Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, retour sur les propos de Marine Le Pen suite à la censure.
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00:00Et plus que dix minutes avant l'allocution d'Emmanuel Macron avec Sébastien Ligny, avec Jean-Claude Dassier et Louis de Raguenel,
00:08on commente les dernières déclarations dont celle de Marine Le Pen qui est toujours l'invité de CNews avec Christine Kelly et ses mousquetaires.
00:16Voilà ce qu'elle a dit sur ce qu'elle appelle les réflexes pavloviens, on écoute.
00:21Il ne faut pas se restreindre, il ne faut pas se recroqueviller sur la droite versus la gauche parce que ça ne fonctionne pas.
00:28Et en plus ça crée des réflexes pavloviens qu'on a bien vus là.
00:33J'ai vu des gens de droite sous prétexte que M. Barnier était de droite, il fallait défendre M. Barnier.
00:39Quoi qu'il ait fait, quoi qu'il ait dit et quoi qu'il ait trahi, ça ne me va pas moi ça.
00:44Qu'est-ce que c'est que ce réflexe pavlovien ? Nous sommes des hommes et des femmes de raison.
00:48Nous sommes un peuple politique, il faut regarder ce que les gens font et pas seulement regarder son étiquette en disant
00:54a priori il est de droite donc tout ce qu'il fait est bien.
00:58Non, tout ce qu'il fait n'était pas bien.
01:00Sébastien Ligné, commentaire.
01:02C'est une logique mariniste assez classique, c'est-à-dire que Marine Le Pen historiquement refuse le clivage gauche-droite.
01:10Pour elle, elle n'est ni de droite ni de gauche, elle tente d'empiéter un petit peu partout
01:15et de considérer que la logique partisane a fait énormément de mal à ce pays.
01:19Vous parliez tout à l'heure de la fameuse UNPS, c'est quelque chose qu'elle a beaucoup dénoncé.
01:22Et d'une manière générale, le Front National, si on prend même l'ancêtre du racisme national, Jean-Marie Le Pen,
01:27se sont construits là-dessus, sur un rejet du clivage traditionnel, sur un rejet des logiques de partis.
01:34Et donc c'est une suite assez logique.
01:36Et d'une certaine manière, on doit quand même lui reconnaître que l'actualité et l'état actuel du racisme national lui donnent plutôt raison.
01:44C'est-à-dire que la politique se meurt de ces petites combines partisanes en réalité.
01:49Et je pense que l'une des raisons pour lesquelles on le voit dans les derniers sondages,
01:52toutes les personnalités politiques chutées dans les classements d'opinion,
01:56c'est aussi qu'il y a un sentiment qui monte dans l'opinion publique,
01:59un petit peu de ras-le-bol pour la classe politique dans son ensemble.
02:03Je suis assez d'accord. Globalement, il n'y a pas eu de Barniermania ou des gens de droite
02:07qui étaient en train de se jeter sous les roues de sa voiture pour avoir un autographe.
02:11Simplement, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui se disaient,
02:14peut-être qu'avec le recul qu'il a, le fait qu'il n'a pas d'ambition pour lui après, pour la suite.
02:20Et puis, ce n'était pas le jeune perdrot de l'année de 28 ans.
02:25Il l'a dit lui-même.
02:27Il y avait un côté rassurant et je pense que c'est ça qui a, à un moment donné,
02:31ça a duré peut-être trois semaines, apaisé un petit peu les choses.
02:35Il y a eu un discours, alors Michel Barnier expliquait qu'il voulait dialoguer, écouter,
02:39que sa porte était toujours ouverte. Il a beaucoup dit ça.
02:41Après trois semaines, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:43C'est-à-dire qu'il a pris de pleine face, j'allais dire, la réalité à la fois des équilibres politiques
02:48et de l'instabilité folle du pays en ce moment ?
02:52Déjà, objectivement, il a tenu plutôt longtemps.
02:54Si on est honnête, il y a plein de gens qui lui donnaient plus de 15 jours.
03:01Donc ça, c'est plutôt à mettre à son crédit.
03:04Ensuite, je pense qu'il n'a pas accordé de crédit pour le coup à Marine Le Pen.
03:07Il a pensé qu'elle bluffait, elle a été contrainte de montrer qu'il fallait vraiment l'écouter
03:12et que quand elle menace, elle peut mettre à exécution sa menace.
03:17Je pense que c'est un des enseignements majeurs.
03:20Il faudra à chaque fois qu'elle vote avec la France insoumise.
03:22Je pense qu'elle a dit que tous les prochains premiers ministres seront peut-être un peu différents avec Marine Le Pen.
03:27Et quand elle menacera, il saura qu'elle peut les faire tomber.
03:31Marine Le Pen, sur ses news, a également évoqué son procès. On écoute.
03:37Je pense qu'on peut tout dire du RN, mais jamais, jamais, il n'a remis en cause une élection.
03:43Jamais, il n'a contesté les institutions.
03:45Jamais, il n'a cherché, comme le Nouveau Front Populaire, à les bousculer, à les abîmer.
03:51Et on viendrait dire au peuple français, vous ne pouvez pas choisir votre candidat.
03:56Je n'imagine pas, en réalité, que la justice puisse arriver à une telle extrémité,
04:02qui, de surcroît, n'est pas justifiée, puisque nous sommes totalement innocents de ce qu'on nous reproche.
04:08Ce que j'attends le 31 mars, c'est évidemment une relax.
04:11La justice est-elle indépendante en France, selon vous ?
04:14Oui, je pense qu'elle est indépendante.
04:18Mais ce n'est pas parce qu'elle est indépendante qu'elle n'est pas politisée.
04:21Voilà, c'est intéressant ce qu'elle dit sur cette peine exécutoire qui a été requise envers elle,
04:27et qui, donc, lui, stoppe la barrière de 2027 pour être candidat.
04:32Il n'est pas dit qu'elle sera maintenue dans le jugement qui nous attend le 31 mars.
04:35La peine exécutoire peut sauter.
04:37Oui ou non ?
04:38Elle peut s'aggraver.
04:39Ah oui, elle peut aussi s'aggraver.
04:40Tout peut se passer.
04:41J'en doute un peu.
04:42Moi, je fais le pari que la peine exécutoire aura du mal à se maintenir parce qu'en effet...
04:47Vous faites beaucoup de paris, Jean-Claude.
04:49Est-ce que vous êtes riche ?
04:51Pas ce que d'un seul âge.
04:52Est-ce que vous avez gagné tant de fois ?
04:54C'est ça !
04:55Je ne suis pas un homme d'argent.
04:57Mais non, mais je vous taquine.
04:58C'était par rapport au pari gagné ou perdu.
05:00Mais tout est franchement.
05:02Vous pensez, vous, que le jugement va être maintenu tel qu'il était présent ?
05:06Je n'en sais rien.
05:07Dans le réquisitoire...
05:08Jean-Claude, moi, je n'en sais rien du tout.
05:09Je ne suis pas riche.
05:10Moi non plus, mais je fais le pari.
05:12Très bien, mais vous avez le droit de parier dans cette émission tant que vous voulez.
05:15Vous aimez le souhait.
05:16Cette émission sera levée parce qu'elle est politiquement très compliquée et très difficile à maintenir.
05:23Parce que quand même, même si le dossier paraît qu'il est solide et sévère et compliqué,
05:29il n'en reste pas moins que Mme Le Pen.
05:31On peut entendre ce qu'elle dit quand elle dit quand même franchement.
05:34Moi, on m'interdirait, alors qu'elle a de bonnes chances semble-t-il d'être élue à la prochaine présidentielle,
05:39on m'interdirait même d'y participer.
05:42Ça va être difficile à tenir par l'institution judiciaire.
05:46On en reparlera.
05:47Non, mais c'est un scandale.
05:49On est d'accord de ne pas vous le parler.
05:51Là-dessus, on est d'accord. C'est un scandale absolu.
05:54Ensuite, Mme Le Pen, même si elle est lavée de tout soupçon et qu'elle n'est pas condamnée,
05:59elle porte là ce boulet en ce moment.
06:01Je n'ai pas dit ça.
06:02Il vous a laissé parler. Laissez-le répondre, s'il vous plaît.
06:04Je ne m'oppose pas à vous.
06:06J'ajoute à ce que vous disiez, cher Jean-Claude, tout à l'heure.
06:09Le fait que Mme Le Pen, en ce moment, elle est au fond de la nasse politiquement, judiciairement,
06:15et au fond d'elle, je pense qu'elle vit matin, midi et soir avec cette menace qui lui pèse sur la tête.
06:21Nous sommes d'accord.
06:22Objectivement, aucun autre politique ne vit ça en ce moment. Il n'y a qu'elle.
06:27Nous sommes tout à fait d'accord.
06:28Vous avez dit l'autre jour...
06:29C'est la raison pour laquelle l'attitude qu'elle a...
06:31Le ton a beaucoup changé.
06:33Bien sûr.
06:34La critique est beaucoup plus radicale.
06:35Mais vous remarquerez, Jean-Claude...
06:36C'est la raison que vous oublieriez il y a une seconde.
06:38Bien sûr, et vous remarquerez que ce qu'a dit Marine Le Pen là,
06:41je pense que la quasi-intégralité de la classe politique pense la même chose que Marine Le Pen.
06:45De Jean-Luc Mélenchon, aux écologistes, à tous les coupeurs de tête que vous voulez,
06:50globalement, tout le monde considère que si Marine Le Pen était empêchée de se présenter à l'élection présidentielle
06:56en raison de problèmes judiciaires, ce serait un scandale.
06:59Merci Jean-Claude Dassier, merci Sébastien Ligné et Louis de Ragnel.
07:02On se retrouve juste après la locution présidentielle qui va arriver dans quelques instants.
07:07Vous restez bien avec nous sur Europe 1.