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Alma Dufour, députée LFI/NFP de Seine-Maritime, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur les motions de censure déposées contre le gouvernement Barnier.

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Transcription
00:007h-9h, Europe 1 matin. Il est 7h12, sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin la députée LFI de Seine-Maritime, Alma Dufour.
00:09Bonjour Alma Dufour, bienvenue sur Europe 1. Y a-t-il vraiment du suspense ? Demain ou jeudi, Michel Barnier va devoir affronter deux motions de censure
00:18aux réactions au déclenchement de l'article 49.3, hier, sur le budget de la sécurité sociale. Le gouvernement va très probablement tomber.
00:26C'est votre groupe, La France Insoumise, Alma Dufour, qui est le premier à déposer une motion de censure.
00:32Est-ce que vous espériez, Alma Dufour, finalement, que Michel Barnier recourt au 49.3, dans le but de le censurer ?
00:39Écoutez, dans un sens, on va être francs, dans un sens, oui, parce que nous, on est certain, depuis le début, contrairement au RN,
00:50que Michel Barnier est là pour continuer la politique d'Emmanuel Macron et que Michel Barnier ne va pas faire du bien à la France.
00:57Et c'est pour ça que, dès le début du budget, on avait déjà déposé une motion de censure.
01:01Par ailleurs, Michel Barnier est là par réfraction, entre guillemets. Le président Macron l'a certes nommé Premier ministre, il a cette légitimité-là,
01:08mais il n'est pas arrivé en tête, son groupe n'est pas arrivé en tête, dès les élections législatives, contrairement au nôtre.
01:14Donc tout ça étant quand même une grande farce démocratique qu'on nous joue depuis septembre, il était temps qu'elle s'arrête.
01:21Votre motion de censure, Alma Dufour, reproche au gouvernement de préparer des lois anti-immigration et d'être complice du Rassemblement National,
01:30qui pourtant va voter votre motion de censure, c'est assez ironique, Marine Le Pen l'a clairement annoncé.
01:36Ça ne vous pose pas de problème, ça, Alma Dufour ?
01:39Écoutez, ce n'est pas du tout la première fois que des partis contraires s'allient pour faire tomber, entre guillemets, un gouvernement.
01:48D'ailleurs, M. Bruno Le Maire avait lui-même voté une motion de censure avec le Rassemblement National il y a quelques années,
01:54mais par contre, on ne lui avait pas fait tout un procès médiatique sur le sujet.
01:58Non, je dis ça parce qu'en retour, vous, insoumis, refusez catégoriquement de voter une motion de censure qui émane du RN,
02:03mais vous êtes contents finalement quand ils viennent faire la point, quand c'est vous qui déposez la motion de censure.
02:08Ce n'est pas une question de faire la point. En fait, chacun est responsable devant ses électeurs.
02:12Nous, par contre, ce qu'on dit, c'est qu'effectivement, le RN est un parti dangereux, on continue à le penser,
02:16et surtout sur son volet immigration, sur son volet liberté publique, sur son volet intolérance.
02:22Or, qu'est-ce qu'on entend de la part des macronistes aujourd'hui, en tout cas d'une partie des macronistes,
02:27c'est qu'ils voudraient faire des concessions encore plus grandes à Marine Le Pen sur ce volet-là,
02:31c'est-à-dire sur le volet problématique de leur programme.
02:34Le problème avec le RN, ce n'est pas qu'ils veulent supprimer la hausse des taxes sur l'électricité comme nous,
02:38le problème avec le RN, c'est qu'ils veulent supprimer le Conseil d'État, par exemple,
02:42quand on entend certains de leurs membres qui sont en fait un parti d'extrême droite.
02:46Or, la macronie, ils veulent leur donner des gages sur cette partie-là de leur programme, et c'est ça qui est dangereux.
02:51Mais il est où l'intérêt des Français, Alma Dufour, au chaos politique qui se profile, parce qu'on ne va pas se mentir,
02:56il va y avoir quand même des conséquences budgétaires, des conséquences financières,
03:00sans doute une réaction de marché assez violente sur la dette souveraine française,
03:04à toute l'incertitude qui est en train de se mettre en place là.
03:08Alors, la réaction de marché, elle sera violente si et seulement si,
03:13justement, les commentateurs continuent d'agiter le fait qu'il y ait de l'instabilité.
03:18En fait, il n'y a pas de raison particulière que...
03:21Vous savez, ils ont des yeux pour voir les choses aussi, les investisseurs.
03:23Non, non, bien sûr.
03:24Ils sont des gens bien informés, ils regardent les faits.
03:26Évidemment, mais plus on dit... En fait, il y a aussi une part d'irrationalité dans les réactions de marché
03:31qui peuvent être très temporaires, d'ailleurs.
03:33Et dans la politique, il n'y a pas d'irrationalité aussi, Alma Dufour ?
03:35Si, si, totalement. Je n'ai pas dit le contraire, attention.
03:38Mais ce que je veux dire, c'est que plus on alimentera le récit d'une réaction de marché qui panique,
03:42plus ça risque d'arriver. Non, la réalité, c'est qu'en fait,
03:45ils prennent l'exemple qu'à un moment temporaire sur le marché,
03:50notre taux d'intérêt a dépassé celui de la Grèce,
03:53pour dire, voilà, regardez, c'est la catastrophe.
03:55La réalité, c'est qu'on emprunte quand même, par exemple, moins cher que l'année dernière.
03:58La réalité, c'est que si la charge de la dette est aussi élevée,
04:01c'est que ces génies ont décidé d'emprunter de la dette assise sur l'inflation,
04:05qu'on est l'un des pays d'Europe qui emprunte le plus une dette indexée sur l'inflation.
04:10Ça, personne ne vous en parle. Et ça, c'est les mauvais choix du gouvernement.
04:13Et globalement, en fait, c'est la politique d'Emmanuel Macron qui nous conduit dans le mur.
04:17Donc, à un moment donné...
04:18Enfin, sur vous, les Insoumis, qui disiez aussi qu'il n'était pas forcément utile
04:21de rembourser les dettes contractées par vos prédécesseurs si vous arrivez aux affaires.
04:25Ça dépend de quelle dette, monsieur. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mystère aussi
04:29sur le fait que la dette Covid et la dette des investissements
04:32pour faire face à la transition énergétique et écologique
04:35sont des dettes qui devraient être traitées un peu à part
04:37par rapport à des dettes structurelles qui dépendent de notre modèle social.
04:40Vous comprenez, il y a une différence à faire.
04:42Et la Banque centrale européenne, c'est des discussions qui sont très sérieuses
04:45et qui ont lieu au sein de la Banque centrale européenne.
04:47Ce n'est pas juste les Insoumis qui délirent dans leur coin.
04:49Je veux dire, ce sont des sujets qui ont été posés
04:51parce que le mur des investissements que tous les pays européens ont à faire
04:55et nous ne sommes vraiment pas le dernier.
04:56Quand on pense au modèle énergétique de l'Allemagne, par exemple,
04:58ils ont pas mal d'investissements à faire encore.
05:01En fait, voilà, c'est une vraie question aujourd'hui
05:04de sortir une partie des dettes nécessaires aux investissements
05:07des dettes plus dépendantes de notre modèle social.
05:10Je reviens à la situation...
05:11Quoi qu'il en soit, non, mais peut-être juste pour dire, il n'y aura pas...
05:13En fait, c'est très très très malhonnête de la part du gouvernement
05:16de jouer sur les peurs des gens en permanence.
05:18Ils n'ont pas respecté le résultat des urnes
05:20et maintenant, il dit, si vous nous faites tomber, vous allez provoquer le chaos
05:23alors que c'est eux qui ont un résultat économique pitoyable
05:26et qu'il y a plus de 100 000 emplois qui sont menacés par plans sociaux
05:29et qui n'annoncent absolument rien.
05:31Et moi, c'est à ces gens-là que je pense en premier lieu aujourd'hui.
05:34Votre présidente de groupe, Mathilde Panot, Alma Dufour,
05:37a déclaré hier que la chute de Michel Barnier est actée.
05:40Emmanuel Macron sera le prochain.
05:42Alors d'un, est-ce que vous pensez vraiment qu'il va démissionner ?
05:45Et de deux, est-ce que cette démission, ce ne serait pas un cadeau fait à Marine Le Pen
05:49qui est la grande favorite à ce stade des opérations ?
05:52Alors, nous, effectivement, depuis août,
05:55on sait que cette crise, on en sortira quand Emmanuel Macron ne sera plus là
06:00puisque c'est lui qui l'a provoquée et c'est lui qui bloque tout.
06:04Aujourd'hui, c'est lui qui veut pas céder un pouce sur son bilan économique pourtant désastreux.
06:09Bref, on est convaincus et d'ailleurs, les Françaises et les Français en sont convaincus aussi.
06:13Je peux juste vous raconter une anecdote.
06:15Samedi, je tractais justement pour la démission d'Emmanuel Macron
06:18dans une ville plutôt assez classe moyenne, assez modérée
06:21et je peux vous dire que c'était un succès et que les gens s'arrêtaient,
06:24revenaient en arrière, cherchaient des tracts, etc.
06:27Et tout le monde disait, mais on est tous d'accord pour qu'il s'en aille.
06:29Parce que globalement, Emmanuel Macron est vraiment rejeté
06:32par une grande majorité des Françaises et des Français.
06:34Il faut qu'ils le comprennent, ça. Il y a un problème.
06:36Et quand on entend Brigitte Macron dire que les Français ne le méritent pas,
06:41on dirait vraiment un sketch des inconnus.
06:43On est dans une sorte de monde parallèle.
06:46Mais voilà, il y a cette réalité-là.
06:48Ensuite, pour la question de faire un cadeau ou pas aux RN.
06:51Moi, je pense aussi et je l'espère qu'une partie de leur électorat populaire
06:55est en train de se rendre compte de la grosse arnaque
06:57que représente le Rassemblement National sur le volet social.
07:00C'est-à-dire que le Rassemblement National, là,
07:02ne veut toujours pas laisser gouverner la gauche.
07:04Il veut en fait un Barnier bis en encore plus raciste et réactionnaire
07:09à la personne de Retailleau.
07:10Mais en gros, pour le pouvoir d'achat des Français,
07:12pour les petits salaires, pour les petites retraites, pour les prix.
07:15En fait, ce n'est pas leur priorité, visiblement.
07:17Et ils ont quand même renoncé à la moitié de leur programme économique
07:21pendant le projet de loi de finances.
07:22Donc, c'est vraiment des planches pourries.
07:24Pardon, excusez-moi l'expression.
07:25Et on espère quand même que les gens vont enfin se rendre compte
07:29que même si la gauche a fait des erreurs,
07:32la France Insoumise notamment est là pour incarner une vraie gauche de rupture.
07:35Et en fait, il n'y a pas d'autre issue pour la justice sociale
07:38que de voter à gauche.
07:39Merci Alma Dufour.
07:40Je rappelle que vous êtes députée de la France Insoumise de Seine-Maritime.
07:43Merci d'avoir été au micro d'Europe ce matin.
07:45Bonne journée.
07:46Merci beaucoup.

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