• il y a 4 jours
Avec Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-13##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité, il est 8h35, l'heure a son importance, vous allez comprendre pourquoi.
00:11Notre invité, Karim Bouamran, qui est maire de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, bonjour.
00:17Et vous avez lancé votre mouvement, vous êtes au Parti Socialiste,
00:21mais vous avez lancé votre mouvement La France Humaine et Forte.
00:24Bien, il est 8h36 maintenant.
00:27Et dans le bureau d'Emmanuel Macron, un homme est face à lui.
00:31Et cet homme, c'est François Bayrou.
00:33François Bayrou, mais pourquoi est-il dans le bureau d'Emmanuel Macron ce matin ?
00:37Pour être nommé Premier ministre ?
00:39Ou parce qu'Emmanuel Macron est en train de lui expliquer qu'il ne le nommera pas ?
00:43Qu'est-ce que vous en pensez, Karim Bouamran ?
00:46– Je pense que c'est du 50-50 là. – C'est du 50-50, oui.
00:49– Mais quand on prend un peu de hauteur, c'est vrai que l'histoire peut apparaître un peu surréaliste quand même.
00:54On est dans l'histoire maître des horloges, on change de ministre, censure.
00:59Vous l'évoquiez, vous imaginez la peau du petit patron, du maire,
01:06de la Française et du Français qui ont du mal à boucler leur fin de mois,
01:10de l'enseignant, de l'enseignant.
01:12C'est très très très kafkaïen quand même cette histoire.
01:15Donc là, c'est pour ça que dès le début, moi j'en ai appelé à la responsabilité collective.
01:20– J'ai une réflexion, je vous faisais une réflexion.
01:22On ne choisit pas le meilleur pour ce poste.
01:25Non, non, non, on choisit celui qui a le moins d'opposants.
01:28– Je suis complètement d'accord avec vous.
01:31Le sujet c'est vraiment une question de posture.
01:34Quand est-ce qu'on va arrêter les postures ?
01:37Moi ça me saoule ces postures.
01:39C'est vrai que dès le début, souvenez-vous, j'ai eu la chance d'être invité dans vos plateaux,
01:44il y a 3-4 mois, j'avais dit il faut une personne de compromis.
01:47– On avait parlé de vous d'ailleurs l'été dernier pour être Premier ministre.
01:50– Exactement, parce que j'étais une des personnes qui pouvaient porter le compromis.
01:54Je m'étais fait défoncer, cloué au pilori,
01:57notamment par une bonne partie de la gauche, en me qualifiant de sociotraître.
02:01Comme disait Fidel Castro, condamnez-moi, l'histoire m'acquittera.
02:05Là, l'histoire m'a acquitté parce qu'une bonne partie des gens de la gauche
02:08reprenaient la notion de compromis, pas de compromission.
02:10Sauf que là, on a perdu 3 mois.
02:13Là, l'heure est grave.
02:15Lorsqu'on parle de gouvernement d'intérêt général, national, peu importe.
02:18Moi, ce qui m'intéresse, c'est aujourd'hui qu'un budget soit voté,
02:21qu'on apporte de la stabilité aux Françaises et aux Français,
02:24et qu'on arrête cette pantalonnade qui est à deux doigts de plonger le pays au fond de l'abîme.
02:29Ça, il y en a marre.
02:30C'est la raison pour laquelle j'étais sorti sur des propositions,
02:33on aura l'occasion d'en revenir.
02:34– Oui, bien sûr, on va revenir dessus.
02:36Donc, on ne choisit pas le meilleur pour ce poste,
02:38on choisit celui qui a le moins d'opposants.
02:40Là, François Bayrou paraît quand même en première position.
02:44François Bayrou, c'est un bon choix ?
02:47– Bon, personnellement, je ne le connais pas.
02:50Je pense que, comme on dit dans la cybersécurité,
02:5380% des menaces viennent de l'interne.
02:55François Bayrou a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'opposants,
02:58notamment du côté de LR au regard de sa prise d'opposition
03:02à l'époque de l'élection de François Hollande,
03:04où il avait fait la bascule en appelant à voter François Hollande au détriment.
03:06– Oui, c'est Nicolas Sarkozy qui n'en veut pas.
03:08– Exactement, c'est Nicolas Sarkozy qui n'en veut pas, totalement.
03:10Maintenant, la question, on revient sur la même chose.
03:13Si François Bayrou arrive à porter de l'apaisement et se dit
03:16« Ok, ce gouvernement va nous donner la possibilité de tenir jusqu'en 2027 »,
03:20aujourd'hui, j'achète, parce que je n'y crois plus.
03:25Il faut arrêter de mentir aux Français.
03:27– Mais vous ne croyez plus à quoi ?
03:29– Je ne crois plus au fait qu'on va arriver à un compromis
03:31avec toutes les formations politiques.
03:33– Ah bon ?
03:34– Absolument.
03:36Moi, je me suis réjoui que le président de la République
03:39a repris mot pour mot mes propositions,
03:42à savoir une première ministre ou un premier ministre
03:45qui soit dans la capacité de faire un accord de Yalta
03:48avec toutes les formations politiques,
03:49en partant sur le minimum, minimum de décisions,
03:52c'est-à-dire un budget, des mesures sociales,
03:55une trajectoire de désentraînement budgétaire pour assurer les marchés
03:58et rassurer, rassurer les investisseurs
04:02pour avoir une trajectoire calendaire jusqu'en 2027 pour éviter la dissolution.
04:06Le problème qu'il y a, c'est qu'aujourd'hui, on nous parle de Bayrou.
04:08Très bien, que ce soit Bayrou, que ce soit Bernard Cazeneuve,
04:11que ce soit… on nous a parlé de Roland Lescure.
04:14Très bien, ce qu'il faudrait aujourd'hui,
04:17c'est un gouvernement porté par des femmes et des hommes
04:21détaché des contingences politiques-politiciennes à court et moyen terme.
04:25Parce que qu'est-ce qui va se passer M. Bourdin ?
04:27C'est très simple, si vous mettez un gouvernement, on va dire, centre droit,
04:32dans 3-4 mois, il va être censuré.
04:34C'est ce que je disais dans une des antennes frangines.
04:39Dans Barnier, c'était 3 mois, c'était couru d'avance.
04:42Si vous mettez un centre gauche, alors tout le monde dit dans mon camp,
04:45il faut un Premier ministre de gauche.
04:47Très bien, mais j'adorerais !
04:49Oui, il faudrait un Premier ministre de gauche,
04:51oui, il faudrait un gouvernement de gauche,
04:52mais ça ne fonctionne pas pour la bonne et simple raison
04:54que mettez-vous à la place des LR, des Ensemble ou du RN.
04:59Si vous mettez un Premier ministre centre gauche,
05:01nous on sera tous contents, on sera au gouvernement,
05:04et deux mois après, on se fait censurer.
05:06Ils vont nous faire exactement la même chose qu'ils ont fait à Barnier.
05:08Donc la question maintenant, c'est aujourd'hui,
05:10c'est comment on arrive au regard de la situation
05:12à une proposition qui nous apporte stabilité et sérénité.
05:17Quelle est la proposition selon vous ?
05:18Alors moi, la proposition, elle est très simple.
05:20Elle est très simple.
05:211. Le Premier ministre ou la Première ministre, avant toute chose,
05:24on va voir ce qui va ressortir du rendez-vous avec Emmanuel Macron,
05:28mais en tout cas, la personne qui sera nommée Premier ministre,
05:31la première mission à laquelle elle doit s'acquitter,
05:34c'est réunir toutes les formations politiques du bloc républicain.
05:37En leur expliquant, écoutez-moi bien les amis,
05:39on a beaucoup de divergences, on a même 100% de divergences.
05:42La preuve, vous venez tous avec des postulats de base.
05:44Oui, je veux, mais ça, ça, ça, avec 25 milliards de conditions.
05:47Ça ne fonctionne pas, c'est ce qu'on appelle la quadrature du cercle.
05:50– C'est-à-dire réunion des écologistes jusqu'à LR.
05:54– Absolument.
05:55– Parce que l'ERN n'est pas républicain ?
05:57– Pour moi, l'ERN, c'est la ligne rouge.
05:59On exclut l'ERN, on exclut l'ERN.
06:01– Et LFI aussi.
06:02– LFI s'exclut.
06:03– C'est une autre ligne rouge pour vous ?
06:05Est-ce que c'est pour vous une autre ligne rouge ?
06:07– Ce n'est pas moi qui ai mis la ligne rouge pour Jean-Luc Mélenchon,
06:10c'est lui qui l'a mise.
06:11Il a expliqué qu'il voulait la démission de Macron
06:14pour anticiper une élection présidentielle pour qu'il puisse se présenter.
06:17À partir du moment où il a évoqué cette ligne rouge,
06:20pour moi, je ne suis pas du tout sur cette ligne.
06:22Je ne suis pas sur la ligne de faire démissionner le président.
06:24Moi, je suis un républicain.
06:25Le président de la République a été élu, qui poursuit son mandat.
06:28Maintenant, la question, c'est comment on arrive à la stabilité ?
06:30– Donc on réunit ?
06:31– On réunit.
06:32Vous avez LR, vous avez le PC, vous avez ELV, vous avez le PS,
06:35vous avez Ensemble, vous avez Horizon.
06:37Les amis, on n'est pas d'accord.
06:39Est-ce qu'on peut se mettre d'accord sur le fait qu'on ne soit pas d'accord ?
06:41Premier accord.
06:42Deuxième accord, est-ce qu'on peut se mettre d'accord
06:44que ce qui est au-dessus de tous nos désaccords,
06:46c'est l'intérêt suprême de la République et de la nation ?
06:48Parce qu'il faut faire tourner un pays.
06:50Dans ces cas-là, on se met d'accord au minimum minimum
06:52sur un vote d'un budget.
06:54Il n'y a pas de 49-3.
06:56Et on apporte de la stabilité jusqu'en 2027.
07:00Pour certains, M. Bourdin, on va mettre un petit peu de proportionnel.
07:02Et la petite proportionnelle,
07:04pour ceux qui ont peur pour leurs circonscriptions
07:06parce qu'ils sont adossés à la LFI,
07:08vous allez pouvoir vous émanciper.
07:11Et là, on apporte de la stabilité.
07:13Et dernière condition, et je terminerai là-dessus.
07:15Pardonnez-moi, j'ai été un petit peu long dans mon explication.
07:17Dans le gouvernement, ce sont des profils comme vous, M. Bourdin.
07:21C'est-à-dire des personnes qui ne sont pas dépendantes
07:24d'un agenda politique, politicien, électoral à court et moyen terme.
07:29Voilà ce que je propose. C'est très concret.
07:31Donc, vous, vous êtes membre du Parti Socialiste.
07:34Et si François Bayrou est fier de l'être,
07:36si François Bayrou est désigné Premier ministre par Emmanuel Macron,
07:40est-ce que le PS doit le censurer ?
07:43Ou s'engager à ne pas le censurer ?
07:46Si, d'emblée, la posture du Parti Socialiste
07:50ou de tous les membres du NFP
07:53ou du Bloc républicain, c'est avoir un débat
07:56qui s'articulerait autour de la censure,
07:58ça serait, encore une fois,
08:00se perdre dans des postures politiciennes.
08:03Encore une fois, on a changé de paradigme.
08:05Donc, on ne dit pas, on ne dit pas,
08:07on ne fait pas d'a priori,
08:09François Bayrou Premier ministre,
08:11on ne dit pas tout de suite, on va le censurer.
08:13Si on fait ça, ça serait la quintessence de la débilité
08:16et de l'irresponsabilité.
08:18Aujourd'hui, vous avez vu la situation dans laquelle on se trouve.
08:21Vous parlez avec les représentants des entrepreneurs, des entreprises,
08:24vous parlez avec le représentant des maires,
08:26des médecins, des enseignants.
08:29Ils se disent, mais où est-ce qu'on va ?
08:31Je vous donne un exemple très concret, mais vraiment très concret.
08:33Dans le projet de loi de finances,
08:35il y avait une épure budgétaire
08:37de moins 11 milliards pour les collectivités territoriales.
08:40Vous connaissez très bien comment ça se passe,
08:42vous êtes dans le réel, vous connaissez parfaitement
08:44les villes et les maires.
08:46Bon.
08:47Les budgets se votent la semaine prochaine, début janvier.
08:51Oui, oui.
08:52Vous avez le trois-quarts des collectivités territoriales
08:54qui ne savent même pas comment ils vont pouvoir boucler leur budget.
08:57Entre les fonds de soutien, le FCTVA, l'ATVA, les fonds verts.
09:04On est complètement perdus.
09:05Une ville comme la mienne, à Saint-Ouen,
09:07c'est potentiellement moins 4 millions de budget
09:10sur 130 millions de budget.
09:12Oui.
09:13Karim Bouamrane, ni 49.3, ni censure,
09:17pas de dissolution avant l'élection présidentielle.
09:19Est-ce ce qui a été négocié dans la réunion de mardi ?
09:23J'ai aucun retour sur ce qui a été négocié mardi.
09:26Ce que j'ai ressenti depuis dix jours,
09:29c'est beaucoup de, on va dire, non pas de contradictions,
09:33mais on ne sait pas trop sur quel pied danser.
09:36Pareil.
09:37Je vous parle du PS.
09:38J'y viens, j'y viens.
09:40J'adore mon parti, je suis amoureux de mon parti
09:43et je suis fier de mon parti.
09:44Sauf que, pareil, moi j'aime bien être chez vous.
09:47Moi j'aime bien quand on dit les choses.
09:48Oui.
09:49Sans ambiguïté.
09:50Si mon premier secrétaire,
09:54M. Ford, Olivier Ford, camarade Olivier,
09:57part sur une trajectoire qui est la suivante.
10:00Je veux être le premier ministre
10:03et je veux porter une partie dans mon gouvernement,
10:07les écologistes, l'EPC, etc.
10:09Mais voilà mes conditions et voilà pourquoi
10:11cette proposition apporterait sérénité,
10:14apaisement pour le pays.
10:15Très bien.
10:16Là on entame un débat.
10:18Sauf que là on ne comprend rien.
10:20Au départ c'est bloc républicain, pas républicain.
10:23On revient avec une liste de conditions.
10:25Vous savez, au bout d'un moment,
10:27quand vous venez avec 25-50 conditions,
10:29c'est que vous ne voulez pas trouver de deal.
10:31Mais qu'on dise les choses.
10:32Qu'on dise les choses.
10:33On ne comprend rien.
10:34On a les changements de posture d'une partie du NFP,
10:39ELV, qui disent au départ
10:41on est prêt à négocier avec le bloc républicain hors LR.
10:43Mais en fin de compte on veut...
10:45Mais le NFP est mort.
10:48Franchement, Karim Bouamrane.
10:50Le NFP est mort.
10:52C'est quoi le NFP ?
10:53Le NFP c'est une belle coalition de circonstances
10:56qui nous donne la possibilité de gagner contre l'ERN.
10:59Le NFP a été...
11:01On va dire la fin de la récré du NFP
11:03a été sifflée par Jean-Luc Mélenchon
11:05et M. Bompard, qui dès le départ avait dit
11:08il n'y aura pas de primaire,
11:09il n'y a qu'un seul candidat pour nous à gauche,
11:11c'est celui de Jean-Luc Mélenchon.
11:13Donc à partir du moment où on impose un candidat,
11:15c'est la fin de la récré.
11:18Le NFP est mort.
11:20Disparé.
11:23Il a été acté comme...
11:26Sa disparition a été actée.
11:28Mort clinique à partir du moment où
11:30Jean-Luc Mélenchon l'a décidé.
11:32Soyons concrets.
11:34Toujours.
11:35Justement.
11:36Je sais, j'aime bien.
11:38Est-ce qu'il faut garder Bruno Retailleau à l'intérieur ?
11:41Franchement, M. Bourdin,
11:43ça ce n'est pas à moi de décider.
11:45Non, mais ce que vous en pensez ?
11:48S'il y a une personne
11:51sur le plan politique que je combats
11:53au niveau de ses valeurs,
11:54au niveau de sa prise de position,
11:55au niveau de ce qu'il incarne,
11:56c'est bien M. Retailleau.
11:58Avec sa énième loi sur l'immigration,
12:01avec ses déclarations
12:03qui ne sont pas dans l'apaisement, dans la sérénité,
12:05mais dans la fragmentation,
12:07dans le clivage.
12:08Et je pense qu'aujourd'hui,
12:09on l'a vu avec la Concorde nationale,
12:13provoquée lors des Jeux Olympiques.
12:15Ce serait bien qu'on change de paradigme au niveau politique.
12:17Moi, j'en ai marre.
12:18C'est ce que je disais encore hier dans mon conseil municipal.
12:20J'en ai marre des postures
12:21où on cherche à monter les uns contre les autres.
12:23Ceux qui vivent en région contre ceux qui vivent en métropole.
12:26Ceux qui sont riches contre ceux qui sont pauvres.
12:28Les blancs contre les noirs.
12:30Les croyants contre les non-croyants.
12:31Il y a un besoin de sécurité.
12:32Vous êtes maire à Saint-Ouen.
12:34Vous imaginez bien que vous êtes confronté à tout cela.
12:37Il y a un vrai besoin de sécurité.
12:39Ah, là, c'est un autre sujet, ça.
12:42Le régalien.
12:43Bien sûr qu'il faut du régalien.
12:44La sécurité.
12:45Bien sûr qu'il faut de la sécurité.
12:46L'autorité.
12:47Bien sûr qu'il faut de l'autorité.
12:48Du civisme.
12:49Du respect des institutions.
12:50La réappropriation de l'espace public.
12:52Montrer qu'il n'y a rien qui est au-dessus de la République.
12:54La sécurité, M. Bourdin, c'est une valeur de gauche.
12:58Toutes les personnes qui sont autour de cette table...
13:00– Mais la gauche l'a oublié longtemps.
13:02– Oui, par idéologie, par fausse interprétation idéologique,
13:06par pudibonderie, par parfois dérive gauchisante
13:12et par déconnexion avec le réel.
13:14Quand vous êtes maire, que ce soit d'un village
13:17ou que ce soit d'une ville comme Saint-Ouen,
13:19le fait de se sentir en sécurité,
13:21quelle que soit son origine sociale,
13:23quelle que soit son orientation sexuelle, son âge,
13:25c'est une priorité non pas uniquement constitutionnelle,
13:31mais une priorité citoyenne et républicaine.
13:34– Le PS menace d'exclure tous ses membres
13:37qui entreraient dans un gouvernement qui ne serait pas de gauche.
13:40Vous comprenez cette position extrême ?
13:44– Pareil, pourquoi on s'énerve comme ça ?
13:48Pourquoi on ne s'émet pas qui est-ce qui va être nommé ?
13:55On se fend d'un tweet comme cela, combinatoire.
13:59Attention, on est encore dans cette espèce de tribunal des consciences.
14:03Est-ce qu'un socialiste a sa place dans un gouvernement de droite ?
14:10Non.
14:11Est-ce qu'un socialiste doit être dans une logique
14:15de se compromettre dans un gouvernement
14:17qui prendra des mesures antisociales ?
14:19Non.
14:20Est-ce qu'un socialiste aujourd'hui a un rôle d'apaisement,
14:22d'apporter de la sérénité et de contribuer au sens de la responsabilité ?
14:26– Donc dans un gouvernement de compromis, oui.
14:28– Mais bien sûr, mais pourquoi ?
14:31Parce qu'aujourd'hui, au moment où je vous parle, vendredi 13 décembre,
14:34on n'est pas dans la même situation que fin août 2024.
14:38Les conséquences de la dissolution au niveau du produit intérieur brut,
14:43au niveau de la croissance sont dévastatrices, dévastatrices.
14:46Aujourd'hui on est dans le flou, le flou non pas artistique,
14:49le flou économique, politique, géopolitique.
14:52– Sur la réforme des retraites, est-ce qu'il faut abroger absolument
14:56ou est-ce qu'une conférence sociale serait une bonne solution ?
15:00– Une conférence sociale serait une bonne solution,
15:02c'est aujourd'hui, est-ce qu'on a la même ensemble, En Marche, Ex En Marche,
15:07ceux qui ont mis en avant cette réforme,
15:09en font comme une condition incontournable, indispensable,
15:13étant donné que c'est la marque de leur mandat.
15:16Le Parti Socialiste, mon parti, on a des éléments, on va dire, dits incompressibles.
15:21On se met autour de la table et on discute,
15:23on discute aussi avec les syndicats et on apporte de l'apaisement.
15:26On n'est pas dans une logique de nous, la ligne rouge, il n'y a que des lignes rouges.
15:29Il n'y a que des lignes rouges.
15:31Autrement dit, il y a eu des lignes rouges, ça ne devient non pas des lignes,
15:33ça devient des barbelés, ça devient un blocage
15:35et les victimes collatérales ce sont les françaises et les français.
15:38– Oui, vous pourriez être candidat à l'élection présidentielle un jour, Karim Bouamrane ?
15:44– Je pense que quand on est responsable politique comme moi,
15:48ce sont des options qui sont dans le scope.
15:51Mais aujourd'hui, la personne qui vient chez Jean-Jacques Bourdin
15:55et qui dit je suis candidat à l'élection présidentielle,
15:57ce fut le cas de certains, je dis mais ils sont complètement à côté du film.
16:00Aujourd'hui, mon enjeu c'est un, bien gérer mon mandat de maire,
16:04contribuer à la sortie de crise sans fausse modestie
16:08mais avec l'humilité qui s'impose et mettre tout mon énergie
16:11pour qu'arriver à un moment dans lequel nous nous trouvons,
16:14nous puissions éviter l'abîme et apporter de l'espoir et de l'espérance
16:17et faire cause commune.
16:18– Vous servez le public aujourd'hui, Karim Bouamrane,
16:21vous étiez dans le privé auparavant, vous pouvez juger des deux.
16:26– Oui.
16:27– En quelque sorte.
16:28Aujourd'hui, quel est le service que vous rendez à la population ?
16:33Qu'est-ce que vous cherchez ?
16:35Vous êtes maire de Saint-Ouen, c'est une ville ?
16:3760 000 habitants ?
16:38– 60 000.
16:39– 60 000 habitants.
16:40Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, un département qui est en plein développement.
16:43On le dit parce que la Seine-Saint-Denis est stigmatisée à tort.
16:47Un département en plein développement.
16:49Qu'est-ce que vous apportez ?
16:50Qu'est-ce que vous voulez apporter à la population ?
16:53– C'est une bonne question.
16:54Qu'est-ce qui vous guide ?
16:56– Oui, qu'est-ce qui me guide ?
16:57Le driver, le sens.
16:58Moi, le premier élément, c'est très concret.
17:02J'aime bien revenir au basique de la politique,
17:04l'intérêt général, surtout quand on est élu.
17:05Déjà, contribuer à améliorer la vie des gens concrètement.
17:07De dire, ouais, d'accord.
17:08Mais c'est ça.
17:09Déjà, on revient au basique.
17:10Deux, redonner de la fierté aux gens.
17:12Redonner de l'espoir aux gens.
17:13Nous, on est la génération intermédiaire.
17:15Je me dis, quand nos gamines et nos gamins nous croisent,
17:19se disent, bah tiens, j'ai de l'espoir.
17:21Je suis fier d'être dans mon territoire.
17:22Je suis fier d'être française et français.
17:23Je suis fier de me dire, je peux être l'architecte de ma propre vie.
17:26C'est-à-dire, choisir ma vie et ne pas la subir.
17:28Je suis fier de me dire, grâce à la puissance publique,
17:30je peux me soigner, je peux bénéficier d'une éducation de qualité.
17:33Je peux avoir un logement de qualité.
17:34Moi, je sais ce que c'est de ne pas avoir un logement de qualité.
17:38Quand j'étais enfant, c'était le cas.
17:40Je sais ce que c'est de pouvoir bénéficier d'une éducation républicaine.
17:43Je sais ce que c'est de pouvoir bénéficier d'une puissance publique
17:46qui nous apporte de la culture, des infrastructures sportives
17:49et puis, avoir écrit une histoire commune.
17:53Moi, c'est ça qui m'intéresse.
17:54C'est de me dire, bah tiens, un profil comme Monsieur Bourdin
17:57ou Karim Bouamrane ou Chloé ou le petit Moussa,
18:01on arrive à faire cause commune et se retrouver autour de projets communs.
18:05Voilà ce qui me guide.
18:06Et rendre les gens heureux.
18:07J'ai une question qui va peut-être choquer.
18:10Est-ce qu'un français d'origine maghrébine comme vous
18:12pourrait devenir président de la République ?
18:14Non, ce n'est pas une question choquante.
18:16Et je vous remercie de me poser la question.
18:18Je pense que oui, oui, oui.
18:20On m'en posait la question à l'époque.
18:21Quand j'étais en 2017, on me posait la question
18:25est-ce qu'un français d'origine maghrébine,
18:29de confession musulmane, noir en plus, de couleur noire,
18:32avec une tête de cubain ou de dominicain ou de caraïbien,
18:36peut devenir maire de Saint-Ouen ?
18:37Vous savez, les Françaises et les Français sont quasiment
18:42le peuple les plus intelligent de la Terre, je le dis
18:44sans fausse idée patriotique.
18:47Oui, oui, oui.
18:48Parce qu'à partir du moment où vous avez un projet clair,
18:51une vision claire, vous êtes alignés et vous contribuez,
18:54vous donnez de l'espoir et de l'espérance, la France...
18:57Vous avez été vous-même victime de racisme ?
18:59Pas.
19:00Alors, est-ce que j'étais victime en frontale ? Non.
19:02Mais c'était plus du racisme sournois.
19:04Mais comme du racisme pour mes amis qui viennent des Cévennes
19:06ou qui viennent de Bretagne ou qui viennent du Pays Basque,
19:08où cette espèce d'arrogance, de mépris de classe,
19:11de mépris territorial, ce côté parfois, on va dire,
19:16la discrimination et le racisme sournois de classe,
19:20il est plus fort que le racisme phénotype ou de religion.
19:24C'est cette espèce, tu n'es pas du Serail,
19:26où vous êtes obligés de travailler 4-5 ans...
19:29Vous l'excusez, ça ? Encore ?
19:31Je le sens.
19:32Même au sein du Parti Socialiste, dans la classe politique,
19:34il n'est pas du Serail, il vient du privé,
19:37il est d'origine maghrébine, il est maire d'une ville de banlieue.
19:40D'origine maghrébine, pas trop, en revanche...
19:43Maire d'une ville de banlieue ?
19:45Surtout d'un territoire péri, comme c'est le cas pour mes amis
19:50qui sont maire d'un petit village ou maire d'une ville de région.
19:54On ressent exactement le même sentiment de discrimination.
19:57Mais c'est ce qui fait notre force.
19:59On a une résilience, on a une détermination
20:01et c'est ce qui fait de nous qu'on est amoureux de la République
20:03et c'est ce qui fait de nous qu'on a une vision,
20:05non pas qui dérange, mais qui apporte de la fraîcheur
20:08et qui est alignée avec le réel, parce que nous, on est dans le réel.
20:11Lorsqu'on vient ici dans les studios,
20:13on discute que ce soit avec Juliette ou que ce soit avec ceux de l'accueil
20:17ou que ce soit avec le chauffeur de taxi, on est dans le réel.
20:19On peut être en accord, en désaccord, mais on est dans le réel.
20:21On n'est pas déconnecté, on n'est pas en basse-clos.
20:23Et ça, je pense qu'aujourd'hui, la classe politique française,
20:25comme la classe culturelle française,
20:28comme la classe dirigeante française,
20:30a besoin de ce coup de jus, comme diraient les anglo-saxons.
20:35– Merci Karim Bouamran d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
20:39Il est 8h56, Patrick Roger, juste après les infos de 9h.

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