Avec Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement kabyle en exil (Anavad).
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00:00Callos, créateur de vêtements, bijoux et accessoires français.
00:04Soutenez l'artisanat patriote et offrez un cadeau qui a du sens sur callos-france.com.
00:10Callos présente...
00:13Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.
00:17André Bercoff.
00:18C'est une chanson et le chanteur est avec nous.
00:21Je peux te dire qu'aujourd'hui, il est moins connu comme chanteur que comme leader politique.
00:27Et j'ai le plaisir de recevoir, ce n'est pas la première fois, Ferah Meheni,
00:31qui est président du mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie et du gouvernement Kabyle en exil.
00:37Je rappelle qu'il a écrit « La réflexion dans le feu de l'action. Histoire de la renaissance du peuple Kabyle »
00:43chez Faux Véditions en 2021.
00:45Et vous parez, la France va-t-elle perdre, effectivement, l'Afrique, c'est ça ?
00:51Excusez-moi, mais bonjour à tous d'abord. Merci de me recevoir dans votre émission.
00:56En fait, « La France va-t-elle perdre l'Afrique ? » est un livre que j'ai écrit et publié aux éditions Passy, ici en France, en 2013.
01:06Je prépare la suite pour donner de l'espoir à la France de trouver une nouvelle place en Afrique,
01:16mais avec d'autres réflexes, d'autres objectifs, d'autres méthodes que celles et que les qu'elle a utilisées jusqu'à présent.
01:25Mais alors justement, Ferrad, Mélanie, commençons par parler de ça.
01:28Mais vous avez commencé comme chanteur, c'est ça ?
01:31Ou c'était un hobby ?
01:35Très jeune, j'ai embrassé la chanson parce que j'ai une âme qui vibre un peu à la poésie et à la mélodie.
01:45Et il y avait des modèles pour moi comme un certain Schilfredam et quatre autres chanteurs cabiles qui m'avaient inspiré.
01:56Et voilà, je suis devenu chanteur en même temps que j'étais étudiant à Sciences Politiques à Alger.
02:04À Alger ?
02:07Et donc le chanteur était fortifié par des études du jeune homme et l'homme politique se fortifie à travers la chanson.
02:21Ça me paraît de bon fortifiant, ça, de part et d'autre.
02:25Peut-être que la chanson restera plus, on se demande, en général, c'est l'art, la politique c'est beaucoup plus difficile,
02:31mais très intéressant aussi, l'art du relatif.
02:34Mais alors justement, je voudrais revenir à ce livre que vous aviez écrit il y a dix ans et dont vous êtes en train d'écrire la suite.
02:41Mais est-ce que ce n'est pas, alors je vous pose la question tout de suite, est-ce que ce n'est pas trop tard ?
02:45Parce que depuis quelques années, et vous avez vu ce qui s'est passé au Burkina Faso, au Mali et ailleurs,
02:51enfin on ne va pas détailler tout cela, il nous faudrait des heures,
02:54mais on a l'impression qu'aujourd'hui que face à la Chine, à la Russie, au Brésil et à d'autres pays,
03:00sans parler des Etats-Unis, on a l'impression que la France a perdu l'Afrique, effectivement.
03:05C'était bien ma lecture des événements et des signes avant-coureurs qui étaient devant nous en 2013.
03:14Et j'avais également fait un autre livre qui revisitait un peu la colonisation
03:21et celui-ci n'est que la suite, celui de la France va-t-elle perdre l'Afrique, n'est que la suite du siècle identitaire.
03:28Je crois que nous en avons parlé, vous m'avez reçu chez vous.
03:32Le problème de la décolonisation a été malfagoté.
03:38Personnellement, je suis quelqu'un qui voit la colonisation comme étant la pierre angulaire de la mondialisation.
03:47Je ne me limite pas à ce que tout le monde exhibe en général,
03:55c'est-à-dire les atrocités, la soumission des peuples, la violence.
04:02J'essaie de lire le sens de l'histoire.
04:07Qu'est-ce que la colonisation ?
04:09La colonisation a été impulsée par le développement de la machine à vapeur,
04:16de l'industrie du textile et d'autres qui appelaient l'extension des marchés,
04:24l'expansion des pays pour avoir des marchés.
04:28Et on a la colonisation avec ses atrocités.
04:32Et dans le monde entier, l'Espagne, le Portugal, etc.
04:36En fait, en colonisant, on mondialisait aussi bien le type de vie commune,
04:45aujourd'hui, le monde entier, à un smartphone, à un ordinateur.
04:50On s'habille pratiquement tous de la même façon.
04:53On rêve de la même façon globalement.
04:56Donc c'était ça la mondialisation.
04:58Par contre, la décolonisation a été ratée.
05:01Les pays coloniaux, les métropoles coloniales,
05:07se sont rendus compte qu'ils ne pouvaient pas gérer à partir de leur siège
05:13l'ensemble de ces espaces, de ces vastes espaces.
05:16Et donc, il fallait décoloniser.
05:19Malheureusement, la décolonisation a été faite de manière bâclée
05:25en fonction des intérêts de la culture du moment.
05:28Et c'est bien qu'on a fait des pays « cocktail molotov », si vous voulez.
05:35– Vous voulez dire que les pays nouvellement indépendants
05:37arrivaient à l'indépendance, étaient comme autant de bombes à retardement ?
05:41– Autant de bombes à retardement en général.
05:44Il y en a qui peuvent encore y arriver.
05:47Mais disons que le monde est mal fait.
05:50Et vous voyez que depuis ce qu'on appelle les indépendances,
05:54l'ensemble des violences et des déstabilisations qu'il y a à travers le monde
05:59se passent dans ces pays-là.
06:01Et la lutte entre le bloc de l'Est et le bloc de l'Ouest à partir de Yalta
06:07se passait par pays interposés dans ces zones qu'on appelait à l'époque « tiers monde ».
06:15– Ce qu'on appelle la guerre par procuration.
06:18– Aujourd'hui, il y a des centaines de peuples qui sont prisonniers
06:24de carcans d'États, de frontières, qui ne sont pas leaders.
06:29Plusieurs peuples sont traversés par des frontières,
06:33alors que c'est le même peuple qui est divisé en 4, 5, 6 pays généralement.
06:40Et puis d'autres, comme la Kabylie par exemple,
06:43se retrouvent avec d'autres peuples et avec lesquels…
06:47– Pas frontières mais…
06:49– Voilà, nous sommes dans un pays concentrationnel de peuples.
06:54Et où chacun cherche à dominer les autres.
07:01C'est-à-dire que le pouvoir, la démocratie est anéantie dans ces pays-là
07:05dès lors que les élections ne se passent pas sur la base du programme politique
07:10mais sur la base d'appartenance ethnique en général.
07:14– Tribale, ethnique et autres.
07:16Et ces pays-là, justement, parce qu'ils ne peuvent pas trouver de consensus,
07:24ne peuvent vivre que sous domination militaire ou policière,
07:28c'est-à-dire en tant que dictature.
07:30Du coup, on a anéanti la démocratie dans ces pays
07:35nouvellement décolonisés depuis les années 60.
07:38– Alors justement, vous parlez effectivement de la Sud, par exemple de l'Algérie,
07:42mais il y a beaucoup d'autres pays qui ont connu ce sort.
07:45Mais qu'est-ce que vous dites aux gens, par exemple,
07:47quand j'ai dit à certaines personnes que je vous recevais, et qui vous aiment bien,
07:53il y a eu Ferhat Meheni, très bien, Mouhamad Kabil,
07:56mais est-ce que ce n'est pas une cause perdue ?
07:58Est-ce que c'est encore possible ?
08:01Parce qu'aujourd'hui, étant donné la situation du monde
08:04où, effectivement, on retrouve ce que vous avez dit,
08:07c'est-à-dire qu'on voit très bien les grandes puissances qui se font la guerre
08:11par Syrie, sur le dos de la Syrie, ou du Liban, ou de ceci ou de cela,
08:15on voit très bien ce qui se passe actuellement en Syrie, par exemple,
08:19est-ce qu'au fond, c'est encore jouable de retrouver des identités ?
08:24On peut vraiment se poser la question.
08:26Je voudrais avoir votre avis.
08:28– Le monde n'aura d'avenir de paix et de stabilité
08:32que le jour où tous les peuples auront leur État et leur foyer national.
08:39Tant qu'il y a des peuples brimés, opprimés, réprimés,
08:44il y aura de la résistance, il y aura de la déstabilisation,
08:48de l'instabilité dans ces pays-là.
08:50Je plaide pour qu'on évolue de manière sans violence
08:55vers des systèmes qui puissent permettre à chaque peuple
09:00de se sentir chez lui et de s'occuper de son développement.
09:04Et tant que les peuples n'ont pas leur foyer national,
09:07ils sont happés par des idéologies comme l'extrémisme religieux,
09:11comme des violences qui sont condamnables par ailleurs.
09:17– Alors justement, on va parler de cela après une petite pause
09:22parce que ce qui est très important, vous posez le problème des identités,
09:26évidemment, il y a le monde global, ce qu'on appelle le village global,
09:29et il y a les identités, et c'est deux concepts qui s'opposent
09:34alors qu'ils devraient effectivement vivre en synergie,
09:37sinon ça ne marchera jamais.
09:39On se retrouve juste, Ferhat Meyni, après une petite pause,
09:42et nous allons parler de cas concrets, justement,
09:44comme votre pays, comme la Kabylie.
09:46– André Berkhoff, aujourd'hui, reçoit Ferhat Meyni
09:49pour parler de l'identité kabyle.
09:51Si vous avez une question ou si vous voulez réagir,
09:53n'hésitez pas à appeler au 0 826 300 300.
09:56– Sud Radio.
09:57– Sud Radio.
09:58– Parlons vrai.
09:59– Parlons vrai.
10:00– Sud Radio.
10:01– Créateur de vêtements, bijoux et accessoires français.
10:04Soutenez l'artisanat patriote et offrez un cadeau qui a du sens
10:08sur callos-france.com.
10:10Callos présente…
10:12– Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états, midi 14h.
10:17André Berkhoff.
10:18– Et nous sommes toujours avec Ferhat Meyni,
10:20président du mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie,
10:23et auteur de nombreux livres dont justement,
10:27il fait le suivant,
10:29« La France va-t-elle perdre l'Afrique ? »
10:31écrit en 2013, donc il y a plus de 10 ans.
10:34Effectivement on peut se poser la question,
10:36mais Ferhat Meyni, on vient de parler,
10:39avant la pause justement,
10:41de cette nécessité, vous dites,
10:44que chaque peuple, selon la civilisation,
10:48selon sa culture, selon ses origines,
10:51doit vivre sur sa terre,
10:54ça ne veut pas dire en conflit avec les autres,
10:56mais sur sa terre.
10:57Or, il y a aujourd'hui,
10:59deux peuples qui ça fait longtemps,
11:02les Kurdes par exemple,
11:04on ne parlait que des Kurdes,
11:06ils sont divisés en 4 à 5 pays,
11:08ça fait des années que certains réclament leur indépendance,
11:12et malheureusement,
11:14en tout cas malheureusement pour eux,
11:16et pour certains, ce n'est pas pour demain.
11:18Et les Kabyles justement,
11:20parlons-en de l'Algérie, de la Kabylie,
11:23est-ce qu'il aurait pu avoir une autre,
11:25en tout cas, est-ce qu'il peut avoir une autre alternative ?
11:28On a parlé aussi des Tuaregs, vous en parlerez.
11:30Je veux dire, comment faire ?
11:32Est-ce que ça dépend de l'ordre du monde,
11:36ou du désordre du monde ?
11:37Comment on peut faire que ces peuples
11:39accèdent, en tout cas à ce qu'ils veulent,
11:42à leur identité ?
11:44Il y a, chez les décideurs des grandes puissances,
11:50une vision qui fige le monde pour sa stabilité.
11:55Or, le monde est toujours en mouvement,
11:58et le regard de l'Occident est un portefeuille
12:02par rapport à la marche de l'histoire.
12:05Il n'y a de nations à construire,
12:09de grands ensembles à construire,
12:12que sur la base du respect de chaque nation.
12:16Un peuple à racer aîné,
12:19un peuple qui n'a plus de menaces
12:22sur son identité, son existence,
12:25va généreusement s'associer avec d'autres.
12:29Mais tant qu'il est contraint
12:32de subir la domination de qui que ce soit,
12:36il s'accoutera sur son identité
12:39et restera dans la résistance,
12:42et ce qu'on appelle la résilience également.
12:45Donc, pour dénouer un peu ce monde
12:48au plein de tensions,
12:50il est nécessaire que les peuples retrouvent leur...
12:54que chacun des peuples du monde
12:57retrouve un foyer pour lui-même,
13:00avant d'aller se fédérer avec d'autres,
13:03notamment pour construire des ensembles viables.
13:07Alors, Ferhat Meynik,
13:09que répondez-vous à ceux qui disent
13:11« Oui, très bien, on parlait par exemple
13:13de l'Algérie, vous dites oui,
13:15les gens m'ont dit ça hier,
13:17on respecte beaucoup Ferhat Meynik,
13:19bien en tant qu'être humain,
13:21en tant que ce qu'ils disent,
13:23mais il dit « Mais la Camélie,
13:25m'a-t-on dit encore une fois,
13:27fait partie de l'Algérie,
13:29parce qu'à ce moment-là,
13:31qu'est-ce que voudriez-vous français
13:33si les Bretons, ou les Corses,
13:35ou les Alsaciens
13:37veulent reprendre leur indépendance
13:39et disent « Attendez, nous avons une culture,
13:41nous avons une civilisation,
13:43nous avons une culture,
13:45pourquoi on resterait avec la France ? »
13:47– Comparaison n'est pas raison.
13:49Le fait d'assimiler des cabiles
13:51aux Bretons, aux Corses,
13:53aux Alsaciens, me paraît réducteur.
13:55D'abord, en termes de nombre,
13:57les cabiles font quand même
13:59le quart
14:01de l'ensemble de l'Algérie.
14:03– En population, vous voulez dire ?
14:05– En termes de population.
14:07Deuxièmement, la Camélie
14:09était un État indépendant,
14:11alors que l'Algérie
14:13n'existait pas.
14:15Donc, revenir...
14:17– Oui, la Camélie existait,
14:19mais il faut le dire, parce que ça,
14:21presque personne ne le sait.
14:23Vous dites que c'était un État indépendant, la Camélie.
14:25– La Camélie est attestée en tant qu'État,
14:27en tant que structure sociopolitique,
14:29organisée
14:31depuis le témoignage
14:33d'Amien Marcelin,
14:35qui est un historien romain,
14:37au troisième siècle.
14:39– Ah oui, carrément.
14:41– Donc, depuis
14:43deux millénaires, la Camélie
14:45était déjà constituée
14:47en tant que nation.
14:49Et d'ailleurs, la France,
14:51quand elle a conquis tous les territoires
14:53qu'elle allait appeler,
14:55à partir de 1839,
14:57l'Algérie,
14:59la Camélie n'en faisait pas partie.
15:01Il y avait coexistence entre l'Algérie
15:03et la Camélie.
15:05Et c'est M. Macron qui,
15:07pour sa promotion, avait convaincu
15:09Napoléon III
15:11d'annexer la Camélie,
15:13alors que l'esprit le plus brillant
15:15de l'Assemblée nationale française
15:17de l'époque,
15:19Alexis de Tocqueville,
15:21militait pour l'indépendance de la Camélie
15:23à l'époque.
15:25Et depuis, de toute façon,
15:27quand la France a annexé la Camélie,
15:29c'était pour le malheur de sa colonisation.
15:31Parce qu'à partir du moment
15:33où la Camélie était annexée,
15:35elle a toujours œuvré
15:37à décoloniser.
15:39Et c'est grâce à la Camélie
15:41qu'il y a eu la guerre d'Algérie
15:43et qu'il y a eu décolonisation.
15:45Pour le malheur des Camélies
15:47eux-mêmes et de la Camélie,
15:49autant l'annexion de la Camélie
15:51a fait le malheur de la colonisation française,
15:53autant la guerre d'Algérie
15:55a fait le malheur des Camélies,
15:57puisqu'ils sont partis,
15:59ils voulaient sortir d'un colonialisme français,
16:01ils sont tombés dans un
16:03colonialisme militaire algérien.
16:05– Oui, c'est ça, vous dites que les Camélies
16:07étaient à l'avant-garde de la lutte
16:09contre la colonisation française.
16:11– Je pense que si la Camélie
16:13n'avait pas été annexée,
16:15il n'aurait jamais eu de guerre d'Algérie,
16:17ni de décolonisation de l'Algérie.
16:19– Ecoutez, c'est intéressant
16:21ce que vous dites,
16:23en tout cas vous apportez effectivement
16:25cette analyse.
16:27Mais alors aujourd'hui,
16:29nous sommes en train
16:31de réinventer
16:33le mouvement
16:35de libération nationale.
16:37Celui qu'on a connu
16:39à travers le monde
16:41dans les années
16:4340, 50, 60
16:45a été
16:47un mouvement violent.
16:49Nous avons pris
16:51nos précautions
16:53et notre décision
16:55d'être pacifiques.
16:57Donc référer
16:59au droit international,
17:01au droit des peuples, à l'autodétermination
17:03et
17:05au régime démocratique,
17:07à la promotion des valeurs
17:09de démocratie et
17:11de liberté,
17:13de respect des droits de l'homme.
17:15Voilà sur quoi nous nous basons pour avancer.
17:17Et dans tous les cas,
17:19la Camélie
17:23a tout fait pour être algérienne.
17:25Après l'indépendance,
17:27même si
17:29dès l'indépendance,
17:31il avait pris des armes.
17:33Mais qu'est-ce qui n'a pas marché ?
17:35C'est le non-respect
17:37de la Camélie en tant que nation,
17:39en tant que peuple.
17:41C'est le manque de respect
17:43des droits de la Camélie,
17:45du peuple cabile,
17:47qui a fait que
17:49les cabiles se sont toujours
17:51révoltées.
17:53Il n'y aura jamais de stabilité
17:55en Algérie tant que les cabiles
17:57ne seront pas indépendants.
17:59Donc nous essayons
18:01de faire entendre raison
18:03à tout le monde, de leur faire
18:05prendre conscience que
18:07il est dans l'intérêt de l'Algérie,
18:09des Algériens en général,
18:11des peuples d'Algérie,
18:13que la Camélie devienne indépendante,
18:15qui,
18:17par ailleurs, va impulser une nouvelle
18:19dynamique pour la liberté
18:21et les droits de l'homme en leur faveur.
18:23– Alors Ferragh Mehni, je ne dirais pas
18:25que c'est un vœu pieux, c'est bien,
18:27mais vous le savez très bien, et mieux que moi,
18:29que l'histoire se fait malheureusement
18:31à coup de rapports de force,
18:33et que c'est le rapport de force
18:35et d'intérêt qui jouent. Est-ce que vous croyez
18:37que justement vous parlez de la voie pacifique ?
18:39Alors je sais qu'il y a eu Gandhi,
18:41et je sais qu'il y a eu l'URSS qui s'est effondrée
18:43sans un coup de fusil. Mais aujourd'hui,
18:45avec les BRICS,
18:47avec tout
18:49le bouleversement du monde,
18:51vous croyez que ça peut se faire
18:53sans, hélas,
18:55affrontements, et quelquefois
18:57affrontements violents ?
18:59– Il y a des nécessités
19:03que l'histoire
19:05impose,
19:07des règles
19:09que les conditions historiques
19:11imposent pour l'accession
19:13d'un peuple à son indépendance.
19:15Nous essayons de réunir
19:17le maximum qui plaide
19:19et qui assure et qui garantisse
19:21un accès sans violence.
19:23Bien sûr, nous n'avons
19:25pas des gentlemen en face de nous.
19:27Ce sont des militaires
19:29qui ne comprennent que le rapport
19:31de force. Vous savez,
19:33depuis 2021,
19:35l'Algérie a
19:37déclaré, décrété que
19:39le Hamas
19:41et le Hezbollah au Moyen-Orient
19:43sont
19:45des mouvements de résistance,
19:47tandis que le Mac,
19:49qui n'a jamais commis d'actes
19:51terroristes,
19:53est une organisation terroriste.
19:55Et, pour cela,
19:57ils ont mis
19:59tous les moyens pour que nous devenions
20:01terroristes. Ils ont brûlé
20:03la Kabylie, ils ont essayé
20:05de provoquer,
20:07il y a 13 000 Kabyles
20:09qui ont été arrêtés depuis 3 ans,
20:11juste pour que nous prenions
20:13les armes. Ils croyaient
20:15réussir, avec
20:17les Kabyles, ce qu'ils avaient
20:19déjà essayé avec les islamistes
20:21en 1992-93.
20:23On les provoque,
20:25qu'ils prennent des armes, et ils
20:27deviennent des terroristes. Ils sont faciles
20:29à chasser par la suite. Non,
20:31nous avons mis en échec cette stratégie.
20:33Et nous sommes,
20:35cette année,
20:37au mois de
20:39juin,
20:41au mois d'avril dernier,
20:43nous avons proclamé la renaissance
20:45de l'état Kabyle devant les Nations Unies.
20:47Et nous nous apprêtons
20:49cette année à proclamer
20:51notre indépendance de manière
20:53unilatérale, si
20:55l'Algérie ne
20:57ne daigne pas entendre
20:59nos appels.
21:01Vous comptez faire ça dans un délai
21:03rapproché ? Enfin, en tout cas,
21:05cette proclamation. Je pense que cela se fera
21:07dans le premier semestre
21:09de l'année 2025.
21:11D'accord.
21:13Et vous irez aux Nations Unies
21:15pour le proclamer ?
21:17Tout dépendra
21:19du lieu que nous choisirons pour le moment.
21:21Mais la proclamation se fera.
21:23Et à partir du moment
21:25où la proclamation sera faite,
21:27il n'y aura plus de retour en arrière.
21:29C'est-à-dire que jusqu'à présent,
21:31nous réclamons le droit à l'autodétermination.
21:33Mais une fois que
21:35la proclamation d'indépendance est faite,
21:37ce droit est derrière nous.
21:39Il sera derrière nous.
21:41Donc il n'y aura plus de revendication
21:43de droit à l'autodétermination.
21:45Nous nous conduirons comme si
21:47nous étions indépendants.
21:49Écoutez, vaste programme.
21:51En tout cas, on vous suivra là-dessus.
21:53On va se retrouver juste après une petite pause.
21:55Si vous êtes intéressés,
21:57appelez-nous 0826 300 300
21:59pour parler
22:01de ce problème de l'identité
22:03des peuples, notamment
22:05des Kamils, de l'Algérie,
22:07de ce qui se passe. On va parler
22:09notamment de ce qui se passe en Algérie
22:11avec l'arrestation de l'écrivain
22:13de Boalem Sansal et des poursuites
22:15contre un autre écrivain,
22:17Kamel Daoud. Et puis,
22:19beaucoup de choses à dire aussi là-dessus.
22:21Mais c'est au milieu
22:23de ce que nous vivons dans le mouvement du monde.
22:25Comment concilier
22:27une certaine mondialisation
22:29avec une identité
22:31certaine, avec des identités
22:33certaines qui ne soient pas
22:35meurtrières, mais qui soient ouvertes.
22:37C'est la grande question de ce
22:39XXIe siècle. A tout de suite.
23:03Ferhat Meheni,
23:05nous parlons de
23:07l'Algérie, de la Kabylie, de l'identité
23:09évidemment, et des bouleversements
23:11du monde auxquels nous assistons
23:13et notamment
23:15avant-hier à Notre-Dame,
23:17il y avait un grand conclave géopolitique
23:19mondial. Il y avait la résurrection
23:21de la cathédrale, mais il y avait
23:23autre chose aussi, on en a parlé.
23:25Mais je voudrais savoir aujourd'hui, quel est
23:27votre sentiment quand on voit
23:29qu'un écrivain comme Boalem Sansal
23:31est retenu maintenant depuis plus de
23:33deux semaines
23:35dans une prison auprès d'Alger,
23:37on n'a pas de nouvelles, on sait
23:39qu'il est
23:41vivant, bien sûr,
23:43et en principe en bonne santé,
23:45que son avocat a été
23:47empêché en tout cas d'aller en Algérie
23:49pour le moment,
23:51qu'il y aura je crois d'ici demain
23:53ou après-demain une audience
23:55au tribunal.
23:57Qu'est-ce que ça signifie ?
23:59Qu'est-ce que ça indique, à votre avis ?
24:01L'Algérie
24:05est un système
24:07qui ressemble
24:09à celui de George Orwell
24:11et qu'a pastiché
24:13ou qu'a prolongé, notamment
24:15Boalem Sansal
24:17à travers l'un de ses derniers livres.
24:192084 !
24:21Voilà.
24:23L'Algérie
24:25est une dictature
24:27qui voudrait
24:29rabaisser les citoyens,
24:31les empêcher de réfléchir
24:33et en faire
24:35des bêtes de somme globalement.
24:37Boalem Sansal
24:39est un esprit brillant,
24:41un homme d'une grande culture
24:43qui
24:45passe son temps à réfléchir
24:47de la manière
24:51la plus généreuse
24:53pour une évolution du monde
24:55qui soit heureuse.
24:57Il alerte
24:59les décideurs,
25:01les pays,
25:03les grands de ce monde
25:05sur les errements
25:07de la pensée
25:09quand elle mène vers l'absolutisme.
25:15Il est peut-être
25:17victime également
25:19de
25:21la géopolitique
25:23française.
25:25Dès lors que la France
25:27a cessé
25:29de jouer à l'équilibre
25:31entre le Maroc et l'Algérie,
25:33notamment dans l'affaire
25:35de la marocanité du Sahara
25:37et que Boalem Sansal
25:39ait pu
25:41se prononcer en faveur
25:43d'une reconfiguration
25:45des frontières héritées
25:47de la colonisation
25:49qui fasse justice
25:51notamment à ceux
25:53qui ont été spoliés, notamment les Marocains
25:55de leur territoire,
25:57que cela leur revienne.
25:59Il n'est pas interdit d'avoir
26:01une opinion, mais
26:03cette opinion
26:05est juste un prétexte
26:07sur la base duquel
26:09l'Algérie a décidé de
26:11sanctionner non pas Boalem Sansal
26:13mais de sanctionner la France.
26:15C'est une querelle franco-algérienne
26:17dont Boalem Sansal est la victime.
26:19Boalem Sansal
26:21paye pour la France
26:23et je pense que c'est
26:25une sorte d'affront
26:27que l'Algérie a fait
26:29à la France en emprisonnant
26:31Boalem Sansal
26:33alors qu'il est primé,
26:35il est auréolé,
26:37il est humoré un peu dans tous les
26:39salons, dans tous les cercles
26:41de réflexion.
26:43Boalem Sansal est aussi un ami
26:45du Kabyle et ceci
26:47paraît aussi
26:49impardonnable. Dans Haraga,
26:51il avait dit ceci,
26:53il avait fait dire
26:55à un de ses personnages
26:57toi le Kabyle qui est sur la barque
26:59en train de partir pour l'Europe
27:01tu crois que tu vas revenir un jour en Kabyle ?
27:03Il a dit bien sûr,
27:05le jour où le Kabyle sera indépendant
27:07et qu'il dispose de la bombe atomique
27:09pour assurer sa sécurité.
27:11Voilà, c'est des
27:13prises de position pareilles qui font que
27:15Boalem Sansal a toujours été
27:17du côté Kabyle
27:19et
27:21il pensait que
27:23il pense toujours
27:25que la Kabyle est une chance
27:27pour l'Afrique du Nord en général
27:29et pour l'Algérie ensuite
27:31parce que c'est un modèle
27:33de démocratie, de liberté, de respect des droits
27:35de l'homme et d'un dynamisme
27:37économique particulier.
27:39Effectivement,
27:41actuellement,
27:43elle est
27:45dans la même prison que tous les prisonniers
27:47politiques Kabyle.
27:49Il y a dans la prison où il est actuellement
27:51là près d'Alger,
27:53il y a plus
27:55de 150 prisonniers
27:57politiques Kabyle qui sont
27:59avec lui.
28:01Donc ils vont fraterniser.
28:03Ils vont fraterniser.
28:05J'espère que
28:07l'Algérie, suite à
28:09l'effondrement du
28:11système
28:13syrien, qu'ils prennent
28:15conscience de l'impasse
28:17dans laquelle
28:19l'Algérie est
28:21et que ce pouvoir qui la dirige
28:23en vienne
28:25à libérer tous les prisonniers
28:27politiques, à rétablir
28:29les libertés fondamentales, les démocratiques
28:31et entame
28:33des négociations pour
28:35une gouvernance globalement
28:37démocratique et que
28:39la Kabyle puisse négocier
28:41son statut,
28:43son droit à l'autodétermination
28:45dans de bonnes conditions.
28:47C'est la seule issue qu'il y a
28:49si vraiment les militaires
28:51ne veulent pas
28:53des
28:55lendemains qui
28:57soient néfastes, qui déchantent
28:59pour eux surtout.
29:01Vous comparez quand même,
29:03il paraît difficile de comparer le régime
29:05syrien de Assad avec
29:07le régime algérien. L'Algérie, en tout cas,
29:09tout se passe comme en Algérie, est quand même
29:11nettement plus solide
29:13que le régime
29:15syrien.
29:17Nullement.
29:19Le régime de Syrie
29:21était aussi solide,
29:23voire plus solide que le régime algérien.
29:25C'est le fait
29:27qu'il y a une coalition,
29:29une coalition internationale
29:31contre lui, qui l'avait fragilisée.
29:33Il est probable
29:35que tous ceux
29:37qui avaient fait
29:39à un moment donné le front
29:41de fermeté
29:45contre Israël et contre le monde occidental
29:47à l'époque, il y avait
29:49Gaddafi, il y avait Saddam Hussein,
29:51il y avait le Yémen, il y avait
29:53la Syrie
29:55et l'Algérie.
29:57Il ne reste que l'Algérie aujourd'hui.
29:59L'Algérie constitue
30:01une terrible menace
30:03sur aussi bien
30:05la France que l'Europe que
30:07toute l'Afrique qu'elle veut régenter.
30:09L'Algérie,
30:11les militaires algériens
30:13estiment qu'ils
30:15sont une puissance
30:17moyenne qui peut régenter
30:19pas seulement l'Afrique du Nord
30:21mais l'ensemble de l'Afrique.
30:23Et c'est l'Algérie qui a
30:25aussi bien manœuvré
30:27pour déstabiliser
30:29Areva, la France dans
30:31le Sahel en général
30:33avec la création d'Akmi
30:35et les enlèvements
30:37d'Al Qaïda au Maghreb islamique.
30:39Et c'est
30:41l'Algérie qui a fait introduire
30:43qui a autorisé
30:45le survol de son espace
30:47aérien pour les vagues d'air
30:49pour s'installer au Sahel.
30:51Donc l'Algérie
30:53actuellement est le plus grand
30:55pays d'Afrique
30:57en termes de surface
30:59et je pense que la menace
31:01qu'elle constitue pour le monde
31:03pour la sécurité et la stabilité du monde
31:05est immense. Et que dans ce cas-là
31:07seule l'émergence d'une cabine
31:09indépendante pourrait
31:11rétablir des équilibres et faire en sorte
31:13que des valeurs de paix et de liberté
31:15puissent s'instaurer
31:17convenablement.
31:19Est-ce que ce qu'on a appelé
31:21pour rester sur l'Algérie
31:23la décennie noire, c'est les années
31:2590 avec le front islamique du salut
31:27avec les massacres qu'il y a eu
31:29pendant presque 10 ans, etc.
31:31Est-ce que ça a laissé
31:33et même vis-à-vis de la Kabylie, etc.
31:35est-ce que ça a laissé une trace
31:37indélébile, est-ce que c'est encore
31:39présent, en tout cas dans les consciences ?
31:41Écoutez,
31:43la guerre
31:45soi-disant menée
31:47pendant plus
31:49de 10 ans, ce qu'on appelle la décennie noire
31:53a plutôt tué des Kabylies.
31:55En tous les cas,
31:57tous les intellectuels,
31:5980% des intellectuels
32:01assassinés au nom
32:03du terrorisme à l'époque
32:05sont des Kabylies.
32:07Et à travers tout le pays, on a assassiné
32:09mais on enterre et surtout
32:11en Kabylie. Donc c'est une
32:13décennie...
32:15Mais ce n'était pas une guerre contre les Kabylies.
32:17Voilà, et je peux ajouter aussi
32:19le fait que, durant les premières
32:21années de terrorisme,
32:23il y avait des annonces dans la presse
32:25algérienne
32:27vend, échange
32:29villa
32:3110 pièces contre un appartement
32:33de 3-4 pièces à Tiziouzou
32:35en Kabylie.
32:37Vous voyez, à l'époque c'était la Suisse
32:39de l'Algérie
32:41globalement.
32:43Et ce n'est qu'à partir du moment
32:45où il y a eu
32:47accord entre
32:49le front, l'armée islamique
32:51du salut en 97
32:53et l'armée algérienne
32:55que le terrorisme
32:57magiquement s'est déplacé
32:59en Kabylie et il était
33:01allogène.
33:03Il n'était pas endogène.
33:05C'était un terrorisme
33:07importé en Kabylie et
33:09entretenu par, généralement,
33:11la gendarmerie et les services
33:13algériens. Mais ce qui a
33:15fait que la Kabylie
33:17a plutôt
33:19sauté
33:23du bateau algérien
33:25globalement, au moins symboliquement,
33:27c'est le fait qu'en 2001
33:29il y est eu
33:31le printemps noir quand
33:33l'armée algérienne, les services algériens
33:35ont tiré sur des manifestants pacifiques
33:37et ont fait 150
33:39morts, 6000 blessés
33:41dont 1200 handicapés à vie.
33:43C'est à partir de là que nous avons
33:45décidé que la rupture
33:47du contrat
33:49symbolique qu'il y avait entre la Kabylie
33:51et l'Algérie était rompue.
33:53Donc nous avons entamé
33:55notre chemin des croix
33:57pour la reconnaissance...
33:59Donc ça fait plus de 20 ans maintenant.
34:01Voilà, ça fait plus de 20 ans.
34:03Et pour vous c'est irrémédiable, ça ne peut pas être retissé
34:05ces liens entre Kabylie et Algérie,
34:07je parle du point de vue de...
34:09Ce serait bien
34:11pour tout le monde que la Kabylie ne retourne
34:13pas en arrière. C'est dans
34:15l'intérêt des Algériens
34:17et de la Kabylie aussi et je dirais même
34:19de la Méditerranée
34:21et de l'Afrique du Nord en général.
34:23Et alors du point de vue...
34:25Retournons au pays que vous habitez
34:27où vous êtes là depuis tellement
34:29longtemps maintenant et
34:31je vous ai vu en réfugié politique
34:33au départ, je pense
34:35et il s'est passé ce qui s'est passé.
34:39Est-ce qu'au fond...
34:41Je reviens à la case départ mais
34:43on avait commencé à en parler
34:45comment la France
34:47vous dites que
34:49je ne vais pas préempter votre livre
34:51mais comment la France peut retrouver
34:53des positions que tout se passe
34:55comme si là aussi c'était
34:57irrémédiablement perdu.
34:59Vraiment, on ne s'en réjouit pas.
35:01Loin de là.
35:03Mais actuellement, force est de constater
35:05que le nombre
35:07de pays d'Afrique française
35:09de l'ancienne AOF etc.
35:11où ils n'ont plus
35:13envie de nous voir
35:15presque jusqu'au Sénégal bientôt
35:17et autres, il y a quand même un problème
35:19majeur. Pourquoi d'abord
35:21et comment on peut en sortir
35:23par le haut ?
35:25La France
35:27plutôt
35:29est condamnée
35:31à
35:33retrouver
35:35à réarmer son appétit
35:37impérial
35:39ou de disparaître.
35:41Ah carrément, ça c'est intéressant.
35:43Retrouver son appétit impérial
35:45ou disparaître ? Absolument.
35:47Sauf que
35:49l'appétit impérial
35:51ne sera plus celui de la violence
35:53ne soit plus celui
35:55de l'exploitation des autres
35:57mais plutôt de continuer
35:59à reconfigurer le monde
36:01comme il l'a configuré
36:03celui qui existe aujourd'hui
36:05à travers l'Afrique, c'est de son rôle
36:07de réparer également
36:09les injustices et les torts
36:11qu'il a occasionnés là-bas
36:13en enfermant
36:15en enfermant des peuples dans des frontières
36:17qui ne sont pas de leur.
36:19Donc la France
36:21peut aider à reconfigurer
36:23le monde à travers le soutien
36:25au droit à l'autodétermination
36:27des nations constituées déjà
36:29à travers l'histoire et qui veulent
36:31vous pouvez dire plutôt soft power comme on dit
36:33en Amérique, par des moyens
36:35pacifiques, enfin des moyens
36:37qui ne soient pas des moyens d'affrontements violents
36:39Pas des moyens d'affrontements
36:41violents mais de soutien
36:43au mouvement
36:45qui se revendique de la liberté
36:47et de la démocratie.
36:49Et aujourd'hui, Ferhat Mehni
36:51au-delà des Kabiles
36:53quel peuple, vous pensez
36:55à quel peuple qui sont justement
36:57dans cette phase de
36:59vouloir leur indépendance, leur autonomie
37:01leur existence ?
37:03Il y en a énormément
37:05en Afrique notamment
37:07mais par exemple
37:09je parle d'Itouareg
37:11qui sont en Afrique
37:13j'ai vu que par exemple entre
37:15le Nigeria et
37:17le Cameroun
37:19il y a un peuple qui est séparé en deux
37:21par des frontières alors qu'il y a
37:23il y a eu un ministre
37:25nigérian dans le père et camerounais
37:27Voilà que
37:29pour le moment c'est juste un...
37:31Il y a des curles bien sûr
37:33dont on a parlé
37:35du genre d'injustice
37:37j'ai dit qu'il y a eu des peuples
37:39qui ont été
37:41mis ensemble alors que
37:43il serait mieux chacun tout seul
37:45alors que vivre ensemble
37:47est impossible
37:49il vaut mieux séparer
37:51plutôt que de mettre aux prises
37:53en permanence
37:55les intérêts de chaque peuple
37:57C'est le découpage des frontières
37:59on sait à quel prix et comment ça a été fait
38:01on se retrouve tout de suite après
38:03cette dernière petite...
38:05J'ajoute quelque chose s'il vous plaît
38:07justement il y a
38:09je crois un certain nombre
38:11de gens qui disent que sur le plan
38:13international
38:15il faut sauvegarder l'intégrité
38:17territoriale des pays
38:19ces frontières sont scandaleuses
38:21et le Maroc est le premier
38:23à nous montrer
38:25que la consécration
38:27par l'OUA
38:29puis l'Union Africaine
38:31de l'intangibilité des frontières
38:33héritées de la colonisation
38:35était mauvaise
38:37mais le Maroc
38:39contradictoirement continue de dire
38:41que le Maroc
38:43tient à l'intégrité territoriale
38:45des pays
38:47soit il veut récupérer
38:49des territoires qui lui ont été enlevés
38:51à ce moment là il faut
38:53casser
38:55l'intégrité territoriale des pays
38:57ou il faut sauver
38:59l'intégrité territoriale des pays
39:01et à l'instant de revendiquer des territoires
39:03qui sont ailleurs. On va en parler tout de suite
39:05après cette pause
39:25...
39:37et nous avons Michel qui nous appelle
39:39bonjour Michel
39:41oui bonjour André vous faites encore l'amitié de me rappeler
39:43je vous en remercie
39:45et je voudrais rapidement
39:47poser une question à votre invité
39:49allez-y rapidement merci
39:51concernant les conséquences
39:53les conséquences
39:55pour l'Algérie
39:57est-ce qu'elle n'a pas peur
39:59que les souffrances qu'elle a connues
40:01dans les années 90 avec le GIA
40:03par exemple
40:05je me demande si
40:07même si les raisons que votre invité
40:09a présenté sont légitimes
40:11et je les ai parfaitement entendues
40:13elles sont historiques
40:15mais est-ce que la population n'a pas justement
40:17une crainte de revoir
40:19revenir les souffrances
40:21d'une guerre
40:23qu'elle a déjà connue récemment
40:25voilà tout simplement
40:27effectivement est-ce que les peuples y compris
40:29même les cabiles qui disent
40:31est-ce que nous allons encore risquer
40:33des années de souffrance
40:35ou d'affrontements
40:37par rapport à ça
40:39ma question de Michel
40:41d'abord s'il y aura violence
40:43ou s'il y a violence elle n'est nullement
40:45de la responsabilité de la cabilie
40:47deuxièmement les peuples sont pacifiques
40:49ils subissent la violence
40:51de l'état
40:53ne pas
40:55pousser
40:57l'Algérie à la démocratisation
40:59au respect des droits de l'homme
41:01c'est nécessairement
41:03en soutenir
41:05l'arbitraire
41:07soutenir la violence
41:09contre les droits de l'homme
41:11et le jour
41:13où le régime s'effondre
41:15en Algérie on trouvera
41:17probablement autant
41:19de prisonniers dans les geôles
41:21prisonniers politiques dans les geôles
41:23algériennes qui n'attendent
41:25qu'à vivre
41:27en paix et en liberté
41:29l'Algérie
41:31est un monstre
41:33pour le moment
41:35dans le régime algérien
41:37de toutes façons
41:39il faut savoir que l'Algérie
41:41n'est pas une nation
41:43c'est une mosaïque de nations
41:45où chacune d'entre elles
41:47souhaite vivre libre
41:49et indépendante
41:51s'ils veulent par la suite
41:53former une fédération
41:55en fonction de leurs intérêts
41:57cela est possible
41:59mais des régimes militaires
42:01de toutes les façons sont violents
42:03et ne pas
42:05abattre ce régime
42:07c'est soutenir la violence
42:09contre les peuples
42:11je pense avoir répondu au monsieur
42:13c'est votre réponse
42:15c'est votre opinion
42:17la suite nous donnera
42:19effectivement et on en reparlera
42:21avec vous aussi
42:23la suite qui vivra verra
42:25et on souhaite que tout le monde vive
42:27bien sûr
42:44sud radio
42:46parlons vrai
42:48sud radio