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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00D'abord, comme tous les vendredis, Catherine Ney est avec nous sur Europe. Bonjour Catherine.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour tout le monde.
00:06Alors, Michel Barnier a jusqu'à lundi pour répondre favorablement aux exigences de Marine Le Pen.
00:11Catherine, sinon, dit-elle, ce sera la censure, il tombera, c'est vraiment un ultimatum là.
00:15Oui, bien sûr, Madame Le Pen veut-elle accrocher un scalpe à son palmarès politique ?
00:21En tous les cas, la survie du gouvernement Barnier est dans ses mains, ce qui n'est pas rien.
00:24Ses électeurs le lui réclament ardemment.
00:27Depuis la dissolution, ils ont besoin de vengeance.
00:30Mais ce matin, dans le Figaro, on voit qu'une majorité de Français n'y seraient pas hostiles.
00:35Pourquoi ? Parce que je crois que sa chute les délivrerait, pour une journée ou deux,
00:40de leur angoisse du moment qui est grande, c'est que la France va très mal.
00:45Et quand ça va mal, on a envie de tout casser, et ça soulage de casser le thermomètre.
00:49Comment, voilà, que voudriez-vous à la place de Michel Barnier ?
00:52On le leur demande, là, aucun nom cité ne leur agrée.
00:55Ils ont les nerfs à vif, il s'en va, ça ira mieux.
00:58Après, non, ce sera toujours le cas où à l'Assemblée Nationale, il y a toujours le même président.
01:02Au fond, c'est sa décision de dissoudre en juin qui n'est toujours pas comprise.
01:06Alors on a envie de quelque chose.
01:07Oui, c'est bien résumé. Vous dites, Catherine, que les électeurs de Marine Le Pen veulent se venger.
01:12Oui, parce qu'ils estiment, et à juste titre, qu'elle a été maltraitée,
01:15mise au rang d'ennemi numéro un du pays,
01:17une infréquentable par une conjonction de la Macronie et de l'FLFI
01:22qui a amputé sa victoire après la dissolution,
01:25même si c'est elle qui a le groupe le plus important dans l'hémicycle 126 élus.
01:29Mais vous vous souvenez du refus de certains de serrer la main au Benjamin du RN,
01:34comme s'il était un pestiféré ? Tous les LFI, bien sûr,
01:37mais aussi le courageux François Hollande et la ministre Pannier-Runacher,
01:41c'était un spectacle minable.
01:43Et puis pour Marine Le Pen, il y a eu surtout les réquisitions du parquet de Paris.
01:46Oui, du très lourd au regard de ce qui lui est reproché,
01:50et qui le dit, Jean-Pierre Chevènement, qui dans Le Figaro,
01:53a parlé de harcèlement judiciaire disproportionné,
01:57ajoutant que c'est très grave pour la démocratie.
01:59On a vu Marine Le Pen assister tous les jours à son procès,
02:02on l'a vu faire front, rester très droite,
02:05face à cette sentence possible de mise à mort.
02:07Alors en attendant, la potence, c'est une femme très blessée,
02:11qui glisse dans ses discours cette phrase,
02:13et voilà que la saison décline.
02:15Et elle qui aime l'ordre, et les jambes bien élevées,
02:18en ce moment, ce n'est pas le mieux choisi pour se montrer raisonnable,
02:22et encore plus de pensée à l'avenir, puisqu'il est peut-être bouché.
02:26Alors la rencontre avec Michel Barnier lundi ne s'est pas bien passée,
02:29puisqu'il lui a répété qu'il ne voulait pas négocier,
02:31alors qu'il avait accordé un point à Laurent Levoquier,
02:34un autre à Gabriel Attal,
02:36qui sont les acteurs de son socle commun.
02:38Et pourquoi pas elle ? Alors elle s'est fâchée.
02:40Et c'est l'imminence du verdict qui a un peu fait bouger le Premier ministre.
02:43Il renonce à la taxe sur l'électricité,
02:45envisage une loi sur la proportionnelle, une retouche de l'AME,
02:48mais elle demande plus, elle en veut plus.
02:50Ce qui fait dire à la délicieuse Mathilde Panot,
02:54Barnier cède au racisme le plus crasse.
02:56Alors sans compter, Catherine, que si Marine Le Pen bénéficie d'un jugement plus clément le 31 mars prochain,
03:02elle n'a sûrement pas envie que le gouvernement Barnier réussisse.
03:06Et oui, et pour une raison, c'est que le thème favori depuis toujours du Rassemblement National
03:11est la lutte contre l'immigration avec des mesures sévères, strictes et radicales.
03:15Et voilà que Bruno Retailleau empiète sur son terrain, commence à avoir des résultats.
03:20Les préfets apprécient d'avoir des consignes claires, exigeantes et une écoute comme il n'avait jamais eue.
03:24Et si on lui laisse le temps, sa réussite la priverait d'un sujet qui était jusque-là son monopole, attention, danger.
03:31Bon Catherine, imaginons que Michel Barnier lundi ne soit plus là.
03:35Il y en a au moins un qui exultera, c'est Jean-Luc Mélenchon.
03:38On n'entendait plus, il est sorti du bois par l'odeur du rôti alléché.
03:43Et il a annoncé le menu, dans six jours Barnier n'est plus là et Macron va partir.
03:48La route est ouverte pour une présidentielle et pour lui qui a 73 ans, le plus tôt sera le mieux.
03:53Petit calcul, grande ambition.
03:55Bon, conclusion Catherine.
03:56Vous voyez comme c'est étrange, à l'ouverture des JO, la France n'avait plus de gouvernement.
04:01Gabriel Attal faisait l'intérim suite à la dissolution.
04:04Et comme c'est étrange, pour la célébration de l'ouverture de Notre-Dame
04:07où des têtes couronnées, une flopée de chefs d'Etat seront là, Donald Trump sans doute sont attendus
04:12parce que le Président voit toujours les choses en grand.
04:15Il veut faire de la France une vitrine, et bien à nouveau, il n'y aura plus de gouvernement, rebelote.
04:19Voilà, la vitrine mais il n'y aura plus de mannequin dedans.
04:22Signature Europe 1 Catherine Ney.
04:24Merci beaucoup Catherine pour votre lecture si savoureuse de la vie politique française.

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