Avec Grégory Doucet, maire Écologiste de Lyon
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-05##
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NewsTranscription
00:00En direct de Lyon, Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:08Merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio ce matin, nous sommes en direct de Lyon à l'occasion de la fête des Lumières, 25e anniversaire de la fête des Lumières,
00:18et nous recevons ce matin le maire de Lyon, Grégory Doucet, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio, je rappelle qu'on entend Sud Radio, on écoute, on écoute, c'est mieux je préfère.
00:29Sud Radio sur Lyon, 105.8 c'est la fréquence FM et DAB si vous êtes en voiture, DAB+.
00:36Bien, Grégory Doucet, parlons d'abord, avant de parler de Lyon, de la fête des Lumières, de la situation ici à Lyon, parlons de la situation nationale, la situation politique.
00:45Aujourd'hui, que dites-vous aux Lyonnais, aux Lyonnais qui sont perplexes, inquiets, après ce qui s'est passé hier à l'Assemblée Nationale ?
00:58Alors c'est vrai que ce qui s'est passé hier à l'Assemblée Nationale, Monsieur Bourdin, c'est la suite d'une séquence complètement folle qu'a commencé au mois de juin avec l'annonce de la dissolution,
01:08qu'a continuée dans les jours, dans les semaines qui ont suivi avec ces messages comme quoi les finances du pays n'allaient pas bien, et puis notamment comme quoi les collectivités locales seraient les premières responsables du déficit.
01:24Vous savez, à l'époque, quand j'entends ça, moi, on est au début de l'été, je me dis, je ne comprends pas, j'ai l'œil sur mon budget, je vois très bien que les comptes de la ville, en tout cas de la ville de Lyon sont bien tenus,
01:33mais je connais aussi ce qui se passe dans les autres villes, je sais que les collectivités locales sont bien gérées, on entend les messages du Président, du Ministre des Finances de l'époque, on se dit mais on marche sur la tête.
01:44A la rentrée, moi, quand je reçois les résultats de l'agence de notation qui nous donne la plus haute note en matière de gestion financière en disant la ville de Lyon est bien gérée, sa dette est bien maîtrisée, etc., je me dis mais qu'est-ce qui se passe à Paris ? Ces gens sont fous.
01:58Oui. Est-ce que ces gens sont fous ? Est-ce qu'à l'Assemblée Nationale, ces gens, comme vous dites, ont été irresponsables hier ?
02:07Moi, ce n'est pas ce que je dirais, mais je vous dis, on est dans une séquence...
02:11Vous auriez voté la censure ?
02:12Oui, moi, je l'aurais voté. On est dans une séquence un peu folle.
02:14Vous auriez voté la censure avec le Rassemblement National ? Peu importe. Ça ne vous gêne pas ?
02:19On est dans une séquence folle. La question, elle n'est pas partisane, là. Elle est, depuis la dissolution, depuis l'arrivée du gouvernement Barnier, qui était un gouvernement qui ne pouvait pas tenir.
02:29Qui pouvait pas tenir. Vous aviez un ministre qui disait blanc le lundi et puis un autre ministre qui disait noir le mardi. En fait, il n'y a pas de cohérence parce qu'il n'y a pas de programme, il n'y a pas de vision.
02:39Donc là, ce gouvernement n'avait assurément aucun avenir.
02:44C'est la raison pour laquelle vous auriez voté la censure ?
02:47Oui, alors il y avait toutes les questions...
02:48Et vous auriez mêlé, j'y reviens quand même, Grégory, parce que vous auriez mêlé vos voix au Rassemblement National, sans hésiter.
02:55Mais pas pour les mêmes raisons.
02:56Vous avez construit le fonds républicain lors des législatives. Vous y avez participé.
03:01Absolument, évidemment.
03:02Et aujourd'hui, vous construisez un autre fonds républicain, anti-républicain, je dirais.
03:06Non, je crois qu'il ne faut pas le regarder comme ça. En tout cas, moi personnellement, M. Bourdin, ce n'est pas comme ça que je le vois.
03:10Non, on peut avoir des raisons différentes d'être en désaccord avec le gouvernement. C'était le cas.
03:19Et pour autant, être d'accord sur la nécessité de repartir à zéro. C'est ce qui est aujourd'hui nécessaire.
03:27On a besoin d'avoir un cas beaucoup plus clair pour gouverner le pays.
03:31Alors vous demandez quoi, politiquement, aujourd'hui ? Vous êtes écologiste.
03:35Vous demandez quoi ? Une nouvelle, je ne sais pas moi, un nouveau Premier ministre avec un nouveau gouvernement qui réunirait des écologistes, des socialistes, des élus du bloc central, je ne sais pas moi, d'Emmanuel Macron ou de EOLR ou centristes du Modem ?
03:52À situation exceptionnelle, puisqu'on est dans une situation exceptionnelle, il faut le dire, réponse exceptionnelle.
03:59Moi, je trouve qu'une des références qui devrait nous inspirer aujourd'hui, c'est celle du CNR, du Conseil National de la Résistance.
04:06Vous savez, quand Jean Boulin, Lyonnais s'il en est bien sûr, réunit, on va dire, toutes les tendances politiques de l'époque qui vont des communistes jusqu'aux gaullistes, la démocratie chrétienne.
04:21Donc on est dans le centre droit jusqu'aux communistes. Il réunit tout le monde parce que le pays, à ce moment-là, a besoin d'unité.
04:29Et je crois que c'est ce dont on a besoin aussi aujourd'hui. On a besoin d'une unité parce qu'on a beaucoup de raisons à la fois à être inquiets et...
04:38— Mais les Français entendent ça, on a besoin d'unité, on a besoin... Mais les Français entendent ça depuis des années. — C'est vrai, vous avez raison.
04:45— Ils ne vous croient plus, Grégory Doucet. Ils ne vous croient plus. Ils vous interpellent, vous, les responsables politiques, en vous disant que vous êtes des irresponsables.
04:54Vous ne pensez pas à nous. Vous l'entendez, ça ?
04:57— Oui, mais M. Bourdin, M. Bourdin, on ne peut pas mettre, on va dire, trop agglomérer et mettre tout le monde dans le même panier.
05:04Moi, je suis un élu local. — Hier, pardon, tout le monde était dans le même panier. J'ai trouvé.
05:09— Oui, mais moi, je suis un élu local. Et ce qui m'importe, c'est d'abord de répondre aux engagements et aux attentes des Lyonnaises et des Lyonnais.
05:17— D'ailleurs, 70% des Français approuvent l'action des maires, alors que 22% seulement approuvent l'action des députés et 26% l'action d'Emmanuel Macron, du président de la République.
05:29Donc vous êtes félicité, c'est vrai. — Oui, mais en ce qui me concerne, moi, je peux d'abord parler en tant qu'élu local. Bien sûr, je peux avoir
05:35un regard comme vous sur ce qui se passe à Paris. Mais ce qui m'importe, c'est quand même de faire de la politique localement.
05:42Et la politique localement, c'est quoi ? Ce sont d'abord des politiques publiques qui viennent répondre aux besoins, aux attentes de nos administrés.
05:49Aujourd'hui, nos administrés, ils nous demandent de la visibilité. Si je vous parlais de budget tout à l'heure, c'est parce que c'est quand même un point clé.
05:57C'est-à-dire le sujet qui nous a occupés ces derniers temps. Moi, quand j'ai vu l'intention du gouvernement Barnier de sabrer les budgets des collectivités locales,
06:10comme tous les maires, j'ai réagi parce que l'emploi local, le dynamisme économique de nos territoires est notamment lié à l'investissement public des collectivités et des villes.
06:21Je comprends votre inquiétude. Je comprends votre réaction après les propos. Mais là, la situation est claire. Aujourd'hui, il n'y a pas de gouvernement. Il n'y a pas de budget.
06:31Il va donc falloir trouver des solutions. Alors, Jean-Luc Mélenchon demande la démission d'Emmanuel Macron. Est-ce que vous la demandez ?
06:38Non, mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui. Moi, je suis maire de Lyon. Je ne suis pas là pour aller demander la déstitution.
06:45Vous la demandez ou pas ?
06:46Non, mais on n'a pas besoin aujourd'hui d'avoir... On ne va pas couper toutes les têtes comme si elles allaient repousser par elles-mêmes. Non. En fait, aujourd'hui, on a besoin surtout, comme vous le disiez, d'avoir un Premier ministre.
06:56Qui nomme le Premier ministre dans ce pays, M. Bourdin ?
06:58C'est Emmanuel Macron.
06:59Eh bien, il faut qu'il nous trouve un Premier ministre qui nous permette... Enfin, qui permette un gouvernement qui doit certainement être beaucoup plus ouvert.
07:08The Compromis.
07:09Oui, bien sûr. Pourquoi je vous faisais... Je me permettais de faire la référence avec le CNR. Alors, bien sûr, on était à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Les circonstances étaient différentes.
07:17En même temps, le pays avait besoin de cette unité, de se souder, de se ressouder, parce qu'on venait de vivre des années terribles. On ne sort pas d'une période équivalente, encore qu'on a eu la crise sanitaire, il y a la guerre en Ukraine, etc.
07:29Mais, quand même, on n'est pas exactement en 1945. Pour autant, pour autant, les inquiétudes des Françaises et des Français sont énormes.
07:38Et vous-même, vous en faisiez l'écho sur cette antenne il y a quelques minutes.
07:42Eh bien, notre responsabilité à nous élus, alors, pas que locaux, bien sûr, mais aussi, je pense, aux parlementaires, donc aux sénateurs et aux députés,
07:52c'est de créer une coalition qui soit la plus ouverte possible. Et puis, on traite les sujets un par un, parce que, vous savez, le Parlement, l'Assemblée nationale, est là pour voter des lois.
08:05Et beaucoup de lois, je dirais même une majorité des lois, sont votées par une majorité des parlementaires, quelle que soit leur appartenance partisane.
08:13C'est ce qui se passe dans un conseil municipal. Moi, dans un conseil municipal, je vais vous dire, 80% des textes, des délibérations, tout le monde les vote.
08:21Après, il y en a certaines sur lesquelles il y a du débat, mais globalement, et on arrive à avancer.
08:25— Sur la personnalité du futur Premier ministre, vous n'avez pas d'avis arrêté sur un nom ? Vous n'avez pas d'avis arrêté ?
08:31— Non, mais je pense qu'il serait temps, de nouveau, d'avoir une femme. Oui, je pense qu'il serait temps d'avoir une femme dans ce pays, à la tête du gouvernement.
08:40— Bien. Est-ce que... J'ai deux questions. Ensuite, on va passer...
08:43— Oui, parce qu'on est quand même là pour parler de Lyon, M. Bourdin.
08:45— On va en parler. Mais est-ce que le vote de la censure permet aux Français d'aller mieux ? Je vais vous dire franchement, c'est une question claire.
08:53— C'est pas le vote de la censure. C'est la séquence qui s'ouvre maintenant. C'est ce qui va se passer. Ce sont les discussions qui vont avoir lieu d'abord à l'Assemblée,
09:02mais surtout, là, avec la censure, on remet la responsabilité entre les mains de celui qui a quand même été à l'initiative de cette séquence folle
09:11dont je parle depuis tout à l'heure, à savoir le président de la République. Voilà. C'est lui qui décide de lancer la dissolution. Donc c'est à lui aussi de trouver
09:18eh bien le bon équilibre, les bonnes voies et moyens, comme on dit, pour que le pays puisse avoir un gouvernement qui tienne.
09:26— Vous vouliez qu'on parle de Lyon. On va parler de Lyon. — Ah, j'espère.
09:30— Est-ce que vous serez candidat en 2026 ?
09:32— On a engagé beaucoup de politiques publiques, de chantiers qui se déploient sur une durée qui se cale pas sur un mandat électoral.
09:41Moi, j'ai voulu m'engager en politique. Je faisais pas de politique avant, M. Bourdin, avant. — Oui. Mais je sais. Mais je sais.
09:46— Donc je me suis engagé en politique parce que mon souci, c'est de faire. Voilà. C'est de faire. On a engagé cette ville...
09:52— Un mandat ne suffit pas. — ...dans une transformation importante. Moi, j'ai envie d'aller au bout quand même.
09:56— Donc vous serez candidat en 2026. — Oui. Mais je l'ai déjà dit. — Oui. Non mais vous l'avez déjà dit. Mais autant le répéter.
10:02— Mais je serai maire jusqu'au bout parce que d'abord, ça passionne, d'une part. Ça, c'est important de vous le dire aussi ici.
10:07Mais aussi parce que les Lyonnaises et les Lyonnais, et c'est légitime, elles veulent d'un maire jusqu'au dernier jour du mandat.
10:15Et c'est normal. Et c'est ce que je ferai.
10:17— Bien. Vous êtes maire. Il y a plusieurs préoccupations, ici à Lyon comme ailleurs, d'ailleurs, en France. La sécurité.
10:24Je voulais parler de sécurité. — Bien sûr.
10:26— La vente, la détention, l'utilisation de cartouches de gaz de protoxyde d'azote interdites sur l'espace public, j'ai vu, à Lyon,
10:34et dans les parkings privés ouverts aussi. Grégory Doucet, comment lutter contre ce trafic de drogue ?
10:42Est-ce que vous avez les moyens d'abord ? Votre police municipale est-elle suffisante ? Elle est armée, la police municipale à Lyon ?
10:48— La police municipale lyonnaise est armée. Elle est même extrêmement bien équipée.
10:54D'abord, on a une police municipale qui fait partie des plus anciennes en France. Elle a 55 ans, cette année.
11:01Elle est reconnue en France pour être une des mieux formées. On a un dispositif de formation extrêmement pointu.
11:10On a différentes brigades pour pouvoir s'adapter. — Vous allez embaucher ou pas ?
11:13— On embauche. — Vous allez embaucher. Enfin là, avec le sans-budget...
11:17— M. Bourdin, si vous ne savez pas quoi faire dans les prochaines années...
11:19— Non mais sans-budget, vous n'embauchez personne, là, pour l'instant.
11:22— Ça fait partie des contraintes. C'est pour ça que ma voix s'est élevée pour dire qu'il ne faut surtout pas couper les vivres aux collectivités locales,
11:32parce qu'on a besoin de policiers municipaux, mais on a aussi besoin de personnel dans les crèches.
11:38On a aussi besoin de jardiniers pour à la fois végétaliser davantage la ville, l'entretenir, etc.
11:43Donc vous savez, les agents territoriaux, les agents municipaux, ils sont vraiment là, au quotidien, en front line, comme on dit.
11:53Ils apportent du service public qui sert directement à la population.
11:57— Lyon, c'est une ville... Je le disais, c'est une ville où on aime marcher. Ça veut dire que vous allez chasser...
12:04— M. Bourdin, je vous coupe une seconde, parce que vous m'avez interrogé sur la sécurité, mais j'ai pas tellement eu le temps de vous dire quelques mots,
12:09parce que vous me disiez... — Alors allez-y.
12:11— Oui, on embauche des policiers municipaux. Je vous disais oui, on a une police municipale...
12:14— Combien vous allez embaucher ? Vous avez des chiffres ?
12:16— Aujourd'hui, on a 282 policiers municipaux. Mon objectif, c'est 365. Donc vous voyez, on recrute très largement.
12:22— Bientôt. Bientôt.
12:23— Ah, mais les postes sont ouverts depuis maintenant plusieurs années. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que toutes les villes en France
12:29ont des difficultés pour recruter des policiers municipaux, parce que tout simplement, le marché de l'emploi est assez contraint.
12:36Tout le monde a ouvert des postes. Et il n'y a pas assez de demandes, on va dire.
12:41— Et les caméras de surveillance ?
12:42— Alors les caméras de surveillance, on a 3 types de systèmes de vidéo à Lyon. On a bien évidemment dans les bâtiments publics,
12:48à l'intérieur des bâtiments publics, des dispositifs de vidéosurveillance. On a les caméras qui sont en extérieur.
12:54Là, on a des caméras fixes et des caméras nomades qu'on déplace facilement quand il faut aller chercher de l'information sur un point de deal
13:02qui vient de s'installer, par exemple. Et puis on a équipé nos policiers municipaux de caméras piétons.
13:08Donc en fait, on a ces 3 systèmes qui nous permettent d'avoir un maillage tout à fait correct. Quand on regarde les chiffres,
13:16on est après Nice, la ville la mieux équipée en système vidéo.
13:19— Bien. Oui, vous n'avez pas d'état d'âme là-dessus. Parce que certains maires écologistes, notamment, ont eu des états d'âme un temps.
13:28C'est fini. La réalité s'impose.
13:31— La vidéo, il faut la mettre où elle est utile.
13:33— Bien sûr. Bon. Grégory Doucet. Donc je disais, c'est une ville où on aime marcher.
13:37— Absolument.
13:38— La ville de Lyon dont vous voulez chasser la voiture du centre-ville.
13:41— C'est pas comme ça que tu vois les choses.
13:43— Mais l'espace public, M. Bourdin...
13:45— Mais disons clairement pourquoi pas l'assumer. C'est bien de marcher en ville.
13:48— Oui, mais c'est pas... N'opposons pas les uns aux autres. Vous savez, vous, vous êtes...
13:52À un moment dans la journée, vous êtes piéton. Et puis peut-être que vous allez prendre un vélo, un vélove, par exemple, si vous êtes à Lyon.
13:58Et puis en fin de journée, vous allez prendre une voiture, un taxi, que sais-je. Bon.
14:02Donc on est tous... Voilà. On est tous amenés à avoir des modes de déplacement différents.
14:06Donc n'opposons pas les modes de déplacement. Par contre, il faut que chacun ait sa juste place.
14:10Et vous disiez, à Lyon, on aime marcher, parce qu'on a la chance d'avoir une ville magnifique, qu'on aime découvrir en prenant le temps.
14:16Vous me disiez un petit peu en aparté avant qu'on commence que, ouais, c'est vrai qu'on aime flâner, on aime contempler à Lyon.
14:21C'est d'autant plus vrai au moment de la fête des Lumières, n'est-ce pas ?
14:23— Bien sûr. On va en parler.
14:24— Donc on aime marcher. Mais pour apprécier la marche, il faut avoir des espaces qui soient suffisamment larges, confortables.
14:31Il faut de l'ombre en été. Il faut de quoi s'asseoir de temps en temps. Il faut un banc, aussi.
14:35Parce que quand on a des difficultés pour marcher sur des longues durées, il faut pouvoir s'asseoir. Il faut des fontaines, aussi.
14:40Donc la marche, ça se pense, ça s'organise, ça s'aménage dans une ville. Et c'est ce que nous faisons. On renforce la place du piéton à Lyon depuis 2020.
14:49— Alors un mot sur janvier. Janvier, les conducteurs de véhicules cassés critères 3 ne pourront plus entrer dans le centre-ville.
14:57— La zone ZF. — À faible émission, oui.
14:59— À faible émission. Ça représente à peu près 60 000 véhicules dans l'agglomération lyonnaise. Mais moi, c'est un peu injuste, parce que si j'ai une voiture...
15:09Je prends un exemple. J'entendais cela. C'était sur France 2, je crois. J'ai une voiture de 2009. C'est un habitant lyonnais qui disait
15:18j'ai une voiture de 2009. Contrôle technique OK, bien entretenu. Et mes critères 3, je ne pourrais plus circuler dans Lyon. Dommage.
15:27— La ZFE, vous savez, c'est... Le système de ZFE, c'est la réponse de l'État français aux condamnations successives de la Commission européenne.
15:40Condamnation de la France, parce qu'on est en Europe parmi les plus mauvais élèves, si ce n'est le plus mauvais élève en matière de qualité de l'air.
15:50La qualité de l'air, c'est pas rien. La qualité de l'air, c'est... Quand on est... On va dire parmi les plus fragiles. Je pense aux enfants, notamment.
15:58La qualité de l'air, quand elle est mauvaise, c'est des épidémies de bronchiolite à répétition. C'est des problèmes pulmonaires. Bon.
16:06Vous savez, en plus, ici, à Lyon, comme avec Paris, on est parmi les villes malheureusement à avoir la qualité de l'air la plus mauvaise.
16:14— À propos de la bronchiolite, il faut dire que le risque épidémique est maximum dans toute la France depuis hier.
16:18— Eh oui, eh oui. Et il est corrélé à la qualité de l'air. Donc si on veut s'attaquer aux problématiques de santé publique, eh bien il faut s'attaquer à la question
16:27de la qualité de l'air. C'est une évidence. Et maintenant, si votre question, c'est est-ce que la ZFE, c'est la bonne ou c'est la seule réponse ?
16:34Alors assurément, je vais vous dire. Moi, ce que je pense, c'est que c'est pas la seule réponse. C'est d'ailleurs pour ça qu'il faut... On reparlait des piétons tout à l'heure.
16:42Il faut encourager les gens à marcher. Si on veut que les gens aient envie de marcher, il faut leur offrir des espaces piétons qui soient agréables.
16:49Si on veut encourager les gens à faire du vélo, il faut que les pisciclabs soient isolés du reste des voiries pour qu'elles soient tout simplement sécurisées.
16:58Depuis 2020, la circulation à vélo à Lyon a augmenté de 70%.
17:05Est-ce qu'elle augmente encore ? Parce qu'à Paris, elle n'augmente plus.
17:08Oui, elle augmente encore, je peux vous le dire. Et le nombre d'accidents, lui, a baissé de plus de 15%.
17:14Ça veut dire que quand on fait les aménagements appropriés, quand on isole les vélos du reste, les vélos et les trottinettes du reste de la voirie,
17:22on permet à plus de gens de circuler en vélo ou en trottinette, on protège les piétons et en même temps, on évite les accidents avec les voitures.
17:32Il y a un autre sujet que je voulais aborder avec vous. Lyon, c'est la capitale du bien manger.
17:42De la gastronomie, tout à fait.
17:43Pourtant, le chiffre d'affaires de la restauration rapide a dépassé celui du service à table.
17:49Qu'est-ce que vous allez faire ? C'est un souci. Comment faire ?
17:54Moi, je travaille très souvent avec les professionnels de la restauration. On accueille cette année, vous savez, le congrès de l'UMI, puisque vous receviez Thierry Marx,
18:06avec qui j'étais hier matin, justement, pour accueillir les congressistes. Et oui, la restauration de qualité, pour moi, c'est une priorité.
18:16Alors, on travaille avec les restaurateurs, mais on travaille aussi avec toute la filière.
18:20C'est une priorité, c'est bien, mais quels actes ?
18:23Justement, je vais vous donner des exemples. On travaille avec toute la filière. Par exemple, tous les ans, on organise à l'Hôtel de Ville un événement qui permet aux restaurateurs lyonnais
18:33de pouvoir rencontrer des producteurs de la région lyonnaise.
18:37Mais est-ce que vous pouvez limiter l'installation des fast-food ?
18:41Alors, vous voulez vivre dans une économie administrée ?
18:44Non, mais je ne sais pas. Non, non, mais je ne sais pas.
18:46Monsieur Bourdin ?
18:47Que pouvez-vous faire ?
18:48Quand, moi, je peux intervenir, quand les pouvoirs...
18:52D'acheter des commerces ou préempter ? Je ne sais pas.
18:55Ça m'est arrivé, sans citer les noms, ça m'est arrivé d'appeler un propriétaire, un propriétaire qui, aujourd'hui, avait comme locataire un restaurant,
19:05et de lui dire, non, non, vous n'allez pas mettre ce restaurant dehors pour pouvoir mettre un fast-food à la place,
19:12parce que, moi, ce restaurant, je veux qu'il reste là où il est, parce qu'il fait partie du patrimoine de la ville.
19:17Et puis, on discute. Et puis, on discute. Et puis, je lui explique que je suis quand même le maire et qu'il a plutôt intérêt à ce qu'on s'entende.
19:25Et puis, finalement, le propriétaire, il finit par entendre raison.
19:28Et ça marche. Est-ce que ça marche à chaque fois ?
19:31Non, parce que, j'ai beau être maire, moi, je ne peux pas intervenir dans une transaction entre privés, comme ça, à tort et à travers.
19:38On est là aussi pour...
19:39Bien sûr.
19:40Le droit d'entreprendre dans ce pays, il est aussi important de respecter.
19:43Et heureusement.
19:44Exactement. Donc, je ne vais pas venir m'immiscer dans toutes les transactions, mais parfois, il faut faire passer des messages. Alors, je le fais.
19:51Grégory Doucet, parlons de la fête des Lumières.
19:54Je ne connais pas, j'imagine. On me dit que c'est formidable, la fête des Lumières.
19:59Mais ça l'est, M. Bourdin.
20:00Vendez-la-moi, votre fête des Lumières. Qu'est-ce qu'elle a d'exceptionnelle ?
20:04On en a parlé sur votre antenne un peu plus tôt. J'entendais vos invités qui disaient que cette année, en plus, à l'occasion de ces 25 ans, on a une fête des Lumières vraiment particulière.
20:13D'abord, 25 ans, c'est un bel anniversaire. Ça se fête. La fête des Lumières, c'est un des emblèmes de la ville.
20:18C'est quand même un événement gratuit dans l'espace public, populaire.
20:22D'abord, qui réunit les Lyonnais et les Lyonnaises. Ça, c'est important.
20:25On va dire les habitants de la région, de la métropole.
20:28On a aussi beaucoup de visiteurs qui viennent des pays.
20:30Alors, je viens de l'extérieur. Qu'est-ce que je vais découvrir ?
20:33Alors, vous allez découvrir une trentaine d'œuvres, et parmi lesquelles, six œuvres qui ont fait l'histoire de la fête, qui ont, par le passé, à l'occasion d'autres éditions, connu un énorme succès.
20:44Vous êtes peut-être passé Place Belcourt en arrivant, non ?
20:48Non.
20:49Vous auriez vu cette œuvre, I Love Lyon, où la statue équestre de Louis XIV est enserrée dans une grande boule à neige.
20:58Alors, c'est un clin d'œil, bien évidemment, à la statue équestre que l'on vient de rénover, mais c'est aussi une façon de dire qu'on adore notre ville, bien sûr.
21:06Mais il y a de la musique partout.
21:07Ah non, c'est...
21:08Non, c'est quoi ?
21:09Oui, c'est une fête des Lumières.
21:10Des Lumières.
21:11Et comment ça se traduit ?
21:12Alors, vous avez des œuvres qui sont, pour certaines, des œuvres de mise en valeur, ou qui jouent avec le patrimoine architectural de la ville.
21:20C'est le cas sur la cathédrale Saint-Jean, sur la Place des Hétéros.
21:22Ce sont des jeux...
21:23Pas que, monsieur Bourdin.
21:24Finalement, la ville est dans un jeu de lumière.
21:26Alors, une grande partie de la ville.
21:27On a aussi des œuvres-lumières.
21:29La fête des Lumières de Lyon est l'une des fêtes des Lumières.
21:33Il en existe beaucoup dans le monde.
21:35Elle est l'une des fêtes des Lumières de référence pour les artistes-lumières.
21:38Parce qu'ils savent que, quand ils auront créé une œuvre à Lyon, elle aura un rayonnement international derrière.
21:45Donc, on accueille des artistes lyonnais.
21:47On a même des artistes de la ville.
21:50Vous savez, l'une de nos plus belles œuvres cette année est une œuvre qui a déjà été produite il y a plusieurs années,
21:56et qui est le fruit d'un travail de l'équipe de la direction de l'éclairage urbain,
22:02et notamment de Jérôme Donat, qui est un de nos agents les plus talentueux,
22:06et qui a fait une œuvre incroyable.
22:07Incroyable.
22:08Il a fait une œuvre incroyable, qui est inspirée d'une découverte d'une astrophysicienne lyonnaise, Hélène Courtois,
22:14qui a fait une découverte récente.
22:17Hélène Courtois enseigne encore à Lyon 1.
22:20Et qui est une cartographie de l'univers.
22:22Est-ce que ça ne fait pas rêver, ça, une cartographie de l'univers ?
22:25Eh bien, cette cartographie, elle est mise en lumière à l'occasion de ces 25 ans de la Fête des Lumières.
22:28Eh bien, merci de nous faire rêver.
22:30Il est 8h58.
22:31Merci, Grégory Doucet, d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
22:35Patrick Roger va prendre ma succession dans quelques minutes, juste après les informations, évidemment.