Les Vraies Voix responsables avec Pierre-Yves Pasquier, Guillaume Garrot, Laurence Champier et Laurence Gouthière
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00:00Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:06— Bienvenue dans les vraies voies responsables. On est très heureux avec Philippe David de vous évoquer encore des sujets importants
00:13qui nous ont passionnés quand on en a parlé, Philippe David. — Absolument.
00:17— C'est... On va vous parler du gaspillage alimentaire sur une planète qui se réchauffe.
00:23Et dans la France, où certains peinent à manger à leur faim, le gaspillage reste un défi colossal.
00:27Il y a 10 ans, la France visait à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025. Des progrès ont été faits.
00:33Mais le chemin est encore très long. En 2021, les Français ont jeté près de 9 millions de tonnes de nourriture dont la moitié
00:40était encore consommable. — Dès le 1er janvier, la loi anti-gaspillage imposera aux entreprises de tout recycler, même leurs textiles.
00:47On donnera la parole à des associations d'aide aux plus démunis confrontées à la raréfaction des dons dues à des circuits plus rationnels
00:53qui doivent elles aussi se réinventer. — Bienvenue dans les vraies voies... Responsables, pardon. Spécial Gaspi.
00:59— Les vraies voies Sud Radio. — Et avec nous pour en parler, Guillaume Garraud, député de la Mayenne et initiateur des assemblées générales anti-Gaspi.
01:07M. le ministre, merci d'avoir accepté notre invitation. — Merci à vous. Bonsoir.
01:10— Pierre-Yves Pasquier, qui est avec nous, président fondateur de Commerzo. Bonsoir. Merci. — Bonsoir.
01:15— Laurence Champier, qui est avec nous, présidente de la Fédération française des banques alimentaires. Bonsoir. Merci d'être avec nous.
01:21Et Laurence Gouthière, chargée des études sur le gaspillage alimentaire à l'ADEME, qui est l'agence de transition écologique.
01:28Je crois qu'on a fait le tour de tout ce qui se fait de mieux aujourd'hui en gaspillage alimentaire.
01:33On va commencer par vous, M. le ministre, parce que c'était aux alentours de 2012-2013.
01:39Vous vous êtes engagé dans ce sujet alors que vous étiez ministre de l'agroalimentaire.
01:46À l'époque, un sujet qui était déjà délirant, à l'époque où vous avez commencé à gérer ce problème.
01:53— Tout à fait. Et je vais vous dire, c'était... Un soir, je regardais un dimanche soir – je me rappelle très bien –
01:59un reportage sur M6. Vous savez, des reportages qu'on voit pas forcément à la télévision.
02:04Et je voyais de la nourriture sortir du supermarché, être mise dans des poubelles, dans des conteneurs.
02:11Et puis ensuite, il y avait de l'eau de Javel versée dessus. Et je reviens le lendemain matin au ministère.
02:16Je dis mais c'est pas possible. Moi, je suis le ministre de l'agroalimentaire, de l'alimentation.
02:20Et je laisserais faire ça ? C'est juste pas pensable. Et donc à partir de là, je me suis dit il faut qu'on puisse agir.
02:28Et j'ai commencé à travailler. J'ai réuni ensuite les États généraux contre le gaspillage alimentaire, déjà à l'époque.
02:36On était en 2012. Et puis avec tous les acteurs, tous les acteurs de l'époque – on était il y a un peu plus de 10 ans maintenant –
02:45on s'est dit on va pouvoir agir ensemble. Il y a des engagements qui ont été pris par les grandes surfaces,
02:51par les associations de solidarité, par des startups. Et puis le temps a un peu passé et on s'est dit il faut en passer par la loi.
03:03Il faut passer par la loi parce qu'il y a plein de bonnes volontés partout. Mais à un moment donné, ça bloque, ça n'avance plus.
03:08Et on va essayer de généraliser par la loi ce qui fonctionne bien. D'où cette loi de 2016.
03:13La pédagogie n'était pas suffisante. C'était un moment nécessaire, mais ce n'était pas suffisant.
03:18Mais en tout cas, ce qu'on peut dire, c'est que je crois qu'on a lancé en France l'idée d'une politique contre le gaspillage alimentaire.
03:25Alors qu'avant, c'était des sujets de vie quotidienne, comme on voyait à M6 par exemple.
03:29On a changé la façon de regarder et d'agir contre le gaspillage.
03:33Guillaume Garot, c'est une émission d'M6 qui l'a sensibilisé. Vous, Pierre-Yves Pasquier, vous êtes fondateur de Comersos.
03:40C'est un accélérateur d'économie circulaire, notamment, qui lutte contre le gaspillage alimentaire.
03:45C'est quoi qui vous a sensibilisé ? Pas la même émission ?
03:47Une entreprise à mission, ça s'appelle. Une entreprise à mission.
03:49Tout à fait. Comersos a adopté le statut de société à mission il y a trois ans maintenant.
03:54Moi, le constat que j'ai fait, c'est aussi un constat de terrain, c'est que je travaillais dans la grande distribution.
04:00On parle de ça en 2008. En 2008, on ne parlait pas encore de ces sujets de gaspillage.
04:04Et pareil, j'ai été frappé par cette problématique côté entreprise, où elle se plaignait d'une problématique de gaspillage.
04:11C'est-à-dire qu'elle jetait des produits avec une durée de vie résiduelle qui était courte,
04:15alors même qu'à la sortie de ces magasins, bien souvent, il y avait des personnes qui faisaient la manche,
04:19qui ne mangeaient pas à leur faim.
04:21J'ai été frappé en me disant comment c'est possible qu'une société comme la France, aussi avancée soit-elle,
04:27puisse encore avoir un problème aussi important,
04:30puisqu'il y a quotidiennement des pertes et des gaspillages dans ces entreprises,
04:34et à la sortie même de ces magasins, des personnes qui ne mangent pas à leur faim.
04:38Le début de l'idée de Comersos a germé à ce moment-là.
04:40Forcément, quelques années plus tard, il a évolué.
04:43La banque alimentaire est importante. La Fédération française des banques alimentaires est avec nous pour en parler.
04:49Laurence Champier, merci d'avoir accepté notre invitation.
04:52Vous, c'est beaucoup plus vieux, c'est 1984, si je ne m'abuse.
04:57Déjà, on avait des problèmes pour se nourrir, et déjà, ce gaspillage.
05:04Vous imaginez, quand on voit les chiffres d'aujourd'hui, on se dit qu'à l'époque, c'était dramatique.
05:09Et la banque alimentaire a été mise en place, et aujourd'hui, répartie un petit peu partout en France.
05:14Oui, alors effectivement, on a 40 ans cette année.
05:17Le réseau des banques alimentaires a été créé sur cette idée un peu folle, quand même, en 1984,
05:22d'à la fois réconcilier ces deux mondes, le monde du gaspillage alimentaire et de cet énorme gâchis qui était fait,
05:29et de donner accès à cette nourriture, qui est une nourriture de qualité.
05:33On a la chance d'être dans un pays aussi qui produit des produits de qualité, qui les fabrique.
05:37Donc, de mettre ces produits à disposition de personnes en situation de précarité.
05:41Et à cet égard, on avait vraiment failli...
05:45On était des précurseurs du gaspillage, de la lutte contre le gaspillage alimentaire,
05:49à un moment donné où la surconsommation n'était pas un problème.
05:52Il n'y avait pas...
05:54De prise de conscience, en tout cas.
05:56De prise de conscience, et c'est vrai qu'on avait déjà des enseignes de la grande distribution qui étaient engagées à nos côtés,
06:01mais que la loi que Guillaume Garraud a portée a permis justement, je dirais, cette montée en puissance,
06:08et surtout cette prise de conscience qu'on ne devait pas rester chacun dans notre silo, mais bien en faire un enjeu national.
06:14Mais Guillaume Garraud, pour nos auditeurs, vous avez été ministre de tout ce qui était alimentation,
06:19comment sont faites les dates limites de consommation ?
06:23Parce qu'on en parlait avec Cécile de Ménibus...
06:26Je disais que j'avais fini dans le frigo un yaourt qu'il y avait un mois, et je vais bien, tout va bien.
06:32Heureusement ! Mais comment se fait-il qu'on nous dise que vous ne pouvez plus consommer un produit
06:36alors qu'il est parfaitement sain un mois plus tard ?
06:39Comment se font les dates limites de consommation ? Parce que personne ne le sait, parmi les gens qui nous écoutent.
06:43Ce sont les fabricants qui décident, parce que le fabricant est responsable du produit qu'il vous vend.
06:49Et donc, je conseille de respecter cette date-là, parce que ça obéit à toutes les exigences sanitaires.
06:57Ça c'est très important.
06:59Alors, Cécile de Ménibus a mangé un yaourt nature.
07:03Je vais peut-être avoir un bras qui va pousser demain.
07:05Je ne crois pas.
07:07Ce qui pourrait arriver s'il n'était pas conservé correctement, c'est qu'il devienne un petit fromage.
07:13Mais il n'y a pas énormément de risques.
07:15Mais il y a énormément de risques sanitaires graves.
07:17Oui, mais en revanche, là où il faut qu'on fasse très attention, c'est si vous avez de la charcuterie, si vous avez de la viande fraîche.
07:22Alors là, au-delà de la date limite, il y a un petit risque quand même.
07:26C'est pour ça qu'il faut qu'on soit intraitable sur les dates.
07:30Après, c'est la responsabilité de chacun.
07:32Vous avez le droit de regarder, de sentir, de goûter pour voir si c'est toujours correct ou pas.
07:38Mais très franchement, je ne conseillerais pas à l'antenne ce soir d'aller au-delà des dates limite de consommation.
07:45Ce n'est pas la même chose sur ce qu'on appelle les DDM, les dates de durabilité minimale.
07:51Alors là, ça devient technique.
07:52Mais dans le temps, c'était les DLUO.
07:54Ça veut dire quoi ?
07:55C'est à consommer de préférence avant l'E.
07:58Même si vous le consommez, après, il n'y a zéro souci.
08:01Pourquoi ? Parce que votre paquet de gâteaux par exemple, on va prendre un exemple tout simple,
08:05il sera peut-être moins croustillant, mais il aura gardé toutes ses qualités organoleptiques,
08:12il aura gardé ses vitamines, il aura gardé ses fibres, et donc vous pourrez continuer à le consommer.
08:19Et d'ailleurs, moi je plaide pour que certains produits n'aient plus de date dessus, de date limite,
08:25parce que c'est vu comme une interdiction.
08:28Non mais il y a des produits, on ne comprend pas, je vous avoue,
08:30c'est pour les autres, c'est une bombe de mousse à raser, il y a une date limite qui est marquée,
08:33je m'en suis rendu compte.
08:34Alors moi je ne mange pas de mousse à raser, j'espère que vous non plus.
08:40Vous auriez peut-être encore des cheveux si vous regardez.
08:43Est-ce que c'est ça ?
08:45Mais s'agissant de l'alimentation, moi je plaide pour que certains produits n'aient plus de date,
08:53en particulier vous savez, le riz, les pâtes, les céréales.
08:56Le sucre.
08:57Le sucre, mais le sucre il n'y en a pas.
08:58Non.
08:59Il n'y en a plus.
09:00Voilà, il n'y en a pas.
09:01Le sel non plus, donc je pense qu'on peut allonger cette liste,
09:05mais ça c'est une réglementation européenne.
09:07Pierre-Yves Pastier, on n'a plus le temps.
09:09Oh non, vous ne bougez pas, on fait une petite pause,
09:11parce que ça va très vite chez nous, 0826 300 300,
09:14vous avez la possibilité bien sûr, si vous voulez poser des questions,
09:16de nous appeler, Aude est avec nous, et on est ensemble jusqu'à 20h avec Philippe David
09:21et l'ensemble de nos invités, à tout de suite.
09:24Sud Radio.
09:25Parlons vrai.
09:26Parlons vrai.
09:27Sud Radio.
09:28Parlons vrai.
09:29Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France,
09:3119h20, les vraies voies responsables.
09:34Il faut se mobiliser contre le gaspillage alimentaire avec nos invités,
09:40Pierre-Yves Pastier qui est avec nous, président fondateur de Commerçot,
09:43un accélérateur d'économie circulaire.
09:45Guillaume Garot, député de la Mayenne,
09:47initiateur des assemblées générales anti-gaspi,
09:49qui vont avoir lieu l'année prochaine.
09:51Laurence Champier qui est présidente de la Fédération française des banques alimentaires.
09:55Et puis Laurence Gouthière qui vient de nous rejoindre,
09:58chargée des études sur le gaspillage alimentaire,
10:00à l'ADEME qui est l'agence de transition écologique.
10:03Merci de nous avoir rejoints.
10:05Justement, on va revenir à ce qu'on disait tout à l'heure,
10:09Pierre-Yves Pastier, sur le gaspillage alimentaire,
10:13et sur les dates, est-ce que ça avait un lien ?
10:15Pas forcément.
10:16En fait, effectivement, je pense qu'il ne faut pas qu'on réduise le sujet du gaspillage alimentaire
10:20seulement au sujet de la date.
10:22La date est énormément pourvoyeur de gaspillage alimentaire,
10:25mais l'organisation tout au long de la chaîne est aussi une problématique.
10:29Laurence, tout à l'heure en parlait, il faut qu'on arrive à casser les silos et mieux collaborer.
10:33C'est en ça que nous, commerçants, on va intervenir,
10:36pour lever tous les freins organisationnels, opérationnels,
10:39par intermédiaire de notre plateforme,
10:41pour rendre simple l'action de données,
10:44qui au quotidien n'est pas forcément évidente,
10:47puisqu'il faut trouver l'acteur disponible,
10:50gérer la partie papier, et ainsi de suite.
10:53Ça veut dire qu'aujourd'hui, l'intelligence artificielle peut faire un vrai travail
10:56sur des applis ou des connectivités ?
10:59Oui, bien sûr.
11:00Laurence Goutert, qui est chargée des études sur le gaspillage alimentaire à l'ADEME,
11:04nous a rejoint. Bonsoir.
11:06Bonsoir.
11:07Alors, on va parler justement études.
11:098 800 000 tonnes de produits alimentaires jetés par les Français en 2021,
11:14129 kilos par Français,
11:16dont la moitié était encore comestible, consommable.
11:19Comment peut-on atteindre de tels chiffres ?
11:21Comme l'a dit Pierre-Yves Pasquier, il n'y a pas que les dates limites de consommation.
11:25C'est ça.
11:26Et vous avez raison, comme on en est là en 2024.
11:29Alors, clairement, c'est qu'on en trouve un peu partout,
11:33à toutes les étapes de la chaîne alimentaire,
11:36et c'est ce qui fait qu'on a des quantités aussi énormes.
11:39Et vraiment, ça, on insiste régulièrement,
11:42c'est vraiment pas que dans les arrières-cours de supermarché,
11:44c'est vraiment pas que chez nous en cuisine,
11:48c'est à chaque étape.
11:49Et c'est pour ça qu'on a besoin de faire travailler tous les acteurs ensemble.
11:52C'est ce qu'on essaie.
11:54On voit toutes les lois.
11:55Il y a évidemment celle de M. Garraud 2016,
11:58mais ensuite, il y en a eu tous les deux ans, régulièrement,
12:00qui permettent progressivement d'interpeller les différents acteurs de la chaîne
12:06en leur disant, vous avez un rôle à jouer,
12:09vous pouvez agir, alors, avec le don,
12:12mais c'est aussi avec la prise de conscience sur des diagnostics, etc.
12:15Guillaume Garraud, si on parle de chiffres, là, j'entends quand même...
12:19Alors, d'abord, la question,
12:20est-ce qu'il y a des régions qui sont plus gaspillées que d'autres ?
12:24Est-ce que, par exemple, le bassin de l'Île-de-France
12:28est un terreau de gaspillage alimentaire ?
12:31Alors, je n'ai pas de chiffres par région.
12:33Peut-être, Laurence Gouthière en aura-t-elle.
12:37Est-ce que les villes gaspillent plus que dans les campagnes, par exemple ?
12:41Je pense que c'est assez équilibré,
12:42mais il y a peut-être des lieux où on gaspille davantage.
12:45On disait, lorsqu'on est dans une restauration collective,
12:49ce n'est pas toujours simple de prévoir s'il y aura des convives ou pas.
12:53Et donc, là, il y a du gaspillage, mais c'est proportionnel à la population.
12:57Ce que je veux dire, c'est un ou deux chiffres.
12:59Le premier, c'est qu'au niveau planétaire,
13:02c'est vous qui parlez de la planète,
13:03il y a 30% de la production alimentaire qui est perdue ou jetée.
13:08Un tiers. C'est considérable.
13:11Alors, nous, c'est notre société de consommation.
13:14Donc, on consomme et on jette.
13:19Et puis, dans les pays en voie de développement,
13:21c'est plutôt au stade de la production,
13:23parce qu'on ne s'est pas forcément bien stocké,
13:26on ne s'est pas forcément bien transporté,
13:28on ne s'est pas forcément bien conservé et transformé.
13:32Mais tout ça, au total, c'est un tiers.
13:34Et c'est donc énorme.
13:36Mais je voudrais qu'on ramène ça à chacun.
13:38Qu'est-ce que c'est pour chacun de nous dans notre vie ?
13:41Quotidien ?
13:42Et en euros, si on le traduit en euros,
13:44pour chacun de nous, c'est 100 euros par personne, par an,
13:48qu'on jette à la poubelle.
13:50Ce que vous laissez au fond de votre frigo,
13:52ce que vous laissez au fond de votre placard,
13:54ce que vous ne terminez pas, ce que vous jetez à la poubelle,
13:56tout ça, c'est 100 euros.
14:00Ça pèse aujourd'hui, 100 euros, par personne.
14:03Faites une famille, le calcule.
14:05Ça pèse.
14:06Ça veut dire qu'on a un vrai enjeu de pouvoir d'achat pour chacun,
14:11mais ça veut dire aussi que chacun peut agir.
14:14Et qu'il y a toute une dimension où on doit sensibiliser
14:18les consommateurs, que nous sommes,
14:20et puis on doit sans doute mieux éduquer,
14:23dès l'école, au respect de l'alimentation,
14:26pour faire en sorte qu'on gaspille moins, justement,
14:29on jette moins, justement,
14:31et on respecte mieux, comme ça, le travail de ceux
14:34qui ont fabriqué notre alimentation.
14:36Je pense aux agriculteurs.
14:37– Bien sûr.
14:38Laurence Champier, vous êtes présidente de la FFBA,
14:40la Fédération Française des Banques Alimentaires.
14:42Comment est-ce que vous, vous allez chercher les aides
14:45pour les banques alimentaires selon les réseaux ?
14:47C'est lesquels les plus…
14:49dans lesquels il y a le plus de gaspilles,
14:51pour utiliser un terme d'il y a une quarantaine d'années,
14:53la chasse aux gaspilles ?
14:54– Déjà, je pense qu'il y a un peu d'optimisme
14:57sur le sujet du gaspillage alimentaire.
15:00On est au service, pardon, de l'économie circulaire vertueuse.
15:04Les banques alimentaires collectent environ 120 000 tonnes
15:08de produits par an, et sur ces 120 000 tonnes,
15:11il y en a à peu près 80 000 qui sont issues du gaspillage.
15:14Donc c'est déjà une matière, une manière
15:17de lutter contre le gaspillage.
15:20Excusez-moi.
15:21– Mais reprenez votre…
15:24Avec vous Pierre-Yves Pasquier,
15:27les entreprises en tout cas, en l'occurrence les supermarchés,
15:31est-ce qu'ils sont enclins à travailler avec vous ?
15:33Est-ce que finalement il y a une nouvelle génération
15:36où tout le monde est d'accord sur ce sujet ?
15:38– Indéniablement, Guillaume Garraud en parlait tout à l'heure,
15:42instaurer une loi, instaurer des règles légales
15:46fait progresser le sujet.
15:48Nous on a fait naître commercaux avant que la loi dite Garraud arrive,
15:54et donc on a clairement vu une évolution des mentalités,
15:58une évolution des responsabilités des chefs d'entreprise,
16:00c'est-à-dire, OK, j'ai ma part de responsabilité.
16:02Comme le disait Laurence, sur toute la chaîne du gaspillage
16:05qui est produite, il y a à peu près deux tiers
16:07de ce gaspillage qui est fait dans les entreprises.
16:09Donc les décideurs entreprises ont compris
16:12qu'ils avaient un rôle à jouer, et quand on dit
16:15que ça coûte aux Français, ça coûte aussi aux entreprises.
16:17Elles ont, elles aussi, un coût, une perte financière
16:21liée à ce gaspillage, à cette perte.
16:23– Vous avez mis des chiffres dans l'industriel agroalimentaire,
16:25la grande distribution, la restauration collective ?
16:28– En fait, le gaspillage alimentaire, par exemple,
16:30mais ça je vais laisser Laurence Gouthière en parler,
16:34mais le global du gaspillage alimentaire sur les entreprises,
16:38c'est à peu près deux tiers de toute la chaîne du gaspillage,
16:42et après la transformation et la production
16:46sont plutôt les deux plus gros pourvoyeurs,
16:48et ensuite il y a la partie distribution.
16:50Et donc c'est à peu près équilibré entre elles trois.
16:53Donc quotidiennement, c'est des quantités,
16:56et c'est bien là la difficulté, ce sont de petites quantités
16:59à chaque fois, mais multipliées dans des milliers d'endroits.
17:01Et c'est ça le défi logistique, le défi organisationnel,
17:04c'est quand on somme toutes ces quantités,
17:06on arrive effectivement proche des 9 millions de tonnes
17:09sur l'entièreté de la chaîne,
17:11mais c'est au quotidien à des milliers d'endroits.
17:14– Mais vous, vous fléchez forcément tous ces acteurs majeurs,
17:17mais vous renvoyez vers qui finalement ?
17:19Est-ce que vous travaillez ? – Bien sûr.
17:21– Comment ça se passe ?
17:23– En fait, Commerzo, c'est une plateforme digitale
17:26qui vient simplifier la connexion des flux des entreprises,
17:31quelles qu'elles soient, soit des fabricants, soit des distributeurs,
17:35où qu'ils soient, en France, mais aussi, on travaille par exemple en Espagne,
17:38et on vient centraliser ces flux.
17:41Pour simplifier l'accès aux associations,
17:44on travaille avec, bien sûr, depuis la naissance de Commerzo,
17:48avec les banques alimentaires et d'autres associations,
17:51dans les territoires, de manière à ce que la problématique
17:54du gaspillage en localité soit aussi réglée de manière solidaire
17:58dans la localité correspondante.
18:00– Laurence Champier voulait réagir, mais elle a eu un chat dans la gorge
18:03et on ne l'a pas récupérée.
18:06– Les premiers donateurs, aujourd'hui, en quantité,
18:09c'est la grande distribution, ça représente à peu près 38%
18:11de nos approvisionnements, ce qui est énorme.
18:13– C'est énorme.
18:14– Je le redis, mais on gère à peu près 230 millions de repas
18:18en équivalent chaque année, et 75 000 tonnes issues du gaspillage alimentaire.
18:24Donc on voit bien qu'il y a quand même une démarche totalement vertueuse,
18:27et nous, c'est 7 000 bénévoles qui, tous les jours,
18:30vont à l'arrière des supermarchés, vont auprès de l'industrie agroalimentaire,
18:34auprès de la restauration collective, rechercher ce qui n'a pas été consommé,
18:38parfois la veille, par des traiteurs et gardé au froid.
18:41Parce que je crois que ce qui est important, il y a deux aspects
18:43dans la lutte contre le gaspillage, il y a à la fois la matière première
18:46qu'on va récupérer, mais il y a aussi au bout de la chaîne
18:48des personnes qui sont en situation de précarité
18:50et à qui on doit donner une aide alimentaire qui soit sûre, de qualité,
18:53certes diversifiée, mais ayant respecté toute la chaîne du froid
18:58pour qu'on leur apporte des produits encore sains et consommables.
19:03– Allez, on fait une petite pause, on revient dans un instant
19:05sur ce gaspillage alimentaire, puisqu'il y a encore beaucoup de choses à dire.
19:10On fait une petite pause, à tout de suite, bienvenue dans les Vraies Voix.
19:14– Sud Radio, les Vraies Voix qui font bouger la France,
19:1619h20, les Vraies Voix responsables.
19:19– Alors, les Vraies Voix qui font bouger la France, c'est Pierre-Yves Pasquier,
19:25président fondateur de Commerzo, Guillaume Garot, député de la Mayenne
19:29et initiateur des Assemblées Générales Antigaspies,
19:32qui vont avoir lieu l'année prochaine, c'est ça,
19:35et Laurence Champier, présidente de la Fédération Française de la Banque Alimentaire,
19:39et Laurence Gouthière, chargée des études sur le gaspillage alimentaire
19:43à l'agence de transition écologique qui est l'ADEME.
19:46On a envie de se poser la question, de se dire, est-ce que nous, Français,
19:50nous sommes de bons élèves par rapport à ce qui se passe à l'étranger ?
19:54Ou est-ce que nous sommes les meilleurs élèves ? Grâce à vous, peut-être.
19:57– Écoutez, moi, j'ai essayé de faire avancer les choses à mon niveau
20:01lorsque j'étais ministre, puis ensuite lorsque j'ai fait voter cette loi,
20:05à l'unanimité à l'Assemblée Nationale.
20:08– Ce qui est assez rare.
20:09– Ce qui est assez rare, quand on reprend un peu de recul.
20:12– C'était donc une loi consensuelle, c'est clair.
20:14– C'est une loi qui a fait avancer les choses.
20:16J'avais mis l'énergie qu'il fallait pour convaincre,
20:19mais on y est arrivé parce qu'on l'avait aussi construite avec l'ensemble des acteurs
20:22pour dire comment on peut agir contre le gaspillage alimentaire.
20:25Et on avait fait quelque chose dont on, je crois, bénéficie beaucoup
20:29les associations de solidarité, c'est d'obliger les grandes surfaces
20:33à donner leurs invendus alimentaires plutôt que, justement,
20:36comme je le disais, les mettre à la poubelle et ensuite…
20:38– De le javel, oui.
20:39– Donc, de ce point de vue-là, je crois que ça a fait vraiment avancer
20:42considérablement les choses.
20:44Et vous l'avez dit, aux banques alimentaires, vous avez vu les dons
20:47venant des grandes surfaces qui ont augmenté de façon immédiate
20:51et en grand volume.
20:54Tant mieux.
20:55Mais on n'est pas au bout de l'histoire.
20:57Et je pense vraiment qu'il y a encore beaucoup de travail à faire,
21:00ne serait-ce que parce qu'on n'a pas forcément les contrôles aujourd'hui.
21:04Moi, j'ai fait voter une loi, j'en suis très heureux.
21:06Ça fait avancer les choses, c'est très bien.
21:08Mais est-ce que l'État se donne tous les moyens de contrôler
21:11que la loi est bien appliquée et les autres lois ensuite
21:14auront aussi été bien appliquées ?
21:16Je pense que là, on a des vraies marges de progression.
21:20Mais ça, il faut une volonté politique pour s'assurer que la lutte
21:24contre le gaspillage alimentaire, c'est une priorité.
21:27Une priorité pour tous.
21:29Ce n'est pas une question droite-gauche, franchement.
21:31C'est pour l'ensemble du Périt.
21:33Et ça doit être durable.
21:34Et surtout, ça va être de pire en pire.
21:36On a envie d'avoir quelques petits chiffres avec vous,
21:38Laurence Gouthière, chargée des études sur le gaspillage alimentaire à l'ADEME.
21:42Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut dire
21:45qui peut peut-être faire réfléchir certaines personnes qui nous écoutent ?
21:50Clairement, le chiffre clé a été dit.
21:53Ce qu'il faut retenir, c'est que tout à chacun,
21:55on perd chaque année 100 euros en faisant ses courses
21:58ou en rangeant mal son frigo, en gérant mal ses stocks.
22:01Donc ça, c'est vraiment le chiffre le plus simple à retenir.
22:04Après, je n'aime pas dire qu'il y a tels mauvais élèves, etc.
22:08Plutôt, c'est réparti à toutes les étapes de la chaîne.
22:12Est-ce qu'on est bien placé en France par rapport au reste de l'Europe ?
22:17En fait, la particularité, c'est qu'on compte plutôt bien notre gaspillage.
22:21Et donc, on a des chiffres, contrairement à d'autres pays,
22:23qui ont du mal encore à mettre en place des indicateurs.
22:26Et donc, ça donne l'impression qu'ils n'ont pas grand-chose.
22:28Donc là, on est tous en marche de progrès par rapport à ça,
22:33parce que c'est difficile.
22:34Ça, c'est un vrai sujet.
22:35Comment on évalue, comment on compte le gaspillage alimentaire
22:38tellement il est dilué un petit peu partout ?
22:42Ce qui est sûr, c'est qu'on est enviés,
22:44par rapport justement à cet arsenal législatif qu'on a,
22:47et c'est vrai, je le disais tout à l'heure,
22:49on a eu des lois tous les deux ans, depuis 2017, sur le sujet.
22:52On est plutôt enviés, parce que ça donne l'impression
22:56que c'est un sujet qui est prêt à bras-le-corps.
22:58Pour autant, il y a une marche entre le moment
23:01où il y a des lois qui sont votées et leur application sur le terrain.
23:05On parlait de contrôle tout à l'heure.
23:07Il y a encore des choses à faire.
23:09Sinon, bien sûr, ça serait résolu.
23:11Ce qui est certain, c'est qu'il y a une prise de conscience qui est évidente.
23:16Je pense qu'il n'y a pas un consommateur qui va dans un supermarché
23:19qui ne trouve pas maintenant des rayons anti-gaspillage,
23:22des paniers surprise, etc.
23:25Il y a vraiment une dynamique qui permet à tous,
23:28à la fois consommateurs et professionnels,
23:31de pouvoir mettre en place des actions
23:33ou de se dire, moi, aujourd'hui, j'ai envie de faire attention.
23:36Pierre-Yves Pesquet voulait y réagir.
23:38Il y a un chiffre qui est intéressant,
23:40qui a été quantifié par Eurostat,
23:42qui est l'agence de statistique de l'Union européenne.
23:44Elle chiffre à 9 millions de tonnes en 2022
23:47le gaspillage alimentaire produit en France.
23:49Une autre étude provenant de l'ADEME,
23:51qui date plutôt de 2015-2016,
23:54chiffre à 10 millions de tonnes.
23:56Les études n'ont pas le même périmètre.
23:58Les méthodes de calcul n'ont pas été les mêmes.
24:00Mais on voit bien qu'en termes de progression,
24:03l'État s'était donné un objectif en 2015
24:06de réduire de moitié le gaspillage alimentaire,
24:09donc de 50%,
24:11visé 5 millions de tonnes en 2025.
24:14Et donc, sans faire de raccourcis,
24:17on voit bien que l'année prochaine,
24:19atterrir à 5 millions de tonnes
24:21et réduire de 50% le gaspillage alimentaire,
24:23ça sera compliqué.
24:25La pédagogie, avec vous Laurent Champier,
24:28forcément sur une jeunesse,
24:30on le voit quand on va dans un supermarché,
24:33on voit les caddies,
24:35beaucoup de produits transformés
24:37qui ne se gardent pas vraiment.
24:39On cuisine de moins en moins.
24:41Peut-être qu'il y a une pédagogie à faire,
24:44et vous le disiez tout à l'heure M. Garraud,
24:46de dire que dès l'enfance ou à l'école,
24:49on puisse déjà ancrer les choses.
24:52Moi je me souviens, quand j'étais jeune,
24:54on avait un self-service,
24:56et c'était l'un des premiers self-service,
24:58et on nous expliquait comment,
25:00si on finissait pas,
25:02on nous donnait déjà des cartons pour le ramener chez soi.
25:04Ce qui était quand même assez dingue.
25:06Aujourd'hui cette pédagogie d'abord est possible,
25:08d'autre part, est-ce que les mairies, les cantines,
25:10est-ce que tout le monde finalement
25:12est logé d'un même enseignement ?
25:14Je pense qu'après oui, il y a des politiques quand même,
25:16notamment des collectivités sur la lutte anti-espiège
25:18qui fonctionnent.
25:20Nous ce qu'on voit en tout cas,
25:22et on a la chance aussi en France d'être un pays
25:24qui a mis en place dans la loi,
25:26lorsqu'on fait une action d'aide alimentaire,
25:30on est obligé de proposer une action d'accompagnement.
25:32On a réalisé une étude il n'y a pas très longtemps,
25:34on a un programme qui s'appelle Bon geste et Bonne assiette
25:36qui met en oeuvre des cycles d'ateliers
25:38auprès des personnes en situation de précarité.
25:40Et quand on interroge les personnes,
25:42le souci c'est pas tellement la lutte contre le gaspillage,
25:44c'est d'abord d'avoir le temps de cuisiner,
25:48mais l'envie est là,
25:50c'est d'avoir l'équipement nécessaire.
25:52C'est-à-dire qu'on peut avoir tous les beaux produits
25:54qu'on va récupérer, y compris la lutte contre le gaspillage.
25:56On a aujourd'hui dans les personnes
25:58qu'on accompagne, 6% des personnes
26:00qui n'ont pas de plaque électrique,
26:02qui n'ont pas de congélateur, c'est 20%,
26:04et qui n'ont pas de frigo, c'est 12%.
26:06Donc c'est très compliqué aussi de pouvoir cuisiner, conserver,
26:08et donc on recrée quelque part,
26:10il ne faut pas qu'on recrée du gaspillage
26:12dans les produits que nous-mêmes on va donner.
26:14Donc il y a vraiment cet accompagnement
26:16qu'il faut qu'on arrive à développer auprès des personnes.
26:18Après, sur les produits transformés,
26:20nous on ne veut pas stigmatiser,
26:22quand vous êtes en situation de précarité,
26:24vous avez aussi le droit de vous faire plaisir,
26:26et parfois, d'acheter des produits
26:28qui ne sont peut-être pas les plus nutritionnellement équilibrés,
26:30mais qui font plaisir aux enfants,
26:32c'est le plaisir.
26:34Guillaume Garros, cet objectif
26:36à moins 50, ça va être très difficile de l'atteindre,
26:38qu'est-ce qu'il faudrait faire, comme on dit,
26:40vous me passerez l'expression, pour passer
26:42la sueur multipliée ou le grand braquet,
26:44si vous êtes amateur de cyclisme.
26:46J'aime bien cette métaphore sportive,
26:48moi je suis d'un département de vélo,
26:50la Mayenne.
26:52Je crois beaucoup à l'éducation,
26:54ça c'est un vrai levier,
26:56l'éducation, la sensibilisation,
26:58comme on me le disait,
27:02et ce qui va compter,
27:04c'est que chacun soit conscient
27:06des économies qu'il peut faire.
27:08Puisqu'on dit que chacun peut être acteur,
27:10peut être acteur de la lutte contre le gaspillage,
27:12c'est aussi comme ça
27:14qu'on y arrivera.
27:16Mais rien n'est simple, parce que les modes de vie
27:18ont changé, on le disait,
27:20bien évidemment, se faire à manger
27:22à partir de produits bruts, frais,
27:24c'est pas toujours simple dans une vie quotidienne,
27:26donc il faut aider
27:28chacun à pouvoir être
27:30un bon acteur contre le gaspillage.
27:32Ça c'est très important,
27:34et je crois que la deuxième chose,
27:36je le disais, c'est les contrôles.
27:38Parce qu'on a voté
27:40des lois à l'Assemblée nationale,
27:42on a beaucoup débattu,
27:44et ensuite on a pris des positions convergentes,
27:46consensuelles, tant mieux,
27:48mais il faut que derrière ça embraye,
27:50il faut que derrière ça suive vraiment,
27:52de telle sorte que ce qu'on vote
27:54soit ensuite respecté,
27:56et ça c'est évidemment un élément majeur aussi.
27:58Est-ce que les Français
28:00ont conscience de gaspiller,
28:02parce que ça aussi, est-ce qu'on est conscient
28:04de ce que là, quand vous nous annoncez des chiffres...
28:06Je vais vous donner un autre chiffre.
28:08Aujourd'hui, chacun de nous,
28:10je parle sous le contrôle de Laurence Gouthière,
28:12mais on jette
28:14entre 27
28:16et 32 kilos
28:18par personne et par an,
28:20dont 7 kilos
28:22sont toujours emballés.
28:24Alors vous dites, moi je gaspille pas,
28:26mais faites le compte, sur une année,
28:28sur une année,
28:30de ce qui termine à la poubelle.
28:32Et là, ça devient vraiment lourd,
28:34les kilos dont je parle.
28:36Sur le sujet de la sensibilisation,
28:38côté entreprise,
28:40il y a aussi évidemment un énorme enjeu
28:42en sensibilisation, nous ce qu'on constate, c'est deux éléments.
28:44Un, il y a une énorme
28:46différence entre les politiques
28:48anti-gaspi, la volonté
28:50anti-gaspi, la stratégie anti-gaspi
28:52des sièges sociaux, des entreprises.
28:54Et après, quand on vient
28:56regarder réellement ce qui se
28:58fait en local, par exemple dans
29:00des chaînes de magasins, c'est là où il peut y avoir
29:02un peu de différence. Pas par
29:04volonté
29:06de compromettre,
29:08c'est vraiment
29:10une difficulté organisationnelle,
29:12c'est un combat qui est quotidien,
29:14puisque le gaspillage alimentaire, par principe,
29:16il est quotidien, donc c'est un combat de tous les jours.
29:18Premier élément. Et deuxième
29:20élément, dans la sensibilisation,
29:22on a fait un baromètre, il y a
29:24quelques années de ça maintenant,
29:26où en fait, les trois quarts des dirigeants
29:28des magasins
29:30en local, donc là c'était un périmètre
29:32alimentaire et non alimentaire,
29:34ne savent pas définir la notion de
29:36responsabilité sociétale de l'entreprise.
29:38Et donc on voit bien, en termes de
29:40maturité, qu'en local,
29:42encore, le sujet, bien sûr, quand on
29:44dirige un point de vente, est très
29:46commercial, mais que cette notion
29:48d'anti-gaspi, qu'elle soit alimentaire ou non alimentaire,
29:50n'est pas encore vraiment rentrée
29:52dans le quotidien de mes
29:54préoccupations de gestion. Et donc, tant qu'on
29:56n'arrivera pas, effectivement, par
29:58intermédiaire de ce que disait Guillaume à l'instant
30:00sur, par exemple, faire des contrôles,
30:02si les contrôles peuvent, à un moment donné, amener
30:04cette amélioration de la prise de conscience,
30:06ben oui, que moi, dirigeant
30:08d'une petite société où il y a 50 personnes
30:10en local, je fais un petit peu de
30:12gaspillage, j'en fais pas beaucoup, mais j'en fais
30:14un petit peu, eh bien, si moi-même, je
30:16peux actionner, eh bien, il faut le faire.
30:18Allez, vous restez avec nous. T'as un petit
30:20mot ? C'est rapide ou pas ? Ou c'est long ?
30:22Non, je fais rapide. Et puis,
30:24au fond du fond, il y a l'idée,
30:26et c'était dans la loi de 2016,
30:28de la prévention. Qu'on évite
30:30de produire des invendus.
30:32Ça, c'est très important,
30:34des invendus alimentaires. Qu'on évite de produire
30:36du gaspillage. Et ça, c'est
30:38finalement le premier combat
30:40à mener. Et alors là, pour le coup,
30:42ça concerne tout le monde.
30:44Du producteur jusqu'au consommateur, en passant
30:46par le transformateur, en passant par le distributeur.
30:48Chacun de nous est concerné.
30:50Comme acteur. Acteur humain, je vais dire.
30:52Et on va revenir avec vous dans un instant
30:54sur ces assemblées générales anti-gaspilles
30:56qui vont avoir lieu. Alors, c'est les états généraux.
30:58Les états généraux. Ben voilà, moi, j'avais pas ça.
31:00Les états généraux, on va en parler dans un instant.
31:02A tout de suite.
31:04Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
31:0619h20, les vraies voies responsables.
31:08Et autour de
31:10cette belle émission
31:12anti-gaspilles, Guillaume Garot est avec nous, député
31:14de la Mayenne. Pierre-Yves
31:16Pasquier, président fondateur de Commerçot,
31:18un accélérateur d'économie circulaire.
31:20Laurence Champier, présidente
31:22de la FFBA, la Fédération
31:24Française des Banques Alimentaires.
31:26Et Laurence Gouthière, chargée des études
31:28sur le gaspillage alimentaire à l'ADEME
31:30qui est l'agence de
31:32la transition écologique. Et on va
31:34revenir,
31:36Guillaume Garot, sur ces états généraux
31:38anti-gaspilles
31:40qui sont prévus l'année prochaine.
31:42On va y faire quoi ? Le but, c'est
31:44de faire un bilan pour
31:46repartir ? Exactement.
31:48C'est de faire le bilan, parce que comme on
31:50l'a dit dans le débat,
31:52il y a eu plein de choses de faites contre le gaspillage alimentaire.
31:54Voilà, chacun est engagé,
31:56il y a des acteurs partout, il y a des initiatives
31:58formidables sur le terrain.
32:00Les parlementaires
32:02ont voté des lois, mais
32:04on en est où aujourd'hui ? Est-ce que,
32:06comme on le disait tout à l'heure, on n'arrive pas à mesurer
32:08vraiment si on a fait des réels progrès
32:10ou pas ? Et comme disait
32:12Pierre-Yves Pasquet, il y a peut-être des silos
32:14à casser. Justement,
32:16on va passer une journée
32:18à travailler tous ensemble,
32:20je dis bien tous ensemble, les acteurs
32:22de la solidarité, les acteurs
32:24économiques, la grande distribution,
32:26les collectivités locales,
32:28des associations qui sont sur le terrain,
32:30et on va essayer d'échanger pour voir
32:32quel est le bilan
32:34de ce qu'on a fait jusqu'à présent,
32:36et surtout, quelles sont les prochaines
32:38grandes étapes de la lutte contre le gaspillage ?
32:40C'est un retour d'impact, en fait.
32:42Et ça, c'est indispensable,
32:44parce qu'on se voit les uns les autres,
32:46chacun vraiment est
32:48au taquet, on fait tout ce qu'on peut, mais
32:50c'est rare des moments où on arrive
32:52à se poser, à échanger,
32:54et à dessiner surtout
32:56des voies pour l'avenir.
32:58C'est quoi la prochaine grande étape
33:00de la lutte contre le gaspillage alimentaire ?
33:02Ça vaut le coup de se poser ces questions-là.
33:04Mais ça veut dire qu'on peut porter
33:06encore une nouvelle
33:08loi, peut-être à l'Assemblée nationale ?
33:10Alors ça peut être une nouvelle loi,
33:12mais déjà on a plein d'idées ce soir-là,
33:14qui émergent, grâce à vous.
33:16On parle éducation, on parle sensibilisation,
33:18on parle mesure, on parle date,
33:20ça en fait déjà !
33:22Ça fait 4 ou 5 idées qui surgissent
33:24dans notre échange.
33:26Qu'est-ce qu'on en fait ?
33:28Et concrètement, comment on agit ?
33:30Est-ce qu'il y a des moyens à chacun d'agir ?
33:32Là où il est,
33:34que ce soit le consommateur, le producteur, le distributeur,
33:36le transformateur, où est-ce qu'on va
33:38et comment on y va surtout ?
33:40Ça veut dire qu'il y aura aussi la grande distribution ?
33:42Bien évidemment.
33:44Rendez-vous le 13 mars 2025
33:46à l'Assemblée nationale.
33:48Laurence Champier, en cette période hivernale,
33:50qu'est-ce qu'elles attendent les banques alimentaires ?
33:52Elles attendent d'avoir
33:54des dons financiers pour, évidemment,
33:56mener nos actions.
33:58Qui sont défiscalisables.
34:00Pour rebondir sur ce que vient de dire M. Garraud,
34:02je pense que ce qui est important,
34:04c'est aussi de se douter d'outils
34:06de calcul ou en tout cas
34:08d'impact. Et nous, on a fait ce travail-là
34:10il y a une dizaine d'années, notamment avec
34:12le calcul de l'ADEME. On sait aujourd'hui que
34:14les banques alimentaires, en récupérant
34:1679 000 tonnes de denrées alimentaires
34:18issues du gaspillage, sauvent
34:20300 000 tonnes de CO2 chaque année.
34:22Si on devait recréer,
34:24produire, refabriquer
34:26tous les produits qui sont
34:28redistribués par les banques alimentaires,
34:30on aurait un impact sur la planète
34:32négative qui aujourd'hui
34:34est tempérée par notre action.
34:36La pédagogie, la prévention
34:38pour les entreprises, c'est peut-être de
34:40généraliser ce calcul
34:42de CO2 évité, par exemple.
34:44C'est aussi
34:46une manière pour une petite entreprise,
34:48on parle beaucoup des grands groupes,
34:50de pouvoir mettre cet outil en place
34:52et de pouvoir valoriser
34:54dans sa politique RSE
34:56ce qu'elle fait en économie de CO2.
34:58Et du coup,
35:00de s'inscrire aussi dans cette démarche
35:02vertueuse, de ne pas voir le gaspillage
35:04comme une économie,
35:06c'est aussi un acte pour la planète.
35:08Pierre-Yves Pasquet voulait réagir.
35:10Si on parle effectivement CO2,
35:12le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale,
35:14si on le comparait à un pays émetteur
35:16de CO2, ce serait le troisième plus
35:18gros pays émetteur de CO2 dans le monde,
35:20derrière la Chine et les Etats-Unis.
35:22Donc l'Inde.
35:24Exactement. Donc on voit bien l'immensité
35:26du sujet, l'immensité du défi
35:28écologique auquel on doit
35:30s'attaquer. Donc c'est une histoire de responsabilité
35:32individuelle mais aussi
35:34collective, comme on le disait.
35:36Côté entreprise, indéniablement
35:38elles ont pris le sujet, et c'est là la difficulté.
35:40C'est qu'en fait on est un petit peu au milieu du guet.
35:42Plein de choses
35:44ont progressé, plein de choses ont évolué,
35:46mais jusqu'où on est allé ?
35:48Est-ce qu'on est à 50% du chemin ?
35:50Est-ce qu'on est à 60% du chemin par rapport
35:52à votre question ? Et où est-ce qu'on est
35:54à 100% ? Probablement
35:56qu'on n'est évidemment pas à 100%, on voit bien qu'il y a encore
35:58plein de problèmes, mais indéniablement
36:00on a déjà progressé. L'enjeu
36:02des Etats généraux, c'est de se dire
36:04quel bilan on fait,
36:06et quelles actions vont pouvoir être
36:08mises en place demain ? Indéniablement
36:10tout le monde doit pouvoir
36:12balayer devant sa porte pour faire progresser
36:14le sujet du gaspillage.
36:16Juste un mot sur la citoyenneté,
36:18on sait que les citoyens sont très engagés
36:20sur plein de choses, ils créent
36:22des émulations, est-ce que finalement
36:24le problème ce n'est pas la logistique ?
36:26Est-ce que le français
36:28peut aider à cette logistique ?
36:30En tout cas il peut aider en devenant bénévole
36:32aux banques alimentaires, puisque je disais
36:34tout à l'heure, 7000 bénévoles permanents,
36:36donc ils sont les bienvenus,
36:38et puis après c'est aussi effectivement
36:40de pouvoir... Il y a du bouche à oreille aussi !
36:42Il y a du bouche à oreille, on le voit bien pour la collecte nationale,
36:44là on a collecté
36:46dans 9000 points de vente
36:48il y a 3 semaines, on a collecté l'équivalent de 1 million
36:50de repas en 3 jours,
36:52et donc ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est effectivement ça,
36:54c'est qu'il y a une logistique derrière qui est
36:56extrêmement importante
36:58et qu'il faut valoriser aujourd'hui,
37:00vous avez des associations de solidarité installées
37:02dans chaque département, il y a une banque alimentaire
37:04par département, donc cette notion
37:06du circuit court et de
37:08dé-siloter tous les acteurs sur un
37:10territoire pour que chaque entreprise
37:12qui aujourd'hui
37:14a des gisements de gaspillage
37:16et bien qu'elle pense banque alimentaire en fait.
37:18C'est aussi de rendre ce geste
37:20comme un réflexe, et puis
37:22c'est d'inventer de nouveaux modèles aussi.
37:24S'il n'y a plus de gaspillage, comment on travaille avec les entreprises
37:26par exemple sur du don programmé ?
37:28Elles ne gaspillent pas, elles peuvent quand même
37:30programmer des dons aux banques alimentaires.
37:32Le mot de la fin pour Laurence Gouthière de l'ADEME.
37:34Alors clairement j'aime beaucoup
37:36cette proposition d'arrêt sur image que propose
37:38Guillaume Garot, on a besoin
37:40là en 2025 de se dire où on en est
37:42sachant que les premiers objectifs fixés par la France
37:44étaient à horizon 2025
37:46et ce que toutes les études de l'ADEME montrent
37:48c'est que c'est très facile de réduire
37:50de 20-30% le gaspillage
37:52alimentaire à partir du moment où on en parle
37:54ou on en prend conscience parce que
37:56personne n'a envie de gaspiller. Donc il suffit de
37:58mettre le sujet sur la table, que ce soit dans une cantine
38:00que ce soit dans un supermarché
38:02ou à la maison, quand on fait attention
38:04on y arrive. En revanche
38:06c'est ce gap là pour atteindre
38:08ces 50% où là
38:10c'est beaucoup plus difficile parce que ça touche
38:12à des changements de modèle, à des changements
38:14d'habitude, à des changements de pratique qui sont beaucoup plus
38:16profonds, qui sont ancrés dans nos habitudes
38:18dans notre société de consommation
38:20et c'est le défi qu'il va falloir
38:22relever à l'occasion de ces états généraux
38:24du gaspillage alimentaire. En tout cas vous avez trouvé
38:26un bon titre Laurence Gouthière, le sujet
38:28sur la table, c'est un vrai sujet.
38:30Laurence Gouthière, merci chargée
38:32des études sur le gaspillage alimentaire
38:34à l'ADEME, l'agence de la transition écologique
38:36merci d'avoir été avec nous. Laurence Champier, merci
38:38beaucoup. Présidente de la FFBA
38:40la Fédération Française des Banques Alimentaires
38:42merci beaucoup Guillaume Garraud
38:44député de la Mayenne et initiateur
38:46de ces états généraux qui auront lieu
38:48anti-gaspillage l'année prochaine et on y sera
38:50le 13 mars, on sera
38:52en bas. Et merci beaucoup
38:54Pierre-Yves Pasquier, président fondateur de
38:56Gomerso, un accélérateur d'économie
38:58circulaire et j'en profite pour remercier
39:00tous les bénévoles de France
39:02qui s'engagent sur ce sujet
39:04intéressant, passionnant et surtout
39:06nécessaire. Merci d'avoir été avec nous, dans un instant
39:08encore plus de légèreté
39:10on va parler de football
39:12et il y a du gaspillage dans le football, je vous le dis
39:14Légèreté, légèreté, pas trop
39:16quand même, nous on va revenir
39:18tout de suite dans notre émission sur le match
39:20du PSG d'hier
39:22On est obligé ?
39:24Oui, oui, oui
39:26Ensuite on reviendra
39:28avec Marie-Hélène
39:30Patry, déléguée générale de
39:32Futuni qui a mené une enquête sur
39:34les retombées économiques
39:36et l'impact sociétal
39:38Voilà, le football va dans le mur
39:40Voilà, on en parlera tout à l'heure
39:42et puis on aura aussi
39:44Sabine, alors j'ai du mal
39:46Psychanalyste qui a écrit le livre
39:48qui a fait la psychanalyse de Zidane
39:50Dans la tête de Zidane et on va essayer de
39:52comprendre ce qui se passe dans la tête des grands joueurs
39:54de foot et donc
39:56Mbappé. Et je me permets de te remercier
39:58Maurizio pour la superbe écharpe du 1000 ans
40:00mon club de coeur en Italie
40:02En tant que Napolitain
40:04Il fallait que je le fasse
40:06Merci à toi
40:08Merci beaucoup
40:10de nous avoir écouté
40:12Merci de votre fidélité, merci à notre équipe
40:14formidable qu'on aime d'amour
40:16et on vous retrouve demain à partir de 17h
40:18dans les vraies voies. Passez une très belle soirée, salut