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Avec Me Vanessa Edberg, avocate de réfugiés syriens, spécialiste du droit des étrangers

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-12-10##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Nous avons la chance de recevoir Me Vanessa Edberg, qui est avocate de réfugiés syriens et spécialiste du droit des étrangers. Vanessa Edberg, bonjour.
00:13— Bonjour. — Merci d'être avec nous. Vanessa Edberg, les réfugiés syriens... Vous défendez les réfugiés syriens.
00:20Beaucoup ont déposé des demandes d'asile. Et la France réfléchit. La France réfléchit à la suspension des demandes d'asile des réfugiés syriens
00:29après la chute évidemment du régime Assad. D'autres pays d'Europe ont déjà décidé de suspendre. L'Allemagne, qui gèle les procédures d'asile.
00:37L'Autriche, qui, elle, prépare même un programme d'expulsion des réfugiés syriens. La Suède réexamine les permis de séjour.
00:45La Grèce, le Danemark, la Norvège, enfin etc. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de pays d'Europe sont en train d'y réfléchir.
00:52— Maître Edberg, que la France réfléchit. Il y a beaucoup de demandes d'asile syriens en France ? On a des chiffres ?
01:02— Oui, tout à fait. Il y a 450 demandes d'asile qui sont en instruction. — En instruction, oui.
01:08— Donc il y a effectivement plus de Syriens sur le territoire français, mais de demandes d'asile en instruction, le nombre est à 450 au jour d'aujourd'hui.
01:17— Alors cette décision est évidemment pour ma part une violation totale des textes internationaux et communautaires.
01:25La suspension du droit d'asile entraînerait notamment pour ces demandeurs d'asile qui bénéficient du statut de demandeurs d'asile
01:33avec un dispositif d'accueil mis en place tel que l'hébergement, l'allocation pour les demandeurs d'asile.
01:39Ils bénéficient également de l'AME, l'aide médicale d'État. Les enfants de ces demandeurs d'asile peuvent être scolarisés.
01:46Et ils bénéficient évidemment de garanties administratives. — Combien touche-t-il d'indemnité ?
01:51— C'est vraiment... C'est précaire. C'est moins de 300 €. — Moins de 300 €. Non, je vous dis ça parce qu'il y a tant de chiffres qui circulent.
01:57— Bien sûr, c'est moins de 300 €. C'est vraiment pour les besoins les plus élémentaires. — C'est moins de 300 €. Mais comment vivent-ils avec moins de 300 € ?
02:03— Alors ils sont hébergés. Il y a aussi un dispositif d'accueil qui est mis en place. Et à titre alimentaire et de soins de première nécessité, c'est un peu moins de 300 €.
02:12— Bien. C'est 300 €. Bien. Mais qui sont ces réfugiés ? 450 réfugiés syriens, demandeurs d'asile. Je parle des demandeurs d'asile. Qui sont-ils ?
02:22Ce sont des Syriens qui ont fui le régime Assad ou... ?
02:26— Alors c'est très difficile de faire des généralités quand il s'agit de droits des étrangers. Chacun a son histoire. Pour ma part, les Syriens que je suis,
02:36les dossiers pour lesquels nous avons déposé des demandes d'asile, il y a beaucoup d'Alawites. Et je suis...
02:42— Des Alawites comme Assad. — Alors exactement. Malheureusement, ils ont vraiment été négligés. On ne parle pas du tout d'eux. C'est vraiment... Ça leur cause d'ailleurs un préjudice.
02:52— Mais ils ont fui la Syrie. Pourquoi ? — Ils ont fui la Syrie car il y avait des politiques de conscription. C'est-à-dire qu'en fait, Bachar el-Assad venait dans les familles,
03:00enfin par l'intermédiaire, pour les amener au combat. Ils avaient l'obligation de... — De les enrôler, quoi. — Exactement. Et évidemment...
03:09— L'armée venait enrôler les jeunes dans les familles. C'est pour ça qu'ils ont fui. — Tout à fait. Cette communauté alawite qui est très éduquée,
03:16qui souvent ont fait des études supérieures, qui maîtrisent parfaitement l'anglais, le français et l'arabe, ils ont vraiment été en première ligne victimes de ces confrontations.
03:31Et surtout, on les associe comme des complices du régime de Bachar el-Assad, alors que même eux fuyaient ce régime et fuyaient justement ces tentatives de Bachar el-Assad de les mettre au combat.
03:43— De les mettre au combat. De les envoyer à la mort, quoi. Enfin... — Exactement. Et d'ailleurs, il y a des chiffres précis. Il y a un tiers sur 250 000 jeunes alawites envoyés au combat.
03:54Eh bien il y a un tiers qui ne sont jamais revenus. — Qui ne sont jamais revenus. Maître Vanessa Edberg, donc ces jeunes, qui sont souvent très diplômés, aspirent à rester en France.
04:04— Étonnamment éduqués. Étonnamment éduqués. — Étonnamment éduqués. Est-ce qu'ils aspirent à rester en France ou est-ce qu'ils ont envie de retourner dans le pays avec, depuis qu'Assad est tombé ?
04:13— Je parlais justement avec un client hier qui... Lui avait été condamné à perpétuité en prison et à des travaux d'intérêt général, car il avait sur ses réseaux sociaux posté des oppositions au régime de Bachar el-Assad.
04:30Donc aujourd'hui, je parle avec lui. Je lui demandais qu'est-ce qu'il entendait faire, maintenant. — Oui. Que vas-tu faire ? — Exactement.
04:36Et en fait, ce qu'il est en train de nous expliquer, c'est que... Ce que nous savons déjà, c'est que les groupes rebelles qui se sont emparés de ces villes, exactement, ne sont d'autres que les filières d'al-Qaïda.
04:52Donc il est évidemment très inquiet de savoir de l'avenir des Alaouites, qui, je rappelle, sont des musulmans beaucoup plus modérés, mais aussi des chrétiens d'Orient.
05:02Il y a déjà eu des annonces sur des pièges des maisons des chrétiens d'Orient en Syrie. Donc il est, oui, très inquiet de la situation.
05:11— Certains chrétiens d'Orient qui soutenaient d'ailleurs le régime Assad, hein, que les choses soient claires. Disons-le.
05:17— Mais juridiquement parlant, il y a évidemment là un fait nouveau. Et la suspension qui, pour moi, interviendrait encore une fois en toute violation de la Convention de Genève,
05:28mais aussi du droit communautaire, de la Convention européenne des droits de l'homme, y protège... Il faut avoir conscience que le demandeur d'asile, encore une fois,
05:35bénéficie d'un statut avec un régime applicable aux demandeurs d'asile. On ne peut pas bafouer la Convention de Genève, on ne peut pas bafouer la directive européenne,
05:45la directive accueil, la directive procédure de 2013, qui vient prévoir précisément les modalités d'accueil et d'examen des procédures de ces demandeurs d'asile.
05:55— Alors il faut savoir qu'il y a beaucoup de réfugiés syriens dans le monde, beaucoup. 3 millions en Turquie. Il y en a ailleurs. Il y en a au Liban.
06:03Il y en a... Ces réfugiés syriens, que vont-ils faire ? Que vont-ils faire ? Combien de Syriens en France, au-delà des demandeurs d'asile ?
06:10Est-ce qu'on a une idée, ou pas ? — Alors, j'ai un chiffre en tête, mais je ne suis pas sûre de ma source. Mais j'ai lu 450 000. Mais encore une fois, je ne suis pas sûre de ma...
06:19— 450 000 Syriens en France. Oui, c'est énorme. C'est énorme. Avec des familles, bien souvent. Bien souvent, des familles qui ont fui le régime Assad, qui ont fui les combats dans le nord de la Syrie.
06:34— Merci, maître Edberg, d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de ce radio. — 13 millions, hein, maître. Je parle sous votre contrôle. Dans le monde, 13 millions de réfugiés syriens.
06:41— Oui, 13 millions de réfugiés syriens. Ben oui, c'est un pays qui s'est vidé de ses forces. — Qui est très éduqué, incroyablement éduqué, bien sûr.
06:48— Et oui, qui s'est vidé de ses forces. Il est 7 h 47. Merci, maître Edberg.

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