• il y a 5 jours

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, retour sur l'allocution du président français.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:0320h14 sur Europe 1, Catherine Néolivier d'Artigolle, Jules Tauresset et Louis de Ragnel sont autour de cette table pour commenter l'allocution du Président de la République
00:12qui comme prévu, n'a pas annoncé le nom du successeur de Michel Barnier.
00:17Ce Premier ministre sera annoncé dans les prochains jours dans un arc de gouvernement.
00:24Le Président de la République qui est revenu ces derniers mois et notamment sur la dissolution, il a dit que c'était une dissolution qui n'avait pas été comprise, qui était de sa responsabilité.
00:35D'autres annoncent également avec un projet de loi spécial qui sera déposé à la mi-décembre au Parlement, avant le budget qui devrait être ficelé en tout début d'année.
00:48Et puis en ce qui concerne cette censure de Michel Barnier, Emmanuel Macron accuse l'extrême droite et l'extrême gauche de s'être unis dans un front anti-républicain.
00:58Les uns les autres, Jules Tauress, Catherine Néolivier d'Artigolle, Louis de Ragnel peut être en premier sur cette allocution.
01:06Comme prévu, on n'a pas eu de nom de Premier ministre mais qui sera annoncé dans les prochains jours.
01:11Prochain jour, dans le langage macronien, ça peut dire plusieurs semaines.
01:16Ce qu'on croit deviner, c'est que manifestement, ça attendra la réouverture de Notre-Dame.
01:21On n'a pas l'impression que ça arrivera avant, contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer il y a encore quelques heures.
01:27Le premier élément, on ne sait toujours pas pourquoi Emmanuel Macron a dissous. Il dit qu'il assume sa responsabilité.
01:32C'est vrai que beaucoup de gens auraient aimé savoir, et même ses propres troupes.
01:36Il a juste redit qu'il y avait la menace d'une censure à l'automne qui a fini par se produire hier.
01:45Le deuxième élément, donc il fait le constat du désordre politique, bon très bien.
01:48Ensuite, il tire, mais à bout les rouges, sur le Rassemblement National.
01:52Je cite, les députés du Rassemblement National ont insulté leurs électeurs,
01:57donc je n'assumerai pas l'irresponsabilité des autres.
01:59Il parle, encore une fois, des députés du Rassemblement National.
02:03Il dit ensuite qu'ils ont choisi le désordre, et puis il s'adresse directement aux Français et aux électeurs du RN.
02:09Ils ne pensent pas à vous, ils pensent à l'élection présidentielle qu'ils veulent provoquer, précipiter.
02:15Donc voilà, on voit bien qu'Emmanuel Macron cherche à montrer,
02:18le responsable de la situation pour Emmanuel Macron, c'est le RN.
02:23Je termine d'un mot.
02:24Il y a un mot qui est intéressant et qui montre qu'il veut montrer à Emmanuel Macron qu'il a pris conscience de la gravité du moment.
02:31Il dit, à partir d'aujourd'hui s'ouvre une époque nouvelle.
02:34Après il la projette en expliquant qu'il va falloir faire des compromis,
02:37mais ça montre qu'au moins il a compris que la situation était extrêmement grave.
02:42Avant de donner la parole aux autres, je voulais qu'on accueille Eleonore Carrois.
02:45Bonsoir, vous êtes députée EPR des Français d'Amérique Latine et des Caraïbes.
02:49Vous avez entendu l'allocution présidentielle.
02:52Qu'en avez-vous pensé ?
02:54Sachant que, j'ai envie de dire, c'est un peu fort de café du Président de la République de dire
02:59certains sont tentés de me rendre responsable, l'irresponsabilité c'est celle des autres.
03:04Les parlementaires, et en l'occurrence ce que vient de dire Louis Dragnel,
03:07il tire à bout les rouges sur les parlementaires et notamment les parlementaires du RN.
03:14Bonsoir, alors merci de m'inviter.
03:17Moi je trouve que l'allocution était très claire, très pédagogique.
03:21Il est revenu sur ce qui s'était passé au cours des derniers mois
03:24et c'était important de rappeler quelle est la séquence qui nous a mené à ce qui s'est passé hier,
03:29qui est quand même un événement historique.
03:31Et je pense qu'il a tout à fait raison de rappeler quelles sont les responsabilités des uns et des autres.
03:35On aurait bien aimé avoir plus d'explications sur sa dissolution, non ? Vous ne croyez pas ?
03:41Moi je pense qu'il a quand même bien expliqué sa dissolution.
03:44Il a dit que sa décision a peut-être été non comprise et il en prend hâte.
03:48Il réexplique pourquoi ça lui semblait important.
03:51À un moment donné il dit qu'il faut continuer, qu'il faut aller de l'avant et c'est très important de le faire.
03:55Gilles, il te reste une question pour Hélène Hercler?
03:58Oui, je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas été du tout dans l'explication ni dans la pédagogie pour reprendre vos mots.
04:04Finalement on le voit incapable d'une quelconque introspection.
04:08C'est-à-dire que si elle n'a été incomprise, c'est sa responsabilité.
04:15Ce ne sont pas vraiment des explications, non ?
04:18Non, il a quand même dit qu'il avait pris sa décision.
04:27Léonor Carmois, voyez bien que tout n'est pas clair.
04:31Il y a juste 500 000 personnes qui nous écoutent, on est entre nous.
04:35J'ai dit tout parce que c'était inéluctable cette motion de censure.
04:41Si je ne dissolvais pas, je prends ma responsabilité sur la dissolution.
04:47Mais je vous ai redonné la parole et le vote.
04:50Il rappelle que les Français ont voté massivement.
04:52Donc c'est de leur faute qu'il y a un chaos politique en gros.
04:55Mais vous savez, ce n'est pas une question de faute, c'est une question d'état de fait.
04:59Aujourd'hui, le fait qu'il y ait 11 partis qui sont représentés à l'Assemblée nationale,
05:03ça reflète la volonté des Françaises et des Français.
05:05Mais qui a fait cette élection, cette dissolution ?
05:08Qui a provoqué la dissolution, madame la députée ?
05:11Qui a décidé de la dissolution ? Évidemment que c'est le Président de la République.
05:15Pourquoi il l'a fait ? Il faut rappeler qu'on n'avait pas de majorité depuis 2022
05:20et que les LR notamment menaçaient d'une dissolution.
05:23Vous l'avez encore moins maintenant.
05:25Quoi qu'il en soit, ce qu'il rappelle, et je pense que c'est très important,
05:30c'est que voici l'état de fait dans lequel nous nous trouvons suite au vote souverain des Françaises et des Français.
05:36Avec cette situation qui est inédite, mais qui est la situation dans laquelle nous nous trouvons,
05:40constitutionnellement, politiquement, il faut avancer.
05:44Je pense que c'est un message terminé par un mot d'espérance.
05:47Vous êtes vous-même et Léonor Carroix dans l'espérance ?
05:51Écoutez, je pense qu'il faut l'être absolument et surtout dans la recherche de solutions.
05:56Bien sûr, je le suis parce que je crois en mon pays.
05:59Je me suis engagée pour trouver des solutions pour mon pays,
06:01pas pour être dans le désordre et pour tout casser.
06:03On ne va pas avancer sinon.
06:05Merci beaucoup Léonor Carroix d'avoir été en direct quelques instants avec nous sur Europe 1.
06:09Catherine Né, il rend responsable quand même.
06:13Il dit qu'il a fait cette dissolution qui n'a pas été comprise.
06:17Quand on me le reproche, il me dit que c'est un fait.
06:19Mais moi j'ai donné la parole et vous avez pris vos responsabilités.
06:26Vous avez voté une assemblée façon puzzle, c'est votre responsabilité.
06:34Il y a certains partis qui ont opéré des désistements.
06:36Est-ce qu'il peut dire que c'est son parti qui a opéré les désistements ?
06:42La deuxième chose qui est intéressante, c'est qu'il remercie Michel Barnier
06:49qui a beaucoup travaillé et qui, malgré les concessions, n'a pas été censuré.
06:55Certains sont tentés d'en me rendre responsable.
06:59C'est beaucoup plus confortable.
07:01Là encore, il s'exonère de toute faute.
07:04Comment est-ce que vous appréciez ce discours ?
07:09Depuis quelques temps, vous observez le discours des hommes politiques.
07:15Est-ce que c'est disruptif ? Est-ce que c'est étonnant ?
07:18Est-ce que c'est de mauvaise foi ?
07:20Non, c'est conforme à ce qu'il est.
07:24C'est un président qui fait des choix et qui n'est pas tenté par l'introspection et le doute.
07:31Il n'est donc pas de mea culpa.
07:34Il faut s'y habituer.
07:36Il dit deux choses.
07:38Lui, il a encore 30 mois.
07:40Il a été élu pour 5 ans et il va les garder.
07:44Par exemple, il y a un mot qui n'est absolument pas dans son discours, c'est « dette ».
07:48La dette n'existe pas.
07:50Les 3 300 milliards.
07:52Il dit qu'il ne faudra pas d'impôts, pas trop de normes.
07:56Là, il y a une petite critique de Michel Barnier sur les impôts.
08:01Mais comment on fait ? Comment on réduit les dépenses ?
08:04Je ne le dis pas. Il n'a même pas parlé de réduire les dépenses.
08:08Il a voulu rassurer.
08:12Des annonces avec ce gouvernement d'intérêt général.
08:17Nous ne pouvons nous permettre ni les divisions ni l'immobilisme.
08:22C'est pourquoi je nommerai dans les prochains jours un Premier ministre.
08:25Je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général
08:28représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement
08:32qui puisse y participer ou qui s'engage à ne pas le censurer.
08:36Le Premier ministre aura à mener ses consultations
08:38et former un gouvernement resserré à votre service.
08:41C'est un gouvernement idéal ?
08:43Il n'a pas donné l'architecture politique de cette affaire.
08:47Emmanuel Macron peut-il changer ? Non.
08:51Mais dans les conditions actuelles, c'est peut-être pas surprenant mais assez dangereux.
08:56D'abord, un réquisitoire très sévère.
08:58Chacun en a pris pour son compte.
09:00Les forces politiques mais y compris les électeurs.
09:03Il n'avance en rien son irresponsabilité concernant une dissolution sans raison sérieuse.
09:11Avec en effet un petit tacle concernant le second tour.
09:14Second tour avec sa formation politique.
09:17Gabriel Attal qui a été très allant dans sa proposition pour un front républicain.
09:22Puis une seconde partie sur cette nouvelle époque.
09:27Ses compromis nouveaux.
09:29Ce calendrier à 30 mois.
09:31Avec un passage très rapide sur les législatives dans 10 mois.
09:36Mais sans qu'il n'inscrive très fortement le fait que les électeurs puissent reprendre la main sur une dissolution à l'été.
09:44Ça apparaît peu inscrit à son agenda.
09:47Comme si le pays pouvait s'inscrire d'un coup de baguette magique dans cet agenda des 30 mois.
09:53Sans qu'il n'évoque le front républicain puisqu'il lui a réglé son compte.
09:57Au début de son intervention et sans qu'on ne sache avec qui.
10:01Dans un arc de gouvernement.
10:04Après l'arc républicain on a l'arc de gouvernement.
10:07Le mot que je trouve intéressant c'est sur le gouvernement resserré.
10:11Ça fait des années qu'on plaide les personnalités, les observateurs.
10:15On l'a dit sous Barnier aussi.
10:17Michel Barnier il en a eu 39 et il en a rajouté 2 parce qu'il avait oublié les anciens combattants.
10:21Et un ministère au handicap.
10:23Donc un gouvernement resserré.
10:25On n'attend que ça avec des grands rôles thématiques.
10:27Des ministres qui ne servent pas à rien.
10:29Des ministres qui n'ont pas de privilèges coûteux.
10:32Il n'y a jamais eu de gouvernement resserré ?
10:34C'est très rare. Je pense que depuis Pompidou on n'a pas eu de gouvernement resserré.
10:37Pompidou en 72 il en avait 16.
10:39Avec des grands corps.
10:41Ce qui m'a personnellement...
10:44Il y a beaucoup de phrases et beaucoup de mots qui sont assez étonnants.
10:49C'est quand il dit que les responsables politiques ne pensent qu'à l'élection présidentielle.
10:53On a envie de dire que ça a été votre cas aussi à une époque.
10:57Il fait le parallèle avec la nation.
11:00Il n'était pas élu.
11:02Il a été ministre et il a eu le trou de souris par lequel il est passé.
11:06Il n'y a pas une charge envers les députés à la fois du R.M.
11:11Vous avez raison Louis de Ragnel.
11:13Il y a une charge pour les députés.
11:15Finalement ce ne sont que des carriéristes.
11:18Ils ne pensent qu'à un agenda.
11:20C'est celui de 2027.
11:22Au lieu de faire nation, on écoute justement.
11:24Pourquoi ces députés ont-ils agi ainsi ?
11:26Ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés, à vos fins de mois, à vos projets.
11:30Soyons honnêtes.
11:32Ils ne pensent qu'à une seule chose.
11:34A l'élection présidentielle.
11:36Pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter.
11:39Et cela avec le cynisme, si c'est nécessaire.
11:43Et un certain sens du chaos.
11:45Ça veut dire quoi ? Il y a un jeu politique quand même Gilles Torres.
11:48Emmanuel Macron fait semble-t-il fi du résultat des élections législatives.
11:52Certes il n'est pas d'accord avec la pseudo-extrême gauche et la pseudo-extrême droite.
11:55Sauf que 20 millions de français ont décidé de les porter en tête des élections législatives.
12:00Le problème d'Emmanuel Macron, et c'est sans doute pour ça qu'on n'a pas d'explication de la dissolution.
12:04C'est qu'il n'arrive pas à expliquer pourquoi la structure aujourd'hui de la Macronie est sur une pente descendante.
12:12Il ne nous a pas expliqué pourquoi il a perdu les élections législatives de 2022.
12:15Il ne nous a pas expliqué pourquoi sa candidate fait le pire score pour une majorité aux élections européennes.
12:21Il ne nous a pas expliqué pourquoi il a décidé de faire une alliance, si je puis dire, contre nature de la carpe et du lapin aux élections législatives.
12:29Il ne nous a pas expliqué pourquoi on avait aujourd'hui une censure, pour la première fois depuis 1962.
12:34Toutes les réponses que les français attendaient ce soir, on ne les a pas eues.
12:37Donc Emmanuel Macron, il n'a cessé pendant cette allocution de rabaisser les hôtes,
12:41de vouloir se mettre au-dessus de la mêlée en dénonçant un front anti-républicain,
12:45en rabaissant les députés qui, eux, ne seraient que chéniques, alors que lui, ce serait évidemment un grand président qui pense à l'intérêt général.
12:51Honnêtement, je pense que les français sont dégoûtés ce soir.
12:53On en parle encore avec Catherine Nell, Louis Dragnel, Jules Thorez et Olivier Dartigolles.

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