Michel Barnier n'a probablement plus que quelques jours à passer à Matignon. Une motion de censure du Nouveau Front Populaire (NFP) sera débattue à l'Assemblée nationale en réponse au 49.3 du Premier ministre sur le budget de la Sécu. Le Rassemblement (RN) a promis de la voter avec la gauche, rendant ainsi certaine la chute du gouvernement.
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00:00Patrick Sos, pour vous, il y a pas mal de questions.
00:03Sans budget, sommes-nous moins protégés par l'armée ?
00:06Non, pas forcément, mais on est dans quelque chose d'assez compliqué
00:10parce que les gens se disent, finalement, on a une loi de programmation militaire
00:13qui assure d'avoir un budget pour les armées pour les 5 ou 6 ans à venir.
00:17Sauf que chaque année, on rajoute quelques milliards
00:21parce que l'inflation, parce que vous avez parfois la conjoncture
00:26qui fait que vous êtes obligés d'envoyer l'armée en Nouvelle-Calédonie,
00:29que ça coûte cher, tout ça, et qu'il faut rajouter au pot.
00:32Et dans les dernières lignes du budget qui a donc été censuré,
00:37il y avait ces 3,3 milliards d'euros qui devaient partir à l'armée.
00:41Et c'est là qu'on a vu ce tweet de Sébastien Lecornu.
00:44J'ajoute quand même, pour qu'il y ait bien ça dans la tête des téléspectateurs,
00:47moi j'écoute religieusement ce que me dit le service politique,
00:49c'est pas seulement le ministre des Armées Sébastien Lecornu,
00:52c'est aussi un candidat putatif au poste de Premier ministre à Matignon.
00:55Donc tout est politique, y compris dans ce qu'il dit.
00:58Et il dit hier sur Twitter, attention,
01:01motion de censure égale, on en parlait avec Gaëtan,
01:04revalorisation arrêtée pour les soldes des militaires.
01:07On en entendra moins parler, ils ont un devoir de réserve,
01:10ils vont pas descendre dans la rue pour le dire,
01:12mais je peux vous dire que ça grognera dans les casernes.
01:15C'est aussi, alors qu'il y a quelque chose de contraint, n'oubliez pas,
01:19on est un pays de l'OTAN, on doit mettre 2% de notre PIB
01:24dans les dépenses de défense, donc on peut pas descendre trop,
01:27mais il y a des petits malins, il y a notamment ce budget,
01:30ce projet qui est immense pour 2038,
01:33c'est le PANG, le porte-avions de nouvelle génération.
01:36Et ça, ça date pas forcément, il faut bien connaître ces sujets-là.
01:40Il y a des gens qui se sont dit, finalement,
01:41on peut un peu grignoter sur ce porte-avions.
01:43Cette tourelle, on n'en a peut-être pas besoin.
01:45Ce radar, on n'en a peut-être pas besoin.
01:48Des plus gros qui n'y connaissent rien.
01:50Et puis finalement, parce que vous voyez,
01:51si on décide de faire en sorte qu'il y ait 10 chars en moins
01:55qui seront achetés dans le budget, ça va vraiment se voir.
01:58Dis-toi en moi, le grand public ne sait pas, il nous voit sur une maquette.
02:01Et ça, ça joue beaucoup.
02:03Évidemment, je pense aux plus hauts gradés dans la Marine nationale.
02:06Ils le disent, ils le voient et c'est là qu'ils arrivent.
02:09Vous voulez qu'on soit moins défendus ?
02:10Eh bien, enlevez cette tourelle, décortiquez et détricotez ce porte-avions, vous verrez.
02:16Autre question, j'aime bien celle-là.
02:17Sans budget, va-t-on encore pouvoir aider l'Ukraine ?
02:20C'est un problème plutôt politique,
02:24notamment qui ira vers la nouvelle majorité, s'il doit y avoir une nouvelle majorité.
02:29Vous avez compris que si Emmanuel Macron parlait de domaine réservé,
02:33est-ce que le vocabulaire va changer avec le ou la nouvelle première ministre ?
02:36Michel Barnier, je l'ai bien entendu parler de domaine partagé.
02:40Est-ce que ça peut changer tout ça ?
02:42Il y a déjà des crédits qui sont en train d'être envoyés.
02:45Le fait est que, de toute façon, et ça, ça dépasse la France,
02:48vous avez bien senti, je viens régulièrement sur le plateau pour le vous dire,
02:50il y a un mouvement de fond vers une aide à l'Ukraine après s'essayer le feu,
02:56et pas forcément pour continuer à faire la guerre.
02:58Il y a d'autres questions. Sans budget, peut-on être sanctionné par l'Europe ?
03:01On en a beaucoup discuté avec Gaëtan.
03:03C'est une question à la fois d'international, mais aussi de finance, de budget et d'économie.
03:08Le fait est qu'à Bruxelles, où on a le sens du compromis,
03:11il n'est pas question que d'argent, il est aussi question de confiance et de bonne foi.
03:15Et là, il y avait effectivement l'épée de Damoclès sur une sanction de Bruxelles.
03:20On avait décidé de faire confiance et de laisser venir.
03:23Pour l'instant, on y est encore, mais souvenez-vous des discussions qu'on avait eues
03:27et des débats sur l'aigle à deux têtes, je dirais, à Bruxelles.
03:31On n'a pas eu tellement le temps de le voir, mais il y a eu un conseil européen
03:35où on a vu Emmanuel Macron, mais surtout Michel Barnier venir.
03:38On vous a expliqué le portrait, le profil très européen de Michel Barnier.
03:42Que se passe-t-il si quelqu'un qui n'a pas du tout ce profil-là
03:46et qui veut vraiment mettre des bâtons dans les roues d'Emmanuel Macron
03:50et qui décide de prendre vraiment sa part dans les dossiers européens ?
03:54Là, ça risque de devenir difficile.
03:56On sait déjà que les nouveaux patrons de l'Europe,
03:58pas seulement la Commission européenne, mais plutôt les dirigeants qui sont en force,
04:01notamment Giorgia Meloni, l'italienne,
04:03s'ils voient qu'il y a un petit trou de souris,
04:05s'ils voient qu'il y a du flottement en Allemagne, on l'a dit, mais aussi en France,
04:09certains vont s'engouffrer.
04:10C'est plutôt sur la crédibilité de la France que ça peut jouer.