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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Catherine Ney est avec nous, bonjour Catherine.
00:02Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04Les obsèques de Philippines auront lieu tout à l'heure à Versailles, la tragédie a provoqué un choc dans tout le pays,
00:09notre compassion pour sa famille, ce sera un chagrin irréparable.
00:12Mais le pire, c'est de se dire qu'elle n'aurait pas dû mourir.
00:16Le Maroc donnait son accord pour son extradition, trois jours plus tard après sa libération,
00:21et la juge pourtant avait noté la dangerosité du meurtrier présumé,
00:27mais ça c'était le droit.
00:29Oui, depuis Montréal, Emmanuel Macron a évoqué ce crime odieux, partager la douleur de la famille,
00:35mais c'était pour mieux exhorter le gouvernement sur un ton de prédicateur.
00:40Il a dit qu'il fallait chaque jour mieux protéger les Français.
00:45Le faire, le faire, le faire, et moins dire.
00:50Mais qui visait-il ? Bruno Retailleau peut-être ?
00:53Qui, dans sa passation de pouvoir, s'était donné une mission ?
00:56L'ordre, l'ordre, l'ordre.
00:59Répétez trois fois.
01:01Le président trouve-t-il que le ministre de l'Intérieur parle trop ?
01:04Il ajoutait aussi, évidemment, la justice fera son travail.
01:07Serait-ce un bon point au ministre de la Justice, Didier Migaud,
01:10qui lui, lors de sa passation de pouvoir,
01:12se félicitait au contraire du très bon fonctionnement de la justice,
01:16citant avec emphase tous les grands prédécesseurs qu'il admirait encore.
01:20Badinter, Taubira, qui fut pourtant une catastrophe, mais passons.
01:23Se promettant aussi, sur un ton goguenard,
01:26de renseigner le ministre de l'Intérieur.
01:29Un futur duo-duel ?
01:32Je voudrais me tromper, mais ça part mal.
01:34Le Premier ministre a réuni les deux hommes.
01:36Ils devront se parler, se voir régulièrement, s'entendre.
01:40Et on pressente déjà que l'Élysée et Matignon,
01:42ce sera l'entente de l'huile et du vinaigre.
01:44Alors faire, faire, faire, dit Emmanuel Macron, mais que faire ?
01:48Avec cette horrible meurtre, les statistiques sont tombées,
01:51montrent que la France est le pays européen qui renvoie le moins les indésirables,
01:54les déboutés du droit d'asile, les sans-titres de séjour,
01:57ceux qui doivent partir, comme disait Craneman-Mitterrand à son époque.
02:01137 730 au QTF, contre 75 000 en Espagne, un record français.
02:08Mais revenons au duo Migaud-Retailleau.
02:11En 2020, alors qu'il présidait la Cour des comptes,
02:13le Premier a posé sa signature sur un rapport
02:16sur les procédures d'éloignement qui concluait
02:19qu'elle se heurtait à des difficultés objectives
02:22qui avaient peu à voir la détermination des pouvoirs publics,
02:26concluait, c'était l'affirmation,
02:28qu'un gouvernement n'avait pas grand-chose à faire.
02:32Et c'est tout le contraire de ce que dit Bruno Retailleau.
02:34Ah oui, qui lui, en 2022, avait réuni un colloque sur l'état de droit et la démocratie,
02:38parce que lui, il croit que lorsqu'un gouvernement veut les choses,
02:42il peut les parvenir,
02:44mais il dénonçait aussi les héros de l'impossibilisme.
02:49La Cour européenne des droits de l'homme, la Cour de cassation,
02:52le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel,
02:55tous animés par une logique paroxystique des droits individuels.
02:59Par exemple, c'est le Conseil constitutionnel qui avait rejeté
03:02un amendement du Sénat qui interdisait de délivrer un titre de séjour à un individu
03:06ayant manifesté un rejet des principes de la République
03:09au motif du caractère imprécis des principes républicains.
03:12Il y avait aussi cette décision de la Cour administrative d'appel de Bordeaux
03:16qui statuait qu'un ressortissant bangladais devait bénéficier du droit d'asile
03:20parce qu'il était asthmatique, eu égard à la pollution de son pays d'origine.
03:23On a vu aussi le rôle du Conseil constitutionnel après le vote sur la loi immigration.
03:28Oui, arrachée avec douleur au Parlement par le 49-3,
03:32la loi contenait des mesures toutes venues du Sénat pour mieux contrôler les entrées.
03:37Emmanuel Macron s'était réjoui qu'elles soient passées,
03:40mais avec ce bémol tout de même.
03:41Il demandait au Conseil constitutionnel d'enlever des choses qui tout de même ne l'utilisaient pas tout à fait.
03:46Le Conseil constitutionnel qui lui avait fait remarquer qu'il n'était pas une cour d'appel
03:50les avait néanmoins effacées, prétextant non pas qu'elles étaient inconstitutionnelles
03:55mais le fait qu'elles n'entraient pas dans le cadrage de la loi.
03:57Mais si d'aventure une autre loi les reprenait et était votée, là il ne la censurerait pas.
04:02Vous voyez, là on rêve.
04:04Donc en conclusion Catherine, l'état de droit en France ne procède pas de la souveraineté populaire.
04:09Ce qui est curieux c'est qu'aujourd'hui, sur l'immigration, l'insécurité, les scores sont vertigineux.
04:1480% des français demandent au gouvernement plus de fermeté, de sécurité, de vigilance.
04:19Ils ont peur.
04:20Mais curiosité, on voit que plus d'un gros tiers des élus dans l'hémicycle,
04:24la gauche, les verts, la macronie, ne sont pas du tout sur cette ligne-là.
04:27Ils sont mûs par une idéologie qu'abandonne aujourd'hui la plupart des pays européens.
04:31Il est intéressant de voir Olaf Scholz, le socialiste qui ferme ses frontières, d'ailleurs sans prévenir ses homologues.
04:36Il agit.
04:37Le premier ministre anglais, socialiste, qui rend visite à Georgia Melanie
04:41pour lui demander ses recettes pour contrôler l'immigration.
04:44Faire, faire, faire, comme disait le président de la République hier.
04:48Merci beaucoup Catherine Nessignature.

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