Bercoff dans tous ses états - Émission 6 février

  • l’année dernière
Avec Dr Amine Umlil, pharmacien à l’hôpital de Cholet et Xavier Driencourt, diplomate ancien ambassadeur de France en Algérie auteur de “M’énigme algérienne” aux éditions l'observatoire et de “Evian face à l’étranger”

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-02-06##

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Transcript
00:00:00 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 Nous sommes en guerre.
00:00:06 Nous allons donc provoquer l'effondrement de l'économie russe.
00:00:09 Ah, ça va me coûter combien ?
00:00:10 Nous vivons, et cela pas simplement depuis cet été, ces dernières années,
00:00:14 la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance.
00:00:16 Alors Pouyanné, arrête de te gaver !
00:00:19 C'est un salopard ! Vraiment, j'ai pas de termes !
00:00:21 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:23 Il y a 2500 études dans le monde qui montrent que
00:00:26 plus on travaille, plus on émet du carbone.
00:00:28 Dans les pharmacies, dans les pharmacies.
00:00:31 Je suis très heureux, tout le monde le sait,
00:00:33 car j'y viens joyeux, parler français.
00:00:35 Et ce plaisir-là est unique là-bas.
00:00:38 Dans les pharmacies, si, si, si bien molle, du Canada.
00:00:44 Il est joyeux, il est euphorique, il est euphorique,
00:00:46 dans les pharmacies, dans les pharmacies.
00:00:48 Charles Trenet, bien sûr.
00:00:51 Dans les pharmacies, Charles Trenet.
00:00:54 Eh bien, on va en parler, des pharmacies.
00:00:56 Mais pas sous cet angle-là.
00:00:58 Car récemment, eh bien, il y a eu, à l'hôpital de Cholet,
00:01:03 au centre territorial d'information
00:01:06 et d'avis pharmaceutiques,
00:01:10 d'information indépendante, je précise,
00:01:12 eh bien le directeur de ce centre,
00:01:14 le fondateur de ce centre, le docteur Amin Oumlil,
00:01:17 a été, samedi dernier,
00:01:20 depuis samedi dernier, il est révoqué.
00:01:23 Pourquoi ? Pourquoi un docteur, pharmacien,
00:01:26 pharmacien d'hôpital, depuis 20 ans, diplômé,
00:01:30 qui a toujours fait montre de sa compétence,
00:01:32 d'ailleurs tous les rapports le disent,
00:01:34 eh bien il est révoqué.
00:01:35 Eh bien on va en parler, on va en parler avec Amin Oumlil.
00:01:38 Et puis nous allons parler de ce scandale aussi.
00:01:41 Oui, du label rouge.
00:01:43 Vous savez le label rouge, les poulets à la française,
00:01:45 c'est terminé. Terminé le label rouge.
00:01:48 Non, non, ça va être confondu avec les poulets d'importation de partout.
00:01:51 Les qualités de liberté d'élevage,
00:01:53 dans certaines conditions, eh bien terminé.
00:01:56 Terminé. L'Europe donne ses normes,
00:01:59 et l'Europe impose ses normes.
00:02:01 Eh bien le "Apou l'Opou", choc dimanche,
00:02:03 où tous les jours, aura de drôles de couleurs,
00:02:06 et peut-être un drôle de goût.
00:02:08 Et puis nous allons parler aussi,
00:02:10 de l'Algérie, et des rapports Algérie et France,
00:02:13 avec quelqu'un qui a été le plus longtemps,
00:02:17 de toute l'histoire de la diplomatie,
00:02:19 le président de la salle de France en Algérie,
00:02:21 Xavier Driancourt,
00:02:23 qui a écrit un livre passionnant,
00:02:25 "L'énigme algérienne", et qui a écrit 2 ou 3 chroniques,
00:02:28 qui ont fait beaucoup parler d'elle.
00:02:30 Xavier Driancourt, là où en est-on,
00:02:32 de l'Algérie et de la France ?
00:02:35 Pas simple, on en parle tout de suite.
00:02:37 On se demande ce qui se passe, effectivement,
00:02:44 un climat général,
00:02:46 toute personne qui se permet d'avoir des idées légèrement dissidentes,
00:02:49 de sortir un peu des passages cloutés,
00:02:52 de ne pas respecter les poteaux de signalisation officiels,
00:02:57 eh bien, attention, terminé !
00:02:59 Défense de parler,
00:03:01 défense de s'exprimer,
00:03:04 défense, défense de quoi ?
00:03:07 Eh bien, samedi 4 février,
00:03:09 il y a donc deux jours exactement,
00:03:12 le docteur Aminoum Lille,
00:03:14 pharmacien responsable de la pharmacovilégence
00:03:16 à l'Hôpital de Cholet,
00:03:18 depuis 20 ans,
00:03:20 a été notifié de la révocation,
00:03:22 carrément révocation de ses fonctions,
00:03:24 sur décision du Centre National de Gestion,
00:03:27 l'autorité administrative des praticiens hospitaliers.
00:03:30 Ce Centre National de Gestion, je le rappelle,
00:03:32 dépend du ministère de la Santé.
00:03:34 Bonjour Aminoum Lille.
00:03:37 Bonjour M. Bercoff.
00:03:39 Bonjour M. Dr. Lille.
00:03:41 Je voudrais un peu comprendre ce qui s'est passé,
00:03:43 on va juste, on n'a pas,
00:03:45 et vous savez, c'est la radio,
00:03:47 on n'a pas énormément de temps,
00:03:49 mais on a suffisamment de temps de décrire le mécanisme,
00:03:52 ce mécanisme assez implacable,
00:03:54 qui vous a conduit d'une,
00:03:56 voilà, d'un conseil de discipline,
00:03:58 d'une enquête disciplinaire,
00:04:00 à la révocation,
00:04:03 il y a deux jours,
00:04:05 par la direction intérimaire,
00:04:07 l'adresse générale par intérim du Centre National de Gestion.
00:04:10 Alors, qu'est-ce qui se passait ?
00:04:12 Je rappelle, vous êtes,
00:04:14 et corrigez-moi si je me trompe,
00:04:16 vous êtes fondateur un peu du centre de pharmaco-vigilance de l'hôpital de Cholet.
00:04:24 En fait, oui, j'ai été recruté à l'hôpital de Cholet en 2002,
00:04:30 pour mettre en place la pharmaco-vigilance,
00:04:33 qui était en existence avant mon arrivée.
00:04:37 En 2007, à la demande de la haute autorité de santé,
00:04:41 j'ai mis en place la coordination de neuf vigilances sanitaires,
00:04:45 et pas uniquement la pharmaco-vigilance.
00:04:48 Et puis en 2007, il y a eu un rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales,
00:04:52 l'IGAS,
00:04:54 qui a été publié,
00:04:56 et qui montrait que,
00:04:59 ce que tout le monde appelle,
00:05:01 ce que certains appellent les scandales sanitaires,
00:05:03 en fait, l'origine de ces scandales,
00:05:06 venait du fait que
00:05:08 les professionnels de santé et le public étaient destinataires d'informations sur le médicament,
00:05:12 qui venaient de sources qui n'étaient pas indépendantes.
00:05:15 D'accord.
00:05:16 Il y avait des conflits d'intérêts.
00:05:18 D'où l'idée du CETIAP,
00:05:20 donc j'ai présenté un projet,
00:05:22 et donc avec...
00:05:24 Oui, ce Centre d'Informations Indépendantes et d'Avis Pharmaceutiques.
00:05:28 Voilà, et donc en fait, il y a eu des blocages au début,
00:05:31 bien qu'il a été validé par toutes les autorités,
00:05:33 la CNAM,
00:05:35 l'Agence Régionale de l'Hospitalisation,
00:05:38 qui était avant l'ARS, l'Agence Régionale de la Santé,
00:05:41 et donc il a été créé administrativement en 2010,
00:05:45 et à partir de 2015,
00:05:47 ils ont débloqué, et donc,
00:05:49 j'ai pu mettre en oeuvre ce projet,
00:05:51 et il vous suffit d'aller sur Internet,
00:05:55 pour vous montrer toutes les conférences qu'on a faites,
00:05:58 dès le début de l'affaire Levo Thierrox, par exemple,
00:06:02 et la satisfaction de tous,
00:06:06 c'est-à-dire des usagers, des patients,
00:06:09 jusqu'au ministère de la Santé lui-même.
00:06:11 Alors, nous arrivons au fond du problème,
00:06:13 c'est qu'on fait un conseil de discipline,
00:06:16 on ne va pas raconter les détails, mais vous racontez vous-même,
00:06:19 et très bien, comment vous avez reçu la veille,
00:06:21 effectivement, le dossier,
00:06:23 enfin tout ce qui s'est passé,
00:06:25 depuis janvier 2023,
00:06:29 c'est très récent,
00:06:31 et avant, je voudrais juste dire que dans l'acte d'accusation,
00:06:35 on peut dire en guillemets, qu'on a lancé contre vous,
00:06:37 on disait que vous êtes en période d'essai depuis 2004,
00:06:41 ça m'a vraiment frappé, ça.
00:06:43 Donc, vous êtes à l'essai, vous êtes stagiaire depuis 2004,
00:06:46 disait, on disait tout le temps dans ce rapport,
00:06:49 enfin, dans cette accusation disciplinaire.
00:06:52 En fait, effectivement, la directrice par intérim du CNG,
00:06:57 qui a signé l'arrêté de révocation,
00:07:01 c'est elle qui a écrit au tribunal administratif de Nantes,
00:07:07 pas plus tard, début que le 3 janvier 2023,
00:07:11 - Oui, là, récemment, oui.
00:07:13 - Voilà, elle a écrit que,
00:07:15 parce qu'en fait, j'étais obligé de saisir le tribunal administratif,
00:07:18 pour avoir mon dossier,
00:07:19 et donc ce n'est que quand j'ai saisi le tribunal administratif,
00:07:21 qu'ils m'ont transmis mon dossier.
00:07:22 Donc, quelques jours avant l'audience du conseil de discipline.
00:07:26 Et là, elle écrit au tribunal administratif
00:07:29 que je suis nommé à titre probatoire,
00:07:31 c'est-à-dire en période d'essai, depuis 2004.
00:07:34 Et alors même que je suis nommé à titre permanent,
00:07:39 c'est-à-dire titulaire, depuis 2005,
00:07:41 et que c'est cette directrice,
00:07:43 c'est ce centre national de gestion,
00:07:45 qui gère ces arrêtés de nomination,
00:07:47 qui envoie ces arrêtés de nomination,
00:07:49 et qui m'a envoyé mes avancements d'échelon depuis 2005.
00:07:52 - Oui, le même centre, oui, c'est intéressant.
00:07:54 - C'est eux, voilà, qui sont chargés de gérer les dossiers administratifs.
00:07:57 - Oui.
00:07:58 - Et elle écrit au juge, alors même que le juge lui a transmis
00:08:01 mon arrêté de nomination à titre permanent.
00:08:04 - Alors justement, tous les rapports, et vous les citez,
00:08:08 votre compétence professionnelle n'est reconnue,
00:08:10 et absolument pas mise en doute.
00:08:12 Mais alors on vous reproche,
00:08:14 et ça, vous dites, enfin ils disent,
00:08:17 on a manqué, le professeur, le docteur Humlil,
00:08:21 a manqué à son devoir de neutralité,
00:08:23 à son devoir de réserve.
00:08:25 Alors je voudrais comprendre, effectivement,
00:08:27 un pharmacien, le statut de pharmacien, effectivement,
00:08:31 qu'est-ce que ça veut dire quand on vous accuse
00:08:35 d'avoir manqué à vos devoirs de neutralité,
00:08:37 d'avoir manqué à votre devoir de réserve,
00:08:39 ils ajoutent, vous êtes opposé à la mise en place
00:08:42 de la vaccination pour réduire le Covid-19,
00:08:45 et voilà, et donc vous avez manqué à vos devoirs.
00:08:51 Qu'est-ce que vous avez répondu à M. Humlil ?
00:08:55 - En fait, je leur ai fourni tous les textes de loi,
00:08:58 qui montrent qu'un pharmacien, ou un médecin d'ailleurs,
00:09:02 n'est pas soumis à un devoir de réserve,
00:09:05 étant donné qu'il n'est pas fonctionnaire.
00:09:09 Les textes qui consacrent le statut des fonctionnaires,
00:09:15 excluent expressément les pharmaciens et les médecins de ces textes.
00:09:20 - Ah oui, un pharmacien n'est pas tenu à un devoir de réserve,
00:09:23 ni à un médecin ?
00:09:25 - Ni à un médecin, d'au contraire, le médecin et le pharmacien,
00:09:30 ils ont respectivement le code de dienthologie des médecins
00:09:33 et le code de dienthologie des pharmaciens,
00:09:35 qui sont dans le code santé publique,
00:09:38 c'est la loi, et qui oblige,
00:09:41 si je prends l'exemple du pharmacien,
00:09:45 on a plusieurs articles du code santé publique,
00:09:48 qui nous obligent, je vous cite,
00:09:51 on ne doit appliquer aucun ordre,
00:09:55 on doit préserver la liberté de notre jugement,
00:09:59 et si on estime que tel ou tel acte
00:10:03 va à l'encontre de l'intérêt des patients et des personnes humaines en général,
00:10:07 on doit bloquer.
00:10:09 - Ah oui, c'est écrit noir sur blanc,
00:10:11 c'est-à-dire que vous êtes libre de vos jugements,
00:10:13 si vous estimez que telle ou telle médication ou autre ne va pas,
00:10:16 pour vous, vous pouvez ne pas la donner,
00:10:19 enfin, ne pas l'administrer.
00:10:21 - Et pour vous montrer le pouvoir attribué aux pharmaciens,
00:10:24 c'est le seul qui peut bloquer la prescription d'un médecin,
00:10:27 personne d'autre.
00:10:29 - D'accord.
00:10:30 - Et l'ordre des pharmaciens,
00:10:33 moi je relève de l'ordre des pharmaciens.
00:10:35 - D'accord.
00:10:36 - À ce jour, l'ordre des pharmaciens ne m'a fait aucun reproche, aucun grief.
00:10:41 Et pourtant, il a été saisi par la direction de l'hôpital,
00:10:44 ils ont vraiment saisi pour que l'ordre me poursuive,
00:10:47 il n'a pas bougé l'ordre des pharmaciens.
00:10:49 Et pourquoi ? Parce que l'ordre des pharmaciens,
00:10:51 j'ai aussi des ordres qui me sont donnés par l'ordre des pharmaciens,
00:10:56 envoyés à tous les pharmaciens,
00:10:59 ils nous demandent de se positionner avec responsabilité
00:11:06 face à des choix publics ou privés,
00:11:09 donc notamment du gouvernement,
00:11:11 quand on estime, eu égard à nos compétences professionnelles,
00:11:16 qu'ils vont à l'encontre de l'intérêt des personnes,
00:11:19 de bloquer, de ne pas exécuter.
00:11:22 - Ah oui, c'est dit noir sur blanc.
00:11:25 - Il n'y a aucun doute, je peux vous citer deux articles
00:11:29 d'une présidente et d'un président de l'ordre des pharmaciens,
00:11:34 l'un il s'appelle "Garantir l'indépendance professionnelle du pharmacien"
00:11:39 et l'autre "Dire la vérité aux patients, aux institutions et aux collègues".
00:11:44 Et donc là, il m'applique le statut du fonctionnaire,
00:11:47 qui lui, il a un devoir de réserve et d'obéissance.
00:11:51 C'est totalement stupéfiant de voir ça.
00:11:55 - Et illégal quelque part, c'est illégal.
00:11:58 - C'est plus qu'illégal, là, il vient de révoquer
00:12:01 le code de déontologie des pharmaciens en fait.
00:12:04 Il vient de s'asseoir sur le code de déontologie des pharmaciens.
00:12:07 Alors ce qui est intéressant, c'est que la décision,
00:12:09 j'ai vu qu'elle va être notifiée à l'ordre des pharmaciens,
00:12:12 je vais voir leur réaction, mais là, ma révocation,
00:12:17 c'est une révocation de l'indépendance du pharmacien,
00:12:21 qui est, je cite l'ordre des pharmaciens,
00:12:25 l'indépendance qui est garantie par plusieurs articles de loi aux pharmaciens.
00:12:30 L'ordre nous dit que cette indépendance n'est pas là
00:12:33 pour le confort ou le bénéfice du praticien,
00:12:35 mais pour la protection du public.
00:12:37 - C'est clair.
00:12:39 - Pour la protection du public.
00:12:41 - Et justement... - Donc là...
00:12:42 - Oui, allez-y, je vous en prie.
00:12:43 - Je vous en prie, M. Bercot.
00:12:45 - Non, non, juste une chose, c'est qu'il y a eu,
00:12:48 vous avez fait beaucoup, on en a beaucoup parlé,
00:12:50 quand vous avez été convoqué et auditionné publiquement par le Sénat,
00:12:55 ça a été diffusé en mai 2022, donc le 24 mai dernier,
00:13:00 et justement, vous avez fait beaucoup, beaucoup de bruit,
00:13:03 au bon sens du terme,
00:13:05 où vous avez parlé des effets indésirables,
00:13:07 vous avez parlé du consentement éclairé,
00:13:09 et vous dites, ce qui est très important,
00:13:11 c'est au consentement éclairé d'un côté,
00:13:14 obligation d'être inclus dans un essai clinique de force,
00:13:18 et ça, c'est pas possible, vous étiez contre ceci.
00:13:21 En fait, les deux lignes de force, vous dites,
00:13:23 écoutez, on peut, moi, d'ailleurs, vous l'avez dit,
00:13:26 quand on a parlé ensemble, docteur Humlil,
00:13:28 vous n'êtes pas anti-vax, un pharmacien,
00:13:30 il prescrit les vaccins et il vaccine lui-même,
00:13:33 c'est pas un problème, en revanche, vous dites,
00:13:36 voilà, où s'arrête la ligne rouge ?
00:13:38 Je voudrais qu'on parle un peu de ça, de ce qui s'est passé à ce moment-là,
00:13:40 entre le Sénat, et vous liez le Sénat, d'ailleurs,
00:13:42 votre audition du Sénat, à ce qui s'est passé à votre évocation ensuite.
00:13:46 - Eh bien, écoutez, depuis l'arrivée des vaccins contre la Covid,
00:13:51 j'ai publié des choses, j'ai été attaqué par l'AFP,
00:13:56 qui ont d'ailleurs obligé le directeur de l'hôpital à tourner sa veste,
00:14:01 alors qu'au départ, il me soutenait complètement,
00:14:03 par écrit, j'ai des écrits du directeur qui me soutenaient,
00:14:06 et le CNG, il a été, le directeur,
00:14:12 c'est quand j'ai demandé la démission de M. Véran,
00:14:15 que le directeur aussi, il m'a dénoncé au CNG,
00:14:18 et juste après le Sénat, le CNG déclenche
00:14:25 la procédure disciplinaire, c'est-à-dire moins de deux mois après,
00:14:28 et surtout, le Sénat a publié son rapport le 9 juin 2022,
00:14:36 et le 20 juillet, l'engagement de la procédure a été décidé.
00:14:40 Et donc, en fait, c'est marqué, c'est marqué dans la procédure disciplinaire,
00:14:45 le seul élément qui est détaillé, les seules phrases qu'on reproche,
00:14:50 de façon précise, et bien, ce sont les phrases, d'ailleurs,
00:14:55 qui m'ont marqué en gras, ce sont celles que j'ai prononcées au Sénat.
00:14:59 - Rappelez-les, rappelez-les, Dr. Humlil.
00:15:02 - Il y a deux phrases, la première, c'est quand j'ai rappelé la règle de droit,
00:15:07 c'est-à-dire que l'information claire, loyale et appropriée,
00:15:11 telle qu'elle est demandée par le Conseil de santé publique,
00:15:13 permet de garantir un consentement libre et éclairé,
00:15:16 et par conséquent, elle permet de contribuer à la sauvegarde de la dignité de la personne humaine.
00:15:21 C'est une règle de droit.
00:15:22 Et donc, si on n'informe pas les gens, on porte atteinte à la dignité de la personne humaine.
00:15:27 - J'allais vous dire, justement, Dr. Humlil, en fait, le fond du problème,
00:15:31 est-ce qu'on a le droit de critiquer la politique du gouvernement ou pas ?
00:15:35 - Écoutez, le juge judiciaire, écoutez, devant le juge judiciaire,
00:15:40 quand le directeur s'est plaint de...
00:15:43 parce que j'avais rappelé l'origine du consentement avec le code de Nuremberg
00:15:46 et le procès de Nuremberg qui avait conduit à la condamnation de médecins et de fonctionnaires nazis,
00:15:51 j'ai été attaqué au tribunal correctionnel pour injure publique,
00:15:55 et là, le directeur de l'hôpital, il écrit dans la plainte que Aminou Humlil
00:16:02 a le droit de critiquer la politique du gouvernement.
00:16:04 Et par derrière, il me révoque pour ça.
00:16:07 Donc, d'un côté, devant le juge, il dit que j'ai le droit,
00:16:10 et le juge lui-même, dans la décision qu'il a rendue,
00:16:13 le juge lui-même, il a dit que M. Humlil, de par sa conscience professionnelle qu'il lui impose,
00:16:19 la conscience professionnelle du pharmacien,
00:16:22 impose à Aminou Humlil de critiquer les lois, les règlements, les décrets
00:16:26 relatives à l'obligation vaccinale.
00:16:28 Donc, c'est un droit, d'autant plus que cette loi n'a jamais été validée par l'obligation,
00:16:34 les articles 12 et 14 n'ont jamais été validés par le Conseil constitutionnel.
00:16:39 Et contrairement à ce qui a été dit à la population par voie de presse, etc.
00:16:44 - Oui, le statut expérimental, la vaccination fin 2023, etc.
00:16:49 - Et M. Véran, et là, il met que j'ai demandé la démission...
00:16:54 - Voilà, vous avez demandé la démission de M. Véran, là vous êtes allé loin, pourquoi ?
00:16:57 Pourquoi vous avez demandé cette démission ? Ça va loin, ça !
00:17:00 - Absolument, et je la renouvelle devant vous, là, justement, c'est encore sa démission.
00:17:04 Parce que M. Véran, d'ailleurs, je fais le lien avec ce qui est arrivé à vous, M. Véran,
00:17:11 - Oui, nous en parlons.
00:17:12 - Il vous a reproché...
00:17:13 - Oui, mais je préfère ne pas en parler, je préfère parler de vous, là, docteur Humil.
00:17:17 - Et bien, en fait, j'ai demandé sa démission parce que M. Véran, il a tweeté, le 9 juillet 2021,
00:17:25 "Si vous avez des courbatures après le vaccin, pas d'inquiétude, c'est que vous avez trop pédalé."
00:17:30 - Comme ça, c'est un tweet exact, ça ?
00:17:35 - Ah, c'est le tweet exact, vous pouvez le vérifier.
00:17:38 L'article en question qui me reproche, ça a été republié par François, avec la photo du tweet,
00:17:44 et le tweet est toujours disponible.
00:17:46 - D'accord, et alors, oui, mais est-ce que ça suffit pour demander sa démission ?
00:17:49 Je suppose qu'il n'y a pas que ça ?
00:17:50 - Oui, parce que là, si vous voulez, c'est une violation d'une liste incroyable de textes
00:17:57 qui sont des conventions internationales en passant par le droit européen, la loi Kouchner,
00:18:03 c'est-à-dire, là, il a touché, il n'a pas respecté, justement, les lois qui imposent une information claire,
00:18:10 loyale et appropriée.
00:18:11 Et le Sénat, dans son rapport, puisque j'ai remis un rapport au Sénat, moi, lors de mes éditions,
00:18:16 eh bien, le Sénat, il a considéré que ce tweet est un manquement au devoir de probité,
00:18:22 que le ministre, il a manqué à son devoir de probité.
00:18:24 - Le Sénat l'a déclaré, ça ? Enfin, il l'a écrit ?
00:18:26 - C'est écrit, c'est publié. Dans le rapport, du 9 juin.
00:18:31 Donc, c'est M. Véran, on relève que M. Véran, il a manqué à son devoir de probité,
00:18:36 et donc c'est moi qui ai révoqué.
00:18:39 Donc, voilà, chacun...
00:18:42 - Oui, chacun va mesurer ce qui se passe, mais ce qui est hallucinant, cette révocation-là,
00:18:49 en fait, c'est parce que vous avez, oui, vous êtes sorti un peu de vos...
00:18:53 Je veux dire, vous êtes sorti, non pas de votre réserve, mais vous êtes sorti un peu de la doxa, quoi.
00:18:58 Il faut surtout pas... Or, je répète quand même, M. Luce, je l'avais dit,
00:19:02 quand on avait préparé cette émission, enfin, on avait parlé,
00:19:05 vous m'avez dit, j'ai dit, mais est-ce que vous êtes anti-vaccin, à Minum Lille ?
00:19:10 - Bah, écoutez, vous reprenez le statut pour devenir praticien hospitalier,
00:19:15 et vous verrez que pour devenir interne, moi j'étais interne avant de devenir praticien hospitalier,
00:19:21 donc j'ai fait ma faculté à la pharmacie, à la faculté de pharmacie dans le G,
00:19:27 pour pouvoir s'inscrire à la fac, il fallait déjà le vaccin obligatoire de l'hépatite B,
00:19:31 sinon on pouvait pas s'inscrire, et c'est un vaccin quand même qui est utile,
00:19:37 surtout quand on manipule des produits biologiques comme le sang, par exemple.
00:19:41 - Bien sûr.
00:19:42 - Et ensuite, pour devenir interne en pharmacie, on a toute une liste de vaccins à faire,
00:19:48 et moi, j'ai travaillé beaucoup dans les laboratoires de toxicologie,
00:19:52 où je dosais les médicaments, etc., donc je manipulais du sang, etc.,
00:19:56 et j'ai dosé les médicaments dans le sang, notamment lors des tentatives de suicide,
00:20:00 on cherchait quels sont les médicaments qui pouvaient être responsables du suicide, etc.,
00:20:05 et bien, moi j'ai fait des vaccins, je vais pas parler de mon dossier médical,
00:20:09 mais j'ai fait des vaccins qui n'étaient même pas obligatoires.
00:20:12 - D'accord.
00:20:13 - Donc franchement, me qualifier un pharmacien qui critique un médicament
00:20:19 en rapport bénéficiaire d'un médicament, c'est juste... voilà.
00:20:24 - Oui, c'est un peu... très bien.
00:20:26 Dites-moi, alors Aminoum Lille, là vous allez faire appel de votre révocation ?
00:20:32 - Bah c'est évident que je vais faire appel, parce qu'en fait, l'acte d'accusation initiale,
00:20:38 ce qu'on me reproche maintenant, il n'a rien à voir avec ce qu'on me reprochait au début.
00:20:44 - Ah oui. C'est-à-dire quoi ? Ils ont aggravé la chose ?
00:20:48 - Non, ça s'est complètement rétrécié en fait.
00:20:51 Et sur le devoir de neutralité, je ne vous ai pas répondu,
00:20:56 je vous remets toute la jurisprudence du Conseil d'État,
00:20:59 et les textes qui s'appliquent aux fonctionnaires,
00:21:01 quand on parle du principe de neutralité, c'est le principe de laïcité.
00:21:06 - Ah oui, ça n'a rien à voir.
00:21:08 - C'est qu'un agent public exprime ses positions religieuses,
00:21:13 dans le cadre de son travail, qui fait du prosélytisme,
00:21:16 et moi je n'ai pas le souvenir, mais vous allez me contredire,
00:21:23 j'ai pas le souvenir d'avoir fait des conférences,
00:21:25 ou d'avoir répondu à des questions, d'avoir étiquetté son rapport avec les religions...
00:21:28 - Vous voulez sur la burqa ou "Ouze le mâle" ?
00:21:30 - Ou d'avoir porté, j'ouvre la parenthèse, par ordre alphabétique,
00:21:35 des babouches, une croix, une jellaba, une kippa, etc.
00:21:40 - Mais dites, est-ce que vous ne croyez pas que c'est tout le problème,
00:21:46 d'ailleurs de ce qu'on a vécu depuis deux, trois ans,
00:21:49 pour les pour et pour les contre, le masque, les gestes barrières,
00:21:53 le ceci, cela, ils sont devenus une religion ?
00:21:56 Est-ce que quelque part, la querelle n'est pas devenue "religieuse"
00:22:01 alors que c'est une querelle de santé et quelque chose de sanitaire ?
00:22:05 La sanitaire et la science n'ont rien à voir avec la religion.
00:22:08 - Je l'aurais écrit, je l'aurais écrit au centre national de gestion,
00:22:13 je l'aurais écrit qu'en fait je serais une sorte de mécréant,
00:22:17 d'une politique pro-vaccinale extrémiste,
00:22:22 et qu'en fait, pour ne pas avoir dit, répété que le vaccin est parfait,
00:22:31 que le vaccin est grand, et bien...
00:22:34 - Vous ne serez pas son prophète.
00:22:37 - En fait voilà, en ayant critiqué, c'est plus qu'une religion,
00:22:41 puisque en France, tout le monde s'accorde à dire,
00:22:44 Hugues a la liberté d'expression, qu'on a le droit de critiquer les religions.
00:22:48 Là pour moi c'est plus qu'une religion,
00:22:51 puisque c'est interdit d'y toucher, c'est pas possible en France,
00:22:55 il est impossible, vous avez le droit de critiquer les religions,
00:22:58 catholiques, juives, musulmans, tout ce que vous voulez,
00:23:01 mais il vous est interdit, surtout quand vous êtes un pharmacien hospitalier,
00:23:05 dont c'est votre rôle, de critiquer vos rapports bénéfices-risques
00:23:09 d'un médicament, et de relever ces incertitudes,
00:23:12 et il vous est interdit d'informer le public, de les alerter,
00:23:16 et donc l'alerte est morte.
00:23:20 - Absolument, la question est ouverte, et effectivement l'alerte est ouverte,
00:23:24 en tout cas, elle est morte, enfin vous le dites, Dr Aminoum Lille,
00:23:28 j'espère qu'on va la ressusciter, et que la discussion continuera.
00:23:32 En tout cas merci beaucoup pour vos éclaircissements.
00:23:35 - Merci M. Bercov pour votre invitation.
00:23:38 Tout de suite dans le face-à-face du lundi 6 février,
00:23:42 retrouver Xavier Driancourt, diplomate, ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:23:46 auteur de l'énigme algérienne aux éditions de l'Observatoire.
00:23:49 A tout de suite sur Sud Radio.
00:23:51 Ici Sud Radio,
00:23:55 les Français parlent au français,
00:23:59 les carottes sont cuites,
00:24:02 les carottes sont cuites.
00:24:04 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:24:07 Demain nous parlerons du label rouge, oui, la poule au pot,
00:24:11 qui va disparaître non seulement chaque dimanche, mais presque tous les jours.
00:24:15 Et pourquoi ? Nous parlerons de tout cela,
00:24:18 nous parlerons du tremblement de terre en Turquie bien sûr,
00:24:20 et nous parlerons de la justice, nous parlerons de ce qui se passe,
00:24:23 effectivement, avec toute cette impunité, ces meurtres et ces tabassages.
00:24:28 Et on se dit, oui, quelle prison, quelles sanctions,
00:24:32 on en parlera demain, mais auparavant, avant de recevoir l'ambassadeur Xavier Driancourt,
00:24:36 je n'hésite pas à vous faire une petite perle
00:24:41 due à l'un de nos plus grands enfileurs de perles,
00:24:44 Xavier Bertrand. Écoutez.
00:24:46 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:24:49 Les perles du jour.
00:24:51 Selon que vous serez puissant ou misérable,
00:24:56 les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
00:25:03 Mais qu'est-ce qu'il dit, qu'est-ce qu'il dit ? La Fontaine, c'est fini.
00:25:06 Ça c'était au temps de la royauté, de la monarchie absolue.
00:25:10 Voyons, voyons, c'est fini.
00:25:11 Aujourd'hui, la justice est tellement bien menée,
00:25:14 la séparation des pouvoirs est tellement accomplie,
00:25:17 tout se passe dans l'harmonie d'une France apaisée.
00:25:21 Mais de quoi vous parlez ? Enfin, l'indépendance de la justice est totale,
00:25:25 il n'y a pas du tout de poids de mesure en ce qui concerne un certain nombre d'incivilités
00:25:30 ou de meurtres, non, non, tout va très bien.
00:25:33 Mais il y en a qui sont toujours un peu grincheux, il faut dire.
00:25:37 Notamment un politique que nous aimons beaucoup, Xavier Bertrand,
00:25:41 il a dit sur BFM TV, mais on n'a pas retrouvé le sonore.
00:25:45 Je ne sais pas si le sonore a été enlevé ou pas,
00:25:47 parce que des collaborateurs sont allés chercher, ils ne l'ont pas trouvé.
00:25:51 Donc je ne pouvais pas résister parce que c'était une très belle phrase.
00:25:55 Il dit ceci, "le gouvernement de Madame Borne est aussi expert en justice
00:26:00 que moi, je suis expert en régime amincissant".
00:26:04 Voilà ce que dit Xavier Bertrand.
00:26:06 Écoutez, je ne sais pas si Xavier Bertrand a réussi à m'écrire ou pas,
00:26:10 eu égard à sa taille d'avant.
00:26:13 Enfin, le gouvernement de Madame Borne, alors,
00:26:16 il ne connaît rien en justice, le gouvernement de Madame Borne ?
00:26:19 Oh, vous exagérez, M. Bertrand, mais non, mais non, mais non.
00:26:22 Madame Borne, to be alive is Madame Borne to be just.
00:26:26 Ne l'oubliez guère.
00:26:28 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:26:32 le face à face.
00:26:34 - Vous êtes dans le face à face du lundi 6 février
00:26:37 avec Xavier Driancourt, diplomate, ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:26:41 auteur de "L'énigme algérienne" aux éditions de l'Observatoire.
00:26:44 Bonjour Xavier Driancourt.
00:26:45 - Bonjour.
00:26:46 Alors je dois dire quand même, et vraiment à votre mérite,
00:26:49 M. Driancourt, M. l'ambassadeur,
00:26:51 que c'est vrai que "L'énigme algérienne",
00:26:53 elle reste très très très forte,
00:26:55 et c'est vrai qu'elle est difficile,
00:26:56 mais vous avez quand même aidé à éclaircir,
00:26:58 quand on lit ce livre que je vous recommande,
00:27:00 le liteur de Sud Radio,
00:27:01 vous éclaircissez pas mal de pans d'histoire
00:27:07 et de pans de malentendus,
00:27:09 mais évidemment, c'est toujours très très compliqué,
00:27:12 très compliqué, le système.
00:27:14 On va parler du système, justement.
00:27:16 Et je rappelle que vous avez été ambassadeur en Algérie
00:27:18 en deux périodes,
00:27:20 de 2008 à 2012,
00:27:22 et puis de 2017 à 2020.
00:27:24 Donc 7 ans, vous avez fait votre septennat algérien.
00:27:27 - Voilà.
00:27:28 - C'est bien, pas comme président,
00:27:29 mais quand même comme haut...
00:27:31 - Comme observateur.
00:27:32 - Voilà, comme haut représentant de la République française,
00:27:35 il faut le dire.
00:27:36 Et d'ailleurs, vos interlocuteurs le racontaient dans votre livre,
00:27:38 ils disaient "Ah oui, mais c'est bien,
00:27:40 Xavier Driancourt, vous revenez,
00:27:41 vous avez une longueur d'avance sur les autres."
00:27:43 Alors, très franchement,
00:27:45 cette Algérie et cette France,
00:27:46 dont on ne finit jamais de parler,
00:27:49 on l'entend à l'historio,
00:27:51 on voit l'historio de Mohamed Mssensal,
00:27:53 ou de Kamel Daoud,
00:27:54 ou de ceci, ou de cela,
00:27:55 et puis ici, l'Algérie, c'est la France,
00:27:58 l'Algérie française,
00:27:59 la France algérienne,
00:28:00 aujourd'hui, certains qui dénoncent,
00:28:02 "Mais qu'est-ce que c'est, on est en train de se faire coloniser
00:28:04 par les immigrants, les problèmes d'immigration, etc."
00:28:07 On dit tout et son contraire,
00:28:09 les extrêmes se touchent, si elles ne nous touchent pas.
00:28:12 Alors, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui,
00:28:14 60 ans après, quand même,
00:28:16 plus de 60 ans après les accords déviants,
00:28:19 l'indépendance de l'Algérie,
00:28:20 on a l'impression que presque,
00:28:23 les braises sont toujours là,
00:28:25 rien n'est réglé, ou presque,
00:28:27 quel est le fond du problème,
00:28:29 Xavier Tréhancourt ?
00:28:30 - C'est un peu le paradoxe que vous décrivez,
00:28:32 c'est-à-dire 60 ans après l'indépendance,
00:28:34 ce pays que nous avons colonisé,
00:28:37 132 ans,
00:28:39 en fait, nous le connaissons très mal,
00:28:42 d'où le titre "l'énigme algérienne",
00:28:44 alors que nous devrions être intimes,
00:28:46 et avoir une connaissance très forte de l'Algérie.
00:28:48 Mais je crois que le fil conducteur
00:28:50 de ma réflexion et de mon livre,
00:28:53 "L'énigme algérienne",
00:28:54 c'est la difficulté de notre relation avec l'Algérie,
00:28:58 c'est que l'Algérie, c'est à la fois de la politique étrangère
00:29:01 et de la politique intérieure française.
00:29:03 Si le président de la République ou le gouvernement
00:29:07 parle des Ouïghours,
00:29:09 ou parle de la Turquie,
00:29:11 ou parle de l'Australie,
00:29:13 c'est de la politique étrangère, point.
00:29:15 Mais quand on parle de l'Algérie,
00:29:17 c'est à la fois de la politique étrangère,
00:29:20 mais aussi, pour des tas de raisons,
00:29:22 de la politique intérieure française.
00:29:24 C'est toute la difficulté.
00:29:25 - Alors, une de ces raisons n'est-elle pas le nombre ?
00:29:29 Et je ne critique pas du tout, au contraire,
00:29:33 le nombre d'Algériens vivant en France,
00:29:35 ou d'origines algériennes qui vivent en France,
00:29:37 ils sont des millions.
00:29:38 Est-ce que ça joue, ça ?
00:29:39 - Oui, ce sont des millions.
00:29:41 Ce sont des millions d'électeurs, également.
00:29:43 - D'électeurs, oui.
00:29:44 - Mais il n'y a pas seulement cela.
00:29:46 Il y a l'histoire, il y a la proximité géographique,
00:29:49 il y a les pieds noirs, il y a les Harkis,
00:29:52 il y a les immigrés, comme on dit,
00:29:55 de la première, de la deuxième, de la troisième génération.
00:29:58 - Quatrième même, non ?
00:29:59 - Il y a encore des militaires français,
00:30:01 un million cinq, qui ont fait la guerre d'Algérie.
00:30:04 Donc, ça fait une masse de la population française,
00:30:07 à peu près 10% de la population française,
00:30:10 qui a un lien avec l'Algérie.
00:30:13 Il y a les pieds noirs, il y a eu les pieds rouges,
00:30:15 après tous les coopérants.
00:30:17 - Exact.
00:30:18 C'est-à-dire, en fait, c'est presque une feuille de température.
00:30:20 C'est très fiévreux, tout ça.
00:30:22 - Oui, et un gouvernement, ou un candidat,
00:30:26 ou un politique doit tenir compte
00:30:28 de toutes ces sensibilités,
00:30:30 parce que la sensibilité d'un pied noir
00:30:33 n'est pas la même que celle d'un pied rouge,
00:30:35 ou d'un coopérant,
00:30:37 ou d'un immigré,
00:30:39 ou d'un franco-algérien.
00:30:41 Donc, il faut prendre en compte toutes ces sensibilités,
00:30:44 donc faire un coup à droite, un coup à gauche, si je peux dire.
00:30:48 Et tous les présidents de la République l'ont fait.
00:30:50 - Oui, c'est vraiment la corde sensible, comme on dit.
00:30:54 - C'est la corde sensible.
00:30:55 Alors, on va à Alger, on dit des choses à Alger,
00:30:58 les choses en question sont entendues à Paris,
00:31:02 ou à Marseille,
00:31:04 et quand on revient à Paris,
00:31:06 on dit une chose différente,
00:31:08 qui n'est plus la même que celle qu'on disait à Alger.
00:31:11 - J'ai l'impression que vous pensez à quelqu'un, là.
00:31:13 - Il y a eu souvent ça, non ?
00:31:16 Nicolas Sarkozy est venu en 2007 à Alger,
00:31:19 a fait un discours extrêmement fort sur la colonisation,
00:31:23 un discours à Constantine,
00:31:25 mais le lendemain, à Paris,
00:31:28 il a fait une déclaration contraire,
00:31:30 sur les pieds noirs.
00:31:33 - Vérité en deçà de la milité rennée, erreur au-delà.
00:31:36 - Exactement, vous avez raison, vous avez parfaitement raison.
00:31:38 - Et dites-moi juste un mot,
00:31:41 de ce point de vue-là,
00:31:43 c'est intéressant parce que vous avez découvert l'Algérie,
00:31:46 donc 2008-2012 c'était votre découverte.
00:31:49 - Je le connaissais déjà, mais...
00:31:51 - Mais en tant que permanent, c'est ça, en tant qu'ambassadeur.
00:31:55 Et est-ce qu'on peut dire,
00:31:58 est-ce qu'on peut paraphraser
00:32:00 un célèbre général qui disait,
00:32:02 vers l'oeil en compliqué, je m'envolais avec des idées simples,
00:32:05 est-ce qu'on peut avoir des idées simples sur l'Algérie ?
00:32:08 - Non, je suis parti en 2008,
00:32:10 sachant que c'est un pays très compliqué,
00:32:12 et qu'il fallait faire extrêmement attention,
00:32:15 justement parce qu'il y a cette contradiction
00:32:19 entre la politique étrangère et la politique intérieure française.
00:32:23 Donc tout ce qu'un ambassadeur dit à Alger,
00:32:27 c'est écouter, entendre à Paris, analyser, critiquer, commenter,
00:32:32 et donc voilà, on est dans cette permanence
00:32:36 de politique étrangère et de politique intérieure.
00:32:39 - Ah oui, passionnant, on va en parler, on va continuer à en parler.
00:32:42 - Et c'est pour ça que c'est un des postes les plus compliqués.
00:32:45 - C'est clair.
00:32:46 Enfin, le fait que vous ayez été rappelé
00:32:48 prouve que vous ne vous êtes pas si mal débrouillé dans ce poste.
00:32:51 On va en parler tout de suite après,
00:32:53 très passionnant, l'énigme algérienne,
00:32:55 Xavier Driancourt, après cette petite pause.
00:32:57 - Et vous comptiez nous appeler au 0826 300 300,
00:33:01 vous avez la parole sur Sud Radio, à tout de suite.
00:33:03 - Sud Radio.
00:33:05 - Sud Radio.
00:33:06 - Ici Sud Radio.
00:33:08 Les Français parlent au français.
00:33:13 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:16 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:19 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:33:22 - Oui, depuis que j'essaie de déchiffrer l'énigme algérienne
00:33:25 avec Xavier Driancourt, ce n'est pas simple, vraiment.
00:33:28 Parce que c'est vrai, ce qu'il a expliqué très bien
00:33:31 en début d'émission, au début de cet entretien,
00:33:33 c'est que l'Algérie et la France,
00:33:35 ce n'est pas deux pays comme ça, étrangers,
00:33:37 ou même amis ou alliés, non, non, c'est autre chose.
00:33:40 Il y a toute une histoire,
00:33:41 toute une extraordinaire capitale mémorielle
00:33:44 et qui n'est pas simple à gérer,
00:33:47 c'est le moins que l'on puisse dire.
00:33:49 Xavier Driancourt, je me demandais,
00:33:51 quelles sont les différences, mais vraiment les différences,
00:33:53 vous avez senti les lignes de force
00:33:55 entre vos premiers séjours en tant qu'ambassadeur,
00:33:59 donc 2008-2012,
00:34:01 et votre second séjour entre 2007 et 2020.
00:34:04 Qu'est-ce qui vous a frappé ?
00:34:06 - C'était en fait deux pays complètement différents.
00:34:09 - En quelques années ?
00:34:10 - Oui, parce que 2007-2012,
00:34:13 donc tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
00:34:16 en gros, l'Algérie était riche et enrichie par le pétrole,
00:34:20 Bouteflika était tout puissant et tenait le pays,
00:34:25 il n'avait pas encore eu son AVC
00:34:27 qui l'a rendu invalide pour la fin de son mandat,
00:34:30 et mon deuxième mandat à Alger à partir de 2017,
00:34:33 Bouteflika était invalide,
00:34:35 ne parlait et ne recevait quasiment plus personne,
00:34:39 et le pays était dans le fond dirigé par son frère,
00:34:43 Saïd Bouteflika, aujourd'hui en prison,
00:34:46 et le chef d'état-major de l'armée, le général Gaïd Sala,
00:34:51 c'était une sorte de tête-à-tête entre ces deux hommes...
00:34:55 - Le diop-virat, c'est ça.
00:34:56 - Voilà, qui dirigeait le pays.
00:34:58 Donc deux séjours, deux périodes, deux Algéries totalement différentes.
00:35:03 - Une Algérie beaucoup moins sûre d'elle-même par rapport à 2008-2012.
00:35:08 - Et surtout, j'ai assisté en 2017-2020
00:35:13 à ces manifestations extraordinaires qui ont duré un an,
00:35:18 qu'on a appelé le Hirak,
00:35:20 tous les mardis, tous les vendredis,
00:35:23 entre février 2019 et mars 2020,
00:35:26 et puis à la chute de Bouteflika.
00:35:29 - Oui, qui a été rappelée.
00:35:31 - Donc voilà, deux visions complètement différentes.
00:35:36 - Une chose que vous racontez aussi dans votre livre,
00:35:39 c'est assez frappant, Xavier Driancourt,
00:35:41 c'est que vous dites, la première année, bien sûr,
00:35:44 il y avait des demandes de visas, des demandes de séjour, etc.
00:35:47 Mais la seconde période, c'était tout à fait différent.
00:35:52 Racontez, parce que c'est quelque chose que...
00:35:54 - Oui, je crois que les visins en Algérie,
00:35:58 on a du mal à s'en rendre compte en France
00:36:01 de l'importance du rôle des visins en Algérie.
00:36:05 Et là, on voit que la France, c'est en Algérie,
00:36:08 de la politique intérieure algérienne.
00:36:10 C'est-à-dire qu'on critique la France.
00:36:12 - Mais on demande des visas.
00:36:14 - On demande des visas parce que chaque Algérien a un frère,
00:36:17 un oncle ou de la famille en France.
00:36:20 Et puis parce que, voilà, ça fait partie du mode de vie normal.
00:36:25 Pendant 132 ans, on circulait entre les deux pays.
00:36:29 Les visas n'ont pas existé jusqu'en 1986.
00:36:33 C'est Jacques Chirac, Premier ministre de France en 1986.
00:36:37 Il les a établis pour l'ensemble des pays du monde entier
00:36:41 à la suite des attentats de Paris
00:36:44 faits par le reste des Algériens à l'époque.
00:36:47 Et donc le visa est quelque chose d'anormal
00:36:51 dans la population algérienne.
00:36:53 Et donc il y a un droit à circuler,
00:36:56 un droit fondamental à circuler et à venir en France.
00:36:59 Donc les Algériens n'admettent pas le rôle du visa
00:37:03 alors que pour nous c'est quelque chose de normal.
00:37:07 Si vous allez aux Etats-Unis, vous devez aller aux consulats
00:37:11 ou remplir des papiers, voilà.
00:37:13 - Ou faire son estat.
00:37:14 Mais vous allez plus loin, Xavier Drinckhoff.
00:37:16 Vous dites, et c'est très frappant cette image,
00:37:18 enfin cette image, c'est chiant,
00:37:20 vous dites au fond, il y a 45 millions d'Algériens
00:37:23 qui auraient envie de venir en France ou en Europe.
00:37:25 - C'est la réalité, c'est la réalité.
00:37:28 Ou peut-être 42 millions sur 45 parce que...
00:37:31 - Ne jure-t-on pas.
00:37:33 - Il y a des irréductibles.
00:37:35 Mais 42 millions d'Algériens qui veulent venir en France.
00:37:38 Alors qu'ils veulent venir en France parce qu'ils ont de la famille en France,
00:37:41 parce que beaucoup parlent français,
00:37:43 parce qu'on leur parle tellement de la France
00:37:46 depuis leur enfance qu'ils veulent connaître
00:37:50 ou découvrir la France,
00:37:52 ou venir travailler, ou venir s'installer.
00:37:54 D'autres veulent aller au Canada.
00:37:56 Mais le vrai problème, c'est pourquoi tous ces gens
00:37:58 veulent quitter leur pays.
00:37:59 - C'est ça. J'allais vous dire, attendez,
00:38:01 avec un pays très riche en pétrole, en minerai, en sous-sol, etc.
00:38:05 Et on se dit, mais qu'est-ce qui fait que 60 ans après,
00:38:09 l'Algérie en soit encore à ce que c'est, je dirais,
00:38:13 la majorité de sa population, il faut le dire,
00:38:15 ait envie de partir, au lieu de développer leur pays.
00:38:19 - Ce pays, avec tout ce que vous avez décrit,
00:38:23 ce pays devrait être la Californie de l'Afrique.
00:38:26 - Il a le climat.
00:38:28 - Oui.
00:38:29 - La Méditerranée, la mer, la montagne,
00:38:31 et en plus le pétrole et le gaz.
00:38:34 Et la proximité avec l'Europe, il a tout pour réussir.
00:38:37 Mais je crois que la gouvernance depuis 1962,
00:38:40 la gouvernance algérienne,
00:38:42 le rôle prépondérant de l'armée,
00:38:44 mais qui n'est pas un rôle en première ligne,
00:38:46 ce n'est pas un régime militaire,
00:38:48 ce n'est pas le maréchal Sisi en Égypte,
00:38:52 ce n'est pas les régimes militaires africains.
00:38:55 Le rôle, la place de l'armée dans le système algérien
00:38:59 fait que beaucoup de gens
00:39:03 en ont assez de cette gouvernance,
00:39:07 de cette mal-gouvernance.
00:39:09 - Cette armée, cette classe dirigeante,
00:39:11 n'a rien fait, enfin n'a pas fait grand-chose
00:39:13 pour développer le pays, je parle le peuple,
00:39:15 qu'il ait accès à un certain nombre de choses,
00:39:17 puisqu'on ne comprend pas de l'extérieur,
00:39:19 on se dit "mais enfin, comme vous dites,
00:39:21 ça aurait dû être la Californie, et c'est ce que c'est".
00:39:23 - Oui, mais si vous regardez les 60 ans
00:39:25 de l'histoire algérienne,
00:39:27 vous constatez qu'il y a eu
00:39:29 15 ans de
00:39:31 socialisme soviétique bureaucratique,
00:39:34 appelons-le comme ça la période Boumediene-Chadli,
00:39:37 après l'indépendance,
00:39:39 où le régime algérien,
00:39:41 l'armée algérienne, puisque Boumediene
00:39:43 est déjà bout de teflika,
00:39:45 avait un peu copié le système soviétique.
00:39:48 Ensuite, il y a eu 15 ans, 12 ans de guerre civile,
00:39:52 qui a fait 250 000 morts,
00:39:55 c'est pas rien.
00:39:57 Ensuite, 20 ans...
00:39:59 - Entre les islamistes et les autres, le fils, etc.
00:40:02 - Ensuite, 20 ans de bout de teflika,
00:40:05 donc, voilà...
00:40:08 - Mais qu'est-ce qui s'est passé pendant ces 20 ans de bout de teflika ?
00:40:10 Rien ? Ou la corruption ?
00:40:12 - Il y a eu un enrichissement du pays,
00:40:15 parce que les cours du pétrole ont considérablement augmenté,
00:40:19 il y a eu le retour de l'Algérie sur la scène internationale,
00:40:23 après, regardez le rôle qu'ils ont joué à un moment
00:40:27 entre les Etats-Unis et l'Iran.
00:40:30 Donc, voilà, l'Algérie est redevenue un pays respectable,
00:40:35 mais, ceci s'est accompagné de corruption,
00:40:41 parce que voilà, l'argent du pétrole,
00:40:43 et donc le pays n'a pas été...
00:40:45 ne s'est pas enrichi.
00:40:48 - N'a pas été gouverné, c'est la gouvernance.
00:40:50 - Voilà, c'est une question de gouvernance.
00:40:53 - Et alors, justement, vous...
00:40:55 Alors, qu'est-ce qui a évolué aujourd'hui,
00:40:58 Xavier Drancourt,
00:41:00 entre 2008 et 2020 ?
00:41:03 Vous dites, vous n'êtes plus le même pays,
00:41:07 mais est-ce que nos rapports avec ce pays,
00:41:10 et vos rapports à vous en tant qu'ambassadeur,
00:41:12 c'était compliqué, c'était difficile ?
00:41:15 C'était comment, vos rapports, je dirais, humains ?
00:41:19 - C'est...
00:41:20 Il y a les rapports officiels en tant qu'ambassadeur,
00:41:24 et encore une fois, je disais tout à l'heure,
00:41:26 c'est sans doute un des postes diplomatiques les plus compliqués.
00:41:30 - J'imagine.
00:41:31 - Certes, la Russie, certes l'Ukraine,
00:41:34 certes les Etats-Unis sont des pays compliqués,
00:41:37 mais l'Algérie, pour les raisons que vous expliquez,
00:41:41 qu'on évoquait, c'est-à-dire de la politique étrangère
00:41:44 et de la politique intérieure française,
00:41:46 fait que l'ambassadeur est en permanence écouté,
00:41:50 observé, surveillé...
00:41:52 - Il est sous les feux des projecteurs.
00:41:53 - Il est sous les feux des projecteurs à Alger et à Paris.
00:41:57 J'ai été ambassadeur en Malaisie il y a 20 ans.
00:42:00 En Malaisie, je pouvais faire des déclarations
00:42:03 dans tel ou tel sens,
00:42:05 elles n'étaient pas commentées à Paris.
00:42:07 En Algérie, si vous faites des déclarations
00:42:11 sur tel ou tel sujet, ou si vous n'en faites pas,
00:42:13 ou si vous oubliez de commenter tel ou tel point,
00:42:16 c'est su immédiatement à Paris.
00:42:19 - Mais vous avez des groupes, des associations,
00:42:21 voire des partis politiques qui vous critiquent,
00:42:24 qui commentent, qui vous rappellent à l'ordre,
00:42:26 des tweets...
00:42:28 - Oui, oui.
00:42:29 - Donc vous êtes en permanence sous le feu de l'actualité.
00:42:32 Donc voilà, c'est un des postes extrêmement difficiles
00:42:35 pour un diplomate.
00:42:37 - Alors, on va raconter un certain nombre de choses
00:42:39 que vous racontez dans votre livre,
00:42:40 qui vous sont arrivées,
00:42:42 - Oui, Kéry, mais c'est vraiment intéressant.
00:42:44 On va en parler juste après cette petite pause.
00:42:47 A tout de suite.
00:42:48 Ensuite, nous recevrons les auditeurs de Sud Radio,
00:42:50 bien sûr, avec vous.
00:42:51 - Oui, vous continuez de nous appeler au 0826 300 300.
00:42:55 On attend vos appels pour interpeller
00:42:56 Xavier Driancourt, diplomate,
00:42:58 ancien ambassadeur de France en Algérie.
00:42:59 A tout de suite.
00:43:00 - Ici Sud Radio.
00:43:04 Les Français parlent au français.
00:43:09 Les carottes sont cuites.
00:43:12 Les carottes sont cuites.
00:43:14 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:43:17 - Xavier Driancourt, l'énigme algérienne
00:43:20 aux éditions de l'Observatoire.
00:43:22 Vraiment à lire, si on veut déchiffrer.
00:43:24 C'est, je ne sais pas,
00:43:26 cousins ennemis, frères ennemis,
00:43:28 ou amis, etc.
00:43:30 C'est très, très, très compliqué, effectivement.
00:43:33 Quelque chose,
00:43:36 Xavier Driancourt,
00:43:38 vous parlez dans votre livre, vous dites,
00:43:40 "l'immense solitude de l'ambassadeur".
00:43:42 Vous parlez de votre immense solitude.
00:43:45 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:43:46 Comment vous l'avez écroué concrètement ?
00:43:48 - J'avais déjà ressenti cette solitude
00:43:51 dans mes postes précédents,
00:43:53 en Australie, en Malaisie,
00:43:55 mais en Algérie encore plus.
00:43:57 Et je crois que c'est inhérent à la fonction d'ambassadeur.
00:44:00 Les gens idéalisent
00:44:02 le rôle d'un ambassadeur
00:44:04 en pensant qu'on est dans des réceptions,
00:44:06 dans des cocktails.
00:44:08 Mais ils oublient qu'on est
00:44:10 seul dans un pays,
00:44:12 le représentant
00:44:14 du chef de l'État,
00:44:16 du gouvernement,
00:44:17 donc tout ce qui se dit à Paris,
00:44:19 et dont vous n'êtes pas forcément responsable,
00:44:21 est analysé et commenté.
00:44:24 C'est vous qui en êtes localement le responsable.
00:44:27 Et puis vous êtes, encore une fois,
00:44:29 observé, surveillé en permanence.
00:44:31 Donc, c'est vrai,
00:44:33 dans ce métier,
00:44:35 dans ce beau métier que j'ai aimé,
00:44:37 c'est une situation de très grande solitude.
00:44:39 - Oui, mais quand même,
00:44:41 vous partagez les décisions surprise de concert
00:44:43 avec le gouvernement,
00:44:45 votre ministre de l'Intérieur...
00:44:47 - Oui, mais le gouvernement a mille choses à traiter.
00:44:49 La priorité n'est pas toujours
00:44:52 le pays où vous êtes.
00:44:54 - Et alors, vous dites aussi,
00:44:56 vous en parlez, vous dites aussi, en France,
00:44:58 on oublie, on croit, oui, avec ça,
00:45:00 mais vous dites, au-delà de ça, aujourd'hui, les Algériens,
00:45:02 justement, vous leur appelez
00:45:04 au public français
00:45:06 "responsable",
00:45:08 "tension", c'est très bien, l'émotion, les sentiments,
00:45:10 la mémoire, etc.,
00:45:12 mais aujourd'hui, c'est le rapport des forces.
00:45:14 On est pragmatique, on regarde
00:45:16 l'intérêt de l'Algérie,
00:45:18 et est-ce que nous, nous regardons l'intérêt de la France ?
00:45:20 Vous posez la question, quand même.
00:45:22 - Oui, oui, je crois que c'est la réalité.
00:45:24 Ce qui compte, c'est le rapport de force,
00:45:26 et l'affectif, c'est une chose,
00:45:28 mais il faut être à la fois affectif
00:45:30 et puis ferme dans ses convictions.
00:45:32 Donc, il faut,
00:45:34 parce que ce sont des Algériens, il faut être affectif,
00:45:36 affectueux, mais
00:45:38 ne pas être qu'affectif,
00:45:40 parce qu'à ce moment-là, on passera pour faible,
00:45:42 et ne pas être trop
00:45:44 et uniquement ferme, parce qu'à ce moment-là,
00:45:46 nous, Français, nous passons pour être
00:45:48 arrogants. Donc, il faut
00:45:50 avoir les deux.
00:45:52 - Mais vous dites aussi, quand même, et il faut rappeler,
00:45:54 que quand le chef de l'État, ou le Premier ministre,
00:45:56 ou etc., quitte
00:45:58 l'Algérie, ou quitte Alger,
00:46:00 où t'es reçu, plus ou moins bien,
00:46:02 et d'ailleurs, je vais vous rappeler un détail,
00:46:04 j'aimerais avoir votre avis, vous dites
00:46:06 "Bon, ben, les responsables algériens
00:46:08 ont dit "Bon, ben, ça va, maintenant, allons passer aux choses sérieuses"
00:46:10 ou presque. - Oui, oui, c'est
00:46:12 ça. - Je crois que c'est un peu comme ça
00:46:14 qu'ils nous voient. - Et alors,
00:46:16 vous qui connaissez bien, est-ce que c'était
00:46:18 voulu, c'était évidemment voulu, mais
00:46:20 quelle interprétation, quand on a
00:46:22 vu tous, quand Macron,
00:46:24 la dernière fois où Macron est allé, il y avait
00:46:26 vous savez, sur les
00:46:28 estrades où ils sont, en anglais, en
00:46:30 arabe, et pas en français. - Je pense
00:46:32 que c'est volontaire de la part
00:46:34 du gouvernement algérien,
00:46:36 et c'est pas la première fois, mais c'est
00:46:38 une sorte de
00:46:40 provocation,
00:46:42 parce que... - Mais pour signifier quoi ?
00:46:44 - Pour signifier que
00:46:46 le français est une langue
00:46:48 de deuxième zone, bien que ça
00:46:50 soit la langue de l'ancien
00:46:52 colonisateur, et parce que c'est
00:46:54 la langue de l'ancien colonisateur,
00:46:56 la langue officielle, c'est l'arabe,
00:46:58 et la langue
00:47:00 mondiale, c'est l'anglais, donc
00:47:02 le français, voilà,
00:47:04 on parlera en français, je pense que le président
00:47:06 de la République, les deux présidents ont parlé
00:47:08 en français, mais
00:47:10 voilà, c'est ce que vous rappelez, là,
00:47:12 c'est aussi une provocation pour
00:47:14 nous montrer à nous, français, que
00:47:16 nous sommes un pays
00:47:18 parmi d'autres. - Oui, c'est...
00:47:20 il ne manque pas de le rappeler,
00:47:22 mais alors, justement, une des choses,
00:47:24 on va parler de beaucoup de choses, d'ailleurs vous rappelez une chose
00:47:26 intéressante, vous rappelez, n'oubliez jamais qu'on est
00:47:28 à 800 km de l'Algérie, Marseille
00:47:30 est à 800 km, donc voilà,
00:47:32 Paris-Marseille, c'est aussi 800-900 km,
00:47:34 voilà, et donc,
00:47:36 ne pas oublier qu'on est voisins, quelque part. - On est voisins,
00:47:38 et il n'y a que la Méditerranée qui nous sépare.
00:47:40 - Qui nous sépare, ce qui n'est pas
00:47:42 rien, mais ce qui n'est pas grand-chose aujourd'hui.
00:47:44 Alors, vous avez fait un
00:47:46 article au Figaro,
00:47:48 monsieur Dréancourt, Xavier Dréancourt,
00:47:50 qui a fait beaucoup de bruit,
00:47:52 et vous avez dit
00:47:54 que l'Algérie, c'était en tout cas
00:47:56 le titre de la chronique, de l'interview,
00:47:58 "L'Algérie
00:48:00 s'effondre, entraînera-t-elle
00:48:02 la France dans sa chute ?"
00:48:04 - Oui. - Rude,
00:48:06 rude de récoufrage, ça. - C'est rude,
00:48:08 oui, tout à fait, c'est rude, mais...
00:48:10 - Alors, non mais, justement,
00:48:12 c'est pas pour commenter
00:48:14 émotionnellement, mais, vous pensez
00:48:16 que l'Algérie, vraiment, s'effondre
00:48:18 en ce moment ?
00:48:20 - J'ai assisté à cette période, donc, du
00:48:22 Hirak, et aujourd'hui, tous les gens...
00:48:24 - Qu'est-ce que c'est que le Hirak ?
00:48:26 - Le Hirak, c'est cette série de
00:48:28 manifestations qui ont duré un an,
00:48:30 donc entre février
00:48:32 2019 et mars
00:48:34 2020, pendant
00:48:36 lesquelles... année pendant
00:48:38 laquelle,
00:48:40 des millions, je dis bien des millions,
00:48:42 puisque le président
00:48:44 Teboun m'avait parlé de 13 millions
00:48:46 de manifestants. - Oui, vous étiez
00:48:48 ambassadeur à l'époque, d'ailleurs. - Oui, 13 millions
00:48:50 de manifestants. Nous, quand
00:48:52 on aura demain, peut-être,
00:48:54 40 000 ou 60 000 ou
00:48:56 80 000 personnes
00:48:58 qui manifesteront dans Paris,
00:49:00 Paris sera sans dessus, dessous.
00:49:02 Mais 13 millions de manifestants, vous
00:49:04 imaginez ce que ça peut vouloir dire.
00:49:06 Et donc, tous ces gens
00:49:08 qui ont cru à un
00:49:10 chouïa, si je peux dire,
00:49:12 de démocratie pour l'Algérie,
00:49:14 aujourd'hui, voient qu'il n'y a
00:49:16 plus de liberté de presse,
00:49:18 que les militaires ont repris
00:49:20 la main. - Vous dites que tous les journaux,
00:49:22 enfin, ou presque, ou même les blogs,
00:49:24 sont pris en main. - Les journaux sont
00:49:26 contrôlés.
00:49:28 Le journal El Ouattane, les deux grands
00:49:30 journaux francophones,
00:49:32 El Ouattane, est sous contrôle.
00:49:34 Et...
00:49:36 le journal Liberté a été fermé.
00:49:38 - Donc,
00:49:40 effectivement, vous dites que ça fait des signes
00:49:42 et un peu de... - Et donc, voilà,
00:49:44 il y a une chape de plomb,
00:49:46 une forme de répression qui s'est
00:49:48 abattue sur l'Algérie, après,
00:49:50 encore une fois, cet espoir du
00:49:52 Hirak. - Du Hirak, oui. - Et donc,
00:49:54 voilà, vous imposez
00:49:56 une chape de plomb
00:49:58 à des millions de personnes, et donc,
00:50:00 voilà, l'Algérie,
00:50:02 le terme s'effondre,
00:50:04 et peut-être excessif, un peu fort,
00:50:06 mais l'Algérie, les gens
00:50:08 en ont assez de ce système.
00:50:10 Et donc, compte tenu
00:50:12 des liens avec la France,
00:50:14 les gens cherchent à venir en France.
00:50:16 - Et de ce point de vue, ça peut entraîner
00:50:18 effectivement beaucoup de désordre... - Et voilà,
00:50:20 ce sont des vases communiquants, hein. - C'est ça.
00:50:22 - C'est de la politique intérieure française, l'Algérie.
00:50:24 - Oui, c'est bien de le rappeler.
00:50:26 En fait, l'Algérie, c'est une dimension de la politique
00:50:28 intérieure française, vous le dites, oui.
00:50:30 C'est le seul pays, d'ailleurs,
00:50:32 à ma connaissance, enfin, à notre connaissance.
00:50:34 - C'est le seul pays. - Oui, c'est fou.
00:50:36 - La Chine, même l'Allemagne,
00:50:38 avec laquelle nous avons des...
00:50:40 où nous voulons avoir des liens extrêmement
00:50:42 forts, il n'y a pas cette dimension
00:50:44 de politique intérieure française.
00:50:46 - C'est clair. Et puis, enfin, le couple, aujourd'hui,
00:50:48 ne se présente pas sous les meilleurs hospices.
00:50:50 - Mais le couple franco-algérien...
00:50:52 - Oui, non plus, non plus. - Et puis, c'est un couple
00:50:54 à trois avec le Maroc. - Nous avons de grands
00:50:56 problèmes conjugaux, M. l'ambassadeur,
00:50:58 en ce moment. Est-ce que nous avons
00:51:00 des auditeurs en France, lui, ici ?
00:51:02 - Nous avons beaucoup d'auditeurs, et vous continuez de nous appeler
00:51:04 au 0826-300-300,
00:51:06 et on a le plaisir d'accueillir
00:51:08 Charles de Paris. Bonjour, Charles.
00:51:10 - Oui, bonjour, messieurs.
00:51:12 Bonjour, entrez, Bercoff.
00:51:14 - Bonjour. - Voilà, je voulais
00:51:16 intervenir, juste pour poser
00:51:18 une question. Moi, je suis un peu...
00:51:20 Je ne suis pas de la génération
00:51:22 de l'Algérie. Pour moi,
00:51:24 l'Algérie, c'est un pays comme un autre.
00:51:26 Enfin, c'est le Maroc, l'Algérie,
00:51:28 la Libye, voilà, c'est la Tunisie,
00:51:30 c'est le Maghreb. Mais
00:51:32 en 2017, François...
00:51:34 J'aimerais que vous fassiez un petit peu de politique-fiction,
00:51:36 deux minutes, pour parler des accords
00:51:38 des viands. En 2017, François Fillon,
00:51:40 dans son programme, avait prévu
00:51:42 la suppression des accords des viands,
00:51:44 ou l'abrogation des accords des viands.
00:51:46 Donc,
00:51:48 il aurait pu passer,
00:51:50 il n'est pas passé. Qu'est-ce qui est...
00:51:52 A votre avis, quelles
00:51:54 auraient été les conséquences... - De la suppression
00:51:56 des accords des viands ? - Voilà, si
00:51:58 François Fillon était passé...
00:52:00 - Oui, et que signifierait la suppression
00:52:02 des accords des viands, en tout cas ? Si quelqu'un
00:52:04 d'autre voudrait reprendre la
00:52:06 suggestion de Fillon.
00:52:08 Xavier Riencourt. - Bonjour, monsieur.
00:52:10 La suppression
00:52:12 des accords des viands, en fait,
00:52:14 c'est surtout symbolique. Ça n'aurait pas eu
00:52:16 de conséquences considérables. Ce qui
00:52:18 aurait des conséquences importantes, c'est
00:52:20 la suppression
00:52:22 des accords franco-algériens
00:52:24 sur l'immigration.
00:52:26 Des accords du 27 décembre
00:52:28 1968, qui complètent
00:52:30 les accords des viands,
00:52:32 et qui permettent aux Algériens
00:52:34 de venir en France pour s'installer
00:52:36 et à des conditions dérogatoires
00:52:38 du droit commun Schengen.
00:52:40 - Ah, c'est décembre 1968, c'est ça ?
00:52:42 - Ce sont des accords franco-algériens
00:52:44 donc sur la circulation des
00:52:46 personnes, qui ont été
00:52:48 passées à une période où la France
00:52:50 avait besoin de main-d'oeuvre, pour
00:52:52 son industrie, de main-d'oeuvre
00:52:54 francophone, et donc la main-d'oeuvre
00:52:56 francophone, elle était en Algérie. Et comme
00:52:58 les accords des viands prévoyaient un régime
00:53:00 de liberté de circulation
00:53:02 au profit des Français
00:53:04 qui resteraient en Algérie,
00:53:06 parce qu'on avait, à l'époque,
00:53:08 on pensait que les Français
00:53:10 resteraient en Algérie, il fallait qu'ils puissent venir
00:53:12 en France, donc il y avait un régime de circulation
00:53:14 facilité...
00:53:16 - Qui continue aujourd'hui ?
00:53:18 - Qui continue aujourd'hui, puisque ces accords sont toujours
00:53:20 en oeuvre.
00:53:22 - Qui stipulent quoi ?
00:53:24 - Ils donnent des avantages
00:53:26 aux Algériens,
00:53:28 pour venir en France, pour s'installer
00:53:30 en France, par exemple
00:53:32 les visas étudiants peuvent être transformés
00:53:34 en visas de commerçants,
00:53:36 et donc vous êtes étudiant, vous créez
00:53:38 un truc d'auto-entrepreneur,
00:53:40 et vous avez une carte de séjour automatiquement,
00:53:42 donc il y a toute
00:53:44 une série de dérogations sur le regroupement
00:53:46 familial, sur les
00:53:48 titres de séjour, sur le
00:53:50 retrait des titres de séjour,
00:53:52 que vous ne trouvez avec aucun autre
00:53:54 pays, ni les Marocains, ni les Tunisiens.
00:53:56 Donc c'est une exception algérienne
00:53:58 qui est
00:54:00 consubstantielle aux accords déviants.
00:54:02 - Il est bon de le rappeler, parce que je suis sûr que les trois-quarts
00:54:04 de nos auditeurs
00:54:06 et des Français ne le savent pas.
00:54:08 - Et dans son interview au Figaro,
00:54:10 qu'il a fait huit jours avant la mienne,
00:54:12 le président Teboun a dit "nous tenons
00:54:14 aux accords déviants, et nous tenons aux accords
00:54:16 du 27 décembre 68".
00:54:18 - Un autre, merci !
00:54:20 - On va tourner une rapide page de pub,
00:54:22 et on retrouve à tous nos auditeurs, après la pub,
00:54:24 au 0826 300 300,
00:54:26 sur Sud Radio.
00:54:28 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:54:30 appelez maintenant pour réagir,
00:54:32 0826 300 300.
00:54:34 - Ici,
00:54:36 Sud Radio,
00:54:38 les Français parlent
00:54:42 au français.
00:54:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:54:46 Je n'aime pas
00:54:48 la blanquette de veau.
00:54:50 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:54:52 - 13h43, sur Sud Radio,
00:54:54 vous avez la parole au 0826
00:54:56 300 300. On attend vos appels
00:54:58 pour interpeller Xavier Driancourt,
00:55:00 ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:55:02 et avoir vos avis sur cette relation entre la France
00:55:04 et l'Algérie. Et on accueille tout de suite Guy de Paris.
00:55:06 Bonjour Guy.
00:55:08 - Bonjour Monsieur, bonjour Monsieur l'ambassadeur.
00:55:10 Oui, j'ai 72 ans,
00:55:12 je suis né en Afrique du Nord, j'y ai vécu.
00:55:14 Mon père était capitaine
00:55:16 pendant la guerre d'Algérie, donc
00:55:18 je suis très sensibilisé à ce problème.
00:55:20 Donc,
00:55:22 à chaque fois que je parle, et c'est très souvent
00:55:24 à des Algériens, je dis la chose suivante.
00:55:26 Au moment où
00:55:28 la France est partie,
00:55:30 elle a laissé des infrastructures,
00:55:32 qui étaient en parfaite étape, et tous les
00:55:34 gouvernements algériens qui se sont
00:55:36 succédés les uns après les autres, n'ont payé aucun
00:55:38 entretien, n'ont créé aucune industrie,
00:55:40 pas même une construction
00:55:42 d'un hôpital. Donc,
00:55:44 ces gouvernements algériens se sont reposés
00:55:46 sur les conséquences
00:55:48 de l'occupation française,
00:55:50 pour justifier, enfin, pour masquer leur incompétence.
00:55:52 Je me permets de dire comme ça
00:55:54 à des familles algériennes, parce que je dis
00:55:56 nous, de notre côté, nous avons eu la même chose.
00:55:58 Depuis 50 ans, nous avons
00:56:00 des gouvernements qui se sont
00:56:02 tournés vers le mondialisme de services,
00:56:04 et non pas de fabrication,
00:56:06 bilan, nous avons 3 000 milliards d'euros
00:56:08 d'endettement, parce que, voilà, etc.
00:56:10 Donc, en faisant cette comparaison,
00:56:12 les Algériens acceptent.
00:56:14 De temps en temps, je vais à République,
00:56:16 là, vous avez des associations algériennes
00:56:18 qui se battent contre ce gouvernement,
00:56:20 ce gouvernement algérien, depuis des années.
00:56:22 Et ça passe très bien.
00:56:24 Je me mets beaucoup plus loin,
00:56:26 je dis, est-ce que nous, nous faisons encore
00:56:28 des reproches au
00:56:30 Maghreb, aux morts,
00:56:32 qui ont occupé le sud-ouest
00:56:34 de la France pendant 800 ans,
00:56:36 la bataille de Charles Martel
00:56:38 en 1732, est-ce qu'on fait des reproches encore
00:56:40 aux pays du Maghreb,
00:56:42 pour l'occupation de la Méditerranée, bataille de l'Epente,
00:56:44 en 1732. - Oui, vous voulez dire, arrêtons,
00:56:46 les repentance ? - On arrête tout.
00:56:48 On vise, maintenant,
00:56:50 on peut travailler ensemble, on peut faire
00:56:52 des choses ensemble, parce que nous sommes dans la même
00:56:54 situation. - D'accord.
00:56:56 - C'est comme ça que je parle. - Écoutez, non, non, mais
00:56:58 analyse intéressante,
00:57:00 je pense que Xavier Drancourt
00:57:02 va vous répondre. - Oui,
00:57:04 bonjour monsieur. Je disais tout à l'heure
00:57:06 que l'Algérie, c'est de la politique
00:57:08 intérieure française, mais la France,
00:57:10 c'est de la politique intérieure algérienne.
00:57:12 Et donc, c'est bien commode,
00:57:14 c'est bien pratique pour
00:57:16 les dirigeants algériens
00:57:18 de trouver un bouc émissaire,
00:57:20 pour nous, c'est la Banque
00:57:22 mondiale ou l'Union européenne,
00:57:24 mais pour
00:57:26 l'Algérie, c'est l'ancien
00:57:28 colonisateur qui n'a pas
00:57:30 fait ce qu'il fallait, qui a fait
00:57:32 une mauvaise colonisation,
00:57:34 qui ne s'est pas excusé après la
00:57:36 décolonisation,
00:57:38 qui est parti avec les plans de ceux-ci,
00:57:40 avec les archives de ceux-là.
00:57:42 Donc c'est bien commode d'expliquer
00:57:44 les échecs et les difficultés
00:57:46 du pays par l'ancien
00:57:48 colonisateur. - Se peler ce galop
00:57:50 de Louviatou-Laval. - Et
00:57:52 dans les livres d'histoire
00:57:54 des jeunes algériens,
00:57:56 on leur explique que c'est la France
00:57:58 qui est responsable des malheurs
00:58:00 du pays. - Donc vous voulez dire que jusqu'à présent,
00:58:02 jusqu'à aujourd'hui, nous sommes en 2023,
00:58:04 dans l'opinion
00:58:06 publique, je dis pas tout le monde,
00:58:08 on dit "oui, vous savez, si ça va pas en Algérie, c'est à cause
00:58:10 de ces...
00:58:12 - C'est très commode de dire ça.
00:58:14 C'est très commode de dire ça. Alors ça marche
00:58:16 ou ça marche pas, de rappeler cela,
00:58:18 mais enfin quand vous avez
00:58:20 des militaires ou des ministres algériens
00:58:22 qui disent publiquement, il y a quelques
00:58:24 mois, "la France c'est l'ennemi éternel",
00:58:26 voilà, ça veut dire
00:58:28 ce que ça veut dire.
00:58:30 - Ouais, c'est... c'est assez
00:58:32 parlant en tout cas. - Nous avons la France.
00:58:34 - Oui, pardon ? Vous disiez ?
00:58:36 - Si on laisse parler ces gens-là,
00:58:38 je suis capable de leur répondre, d'accord ?
00:58:40 Si c'est l'ennemi éternel, eh bien écoutez, on va renvoyer
00:58:42 en Algérie, tous les
00:58:44 Algériens, nous avons 4 millions d'Algériens
00:58:46 en France à peu près. En plus,
00:58:48 90% des émigrés
00:58:50 du Maghreb sont en
00:58:52 France. 90%
00:58:54 des pays du Maghreb, du Tunisie,
00:58:56 Algérie, Maroc,
00:58:58 90% des émigrés
00:59:00 sont en France. - Mais vous les renvoyez
00:59:02 comment ? - Non, je les renvoie pas.
00:59:04 Mais je réponds à
00:59:06 ces ministres, ces militaires, s'il faut leur parler,
00:59:08 c'est ce que je leur réponds,
00:59:10 je dis "Eh bien écoutez, on va les renvoyer en France".
00:59:12 On supprime la carte vitale,
00:59:14 on supprime la carte de chômage,
00:59:16 etc. - Déjà,
00:59:18 supprimons les fausses cartes vitales
00:59:20 et les
00:59:22 personnes de 125 ans
00:59:24 qui sont encore en vie et qui touchent
00:59:26 à leur retraite. - Tout à fait, oui,
00:59:28 M. Arnabé Berkherbia, il y a du travail à faire
00:59:30 de ce côté-là aussi. - Merci en tout cas.
00:59:32 Lucien, vous continuez
00:59:34 de nous appeler au 0826
00:59:36 300 300, on attend vos appels pour
00:59:38 interpeller Xavier Driancourt, l'ancien
00:59:40 ambassadeur de France en Algérie. - Alors, moi
00:59:42 j'avais une question à poser justement
00:59:44 à Xavier Driancourt,
00:59:46 on a beaucoup beaucoup de choses à nous dire
00:59:48 de ce point de vue-là. Comment vous expliquez
00:59:50 quand même que, alors
00:59:52 là pour revenir aux responsables
00:59:54 français, c'est que
00:59:56 alors, vous savez, d'un côté on l'entendait
00:59:58 l'Afrique n'est pas encore rentrée dans l'histoire,
01:00:00 c'était pas l'Algérie mais c'était l'Afrique,
01:00:02 d'un autre côté quand même un candidat
01:00:04 à la présidence en 2017 quand vous étiez
01:00:06 ambassadeur, qu'est-ce que vous a fait ?
01:00:08 Ça m'intéresse personnellement
01:00:10 quand vous avez entendu
01:00:12 Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle
01:00:14 venir dire
01:00:16 sans envahage "la colonisation c'est un crime
01:00:18 contre l'humanité". - Mais,
01:00:20 ces propos ont été,
01:00:22 vous l'imaginez, applaudis à Alger.
01:00:24 - J'imagine. - Pour deux
01:00:26 raisons. D'abord parce que c'était la première
01:00:28 fois qu'un président de la République
01:00:30 transgressait, dépassait
01:00:32 tout ce qui avait été dit
01:00:34 prudemment par Jacques Chirac,
01:00:36 par François Mitterrand,
01:00:38 par François Hollande, par Nicolas Sarkozy
01:00:40 qui chacun trouvait
01:00:42 à sa manière
01:00:44 une façon d'expliquer
01:00:46 la colonisation et l'histoire.
01:00:48 Là, tout d'un coup, en
01:00:50 une phrase,
01:00:52 Emmanuel Macron, candidat
01:00:54 à Seine, une vérité qui
01:00:56 plaît beaucoup aux Algériens. Mais ça illustre
01:00:58 parfaitement les ambiguïtés
01:01:00 et les difficultés de
01:01:02 notre relation avec l'Algérie parce que
01:01:04 il a été énormément critiqué à Paris
01:01:06 et le lendemain, il a
01:01:08 dû rectifier le tir.
01:01:10 - Oui, c'est ça. C'est-à-dire que
01:01:12 au fond, quoi que vous dites,
01:01:14 - Oui, oui. - il ne peut pas.
01:01:16 - C'est interprété des deux côtés de la
01:01:18 Méditerranée. Et du reste, il n'a
01:01:20 jamais répété cette phrase. - Non.
01:01:22 Ça c'est vrai. Mais enfin, elle est restée. - Elle est restée.
01:01:24 - Et dites-moi, vous, ambassadeur,
01:01:26 alors justement, chaque fois qu'il y avait,
01:01:28 mettons à Paris ou ailleurs, des déclarations,
01:01:30 etc., mettons, de responsables
01:01:32 français, qu'ils soient de gauche, de droite, d'opposition
01:01:34 ou de gouvernement, est-ce qu'on vous les reprochait ?
01:01:36 On vous disait "Est-ce qu'on vous enlevait, monsieur l'ambassadeur ?"
01:01:38 - Oui, oui. - Comment on a dit ça ?
01:01:40 - Mon prédécesseur,
01:01:42 Bernard Bajolet, qui était à l'époque
01:01:44 à la DGSE,
01:01:46 ou après la DGSE, a publié
01:01:48 - Bernard Bajolet, oui. - ses mémoires, et un
01:01:50 chapitre de ses mémoires consacré
01:01:52 à Boutefliquin,
01:01:54 un terme assez dur. J'ai été
01:01:56 convoqué au ministère
01:01:58 algérien des affaires étrangères,
01:02:00 et j'ai dû dire que
01:02:02 c'était mon prédécesseur et que
01:02:04 ce n'était pas la voie de la France.
01:02:06 Et je pense que là, mon successeur à Alger
01:02:08 a dû sans doute dire
01:02:10 "Driancourt, il écrit
01:02:12 à titre personnel."
01:02:14 Mais c'est vrai
01:02:16 que quand il y a des politiques qui font une déclaration
01:02:18 sur l'Algérie,
01:02:20 immédiatement, on se
01:02:22 tourne vers l'ambassadeur, parce que
01:02:24 est-ce qualité, l'ambassadeur
01:02:26 est le représentant des
01:02:28 dirigeants français ? - C'est sûr.
01:02:30 - Oui, vous avez la parole au 0826
01:02:32 300 300, on accueille Philippe de Normandie.
01:02:34 Bonjour Philippe. - Bonjour Philippe.
01:02:36 - Oui, bonjour André,
01:02:38 et bonjour monsieur l'ambassadeur. - Bonjour.
01:02:40 - Alors, monsieur l'ambassadeur,
01:02:42 juste un point de vue
01:02:44 local, quand vous étiez en poste,
01:02:46 qu'est-ce que pensait la population
01:02:48 lors d'un match, par exemple,
01:02:50 France-Algérie,
01:02:52 et le fait de s'y fait la Marseillaise ?
01:02:54 Ça serait intéressant de savoir
01:02:56 directement dans le pays ce qu'ils en pensaient.
01:02:58 Moi, je voulais vous
01:03:00 interroger aussi sur
01:03:02 la présence
01:03:04 des Chinois.
01:03:06 Je pense qu'il y a,
01:03:08 j'avais entendu quelques informations
01:03:10 comme quoi les Chinois
01:03:12 étaient très présents en Algérie,
01:03:14 et avaient tout simplement
01:03:16 substitué
01:03:18 les industriels,
01:03:20 notamment français,
01:03:22 voilà, sur
01:03:24 des infrastructures
01:03:26 notables.
01:03:28 Donc, quelle est l'influence chinoise
01:03:30 actuellement
01:03:32 au niveau de l'Algérie ?
01:03:34 Ça, ça serait intéressant de savoir
01:03:36 votre point de vue.
01:03:38 - L'influence chinoise,
01:03:40 notamment économique, est
01:03:42 considérable. C'est le premier,
01:03:44 aujourd'hui, c'est le premier fournisseur de l'Algérie.
01:03:46 Il y a à peu près
01:03:48 100 000 Chinois, dit-on,
01:03:50 si on peut les compter, qui sont installés
01:03:52 en Algérie, et certains installés durablement.
01:03:54 Et effectivement, ils sont
01:03:56 très présents dans le BTP,
01:03:58 dans les ouvrages d'art,
01:04:00 dans les constructions d'autoroutes,
01:04:02 dans les constructions
01:04:04 d'hôpitaux, et nous ont
01:04:06 totalement écartés
01:04:08 ou éliminés. Donc nous,
01:04:10 dans mon premier séjour en Algérie, du reste,
01:04:12 nous étions encore le premier fournisseur
01:04:14 de l'Algérie. Dans mon deuxième séjour,
01:04:16 nous étions dépassés par les
01:04:18 Chinois, et aujourd'hui, nous sommes
01:04:20 en voie d'être dépassés
01:04:22 par les Chinois, les Turcs,
01:04:24 les Coréens... - Ça va vite, hein ?
01:04:26 - Ça va très vite, ça va très vite.
01:04:28 - Juste un mot, là-dessus,
01:04:30 monsieur Draco, quid des
01:04:32 matchs France-Algérie ?
01:04:34 - Alors, je n'ai pas été témoin
01:04:36 de matchs
01:04:38 France-Algérie.
01:04:40 J'ai été témoin de la
01:04:42 Coupe d'Afrique des...
01:04:44 de la Coupe d'Afrique de football,
01:04:46 et l'équipe
01:04:48 algérienne était composée de beaucoup
01:04:50 de joueurs en France.
01:04:52 - Oui, c'est ça, qui jouent en France. - Donc, il y avait
01:04:54 une relation très compliquée.
01:04:56 Il y a une
01:04:58 vidéo assez célèbre, où on
01:05:00 voit un joueur de foot
01:05:02 de l'équipe d'Algérie, qui est
01:05:04 interrogé en arabe par un journaliste
01:05:06 algérien, et lui dit
01:05:08 "parlez-moi en français, parce que je comprends
01:05:10 pas la règle."
01:05:12 - Les paradoxes, les paradoxes.
01:05:14 Lucien, nous avons, je crois, un
01:05:16 dernier auditeur. - Oui, on a le temps de recevoir
01:05:18 Mohamed de Perpignan. Bonjour Mohamed.
01:05:20 - Oui, bonjour Mohamed. - Oui, bonjour
01:05:22 à vous, bonjour aux auditeurs, à votre
01:05:24 invité. Voilà, je voudrais
01:05:26 répondre... que monsieur l'ambassadeur me
01:05:28 réponde sur les deux auditeurs
01:05:30 qu'il y a eu avant moi. Déjà,
01:05:32 ce qu'il en pense de cette...
01:05:34 cette
01:05:36 progression chinoise en Algérie,
01:05:38 et puis l'auditeur qu'il y a eu avant, il veut dire
01:05:40 il y a 4 millions d'Algériens
01:05:42 en France, je crois que certains sont
01:05:44 des Algériens de cœur,
01:05:46 certains sont des Algériens de papier, qui sont nés en France,
01:05:48 est-ce qu'on pourrait pas justement
01:05:50 utiliser cette force,
01:05:52 cette puissance d'Algériens
01:05:54 en France, pour une meilleure coopération
01:05:56 et peut-être en verser la vapeur, au lieu
01:05:58 de voir les Chinois s'installer en Algérie,
01:06:00 pourquoi ne pas utiliser,
01:06:02 au niveau industriel et autre,
01:06:04 une vraie
01:06:06 coopération au lieu de se critiquer les uns
01:06:08 aux autres. - Oui,
01:06:10 bonjour monsieur, il y a quelques
01:06:12 franco-algériens,
01:06:14 ou algériens qui résident en France,
01:06:16 ou français tout court, mais
01:06:18 qui ont des liens avec l'Algérie,
01:06:20 qui jouent un rôle
01:06:22 effectivement dans les relations économiques
01:06:24 franco-algériennes,
01:06:26 mais ça reste très
01:06:28 marginal, ça reste très
01:06:30 marginal, très localisé, très
01:06:32 spécialisé sur certains
01:06:34 dossiers économiques, le fond
01:06:36 du problème c'est que
01:06:38 quand même, les autorités
01:06:40 algériennes ne souhaitent pas trop
01:06:42 récupérer ces
01:06:44 franco-algériens qui
01:06:46 reviennent en Algérie
01:06:48 avec leur mode de vie,
01:06:50 leur mode de pensée, et donc...
01:06:52 - Ça leur plaît pas tellement. - Ça leur plaît pas tellement,
01:06:54 ils préfèrent avoir des Chinois et des Turcs
01:06:56 à qui ils imposent leurs conditions.
01:06:58 - Et en même,
01:07:00 nous arrivons à la fin de cette
01:07:02 émission, mais c'était passionnant, vraiment,
01:07:04 et encore une fois, je renvoie au livre, il faut lire
01:07:06 cette énigme algérienne
01:07:08 aux élissons de l'observatoire pour bien
01:07:10 comprendre ce qui se passe, encore une fois, c'est notre voisin,
01:07:12 c'est à 800 km de chez nous, et
01:07:14 c'est très important de comprendre.
01:07:16 Le... vous dites évidemment
01:07:18 personne ne peut lire l'avenir, nous ne sommes pas
01:07:20 des voyantes, mais vous êtes
01:07:22 plutôt...
01:07:24 je veux dire, l'avenir est ouvert
01:07:26 dans le bon sens, comme dans le pire
01:07:28 des sens, en fait on ne peut pas savoir
01:07:30 de ces relations franco-algériennes.
01:07:32 - Je ne suis pas très optimiste.
01:07:34 Parce que les relations
01:07:36 franco-algériennes, c'est un peu le CAC 40,
01:07:38 il y a des périodes haussières,
01:07:40 des périodes baissières,
01:07:42 mais elles n'ont jamais été à peu près
01:07:44 normalisées depuis 1962.
01:07:46 Donc là, on est dans une période
01:07:48 d'euphorie, après avoir
01:07:50 été dans une période difficile, puisque
01:07:52 rappelez-vous les déclarations du président
01:07:54 de la République sur la rente
01:07:56 mémorielle, sur le système militaire,
01:07:58 etc. - Tout à fait, oui.
01:08:00 - On a eu la visite du président de la République
01:08:02 à Alger, on va avoir la visite du président
01:08:04 Théboune en France, et puis après
01:08:06 on repassera sans doute une nouvelle crise,
01:08:08 parce que, voilà,
01:08:10 il faudra se rapprocher du Maroc.
01:08:12 - Voilà, n'oublie pas que les montagnes russes
01:08:14 existent aussi en Méditerranée. - Exactement.
01:08:16 C'était le Face à Face
01:08:18 du lundi 6 février
01:08:20 avec Xavier Deray en cours, ancien ambassadeur
01:08:22 de France en Algérie, auteur
01:08:24 de l'énigme algérienne, place à l'émission
01:08:26 de Brigelais, à tout de suite sur Sud Radio.

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