• avant-hier

Category

🗞
News
Transcription
00:0013% de rendement annuel moyen pendant 10 ans, c'est la performance du marché américain et de son
00:16indice phare le S&P 500 qui représente les 500 plus grosses capitalisations boursières américaines,
00:21c'est vraiment une performance exceptionnelle. On s'y est peut-être un petit peu trop habitué
00:25et si la fête était finie et si c'était la fin d'une ère exceptionnelle, c'est pas moi qui le
00:30dis, c'est Goldman Sachs et une de leurs études qui essaient de prédire quel sera le rendement
00:36moyen de la prochaine décennie et leur prévision fait mal puisque c'est un rendement nominal annuel
00:42moyen de 3%, 3% annuel moyen pendant les dix prochaines années et encore ces 3% j'ai dit
00:48nominal c'est à dire que je n'ai pas enlevé l'inflation, si on enlève l'inflation le rendement
00:53réel après inflation serait à à peu près 1% par an pour le S&P 500 pendant les dix prochaines années.
01:00Alors c'est un rapport que Goldman Sachs a sorti je crois que c'était fin octobre je l'avais vu
01:05passer j'avais pas eu le temps de le lire donc je viens de le faire et on va décortiquer ça
01:08ensemble parce que je trouve que ça vaut vraiment le coup, 3% annuel c'est vraiment très faible ça
01:14place les dix prochaines années dans le septième décile des rendements historiques, ça signifie
01:19que 70% des rendements observés depuis 1930 étaient meilleurs voilà en gros on a de fortes
01:25chances d'avoir l'une des plus mauvaises décennies de la bourse américaine qui démarre en 2024 pour
01:30se terminer en 2034. Alors plutôt que de paniquer ou de dire que les banquiers racontent n'importe
01:34quoi on va essayer de comprendre leurs prévisions alors bien sûr il faut pas oublier que ces
01:39prévisions viennent d'un modèle statistique donc même si Goldman Sachs nous donne une médiane de
01:433% de rendement annuel ils ont une fourchette de prévision fourchette de prévision qui va de
01:48moins 1% de performance annuelle à plus 7% bah oui c'est très très large mais ce que je retiens
01:53surtout c'est que la probabilité d'avoir à nouveau 13% de performance est quasi nulle selon les
01:58calculs de Goldman Sachs évidemment puisque la fourchette va de moins 1 à plus 7% par an. Alors
02:04comment est-ce que Goldman peut faire ce type de prévision ? Déjà il faut se rappeler que le
02:07niveau de la bourse à long terme il dépend de deux facteurs la croissance des bénéfices d'abord et
02:13ensuite la valorisation de ces bénéfices par la bourse c'est le fameux PER le ratio cours sur
02:19bénéfices donc si les bénéfices gagnent 20% et que la bourse les valorise avec le même PER si
02:24on garde la même valorisation alors la bourse devrait gagner 20% si de l'autre côté les
02:29bénéfices ne changent pas mais que le PER moyen gagne 20% alors le marché devrait gagner 20% et
02:35en général le PER et les bénéfices vont soit monter soit baisser en même temps c'est ce qui
02:40rend les fluctuations boursières aussi aussi violentes et pour mieux comprendre je peux vous
02:44prendre l'exemple des dix dernières années cette fois ci c'est à dire de 2014 à 2024 l'indice
02:49américain a progressé de 233% dividendes inclus et sur ces 233% il y en a 54 qui viennent des
02:58dividendes c'est à dire un quart à peu près et pour la partie plus-value il y a les trois quarts
03:02qui viennent de la hausse des bénéfices puisque les bénéfices des sociétés américaines ont
03:06progressé de 7% par an et un quart qui vient de la hausse des valorisations puisque le PER est passé
03:12de 16 à 22 entre 2014 et 2024 donc on a eu le double effet il y a les bénéfices qui ont bien
03:18augmenté et ces bénéfices ont été mieux valorisés en bourse comme je vous le disais ça va souvent
03:23ensemble c'est 13% annualisé donc de 2014 à 2024 ça classe cette décennie parmi les meilleurs
03:30décennies puisque la moyenne depuis 1930 est de 11% mais les 3% qui sont prévus pour le futur
03:36pour la prochaine décennie par Goldman Sachs ça fait mal quand même de le dire de s'imaginer qu'on
03:40peut potentiellement avoir 3% de rendement annuel contre 13% pour la décennie précédente donc ces
03:463% eux ils font vraiment partie des mauvais de la classe selon les calculs de Goldman Sachs on va
03:51au-delà d'une des pires décennies qu'est connue la bourse américaine alors comment font-ils ce calcul
03:55déjà ils utilisent cinq variables la première et la plus importante c'est la valorisation de départ
04:02avec un ratio qui est appelé le CAP donc CAP le CAP ratio qui est le PER ajusté en fonction du
04:08cycle on appelle ça aussi le PER de Shiller donc si vous êtes déjà familier avec le PER c'est le
04:13ratio cours sur bénéfice le CAP ratio c'est la même chose mais en version longue durée un tout
04:18petit peu plus sophistiqué le PER vous savez ça compare le prix d'une action à ses bénéfices
04:23souvent sur les douze derniers mois c'est très bien mais c'est parfois trompeur pourquoi parce
04:27que les bénéfices des entreprises ils peuvent énormément varier d'une année à l'autre surtout
04:31en période de crise ou d'euphorie économique donc pour pallier à ça le CAP le CAP ratio utilise
04:37non pas les douze derniers mois de bénéfices mais les dix dernières années c'est comme s'il y avait
04:42une moyenne mobile très très longue si vous voulez donc la moyenne des bénéfices des dix dernières
04:47années ajustée de l'inflation et si on fait ce calcul là le CAP ratio du S&P 500 est aujourd'hui
04:52à 38 c'est un des niveaux les plus élevés de l'histoire ça veut dire qu'en moyenne les investisseurs
04:57payent 38 dollars pour chaque dollar de bénéfice des entreprises donc forcément on part mal on part
05:04mal puisqu'on démarre cette décennie avec l'une des valorisations les plus élevées de l'histoire
05:08la deuxième variable qui est aussi très importante c'est la concentration du marché et vous le savez
05:13actuellement il ya dix entreprises qui représentent plus de 36% de la valeur totale du S&P 500 et
05:19ces géants qu'on connaît tous les apple microsoft amazon etc ils dominent tout et cette concentration
05:24c'est pas juste un problème de diversification c'est aussi statistique et c'est pour ça que
05:28ça fait que Coleman Sachs suite à ça fait cette prévision aussi pessimiste c'est que historiquement
05:34plus le marché est concentré plus les rendements à long terme ont tendance à être faibles pourquoi
05:39parce que même les entreprises les plus puissantes et ça ça fait plus de 100 ans que c'est le cas
05:44même les entreprises les plus puissantes ne peuvent pas maintenir une croissance exceptionnelle
05:49indéfiniment ça a été le cas voilà on a eu des nokia des yao etc ça a été des géants à un moment
05:54mais aujourd'hui c'est plus que des souvenirs soit ils ont disparu soit il reste encore comme des
05:58general electric etc mais ils sont beaucoup plus petits qu'avant troisième variable utilisé par
06:03Goldman Sachs la fréquence des contractions économiques la fréquence des récessions si
06:07vous voulez alors je ne sais pas comment ils font ça mais ils arrivent à estimer un nombre de
06:12trimestres qui pourrait être en récession pendant les dix prochaines années ils estiment qu'il y
06:17aura quatre trimestres de récession pour les dix prochaines années c'est plutôt faible par rapport
06:21à d'habitude je sais pas comment ils calculent ça mais voilà c'est un des autres paramètres
06:24avant dernier paramètre les taux d'intérêt ils regardent le rendement des obligations du
06:28trésor américain à 10 ans pourquoi parce que ces obligations sont souvent considérées comme
06:32une alternative aux actions une alternative sans risque donc si les rendements des obligations
06:36augmentent et les taux d'intérêt sont quand même plus élevés aujourd'hui que pendant la dernière
06:40décennie les obligations deviennent plus attractives par rapport aux actions et je sais qu'il y en a
06:45une partie d'entre vous qui se pose la question justement de basculer parfois sur les obligations
06:48c'est des questions que j'ai régulièrement donc résultat plus les taux sont élevés plus ça met
06:53une pression sur les cours boursiers donc de démarrer cette décennie avec des taux plutôt
06:57élevés c'est plutôt baissier voilà selon Goldman Sachs et enfin la dernière variable pour moi peut-être
07:02l'une des plus importantes c'est la rentabilité c'est le rendement des capitaux propres c'est en
07:07anglais ce qu'on appelle le return on equity le ROE il s'avère que c'est un des des ratios
07:12que j'utilise le plus pour pour investir ça mesure la capacité des entreprises à générer des
07:17bénéfices à partir des capitaux investis par les par les actionnaires et plus le ROE est élevé plus
07:22une entreprise est rentable et aujourd'hui au moment où on démarre donc cette fameuse décennie le
07:27retour sur capitaux propres des entreprises américaines il est très bon c'est d'ailleurs
07:30la seule des cinq variables qui est vraiment optimiste pour l'avenir les quatre autres qu'on
07:33a vu précédemment donc la valorisation taux d'intérêt et les risques de récession et la
07:39concentration tout ça ça fait baisser justement ces fameux rendements de 13% à 3% le ROE lui est
07:45plutôt positif c'est le seul des cinq alors je dis que le ROE est très bon mais attention c'est
07:49même plus que ça on est vraiment sur des niveaux historiquement élevés de ROE quasiment jamais
07:54atteint donc il y a une seule des cinq variables qui est positive mais il faut savoir qu'elle est
07:57très très positive alors qu'est ce qu'on fait de ce type d'études alors comme je disais tout à
08:02l'heure ça sert à rien de paniquer ou à l'inverse ça sert à rien de se boucher les oreilles l'avantage
08:07de ce type d'études c'est qu'elle nous force à sortir de notre zone de confort en fait elle nous
08:11rappelle que les rendements exceptionnels de ces dernières années ils sont pas garantis déjà il
08:14nous rappelle que c'était des rendements exceptionnels il nous rappelle qu'ils sont pas garantis et qu'il
08:18faut potentiellement ajuster nos attentes et ça nous aide aussi je trouve à raisonner en probabilité
08:23pour vous donner une idée selon le modèle de Goldman Sachs le S&P 500 à 72% de chance de faire
08:30moins bien que les obligations sur cette prochaine décennie l'indice américain à 33% de chance de
08:36faire moins bien que l'inflation je sais c'est choquant pour moi c'est choquant pour vous aussi
08:40mais c'est intéressant d'avoir ces probabilités en tête et 4% de chance de perte de l'argent ça
08:45c'est une statistique qui ressort un peu plus souvent on sait que les probabilités de perte
08:48de l'argent en bourse et notamment avec la bourse américaine sur 10 ans sont extrêmement faibles et
08:52sont effectivement aux alentours de 4% alors attention c'est pas moi qui donne ces statistiques
08:56c'est Goldman Sachs et d'ailleurs dans leur étude je trouve qu'il y a un truc très sympa très
08:59intéressant qu'ils ont fait c'est qu'ils ont regardé les prévisions de 21 autres sociétés de gestion
09:04ils ont pris 21 asset managers je sais pas d'où viennent probablement américains et ils ont
09:09regardé où était leur prévision de 3% par rapport aux autres et il se trouve que Goldman Sachs est
09:13de très loin le plus pessimiste tous les autres une estimation des rendements des dix prochaines
09:18années plus élevés ça va de 4,5% à 7,5% avec une moyenne autour de 6% mais attention 6% c'est
09:24très bien par rapport aux 3% de Goldman Sachs mais il faut se rappeler que ces 6% avant de
09:30prendre en compte l'inflation et surtout c'est plus de moitié moins que les 13% du passé donc si
09:35on prend l'ensemble des asset managers bien sûr Goldman Sachs mais même tous les autres tout le
09:38monde a bien conscience qu'on a vécu des rendements exceptionnels et qu'il faut peut-être pas trop
09:42s'y habituer mais comme d'habitude il faut prendre ces chiffres avec des pincettes parce que les
09:46marchés financiers ont une habitude bien à eux et cette habitude c'est de nous surprendre moi ça
09:50fait un certain moment que j'investis en bourse et je me laisse surprendre chaque année par les
09:54performances boursières à la hausse comme à la baisse vous savez essayer de prédire les points
09:58haut les points bas c'est une stratégie qui est presque toujours vouée à l'échec donc moi je vais
10:02continuer à faire ce que je fais depuis toujours c'est à dire je reste investi je garde une vision
10:06long terme mais je garde quand même en tête ce type de statistique pourquoi tout simplement pour
10:11ne pas être déçu pour ne pas voilà m'imaginer que maintenant on est dans un nouveau monde et
10:16qu'on va avoir pendant encore très longtemps des rendements au delà de 10% sur le marché américain
10:20ou sur les indices monde moi j'ai démarré l'investissement en 98 donc je me souviens très
10:26bien puisque j'ai vu le marché américain perdre 50% de 2000 à 2002 et pire que ça je ne l'ai vu
10:31retrouver son niveau de 2000 qu'en 2007 ça a à peine duré quelques mois après on a à peine
10:38dépassé le niveau de 2000 pour à nouveau reperdre plus de 50% donc voilà ce sont des choses qui
10:44qui arrivent on peut avoir des marchés qui stagnent ou qui baissent pendant une dizaine d'années et
10:49justement restons positifs c'est pas du tout ce que nous dit Goldman Sachs ils ne nous disent pas
10:53du tout qu'on aura une décennie perdante ils disent qu'on aura des rendements plus faibles et
10:56comme je le disais c'est ce que disent tous les asset managers tous les prévisionnistes à prendre
11:01avec des pincettes donc mais voilà je pense que c'est bien de s'habituer ou plutôt de se déshabituer
11:06au rendement qu'on a eu jusqu'ici notamment sur le marché américain le fait de partir avec une
11:12valorisation élevée le fait de partir avec un marché concentré et rien que ça ça veut dire
11:17qu'on a des probabilités de faire aussi bien que les années précédentes qui sont quand même faibles
11:21donc voilà il va falloir peut-être s'habituer à des rendements un petit peu moins élevés sur les
11:25sur les actions mais ce qui m'intéresse beaucoup c'est votre point de vue quand vous entendez ce
11:28genre d'études qu'est ce que vous faites vous vous bouchez les oreilles vous paniquez ou bien
11:31est-ce que vous avez une autre manière de faire est-ce que pour vous il y a des autres classes
11:35d'actifs qui peuvent être plus intéressantes que la que la bourse moi j'ai malgré tout des
11:39doutes sur les chiffres de Goldman Sachs sur le fait qu'il y ait 72% de chances que les obligations
11:43battent les actions on est quand même avant la crise covid on était quand même sur des marchés
11:49qui étaient plutôt des inflationnistes on voit qu'on retombe sur des niveaux d'inflation qui sont
11:54plus qui sont plus corrects je ne sais pas j'ai des gros doutes en fait cette étude m'a fait pas
11:59mal pas mal réfléchir ça ne m'a pas du tout ça n'a pas changé mon point de vue sur les sur les
12:04actions par rapport aux obligations vous savez je suis pas un grand fan des obligations mais voilà
12:07est-ce que vous ça vous fait changer quelque chose dans votre manière d'investir mettez-moi ça en
12:11commentaire n'oubliez pas bien sûr si vous n'êtes pas abonné de vous abonner à la chaîne de cliquer
12:15sur la petite cloche pour avoir les notifications de pour chaque vidéo sorti moi je vous remercie
12:19toujours comme à chaque fois mais c'est hyper important pour votre fidélité c'est vraiment
12:22super sympa tous vos commentaires tous vos messages qui sont d'une manière générale
12:26extrêmement positif c'est toujours super sympa donc merci à tous et à bientôt ciao

Recommandations