Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00 - Bonjour Catherine. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02 - Alors hier matin, Nicolas Sarkozy donnait une interview au Figaro,
00:06 le soir c'est François Hollande qui était sur France 2 invité de Caroline Roux
00:10 quand les deux ex font la leçon à Emmanuel Macron.
00:13 - Oui, fort de leur expérience bien sûr.
00:16 Alors sur la Nouvelle-Calédonie, Nicolas Sarkozy cache comme toujours,
00:19 énonce que le rôle du Président de la République est d'affirmer clairement
00:23 qu'il est aux côtés de ceux qui veulent rester français
00:26 tout en dialoguant avec les autres.
00:28 Et de rappeler que ceux qui sont censés être colonisés
00:32 dirigent le gouvernement, le congrès, deux provinces sur trois,
00:36 gèrent les richesses minières du Nord alors qu'ils sont minoritaires,
00:40 qu'il y a eu trois référendums où les Calédoniens ont confirmé
00:44 leur volonté de rester français,
00:46 et que si un seul avait donné la victoire aux indépendantistes,
00:49 eh bien l'indépendance l'aurait emporté.
00:52 Et ce n'est pas le cas, souligne-t-il.
00:54 Et d'ajouter qu'il ne faut surtout pas surinterpréter politiquement
00:58 ce qui relève du pillage, de la délinquance, de la criminalité,
01:03 premier tacle à l'Ode de l'Elysée.
01:05 Et d'ajouter plus loin, à ton prix conscience,
01:08 au plus haut niveau de l'État,
01:10 que l'insécurité est la première des priorités, deuxième tacle.
01:13 - Alors Nicolas Sarkozy le dit également,
01:15 il y a bien un lien entre immigration et délinquance.
01:18 - Oui, et le nier est un déni de réalité.
01:20 Il propose que pour contrôler les frontières,
01:23 cet immense problème ne repose plus sur les seules épaules
01:26 d'un commissaire européen que personne ne connaît,
01:28 n'a de compte à rendre à personne,
01:30 et qu'il faudrait créer un gouvernement politique de Schengen
01:34 auquel serait rattaché Frontex.
01:35 - Une idée qui devrait plaire à Emmanuel Macron, suggère le Figaro.
01:38 - Ah oui, mais il rétorque que certaines idées lui plaisent,
01:41 ça ne veut pas dire qu'il les adopte.
01:43 Façon de souligner qu'Emmanuel Macron n'écoute jamais ses conseils.
01:46 - Alors sur l'Ukraine, Nicolas Sarkozy prend aussi ses distances avec le président.
01:51 - Oui, alors le monde est sur un volcan, dit-il,
01:53 et une maladresse pourrait bien déclencher un déchaînement catastrophique.
01:56 Mais être fort avec Poutine, c'est prendre le risque de négocier fermement avec lui,
02:01 et de donner l'exemple de ce qu'il avait fait en Géorgie en 2008,
02:04 où l'armée russe était à 40 km de Tbilissi,
02:07 et pour qui renverser le président Saakishvili aurait été une formalité,
02:12 parce que conseillé par les Américains, il avait bombardé l'Ossétie.
02:15 Alors Nicolas Sarkozy était parti à Moscou,
02:18 négocier avec Poutine et Medvedev,
02:20 résultat, Saakishvili n'était pas renversé,
02:22 mais la Géorgie perdait l'Ossétie et l'Abkhazie,
02:24 l'Europe l'avait applaudi.
02:26 Nicolas Sarkozy s'était aussi opposé à l'entrée de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'OTAN.
02:31 Mais c'était un autre temps.
02:33 Aujourd'hui, Poutine ne prend plus Emmanuel Macron au téléphone,
02:36 et la France est son ennemi numéro un.
02:38 - Alors pendant ce temps-là, François Hollande, lui, était sur France 2,
02:41 il se targuait d'avoir tenu tête à Vladimir Poutine.
02:44 - Poutine ne comprend que la force, dit-il, en bombant le torse,
02:48 et lui, dit-il, il avait refusé de vendre les deux frégates-portes-hélicoptères
02:52 fabriquées à Saint-Nazaire, commandées en 2009 sous Nicolas Sarkozy.
02:56 Mais en 2015, l'annexion de la Crimée,
02:59 il y avait les premières sanctions européennes,
03:02 donc la France ne rembourserait un milliard de cent millions à la Russie.
03:07 Il est des temps où on peut parler à Poutine,
03:10 et des moments où on ne peut pas parler,
03:12 Sarkozy se trompe, dit-il,
03:14 mais il tacle aussi Macron, qui achète du gaz et des céréales aux Russes.
03:19 - Ce qui frappe, c'est que les deux anciens présidents
03:22 sont dans l'après-9 juin, les élections européennes,
03:25 qui ne s'annoncent pas fameuses pour Emmanuel Macron,
03:27 il va lui rester trois ans derrière.
03:29 - Oui, mais les institutions lui assurent la stabilité,
03:32 se réjouit Hollande, qui lui veut du temps,
03:34 parce qu'il le sait, la gauche va se sentir requinquée,
03:37 après le score de Raphaël Glusman,
03:39 mais tout le monde, croit-il, va se disputer,
03:41 alors peut-être viendra-t-on le chercher ?
03:44 Oui, il pourrait être le recours.
03:46 - Nicolas Sarkozy, lui, ne dit pas pour qui il va voter.
03:48 - Il dit qu'il a beaucoup de sympathie pour Bélamie,
03:50 et des amis sur sa liste,
03:52 mais trop de divergences avec les dirigeants de LR,
03:55 parce qu'il plaide que si la droite ne se rassemble pas,
03:58 ce sera la fin, que les Républicains sont un parti de gouvernement,
04:01 et qu'il faut passer des accords, participer,
04:04 ajoutant qu'il a des rapports cordiaux avec Macron,
04:07 sans être toujours d'accord avec lui.
04:09 - Votre révision constitutionnelle l'empêche de se représenter.
04:14 - Oui, lui dit le Figaro, mais lui il rétorque
04:16 que s'il en avait la possibilité,
04:18 je ne suis pas sûre que je lui aurais conseillé de le faire.
04:22 Mais comme on le voit, les deux axes ont déjà tourné la page Macron.
04:27 - Les journaux qui leur tendent le micro,
04:29 ils sont un peu à contre-tempo, finalement.
04:31 Non, pas vraiment, non, c'est...
04:33 Je suis enchaîné avec l'envie de presse d'Olivier, pardonnez-moi !
04:38 - Ne vous inquiétez pas Catherine, c'est ma poche !
04:41 - C'est la fin de la semaine, je ne suis pas bien à fond,
04:44 mais je suis bien fatiguée quand même.
04:46 - Vous imprimez même poli, c'est pareil,
04:48 donc je me suis fait avoir, autant pour moi, Catherine.
04:50 - Je suis très policée.
04:52 - Votre lecture des entretiens présidentiels ?
04:54 - J'ai beaucoup coupé pour être courte, alors voilà !