• il y a 3 mois

Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Mais d'abord Catherine Nett avec nous comme tous les vendredis dans Europe 1 Matin, bonjour Catherine.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:0645 jours que la France n'a pas de gouvernement, mais le président qui était hier soir à Belgrade,
00:10Catherine a dit qu'il y travaillait jour et nuit depuis des semaines.
00:14Son ton ne vous a pas rassuré ?
00:16Non pas du tout, mais enfin vous savez la dissolution sauve son respect, quelle connerie.
00:21Quelle idée de vouloir redonner la parole au peuple au moment même où celui-ci venait de lui infliger une sacrée claque.
00:2810 minutes après le résultat aux européennes.
00:30Oui c'est un peu le gars qui vient de tout perdre au casino et qui remet sur le tapis ce qu'il lui reste de capital en pensant se refaire,
00:36et bien c'est raté.
00:37Et puis, gardien des institutions, il devait au préalable consulter le premier ministre et les présidents des deux assemblées,
00:44c'est-à-dire discuter avec eux, il les a, dit que c'est de la constitution, il les a juste avertis.
00:50Macron ne déteste pas l'écouteur dû, mais il se crée lui-même des problèmes qui seraient évitables,
00:55écrit Jean-Michel Blanquer dans son nouveau livre.
00:58Bien vu, le camp présidentiel a perdu 80 députés, à la majorité relative a succédé plus de majorité du tout,
01:05et c'est un gouvernement démissionnaire qui expédie les affaires courantes.
01:08Alors le bruit court, Catherine, que le nom du futur premier ministre serait dévoilé d'ici lundi, soit avant la rentrée parlementaire.
01:15On le verra, en tous les cas, tous ceux qu'il reçoit rencontrent un président qui dit ne rien regretter,
01:20parce que, dit-il, ça aurait été pire à la rentrée cette dissolution comme si celle-ci était inévitable.
01:25Les LR, il est vrai, avaient menacé d'une motion de censure sur le budget qui risquait de faire tomber le gouvernement à l'automne.
01:31Mais l'auraient-ils fait les LR ? Pas sûr.
01:34Gérard Larcher, le président du Sénat, Yael Braune-Privé, la présidente de l'Assemblée Nationale,
01:38Eric Ciotti, président de LR, travaillait depuis plusieurs semaines à un pacte, un accord pour la rentrée,
01:44mais le président n'a rien voulu entendre.
01:47Bon, ce qui est fait est fait, la dissolution a eu lieu. Alors maintenant, quel Premier ministre, Catherine, qui veut y aller ?
01:52Eh bien, vous le remarquerez, comme c'est curieux, il n'y a que des femmes, vous voyez.
01:55Lucie Castex, une inconnue, comme si Jean-Luc Mélenchon a bien voulu l'adober,
01:59c'est qu'il la connaît depuis longtemps, c'est une femme très engagée, énarque, version gauche, radicale, bobo,
02:06une femme brillante à coup sûr, directrice des finances et des achats à la mairie de Paris,
02:11ce qui ne dresse pas d'elle une réputation de gestionnaire rigoureuse,
02:14mais elle vient d'en démissionner parce qu'elle veut être première ministre, et elle y a cru, figurez-vous.
02:19Parce que lorsque le président Macron a reçu le représentant du Front Populaire,
02:23ceux-ci lui ont demandé, peut-on amener Madame Castex ? Il a dit, mais bien sûr,
02:27et un président s'est montré avec elle plus qu'aimable, lui posant des questions, presque séduits, jugeant intéressante ses remarques,
02:33et vous les avez vues, sortir de l'Elysée, tout sourire, si heureux de l'entretien, c'était in the pocket.
02:38Tout ça pour apprendre le soir que le président ne retiendrait pas sa candidature,
02:43comme s'il l'avait trompée, donc elle persiste, elle veut être première ministre,
02:47et dans sa tête, on dirait qu'elle a déjà une cocarde dans sa voiture,
02:50mais elle avait aussi fait savoir qu'elle ne respecterait pas le pacte de stabilité et de croissance,
02:55et vous savez que le 20 septembre, et c'est demain, la France doit présenter son plan pluriannuel
03:00de redressement des comptes à la Commission européenne, elle, elle a dit non, elle ne veut pas,
03:04elle veut faire des économies, mais en supprimant les aides aux entreprises,
03:08augmenter les impôts, le nombre de fonctionnaires, faire payer les riches, une femme de gauche quoi !
03:13Il y a une autre femme de gauche qui se manifeste depuis hier soir, c'est Ségolène Royal.
03:17Ah oui, toujours prête à faire don de sa personne à la France, ne doutant de rien,
03:21et surtout pas d'elle-même, immuable dans son désir d'avenir, un culot phénoménal !
03:26Bon, et les hommes, Catherine ?
03:27Et bien dans le camp central, personne, surtout pas Laurent Wauquiez,
03:30et à gauche, alors on le dit, Bernard Cazeneuve serait intéressé,
03:34lui, il a un sacré pédigré, ministre des affaires européennes, du budget, de l'intérieur,
03:39premier ministre, c'est un homme paisible, qui pourrait rassembler, rassurer,
03:44mais s'il en a vraiment envie, qu'il se lève, il vient de le dire au président,
03:48et j'arrive avec une équipe, parce que l'autre hic, qui ? Quel ministre ?
03:53À l'agriculture, à l'intérieur, à l'éducation, au logement,
03:57partout où il y a de gros problèmes et des attentes,
03:59donc à lui de faire un coup de force s'il le veut,
04:01mais Mélenchon, autre ingénieur du chaos, a prévenu les socialistes,
04:05c'est niaise, si c'est lui, il ne faudra pas compter sur RFI
04:08pour vous aider à la prochaine dissolution, vous serez battus.
04:11Alors eux, ils ont la trouille, les socialistes, et ils clament,
04:14nous voulons caster Hollande, le premier qui accuse Macron de faute institutionnelle
04:19de ne pas avoir nommé la NAB.
04:21Depuis quand ? L'article 6, il oublie l'article 8 de la Constitution,
04:25c'est le président qui nomme le premier ministre, et non les partis.
04:28Mais à la fois, Hollande fait aussi le portrait robot du seul premier ministre acceptable,
04:33on dirait qu'il parle de Cazeneuve.
04:35Dernière question Catherine, comment on sort de tout cela ?
04:38La dissolution dans un an, mais vous croyez qu'on va l'y reprendre le président ?
04:41Parce que cette fois il serait balayé, il devrait quitter l'Elysée,
04:45ce qui n'est pas dans ses intentions.
04:47A vrai dire, on le sent un peu perdu, et nous avec,
04:50il tâtonne, Macron, ou l'art de raccommoder les nuages avec du brouillard.
04:56Magnifique, merci beaucoup Catherine Ney.

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