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Les cafés Joyeux ne cessent de s'étendre en France. Pour plus d'inclusion, des entreprises choisissent Le café joyeux comme service de restauration afin de changer le regard sur le handicap. Klesia est le premier à leur avoir fait confiance et renouvelle leur engagement.

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Transcription
00:00Le débat de Smart Impact. Je vous présente tout de suite mes invités. Florence Puig, bonjour.
00:10Bonjour. Bienvenue. Vous êtes la directrice de l'engagement chez Klesia. Olivier Lemaire, bonjour.
00:14Bienvenue à vous aussi. Responsable des Café Inside chez Café Joyeux.
00:19Klesia qui installe un deuxième Café Joyeux dans ses locaux à Montreuil.
00:24Vous allez nous raconter cette histoire. Mais d'abord, en quelques mots, présentez-nous votre entreprise Klesia.
00:30Alors Klesia est un groupe de protection sociale qui finalement a deux métiers.
00:35Elle gère la retraite des salariés du privé pour le compte de l'Agir Carco.
00:40Donc, on couvre à peu près 2 millions de retraités, 2,1 millions de retraités.
00:44Et notre deuxième métier, c'est de faire l'assurance de personnes, c'est-à-dire complémentaire santé et prévoyance,
00:49notamment au sein de branches professionnelles. Et là, on couvre à peu près 4,8 millions de personnes.
00:56C'est combien de salariés, combien de sites ?
00:58C'est 2500 salariés, 2 gros sites sur Paris et une petite dizaine de sites sur les territoires, en région.
01:09C'est pour ça que j'ai dit deuxième Café Joyeux. Si tu le disais, il y en aurait peut-être un troisième, un quatrième, etc.
01:13Peut-être.
01:14Je ne suis pas là pour prendre la décision à votre place. Il y a combien de Café Joyeux aujourd'hui en France ?
01:18Dans le monde, on a 26 Café Joyeux. On en a 19 en France. On continue de se déployer.
01:27On a toujours notre vocation d'inclusion professionnelle de personnes en situation de handicap mental et cognitif.
01:37C'est vraiment la mission même de l'entreprise, entreprise détenue par un fonds de dotation,
01:43donc un actionnaire complètement désintéressé. On oeuvre pour le bien commun. Grâce à Clésian, on continue de se déployer.
01:53Il y a des Café Inside au sein des Café Joyeux. Il faut expliquer.
01:58C'est vrai qu'au tout départ, il n'y a pas de business plan.
02:07Au départ, si ça avait dû se faire sur la base d'un business plan, ça ne serait jamais fait.
02:12Je pense qu'il fallait de l'audace et de la volonté pour lancer Café Joyeux.
02:17Yann Bucaille a eu ce grand projet.
02:20C'est vrai qu'à un moment donné, on a croisé des entreprises qui nous ont dit que leur mission était de changer le regard sur le handicap.
02:30Il n'y a rien de tel que de le faire au milieu d'une entreprise.
02:35C'est vrai que parmi nos 19 Café Joyeux en France, on en a désormais 5 en entreprise.
02:41Le premier s'est fait avec Clésia.
02:45Le tout premier ouvert à l'intérieur d'une entreprise, ça s'est fait chez Clésia.
02:49C'est quoi le retour ? Si vous en ouvrez un deuxième, c'est que vous êtes content.
02:53Comment les collaborateurs et salariés ont réagi ?
02:58Très bien. Je dirais que c'est dans la suite logique de nos engagements sociétaux puisqu'on est depuis longtemps engagés dans le champ du handicap.
03:05C'était quand même un pari.
03:07L'idée, c'était de pouvoir intégrer des personnes en situation de handicap dans l'entreprise, mais c'était aussi une cafétéria.
03:14Il fallait que ça marche, que ça prenne auprès de nos collaborateurs.
03:18Ça a très bien marché à tel point qu'on a doublé le nombre de couverts.
03:21Le premier, on l'a ouvert en juillet 2021.
03:24Depuis, on a doublé le nombre de couverts qui sont servis tous les jours.
03:28Les collaborateurs viennent au Café Joyeux parce que c'est chaleureux, parce que c'est bon, pour le café.
03:37Et leur regard ? En parlant du regard sur le handicap, est-ce que vous l'avez vu changer ?
03:41Totalement. Ce qu'on nous dit, c'est qu'à force de voir le handicap, on ne le voit plus.
03:46C'est-à-dire que les collaborateurs de Café Joyeux sont intégrés parmi les salariés, parfaitement intégrés parmi les salariés Ecclesia.
03:54Et finalement, quand on voit le handicap tous les jours, on finit par l'oublier.
03:58Et je pense que c'est la plus belle démonstration d'inclusion qu'on puisse faire.
04:03Comment ça se passe ? Il y a une formation ?
04:06Quand des personnes en situation de handicap, de trisomie ou de handicap cognitif, viennent vous voir en disant « je cherche du travail », ça prend du temps ?
04:15Il y a une formation spécifique ?
04:17Absolument. C'est vrai que si on remonte un petit peu, il y a plus de 1% des Français qui ont un handicap mental ou cognitif.
04:24On ne le sait pas, c'est pratiquement 800 000 personnes en France.
04:28Et finalement, dans le monde professionnel, on les croise très très peu.
04:32Si vous regardez votre quotidien, il n'y a pas souvent de rencontres avec des personnes qui sont atteintes d'un handicap mental et cognitif.
04:42Donc, elles ont un taux de chômage très fort. Elles ont très peu accès au travail.
04:47Et donc clairement, quand elles intègrent nos équipes, il y a tout un accompagnement de formation.
04:54On a un CFA qui est intégré à Café Joyeux, dont un centre de formation.
05:00Et au bout de deux ans, nos équipiers obtiennent un diplôme d'État d'agent polyvalent de la restauration.
05:07On est très fiers de ça.
05:09Évidemment, c'est un lourd investissement pour nous.
05:12Mais en même temps, c'est de montrer les capacités des personnes en situation de handicap.
05:17Et surtout, c'est de servir de tremplin.
05:19C'est vrai que nous, on a vocation à faire de l'émulation, que d'autres entreprises ne nous suivent le pas,
05:26que d'autres entreprises que Claizéa ne nous suivent le pas, parce qu'on essaie de faire éclore un écosystème.
05:34Est-ce que ça suppose aussi chez vous, chez Claizéa, un peu de préparation, de formation en RH pour dire
05:42« voilà, on accueille des salariés qui sont en situation de handicap, voilà ce qu'on peut faire ou ne pas faire ».
05:49Vous voyez ce que je veux dire ?
05:50Oui, tout à fait.
05:51Alors déjà, ça implique des questions pratiques.
05:54Ce n'est pas si simple que ça d'ouvrir un Café Joyeux dans l'entreprise.
05:57Donc là, c'est plutôt les services généraux qui sont mobilisés.
06:00Mais il y a un gros travail de co-construction du café et de ce lieu d'accueil sur site.
06:07Plus qu'une cafétéria « normale », enfin de base, j'aurais pas dû employer ce terme-là, classique,
06:14ça suppose une ingénierie un peu différente, c'est ça ?
06:18En fait, disons qu'on a des spécificités sur nos systèmes de caisses.
06:25On a beaucoup simplifié l'encaissement.
06:28Les flux, évidemment, sont un petit peu plus longs.
06:31Il faut que nos clients soient un petit peu plus patients.
06:34Donc effectivement, il y a l'aménagement du comptoir, de la prise de commande.
06:39Il y a aussi une salle de pause qui est vraiment isolée.
06:43Voilà, parce que si on a un équipier qui ne se sent pas bien ou qui se sent fatigué, il faut pouvoir l'isoler.
06:50Donc oui, ça suppose quand même une bienveillance qu'on a trouvée avec Klesia,
06:56qui nous a vraiment permis de roder aussi ce modèle, qui était une toute première.
07:01Alors, je vous interromps.
07:03Non, il n'y a aucun souci.
07:04Et donc, pour répondre à votre question sur savoir s'il y a eu un travail préparatoire,
07:08je serais tentée de dire que chez Klesia, il y avait beaucoup qui avaient déjà été faits,
07:13parce qu'on est très engagé dans le champ du handicap.
07:15Nos collaborateurs le savent.
07:17Il y a des gros dispositifs de formation, de sensibilisation en interne sur le sujet du handicap
07:24et en général des risques de discrimination.
07:27Donc voilà, ils étaient préparés.
07:29Mais pour autant, le fait qu'on a cet engagement historique dans le champ du handicap,
07:35le fait d'intégrer un Café Joyeux dans les locaux, ça a matérialisé, ça a concrétisé cet engagement.
07:40Et donc finalement, pour beaucoup de collaborateurs, d'un seul coup, on leur a posé ce Café Joyeux
07:45et ils ont vraiment pris conscience qu'on était vraiment engagés dans ce périmètre
07:49et qu'on était prêts à accueillir un café mené par des personnes en situation de handicap.
07:54Donc je pense que ça a accéléré et ça a accentué encore plus notre engagement sur le sujet.
08:01Il y a une part de fierté, j'imagine, de la part des salariés et collaborateurs, collaboratrices,
08:05qui peuvent dire autour d'eux « c'est génial, là où je bosse, il y a un Café Joyeux ».
08:10Totalement. Les collaborateurs aujourd'hui sont totalement appropriés le café et sont fiers d'en avoir un chez eux.
08:17Ils l'expriment tel quel.
08:19Est-ce que l'attitude des clients, pas seulement dans les Café Inside, mais d'une manière générale,
08:23est-ce qu'ils sont différents ? Je pense aux parisiens grognons.
08:26Vous voyez ce que je veux dire ? Qu'on est parfois certains et qu'on a tous croisé souvent.
08:31Il y a deux types d'attitudes. Il y a ceux qui nous connaissent.
08:34Ceux qui nous connaissent, évidemment, il y a une bienveillance.
08:40Ils savent très bien qu'ils vont trouver déjà un sourire, ce qu'on ne trouve peut-être pas toujours à Paris.
08:45Et puis ils vont trouver un naturel. On parle de beau, de bon, de vrai chez nous.
08:51La vérité de l'instant, c'est-à-dire qu'une personne avec handicap mental ou cognitif,
08:57évidemment, est très naturelle dans son propos. Il n'y a pas d'arrière-pensée.
09:03Après, il y a ceux qui ne nous connaissent pas. Là, c'est un petit peu différent.
09:06Il peut y avoir un peu cette surprise. Mais je dirais que c'est pour ça aussi qu'on a fait des lieux très accueillants,
09:12très chauds, en prenant les codes du luxe, pour qu'on ait envie de rentrer et que finalement,
09:19cette rencontre qui n'était pas prévue se fasse. Et je dirais que les gens repartent globalement avec le sourire.
09:26Et puis pour revenir à Claizia, c'est vrai que nous, on voit bien nos équipiers. Ils sont au nombre de six dans le restaurant d'entreprise,
09:35le premier restaurant qu'on a ouvert avec Claizia. Aujourd'hui, ils font vraiment partie de la famille.
09:41Je dirais qu'ils sont collègues. Les gens de Claizia les considèrent comme des collègues en réalité.
09:47– En vous écoutant, je pense aux rencontres du papotin avec des personnalités qui sont interviewées par des journalistes en situation de handicap,
09:55ça donne des moments de vérité qui sont quand même assez dingues. Est-ce que vous l'avez vécu vous aussi ?
10:01Vous voyez ce que je veux dire ? Parce que parfois, c'est cash quoi. Et donc on se retrouve, on est client d'un café joyeux,
10:07et boum, on se prend une réflexion à laquelle on ne s'attendait pas.
10:11– Oui, des anecdotes, on en a plein. Le lundi matin, quand on réunit toute l'équipe, on partage nos anecdotes,
10:19parce qu'il y en a évidemment plein. Disons que dans une relation du quotidien comme ça,
10:25nos équipiers retiennent très bien qui prend quoi. Donc, tiens, bonjour Thomas,
10:32toi évidemment, tu veux toujours ton latte macchiato ou ton cookie.
10:37Voilà, évidemment, ça fait sourire, il y a toujours cette attention qui est très naturelle,
10:44donc c'est sûr qu'il y a une vraie connivence qui se crée.
10:48– Vous avez comme ça des… – Totalement, l'exemple qu'il a donné,
10:51je le maîtrise bien parce que c'est Charles qui était un des équipiers qui était sur notre site au Batignolles,
10:58donc qui a ouvert le premier café joyeux, et maintenant il est passé sur le site de Montreuil.
11:02Et Charles a une mémoire extraordinaire, c'est-à-dire qu'il vous voit arriver,
11:05il dit vous c'est un café long avec un verre d'eau, et il fait ça avec tous les gens qui arrivent.
11:10Donc ça crée des relations effectivement qui sont au départ qui peuvent être un petit peu déstabilisantes,
11:15mais en fait les gens sont ravis, et je tiens à rajouter quelque chose,
11:18c'est quand on arrive dans un café joyeux, on est toujours accueillis avec le sourire.
11:22– Ça aussi, ça peut changer ça.
11:24– Mais vraiment c'est très agréable par rapport à un service lambda,
11:27il y a toujours un souci de l'autre, et puis du sourire et de la bonne humeur,
11:31et ça c'est vraiment appréciable.
11:33– Je vais donner un chiffre sur le taux de chômage des personnes en situation de handicap,
11:36c'est 12%, évidemment c'est beaucoup plus que le taux général,
11:41mais c'est le taux le plus bas depuis 8 ans je crois, Olivier Lemaire,
11:44il ne nous reste que 30 secondes, zut !
11:46Il y a une amélioration qui est assez nette quand même ?
11:48– Nous ce qu'on constate c'est qu'on a de plus en plus de sollicitations
11:51pour ouvrir des cafés joyeux inside, on en a ouvert d'autres,
11:54au Crédit Agricole, Canal+, etc.
11:57On voit aussi qu'il y a une émulation, il y a d'autres concepts qui existent,
12:01et c'est tant mieux.
12:02Et puis après il y a aussi beaucoup de grandes entreprises qui nous demandent
12:05comment faites-vous pour encadrer des personnes en situation de handicap ?
12:08Est-ce que nous, nos managers, pourrions être formés chez vous,
12:11pour justement mieux les accueillir ?
12:15– Terminez la phrase.
12:17– Mieux les accueillir et que nous aussi on s'implique en tant que grande entreprise
12:21pour avoir des personnes avec handicap mental et cognitif dans nos effectifs.
12:25Donc on sent un vrai mouvement.
12:27– Merci beaucoup, à tous les deux et à bientôt sur Be Smart For Change.
12:30On passe à notre rubrique Start-Up.

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