Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Renaud Blanc.
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00:00T1h, Les Informés, Renaud Blanc.
00:04Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Les Informés sur France Info, bien sûr 20h, 21h à la radio et à la télévision sur le canal 27 de la TN.
00:14T1h d'analyse, de décryptage et de débat sur l'actualité. Et cette actualité, elle est évidemment très politique ce soir.
00:21Qui, à Matignon, avec quel socle cuide du Nouveau Front populaire ? Qu'est-il en train d'imposer ? Quelle stratégie pour l'ERN ?
00:29La politique française, mais aussi le Mercosur, ça bouge en Amérique du Sud avec un accord finalisé aujourd'hui.
00:36Sans oublier Notre-Dame et sa réouverture ce week-end. Le monde entier aura les yeux rivés sur l'île de la cité.
00:43Le programme est très riche chez Les Informés.
00:45Au nom de ce soir, Véronique Reissult. Bonsoir Véronique.
00:48Bonsoir.
00:49Maître de conférences en communication de crise à Sciences Po, présidente de Backbone Consulting.
00:54L'Ultime Pouvoir, c'est le dernier livre que vous avez publié. La face cachée des réseaux sociaux aux éditions du CERF.
00:59Bonsoir Émilie Zapalski.
01:00Bonsoir René.
01:01Communication politique également avec vous, fondatrice de l'agence Émilie Conseil.
01:05Franck Dedieu, bonsoir.
01:06Bonsoir.
01:07Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et Serge Faubert.
01:09Soyez le bienvenu.
01:10Bonsoir.
01:11Journaliste et directeur de la rédaction du Média Pur Politique.
01:15Cette question depuis mercredi soir, toujours la même, depuis la chute du gouvernement.
01:21Qui pour succéder à Michel Barnier ? Sur quelle base ?
01:25Alors chaque parti a ses lignes rouges, mais ça a beaucoup, beaucoup bougé.
01:29Aujourd'hui, on va y revenir.
01:30Question toute simple pour commencer.
01:32Question à tous les quatre.
01:33À l'heure où nous parlons, est-ce que François Bayrou tient toujours la corde, Serge ?
01:39À mon sens, non.
01:41Et pour une raison simple, c'est que vous évoquiez à l'instant les lignes rouges.
01:46Le parti socialiste n'ira pas dans un gouvernement de François Bayrou.
01:50C'est clair et c'est net.
01:52Ils revendiquent Matignon.
01:54Ils sont prêts à faire quelque chose avec le modem, incontestablement.
01:58Mais pas avec François Bayrou à la tête d'un gouvernement.
02:02Émilie Zapalski ?
02:03Oui, je pense que le PS a quand même bougé sur ses lignes.
02:06Olivier Faure, ce matin, quand même, qui déclare, sur votre antenne d'ailleurs,
02:09qu'il est prêt à rentrer dans la négociation s'il y a des concessions et des compromis.
02:16Et je pense que l'une des concessions principales,
02:18c'est justement que la personnalité du Premier ministre, ou de la Première ministre,
02:22vienne de la gauche et compose ensuite les bases de ce qui pourrait être concédé aux uns et aux autres.
02:28On a quand même fait un petit progrès ce matin, même si ce n'est pas vraiment gagné encore.
02:33Franck ?
02:34Moi, j'aurais tendance à dire que oui, pour des raisons presque de topographie politique.
02:39C'est-à-dire qu'il est au centre du bloc central, sans être macroniste.
02:44Il est très marqué, Macron, quand même.
02:46Il est modem.
02:48C'est l'allié historique.
02:50C'est-à-dire que s'il y a un choix avec le cornu, le marquage est différent.
02:55Et donc, vous avez quand même une relation qui est évidemment orageuse,
03:00mais qui n'est pas discriminante avec Marine Le Pen, à qui il a donné son parrainage en 2022.
03:07Et puis, aussi, la question, vous avez raison, Émilie, c'est l'ouverture à la gauche.
03:13Et 66 députés PS, qu'est-ce qu'ils vont faire ?
03:16Il semblerait tout de même, en écoutant quelqu'un comme le député Guedj,
03:20qu'il y a véritablement une ouverture de la part des socialistes.
03:24On va les écouter dans quelques secondes, les socialistes.
03:27Juste, je vous pose la question, Véronique, parce qu'il n'y a pas de raison.
03:30Je crois que le vrai problème, c'est peut-être plutôt les LR,
03:35avec lesquels il a des relations absolument exécrables.
03:38Puisque, rappelez-vous, il avait appelé à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy,
03:42ce qui n'avait pas été du goût de tous, et certains ont la mémoire longue.
03:49Véronique.
03:50Si je regarde les sondages qui posent la question, est-ce qu'il serait un bon ministre ?
03:54Il est exactement à 27% des Français qui pensent qu'il serait un bon ministre.
03:59Un bon Premier ministre.
04:00Voilà, un bon Premier ministre.
04:01Après, globalement, très sincèrement, les Français considèrent que,
04:04quel que soit le Premier ministre, ça n'a pas changé grand-chose.
04:06Donc, le sujet du non est bien sûr important,
04:09mais il se joue peu de pronostics sur le sujet,
04:12sachant qu'ils considèrent que ça ne changera pas grand-chose.
04:16Le sujet est plutôt la réalité au Parlement.
04:19Alors, je vous ai parlé de François Bayrou tout de suite, vous m'avez parlé du PS.
04:22Je vous propose justement d'écouter ce que disait Olivier Faure,
04:25le premier secrétaire du Parti Socialiste, sur notre antenne ce matin.
04:29Il faut bien, à un moment, venir arracher un certain nombre de décisions
04:33en échange de compromis et de concessions réciproques.
04:36Donc, c'est la raison pour laquelle je suis prêt à entrer en discussion.
04:39Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste.
04:43Je ne suis pas macroniste et je ne compte pas le devenir.
04:46Olivier Faure, et puis cet après-midi, évidemment,
04:48ils ont été reçus en fin de matinée, plus exactement, par Emmanuel Macron.
04:52Il y avait Patrick Cannaire également, le patron des socialistes au Sénat,
04:56qui était aux côtés d'Olivier Faure et de Boris Vallaud, donc à l'Elysée.
05:00Il était également l'invité d'Agathe Lombré en fin d'après-midi.
05:02Et justement, quand on lui a parlé de François Bayrou, écoutez sa réponse.
05:07Nous ne participerons pas en tant que socialistes à un gouvernement
05:10qui serait dirigé par un homme ou une femme de droite
05:12ou un homme ou une femme du centre droit.
05:14Nous avons dit que nous voulions une personnalité issue de la gauche,
05:18peut-être même quelqu'un issue de la société civile, ce n'est pas impossible.
05:24Mais nous n'avons évoqué aucun nom.
05:26Nous ne nous avons pas fait de casting aujourd'hui.
05:28Nous avons eu plutôt une réunion sur la méthode.
05:30Une réunion sur la méthode.
05:32Serge Faubert, qu'est-ce qui se passe du côté du PS ?
05:35Parce que les lignes bougent quand même.
05:38Effectivement, ils disent qu'on veut un Premier ministre de gauche,
05:40sinon, de toute façon, on ne participera pas.
05:42Mais il y a quand même du changement depuis 48 heures, depuis 24 heures.
05:46Ils ont mis une ligne au point, qui est partagée d'ailleurs par les écologistes
05:50et même par les communistes, qui se résume en deux mots.
05:54Front populaire à Matignon, Front républicain à l'Assemblée.
05:59C'est-à-dire, l'idée c'est de dire à l'Assemblée,
06:02on s'engage à ne jamais recourir au 49-3
06:05et vous vous engagez à ne jamais recourir à la censure.
06:09Moyennant quoi, nous menons une discussion texte par texte,
06:12mais c'est un gouvernement dirigé par un socialiste,
06:15éventuellement avec des ministres qui peuvent venir de l'aile gauche des macronistes,
06:19mais ça reste dans la logique du Front populaire.
06:23Parce qu'il n'y a pas de rupture comme ça avec Jean-Luc Mélenchon,
06:26même s'il vit du père aujourd'hui sur Twitter.
06:29Oui, on va les écouter aussi dans un petit moment,
06:31mais c'est vrai qu'ils parlent de trahison.
06:32Je n'arrive pas à comprendre tout à fait la stratégie du PS.
06:35Parce que dire, je veux un Premier ministre, nous voulons un Premier ministre de gauche,
06:38on sent bien qu'Emmanuel Macron, aujourd'hui, ne veut pas de cette hypothèse.
06:42Donc il n'y arrive pas, enfin il n'y arriverait pas, sans doute,
06:45et d'un autre côté, il risque quand même de se fâcher très très fort avec LFI, Émilie.
06:49Oui, alors ça c'est une question importante.
06:52Le PS est encore un petit peu coincé avec LFI, parce que notamment...
06:55Un petit peu ou beaucoup ?
06:56Un petit peu beaucoup.
06:57Parce que sur les élections, c'est vrai que s'ils n'ont pas la force de LFI,
07:00qui fait déjà du chantage sur des éventuels candidats au municipal qui seraient en face du PS,
07:05et voir donc après, donc évidemment ils sont coincés.
07:08Après il y a des choses qui peuvent les débloquer, comme une proportionnelle.
07:11Donc c'est des sujets qui peuvent mettre aussi sur la table.
07:14Moi je pense que le PS est en train de voir qu'il y a quelque chose à saisir.
07:17Il y a probablement aussi un moment assez grave.
07:20Et moi je ne suis pas complètement...
07:23Hier Emmanuel Macron a parlé de cet arc gouvernemental.
07:26Il a mis d'office à l'extérieur le Rassemblement National, LFI,
07:30où il a taclé quand même le PS en disant qu'ils ont participé à ce front antirépublicain.
07:34Qui a voté la censure.
07:37Mais il a fait ce paquet-là.
07:39Donc si on remettait même un Bayrou pour communiquer avec le RN,
07:42je ne vois pas trop l'intérêt s'il sort du jeu le RN.
07:45Et d'ailleurs je pense que le fait de sortir du jeu des partis,
07:48quand on parle d'arc gouvernemental, je trouve que c'est très très particulier.
07:53C'est un petit arc avec des petites flèches.
07:56C'est un petit arc avec des petites flèches.
07:58Et puis surtout d'où ils ne seraient pas républicains.
08:00Ils ont fait quelque chose qui est tout à fait respecté des institutions.
08:03Une motion de censure.
08:05Ils sont élus. On a beau dire, même si on ne partage pas leurs idées,
08:08ils sont à l'Assemblée, ils sont élus, ils sont députés.
08:11Si on les met hors du jeu, il faut s'organiser.
08:13Et s'ils ne s'organisent pas avec le PS,
08:15Macron sait qu'il n'y arrivera pas puisqu'il aura toujours le RN qui menacera de la censure.
08:19C'est pour ça que le PS a probablement saisi ce qu'ils ont déjà vu précédemment,
08:23la motion de censure, mais là ils vont un pas plus tôt.
08:25C'est qu'ils peuvent être de véritables arbitres.
08:28Et c'est pour ça qu'ils font un peu ce chantage au Premier ministre de gauche.
08:31Franck Dedieu, on est quand même toujours là dans un scénario d'un Premier ministre
08:35issu, on va dire, du socle commun, de l'ancienne majorité présidentielle.
08:39Oui, effectivement, mais il y a quand même...
08:42Vous avez une arithmétique, à vrai dire, parlementaire
08:46qui s'impose de façon assez logique.
08:49Vous n'avez pas... Vous avez trois blocs
08:52qui ont une particularité par rapport, historiquement,
08:56c'est que pour chacun d'eux, ils ont deux épouvantailles.
08:59Habituellement, on en a un avec qui on pourrait négocier.
09:02Chacun de ces trois blocs a deux épouvantailles.
09:05Donc vous ne pouvez pas, mathématiquement,
09:08former une coalition sans qu'il y ait des ouvertures.
09:14Et des ouvertures qui aillent très loin.
09:16Et je suis d'accord avec Émilie, le PS a compris cela.
09:19Parce qu'il est face à une crise existentielle.
09:21Il se dit, soit, eh bien, c'est le fameux débat depuis 83,
09:25je me recentre, et comme l'heure est grave,
09:28et comme il est question de l'intérêt national,
09:30eh bien, je joue ce jeu-là.
09:32Soit, eh bien, je joue le jeu, quelque part,
09:36de cette vocation, un peu, de cet idéal révolutionnaire.
09:40Puisque, tout de même, dans un parti,
09:42en particulier le Parti Socialiste,
09:44il n'y a pas que Matignon ou l'Élysée dans la vie d'un parti.
09:47Il y a aussi les élections intermédiaires,
09:49il y a aussi des postes à pourvoir.
09:50Et justement, pour les municipales,
09:51ça va faire mal si on se fâche avec l'Élysée.
09:53Absolument. C'est en ce sens que, quelque part...
09:55C'est vrai.
09:56Oui, enfin, elle est moins vraie.
09:57Tout le monde a à perdre.
09:59C'est là où, véritablement, vous êtes face à une crise existentielle.
10:02Et il me semble que les signes donnés par le Parti Socialiste
10:07livrent une réponse.
10:09C'est celle de l'ouverture.
10:11Une ouverture, quand même, qui est très mesurée,
10:13dans la mesure où on dit,
10:14Premier ministre de gauche et personne d'autre.
10:16Ça va être quand même assez compliqué pour l'instant.
10:18Nous ne sommes que vendredi.
10:21Gouvernement d'intérêt général, Véronique,
10:23est-ce que ça signifie que les Français ont le sentiment
10:25qu'effectivement, on est en train, que les politiques sont en train,
10:27effectivement, d'évoluer ?
10:29Ou est-ce qu'ils ont une image qui est toujours aussi catastrophique
10:31du spectacle que l'on donne depuis ce début de semaine ?
10:35De pire en pire.
10:36De pire en pire.
10:3783% des Français pensent que les politiques pensent et agissent pour eux,
10:41ne se préoccupent absolument pas d'autre chose
10:44que de leur mandat et des futures élections.
10:46Et donc, ils s'intéressent à leur cas particulier.
10:49Le fait qu'on ait décidé qu'il n'y avait pas de LFI,
10:52qu'il n'y avait pas de RN,
10:54les Français disent, nous on a voté.
10:56Je rappelle qu'il y a eu 66,7% de taux de participation.
11:00Donc les Français, ils ont choisi en connaissance de cause,
11:02avec même une surprise pour le RN,
11:04parce que le RN pensait que ça serait mieux.
11:07Il y a eu un front qui s'est réveillé, un front républicain.
11:11Globalement, les Français, ils s'intéressent à la politique,
11:13ils se sentent concernés.
11:14Ils ont bougé beaucoup pour les dernières élections.
11:17Et là, tout d'un coup, ils ont l'impression qu'on leur dit,
11:19bon, écoutez, on vous a demandé votre voix,
11:21mais on ne va peut-être pas écouter votre parole non plus.
11:23On va faire nos affaires et puis après, on vous dira.
11:26Serge Faubert, il y a un nom qui circulait au mois de juillet,
11:30au mois d'août, c'était celui de Bernard Cazeneuve.
11:32Il a déclaré aujourd'hui que François Bayrou
11:34ferait un bon Premier ministre.
11:35Est-ce qu'on peut imaginer qu'Emmanuel Macron
11:37aille chercher une personnalité à gauche
11:39qui ne soit pas forcément du Nouveau Front Populaire ?
11:42Est-ce que c'est une possibilité qui pourrait fonctionner aujourd'hui ?
11:45Elle n'avait pas du tout fonctionné en juillet et août,
11:47mais est-ce qu'aujourd'hui, ça pourrait marcher ?
11:49Si on veut mettre la moitié de la gauche dans la rue,
11:53il faut nommer Bernard Cazeneuve, c'est sûr.
11:55C'est l'épouvantail.
11:57C'est la loi travail, Bernard Cazeneuve.
12:00C'est les manifestations encadrées par des milliers de CRS.
12:04C'est une répression assez forte.
12:08Et ça, ça a laissé des traces indélébiles.
12:11Et Bernard Cazeneuve, en plus, il n'est plus socialiste.
12:14Il est dans son petit club qui s'appelle la Convention.
12:17Alors, de temps en temps, il joue à être de gauche.
12:20De temps en temps, il est un peu au centre.
12:22Là, aujourd'hui, il dit du bien de François Bayrou.
12:24Mais il ne représente que lui-même aujourd'hui.
12:26On va parler, on va continuer à parler, évidemment,
12:28politique avec l'EPS et puis la France Insoumise.
12:31Le ton monte.
12:32Vous l'imaginez du côté des fidèles de Jean-Luc Mélenchon.
12:34On en parle dans un instant.
12:36France Info, 20h15.
12:37Le Fil Info, Stéphane Milhomme.
12:40Des agriculteurs ont muré la permanence
12:42parlementaire de François Hollande à Tulle
12:45pour protester contre son vote en faveur de la motion de censure.
12:48Selon un responsable local de la FNSEA,
12:50si François Hollande ne veut pas défendre ses agriculteurs,
12:53son territoire, il n'a pas besoin d'une permanence en Corée.
12:57La réouverture de la cathédrale de Notre-Dame de Paris.
13:00L'intégralité de la cérémonie de réouverture
13:02se déroulera demain à l'intérieur de la cathédrale.
13:06En raison de la météo, c'est l'Elysée qui le fait savoir.
13:08Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera bien présent.
13:11Reçu avant par Emmanuel Macron.
13:14Et avant lui, Donald Trump, le président élu des Etats-Unis.
13:18En Syrie, au moins 26 villes tuées dans des frappes russes et syriennes
13:22près de Homs.
13:23Une annonce de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
13:26Avant cela, le chef des rebelles disait vouloir renverser
13:29le président syrien Bachar al-Assad.
13:31Après que ses combattants se soient emparés de dizaines de villes clés,
13:35la Turquie apporte toujours son soutien à cette offensive fulgurante.
13:39Et puis Tadej Pokacar remporte le trophée Vélodor 2024.
13:43Le coureur slovène est récompensé pour son année cycliste.
13:46Tout comme la Belge Lotte Kopecki chez les femmes.
13:49Pokacar avait déjà remporté en 2021 ce prix organisé par Vélomagazine.
13:55France Info
13:5820h21, les informés.
14:01Renaud Blanc
14:03Alors le ton monte évidemment du côté de la France Insoumise.
14:07Je vous propose d'écouter Manon Aubry chez nos confrères de BFM.
14:12Je regrette que le Parti Socialiste ait perdu sa boussole.
14:16Moi je pense que ce qui nous unissait était bien plus fort que ce qui nous divisait.
14:21Je veux le dire avec fermeté à Olivier Faure.
14:24Et là il est en train de faire le jeu d'Emmanuel Macron
14:27qui veut le scalpe du nouveau Front Populaire.
14:29Mais en faisant cela, Olivier Faure en réalité isole le Parti Socialiste.
14:33Alors on parle même de trahison chez certains cadres de LFI.
14:37Ce soir, Macron est-il finalement en train, Émilie, de réussir son pari
14:43qui était quand même de diviser la gauche.
14:45Il n'avait pas réussi au moment où il avait décidé la dissolution.
14:47Est-ce que finalement, quelques mois plus tard, ça semble fonctionner ?
14:51Ça donne des signaux, oui, un peu dans ce sens.
14:55Mais globalement, en parallèle, même si Emmanuel Macron est toujours président
14:59et qu'il n'a plus tellement de majorité à l'Assemblée
15:02et qu'il avait un Premier ministre qui venait d'un autre bloc, d'un autre parti,
15:06son image et son impact politique a fortement diminué.
15:10Donc oui, il arrive peut-être à casser tout autour de lui,
15:14mais il n'en ressort pas grandi.
15:16Moi je pense que ce que fait l'EPS et LFI,
15:19l'EPS est en train d'établir, comme les médecins, le bénéfice-risque,
15:23vous savez, des traitements.
15:25Est-ce que le fait de participer à cette union
15:30pour l'intérêt général et l'intérêt des Français, ça leur sera bénéfique ?
15:34Ou est-ce que leurs électeurs vont leur reprocher, justement, d'avoir cassé cette union ?
15:39Parce qu'on sait qu'à gauche, ils tiennent fortement à cette union
15:43qui avait été représentée par la NUPES d'abord et par le NFP.
15:46Ils sont en train de faire ce calcul-là.
15:48Et juste LFI, par contre, commence un petit peu à avoir la trouille.
15:50Et je pense que c'est pour ça aussi que Mélenchon essaie d'accélérer les choses
15:53et parle de démission toutes les cinq minutes, dès qu'il a un micro sous les yeux.
15:57Parce que je pense qu'il aurait intérêt à ce que l'élection arrive vite
15:59plutôt que les uns et les autres s'organisent mieux.
16:01Franck, ceux qui ont intérêt à ce que l'élection arrive vite parce qu'ils sont prêts,
16:03c'est le RN et LFI.
16:05Oui, mais bon, je veux dire, ça ne se passera pas.
16:08Non.
16:09Bon, ça ne se passera pas.
16:10Moi, je pense que...
16:11En tout cas, pas tout de suite.
16:12On a parlé largement, absolument.
16:14On a parlé largement.
16:15Et moi, le premier, il y a une sorte de prime à l'intérêt national.
16:19Il y a une prime à l'intérêt général.
16:21Il y a quelque chose autour des concessions réciproques.
16:24Mais il ne faut pas oublier qu'il y a quand même une constance,
16:27en particulier chez la gauche.
16:29Il y a un interview ce soir dans Le Monde de Rémi Lefebvre, le politologue,
16:34qui dit, il a eu cette formule que je trouve assez bonne,
16:36il dit qu'il y a une polarisation par le haut,
16:38un peu du désordre à l'Assemblée,
16:41mais il y a aussi une polarisation par le bas.
16:43C'est-à-dire que, quelque part, nous sommes dans des postures presque
16:47où on se retrouverait, les Français des années 1990,
16:49très favorables à la cohabitation.
16:51Mais attention à ne pas faire une erreur.
16:54Un biais sociologique qui est qu'il y a de la colère.
16:57Il y a de la colère en bas.
16:59Et même, je dirais qu'il y a de la colère,
17:02pas seulement en France.
17:04Je ne voudrais pas dire que cette crise est très liée à nos institutions.
17:10Mais vous vous apercevrez de façon très concomitante
17:12que vous avez des crises institutionnelles dans à peu près tous les pays.
17:16En Allemagne, il y a la coalition qui vient d'éclater.
17:19En Angleterre, ils n'arrivent plus à retrouver leur bipartisme
17:23qui était la base du socle de tranquillité parlementaire.
17:28Je ne parle pas de l'Espagne,
17:30où les Catalans peuvent baisser ou lever le pouce
17:33pour faire tomber le gouvernement.
17:36Donc, quelque part, et je pense que ça mériterait pour le coup une émission,
17:40c'est qu'il y a aujourd'hui dans tous les pays de l'Occident
17:44des problèmes institutionnels qui sont majeurs.
17:48Et si ça se passe partout au même moment,
17:51ce n'est pas pour une raison qui est liée au hasard.
17:53Je vais quand même revenir en France, Véronique.
17:56Est-ce que vous avez quand même le sentiment qu'on est plus proche de l'implosion
17:59côté Nouveau Front Populaire que finalement d'une petite querelle
18:02et puis on va se retrouver très vite ?
18:04Si on regarde ce que disent les militants, qui sont toujours révélateurs,
18:08oui, on est plus proche de l'implosion que d'une petite crise
18:11parce qu'en fait, ils le prennent vraiment mal.
18:13Ils ont l'impression qu'ils se sont sacrifiés par moment sans raison
18:17et qu'on est en train de diluer un accord qui leur semblait solide
18:21et dont ils étaient très fiers parce que les militants rappellent régulièrement
18:24la vitesse à laquelle le Nouveau Front Populaire s'est constitué.
18:27Donc, le sentiment d'une trahison et ils sont plutôt en colère.
18:30Je voulais juste rebondir sur ce que disait Franck Dedieu
18:34qui est qu'effectivement, c'est un peu partout
18:36et en gros, il y a un sujet qui est toujours intéressant
18:38pour mesurer la colère des gens face aux politiques.
18:40C'est quand on leur pose la question de
18:42est-ce que vous considérez que le système démocratique de votre pays fonctionne bien ?
18:46Alors, la France est en tête des mécontents
18:48avec 78% des Français qui considèrent que le système démocratique français
18:52ne fonctionne pas bien.
18:54C'est plus 9 points en un an.
18:56Mais à peu près dans tous les pays, on est au-dessus de 70%.
18:59Ce qui montre, dans tous les pays européens,
19:01ce qui montre qu'effectivement, il y a des peuples, quels qu'ils soient
19:05et quel que soit leur ancrage politique au débarrage
19:08qui, par la défiance des politiques, ont l'impression que leurs institutions
19:12ne permettent plus d'avoir une proximité
19:14et d'être représentés de façon correcte.
19:16Donc, c'est effectivement une crise, on va dire, globale.
19:20Je reviens quand même à ce qui se passe aujourd'hui en France.
19:23C'était très intéressant, Véronique, il n'y a pas de problème.
19:26Ces discussions avec l'Elysée,
19:29qu'est-ce que vous comprenez de la stratégie à la base d'Emmanuel Macron ?
19:33Alors, il rencontrera lundi.
19:35C'est-à-dire qu'il va rencontrer finalement LFI,
19:37il va rencontrer les écologistes et les communistes.
19:39Mais, pour l'instant, il avait dit, je reçois les socialistes,
19:42je reçois le Bloc central, je reçois les républicains.
19:45Comment vous interprétez ce qui était au départ la stratégie d'Emmanuel Macron ?
19:49Moi, je me demande vraiment si Emmanuel Macron a une stratégie bien particulière.
19:53Il est un peu à la pêche.
19:56Il cherche des candidats.
19:58Alors, bien sûr, il y a François Bayrou, mais il est toujours candidat.
20:00Il y a Ségolène Royal, elle est toujours candidate.
20:03Et il y a Bernard Cazeneuve, l'éternel polydore, qui est là aussi.
20:07Bon, mais il n'y a pas été Premier ministre.
20:11Non, mais par rapport aux deux noms que vous avez cités auparavant,
20:14François Bayrou n'a pas encore été un matchignon.
20:17Ça fait 30 ans qu'il en est.
20:18Le problème, il n'est pas là.
20:20C'est qu'il y a cette idée qui est un peu stupide, à mon avis,
20:23de vouloir décrocher absolument le Parti socialiste de la France insoumise.
20:27Ce n'est pas comme ça qu'il faut poser le problème.
20:29C'est qu'il y a deux lignes à gauche.
20:31Et ces deux lignes, aujourd'hui, elles sont arrivées au moment où elles doivent se séparer.
20:35Il y a d'un côté celui qui a le mieux intériorisé la Constitution de la Vème République,
20:42Jean-Luc Mélenchon, qui pense qu'il suffit d'être au deuxième tour face à Marine Le Pen
20:47et il l'emportera dans un sursaut républicain.
20:50Voilà. Et c'est sa stratégie.
20:52Et ça, ça peut se faire avec une gauche à 28%.
20:55Mais ça peut se faire aussi si Emmanuel Macron décide de s'en aller.
20:58Il y a quand même un paramètre très important.
21:00Bien sûr, il y a ce paramètre.
21:02Mais c'est la stratégie qui joue.
21:04Et puis, il y a le reste de la gauche.
21:06Aujourd'hui, le Parti socialiste, les écologistes, le Parti communiste, qui disent
21:09on est à 28%, à 28%, on n'arrivera nulle part.
21:13Et la question, c'est de passer à 38%
21:15parce qu'on sait que quand on est à 38%, 40%, ensuite, ça va vite.
21:18Voilà. Comment trouver ces 10% ?
21:21Et ces 10%, ils sont dans une espèce de marée, un peu orphelins aujourd'hui,
21:26les déçus du macronisme.
21:28Donc, il y a un pôle social-démocrate chez les macronistes.
21:32Il y a des gens en déshérence qui cherchent finalement une écurie aujourd'hui.
21:36Et c'est ces gens-là qu'ils veulent attirer.
21:38Mais ils ne peuvent pas les attirer en étant la béquille du gouvernement.
21:41Il faut qu'ils soient au gouvernement.
21:43C'est-à-dire, en gros, les deux stratégies qui s'affrontent aujourd'hui,
21:46c'est la France insoumise et puis la France unie de feu François Mitterrand.
21:50C'est ça.
21:51Il y en a une qui veut rassembler au-delà de ses frontières naturelles,
21:54alors que l'autre dit, nous, on va jouer finalement
21:57la tradition bonapartiste de la Ve République.
22:00Si je vous entends bien, ce n'est pas simple.
22:02On n'est pas encore tout à fait sortis de cette situation.
22:05Sur les écologistes et sur le Parti communiste,
22:08qui ont été totalement snobés, j'allais dire, par Emmanuel Macron,
22:11comment vous l'interprétez ?
22:12Moi, j'ai été très choquée, en fait.
22:14Mais même plus globalement.
22:15C'est terrible parce que je ne partage vraiment pas leurs idées.
22:17Mais dire qu'on va essayer de faire de la discussion et d'office dire...
22:21Moi, je vais dire qui sont les bons et les mauvais élèves, qui je reçois.
22:24Je trouve que c'est un président...
22:25C'est-à-dire que même le RN, pour vous, c'est une erreur de ne pas recevoir le RN ?
22:29Je trouve que c'est particulier.
22:31C'est des élus.
22:32Je ne sais pas.
22:33Il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le RN.
22:36Est-ce qu'on peut les squeezer comme ça ?
22:37Ce n'était pas l'objet.
22:38Ce n'était pas l'Union nationale, hier.
22:40Je suis d'accord.
22:41L'intérêt général.
22:42Je n'ai pas compris la formule.
22:43C'est le président.
22:44Oui, on parlait d'intérêt général, pas d'union nationale.
22:46L'intérêt général, ça fait l'Union nationale.
22:48Non, pas tout à fait.
22:49Je suis désolée.
22:50Ce n'est pas comme il y a quelques mois.
22:52Notre président a joué avec cet arc républicain dans tous les sens.
22:56C'est-à-dire que parfois, le RN, comme par magie, est invité à Saint-Denis
22:59pour faire des grandes rencontres et discuter de l'avenir de la France.
23:02Et d'autres fois, comme là, il dit non, on ne les fait pas rentrer,
23:05surtout pas à la porte de l'Elysée.
23:07Moi, je suis assez choquée.
23:08Je suis choquée, évidemment, de la même façon qu'ils ne reçoivent pas les écologistes.
23:11Parce que, en plus, des personnalités de l'écologie s'étaient dites,
23:15notamment Marine Tendelier, qui est très douée en plus en négociation,
23:18franchement, à faciliter tout ça.
23:20Elles avaient dit, ils avaient dit qu'ils étaient partants.
23:22Ils ne sont pas tous partants, mais il y en a certains.
23:24Donc, je trouve que c'est une très bizarre façon de dire,
23:27allez, on fait la paix, on se met tous ensemble et on réfléchit.
23:30Après, il faudrait que Macron soit un peu clair
23:32sur ce qu'il veut vraiment faire sur le RN.
23:34Alors là, il a mis RN et LFI quasiment au même niveau.
23:37Est-ce qu'il recommence avec un Michel Barnier
23:41qui, évidemment, va aller taper plus à l'extrême droite,
23:44parce que c'est la première fois que l'extrême droite a le droit
23:46d'avoir son mot à dire sur le budget.
23:48C'est la première fois, sous Macron, et probablement avant,
23:51que le RN rentre dans ses décisions.
23:53Est-ce qu'on continue comme ça ou alors est-ce que le front se passe ?
23:56Et là, c'est le PS, encore une fois, qui a les clés des réponses.
23:59On a parlé de la gauche, justement.
24:00La droite est reçue actuellement à l'Élysée.
24:03Il y a déjà eu plusieurs tweets assez intéressants,
24:06notamment celui de Bruno Retailleau qui dit
24:08« La droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche
24:11qui a trahi Blum et Clemenceau,
24:13cette partie de la gauche qui a pactisé avec les Insoumis. »
24:15Ça veut dire quoi ?
24:16Ça veut dire que finalement, ce qu'on peut espérer gagner d'un côté,
24:19on va le perdre de l'autre ?
24:20C'est le jeu des vastes communicants, Franck Dedieu ?
24:23C'est toujours la même chose.
24:25Machiavel disait « Un tiers de l'histoire s'explique par la mathématique. »
24:29Là, c'est pratiquement 100% du film qui s'explique par la mathématique.
24:34Vous devez forcément,
24:36c'est en ce sens qu'il a concentré le tir d'Emmanuel Macron
24:40en sollicitant peu de partis,
24:42c'est parce qu'il doit y avoir une rupture par rapport à ces blocs,
24:49une fissure dans ces blocs-là,
24:51pour que se constitue une majorité réelle, solide à l'Assemblée.
24:56Et donc effectivement, vous ne recevez pas le RN et vous ne recevez pas LFI
25:01parce que l'objet n'était pas, comme il y a quelques mois,
25:09de créer une union nationale.
25:11L'idée, c'était de créer des partis de gouvernement
25:14qui ne soient pas à ce qu'il appelle, lui, les deux extrêmes.
25:17Il faut savoir qu'il y a une erreur dès le départ,
25:19une erreur de conception,
25:21qui consiste à réaliser l'élection,
25:25c'est-à-dire peupler l'Assemblée nationale
25:27sur la base du front républicain,
25:29c'est-à-dire d'écarter le RN,
25:32et d'imaginer la survie du Premier ministre
25:35sur la base du RN.
25:38Et donc, ce biais-là, il ne peut pas l'accepter
25:42et il ne peut pas le proroger une deuxième fois.
25:44Donc effectivement, il exclut ceux qui ont voté la censure,
25:49je dirais, enfin, ceux qui ont voté la censure,
25:51dans leur marge partisan, si vous voulez,
25:59c'est-à-dire RN et LFI.
26:01Justement le RN, cette petite phrase dans le Figaro aujourd'hui
26:03de Marine Le Pen, je peux tout à fait voter
26:05une nouvelle motion de censure.
26:07Véronique, la stratégie du RN, elle ne change pas vraiment ?
26:10Non, elle ne change pas vraiment, d'autant que le seul moment
26:12où les sympathisants, donc peut-être pas les 11 millions d'électeurs,
26:16mais ceux qui s'affichent clairement RN,
26:18il y a eu un moment où ils ont été un peu satisfaits,
26:21parce que depuis le début, ils ont l'impression qu'on ne les écoute pas.
26:23C'est quand, effectivement, Michel Barnier a commencé
26:25à avoir quelques discussions, ils se sont dit
26:27bon, peut-être que notre voix ne comptera pas jusqu'au bout,
26:29mais pour une fois, on nous écoute.
26:31Donc, elle a plutôt intérêt à continuer dans cette voie-là,
26:33parce qu'elle a bien vu que sa base
26:35et que ses soutiens ont été satisfaits.
26:38Donc, il y a un moment où elle est quand même dans une logique
26:41où elle doit répondre.
26:43On va continuer dans un instant à parler un petit peu politique,
26:45et puis on prendra les directions aussi de l'Amérique du Sud.
26:47Le Mercosur est un accord finalisé.
26:49Quelles sont les conséquences politiques de cet accord pour l'Hexagone ?
26:53On en parle dans deux minutes.
26:54France Info, il est 20h30.
27:02L'Info avec Étienne Cholez.
27:06Ça continue de défiler à l'Elysée,
27:09après Renaissance, Horizon et le Modem ce matin.
27:12Le PS en début d'après-midi.
27:14Les Républicains sont en ce moment face au Président de la République.
27:17L'objectif, c'est de trouver un nom pour devenir Premier ministre.
27:21Et Marine Le Pen, pour le RN, pas invitée à l'Elysée,
27:24prévient dans le Figaro qu'elle peut à nouveau voter une motion de censure.
27:28L'Elysée, où on apprend aussi qu'Emmanuel Macron rencontrera
27:31demain Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
27:34Le président français aura une entrevue avec les présidents ukrainiens et américains
27:39avant la réouverture de Notre-Dame.
27:41Une cinquantaine de chefs d'Etat sont attendus.
27:43Et on apprend ce soir que les cérémonies se feront à l'intérieur de la cathédrale
27:47à cause de la météo.
27:49Les négociations ont abouti pour l'accord commercial du Mercosur.
27:52C'est la présidente de la Commission européenne qui l'annonce depuis l'Uruguay,
27:56entourée de chefs d'Etat de l'Amérique du Sud.
28:00C'est une victoire pour l'Europe, un accord gagnant-gagnant.
28:03Voilà ce que dit Ursula von der Leyen.
28:05Il faut encore que les pays de l'UE signent cet accord.
28:08Et la France s'y oppose.
28:10À Marseille, la directrice de la prison des Baumettes est menacée de mort.
28:14Elle est donc placée sous protection.
28:16Le ministère de la Justice décrit cette situation comme
28:19« exceptionnellement grave et sérieuse ».
28:21La menace vient d'un ancien détenu, membre présumé d'un gang de narcotrafiquants.
28:26Et puis la 14e journée de Ligue 1, c'est du foot.
28:29Il reste une vingtaine de minutes de jeu entre Lille et Brest.
28:32Les Lillois mènent 3 buts 1.
28:34Et ce soir, le PSG se déplace à Auxerre pour un match à 21h.
28:46Les Informés, seconde partie avec toujours dans le studio de France Info,
28:50Véronique Raissoul, présidente de Blackbone Consulting.
28:53Émilie Zapalski, en communication politique, fondatrice de l'agence Émilie Conseil.
28:57Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne et Serge Faubert,
29:01directeur de la rédaction du Média.
29:02Pur politique, ça n'a pas arrêté de parler pendant ce flash.
29:06On va pas nous mettre d'accord tout de suite, mais c'est très très bien.
29:08Une ou deux questions politiques encore, mais concernant Emmanuel Macron.
29:12Finalement, le seul message de son intervention hier,
29:15c'était de dire « j'y resterai jusqu'au bout ».
29:17J'y suis, j'y reste, si on veut faire du Mac Mahon en quelque sorte, Serge.
29:21Oui, mais l'histoire de la République montre que ceux qui ont fait ça,
29:25le président Milran par exemple, ça remonte à loin.
29:29Oui, mais le président Milran a été obligé de démissionner
29:32parce que son opposition, l'opposition de gauche à l'époque, a refusé.
29:36Donc, il peut dire « j'y suis, j'y reste ».
29:39Le général De Gaulle aussi aurait pu dire ça.
29:42Sauf que lui, il avait le sens de l'État et lorsqu'il a été désavoué, il est parti.
29:46Il a intérêt à encore prendre son temps ou il doit aller quand même très vite.
29:49Il y aura l'épisode Notre-Dame, on va en reparler tout à l'heure.
29:53Il reçoit lundi, je le rappelle, les socialistes,
29:57pas les socialistes mais les communistes, les écologistes.
30:00Est-ce que la France Insoumise, pardonnez-moi,
30:03est-ce que du coup, dès mardi, pour vous, il faudrait vraiment que cette semaine,
30:06la semaine prochaine, ça bouge ?
30:07J'ai du mal, moi je crois qu'on n'a pas la même façon de voir le mot « vite »,
30:10en tout cas la signification, parce qu'il a dit « j'irai très vite »
30:12et on sait qu'Emmanuel Macron, il a du mal.
30:14Et puis là, ça devient mission quand même terriblement impossible
30:17parce que là, on sort des noms.
30:18Mais après, il va falloir aussi que ces personnes veuillent bien
30:22et que ça puisse suivre derrière sur cette espèce d'arc républicain
30:25qui n'est pas du tout gagné, arc gouvernemental.
30:27Donc moi, je pense que ça risque de durer.
30:29Moi, ce qui m'a marquée...
30:3051 jours ou un peu moins ?
30:32Non mais parce qu'on rigole, mais il y a quand même une situation.
30:36On sait que financièrement et budgétairement, on peut trouver des trucs,
30:39même si la loi spéciale, ce n'est pas encore gagné,
30:41de ce qu'on y met dedans et comment on peut la voter.
30:43Tous les partis ont dit qu'ils étaient prêts à le faire.
30:44Oui, mais il y a encore des questions un peu techniques sur ça,
30:47sur ce qu'on peut décider à travers la loi spéciale.
30:49Mais c'est sur le plan économique, c'est sur le plan du moral,
30:52c'est sur le plan aussi des interlocuteurs
30:54qui ont affaire à des ministres, des missionnaires.
30:56On ne va pas pouvoir durer indéfiniment.
30:58Ça fait quand même plusieurs mois qu'on est un peu en stand-by.
31:00Et ça, on va parler d'agriculture tout à l'heure.
31:03Il y a beaucoup de gens qui attendent des lois qui étaient déjà programmées,
31:06qui ne vont pas passer, qui vont être retardées.
31:08La loi agricole, elle devait arriver mi-janvier au Parlement.
31:12Et elle a déjà été repoussée d'avant.
31:14Si je comprends bien, c'est d'ici au maximum une dizaine de jours.
31:17Il faut qu'ils se pressent, mais se presser chez Macron, je ne sais pas.
31:20Ça dépend quelle sera la méthode.
31:23C'est-à-dire que là, pas mal de gens le demandent
31:26en se fondant sur l'exemple des régimes parlementaires purs
31:31où un accord est préalable à la nomination d'un Premier ministre.
31:37Si on fait cette méthode-là, il faut s'entendre sur les retraites,
31:41il faut s'entendre sur la question budgétaire, c'est majeur.
31:44Il faut s'entendre peut-être aussi sur la proportionnelle.
31:48Si cela exige un préalable avant la nomination, ça pourra prendre du temps.
31:53Moi, je n'y crois pas vraiment, parce que ce n'est pas dans notre culture.
31:56Mais vous avez quelqu'un comme Olivier Faure qui le demande.
31:59Alors on va passer au Mercosur, le deuxième grand sujet désinformé.
32:04Accords finalisés aujourd'hui, les réactions en France sont très nombreuses.
32:07On parle de trahison, de jours tragiques, de coups de force, de coups de poignard.
32:11Alors accord finalisé, je le répète, ça ne veut pas dire que l'accord est signé,
32:15c'est important, mais pour vous, c'est tout de même aujourd'hui une défaite pour la France ?
32:20Oui, je pense que là, c'est vrai qu'on pourrait espérer encore avoir embarqué des pays
32:27pour essayer de contrer cet accord.
32:29Mais oui, je pense que l'influence de la France vis-à-vis de l'Europe,
32:33et plus globalement à l'international, baisse.
32:35Ça s'était déjà un petit peu dans les clous, et ça devient de plus en plus fort.
32:40Et globalement, on va voir cet accord qui a aussi des bons aspects,
32:43mais qui en a des mauvais, qui va nous passer sous le nez et on ne pourra rien dire.
32:46Serge Faubert, c'est vrai qu'on a cet accord qui est encore finalisé.
32:50Il y avait l'unanimité de la classe politique contre cet accord.
32:54C'est un accord qui a 25 ans, ça fait 25 ans qu'on le négocie quand même.
32:57Qui est responsable finalement ?
32:59Tous les partis politiques qui ont été au pouvoir depuis 1999 ?
33:04Déjà, il y a surtout nos voisins qui ont beaucoup intérêt à cet accord.
33:10Les Allemands vont vendre leurs voitures, et en échange nous devrons manger du bœuf brésilien
33:16aux hormones de croissance et aux antibiotiques.
33:19Alors, il y a la fable des clos-miroirs que personne n'ira vérifier,
33:24donc on ne saura pas la nature de la viande qui va venir.
33:27Et en plus, cette viande va être utilisée dans les aliments transformés dans les grandes surfaces.
33:31Donc, bon courage pour la traçabilité et pour la santé des consommateurs.
33:36Bon courage aussi pour notre agriculture, parce que ça va totalement déstabiliser notre agriculture.
33:41Ça, il faut en être conscient.
33:43Et si les agriculteurs sont dans la rue, mais ils ne sont pas complètement,
33:48si on veut vraiment paralyser la France, on n'a qu'à continuer et ne rien faire.
33:53Parce qu'ils vont tous descendre.
33:55Là, c'est la ruine des agriculteurs qui se prépare.
33:57Le Mercosur sur les réseaux sociaux, c'est un sujet en France ou pas ?
34:01C'est un sujet énorme en France.
34:03Pour vous donner une idée sur l'ensemble des discussions qu'il y a eu autour du Mercosur,
34:08la France représente 50% des discussions, beaucoup liées aux agriculteurs.
34:13Le symbole de Madame van der Leyen qui va venir ce week-end à Notre-Dame.
34:17Elle ne vient pas.
34:18Elle a un empêchement d'agenda.
34:20Il y a un problème d'agenda.
34:22Je pense qu'il y a d'autres choses que le problème d'agenda.
34:25Cet après-midi, je voyais monter sur les groupes Facebook une colère conséquente,
34:31parce que c'est un symbole, parce que les agriculteurs vivent mal ce sujet,
34:35pour toutes les raisons que vous avez évoquées.
34:37Mais même quand on regarde comment, en Italie et en Pologne aussi,
34:42il y a énormément de messages des gouvernements eux-mêmes qui disent que rien n'est signé,
34:46tout comme l'Élysée cet après-midi a posté pour dire que rien n'est signé.
34:50Un accord inacceptable en l'État.
34:53Mais ce n'est pas la fin d'histoire, a-t-on ajouté du côté de l'Élysée.
34:56En revanche, la fameuse image que l'on a tous vue de Madame van der Leyen
35:00avec les quatre principaux acteurs du Mercosur,
35:03elle, elle a beaucoup fait parler sur place.
35:05Alors pas tant sur le traité lui-même que l'animosité qu'il y a
35:10entre Lula da Silva et Rabia Millei, qui ne s'entendent pas très bien.
35:15Ça se voyait au moment de la signature.
35:17C'est moins qu'on puisse dire.
35:19Ça se comprend un peu.
35:21Et le fait que Rabia est dans une logique où lui il dit
35:25bon très bien, ce n'est pas non plus un accord formidable,
35:27il faudrait, ça nous bride, il faudrait l'étendre.
35:30Et donc ce n'est pas si simple que ça.
35:32Et les Argentins et les Brésiliens ne sont pas si heureux que ça.
35:36Ça veut dire qu'il y a encore une petite marge de manœuvre.
35:39Si on regarde comment ça se passe là-bas, en tout cas,
35:41l'opinion publique locale n'est pas si satisfaite que ça.
35:46Parce que oui, ils en voudraient plus.
35:49On sent bien que ce n'est pas si simple que ça.
35:51Il y a la déclaration de Gabriel Attal qui dit finalement
35:54voilà, cet accord, c'est parce qu'il n'y a pas de majorité en France,
35:57parce que le gouvernement est tombé.
35:59Franck, vous n'y croyez absolument pas à cette théorie de dire
36:03il y a un vide aujourd'hui gouvernemental ?
36:05Pas exactement, parce que lorsque, en fait,
36:08malheureusement, c'est beaucoup plus trivial que ça.
36:12La décision d'un pays de ratifier ou de ne pas ratifier
36:16suppose le passage à revue très technique
36:19des points forts du pays, des secteurs où le pays exporte,
36:24des secteurs où il importe, vers quel pays ?
36:28Ce sont quand même des sujets qui sont très techniques
36:31où on regarde le coût du travail dans un secteur particulier
36:34et le différentiel par rapport au Brésil ou à l'Argentine.
36:38Je ne crois pas qu'il y a une sorte de storytelling
36:41en disant la France est affaiblie, donc comme elle est affaiblie,
36:44elle n'arrivera pas à convaincre l'Autriche et les Pays-Bas
36:48ou l'Irlande qui, un temps, étaient hésitants.
36:51Non, je ne crois pas.
36:53J'allais dire que c'est presque un tableur Excel, cette histoire.
36:57Vous regardez concrètement votre économie, vos services,
37:01vos points faibles, là où vous exportez, là où vous importez.
37:04Justement, on va parler des agriculteurs dans un instant,
37:06mais il y a des secteurs en France qui seront...
37:08Impactés ?
37:09Oui, mais qui seront positivement impactés.
37:12Bien sûr, c'est toujours ce qu'on dit.
37:14Évidemment, dans le Mercosur, il va y avoir aussi de l'exportation.
37:17Parce qu'on se focalise sur l'agriculture, alors on a raison,
37:19mais il n'y a pas que l'agriculture dans cet accord.
37:21Bien sûr que ça fait partie dans les vins, dans les champagnes,
37:24des choses qui vont être favorisées par cet accord.
37:27Mais quand même, au moment où on commence à essayer
37:30de parler de transition écologique, de bien-être,
37:34de savoir ce qu'on mange, de traçabilité, de circuit court,
37:37au moment où on s'est rendu compte que c'était important,
37:39qu'on avait envie de ça, cet accord, il ne va pas du tout dans ce sens.
37:42C'est encore des kilomètres qui sont faits pour manger...
37:45On va saccager la pauvreté amazonienne.
37:47On va saccager la pauvreté amazonienne aussi.
37:49Et puis, en effet, parce que tout le monde dit
37:51mais si, ça va être contrôlé ou quoi,
37:53mais non, on a limité quand même l'aspect hormones et tout ça,
37:57mais il va y en avoir quand même.
37:59Donc ce n'est pas du tout dans ce qu'on souhaite,
38:01et on va se faire imposer.
38:02Et moi, je pense qu'en effet, ces calculs Tableur XL,
38:05ça risque de faire mal aussi, parce que ça nourrit aussi.
38:07On sait très bien quel genre de partis,
38:09qui sont beaucoup plus protectionnistes,
38:11et qui l'affichent ouvertement.
38:12Encore une fois, c'est le Rassemblement National.
38:14Vous considérez que c'est un échec de l'Europe ?
38:16Moi, je pense que c'est l'Europe qui est toujours
38:19dans cet aspect mondialisation, libéralisation,
38:22et qu'on a bien vu qu'on est quand même assez perdant,
38:24parce que même quand on fait les petits Tableur XL,
38:27je n'ai pas l'impression que l'Europe s'en sorte très très bien.
38:29On a un gros Trump, enfin pour le gros,
38:31on a un Trump très puissant,
38:33qui va malmener encore une partie du monde,
38:38parce que lui, il ne pense qu'à ses intérêts.
38:40Je pense que l'Europe, elle ne s'est pas encore réveillée,
38:42et la France là-dedans, elle se fait balader un petit peu
38:44par l'Allemagne, qui là, s'en sort très bien sur les voitures.
38:46Franck ?
38:47Il y a quand même une dimension peut-être politique,
38:49malgré tout.
38:50C'est une sorte de contradiction,
38:52puisqu'on a beaucoup parlé de souveraineté européenne.
38:54Mais qu'est-ce que c'est que la souveraineté européenne ?
38:57C'est abandonner une parcelle de sa souveraineté,
39:01au bénéfice de ce qui est plus général,
39:06c'est-à-dire, en l'occurrence, de ce qui est post-national.
39:09C'est-à-dire de se retrouver en minorité
39:11à l'intérieur des États membres d'une Europe à 27,
39:15si vous êtes un fédéraliste,
39:17si vous croyez à la souveraineté européenne,
39:19si vous croyez que vous avez autant, je dirais,
39:22un destin commun entre un Allemand qui veut vendre ses voitures
39:28qu'un agriculteur qui est un éleveur bovin,
39:33à ce moment-là, vous êtes face à une contradiction.
39:35C'est-à-dire que les Français refusent,
39:38et à mon avis à bon droit,
39:40mais ça pose une vraie question.
39:42Les Français refusent le principe de majorité qualifiée
39:45parce qu'ils abandonneraient leur droit de veto.
39:47Or, Emmanuel Macron,
39:49c'est quand même un point clé de ses positions politiques,
39:53c'est l'idée de la souveraineté européenne.
39:55Mais s'il allait jusqu'au bout et les États-Unis d'Europe,
39:58ça suppose d'abandonner une parcelle de sa souveraineté.
40:02Sans parler des États-Unis d'Europe,
40:03si je reviens de façon très terre-à-terre,
40:06Serge, vous faites malheureusement le pari
40:08que les agriculteurs, on va les entendre dans les jours qui viennent.
40:12C'est-à-dire qu'on risque d'avoir des blocages
40:14à cause de cette finalisation du Mercosur.
40:17Comment pourrait-il en être autrement ?
40:19Ils ont exprimé cette inquiétude
40:22et ce soir, ils constatent que le traité poursuit son petit bonhomme de chemin.
40:27C'est-à-dire que là, on va avoir Michel Barnier encore.
40:29Tant qu'on n'a pas de nouveau Premier ministre,
40:31c'est Michel Barnier et Annie Gennevard qui sont chargés du dossier.
40:34Les affaires courantes, pour l'instant.
40:36Absolument rien.
40:37Et les agriculteurs, cet après-midi, leur mot d'ordre,
40:40c'était bon, c'est super de nous faire des mots d'amour à longueur de temps.
40:43Maintenant, on veut juste des gestes concrets et des actes.
40:45Et donc là, c'est un acte pas tellement d'amour pour le coup.
40:49Je voudrais juste rebondir une seconde sur l'histoire des bagnoles.
40:51Vous allez dire que je suis obsédé par les bagnoles,
40:53mais on va vendre des voitures allemandes thermiques en Amérique latine
40:59et on va exploiter le lithium chilien qui va venir alimenter les piles,
41:05les batteries des voitures électriques européennes.
41:08On marche sur la tête.
41:09C'est-à-dire la transition écologique, c'est pour l'Europe.
41:11Et la saleté, j'allais dire la pollution thermique, c'est pour l'Amérique du Sud.
41:19En plus, c'est un regard sur l'Amérique du Sud qui est profondément révoltant
41:23et profondément colonialiste.
41:25On est totalement d'accord.
41:26Ce que peut faire la France, ce n'est pas grand-chose.
41:29Je suis désolé de le dire.
41:30Vous avez des recours devant la Cour européenne de lieu,
41:33mais ce n'est pas suspensif.
41:35Vous avez le Parlement.
41:36Mais soyons honnêtes, au Parlement, ça ne passera pas.
41:40C'est-à-dire que les sociodémocrates scandinaves allemands,
41:43ils sont favorables au libre-échange.
41:45Il y a une particularité protectionniste des Français
41:48qui est malheureusement minoritaire.
41:53Sur ce dossier, oui, mais il y a beaucoup d'aspects.
41:56Émilie, si vous regardez le vote des accords de libre-échange du CETA
42:01et de la Nouvelle-Zélande, vous allez voir qu'une part extrêmement importante
42:06de ceux qui se sont opposés sont français.
42:09Et d'ailleurs, tous les partis confondus, sauf les macronistes.
42:12Ironie suprême.
42:13On va parler de Notre-Dame, réouverture ce week-end, cérémonie,
42:18concert MS samedi et dimanche.
42:20Le monde entier aura les yeux braqués sur Paris et sur l'île de la Cité.
42:23Notre-Dame, c'est dans une petite minute.
42:25France Info, 20h45, Le Fil Info, Stéphane Milhomme.
42:29Et après déjà huit soirées de manifestations pro-européennes en Géorgie,
42:33la France, l'Allemagne et la Pologne condamnent l'usage disproportionné
42:37de la force dans un communiqué commun.
42:39Des arrestations ont eu lieu ces derniers jours,
42:41notamment auprès de chefs de l'opposition.
42:44Après la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine est également touchée
42:47par des interruptions de lignes SNCF ce week-end,
42:49à cause de la tempête d'Arague.
42:51Les rafales sont censées localement dépasser les 100 km heure.
42:55Des trains régionaux ne circuleront pas entre demain et dimanche.
42:58Par exemple, au départ ou à l'arrivée de villes comme Bordeaux,
43:01La Rochelle, Dax ou encore Bayonne, la SNCF prévient
43:04d'autres lignes fonctionneront, mais en mode dégradé.
43:07Là aussi, à cause du vent violent qui touchera Paris cette fois,
43:10ce petit changement de programme pour la cérémonie de réouverture
43:13demain de la cathédrale Notre-Dame.
43:15L'intégralité se déroulera à l'intérieur du lieu de culte,
43:18en raison de cette météo.
43:20L'Euro de handball et les Françaises dominent le Monténégro 31 à 23h.
43:24Elles se rapprochent des demi-finales.
43:27Les Bleus affronteront dimanche la Suède.
43:40Voilà Donald Trump, Volodymyr Zelensky, le prince William
43:43pour ne citer qu'une quarantaine, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement
43:46de tête couronnée pour la réouverture de Notre-Dame.
43:50C'est quand même le paradoxe français.
43:52C'est-à-dire qu'on est dans une situation politique,
43:54on en a parlé pendant une demi-heure, mais là, effectivement,
43:57on aura le monde entier qui aura les yeux rivés sur cette réouverture.
44:01Cinq ans pour reconstruire la cathédrale.
44:03C'est vrai que c'est le paradoxe français.
44:05Il va pleuvoir je crois quand même.
44:07Ça va avoir un bénéfice pour Macron qui va pouvoir peut-être parler dans la cathédrale
44:11alors qu'il n'était pas autorisé puisque ce n'est pas dans la coutume,
44:14ce n'est pas une tradition.
44:15Moi, je trouve ça extrêmement choquant.
44:16Oui, tout à fait.
44:17Je trouve cette cérémonie extrêmement choquante.
44:20Pourquoi ?
44:21Parce que la place d'un président de la République n'est pas dans...
44:25C'est la plus belle cathédrale du monde, j'en conviens, sans nul doute.
44:29Mais la place d'un président de la République, d'une République qui est laïque,
44:33on semble l'oublier, n'est certainement pas d'être dans la cathédrale.
44:37Et je...
44:38Initialement, il devait s'exprimer sur le parvis, ce qui était tout à fait recevable.
44:42Mais là, il va être dans la cathédrale.
44:44Il va assister à la messe, mais il ne va pas communier.
44:46Oui, il ne va pas communier.
44:47Il ne manquera plus que ça.
44:48Excusez-moi, pardon.
44:49Mais il va assister à la messe.
44:51Et moi, ça me pose un problème.
44:52Ça me pose un problème.
44:53Je pense que c'est contraire à la laïcité.
44:56Et je pense qu'on ne peut pas donner des leçons de laïcité à l'ensemble des confessions du pays
45:01si le président de la République va privilégier quelque part une confession.
45:05Je pense qu'il sort des limites de son rôle et de son mandat.
45:10De Gaulle assistait à la messe, mais il n'allait pas communier.
45:12Mais De Gaulle, oui.
45:13Donc quelque part, il considérait que c'était...
45:16Vous n'êtes pas obligés d'être d'accord,
45:17mais c'est vrai qu'il y a un côté peut-être qui dépasse le cadre des professeurs.
45:20Moi, je pense que c'est un patrimoine.
45:21On peut même défendre...
45:22Il n'est pas obligé d'assister à la messe.
45:23On peut même défendre...
45:24Écoutez, lui, il est allé à Marseille, il a aussi assisté à la messe.
45:27Dès qu'il voit une messe, il assiste à une messe.
45:29Vous serez content, le pape n'assistera pas à la messe.
45:32Oui, mais je pense que même le pape a eu peur d'Emmanuel Macron.
45:35On s'est dit, il va encore me torpiller à la messe.
45:37Bizarrement, ça ne me choque pas.
45:38Moi, je trouve que c'est l'instant.
45:40S'il ne communie pas, s'il n'y a pas de démonstration de catholicisme aigu.
45:45C'est quand même un patrimoine culturel.
45:47C'est quelque chose qui a marqué.
45:49Sur le parvis, c'était très bien.
45:52C'est vrai que sur le parvis...
45:54D'ailleurs, c'est ce qu'on lui avait demandé.
45:55Qu'il fasse tous les discours.
45:56C'est probablement la météo qui fait que ça l'arrange.
46:00C'est encore dans les finances de l'Etat.
46:02Il ne veut pas faire François Hollande sous la pluie.
46:03On ne va pas se ruiner parce qu'on remet tout ça en argent.
46:05Mais sinon, c'est le patrimoine du monde qui est célébré.
46:08Je suis d'accord.
46:09Je pense même, Serge, qu'on peut penser l'inverse.
46:12C'est-à-dire qu'on peut se dire qu'en étant présent
46:15et en considérant que ça touche à l'histoire et au culturel et non pas au cultuel,
46:21il sécularise le moment.
46:23Il ne le religiosise pas.
46:25Il le sécularise.
46:26C'est tout d'assuré comme analyse.
46:28Véronique, s'il vous plaît.
46:30Franchement, les Français ne sont non seulement pas choqués,
46:33mais c'est anecdotique les quelques commentaires qu'il y a sur ce sujet-là.
46:37Les Français sont plus dans une logique...
46:39D'abord, il y a beaucoup d'émotions.
46:41Avant, après...
46:42Ils ont été plus choqués par le rappel et le lien avec Notre-Dame
46:47durant le bref discours d'hier.
46:51Pourquoi Notre-Dame ?
46:53J'allais y venir, justement.
46:54Vous attendez à quel discours de la part d'Emmanuel Macron ?
46:57Est-ce qu'il va faire passer quelques messages politiques à l'intérieur de la cathédrale ?
47:01Les gens n'attendent pas son discours, je vous le dis.
47:03Globalement, ils ont envie des images.
47:05Ils sont assez fiers parce que c'est une image à l'international
47:08qui a beaucoup d'émotions.
47:11Des images avant-après, que les artisans français sont mis à l'honneur.
47:14Et que dans le monde entier, on parle de façon positive,
47:17même s'il y a des petits sujets sur le pape et une origine du feu qui est souvent...
47:22Il y aura un texte qui sera lu.
47:24Mais ils n'attendent pas d'intervention d'Emmanuel Macron, particulièrement demain.
47:28Je pense que la forme sera très lyrique.
47:30D'ailleurs, il a commencé hier avec un ton qu'on lui connaît bien maintenant.
47:34Mais je pense qu'il y aura des messages qu'il a commencé déjà hier dans son allocution
47:38de cette énergie collective qu'on est capable d'avoir pendant les JO,
47:43pendant Notre-Dame et qu'on pourrait avoir en gros pour cet arc gouvernemental.
47:47La semaine dernière, il a fait un discours.
47:49Donc en fait, quand on regarde, les Français disent...
47:51C'est bon, on a fait un discours.
47:53Véronique, est-ce que sur les réseaux sociaux,
47:555 ans pour reconstruire Notre-Dame, c'est une performance,
47:58mais on le met au profit de personne en particulier ?
48:01Ah non, pas particulièrement du Président de la République.
48:03Non, il y a eu quelques éléments disant que...
48:05Je te pose la question.
48:06Je sers pas l'égroment sur l'événement, quand même.
48:08On va être naïfs.
48:09Oui, bien sûr.
48:10Mais les Français disent que oui, sans doute que sa volonté a aidé.
48:14C'est le général Georges Alain qui est souvent plus salué.
48:18Mais c'est le Président qui l'avait choisi dans un très bien.
48:20Mais on ne dit pas...
48:21Oh là là, c'est Emmanuel Macron qui a fait que c'est plutôt
48:24la force des artisans, l'incroyable rapidité,
48:27l'ensemble des dons qui sont venus du monde entier.
48:30Enfin, voilà.
48:31Ça veut dire que politiquement, pendant deux jours,
48:34il ne va pas se passer grand-chose,
48:36avec les affaires qui nous intéressaient en début d'émission.
48:38Et il aura d'ailleurs tout intérêt à ce que ce soit ainsi.
48:40C'est-à-dire qu'effectivement, il y a cette espèce de parenthèse un peu grandiose,
48:44de bulle de fierté,
48:46où tout est allégorie,
48:48où quelque part, le chantier de Notre-Dame,
48:52ça sera le chantier national, etc.
48:54Mais les Français, ils ne mordent pas à l'hameçon.
48:57On leur a fait le coup pendant les JO.
49:00Ils ont joué le jeu de cette parenthèse enchantée, un peu.
49:04Et puis après, les affaires reprennent, quelque part.
49:07Les Français ne tombent pas dans le panneau.
49:10Il y a des choses qui vont se passer en marge de la cérémonie.
49:14Je parlais de Zelensky, je parlais de Trump.
49:16Macron va les rencontrer.
49:18On ne sait pas si ça sera une rencontre à trois ou pas.
49:21Mais il y a diplomatiquement des choses intéressantes
49:24qui peuvent ressortir de cet épisode Notre-Dame.
49:26C'est un peu particulier, je ne suis pas sûre,
49:28parce que c'est quand même très particulier.
49:30Trump n'est pas encore président officiellement.
49:32Il ne le sera que le 20 janvier.
49:34Il a déjà donné la couleur de ce qu'il souhaite faire côté ukrainien.
49:37On a Biden qui, lui, est parti à l'offensive avant qu'arrive Trump.
49:41Je ne suis pas sûre que ça puisse se négocier comme ça.
49:43Mais c'est quand même un signe d'avoir, en effet,
49:46ces présidents qui soient sur le territoire français
49:50ou ces futurs présidents entre nous.
49:52Mais je ne suis pas sûre que ça, ça se fasse au jour.
49:56Et je ne vois pas comment ce président qui n'est pas encore en action,
50:00Trump, puisse négocier comme ça à cette occasion.
50:03Franchement, le seul moment que je voyais un peu politique
50:06dans les commentaires, c'était...
50:08Ça n'est donc plus d'actualité, Madame van der Leyen,
50:10mais sinon, c'était plus...
50:12Les Français le vivent comme c'est assez normal.
50:14Notre-Dame rayonne dans le monde entier
50:17et Paris, ce week-end, va être au cœur de la tension.
50:20Et donc, c'est normal qu'il y ait des chefs d'État qui viennent.
50:22Mais ils ne veulent pas en faire un événement politique.
50:24Serge Fogart, j'espère qu'on n'avait pas l'intention
50:26d'aller sur l'île de la Cité, parce que ça va être très compliqué
50:28de circuler autour de...
50:306 000 policiers et gendarmes qui sont mobilisés.
50:32Effectivement, tout est fermé autour pour des questions de sécurité.
50:35Mais là aussi, ça ne choque pas plus que ça, les gens,
50:38en disant que c'est assez normal.
50:40C'est plus des partages de photos avant-après
50:42qui mobilisent les gens
50:44et envie de voir des tas de questions autour
50:47de qui va chanter, qui ne va pas chanter.
50:49Je pense que les gens ont envie de voir la cathédrale.
50:51Et je pense qu'ils se précipiteront.
50:53Moi le premier, d'ailleurs.
50:55Dès que le barnum présidentiel aura disparu.
50:58Mais il va falloir attendre longtemps, parce que c'est vrai
51:00que les files d'attente sont assez éloignantes.
51:02Le bien-nommé, quand on parle de Notre-Dame,
51:04Marianne consacre plusieurs pages, d'ailleurs, justement à Notre-Dame.
51:07Titre, les dossiers noirs de Notre-Dame.
51:09Les dossiers noirs, bien sûr, il y a les questions de lumière,
51:11mais aussi de dossiers noirs, puisque vous avez
51:13l'enquête judiciaire sur l'origine
51:15qui est en train de patiner.
51:17Vous avez aussi une affaire de vitraux
51:20du côté sud.
51:22Là, il est question du fait du prince de Macron.
51:24Vous avez aussi la non-venue du pape.
51:26On n'en a pas parlé ce matin.
51:28Vous avez une succession, quand même, de dossiers
51:31qui ont tendance à
51:33ternir un peu
51:35ce consensus général
51:38sur l'ouverture.
51:40Justement, le pape,
51:42il y aura un texte qui sera lu,
51:44signé de François.
51:46Il va en Corse dans une semaine.
51:49C'est assez étrange, quand même,
51:51cette décision. On en a beaucoup parlé,
51:53mais c'est quand même
51:55la personnalité la plus importante
51:57pour les catholiques, et il sera absent,
51:59je pense surtout pour dimanche,
52:01au moment de la messe.
52:03Effectivement, on sait qu'il y a
52:05une relation assez complexe
52:08entre le Vatican et la France,
52:10depuis quelque temps.
52:12Lui, argue que
52:14ce n'est pas une question
52:16de lieu,
52:18c'est une question plus spirituelle.
52:20N'oublions pas qu'il est argentin,
52:22et qu'il y a quelque chose un peu
52:24de cette culture argentine,
52:26à la fois, et c'est un jésuite aussi,
52:28de révolutionnaire,
52:30de l'affrontement
52:32social aussi.
52:34Effectivement, il ne se retrouve pas
52:36forcément sur le macronisme
52:38et la start-up nation,
52:40pour le dire un peu grossièrement.
52:42La visite de Notre-Dame,
52:44payante, non payante,
52:46il y a eu ces tentatives,
52:48on en a reparlé il y a quelques jours.
52:50Comment vous sentez les choses ?
52:52L'idée de Rachida Datis, ça fait pchit ?
52:54Je pense que ça fait pchit.
52:56Le moment, c'est d'ouvrir les portes
52:58de cette cathédrale qui a été complètement
53:00rénovée à cette occasion.
53:02Même s'il y a des petites disputes,
53:04je pense que ça va être un très bon moment.
53:06Trump va beaucoup surfer aussi sur ça,
53:08parce que lui, il a les coups de penche
53:10pour le côté Elon Musk religieux.
53:12C'est surtout pour ça, d'ailleurs,
53:14que le pape ne vient pas.
53:16Il n'a pas envie de se faire instrumentaliser
53:18par la classe politique internationale.
53:20Ce n'est pas une marionnette.
53:22Ce n'est pas du marketing qu'on fait.
53:24Ce n'est pas que lié à Emmanuel Macron
53:26ou à la France, c'est globalement en soi.
53:28Sachant qu'Elon Musk aussi
53:30a relayé énormément
53:32de vidéos et que ça fait partie
53:34des interactions les plus fortes de son compte ces derniers temps.
53:36On peut leur faire confiance sur la communication.
53:38Le succès.
53:40Ce n'est pas le mot, mais
53:42après ce qui s'est passé à Notre-Dame,
53:44il y a eu un élan en France, mais il y a aussi
53:46un élan à l'international qu'on ne pouvait pas imaginer.
53:48Rappelez-vous, il y a
53:50cinq ans, ça a suscité énormément
53:52d'émotions en France, mais partout
53:54dans le monde. En Thaïlande, par exemple,
53:56il y a eu énormément de familles qui ont
53:58participé, qui ont envoyé de l'argent,
54:00de petites sommes collectées.
54:02Ça a été un mouvement incroyable,
54:04et on s'est aperçu que Notre-Dame, dans l'esprit de beaucoup
54:06de gens, c'était un symbole fort,
54:08le symbole de la France, mais aussi d'une époque.
54:10Ça a ému le monde
54:12entier. Le fait que
54:14aujourd'hui, ce soit aussi réussi
54:16et que les images que l'on voit, puisqu'on n'y a pas encore
54:18été les uns et les autres, mais qu'on voit des images
54:20incroyables, ça suscite aussi
54:22énormément d'émotions, même si ce n'est pas
54:24la même émotion. Dans un cas, c'était de la
54:26tristesse et de l'accélération, et dans l'autre cas,
54:28c'est une forme de joie qu'on a envie de partager.
54:30Et c'est sur ces mots que se referment les informés.
54:32Merci à vous quatre d'avoir été dans le studio
54:34de France Info. Merci Véronique
54:36Reys-Soult, merci Émilie Zapalski,
54:38Franck Dedieu, la une de Marianne,
54:40je la montre, les irresponsables
54:42et les boutiquiers avec ce dossier.
54:44Vous savez de qui on parle. J'imagine, j'imagine.
54:46J'ai une petite idée.
54:48Merci Serge Faubert, journaliste et directeur
54:50de la rédaction du Média Pur Politique.
54:52Je vous souhaite une excellente soirée
54:54sur France Info, bien sûr.