• il y a 3 mois
Avec Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris et auteure de "Ce qui nous porte" (Seuil)

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-17##

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News
Transcription
00:00Soudradio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h35, vous êtes sur Soudradio, notre invité ce matin, Sandrine Rousseau, qui est députée écologiste du 13ème arrondissement de Paris. Bonjour.
00:14Bonjour.
00:14Merci d'être avec nous Sandrine Rousseau. La destitution d'Emmanuel Macron.
00:18Alors tout à l'heure, bureau de l'Assemblée Nationale, ça devrait être acté si j'ai bien compris.
00:24Ensuite, commission des lois, et là, les socialistes ont dit, nous ne voterons pas la destitution d'Emmanuel Macron. Vous le regrettez ?
00:32Oui, je le regrette, mais de toute façon, cette destitution, on le sait, n'a pas énormément de chances de passer aujourd'hui, aujourd'hui.
00:41Parce que je pense que cette arme de la destitution reviendra dans le débat, compte tenu de la difficulté politique dans laquelle nous sommes,
00:50et dans laquelle Emmanuel Macron nous a mis. Parce qu'en fait, c'est lui qui est le responsable de cette situation,
00:55et donc à un moment donné, en politique, les choses se retournent contre les auteurs, et donc je suis absolument certaine qu'on reviendra sur la destitution.
01:04Et pour moi, c'est une manière de le dire.
01:06Vous voterez cette destitution ?
01:07Moi je la voterai.
01:08Vous la voterez cette destitution, Sandrine Rousseau ? Les socialistes disent que c'est une manière, c'est une erreur, parce que ça relégitime Emmanuel Macron.
01:17C'est ce que dit Olivier Faure.
01:19Non, moi je pense que c'est une manière de poser un rapport de force, et de dire que nous sommes prêts à aller jusque là.
01:26Je pense qu'il faut qu'il m'entende. Nous sommes prêts à aller jusque là.
01:29Alors, vous êtes prêts à aller jusqu'au bout. Le 21 septembre, il y aura une nouvelle manifestation.
01:35Oui.
01:36Eh bien, ça veut dire aller jusqu'au bout. Ça veut dire que si la destitution n'est pas possible à travers les assemblées, le Parlement, est-ce que la rue devrait obtenir cette destitution ?
01:50Non, mais dans la Constitution, il n'y a que par le Parlement que ça peut passer.
01:55Donc pas de marche sur l'Elysée, pas de révolte populaire. Je ne parle même pas de révolution.
02:03En tout cas, moi je n'appellerai pas à ce qui s'est passé aux Etats-Unis en aucune manière.
02:07Vous n'appellerez pas à ça ?
02:09Non, non, d'aucune manière. Par contre, il faut qu'il y ait énormément de monde qui vienne le 21 septembre,
02:16parce que ça permettra de montrer à quel point la mobilisation ne descend pas.
02:21Et c'est ce que j'observe vraiment depuis la dissolution, c'est que la mobilisation, la colère, l'envie vraiment de changer de politique,
02:31est non seulement très présente, mais je pense qu'elle grandit dans le pays.
02:34Bien, changer de politique, cette envie de changer de politique. En attendant, il n'y a pas de gouvernement.
02:39Toujours pas de gouvernement, probablement pas avant dimanche, c'est ce que nous disait hier le porte-parole du groupe LR à l'Assemblée Nationale.
02:47Donc pas de gouvernement avant dimanche, et encore, le début de la discussion sur le budget pourrait être retardé d'une semaine.
02:56Non, mais c'est incroyable. Je voudrais faire un petit mot là-dessus, parce que nous sommes actuellement dans une non-démocratie.
03:01Je vais vous donner un exemple très concret. Les parlementaires ont la possibilité d'interpeller les ministres sur des questions essentielles pour la population,
03:12de les poser soit en QAG, donc en question au gouvernement, soit sous forme de questions écrites.
03:18À la rentrée des classes, normalement, on sollicite le ministre ou la ministre de l'Éducation Nationale pour lui dire qu'il manque des AESH,
03:26donc ces personnes qui accompagnent les enfants handicapés. Il y a des enfants handicapés qui n'ont pas de place, il y a des sans-fac.
03:33Et en fait, on a la possibilité comme ça d'interpeller sur des sujets qui sont absolument fondamentaux pour des familles.
03:38Aujourd'hui, le moyen par lequel on pose ces questions écrites est fermé, c'est-à-dire que c'est une page sur le site de l'Assemblée Nationale.
03:47Nous n'avons pas le moyen d'interpeller le ministre puisqu'il n'y a pas de ministre.
03:51Et en fait, on est dans une non-démocratie, c'est-à-dire dans une espèce de no-man's land, dans un espèce d'entre-deux,
03:59où on n'a aucun moyen, nous les parlementaires, de faire en sorte que des situations très concrètes de familles ou de personnes puissent être réglées.
04:07En fait, c'est grave ce qui est en train de se passer. Et moi, j'en ai marre vraiment que l'on joue de la démocratie de cette manière-là.
04:13J'en ai marre que les calculs politiques, la tactique politique qu'essayent de mettre en oeuvre Emmanuel Macron et Michel Barnier
04:21nous empêchent de répondre aux besoins de la population. Et en fait, je me demande dans quelle mesure ils sont conscients de cela,
04:28dans quelle mesure ils ont ne serait-ce que de l'empathie pour les personnes qui sont dans ces situations.
04:33La réforme des retraites. Parlons de la réforme des retraites parce qu'on va beaucoup en parler durant l'automne.
04:40Le 31 octobre, propositions de loi du Rassemblement national. Vous, vous êtes claire alors que d'autres à gauche voteront ce texte du Rassemblement national
04:50demandant l'abrogation de la réforme des retraites. Vous, vous êtes claire, vous ne voterez pas.
04:55Oui, je l'ai dit et je m'en suis déjà expliqué d'ailleurs à ce micro plusieurs fois. Pour moi, il y a un principe fondamental qui est que je ne vote pas,
05:03je ne soutiens pas les propositions de loi du Rassemblement national. Ceci dit, je mènerai la bataille et toute la bataille pour que la retraite soit,
05:13pour qu'il y ait une abrogation de la réforme des retraites. Je suis rapportrice du volet retraite du PLFSS, donc du budget de la sécurité sociale.
05:23Et nous sommes en train de travailler pour trouver tous les moyens pour abroger la réforme dans le cadre de ce PLFSS.
05:29Il y aura d'autres niches, il y a la niche de tous les autres groupes depuis LFI jusqu'à Liott qui est le fameux petit groupe.
05:39Et la niche écologiste aussi.
05:41Évidemment, il y a la niche écologiste. Donc en fait, ce que je veux dire aux personnes qui nous écoutent, c'est que ça n'est pas parce que je ne vote pas
05:48la proposition de loi du Rassemblement national qu'il n'y aura pas d'abrogation de la réforme des retraites. Au contraire, il va y en avoir.
05:56Mais nous ne pouvons pas renoncer aux valeurs fondamentales qui nous animent, qui sont la lutte contre cette extrême droite, contre le racisme qu'elle porte,
06:07contre tout ce qu'elle porte de rejet, de xénophobie. C'est tripale chez moi, je ne peux pas aller là-dessus.
06:17C'est le combat politique que je mène depuis que je suis entrée en politique.
06:22Et même avant que je rentre en politique, c'était les valeurs qui m'animaient. Je ne peux pas aller sur ce terrain-là et j'espère que les personnes comprendront cela.
06:29Enquête du Cevipof pour qui votent les fonctionnaires. J'ai vu cette enquête qui est très intéressante.
06:34D'abord pour l'ERN, à l'exception des profs et des cadres de la fonction publique.
06:39Et dans les hôpitaux, par exemple, à 30% pour l'ERN.
06:43Parmi les employés de la fonction publique, à 34% pour l'ERN. Pourquoi, Sandrine Rousseau ?
06:49Parce que le service public est aujourd'hui dans une crise, il traverse une crise qui est exceptionnelle, qui est historique.
06:59Moi je suis en charge d'une mission d'information sur la psychiatrie pour l'Assemblée Nationale.
07:06Mais ce que je vois dans les hôpitaux psychiatriques est hallucinant.
07:11C'est-à-dire que les personnels, les soignants, les médecins comme les infirmiers et infirmières comme les aides-soignants sont dans une souffrance au travail.
07:22Dans une souffrance au travail, mais qu'on ne mesure pas.
07:26Faute de moyens, faute de capacités, faute de soutien public, faute d'une véritable politique publique de soutien à l'hôpital.
07:35Et en fait on est dans une situation d'effondrement.
07:38Mais qui se tourne ces fonctionnaires qui sont en difficulté vers le RN, pas vers la gauche ?
07:43Mais ils se tournent vers le RN parce que le RN fait croire qu'on va retourner dans les 30 glorieuses.
07:51D'ailleurs j'ai écrit un livre là-dessus qui s'appelle « Ceux qui nous portent ».
07:54Et en fait le RN fait croire qu'on va retourner vers cette période.
07:59Alors que si vous écoutez véritablement « Ceux qui nous portent », c'est très différent.
08:03Et je vous invite notamment à mesurer les propos qui ont commencé à être tenus sur le fait que la sécurité sociale était le problème.
08:11Et donc on ne peut pas imaginer que le RN soit la solution de l'hôpital public si la sécurité sociale est le problème.
08:18Donc je vous le dis, les seuls qui défendent, mais vraiment de manière très importante, très structurée, très constante dans le temps, le service public, c'est le nouveau Front Populaire.
08:30Et d'ailleurs Lucie Castex était à la tête de ce qu'on appelle les collectifs des services publics.
08:38Vous avez vu François Ruffin huer à la Fête de l'Humanité.
08:43Mais ce n'était pas du tout en lien avec le service public.
08:48Si, bien sûr qu'il y a un lien. Pourquoi est-ce qu'il a été hué selon vous ?
08:52Il a été hué parce qu'il a utilisé des termes qui ont choqué certains militants, comme la campagne au faciès.
09:01Vous regrettez qu'il ait été insulté, hué ?
09:04Oui, bien sûr que je regrette qu'il ait été insulté, parce que je pense que nous n'avancerons pas d'un millimètre quand nous nous huons les uns les autres.
09:10Ce n'est vraiment pas une manière de faire.
09:13Je voudrais dire aussi qu'il ne faut pas sortir de cette gauche supposément irréconciliable,
09:21ou de cette séparation, de cette opposition que l'on essaye de mettre dans le débat politique
09:27entre une gauche qui serait de gouvernement et une gauche qui serait de rupture.
09:31Moi je pense que la société française, et encore une fois, pour le livre j'ai vraiment extrêmement travaillé
09:39sur les enquêtes sociologiques, c'est-à-dire pas sur les sondages, mais sur les recherches sociologiques qui sont faites sur la société française.
09:48Et elle apparaît bien plus unie que nous ne le disons, et elle apparaît bien plus prête aux réformes que nous proposons
09:54que ce que le débat politique laisse entrevoir.
09:58Il y a certaines régions qui se pensent, à juste raison bien souvent, déclassées en Venterennes.
10:04Manuel Bonpart !
10:06Mais je vais vous dire, le déclassement, l'INSEE montre qu'il a été multiplié par deux le déclassement, mais pourquoi ?
10:12Parce que précisément l'école publique ne répond plus aux besoins de la population, parce que nous ne pouvons...
10:17Mais parce que la gauche ne répond pas aux inquiétudes...
10:19Mais parce que nous ne sommes pas au pouvoir.
10:22Si nous étions au pouvoir, je peux vous dire que la priorité des priorités, ce serait l'école publique.
10:30Et que nous nous battons là-dessus. Nous nous battons là-dessus de manière constante.
10:34Manuel Bonpart, qui répète, je l'ai encore entendu ce week-end, que la gauche doit d'abord s'adresser aux jeunes et aux habitants des banlieues, des quartiers.
10:41Voilà ce qu'il dit.
10:43Mais la gauche doit s'adresser à tout le monde.
10:45La gauche doit faire des lois grand âge pour permettre de vieillir sereinement.
10:53Elle doit faire des lois pour les familles monoparentales, comme l'a porté par exemple le député socialiste Philippe Brun.
11:00La gauche doit aussi porter l'absence de contrôle au faciès.
11:05En fait, la gauche doit porter tout ensemble. Elle doit porter des lois sur le travail, elle doit porter des lois sur les vacances, comme l'a fait Benjamin Lucas.
11:14Mais on le fait !
11:16Mais c'est déposé à l'Assemblée nationale, Jean-Jacques Bourdin.
11:19Mais pourquoi est-ce que toute la gauche ne parle pas comme vous vous exprimez ce matin ? Pourquoi ?
11:25Il faut poser la question aux autres, puisque vous dites que moi-même je m'exprime comme ça et je vous le dis.
11:29Les propositions de loi ont été posées à l'Assemblée, donc ça n'est pas vrai que nous ne le faisons pas.
11:35Racialisme de LFI, électoralisme de LFI, vous le savez bien, vous le savez bien.
11:41Que dit François Ruffin ? Nous avons mené une campagne au faciès.
11:46L'abord de Thomas à Crépole a inspiré moins de compassion que celle de Nahel. C'est vrai. Pourquoi selon vous ? Pourquoi ?
11:54Je refuse l'idée de racialisme. Je trouve que c'est un mot qui est extrêmement dangereux à poser dans le débat public, ce que fait LFI.
12:02Et je voudrais le poser parce que c'est quand même très important. C'est d'amener à la citoyenneté aussi des personnes qui ne votaient pas jusqu'à présent,
12:10et qui ont le droit à la citoyenneté. Et en fait, pourquoi cela dérange-t-il autant ? Pourquoi cela dérange-t-il autant ?
12:18Et aujourd'hui, tout le monde a le droit à la citoyenneté. Tous ceux qui ont le droit de vote doivent pouvoir exercer ce droit.
12:25Et en fait, nous sommes une mosaïque qui permet de répondre à la société dans son ensemble.
12:36Et en fait, que tout le monde vote est un bien pour la société française. Et vraiment, je ne voudrais pas que nous allions là-dessus.
12:44Je pense qu'au contraire, il nous faut aller sur une société unie et solide. Et pour cela, il faut que tout le monde puisse exercer son droit à la citoyenneté.
12:52– Bien. En 2027, présidentielle, c'est toujours dans la vie politique française, le moment clé.
12:592027, est-ce qu'il faudra un candidat unique de la gauche ?
13:03– Bien sûr. Absolument. – Absolument.
13:06– Et c'est la raison pour laquelle il faut que le Nouveau Front Populaire…
13:08– Il y en a un qui est déjà pris, c'est Jean-Luc Mélenchon. Vous le savez. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
13:12– Vous n'avez que des questions sur lui. Je vais vous dire. Là, hier, j'ai fait dans ma circonscription une réunion du Nouveau Front Populaire.
13:19– Il est devenu l'homme le plus détesté de France avec Éric Zemmour. Il est au niveau d'Éric Zemmour.
13:25– Très bien. Évidemment, il y a une espèce de tunnel permanent sur lui.
13:30Ce que je veux dire, c'est qu'hier, j'ai fait une réunion dans ma circonscription. J'ai dit « Vous venez. Qui veut, vient ».
13:36Déjà, c'était archi-comble. Mais ensuite, quand j'ai dit qu'il faut que le Nouveau Front Populaire
13:42soit au-delà des partis, vraiment une énergie, une mobilisation citoyenne. Mais les gens étaient enthousiastes.
13:53Et je peux vous dire qu'on a déjà programmé des agora, qu'on a déjà programmé de débattre des sujets
13:59sur lesquels il faut que nous nous renforcions, comme est-ce que nous sommes d'accord sur le productivisme, sur le grand âge, etc.
14:07Que nous nous renforcions par la base pour faire des propositions vers les partis politiques.
14:13Et c'est comme ça que nous irons vers une candidature unique en 2027.
14:17C'est parce que la base, c'est parce que les gens qui se sont mobilisés, qui ont fait des files d'attente devant les commissariats
14:23pour avoir une... comment ça s'appelle, pardon, le mot m'échappe, pour pouvoir voter même s'ils n'étaient pas là.
14:32Eh bien toutes ces personnes qui se sont mobilisées, qui nous ont porté en tête, eh bien que ces personnes soient vraiment l'énergie militante
14:40et disent en 2027 vous ne nous plomberez pas. Nous irons et nous ferons en sorte que vous soyez...
14:49– Sandrine Rousseau, très bien, c'est formidable ce que vous nous dites.
14:53C'est formidable. Alors dites à Mélenchon, à Hollande et à d'autres de s'effacer, de se mettre un peu en retrait.
14:59Vous leur dites ce matin ? – Eh bien je dis à tout le monde...
15:01Je vais vous dire, je dis à tous les cadres du NFP, à tous les cadres du NFP.
15:05Laissez la base se mobiliser et ne nous faites pas entrer dans une guerre des égaux qui nous tirerait vers le bas.
15:16Vraiment, s'il vous plaît. C'est notre responsabilité. Nous avons une responsabilité historique aujourd'hui
15:21et cette responsabilité historique va falloir être de se mettre au profit, au bénéfice du collectif.
15:28– Dites-moi, est-ce que vous avez marché dimanche à Paris aux côtés des centaines de personnes
15:32qui sont venues apporter leur soutien à la société civile iranienne et à ces femmes ?
15:38– Alors j'ai fait un poste parce que je soutiens la société civile iranienne.
15:43– Et Narjes Mohammadi qui est en prison.
15:45– Je n'ai pas pu y aller pour des raisons tout à fait organisationnelles, indépendantes de ma volonté.
15:51Mais j'y serais allée avec plaisir, franchement. Et je suis déjà allée par ailleurs.
15:55– Et d'ailleurs il y a des vidéos qui tournent du fait que j'y suis déjà allée.
15:58– Prix Nobel de la paix, elle a engagé une grève de la faim.
16:01Elle appelle à sortir du silence et à sortir de l'inaction.
16:05Et elle demande à l'Occident de sortir de l'inaction et de les soutenir.
16:11– Mais elle a absolument raison. – Mais oui, mais je ne vois pas beaucoup de soutien.
16:15Moi j'entends rien.
16:17– Oui mais là je pense que vous n'êtes pas complètement objectif sur la situation, pardon de vous le dire.
16:23Parce que non seulement nous les soutenons, moi je suis extrêmement admirative.
16:29Mais vraiment ces femmes risquent leur vie à chaque fois qu'elles ont un acte de résistance.
16:37Et je ne peux pas vous dire à quel point, mais admiration totale, totale, absolue.
16:43– Mais est-ce que vous dénoncez cet apparteil de genre ?
16:45C'est un apparteil de genre qui est pratiqué.
16:47– Mais évidemment, Jean-Jacques Bourdin, mais je vomis cet apparteil de genre, évidemment.
16:51Il n'y a aucun doute là-dessus.
16:53Vous pensez vraiment que je vais soutenir le régime iranien ?
16:57– Non, je vous pose la question, je pense rien.
16:59– Et vraiment, admiration totale à ces femmes, soutien total à ces femmes.
17:03Et évidemment que partout dans le monde, et à chaque fois que des femmes sont en danger, je les soutiendrai.
17:09– Bon, Sandrine Rousseau, votre livre, « Ce qui nous porte », c'est cela, c'est le titre.
17:15Alors vous dites la tolérance, la solidarité. Qui en parle ?
17:19– Absolument.
17:21– Alors dites-moi, il y a du travail dans la classe politique.
17:23– Absolument.
17:25– En ce qui concerne l'intolérance, dites-moi, parce que quand j'entends les propos des uns et des autres...
17:29– Non seulement la tolérance, mais aussi cette question qui est absolument fondamentale et que nous ne posons pas suffisamment.
17:37– Tous les fascismes de droite et de gauche sont intolérants, Sandrine Rousseau.
17:39– Comment allons-nous ?
17:41Parce que moi je trouve que la séquence politique nous a abîmés, mais d'une force, d'une force.
17:47Que la situation économique nous a abîmés, mais d'une force. Combien de personnes ne vont pas bien ?
17:51Et en fait, moi j'ai envie de poser cette question aux personnes, mais comment allez-vous ?
17:55Juste cette question.
17:57Et qu'on y réponde avec toute l'humanité et la solidarité et la tolérance dont nous avons besoin, comment allez-vous ?
18:05Et voilà, je voudrais qu'on s'interroge là-dessus.
18:09Et quand on pose cette question aux Françaises et aux Françaises, et bien tout de suite, les discours changent.
18:13Et tout de suite, on n'est plus dans l'affrontement, dans l'agressivité, on est au contraire dans...
18:17Ben écoutez, puisque vous me posez la question, là je peux vous dire, ça va pas bien, j'ai mal au dos, ça va pas bien, mon fils je m'inquiète pour lui.
18:25Et en fait c'est ça la vérité de la politique aujourd'hui.
18:29– Alors Sandrine Rousseau, je reviens à la politique avec la décision d'Emmanuel Macron, tiré breton et démissionné,
18:34de nommer Stéphane Séjourné commissaire européen au nom de la France.
18:39Pourquoi pas une femme ?
18:41– Pourquoi pas une femme alors qu'il y a une sur-représentation énorme des masculines dans cette commission européenne ?
18:51Et puis pourquoi encore un macroniste ?
18:55Alors que s'il y a bien un résultat des urnes, c'est quand même que les Français n'ont pas soutenu la politique d'Emmanuel Macron.
19:02Et moi je le dis, mais j'ai l'impression quand même qu'Emmanuel Macron dans son obstination,
19:08dans son obsession de ne pas perdre, est en train de nous couler, de nous couler sur le plan international, vraiment.
19:15– L'Europe qui semble se disloquer sur les questions migratoires, ça aussi ça vous inquiète ?
19:21– Oui, l'Europe est en difficulté.
19:23– Elle est en difficulté, les Pays-Bas même qui veulent sortir de la politique d'asile et d'immigration européenne.
19:27– Oui, l'Europe est en difficulté.
19:29– Et l'Allemagne qui rétablit, enfin pour rétablir ses frontières, certains contrôles aux frontières, des contrôles aux frontières.
19:35– L'Europe est en difficulté parce que l'Europe n'a pas de projet et que l'Europe du coup laisse tous les nationalismes se développer.
19:42– Vous êtes une Européenne convaincue ?
19:43– Oui, je suis une Européenne convaincue, mais pas cette Europe-là, pas cette Europe qui ne sait pas se trouver d'espoir et d'avenir.
19:53Là on est dans une Europe qui se mobilise dès qu'il y a un sujet de libéralisme économique
19:59et qui est incapable de porter la moindre question sociale après le Brexit.
20:02Tous les chefs d'État européens avaient dit il faut une Europe sociale et avec des trémolos dans la voix.
20:08Personne ne l'a fait.
20:09Donc en fait à force d'avoir une Europe qui ne parle que de marché,
20:13eh bien évidemment que les gens s'en détournent, évidemment que les nationalismes montent.
20:17Et vraiment je trouve que la responsabilité de l'Europe est énorme dans la situation dans laquelle nous sommes.
20:22– Est-ce que vous croyez que c'est une question de marché si le nationalisme monte en Europe ?
20:25– Oui, je pense que c'est…
20:26– C'est aussi une question migratoire ?
20:27– Absolument, je pense que c'est une perte de valeur commune qui fait qu'on focalise,
20:37on se concentre sur le pauvre migrant qui arrive
20:41et franchement dans l'humanité ça fait quand même partie des personnes les plus fragiles qu'ils soient,
20:45les plus en difficulté qu'ils soient.
20:47Si on imagine que nous sommes en danger, non mais pardon,
20:50mais si on imagine qu'on est en danger par quelqu'un qui vient de passer par les prisons de Syrie,
20:55qui a traversé la Méditerranée sur des embarcations qui ne tiennent pas,
21:00qui a laissé père, mère et soeurs et frères au pays,
21:04et qui arrive dans le plus grand dénuement, et que c'est ça notre danger,
21:09alors que notre humanité serait d'avoir une politique digne de ce point de vue-là,
21:14et digne des droits humains, eh bien nous nous trompons et nous nous perdons.
21:18– Dernière question, vous suivez le procès de Mazan ?
21:21– Oui, évidemment.
21:22– Accusé de Dominique Pellicot et de tous ces hommes accusés de viol.
21:26Le féminisme doit-il être juste et responsable ?
21:31Éviter de broyer des innocents tout en continuant à protéger et écouter les victimes ?
21:36– Non mais au moment où il y a ce procès de Mazan qui dit quand même que
21:41dans une ville aussi petite, dans une ruralité comme ça, proche de Carpentras,
21:49un homme met sa femme sur les réseaux en proposition que des hommes arrivent,
21:55et une relation sexuelle avec une femme dont les experts médicaux disent
22:00qu'elle était dans le coma, dans un état proche du coma,
22:03et qu'en fait on voit bien que dans un bout de France comme ça,
22:06il suffit de faire cette proposition pour qu'il y ait 100 hommes,
22:09parce qu'en fait c'est 100 à la fin qui disent oui à cette proposition,
22:13ça veut dire que nous sommes dans une culture du viol,
22:16qui est énorme dans un rapport social, dans une structuration de la société,
22:20où finalement il suffit de mettre sa femme en proposition
22:23et qu'aucun homme ne dénonce cette situation que 100 disent oui,
22:27et en fait on est vraiment dans une telle impunité
22:32que je pense que ça n'est pas le moment de poser ces paroles-là.
22:36Et je rappelle qu'il y a quelques années, on avait 1700 condamnations pour viol,
22:42mais 1700 sur un viol toutes les 7 minutes,
22:45il y a 114 000 plaintes, il y avait 1700 condamnations,
22:48aujourd'hui on n'en a plus que 1200, on a diminué en termes de condamnations,
22:53donc ça suffit.
22:54– Bien, merci Sandrine Rousseau d'être venue nous voir ce matin
22:57sur Antenne de Sud Radio, Patrick Roger juste après les informations.

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