité, elle est dans le projet de loi de finances.
05:02Et cette discussion mérite de se tenir.
05:04Mais quelle est ma responsabilité en ce moment ?
05:06Je ne sais pas ce que vous imaginez, ça peut être aujourd'hui ou demain.
05:09Pardon, mais je ne peux pas vous dire à la fois qu'il faut redresser les comptes du pays,
05:13et vous dire qu'on peut prendre toutes les dépenses, toutes les baisses de recettes, sans regarder ce qu'on met en face.
05:18C'est pourquoi je vous en demande une. Je vous pose la question de l'électricité.
05:21Elle est devenue très symbolique. C'est à la fois l'URN mais les autres partis qui, en réalité, vous le demandent.
05:26Ne pas alourdir la facture d'électricité des Français.
05:28Je vais répéter les choses pour que vous, vous puissiez directement aller au point politique.
05:32La facture d'électricité va baisser.
05:34Elle aurait pu baisser d'environ 17 à 20%.
05:38Elle ne va baisser en réalité que de 9%, parce que, malgré tout, vous remettez les taxes qui avaient été supprimées au moment du bouclier tarifaire.
05:46C'est ce geste-là que Marine Le Pen vous demande.
05:49Et c'est ce geste-là que nous devons regarder très sérieusement.
05:51Mais regardez, il n'y a plus de temps de regarder, ça fait trois mois que vous regardez.
05:54Mais si, que nous devons discuter et sur lequel, le Premier ministre l'a dit, une proposition devra être faite.
05:59Mais vous êtes ministre de l'économie.
06:01Bien sûr, et il y a un ministre du budget et il y a un Premier ministre avec lequel nous travaillons.
06:04Mais j'imagine que ça fait trois jours que vous en parlez, vous savez qu'il a fait au lac quand même.
06:06Evidemment, et les négociations se tiennent.
06:08La question c'est, est-ce qu'il vaut mieux un budget qui n'est pas exactement celui que nous voulons ou pas de budget ?
06:14Et évidemment qu'il vaut mieux travailler à un budget qui n'est pas exactement le budget initial.
06:18Il y a eu des évolutions.
06:20Pourquoi ? Pourquoi ? Pour les raisons que je vous ai dites.
06:22Parce que sinon, on plonge dans l'inconnu.
06:24Vous êtes donc prêt à ce qui est un budget qui n'est pas forcément celui qu'initialement vous aviez souhaité.
06:29Je dois donc en déduire, vous y allez progressivement.
06:32Je dois donc en déduire qu'en effet, vous n'allez sans doute pas remonter les taxes autant que vous imaginez le faire.
06:38La question que je me pose quand j'entends certains, je parlerai sans doute après des socialistes
06:43parce qu'ils ont dépassé progressivement toutes les limites de ce qu'on peut attendre d'un parti de gouvernement,
06:48c'est est-ce qu'on a en face des gens responsables qui sont prêts à accepter quelque chose ?
06:52Ou est-ce que vous savez, c'est comme le moniteur de natation, vous êtes dans la piscine et plus vous nagez, plus la perche recule ?
06:57Parce que si en fait le principe, c'est simplement de faire bouger des lignes pour à la fin de toute façon censurer
07:03parce qu'on se sent pas responsable, on se sent pas à la hauteur...
07:07Non mais ce que je le dis, c'est que ma responsabilité, c'est qu'à un moment, chacun doit se prononcer.
07:11Enfin, malgré tout, je continue à vous poser la question et vous n'y répondez pas.
07:16Mais attendez, je vous l'ai dit...
07:18Allez-vous, oui ou non, faire un geste sur l'électricité ?
07:21Je vous l'ai dit, le geste sur l'électricité, nous y sommes prêts.
07:24Il doit pas se faire à n'importe quel prix, il doit se faire en cohérence avec le budget que nous portons
07:30parce que si nous dépassons toutes les cibles budgétaires, ça sert plus à rien de dire qu'on redresse les comptes.
07:35C'est un budget qui doit redresser les comptes, sinon c'est aussi un risque majeur pour le pays.
07:39Et donc là, je me demande, est-ce qu'en face de nous, on a bien des gens qui sont en responsabilité
07:43et qui sont prêts à tenir un cap budgétaire ?
07:46Ou est-ce que le principe, c'est seulement d'animer les plateaux de télévision et les radios
07:51pour à la fin, de toute façon, censurer ?
07:53En fait, vous redoutez que les lignes rouges bougent au gré, effectivement, de l'opposition politique
07:58et que si vous leur donnez ça, vous demanderez autre chose.
08:00Mais est-ce que vous avez entendu, par exemple, le parti socialiste dire
08:03si on obtient telle ou telle concession, nous ne voterons pas la censure ?
08:07Le problème aujourd'hui, pour vous, ce n'est pas tant le RN que le PS.
08:10Je pense au parti socialiste qu'on a connu il y a quelques années,
08:13avec lesquels on a des désaccords parfois très profonds,
08:16mais qui s'est toujours comporté au moment important de l'histoire,
08:20au moment important de l'histoire politique, au moment clé pour la nation,
08:25qui s'est toujours comporté avec une responsabilité et un esprit de gouvernement
08:30qui ont fait la force de son pays, de notre pays, de son identité.
08:34Et ce que je constate aujourd'hui, c'est qu'il est plus simple pour eux
08:37de ne pas discuter, de menacer, de ne rien proposer.
08:40Il dit que c'est vous qui ne parlez pas, mais bon.
08:42Pardon, mais vous avez une proposition du parti socialiste concrète
08:45concernant le budget qui leur aurait permis de ne pas voter la censure ?
08:48Vous en avez une ? Personne n'en a entendu une.
08:50Ce que vous voulez dire, c'est que pour le coup, le RN de ce point de vue-là
08:52se comporte, alors le RN dont vous disiez, lorsque vous êtes arrivé à Bercy,
08:55qui ne faisait pas partie de l'arc républicain,
08:57aujourd'hui, finalement, au moins, il vous donne un certain nombre de points.
08:59Il vous dit, voilà, nous, c'est la question de la taxe sur l'électricité
09:02et c'est la question des aides aux petites entreprises.
09:04Mais quelles que soient les différences de valeurs qu'on a,
09:07on est aujourd'hui face à une situation extrêmement grave pour le pays.
09:10Le Premier ministre a parlé de tempête.
09:12Ce n'est pas un mot choisi au hasard.
09:14C'est un mot qui a une résonance financière, économique et budgétaire.
09:18Et nous sommes évidemment prêts à des concessions pour éviter cette tempête.
09:22Évidemment, parce que c'est notre responsabilité.
09:24Alors moi, maintenant, je voudrais savoir sur quoi ? Sur quoi ces concessions ?
09:27Sur l'électricité, le Premier ministre l'a dit.
09:29Sur davantage d'économies.
09:31Je suis ministre de l'économie aussi.
09:33Je ne veux pas que les entreprises soient la variable d'ajustement de ce budget.
09:37Donc, évidemment qu'à chaque fois, et je l'ai dit dès le début de ce budget,
09:40à chaque fois qu'on peut remplacer un euro d'impôt par un euro d'économie,
09:43le Premier ministre a parlé du train de vie de l'État.
09:46Nous y travaillons, j'y travaille dans mon propre ministère.
09:48Concrètement, ça veut dire que ce sera quoi, par exemple ?
09:50Puisque vous évoquez la question du train de vie,
09:52on a évoqué aussi la question des certains avantages,
09:55auxquels ont droit les anciens premiers ministres, les anciens présidents.
09:57Est-ce que là-dessus, vous allez demander des efforts concrets ?
10:00Oui, ça veut dire que quand ça va mal,
10:02tout le monde doit faire un effort et l'État le premier.
10:04Et j'ai un ministère qui baisse son budget de 22%.
10:07Vous allez faire une cérémonie d'éveu, par exemple, vous ?
10:09On verra, pardon.
10:10Non, mais parce que tout le monde se retrouve à annuler les cérémonies d'éveu.
10:13J'ai l'impression que c'est même assez symbolique désormais.
10:15Nous sommes au milieu de l'examen du budget de la France,
10:17d'un pays qui a 6% de déficit.
10:18Je ne suis pas concentré sur la cérémonie de vœux.
10:21Ce que je veux vous dire, c'est que quand tout le monde fait un effort,
10:24l'État le premier doit montrer.
10:25Exemple, mon ministère baisse son budget de 22%.
10:28C'est un signe extrêmement fort.
10:30Tout le monde doit contribuer.
10:31Et je le dis, pourquoi ?
10:32Parce que c'est pas, et on en parlera peut-être dans un instant,
10:34dans une situation économique difficile,
10:36c'est pas les entreprises, c'est pas ceux qui créent de l'emploi,
10:39qu'il faut d'abord aller taxer,
10:41à qui il faut d'abord demander des efforts,
10:43parce qu'à la fin, qui va payer ?
10:44Qui va payer ?
10:45Qui va payer s'il n'y a pas de budget ?
10:47C'est les entreprises qui ne pourront pas investir.
10:49Vous imaginez, s'il n'y a pas de budget, Apolline de Malherbe,
10:52vous imaginez une entreprise investir en France ?
10:54Il y a aujourd'hui des entreprises qui sont en pleine discussion
10:57pour investir ou ne pas investir.
10:59Est-ce qu'elles investiront ?
11:00Ou est-ce qu'elles n'investiront pas s'il n'y a pas de budget ?
11:02Moi, je vais vous répondre.
11:03Elles n'investiront pas.
11:04Vous avez des ménages qui hésitent à s'engager
11:06dans des projets immobiliers, dans des projets de logement.
11:09Est-ce que ces ménages se lanceront s'il n'y a pas de budget ?
11:11Je ne le crois pas.
11:12Vous avez des personnes qui ont des petites épargnes
11:14qui sont importantes.
11:15Qu'est-ce qui se passera pour cette petite épargne
11:17si les taux décrochent ?
11:18Mais Antoine Armand, c'est déjà le cas.
11:20C'est déjà le cas.
11:21Aujourd'hui, beaucoup de gens attendent
11:23et ont le sentiment en effet que c'est une situation,
11:25un moment où tout peut basculer un moment ou un autre.
11:28Mais Antoine Armand, vous avez dit
11:30qu'on sera prêt à faire des concessions.
11:32Cette phrase est très importante
11:33parce que c'est peut-être avec cette phrase-là
11:36que vous allez réussir à échapper à la censure.
11:38Le Parti Socialiste, en sortant de la réunion
11:41avec Michel Barnier, dit
11:43« Nous n'avons pas vu de main tendue ».
11:45Jordan Bardella dit
11:47« Nos lignes rouges n'ont pas été respectées ».
11:50Vous auriez pu arriver ce matin, Antoine Armand,
11:53en disant « Moi, je vous annonce ce matin
11:55que nous allons baisser de moitié
11:57les taxes que nous imaginions faire ».
11:59Pardon, mais ça aurait été un signal plus précis
12:01et plus concret que juste de dire
12:03« On va faire un geste ».
12:04J'ai quand même l'impression d'un temps perdu.
12:06Pardon, mais ma responsabilité,
12:08c'est de faire des propositions qui sont financées.
12:10C'est de faire des avancées et on y travaille.
12:13On y travaille.
12:14Simplement, je constate
12:15qu'il y a des propositions précises
12:16qui ont été faites par certains
12:17sur lesquelles c'est de notre devoir de travailler
12:20puisque notre devoir, c'est de donner un budget au pays.
12:22Et qu'en face, il faut qu'en responsabilité,
12:25celles et ceux qui ont fixé des propositions,
12:28ils répondent.
12:29Mais votre timing, c'est lundi.
12:30Vous le savez ça, Antoine Armand.
12:32Lundi, il faut le dire,
12:33il pourrait y avoir une censure
12:35sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale,
12:38sur cette question-là aussi,
12:40le déremboursement d'une partie des médicaments.
12:43Ça fait partie de ce qui a mis le feu aux poudres
12:45sur la question du pouvoir d'achat des Français.
12:47Est-ce que là aussi, vous êtes prêts à des concessions ?
12:49On est prêts à des concessions mesurées
12:51dans tous les domaines.
12:52Maintenant, sur cette question précise,
12:53on est le pays en Europe
12:55qui a les dépenses de santé et de social public
12:57les plus importantes et qui augmentent chaque année.
13:00Les dépenses de santé, l'année prochaine,
13:01elles continuent à augmenter.
13:02C'est pour ça que je suis toujours extrêmement sceptique
13:05quand j'entends parler de budget d'austérité
13:06dans un pays où les dépenses de santé
13:08continuent à augmenter.
13:09On demande un effort
13:10parce qu'on ne peut pas avoir éternellement
13:12des médicaments totalement remboursés
13:14pour tous, dans toutes les situations,
13:16quel que soit le revenu.
13:18Et ça, chacun peut l'entendre.
13:19C'est pour ça que je vous parlais de responsabilité.
13:21On ne peut pas, dans la situation dans laquelle on est,
13:23se contenter de dire
13:24on a des lignes rouges, débrouillez-vous,
13:26et puis au pire, on ne votera pas le budget
13:28et on plongera le pays dans le chaos.
13:29Ce n'est pas ce qu'attendent les Français
13:31d'un parti qui est représenté au Parlement,
13:33qui a vocation à servir le pays
13:35au-delà du gouvernement,
13:36au-delà des différences politiques.
13:38Vous vous rendez compte ?
13:39Moi, je suis élu en Haute-Savoie.
13:40Vous imaginez les électeurs,
13:42les habitants de Haute-Savoie
13:43qui regardent ce qui se passe
13:44et qui se disent
13:45mais attendez, ils ne vont quand même pas
13:47censurer un gouvernement parce qu'ils ne l'aiment pas
13:49au risque de ne pas donner de budget au pays.
13:51C'est la réalité, c'est ça qu'on vit aujourd'hui.
13:53Antoine Armand, allez-vous,
13:55dans les heures qui viennent,
13:56rencontrer les différents groupes ?
13:58Vous, Michel Barnier,
13:59est-ce que vous avez bousculé votre agenda
14:02en vous disant
14:03on va remettre la dernière chance
14:05toutes les cartes sur la table ?
14:07Il y a un ministre du Budget
14:08dont la porte est ouverte
14:09qui travaille chaque semaine
14:11avec l'ensemble des groupes qui le veulent bien.
14:13Ça ne suffit pas que la porte soit ouverte.
14:15Il y a des discussions,
14:18il y a des travaux qui sont menés
14:21et c'est extrêmement important.
14:22Le ministre du Budget,
14:23comme ministre de l'Économie et des Finances,
14:25évidemment, je m'y associe
14:26dans le but de trouver des solutions
14:28et dans le but de rappeler...
14:29Vous l'espérez encore ?
14:30Est-ce que vous vous dites
14:31au moment où on se parle là
14:32oui, on peut échapper à la censure, en vrai ?
14:34Mon travail, ce n'est pas dit espérer,
14:36c'est dit travailler.
14:37Nous y travaillons cette semaine,
14:38nous y travaillerons jusqu'au bout
14:40et à un moment,
14:41il faudra que celles et ceux
14:42qui ont fixé des propositions,
14:44qui ont fixé des lignes rouges
14:46à grands coups de cris et de bruits médiatiques
14:48soient au rendez-vous de leur responsabilité.
14:50Est-ce que vous appelez le Parti socialiste
14:52à s'abstenir en cas de motion de censure ?
14:54Évidemment.
14:55J'appelle les partis qui se disent de gouvernement,
14:57quel que soit leur désaccord avec le gouvernement,
15:00à ne pas priver la France d'un budget
15:02et à ne pas mettre les Français en danger.
15:04Dans les différents points
15:06qui ont pu agiter sur la question du pouvoir d'achat,
15:08il y a notamment le bonus écologique.
15:10On a donc appris hier qu'en effet,
15:12il allait clairement baisser pour les particuliers,
15:15mais aussi d'ailleurs pour les entreprises.
15:17Ça veut dire moins aider
15:18ceux qui veulent acheter une voiture électrique
15:20et dans le même temps,
15:21on continue à leur dire
15:22il va falloir que vous passiez à l'électrique
15:23quoi qu'il arrive
15:24et que vous abandonniez
15:25votre vieille voiture diesel ou essence.
15:26Est-ce que là,
15:27il n'y a pas une contradiction ?
15:28C'est-à-dire que,
15:29ou alors vous arrêtez le bonus écologique,
15:30OK,
15:31mais dans ces cas-là,
15:32vous ne leur dites pas
15:33oui, mais en même temps,
15:34tu es quand même obligé de changer de voiture.
15:35Ça fait partie des décisions difficiles
15:36à se prendre dans ce budget
15:37pour avoir un équilibre
15:41Vous savez,
15:42on a des voisins
15:43qui ont coupé le bonus écologique
15:44complètement.
15:45Mais est-ce qu'ils continuent à dire
15:46et est-ce qu'ils réfléchissent,
15:47l'Allemagne réfléchit par exemple
15:48à l'idée de supprimer
15:49cette date de 2035
15:51pour la fin du moteur dynamique ?
15:52C'est une date européenne.
15:53Personne aujourd'hui en Europe
15:54ne la conteste frontalement.
15:55Pourquoi ?
15:56Parce que sur l'électrique,
15:57il y a une course de vitesse.
15:58Il y a une course de vitesse
15:59avec l'Asie
16:00qui déploie à toute vitesse
16:02des véhicules électriques
16:03pour inonder les marchés.
16:05Et c'est pour ça que l'Europe a réagi.
16:06Elle a pris des droits de douane
16:07de 35 %
16:08pour dire
16:09la concurrence déloyale,
16:10ce n'est pas possible.
16:11Et c'est pour ça que,
16:12malgré le contexte...
16:13Mais si vous baissez le bonus écologique,
16:14les consommateurs,
16:15ils vont aller acheter
16:16les voitures chinoises.
16:17On fait un budget d'effort
16:18et vous me dites
16:19qu'il y a des dépenses qui baissent.
16:20Mais oui,
16:21si aucune dépense
16:22ne baissait,
16:23je ne serais pas en train
16:24de vous présenter
16:25un budget de redressement.
16:26Donc oui, il baisse,
16:27mais il est maintenu ce bonus
16:28et il est important
16:29parce qu'il est important
16:30de soutenir nos constructeurs
16:31et nos équipementiers
16:32dans la situation
16:33dans laquelle on est.
16:34Il y a dix jours,
16:36lors d'une interview
16:37au journal Le Parisien,
16:38c'était presque
16:39joué contre
16:40votre propre camp
16:41puisque cet impôt de trop
16:42dont vous parliez,
16:43c'était la taxe mobilité.
16:46J'avais d'ailleurs ce jour-là
16:47reçu le ministre des Transports,
16:48qui n'est pas issu
16:49de la même famille politique
16:50que vous,
16:51et qui s'était senti visé là-dessus
16:52et qui disait
16:53que vous n'auriez pas dû
16:54en parler dans la presse.
16:55D'abord, un,
16:56est-ce que vous êtes revenu dessus ?
16:57Est-ce que vous vous dites,
16:58finalement,
16:59la taxe mobilité,
17:00ce n'est pas l'impôt de trop ?
17:01Ce que je disais
17:02dans Le Parisien,
17:03il était adressé
17:04au parlementaire,
17:05il était adressé
17:06à la société
17:07qui regardait
17:08le budget qui était
17:09en train de se faire
17:10et qui voyait
17:1135 milliards d'euros
17:12votés à l'Assemblée nationale
17:13puis rejetés,
17:14qui voyaient
17:15des taxes,
17:16une nouvelle taxe
17:17par semaine.
17:18Ce que je constate,
17:19c'est que nous trouvons
17:20des évolutions.
17:21La commission d'hier
17:22du projet de loi
17:23de la Sécurité sociale
17:24est revenue
17:25sur 2,5 milliards
17:27d'allègements de cotisations
17:28qui ont été financés
17:29par ailleurs
17:30parce que les entreprises
17:31créent de l'emploi
17:32et qu'elles ne peuvent pas être
17:33la variable d'ajustement
17:34du budget.
17:35On ne peut pas,
17:36dans le pays qui taxe
17:37le plus au monde,
17:38dire la seule solution
17:39pour rétablir les comptes,
17:40c'est d'augmenter les impôts.
17:41Ça ne vise personne,
17:42c'est évidemment fait
17:43en pleine solidarité
17:44gouvernementale
17:45parce que la question
17:46aujourd'hui,
17:47c'est de trouver le chemin
17:48pour redresser les frontières.
17:49Voilà pour les entreprises,
17:50pour les collectivités territoriales.
17:51La facture,
17:52elle avait commencé
17:53à 5 milliards,
17:545 milliards d'efforts
17:55demandés aux collectivités
17:56territoriales.
17:57On en est où
17:58au moment où on se parle ?
17:59Est-ce que ça a baissé
18:00cet effort demandé ?
18:01Il y a eu des travaux
18:02extrêmement conclusifs
18:03avec le président
18:04du Sénat, Gérard Larcher,
18:05avec l'esprit de compromis
18:06qu'on connaît
18:07à Michel Barnier
18:08pour que cette facture
18:09ne pèse pas d'abord
18:10trop sur les départements
18:11qui sont les collectivités
18:12les plus en vulnérabilité
18:13dans le moment,
18:14qu'on puisse réduire
18:15l'effort qui est demandé
18:16sur certaines collectivités
18:17parce que oui,
18:18on a besoin
18:19d'investissement local.
18:20Donc cet effort,
18:21il va se matérialiser
18:22dans les prochains jours
18:23dans le budget
18:24qui est examiné
18:25en ce moment au Sénat
18:26parce que pendant
18:27que certains fixent
18:28des lignes rouges...
18:29Mais ça pourrait être réduit,
18:30ça pourrait donc être réduit.
18:31Quand certains fixent
18:32des lignes rouges,
18:33je constate que là, au Sénat,
18:34il y a des travaux
18:35et il y a des votes
18:36de personnes
18:37qui sont les représentantes
18:38de la nation
18:39qui avancent.
18:40Donc regardons aussi...
18:41Mais à peu près,
18:42à quel niveau ça pourrait atterrir ?
18:43Regardons ce qui fonctionne aussi
18:44à Polyne de Maire.
18:45Voyons qu'il y a aujourd'hui
18:46une démocratie parlementaire
18:47qui travaille au Sénat,
18:48qui fait avancer le budget
18:49plutôt que par des incantations
18:51menacées de censure
18:52alors même que la représentation
18:53nationale travaille.
18:54Mais vous ne m'avez pas dit
18:55où ça atterrit.
18:56Enfin, ça atterrira
18:57un peu moins...
18:58Il va y avoir une discussion...
19:00Il y a une discussion budgétaire
19:01en ce moment au Sénat.
19:02Certains amendements
19:03seront sans doute adoptés
19:04et le gouvernement l'a dit.
19:05Nous sommes sensibles
19:06à l'investissement local,
19:07nous sommes sensibles
19:08à l'effort que font
19:09les communes chaque jour
19:10pour faire tourner le pays.
19:11Une dernière question.
19:12Antoine Armand,
19:13vous qui êtes ministre de l'Économie.
19:14Votre prédécesseur Bruno Le Maire
19:16sera dans dix jours
19:17auditionné sur la question
19:19d'une forme d'irresponsabilité.
19:20C'est le mot prononcé
19:21par le Sénat
19:22de la perspective de croissance
19:24et du budget de l'année dernière.
19:25Charles de Courson dit
19:27que si la situation avait été prise,
19:29en compte,
19:30plutôt dans une plus grande sincérité,
19:32alors l'effort demandé
19:33aujourd'hui aux Français
19:35serait moindre.
19:36Est-ce que vous estimez,
19:37en effet,
19:38que c'était une sorte
19:39de cadeau empoisonné ?
19:40Ce que j'estime,
19:41c'est qu'il y a eu
19:42des erreurs de prévision
19:43et des erreurs d'estimation
19:44très importantes.
19:45On n'est pas les seuls.
19:46L'Allemagne a eu
19:47des écarts de croissance
19:48de plus d'un point,
19:49mais nous en avons eu
19:50des très importantes.
19:51Il y a eu une commission
19:52d'enquête à l'Assemblée nationale,
19:53il y a eu une mission
19:54d'information au Sénat.
19:55J'ai demandé
19:56dès le premier jour
19:57de mon arrivée
19:58à ce qu'on regarde
19:59très précisément.
20:00Il y a eu une mission d'inspection.
20:01J'ai monté
20:02un comité scientifique
20:03avec Laurent Saint-Martin
20:04pour regarder mieux
20:05ce qui s'était passé
20:06et comment on pouvait
20:07améliorer les choses.
20:08Ça, c'est la priorité,
20:09regarder les choses factuellement.
20:11Ensuite, pour les responsabilités
20:12politiques,
20:13pour les commentaires individuels,
20:14je laisse l'Assemblée nationale
20:15faire son travail.
20:16Merci beaucoup,
20:17Antoine Armand,
20:18d'avoir répondu
20:19à mes questions
20:20dans cette période cruciale.
20:21Vous qui êtes donc
20:22ministre de l'Économie,
20:23des Finances et de l'Industrie,
20:24et on l'a bien entendu,
20:25vous le dites,
20:26nous sommes prêts
20:27à des concessions,
20:28même si le compte à rebours
20:29est lancé.
20:30Merci à vous,
20:31il est 8h53
20:32sur RMC-BFMTV.

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